Aksana fut ravie quand Soniela répondit aux légitimes questions de Jormung et Ilse, elle aurait bien été en peine de le faire. Une fois encore, elle se rendait compte de tout ce qu'elle avait oublié, les souvenirs de ses vies passées lui reviendraient-ils en totalité ? Que se passerait-il si elle n'arrivait pas à se souvenir d'un fait primordial ? Pouvait-elle mettre la tribu en danger à cause de cela ?
Elle garda ses interrogations pour elle, il ne servait à rien d'inquiéter les deux jeunes membres du clan plus qu'ils ne l'étaient actuellement.

Elle sursauta légèrement lorsque sa mentor annonça leur départ pour le matin même, dans quelques heures ils seraient partis, sans pouvoir prévenir personne.
Elle salua le demi-orque qui ne s'attarde pas plus que nécessaire puis Ilse qui ne tarda pas non plus.

Une fois seule avec la vieille chamane, elle questionna.

« Et si je ne reconnais pas les signes ? Si par ma faute, on échouait ? » Elle fit une courte pause et demanda : « Sommes-nous obligés de partir si vite ? Ne devons-nous pas prévenir Bors avant ? Et Ulf ? » Elle eut une légère hésitation en prononçant le nom du chef de guerre qui ne passa pas inaperçu pour Soniela.

Au dehors, inconsciente des doutes d'Aksana et du contenu de la conversation entre les deux chamanes, Ilse avait suivi Jormung par la force des choses. Alors qu'elle le suivait machinalement en restant trois ou quatre pas en arrière, la jeune femme hésitait sur la conduite à tenir, autant sur sa relation avec le village qu'avec le demi-orc.

La vision qu'ils avaient partagée cette nuit les amènerait à partir du village. Mais cette quête prophétique lui paraissait semée d'embuches et, à vrai dire, cela lui semblait aussi assez hasardeux. A quoi avaient bien pu penser les Anciens en faisant se réincarner l'essence de deux des quatre grands guerriers de la Foi Verte hors du clan ? Rien que la recherche d'un seul guerrier lui semblait une épreuve insurmontable, alors que dire de deux ? Ilse avait besoin de partager ses questions et ses doutes avec une personne. Se retrouver catapulter "réceptacle de l'essence de l'un des quatre druide originel de la Foi Verte" l'avait quelque peu secoué.

Mais rester avec Jormung pour la nuit, c'était aussi la garantie de voir son père et son frère réveiller chaque yourte du clan jusqu'à ce qu'ils la retrouvent. Pas qu'elle penserait à mal, mais sa mère par inquiétude familiale serait l'artisan malheureux de cet épisode à venir. Et même si elle était maintenant une femme adulte, Ilse ne voulait pas créer une telle esclandre à cette heure-là de la nuit, et surtout pas pour les raisons que sa famille croyait.

Et puis, pour ce qu'elle en savait, cette nuit était peut-être la dernière nuit qu'elle passerait avec son sang. Malgré ses différents, elle voulait partager un peu de temps qu'il lui restait ici avec les siens avant le départ programmé pour le lendemain matin. Arrivés non loin de la yourte de son ami, la chasseresse prit donc congé de lui en lui déposant un baiser amical sur la joue. « Bonne nuit, Jormung. J'espère qu'on arrivera à dormir un peu d'ici à demain matin. » Puis, sans tergiverser, elle se dirigea vers la yourte familiale en réfléchissant déjà à la meilleure manière d'expliquer tout ça à sa famille.

orsque Ilse rentra à sa yourte, sa mère l'attendait sur le pas de porte, l'air angoissée. Son frère feignit l'indifférence en continuant de tailler la pointe d'un épieu de bois qu'il devait avoir commencé depuis peu, mais la jeune femme surpris son regard furtif empli de questions. Son père, lui, était assis et la regardait fixement, le visage dur.



