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Offline vaidaick  
#121 Envoyé le : jeudi 27 septembre 2018 23:25:33(UTC)
vaidaick
Rang : Sage d'honneur
Inscrit le : 22/11/2012(UTC)
Messages : 6,002
Le 15 Arodus 4717 - Kenabres




a journée suivante se passa de façon similaire aux précédentes. Tout le monde était sur les dents, d'après la capitaine Matthiesen rien n'avait été trouvé à propos de Henges Jorrullar et ses comparses, et les lignes ennemies ne semblaient plus bouger.

Les préparatifs de la fête touchaient à leur fin, la cité fortifiée, austère, se parant de diverses décorations l'embellissant quelque peu, sans parvenir pour autant à masquer son aspect militaire et froid.

Vint le soir, son rituel repas autour du feu de camp, moins bruyant et animé que d'accoutumée, l'inquiétude se lisant malgré tout sur le visages des Sangs Hurlants, alors que chacun savait qu'il s'agirait peut-être de leur dernière nuit vivant.

Tandis que certains partaient se coucher tôt, se préparant mentalement à une journée éprouvante, d'autres ne parvenaient pas à trouver le sommeil, et discutaient par petits groupes, à voix basse, échangeant leurs inquiétudes, leurs regrets, ou trompant leur angoisse avec des jeux ou des anecdotes diverses.

La nuit tomba, belle et claire, étoilée, la lune montante enchâssant les campements dans un magnifique écrin de douce lumière.





ksana s'agita dans son sommeil, alors qu'elle sentait qu'on forçait son inconscient à basculer peu à peu vers un rêve dont elle savait qu'elle se souviendrait à son réveil. Mais était-ce vraiment un rêve ? Ou était-elle réellement debout devant elle ? Tout paraissait si réel, et pourtant si confus...

« Bonsoir, ma sœur. L'heure où nous serons de nouveau réunies approche, et je m'en réjouis. Mais j'ai également peur pour toi et les tiens. Une fois que tout sera lancé, il se pourrait que j'arrive trop tard... Sois prudente. Reste à l'abri. La violence va se déchaîner. Ce ne sont pas mes méthodes, mais je ne peux l'empêcher. Nous nous reverrons vite, Aksana. Du moins, je l'espère. Prends soin de toi. »

La démone disparut après un regard étrange et déroutant. Les sentiments que la chamane lisait sur son visage étaient-ils feints, ou y avait-elle réellement lu de l'inquiétude ?




org était assis dans sa yourte, incapable de s'endormir, pas plus que d'étudier. Une chandelle allumée, il fixait intensément la petite flamme qui dansait, s'identifiant à elle. Petite et fragile, un seul souffle suffirait à l'éteindre. Et pourtant, elle pourrait être redoutable si on la livrait à elle-même, incontrôlable, presque inarrêtable... Mais cette puissance qui brûlait en lui serait-elle suffisante face à ce qui les attendait ? Garderait-il le contrôle sur elle ?

« Cesse donc de te tourmenter. J'ai toute confiance en toi. » le rassura une voix chaude et féminine qui paraissait venir de nulle part. Ou peut-être... de son esprit ? « De toute façon, je serai présente pour t'aider au moment propice. Je serai présente, jusqu'à ce que nos ennemis ne soient plus que des cendres. »

Modifié par un utilisateur mercredi 17 octobre 2018 22:58:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
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Offline Guigui  
#122 Envoyé le : dimanche 30 septembre 2018 21:53:25(UTC)
Guigui
Rang : Staff
Inscrit le : 28/02/2013(UTC)
Messages : 6,895

Zorg
CA : 13 | C : 13 | D : 11
réf:+2 | vig:+2 | vol:+3

15 / 15


Zorg sursauta si fort et si haut qu'il tomba en arrière, à la renverse, avant de se contorsionner frénétiquement pour se relever. Il regarda à gauche, à droite, en haut, mais nulle présence ne se faisait sentir... Sinon en lui. « Vous ! la succube ! Erenya ! C'est pas moi ! J'ai rien fait ! Euh... » S'écria-t-il à voix haute avant d'hésiter. « Vouvouvous ne pouvez pas m'atteindre ! J'ai des amis maintenant ! » reprit-il, envahi par un sentiment de panique totale.


