Le coeur des vignes était monstrueux. Entre les lianes tranchées et poisseuses de sève émergeait une large gueule suintante d'acides et d'enzymes digestives.

L'odeur se fit écœurante alors que la plante lâchait ses spore, tandis que sa corolle s'enroulait autour du bras d'Aneelah, qui fut à deux doigts de lâcher sa machette. L'exotique plante, que Mael désigna comme "Vracinéa" avait commencé son long travail de digestion, sa proie étant assez proche à son goût.

Aneelah subit 2 en Robustesse ou Agilité

Dans les lianes qui camouflaient le corps tapi de la créature était suspendu un fusil, sans doute l'arme du lashunta défunt.



Vracinéa : 3 5 6
Corolle digestive : 2 en Robustesse ou Agilité
Spore paralysante : 1 en Esprit ou Intellect à deux adversaires
Résistances : Robustesse et Esprit

Lianes : 6
Se débarrasser complétement des lianes oblige la Vracinéa à sortir son corps de sous l'obélisque et à perdre sa résistance à la robustesse.

• Vraciné : 3d6 donne [10] = 10
• Lianes : 1d6 donne [6] = 6

Modifié par un utilisateur mercredi 16 mai 2018 09:40:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

« C'est moi ou la nature est un peu folle par ici? » Un peu plus que d'habitude, en tous cas... interrogea Jansola en grimpant sur son drone armée de son coupe boulon à manche rétractable. « On va y voir un peu plus clair sans toute cette végétation ! » cria t-elle en attaquant avec l'outil les lianes sous lesquelles s'abritait la créature végétale.


agilité 6 pour grimper sur le drone et faire un sort aux lianes

Les souffles étaient courts dans la petite clairière.

La créature était difforme, faites de bouches chargées d'enzyme enchevêtrées dans des plantes grimpantes, grasses et attirantes. En crevant, percée, elle déversait ses sacs de spore dans une puanteur à dresser les cheveux sur la tête, qui ne pouvait que convaincre les humanoïdes et les kokarikis de déguerpir tant qu'ils avaient encore un odorat.

Aneelah brinqueballait à l'arrière du groupe, serrant son fusil zéro, classe "morsure de givre" flambant neuf (quoique légèrement odorant). C'était un méchant petit fusil, courtaud et avec une diffusion importante, qui pouvait geler un groupe d'agresseurs comme qui rigole. La bête acceptait les munitions standard, les lashuntas ne voulait vraiment pas garder de signes distinctifs. Bon, la capitaine n'allait pas s'en plaindre, le chargeur était plein de munitions haute-énergie, facilement adaptables sur n'importe quelle autre arme (comme -au hasard- l'espèce d'arme de guerre qui trimballait Mael). Du bonus.

Fusil zéro classe morsure de givre : 1d6
Munitions haute-énergie : 1d6, utilisable une fois



Comme promis, la jungle s'épaississait.
Comme promis, la chaleur y était étouffante.
Comme promis, l'humidité suintait entre les omoplates, collait les pantalons aux cuisses.
Comme promis, les jours s'étiraient à l'infini, dans le silence épais, rythmé par les respirations laborieuses.
Comme promis, les nuits étaient courtes, perchées sur les arbres ou dissimulées dans les épaisses racines, un oeil toujours ouvert dans la cacophonie nocturne, qui tranchait avec le calme du jour.




Au quatrième jour, la pente commençait à faire des siennes, se faisait annoncer par de brutales dénivelées, comme des prémisses des collines que l'équipe aurait à grimper. "Voilà ce qui vous attends", disait la nature. L'essentiel du terrain était plat, ce qui rendait ces brusques apics encore pire : ils brisaient les efforts plus sûrement qu'un combat, amenant les Eclaireurs en nage alors que le soleil de midi dardait sur l'épaisse canopée, les emprisonnant dans une serre d'odeur et de goutelettes.

Ce fut alors qu'ils récupéraient leur souffle après un tel relief que le drone de Jansola, sale mais toujours alerte, fit apparaître le premier la forme colorée sur ses optiques. Quelque chose rôdait. Ou plutôt, non : quelque chose se déplaçait autour d'eux, fracassant les arbres et se trainant avec bruit sur le sol. Quelque chose de gros, mais qui ne voulait tout de même pas approcher pour venir les voir.

Durant toute l'après midi et au matin du cinquième jour, il continuait son manège, leur tournant autour, cassant les branches et se prenant dans les racines. Comme un enfant ivre, les genoux écorchés par les cailloux.

La créature avait soudain déguerpie.

Peut-être lassée de ses rondes, elle avait bondi sur un piton rocheux qui dépassait de la marée végétale. De là, elle avait propulsée une série de dards barbelés, depuis sa longue crête irisée. Ceux-ci étaient venus se ficher dans le drône de Jansola.
Elle avait attendu quelques secondes, dans le silence de mort tendu. Puis soudain, elle avait bondi à l'abri des fourrés.

Etrange.



Connaisseurs de la faune de Castrovel :

La créature est un Ksarik, une plante sans intelligence qui se déplace et cherche à se multiplier. C'est un parasite qui inoccule ses spores à toutes les victimes qu'elle trouve. Dans les dernières décennies, les ksariks ont commencé à se déplacer en meute. Certains suspectent des développement de pouvoirs psi, peut-être dû à l'ampleur des conflits entre formiens et lashuntas.