« Enfin te revoilà ! J'étais inquiète, tu es partie sans rien dire, comme si tu avais vu un fantôme ! » Elle se précipita vers la jeune femme et lui prit les mains, le visage, les épaules, tour à tour, comme pour s'assurer qu'elle n'avait rien. « Que s'est-il passé Ilse ? »




Rolf releva la tête en soupirant. « C'est bon, ça va mère. Elle a fait un cauchemar, elle est partie se calmer, elle est revenue. On peut dormir maintenant ? On a du boulot demain. »




Son père continuait à la regarder fixement, intensément, d'un air qui disait clairement "j'attends des explications".

e reste de la nuit fut longue pour Ilse. Si ce fut d'abord sa mère qui la questionna, tandis que son père écoutait attentivement alors que son frère continuait à feindre l'indifférence, les deux hommes de la famille se joignirent rapidement à la conversation. Leur réaction fut d'abord l'incrédulité générale, le déni pour sa mère, le rejet pour son frère, une pointe de jalousie perçant dans sa voix, et une certaine réserve pour son père, qui paraissait avoir du mal à réaliser, un sentiment de fierté perçant dans son regard au milieu d'un océan d'incertitude.

De son côté, Jormung retourna dans sa yourte, où il se retrouva seul. Il cogita une partie de la nuit sur les implications pour lui de ce nouveau statut au sein du clan, avant de plonger dans le sommeil.

Quant à Aksana, elle se retrouva également seule dans sa yourte, avec ses questions et ses incertitudes. Soniela s'était rendue dans la yourte de Bors pour s'entretenir avec Ulf et lui, et ne rentra pas de la nuit.




e lendemain matin, à l'aube, Aksana fut réveillée par Soniela. « Lève-toi ma fille, il est temps de te préparer. Bors nous attend dans sa yourte. Prends tout ce dont tu auras besoin pour ton voyage. Ta quête, votre quête, commence, et tu dois en être la guide. »

La vieille chamane était vêtue d'une longue robe verte foncée à haut col boutonnée sur le côté, dont les manches amples étaient décorées de plumes multicolores. Elle tapa le sol de son bâton, comme pour faire presser la jeune chamane. Sitôt que celle-ci fut prête, elle la mena à la yourte du chef, où celui-ci l'attendait, accompagné de Ulf.

« Aksana-kila. » la salua ce dernier en baissant légèrement la tête en signe de respect. « Je suis honoré d'être le témoin de ton départ. Tetka-Soniela nous a informé du rôle que tu auras à jouer pour les jeunes Jormung et Ilse. Sache que si je le pouvais, je t'accompagnerais, mais mes fonctions me retiennent ici. » dit-il sur un ton empli de regret.




l devait être proche de l'aube lorsque des bruits de pas se firent entendre devant la yourte de Jormung, immédiatement suivie de la voix grave maintenant familière de Drahomir. « Jormung ! Bors m'envoie te chercher. Je peux entrer ? »

Il attendit la réponse du demi-orque avant de pénétrer dans la yourte. Le puissant guerrier était vécu comme à l'accoutumée d'une armure d'écailles, d'une bardiche et d'une large épée à deux mains passée en travers de son dos. Malgré cet attirail, son pas restait vif. « Il m'a dit qu'il fallait que tu prennes toutes les affaires dont tu avais besoin pour ton voyage. Sauf la bouffe, les vivres vous seront fournies. » dit-il en guise de salutation. Il eut un sourire en coin en regardant son élève préparer ses affaires. « Alors, ça te fait quoi d'aller à la capitale ? »

Une fois que Jormung eut terminé ses préparatifs, le garde du corps de Bors l'accompagna à la yourte du chef. Après s'être annoncé, il y entra. S'y tenaient déjà Bors, Ulf, Soniela, et Aksana.