Un léger flottement suivit la réponse de Zorg, puis la voix résonna de nouveau dans sa tête. Une voix vibrante de colère, presque brûlante. « Erenya ? Erenya !!!??? Tu me confonds, moi, avec cette petite pimbêche de démone ??? Je suis Eljena, je suis la druidesse originelle du Feu, et je n'ai pas choisi un pleurnichard terrorisé comme Champion !!! »


« Pleurnichard, moi ??? » Éructa le gnome dans le vide, avant de réaliser que ce n'était peut-être pas le cœur du sujet. « Hem. Bref. Enschuldigung Sie mir, meine Frau, ja ? Ce n'est jamais que la deuxième fois qu'un être surnaturel me parle dans ma tête, je n'ai pas l'habitude. La première fois c'était... Cette "petite pimbêche", comme vous dites. Euh... Enchanté, Eljena, je suis Zorg. Enfin, je suppose que vous le savez, bien sûr. »

Le Champion du Feu se tut un instant, occupé à rassembler ses esprits et à réfléchir à ne pas dire n'importe quoi. « Alors, euh... Vous connaissez donc cette Erenya ? Qu'est-ce qu'elle nous veut, à moi et aux autres champions ? Le savez-vous ? » Demanda-t-il d'une voix plus posée, avec un effort notable pour sembler respectueux.


« Je n'ai aucune idée de ce qu'elle vous veut. » répondit-elle sur un ton plus calme, tel un feu maîtrisé ne demandant qu'à repartir de plus belle. « Nous n'en entendons pas parler depuis longtemps, mais elle semble s'être fait une place au sein des démons en peu de temps, et elle a réuni de nombreux adeptes humains à travers tout le Mendev. C'est une puissance montante, bien plus importante que ce que son rang démoniaque pourrait laisser supposer. »

« Mais... » reprit-elle après une légère pause « je ne comprends pas ce qu'elle cherche. Elle sait rester discrète, mais ne se cache pas de recruter des sarkoriens. Et uniquement des sarkoriens et des iobariens. Les autres démons sont moins regardants, mais elle... Elle n'a pas un seul Mendevien parmi ses fidèles, pour autant que je sache. Et elle semble particulièrement s'intéresser à vous. Quelle qu'en soit la raison, méfiez-vous d'elle... »


Ah oui ? Merci du conseil, nous étions plutôt enclins à lui faire confiance d'emblée, voyez-vous ! L'ironie cinglante vint spontanément à l'esprit de Zorg, mais il se garda bien de la formuler à haute voix, soupçonnant que "sa" druidesse, à l'image de son élément, avait un caractère volcanique et prompt à la colère. « Hem. Bien sûr, » admit-il fort diplomatiquement, tout en espérant que le fait de pouvoir lui parler dans sa tête ne lui donnait pas accès à ses pensées.

« Et... Pardonnez-moi, mais... Autant je comprends assez bien pourquoi vous m'avez choisi, autant... Comment dire... C'est donc vrai que je suis lié par le sang aux Sang-Hurlants ? Qu'un de mes ancêtres a... euh... copulé avec une ancienne incarnation d'Aksana ou de Soniela ? Ça me paraît tellement... improbable ! Vous savez de laquelle des deux il s'agit ? » Hasarda-t-il. Sans qu'il ne puisse l'expliquer, cette question a priori triviale revêtait pour le gnome une très grande importance.


« Oui, tu as du sang de Sang Hurlant en toi, c'est certain. » répondit-elle sur un ton légèrement surpris, comme si elle ne s'attendait pas à cette question. « Je le sens en toi. Et sans ça, tu ne pourrais pas hériter de mes pouvoirs. Quant à dire qui est ton ancêtre... Je n'en sais rien. Les chamanes ont eu de nombreux descendants, et je n'ai pas suivi la trace de chacun. D'autant plus que certains se sont dispersés à travers le monde, parfois même à travers des races moins communes, comme la tienne, même si la majorité se trouve au sein des Sangs Hurlants. Cependant, ton sang est ancien... Cinq siècles, peut-être six, si j'en crois ce que je ressens en toi. Mais est-ce si important de savoir quelle samsaran est ton ancêtre ? »


« Oh, et bien... » Fit le gnome, embarrassé, « Disons que ça m'aiderait à clarifier ma position vis-à-vis d'Aksana... Et de Soniela aussi, bien sûr, mais elle n'est pas championne. Nous autres gnomes avons un sens de la famille assez différents des humains, voyez-vous... Et j'aimerais bien savoir laquelle des deux je dois appeler "Granny". »

