9 Desnus 4716, à l'aube - Egorian, Capitale Impériale - District de la Cale
Musique - Rivière Sedna


Les cinq Agents Thrunes étaient assemblés sur les pontons branlants des quais de la Cale, sur les rives du lac Mélancolie. Les lieux étaient plutôt mal famés, mais à l'aube, la plupart des truands s'étaient déjà réfugiés dans les ombres, et ceux qui restaient avaient assez de cervelle pour ne pas s'attaquer à un groupe aussi...inquiétant que le leur.

Sous l'injonction d'Ennis, quelque chose bougea dans les eaux bleutées du lac...une sorte de barque, faite de planches disparates, de débris d'esquifs, d'autre fragments de navire, comme un golem fait de bout d'autres embarcations, émergea lentement des profondeurs, laissant un sillage d'écume et de vase derrière lui. Il ruisselait encore de l'eau du lac, mais il était assez grand pour qu'ils puissent tous embarquer. Ils seraient un peu à l'étroit, mais c'était le moyen le plus rapide.
Levant l'ancre rouillée attachée à une chaîne tout aussi rouillée, ils quittèrent le quai et la barque se mit en mouvement, avançant à un rythme régulier dans le lac encore embrumé, en dépit des vents et des courants.

La journée fut...pénible, mais paisible. Ils traversèrent le lac Mélancolie vers le nord, et s'engagèrent dans les eaux de la Sedna, remontant son cours en direction de la source dans les monts de Ménador. La Sedna était une rivière capricieuse...et par endroit, leur esquif traversa des rapides, remontant des méandres encombrés de bancs de sable, et des zones marécageuses qui attirait des essaims de moustiques.
Heureusement, si d'autres créatures que les ennuyeux insectes hantaient les rives et les profondeurs de la rivière, elles ne se montrèrent pas.

Ce n'était pas la seule raison de la pénibilité du voyage, en revanche. La taille de l'esquif les empêchait de s'asseoir, et rester toute une journée debout n'était pas des plus reposants. Surtout que lorsqu'ils touchèrent terre, quelques minutes avant que le sort ne se dissipe, ils entreprirent de poursuivre leur route à l'aide des montures invoquées par Aanara, se frayant un chemin sur les rives boisées.
Lorsqu'ils s'arrêtèrent pour bivouaquer, au coucher du soleil, ils étaient harassés et regrettaient déjà leur séjour à Egorian...mais au moins, ils avaient déjà accompli la moitié de leur périple jusqu'à Kantaria. Ils devraient y arriver le lendemain, après le coucher du soleil...

Comment vous organisez vous pour la nuit?

Nérali avait passé les quelques jours du voyage à faire connaissance avec ses nouveaux compagnons. Habitudes alimentaires, préférences de climats et styles vestimentaires étaient les sujets préférés de la jeune femme. Ce n'était rien de transcendant, mais au moins, cela faisait la conversation. Elle n'hésita pas à répondre aux questions qu'on lui posait, tout en gardant un certain mystère sur certaines réponses.
Le groupe put ainsi apprendre qu'elle était un Agent Thrune depuis à peu prêt un an, qu'elle avait toujours vécu au Chéliax, qu'elle aimait particulièrement les tartes aux myrtilles et qu'elle appréciait un verre de vin après une mission. Mais aucun d'eux ne vit le moindre centimètre de peau de Nérali. Elle gardait ses habits en toutes circonstances ainsi que son masque. Mais étant donné que Ozran n'enlevait jamais son armure, cela ne devait choquer personne.

Alors qu'ils arrivèrent en vu de Kantaria, un spectacle inattendu se révéla devant eux. Nérali fixa les bâtiments en flammes, et grogna. Il se passait quelque chose, et quelque chose de grave. « Bon, on ferait bien d'aller voir. Mais restons sur nos gardes. »
La jeune femme mit la main sur ses sabres visiblement prêtre à tout. « On a de la compagnie. Dans les fourrés. » chuchota-t-elle aux autres.

