u sommet d'une colline surplombant Heldren, un petit groupe observait la vie fourmilier dans les rues. Le village n'était plus qu'à quelques minutes de marche. Les membres du groupe échangèrent un regard et sans un mot, entreprirent de descendre la colline et de se diriger vers leur destination.

De prime abord, ils ressemblaient à des aventuriers en quête de richesse, de gloire et de puissance. Vêtus d'armure usée, armés d'un arsenal tout aussi usé, des sacs gonflés d'objets. Oui, pour un œil rapide, c'était des aventuriers. Mais la vérité ne rejoint que rarement une rapide observation.
Ils étaient frères et sœurs, cousins et cousines. L'air de ressemblance n'était pas frappant, mais ils étaient une famille. Ou se qu'il restait d'une famille.

Quiconque les aurait observé avec attention aurait remarqué certains détails frappants. Leurs cheveux blancs comme la neige juraient dans ce paysage de verdure. De chaudes tenues de fourrures dépassaient de leur sac. Un loup et un renard avec des restes de leur pelage d'hiver les suivaient de près. Ils n'étaient pas d'ici, ni d'aucuns pays aux alentours. Ils venaient de plus loin, de bien plus loin.
Dans leur regard se lisait détermination et souffrance. De leurs manières apparaissaient une noble lignée. Leur attitude dégageait une expérience de la vie et du monde. Ils étaient des étrangers.

Cela faisait déjà un an et demi qu'ils n'étaient plus chez eux, à voguer les mers et parcourir les routes. Partout où ils se rendaient, il n'y avait que du provisoire. Amis, compagnons, simples passants; tous n'étaient que passagers. Leur logis était loin, et inaccessible.
Leur dernière destination avait été Oppara, capitale du Taldor. Malgré l'air iodé de cette cité maritime, la chaleur d'un été brûlant pesait lourdement. Loin de la chute de feuilles, de l'hibernation des animaux et du gel des rivières, la fratrie se languissait des neiges éternelles et du blanc immaculés des plaines glaciales.
Mais la vie fait que parfois, même loin de chez soi, un événement nous plonge dans une profonde nostalgie. Les souvenirs d'un passé heureux ressurgissent, et pendant un court moment, l'espoir apparaît. Et pour eux, cet espoir apparut mais ne disparut pas. Les rumeurs faisaient leurs chemins, la population ne parlait que de cela. Dans le sud du pays, en plein été, il y avait de la neige.
Y voyant là un signe de leur contrée lointaine, la fratrie décida de se rendre sur les lieux de ce phénomène étrange. Et plus ils approchaient, plus un sentiment de familiarité apparaissait.

Mais aucune neige n'apparut sous leur yeux. Aucun frisson de froid ne parcouru leur corps. Mais Heldren était bien la source de ces rumeurs. Et il n'y avait qu'un moyen d'en savoir plus.

Modifié par un utilisateur samedi 1 juin 2019 11:33:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Depuis des semaines sous ce climat tempéré Elfenben avait perdu tout de sa blancheur. Ses poils d'un roux extrêmement sombres étaient également moins épais. La petite renarde était devenue encore plus petite. Mais elle n'avait rien perdu de son aspect mignon ni de ses pouvoirs. Au contraire, ce changement de couleur avait l'air de beaucoup l'amuser. C'était une farce de plus à faire aux gens autour d'elles.

Loin de l'hiver, sa maitresse le vivait plus mal. Après tout elle était sans doute l'être du groupe le plus lié à l'hiver par magie. L'hiver en Irrisen n'avait rien de commun, il était magique et permanent. Une sorcière de l'hiver avait toujours eu un lien intime à l'hiver. Alors imaginez un peu ! De la neige ! Ici au Sud ! Sous ce climat tropical !

« Tu as sans doute raison... Mais pour l'instant, il fait trop chaud ! Je déteste cette chaleur, elle m'empêche de penser... » répondit Alva à sa sœur.

Ne trouvant pas la neige tant espérée arrivée au sommet de la colline, Alva appliqua la technique du galet fétiche. C'était un galet ordinaire qu'elle avait ramassé à Port Enigme après leur départ de Grisbois. Elle le sortit de sa sacoche et le tendit à son familier.