u petit matin, Ilse ouvrit les yeux et vit sa mère et son père occupés à préparer des affaires. Dès qu'elle montra des signes de réveil, son père posa le carquois qu'il avait en main et la regarda intensément. « Tu te réveilles au bon moment, Ilse. Le chef t'attend dans sa yourte. Ta mère et moi avons préparé tes affaires pour ton voyage. Il semblerait que nous n'ayons pas notre mot à dire sur la question... ni sur qui t'accompagne. » ne put-il s'empêcher de rajouter d'un air sombre. « Nous n'avons pas le droit de venir avec toi, je te laisserai devant la yourte de Bors. Fais tes derniers préparatifs, ma fille. »

Tandis qu'elle s'exécutait, il alla vers l'arrière de la yourte, et en revint avec une sacoche. Sans cérémonie, il la lui tendit. « Tiens. Ces outils étaient ceux de mon père, et de son père avant lui. Et maintenant, c'est à toi qu'ils reviennent. Prends-en grand soin. Et continue à travailler ton arc. Tu es sur la bonne voie. »

Sa mère s'avança à son tour. « Tiens ma chérie, prend ceci. C'est un attrape-rêve. Il t'aidera à lutter contre les influences démoniaques et celles des mauvais esprits. Soit courageuse, et reviens-nous vite. »

Elle serra sa fille dans ses bras, puis la relâcha et l'observa, un sourire à la fois fier et triste sur le visage. « Comme tu as grandi ! Te voilà maintenant adulte, et déjà tu t'en vas... »

Son frère, encore sur sa couche, la regarda un moment sans rien dire. Ce n'est que lorsqu'elle fut sur le point de quitter la yourte qu'il la héla. « Ilse ! Tâche d'honorer notre famille et notre clan. » furent les seuls mots qu'il prononça.

Son père l'accompagna jusqu'à la yourte de Bors, et la laissa y pénétrer seule. Après un dernier regard, il retourna à sa yourte, tandis que Ilse rejoignait le petit groupe formé de Bors, Ulf, Drahomir, Soniela, Aksana et Jormung.




e village s'éveillait progressivement à la lueur de l'aurore. Le bruit familier du marteau frappant le fer, les premières salutations matinales, la relève des gardes de nuit, toutes ces choses habituelles que les deux Champions et leur guide avaient coutume de vivre chaque jour, leur paraissaient presque irréelles. Ils ne pouvaient empêcher leur esprit d'y superposer les terribles images de la nuit, les incendies, les cadavres calcinés, les cris de souffrance, de peur, de colère, et ceux des combats. Et la voix, enchanteresse et tellement déplacée en pareilles circonstances, d'Erenya.

Comme un ballet bien coordonné, chacun arriva dans la yourte du chef de clan dans une fenêtre d'à peine quelques minutes.

Bors, assis dans son fauteuil, portait une longue tunique de cuir brune renforcée de morceaux de peaux de bêtes diverses assemblées, marque de sa puissance et des nombreux combats qu'il avait déjà menés. Un bandeau fait de plumes de chouettes tressées, symbole de sagesse, maintenait ses cheveux.

A ses côtés, Ulf se tenait debout, droit comme un i, vêtu d'une tunique en cuir bien plus simple que celle de Bors, sur laquelle était jetée une cape de peau rouge sang renforçant l'impression de sauvagerie qui émanait de lui. A ses côtés, une grande hache d'un noir de jais était paisiblement posée contre le bras du fauteuil devant lequel il se tenait, à portée de main.

