Alyssa observe calmement le camp des Varisiens. C'est le moment de tenter le tout pour le tout. Il me faut le nom de ce poison. La Tieffeline se tourne légèrement vers Merry et lui donne un sourire aussi franc que possible dans ces conditions plutôt extrêmes. « Et donc.. Quelle est la mixture que tu as utilisé? Oh ne te méprends pas, je veux juste éviter de passer pour une bleue. » Ses yeux se fixent dans ceux de la Rouquine, empreints d'une détermination qu'elle n'a jamais montré auparavant.

Merde! Putain de merde!!

Ce furent les premiers mots qui traversèrent l'esprit de la tieffeline, comme une flèche traversant son crâne d'une oreille à l'autre. Elle se mords alors la lèvre, un peu de sang coule le long de sa bouche, mais elle tente bien vite de masquer ce signe évident d'inquiétude. Ses yeux se perdent dans le vide et ses mains se serrent sur sa tenue de laine. Bogdan est foutu si je ne le sauve pas avec l'antidote, et c'est tout le camp des Varisiens qui va en souffrir si je m'empare de l'antidote sur elle.. Dès que le charme s'évanouira, elle comprendra tout ce qui s'est passé. « Ahah.. Oui, j'imagine que c'est un truc d'artistes.. » Elle redevient silencieuse et reste plantée en observant le camp, éprouvant d'un seul coup un sentiment de remord vis à vis de ses engagements envers Maribel et les siens. Je ne peux rien faire avec le nom simplement.. Et lui demander un échantillon serait beaucoup trop évident.. Qui plus est, je laisserais des traces en enquêtant.. Est-ce que l'info sur les poisons leur suffirait? Merde.. J'ai une sale sensation. Elle passe sa main dans sa nuque et celle-ci craque doucement.. « Coucher de soleil sur le canal huh.. » Son regard se perds à nouveau dans le vague. On va abattre ma dernière carte. Qui sait.. Il me reste encore un tout petit peu de temps..

« Je ne sais pas si c'est pour moi. Je suis un peu trop sensible pour ce genre de choses. »

Alyssa observe du coin de l'oeil Merry. Sans rien dire elle s'empare du flacon. Oui! Mieux que rien! Je vais peut-être pouvoir le faire analyser.. Alyssa se redresse tout en observant le flacon d'une manière un peu théâtrale. Elle observe ensuite quelques instants l'assassin du chéliax et doit retenir tout son dégoût pour lui passer légèrement la main sur la joue. Une fois son effleurement réalisé, elle l'observe, dans les yeux, un petit sourire faux au coin des lèvres. « Merci pour ça. Merci beaucoup. » Cette fois-ci, ses lèvres interprètent un sourire bien plus vrai, bien plus authentique. « Tu m'as beaucoup aidée Merry. Vraiment beaucoup. » Elle se redresse légèrement et se ressaisit de sa bandoulière qu'elle avait laissé au sol. « Je suis désolée de te fausser compagnie, je dois vraiment y aller.. On se reverra! » Alyssa salue alors l'assassin et se dirige vers l'endroit ou elle pourra trouver le meilleur empoisonneur de la ville.. Peut-être que la bas, j'aurais une maigre chance d'identifier le poison! La Tieffeline prends alors la route du square impérial, ou un certain Lucio possède une boutique de "nouvelle médecine"..

Alyssa se sent tout d'un coup stoppée dans son élan. Elle espérait s'en sortir à bon compte, mais il semble qu'il faudra un peu plus que ça pour convaincre une assassin professionnel. Merde.. J"aurais du m'en douter, c'était trop beau. Elle se retourne vers Merry et lui lance un coup de poker. « Ouais, bien sûr. J'aimerais me débarrasser d'un ancien client. » Elle prends une mine attristée. « Je ne crois pas que tu aies envie de savoir le fond de l'affaire. Ni d'y assister. » Elle lui sourit faiblement, et attends de voir si sa poigne se relache pour lui fausser compagnie. Ses jambes tremblent et elle doit déployer un trésor d'énergie pour éviter de le montrer.

Modifié par un utilisateur mardi 4 septembre 2018 21:43:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alyssa se fige.

Son sang se glace lorsqu'elle se retourne vers Merry qui visiblement a décidé de ne plus jamais lâcher sa main. Merde.. C'est ça d'utiliser une magie que je maîtrise pas. Je suis morte. Ça y est. La tieffeline ferme les yeux, persuadée que son heure est arrivée. "Qui t'envoie?" résonne dans son crâne et elle ne sait que répondre. Pendant des dixièmes de secondes qui lui semblent des années, elle se creuse les méninges sur ce qu'il faut rétorquer à cet instant, sur le poids de ses mots.. Sur la force de son caractère.. Et sur le fait que l'assassine du Chéliax n'aura de repos que lorsque le corps de la demi-diablesse ne sera plus identifiable. Elle serre la fiole de poison qu'elle tenait dans sa main et baisse les yeux. Je peux au moins empêcher plus de souffrances à Bogdan et les autres.. « Personne. Personne ne m'envoie. Je ne suis qu'une petite fouineuse qui cherche à savoir la vérité avant tout le monde. » Elle observe Merry ensuite, l'air à la fois résolu, mais pathétique de la personne qui se sait condamnée. Sa voix tremblote néanmoins légèrement.