Lancement prestidigitation par Elfenben sur le galet fétiche afin de le refroidir autant que possible.

Une fois le cailloux plat refroidit Alva le glissa dans le col de sa tenue d'aventurière afin de refroidir sa nuque. Se concentrer sur ce froid l'aidait à tenir les jours où il faisait aussi tôt qu'aujourd'hui.

Par ailleurs la sorcière semblait avoir adopté une double stratégie pour résister à la chaleur : des vêtements légers et amples accompagnés d'une tactique consistant à ne se déplacer qu'entre des points d'ombre visibles.

Le seul homme du convoi avait comblé le vide de la distance avec de l’humour, si bien que certains jours l’une ou l’autre lui faisait une remarque, ponctuée par un simple «  Désolé  » de Sven, se rendant compte qu’il allait parfois trop loin.

En arrivant au village il prit une grande inspiration. Avec son sourire toujours bienveillant vers les siens il répondit à Silence «  Vu les magnifiques demoiselles qui voyagent avec ces animaux ne te tracasse pas, ils n’auront aucune seconde pour se rendre compte que des animaux sont avec nous.

Allez tu as raisons, allons nous restaurer et tendons l’oreille, posons des questions. Nous n’avons rien à perdre, ni ici, ni ailleurs. Et n’oubliez pas, si nous restons unis nous sommes plus forts que tout !

Et vu que tu l’as proposé Nas, la première tournée est pour toi.  »

Heldren semblait un village tout à fait charmant. Les enfants jouaient en rigolant, les adultes conversaient gaiement. Le doux parfum des fleurs flottait dans l'air, mélangé à la bonne humeur ambiante.
Le groupe traversa le village sans problème, recevant des sourires et des salutations de la part des habitants. Les enfants s'arrêtaient de jouer pour observer avec admiration Dolk et Elfenben.

L'unique taverne du village fût facile à trouver. C'était un des grand bâtiment de la place du village. L'enseigne stylisée représentait une hermine argentée. Des bruits de conversations animées et joyeuses s'échappait du lieu, accompagné de délicieuses odeurs.
Nastasya entra la première. Aucune tête ne se tourna vers elle, les clients continuant de discuter et de rire. L'ambiance était détendue. L'endroit n'était pas plein, quelques tables étant désertes. Sur l'une d'elle se trouvait quatre pintes.

La jeune femme n'eut pas le loisir d'écouter les conversations ou de dire quelque chose. Une femme blonde au visage fin, la héla de derrière le bar.

« Vous voilà enfin! Entrez, entrez. Installez-vous; je vous ai déjà servi une pinte, le repas arrive. Quand mon faignant de mari aura fini. » dit-elle en rigolant. Rire qui se propagea dans la salle.
Une voix d'homme provenant de la cuisine répondit à la femme. « Ton faignant de mari fait se qu'il peut pour que sa cuisine soit bonne. Mais tu recevras ta fessée une fois que j'aurai fini, vu que tu le demandes. » La salle explosa de rire et les clients levèrent leur pintes.
La femme s'approcha de la table dressée, deux gamelles d'eau dans les mains.« Ne vous inquiétez pas, il n'est pas méchant. Vos compagnons à poils veulent-ils de l'eau? »


Heldren

Modifié par un utilisateur samedi 17 mars 2018 13:59:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

La jeune femme sourit aux nouveaux venus. « Juste de l'eau?! Vous allez me vexer si vous ne goûter même pas cette bière; surtout que c'est moi qui la brasse à l'arrière. »
Une table de clients qui semblaient être des habitués appela la serveuse. Elle s'esquiva, laissant au groupe le loisir de s'installer. Elle revint quelques minutes, les bras chargés d'assiettes. Le fumet qu'elles dégageaient était divin.
« Voilà pour vous. C'est notre spécialité: steak de biche et tourte aux légumes. J'espère que ça vous ira. » La serveuse déposa les assiettes devant chacun des membres.