Le silence qui s'ensuivit trahissant une perplexité grandissante de la part de la druidesse du Feu, Zorg résolut de changer de sujet. « Mais peu importe. Vous avez parlé de pouvoirs. Je sais de source très sûre que ce sont les expériences contre nature de mon lointain aïeul Amon qui ont donné à certains de mes ancêtres cette extraordinaire affinité avec le feu. Faculté qui a coûté la vie à au moins l'un d'entre eux, nos corps mortels n'étant pas faits pour accueillir la puissance des flux magiques des plans élémentaires. Et qui a failli me coûter la vie à moi, également, » ajouta-t-il avec un rictus de douleur, comme si l'accident survenu dans son enfance se rappelait soudain à lui. « Donc... si cette partie de l'histoire est vraie, de quels pouvoirs parlez-vous ? »


« Tu disposes d'une affinité certaine avec le feu, Zorg, je te l'accorde. Mais tu ne le maîtrises pas. Je peux t'accorder la possibilité de le dompter, mieux, d'en faire ton ami, quelque chose - ou quelqu'un - qui ne te blessera plus.  » Elle semblait sourire en parlant. « Tu auras bientôt l'occasion de t'en rendre compte. Ton périple ne fait que commencer, jeune Champion. »


Zorg leva soudain les yeux vers un point fixe au-dessus de lui, comme s'il pouvait voir à qui il parlait. « C'est... C'est vrai ? Vous pourriez faire ça ? » Demanda-t-il d'une voix tremblante, presque émue. « Ce serait... Es wäre fantastisch ! J'aime le feu, et je ne le crains pas, bien que je le devrais sans doute. Mais en même temps, je sais que je ne dois ma survie qu'à des efforts constants et un travail acharné - et une bonne dose de chance, probablement. L'ami du feu ! Der Feuerfreund, ha ha ! » s'exclama-t-il, tout en joie comme un enfant qui ouvrirait un magnifique cadeau.

Son sourire mourut sur ses lèvres tandis qu'il envisageait les perspectives qu'Eljena lui faisait entrevoir. Il restait là, les yeux dans le vague, ses lunettes de verre fumé remontées sur le front, comme à chaque fois que la luminosité était faible. Au bout d'un moment, il reprit : « Pardonnez-moi, j'ai une autre question. Savez-vous pourquoi Aksana a été choisie à la fois comme notre guide et la championne de la Terre ? Elle dit que ce n'est jamais arrivé auparavant. Mais la première fois que je l'ai vue, j'ai aussi vu l'Arbre de Vie à travers elle. Pourquoi les choses sont-elles différentes, cette fois ? »


« D'air feuille heure... quoi? » parut-elle surprise. « Enfin, peu importe... » Zorg sentait l'esprit légèrement confuse par l'utilisation d'une langue qu'elle ne comprenait manifestement pas. « Qu'elle soit la Guide est dans l'ordre défini des choses. C'est toujours la plus jeune des samsarans vivantes qui le devient, tandis que la plus âgée devient la Gardienne, celle qui unit et protège les clans. Pour devenir un Champion - ou une Championne - il faut être de leur sang. Puisqu'elles sont de fait de leur propre sang, rien n'empêche l'une d'elle de devenir également une Championne... A part le bon sens en ce qui concerne la Gardienne, qui pourrait difficilement tenir les deux rôle à la fois. En fait, nous pourrions même sûrement tous infuser nos pouvoirs dans le même Champion... » poursuivit-elle sur un ton songeur, comme si elle n'avait jamais vraiment réfléchi à la question. « Mais ça n'avait jamais été fait auparavant, elle a raison. J'ignore pourquoi Svanhild a choisi la Guide, elle est bien la seule à pouvoir répondre à cette question.... Peut-être a-t-elle voulu lui donner un rôle plus actif et moins contemplatif...? »

Sa voix semblait se faire plus lointaine, moins intense, comme un feu mourant. « Je crains qu'il ne me faille te laisser... Je faiblis, et si je veux être présente lorsque ce sera nécessaire, je dois préserver mes forces. Me manifester trop longtemps m'épuise... Bon courage, Zorg. Et prouve-moi que je ne me suis pas trompé en te choisissant ! »


« Oh ça, ce sera facile, » répondit Zorg, « il suffit de ne pas pleurnicher, et... Allô ? Je vous entends mal. Allô ? Vous êtes encore là ? Essayez de vous déplacer. Allô ? Allô ? Ach, scheisse, ça a coupé ! » Fit-il avec un geste rageur. Il était de nouveau seul, dans la nuit et le silence.