« Mes enfants, » commença Bors une fois que tout le monde fut attentif, « Tetka-Soniela m'a fait part de vos rêves. C'est avec surprise mais fierté que j'accueille dans ma demeure les Champions de la Foi Verte et leur guide. Mais c'est également avec appréhension que je vous parle. Car votre songe est annonciateur de temps troublés, où la folie des démons risque à nouveau de se déchaîner. Face à cette future menace dont nous ne savons rien, nous n'avons d'autre alternative que de vous demander d'aller chercher les Champions manquants, et de les ramener ici. En espérant que nous aurons alors de nouvelles révélations des Anciens afin de nous guider... Pouvons-nous compter sur vous ? »

Modifié par un utilisateur mardi 12 septembre 2017 16:31:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

La nuit avait été courte et le sommeil d'Aksana mauvais. Elle se tournait et se retournait sous les fourrures, l'esprit encombré de ses inquiétudes et interrogations. C'est lorsqu'elle réussit à s'endormir réellement que Soniela vint la réveiller en lui secouant légèrement l'épaule. Il lui fallut plusieurs instants afin de se réveiller totalement et procéda à ses ablutions l'esprit embrumé, cependant, la perspective de leur voyage à venir et surtout le bruit mat du bâton de sa mentor finirent de l'éveiller.

Arrivées dans la tente de Bors, elle salua respectueusement le chef de clan et Ulf qui était à ses côtés et la regardait de son regard perçant. Elle entendit le regret dans sa voix lorsqu'il lui fit par de sa volonté de l'accompagner et elle lui sourit.

« Merci, Chef de Guerre, mais le destin nous assigne tous un rôle et le tien est de protéger le clan en ses jours troublés, nous partons l'esprit plus confiant sachant que tu es là. Il se peut que nous ne soyons pas longtemps absents, nous trouverons certainement rapidement celui que nous cherchons. »

Elle plantait son regard dans celui du guerrier alors qu'elle lui répondait, essayant de cacher les doutes qui la rongeaient, réalisant qu'il était possible qu'elle ne le voit plus pendant un très long moment, qui pouvait dire ce qui allait se passait là-bas ?

L'entrée de Jormung dans la yourte suivi de très près de celle de la jeune Ilse la détournèrent de ses sombres pensées. Elle détacha son attention du puissant guerrier pour se focaliser sur leur chef à tous.

« Depuis sa naissance, j'ai été là pour le clan, dans les bons jours et dans les mauvais jours, les saisons de la vie défilent et je suis toujours là pour lui, le clan est ma vie, mes vies. Je servirai de guide au guerrier Jormung et à la guerrière Ilse, les Champions seront quatre à nouveau. »

e chef sourit, visiblement satisfait. « Je suis certain que vous réussirez. J'ai confiance en vous trois. »

Il se leva de son siège, et ouvrit un coffre à côté de lui. « Nous ne savons pas quelles difficultés vous allez rencontrer, aussi je vais vous confier quelques uns de mes trésors. En espérant que vous n'ayez jamais besoin de vous en servir... »

Il prit ce qui paraissait être un livre relié en cuir, fermé par une cordelette. Lorsqu'il l'ouvrit, le groupe comprit son erreur : il s'agissait d'une simple reliure, contenant de nombreux parchemins soigneusement rangés. « Je sais que vous êtes tous formés à la magie. Vous pouvez prendre chacun trois parchemins de votre choix. Choisissez soigneusement. » Parchemins de niveau 1

Puis il retourna au coffre, et en sortit une longue et fine baguette en érable. « Puisque vous savez tous guérir les blessures, je vous laisserai désigner son porteur. Cette baguette vous permettra de récupérer plus rapidement en cas d'affrontement. » Baguette de soins légers, 50 charges

Il attendit que chacun fasse ses choix, avant de poursuivre. « Je n'ai plus qu'à vous souhaiter bon voyage. A moins que vous ayez des questions ? »