La trace de la bête était manifeste. Ce n'était clairement pas un de ces prédateurs sournois et discrets. Elle avançait, en ligne droite, piétinant les obstacles sur son passages. Droit vers le nord ouest. Droit vers le Temple perdu des Douze.

Dans le milieu d'après midi, alors que leur avancée était facilitée par le passage de la bête, les Eclaireurs entendirent un faible gémissement.

« Dévoreur.... Dévoreur... Accorde nous la mort. Tout plutôt que ce calvaire sans fin. »

Dans la clairière suivante, quelque chose souffrait. Quelque chose d'humanoïde. Et il n'y avait qu'à pousser les feuilles pour aller à sa rencontre.

« Saloperie ! »
L'enthousiasme d'Aneelah était un peu retombé, le paysage monotone, la chaleur écrasante, l'humidité qui les enveloppait et la fatigue qui les envahissait y étaient certainement pour quelque chose.

Pourtant il fallait avancer, serrant les dents, elle mettait un pied devant l'autre sans relâche, sans se plaindre ou pas trop, mais est-ce que jurer est se plaindre ?

La tension monta d'un cran quand ils s’aperçurent qu'ils étaient suivi et qu'en plus la créature qui les suivait ne faisait rien pour être discrète, elle se contentait juste de se positionner derrière un rideau d'herbe pour paraitre invisible et s'ils faisaient mine de s'approcher, elle reculait simplement...
Ce qui exaspérait Aneelah.

Puis la monotonie fit qu'ils relâchèrent leur attention et lorsque leur suiveur se montra enfin, il les prit par surprise, attaqua le drone de Jansola et disparu pour de bon laissant derrière lui une large tranchée qui menait droit vers le temple.
La jeune fille avait à peine eut le temps de voir ce que c'était, elle ne vit qu'une forme verte dont elle chercha les yeux en vain.

« Pourquoi il nous a pas attaqué ? Pourquoi ne s'en prendre qu'au drone et surtout pourquoi laisser une telle piste bien visible. Ca ressemble plus à une invitation qu'à une attaque... J'aime pas ça mais je suppose qu'on a pas le choix et au moins ça sera plus facile pour avancer. Rester sur vos gardes. »

Elle avançait sur le chemin dégagé d'un pas plus décidé que jamais depuis un long moment lorsqu'ils entendirent les gémissements. Ca ressemblait une fois de plus à un piège mais...

« On peut pas laisser quelqu'un appeler au secours sans rien faire. On y va, mais on fait attention. »
Elle murmurait, essayant d'être la plus discrète possible puis avança vers la source du gémissement, serrant entre ses mains son nouveau jouet et prête à s'en servir.

« J'imagine que s'il a reçu la même dose de dards que mon drone, il doit être en mauvais état, » remarqua Jansola en suivant Aneelah et Seth. « Probablement qu'il n'a pas le même blindage, vu comment il est en train d'agoniser. Ses camarades auraient quand même pu s'occuper de lui... Belle mentalité... »

Prudent, Seth posa un genou à côté de la victime.
Il prit le temps de l'examiner, conscient qu'il n'y avait aucun moyen de la sauver.

« Vous semblez souffrir. »
Ce n'était pas une question.

« Dites-nous ce que vous voulez faire de la scientifique et peut-être pourrons-nous faire quelque chose pour vous. »

Il sortit sa dague de feu, légèrement rougeoyante. Le message était clair.
Il évita le regard d'Aneelah. Quelque part, sans se l'avouer, il ne voulait y lire la désapprobation.

« Saloperie ! »
Aneelah regardait la lashunta avec pitié, personne ne méritait de mourir de cette façon, pas même un ennemi.

Cependant, ses paroles faisaient naitre plus de questions.

« Qu'est-ce que vous cherchez à accomplir ou à trouver dans cette jungle ? C'était quoi votre but ? Pourquoi avoir pris autant de risques ? »

La jeune femme espérait que la lashunta en train d'agoniser allait répondre, profitant de la dernière occasion pour briller et se vanter. Elle doutait pouvoir l'obliger à parler, qu'avait-elle à perdre ? Tout au plus, elle pourrait lui offrir la perspective d'une mort rapide.

« Utel im yerik.... amnery... Peu importe ce qui lui arrive.  »

La lashunta était maintenant recroquevillée, le plasticuir de son armure couinant au milieu de piaillements d'animaux.

« Une fois arriver chez les guetteurs de ciel... Asthga Diran... L'observatoire... ça n'aura plus d'importance. Le Dévoreur nous a guidé. Son instinct nous a montré les idiots qui découvrirent les secrets enfouis, loin là-haut, sur Absolom. Les imbéciles nous ont montré la voie.

L'arme qui détruira les mondes du Pacte. Anapati ak’aghaghy, si les larves ne me bouffent pas l'abdomen, j'aurai le plaisir de voir les cieux brûler depuis mon mouroir. M'accompagnerez-vous à ce spectacle, Eclaireurs ? »