A la mention des rumeurs de neige précoce, elle ne pût s'empêcher de rire. « Vous êtes à l'Hermine d'argent; donc on a forcément entendu quelque chose. C'est le coin des rumeurs et des ragots par ici.
Mais je ne sais pas si je pourrais vous renseigner. Je sais qu'il neige dans le coin, dans la forêt pour être plus précise. Les trappeurs ont été les premiers à s'en rendre compte. Normal me direz-vous.
Tout se que je sais, c'est qu'il neige en forêt, et qu'on a l'impression d'être en pleine hiver des royaumes du nord. Mais c'est assez nouveau pour nous, et surtout c'est pas très normal. La conseillère nous a dit de pas nous inquiétez, et que ça va s'arranger; mais j'en doute. »

La jeune femme allait continuer quand le cuisinier s'imposa dans la conversation, tout en restant dans sa cuisine. « Y parait qu'un gars du nord est arrivé au village cette nuit. Grand blond avec des tresses, l'air sauvage et guerrier; voyez. D'après s'qu'on dit, il était blessé de partout.
Un mec du nord et de la neige; c'est sur, ça va ensemble. »

Silence se jeta sur la nourriture comme la misère sur le monde, et bien qu'elle n'en mettait pas à côté, elle avalait son plat à une vitesse considérable. Dolk se régalait également.

A la remarque de Sven, elle le regarda, la cuillère arrêtée devant ses lèvres et se contenta d'acquiescer en guise de réponse. Elle poursuivit l'engloutissement de son repas.

Une fois qu'elle eut terminé, elle murmura.

« Faut qu'on voit l'Ulfe avant la forêt. Il aura peut-être des informations à nous donner. Mais il doit se méfier des personnes...  »
Elle regarda tour à tour Nas et Alva . « ... de certaines personnes.  »

Nastasya remercia chaleureusement la tavernière...enfin, ce qui passait pour de la chaleur chez elle, c'est à dire une politesse basique.
« Merci, madame. Ca m'ira tout à fait, et je pense. Et merci également pour ces informations. Moi et le reste de la famille avons entendu parler de ces rumeurs, et comme nous avons des talents...particuliers, on s'est dit que vous auriez peut être besoin d'un groupe d'aventuriers dans le coin. Cette conseillère...vous savez si on pourrait la rencontrer? »

Une fois l'aubergiste repartit, elle entama son repas de bon appétit tout en roulant des yeux à l'adresse de Sven, avant de répondre en Hallit.
Hallit - « Un esclandre...comme si c'était mon genre! Avant toute chose, Silence a raison, il faut qu'on voit cet Ulfen. L'ennui...et bien, disons qu'il vaudrait peut être mieux que Sven et toi vous en chargiez. Je doute que ma présence passe bien. Par contre, je me disais qu'on pourrait peut être rencontrer la...conseillère. Avec un peu de chance, ils auront besoin de nos services et serons prêts à payer pour ça. Alva, je partage ton avis. Ce nom d'emprunt me convient tout à fait. »

Silence se contentait de regarder Nastasya et Alva parler dans leur langue étrange tout en mangeant plus lentement.

Nastasya fouilla un instant sa bourse désespérément vide, avant de se tourner vers le reste de la petite famille.
Hallit - « Quelqu'un a deux pièces d'argent supplémentaires? Je vous les rendrais. A l'occasion. »

Elle adressa un sourire qui se voulait sincère, sans y parvenir, à l'aubergiste.
« Je vous remercie. Et merci également pour ce repas! Alvine a raison, il y a longtemps que nous n'avions pas aussi bien mangé. »
Sur ces mots, elle se leva et se dirigea vers la porte.
« Je vais rendre visite à la conseillère. Quelqu'un m'accompagne? »

Sven haussa les épaules en regardant ses compagnes de tablée. «  Sinon on y va tous? Cela permettra de poser les bonnes questions mais aussi que tous sachent les informations. Quoi qu'il en soit on ira pas en forêt avant demain vous ne pensez pas?  »

Le moine se leva alors, s'étirant. «  Et on fait quoi? on y va desuite, on réserve une chambre? J'avoue que j'aurai bien besoin de faire le point pour mon esprit, faire le vide. Mais ça peut attendre. Par contre l'inactivité me pèse déjà...  »