Jormung tourna les pages des nombreux parchemins mis en ordre par un astucieux mais simple système. Le chet mettait le paquet pour qu'ils réussissent leur mission. Nous sommes des élus, pourquoi nous favoriser encore davantage?
«  Merci pour cette baguette, dont nous prendrons le plus grand soin. L'aide conjointe d'Aksana et de cet objet devrait nous aider comme il faut dans cette quête.
J'ai vu des orques mourir parce qu'ils n'étaient pas prêts contre les démons, avec lesquels ils ont pactisé. »
Il se tut un instant, la mine sombre, interdit.
«  j'ai rêvé que ce village était à son tour réduit en cendres par les démons. Je préfère que le village est le maximum de chances de s'en sortir si nous ne revenions pas à temps ici. Je préfère ne pas risquer de le voir disparaître à trop avoir voulu nous aider. Vous nous aidez suffisamment ainsi, je fais confiance à la Foi Verte, à l'Ours, et aux ancêtres pour me guider, aussi je préfère ne pas prendre de parchemins et les laisser à la disposition du village. »
dit-il en inclinant la tête devant son chef.

ors regarda Jormung avec étonnement. « Ton choix t'honore, fils de Freki. »

Il fit un signe à Ulf, qui prit à ses côtés trois petits sacs en jute soigneusement fermés et les tendit à chacun. « Voici de la nourriture fraîche, de quoi tenir trois jours. Vous y trouverez aussi un peu d'or pour vos dépenses. Nesoryan se trouve à deux bons jours de marche au sud, et qui sait où votre périple vous amènera par la suite...

N'oubliez pas que, où que vous alliez, vous allez représenter notre clan. Soyez fiers et dignes.

Je ne vous retiens pas plus, mes enfants. Soyez prudents. Et revenez vite avec les autres Champions. »

Soniela s'inclina respectueusement devant Bors et Ulf, et sortit, ouvrant la voie de son pas incertain. Là, dehors, un petit groupe s'était rassemblé, discutant, ou plutôt chuchotant, attendant avec impatience de comprendre ce qu'il se passait de si bon matin. Parmi eux se trouvaient les gardes de la nuit qui avaient vu Jormung sortir de sa yourte durant la nuit, et qui avaient vu Drahomir venir le chercher tôt le matin ; la famille de Ilse, dont la mère se tordait les mains d'inquiétude, tandis que son jeune frère se plantait devant les personnes qui se pressaient autour d'elle comme pour faire rempart de son corps pour que nul n'importune sa mère ; et une dizaine d'autres badauds, rameutés par le regroupement incongru.

A la sortie de la chamane, tous se tournèrent vers elle, et vers les trois jeunes qui l'accompagnaient. Soniela les ignora, traversant la foule sans dire un mot ni répondre aux questions, laissant le trio face aux yeux inquisiteurs de leurs semblables.

Chaque sac contient, en plus de la nourriture pour trois jours, 200 PO

Modifié par un utilisateur lundi 25 septembre 2017 17:56:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ilse avait simplement roulé des yeux en voyant son ami refuser les cadeaux du chef. Elle s'était un peu attendue à une réaction de la sorte et lui ne l'avait pas détrompé. Pas qu'il cherchait à faire son important, elle en était sûre, mais le demi-orc avait le sens des responsabilités. Elle avait toujours pu le constater. Peut-être s'attendait-il aussi à ce que la jeune femme l'imite d'une quelconque manière. Mais ce ne fut pas le cas. Pour elle, toute aide était bonne à prendre si elle leur permettait de conjurer cette vision des enfers.

Il restait simplement à espérer que les deux derniers Champions seraient des gens aussi fiable que Jormung et elle. Rangeant soigneusement les vivres, les parchemins et l'or dans ses affaires, elle fit son possible pour garder un air digne. Puis elle salua respectueusement le chef avant de finir d'échanger quelques familiarités avec sa famille. Ilse voulait laisser le temps à Aksana de terminer ses préparatifs avant de se mettre en route. D'ici-là, elle ne se faisait aucun doute sur le fait que Jormung les rattraperait. Peut-être est-il allé voir quelqu'un ? pensa t-elle en son for intérieur. Curieusement, la jolie chasseuse se dit qu'elle ne tarderait pas à lui poser la question une fois qu'ils se seraient éloigné du village.