Au bout du temps de latence, Ozran était partit retrouver l'artisan à qui il avait commandé le nouveau harnois. Son ouvrage attendais sagement sur un pantin de la taille du chevalier. Malgré les recommandations sanitaires du forgeron, la couche de plomb avait bien été appliqué à l'intérieur. Ozran prit l'armure et s'isola dans une pièce sombre, qu'il verrouilla et bloqua avant de se changer. Il posa les pièces de métal dans un coin et se glissa dans les morceaux de sa nouvelle armure, membres par membres. Il termina par le casque dont il testa la visière. Elle s'ouvrait facilement, parfait. L'armure était un petit bijoux. L'artisan avait fait un travail de maitre. Il rattacha sa cape, prit son matériel et sortit, fraichement rééquipé.



Il entreposa à la réserve son ancienne armure. Il en aurait peut être à nouveau besoin.



Durant le trajet, Nérall put apprendre quelques particularités du chevalier. Ainsi, elle constata qu'il était à même d'invoquer un cheval fantôme, qu'il partageais sans soucis sa selle à Catheline et plus étrange, qu'il encaissait très bien le manque de sommeil. En effet, il avait passé toute la nuit à monter la garde pendant que les autres dormaient sans sourciller et ne montrait aucun signe de fatigue. Il n'avait pas non plus mangé au bivouac. Il avait l'habitude de jeûner en mission disait il, pour gagner en férocité. Et il savait tenir plusieurs nuits sans dormir suite à son entrainement. Aux questions de style vestimentaire, il se contentait de donner une tape sur son armure. A celles de climat, il disait que la pluie le forçait à veiller à son armure pour la rouille mais qu'il appréciait la neige. Il venait lui aussi du Cheliax. Et pour la nourriture, il répondit vaguement « Le fromage et le thé, vert de préférence. » bref, les trucs bon pour les os quoi

Mais quand on ne lui parlait pas, il restait muet et n'adressait que peu la parole aux autres.

Fait curieux, les autres membres du groupe, et surtout Catheline qui restait collée à lui durant la traversé à cheval, sentaient comme une douce mais légère chaleur se glisser en eux, apaisante, qui les aidait à garder la tête froide. Ceux qui eurent des doutes quand à la sécurité de la barque mirent ainsi le pied plus sereinement sur le bois craquant et flottant.



A l'approche de la ville, Ozran contempla les incendies. Quelle misère... C'est à peine s'il entendit l'avertissement de la nouvelle. Il fit mine de n'avoir rien entendu et sembla chercher quelque chose sur son cheval.

« Catherine, pourrais tu descendre ? Je dois avoir mal mis la selle et elle a un peu de jeu. Je vais la resserrer. »

Modifié par un modérateur jeudi 23 août 2018 22:52:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Kantaria



Alors que le groupe d'Agents de l'Impératrice décidaient quoi faire, les rôdeurs qu'ils avaient repéré se rendirent eux aussi compte de leur présence. Ils étaient environ une douzaine, portant des armes et armures disparates. Cinq d'entre eux portaient un tabard marqué d'un emblème, une femme à l'arc bandé, sur rouge et noir, des cuirasses, arcs et sabres, mais les autres portaient des attirails correspondant plus à des brigands ou des miliciens qu'à de véritables soldats.
Ils avaient l'avantage du nombre, mais paraissaient également sortir d'un affrontement violent...presque tous étaient blessés, deux boitaient, un avait une profonde plaie au visage, la plupart étaient en sale état.

Lorsqu'ils se rendirent compte de votre présence, ils se mirent en position défensive, brandissant leurs armes, boucliers, et entreprenant d'encocher des flèches. La très jeune femme qui les menait, malgré les profondes brûlures sur ses bras et sa gorge, serrait une dague dans son poing, et lança à votre adresse, sans trop élever la voix.
« Qui va là? »

Catheline pointant ses armes vers la femme venant de parler et l’un des autres. «  Le mieux serait d’abord de vous présenter car vous êtes moins bien que nous, même si plus nombreux.  » De toute façon on a nos armures et autres signes de l’ordre donc ils se doutent de notre camp.

«  Et dites nous aussi ce qui vous est arrivé, pour montrer ma bonne volonté je m’appelle Quatre…  »

Fait un seul pet de travers mon gars et je t’allume la tête ! Elle arrêta alors de parler, visant la bouche des deux cibles. Action de viser ?