Il soupira. Tellement de questions se pressaient dans son esprit, tellement de questions qu'il aurait voulu poser ! Mais malgré sa frustration, Zorg savait qu'il reparlerait bientôt à Eljena. Elle avait promis d'être là et de veiller sur lui lorsque le moment serait venu. Elle lui avait promis de lui accorder ses pouvoirs. Il resta un long moment assis à réfléchir et à fumer, le regard perdu dans le lointain, bien que son horizon immédiat se limitât aux parois de sa petite yourte. Finalement, il éteignit sa pipe et appela : « Kyppyk ! Komm hier, es ist Zeit zu schlafen ». Le scorpion apparut de derrière une couverture et vint se poster sur son épaule. Zorg souffla sur la petite bougie déjà presque consumée, s'allongea sur sa couche et tira à lui sa petite couverture.

Mais le sommeil ne vint pas tout de suite. Il resta allongé dans le noir, ses yeux grands ouverts brillant légèrement, comme des vers luisants, d'une lueur rougeâtre. Mais il n'était plus tourmenté ou inquiet de ce qui allait se produire. C'était une lueur d'espoir.

Modifié par un utilisateur mercredi 3 octobre 2018 09:45:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
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Offline Lyana  
#123 Envoyé le : dimanche 30 septembre 2018 22:50:11(UTC)
Lyana
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Messages : 1,492

Aksana
CA 15 (C11,D14)
Ref+2* Vig+2* Vol+7*
Sorts 1 : 3/3
Canalisations
3/3 - 1d6

19 / 19

Hämärä
CA 16 (C15, D13)
Ref+5 Vig+2 Vol+5
Talons x2
+6/+6, 1d4-2 (x2)
Fast Healing 1

9 / 9

Le repas du soir se déroula dans le silence pour Aksana, la tension montait et la peur l'accompagnait. L'attaque arrivait de façon inexorable et rien ne semblait être fait pour l'en empêcher. Les préparatifs de la fête continuaient malgré tout et la ville n'était pas évacuée ses derniers habitants.
Les mendéviens avaient-ils réellement conscience de ce qui allait se passer ? Faisaient-ils tellement confiance aux Pierres de Garde qu'ils en étaient aveuglés ?

Assise aux côtés de Soniela, elle mangeait du bout des lèvres, le regard posé régulièrement sur la silhouette d'Ulf de l'autre côté du feu, si proche et pourtant inaccessible.
Son regard balaya l'assemblée et se posa sur les trois Champions non loin d'elle, ils étaient nerveux eux aussi. Zorg remuait sans cesse, Ilse avait les traits encore plus renfrognées que d'habitude et même Jormung avait abandonné son éternelle placidité, c'était certes discret mais pour néanmoins visible pour un oeil averti.



Aksana se redressa d'un bond dans son lit, le front en sueur, le souffle haletant. Elle fouilla des yeux l'obscurité de la yourte, cherchant la silhouette de la succube, vérifiant qu'elle était bien partie.
Elle ne vit que celle de la chamane qui se réveillait, alertée par l'agitation sur la couche voisine. Soniela se leva et vint voir sa jeune disciple, elle posa la main sur son front inquiète, et voyant que la jeune femme avait du mal à rassembler ses idées et à parler, elle traversa la yourte, pieds nus, prit un bol en bois, y versa quelques herbes qu'elle sortit de différentes sacoches de cuir et le remplit d'eau. Elle posa doucement la main sur les cheveux blancs d'Aksana et porta le bol à ses lèvres, la faisant boire lentement.