Modifié par un utilisateur jeudi 6 septembre 2018 01:04:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alyssa se réveille en grimaçant. Le monde tourne plus vite qu'il ne l'a jamais fait et les étoiles sont physiquement présentes devant ses yeux. Elle les ferme, subitement éblouie par la violence du choc. Argh.. Non.. Pas envie.. Elle tente de se lever mais la douleur qui lui traverse les articulations lui ôte immédiatement cette idée de la tête. Lorsqu’enfin elle semble se réveiller plus clairement, elle se mords brutalement l'une des lèvres jusqu’à en saigner, la douleur lui permettant d'oublier un peu celle du ventre. Les idées un peu plus claires, elle tourne la tête pour aperçevoir Milgram et Maribel, à son chevet.. Qu'est-ce qu'ils font hors du chevet de Bogdan..? Tchh.. J'ai échoué..? Merry l'a déjà achevé..? Tain.. Elle porte sa main à son ventre avant de se rappeler qu'elle a effectivement été poignardée.. Puis elle ouvre la bouche, d'une voix sèche et cassée.. « Qu'est-.. Qu'est-ce qu'il s'est passé..? Bogdan..? Il va bien..? Ou.. Ou est.. » Elle tousse douloureusement, son ventre se contractant à chaque fois dans la douleur. Puis, doucement, la douleur devient diffuse, peut-être grâce aux vertus anesthésiantes des baumes des Varisiens? Ou peut-être parce que la douleur s'évanouit face à la mort? « Pas beaucoup.. de temps.. C'est du poison.. J'ai été découverte.. J'ai tout.. compromis.. » Elle tousse encore une fois. Sa voix semble reprendre des couleurs, mais ses jambes sont agitées d'un soubresaut nerveux. « Ma plaie!! Mon sang.. Il faut un antidote.. Vite.. »

Alyssa retrouve rapidement l'intégralité de ses moyens et regarde Milgram d'un air déterminé, sous le coup d'une puissante décharge d'adrénaline. « Il faut récupérer le poison!! Vite! Une fiole! Il faut rouvrir pour récupérer le sang!! » Les muscles de la gorge d'Alyssa se ressèrent légèrement et elle a du mal à respirer. Elle se rallonge alors, attendant que l'opération soit faite pour tenter de ralentir le poison magiquement.

La Tieffeline est agitée de soubresauts, ses yeux se floutent et elle ne parvient pas vraiment à distinguer les ombres que sont devenues les autres personnes présentes dans la roulotte.. Elle est soudainement prise de vertige alors qu'une douleur envahit ses muscles, de la poitrine aux genoux. Bordel.. J'ose à peine imaginer ce qu'a du subir Bogdan.. Elle se mords avec violence l'intérieur de la joue, pour s'infliger quelques minutes d'éveil afin de dicter une direction à Milgram avant de sombrer, au mieux dans l'inconscience, au pire dans la mort. « Tu dois te diriger au sud.. Et prendre la route du square impérial.. Chercher Lucio, derrière la maison jaune aux deux cheminées.. Le mot de passe est "Coquelicot Embrasé".. C'est notre seul espoir.. » Elle tousse douloureusement et les contractions de sa poitrine redeviennent vivaces. Son esprit vient à délirer entre ce qu'elle a entendu auparavant et ce qu'elle imagine. Est-ce que.. J'espère que les filles vont bien au diamant.. Maliwan.. vis.. Je devais te jouer du luth.. La demi-diablesse ne parvient plus à articuler le moindre mot et sa fièvre monte en flèche alors que ses yeux se perdent dans le néant.

« Mais puisque je vous dit que c'est franchement pas nécéssaire!! » La voix de la Tieffeline résonne dans la petite roulotte, ou elle est entourée à la fois de Varisiens mais aussi de Milgram et de Bogdan qui, à ses heures perdues, semble manier un dermographe plus qu'artisanal. Maribel s'interpose alors et sourit doucement à la demi-diablesse.
« Allez, c'est la tradition quand quelqu'un rejoint la famille. Après ce que t'as pris dans les veines, j'aurais pensé qu'une aiguille te semblerait complètement anodine, fillette. » La blague ne semble pas vraiment détendre Alyssa qui se crispe légèrement lorsque le tatoueur s'approche de l'arrière de sa cuisse droite. Pff'.. Famille ou pas, je trouve ça étrange tout de même.. Elle embrasse l'assemblée du regard et finit par se détendre légèrement en observant Milgram, et les débuts de son tibia enchâssés de chaîne d'encre, Maribel et sa carte du ciel, et bien sûr Bogdan, dont le corps tout entier semble être un canevas destiné à être peint.
« Bon. Ça va. Je veux bien. » Alyssa dicte à l'oreille sa commande à Bogdan et celui-ci se met alors à dessiner quelque chose, rapidement. Son coup de crayon évoque le style des plus grands artistes, et le fait de savoir que celui-ci restera à jamais dans l'ombre d'un Fibrocelli laisse un goût amer dans la gorge d'Alyssa. Une fois quelques retouches effectuées, elle se laisse enfin tatouer et se surprends à trouver que la douleur n'est pas réellement "incroyablement douloureuse" ou même "saisissante" comme l'avait décrit Milgram. Je pourrais presque m'endormir..

Au bout de sept longues heures à tracer avec un soin minutieux les moindres lignes de l'oeuvre d'art qui se dessine au travers des pores, la Tieffeline observe enfin le tracé épouser les lignes de son corps. Un papillon cornu dont les ailes sont composées de partitions complètement farfelues, en noir et gris, dans une posture dynamique, comme si l'insecte souhaitait s'envoler du corps de la demi-démone. « Pfeuh! Tout ça pour ça! » lance alors Milgram d'un air moqueur, et tout le monde se met à rire, à la fois en souvenir du temps ou les rires n'étaient plus permis, mais aussi le regard tourné vers l'avenir. « Merci. »