Modifié par un utilisateur vendredi 31 août 2018 09:21:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il regardait la rousse parler.

« Nous sommes un groupe commando membre de diverses horizons, infernaux ou impériales. Les renforts, c'est nous. Et l'Empire ne tourne pas les talons soldat. Si le chaos et le trouble grondent par là, alors nous irons là bas.

Qu'avez vous rencontré comme opposition et depuis combien de temps tenez vous le front ? »

Il garde la main près du symbole d'argent qu'il n'a pas équipé, près à le brandir si jamais ils venaient de parler au mauvais camps et qu'ils les menaçaient.

Modifié par un utilisateur samedi 1 septembre 2018 01:10:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nérali ricana doucement. « Une force plus conséquente se ferait remarquer rapidement. Et vous ne savais pas de quoi nous sommes capables. »
Mais la jeune femme retrouva son sérieux rapidement. « Il doit rester des défenseurs à Kantaria. Votre frère est toujours de ce monde? Il n'y a que vous qui avez battu en retraite?
Une bataille ne se gagne pas en renonçant au combat. Il faut se reprendre, et affronter l'ennemi. Il doit forcément y avoir une faille à exploiter. Vous connaissez mieux la ville que les croisés; donc vous devez surement savoir comment rentrer en douce et comment avancer sans se faire remarquer. »
Nérali pencha la tête, se posant une question. « Mais votre retraite, c'était un ordre de votre commandant? Car si la bataille continue, une retraite pourrait signifier la défaite de nos forces. Et je m'étonne que vous, la sœur de celui qui est responsable de la défense, de la cité batte en retraite. »

Modifié par un utilisateur samedi 1 septembre 2018 20:26:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Catheline sourit alors qu’elle baissa son arme. «  Et donc, qu’avez-vous vu comme croisés, quelles sont leurs forces ? Quelles créatures sont entrées ? Heureusement je ne vois pas trop d’ailés volants au-dessus de la ville.

Et qu’en est-il des personnes influentes de la ville, de ses dirigeants ? Ont-ils été évacués ?  »

Aanara était restée en retrait pendant la discussion avec la noble chélaxienne et Quatre. Elle pensait toutefois qu'elle devait intervenir.

« Nous vous l'avons dit, nous sommes les renforts, mais il semble évident que si vos forces ont été mises en déroute et que seul un retrait stratégique pouvait permettre de continuer le combat, alors la ville est tombée et l'action militaire ne peut être un succès. À vrai dire, nous pensions que c'était déjà le cas. Vous êtes reconnaissables, pas nous. Vous devriez trouver un endroit, une ferme par exemple, où vous regrouper et soigner vos blessures. Nous allons aller en ville pour proposer nos services aux vainqueurs. Ce faisant, nous pourrons miner leurs efforts et potentiellement les renverser. Pour cela, nous aurons certainement besoin de votre aide Dame Narikopolus, ainsi que de vos soldats... le moment venu.
Connaitriez-vous un endroit où nous pourrions à l'avenir rentrer en contact pendant que vous vous dissimulez à la vue de la Glorieuse Réclamation? On pourra ainsi planifier la reconquête de votre domaine : assassinat, dissension, terreur... voilà nos armes désormais. »

Musique - Kantaria



Allia Narikopolus acquiesça, et ses hommes se détendirent finalement un peu.
« Je connais un réseau de grottes qui se trouvent dans le Bois aux Tertres...la forêt est dangereuse, mais je la connais bien, contrairement aux envahisseurs. Nous allons nous établir là et tenter de rassembler tout ceux qui ont survécu et sont en état de se battre.

C'est au Sud Ouest d'ici...mais je m'arrangerai pour vous prévenir quand nous nous serons regroupés. Cela dit, si j'étais vous, j'attendrais un peu avant d'arriver en ville. Les combats viennent tout juste de se terminer, et ça pourrait avoir l'air un peu suspect... »

Elle siffla, et ses hommes s'apprêtèrent à se remettre en marche.
« Restons en contact, et...bonne chance. Longue vie à l'Empire! »

La petite troupe de loyalistes se fondit dans les ombres des collines boisées, les laissant décider de la marche à suivre...