Modifié par un utilisateur mardi 26 septembre 2017 23:07:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

ombreux furent ceux qui se pressèrent autour d'Aksana et Ilse, tandis que Jormung s'éclipsait en ignorant ostensiblement les questions et les regards. Les deux femmes purent entendre à plusieurs reprisent le prénom du demi-orque accompagné de quelques marques d'incrédulité, tandis que d'autres s'adressaient directement à la chamane.

« Aksana-kila, savez-vous qui sont les deux autres ? »
« Aksana-kila, êtes-vous sûre que ce sont bien eux ? »
« Aksana-kila, vous nous quittez aussi ? Quand pensez-vous revenir ? »
« Aksana-kila, pourquoi les Champions se réveillent maintenant ? Sommes-nous en danger ? »

Pendant ce temps, Ilse faisait face à sa mère, inquiète, son père, le regard fier, et son frère, qui semblait étonnamment partagé entre fierté, jalousie, et inquiétude.

Drahomir finit par sortir de la tente du chef. « Un peu de silence ! » réclama-t-il de sa voix puissante. « Ne les retardez pas dans leur quête. Notre chef, Bors, vous dira ce que vous avez à savoir. Inutile de poser plus de questions. » Il promena son regard sévère sur le petit groupe, s'arrêtant plus particulièrement sur certains, dont les gardes qui venaient de finir leur nuit, et qui, de notorité publique, n'appréciaient pas spécialement le demi-orque. « Et inutile de remettre en doute les paroles d'Aksana-Kila. Ilse et Jormung ont été choisis par les Anciens Druides pour mener à bien une mission. Quiconque remettra en cause ce fait aura à faire à moi. »

La petite foule amassée se dispersa rapidement, nul n'ayant vraiment envie d'avoir maille à partir avec l'un des gardes d'élite de Bors, Drahomir étant réputé comme étant l'un des meilleurs guerriers du clan.

Le trio fut rapidement prêt, et partit en un début de matinée ensoleillé. Le chemin qui menait à Nerosyan n'était pas difficile à suivre : il suffisait de descendre vers le sud, toujours vers le sud, à travers les plaines. Une autre solution aurait été de rejoindre la route de Kenabres, mais elle passait à l'est du village et rallongeait de ce fait considérablement le trajet.



e chemin fut long, mais pas particulièrement difficile. Une cinquantaine de kilomètres, à pied, sans route tracée, mais au travers de plaines et collines aux herbes rases et aux pentes peu inclinées. A la tombée de la nuit, le deuxième jour, les Sangs Hurlants purent voir briller au loin une puissante lueur, haute dans le ciel, au sommet de ce qui semblait être une tour immense.

Il commençait à faire nuit noire quand, enfin, il arrivèrent proches de la cité fortifiée. Sur leur droite, à la pointe nord de la ville, se dressaient une demi-douzaine de tours regroupées. De là partait vers le sud-est un rempart crénelé impressionnant, visiblement couverts.

La lueur paraissait provenir du plus haut bâtiment de la cité, et ne semblait pas vouloir cesser de briller. Enfin, le petit groupe parvint devant l'immense double porte nord-est de la cité, où se rejoignaient le chemin qu'ils avaient emprunté, et un autre qui provenait de l'est. Une demi-douzaine de gardes de faction les regardèrent arriver, bouclier en avant, main sur la poignée de leur épée longue. Sur leur bouclier se trouvait un symbole, une épée longue devant un soleil, tandis que leurs cottes de mailles réfléchissaient la lumière que diffusaient des torchères accrochées aux murs.

« Halte ! Déclinez votre identité, et la raison de votre venue à Nerosyan ! » Son ton était suspicieux, et il semblait plus particulièrement s'adresser à Jormung, le détaillant avec insistance.

Au-dessus de la porte, des sentinelles observaient les arrivants, arcs en main.

Modifié par un utilisateur mercredi 25 octobre 2017 23:29:02(UTC)  | Raison: Non indiquée