Une fois la mixture bue, la jeune chamane se sentit mieux, revigorée, les vapeurs du cauchemars totalement expulsées de son esprit. Alors la voix de la vieille chamane se fit entendre :
« Raconte-moi. Qu'as-tu vu, Aksana ? »
« Cela semblait si réel, Aïti ! Elle était vraiment là, je l'aurai juré. Elle parlait, moi je n'y arrivais pas, mais c'était si réel. »
« Doucement, ma fille, raconte moi ce que tu as vu, calmement. Qui t'as parlé ? Erenya ? »
« Oui... C'était elle. Elle était là, debout au milieu de la yourte et elle me regardait, elle avait une expression étrange... comme si elle était... inquiète ? Oui c'est cela, inquiète. »
« Qu'a-t-elle dit ? »
« Elle a dit que la bataille allait être terrible et elle m'a conseillé de me mettre à l'abri en attendant son arrivée, elle déplore ce qui va arriver mais elle ne peut pas l'empêcher. Pourtant elle se réjouie d'une chose, nous serons bientôt ensemble, elle a dit "nous serons de nouveau réunies", comme si nous l'avions déjà été... »

Elle s'interrompit et le silence s'installa un instant entre les deux femmes, la plus âgée regardait la jeune fixement, cherchant à percer ses secrets, puis dit d'une voix lente :
« Elle a dit autre chose, sinon tu ne serais pas aussi troublée. Qu'a-t-elle dit, ma fille ? »
Aksana hésita un instant puis parla finalement :
« Ce n'est pas tant ce qu'elle a dit que comment elle m'a appelé... Elle m'appelle "ma sœur", elle l'avait déjà fait sur la route de Nerosyan au campement du Clan... Pourquoi m’appelle-t-elle ainsi ? Je n'ai aucun souvenir d'elle, elle n'est pas samsaran, c'est une démone ! Comprends-tu cela, Aïti ? Sais-tu pourquoi elle se dit ma sœur ? »

Désormais totalement éveillée, elle regardait sa mentor intensément, cherchant à voir sur ses traits si elle lui cachait des choses.


[en cours]Lien vital - Jormung / Zorg : 5 PV de transfert

Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
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Offline Lyana  
#124 Envoyé le : mardi 9 octobre 2018 09:32:48(UTC)
Lyana
Rang : Habitué
Inscrit le : 04/04/2013(UTC)
Messages : 1,492
« Je l'ignore... Comme je te l'ai déjà dit lors de ta première vision d'elle, son nom ne me rappelle rien. C'est frustrant. D'autant plus frustrant que je sois censée la connaître, d'après ta vision. Et si elle t'appelle "ma sœur", alors toi aussi tu devrais la connaître... Fréquemment, les souvenirs de nos vies antérieures reviennent à l'évocation d'un nom familier, à la vue d'un paysage déjà exploré, mais là... Rien ! Et j'ai du mal à croire que tu aies pu précédemment nouer des liens avec une démone, et encore moins au point de l'appeler "ma sœur" ! D'ailleurs, personne ne semble en avoir déjà entendu parlé auparavant, de ce que tu m'as dit. Ni les mendeviens, ni les nôtres. Pourquoi a-t-elle tant d'importance, tant d'influence ? Je serais tentée... Veux-tu réessayer de provoquer une vision ? La dernière fois, elle a été incomplète, mais peut-être que cette fois-ci, tu obtiendras plus de réponses...? »



Aksana resta silencieuse un instant, indécise. Voulait-elle vraiment savoir ? Et si ce qu'elle apprenait leur révélait un passé qu'elle ne voulait pas découvrir ? Mais pouvait-elle rester sans réponse à la veille de l'offensive démoniaque ?
« Oui. Oui je veux savoir, je veux réessayer. »


« Ce ne sera pas nécessaire. » résonna une voix douce et féminine dans sa tête. « Malheureusement, nous n'en savons pas plus sur elle que vous. »


Aksana sursauta et jeta un regard inquiet à travers la yourte, cherchant la personne qui venait de parler. Très vite, elle comprit que ce n'était pas une personne extérieure mais intérieure à elle. Elle calma sa respiration, se concentra sur cette présence et la questionna silencieusement :
« Qui êtes vous ? C'est la première fois que je vous entend. »




Soniela regardait Aksana, les yeux plissés, visiblement inquiète. « Que t'arrive-t-il ma fille ? »


Sa voix se mêla à celle, intérieure, de la présence qui lui répondait. « La première fois alors que tu es pleinement consciente, c'est vrai. La dernière fois, tu avais provoqué une vision dans laquelle je m'étais immiscée. T'en souviens-tu ? Oui, sans aucun doute. Mais je n'avais pas eu l'occasion de me présenter. Je suis Svanhild, de la Voie de la Terre. »


Aksana leva deux doigts devant elle afin d'interrompre Soniela et lui montrer que tout allait bien.
Puis elle se reconcentra sur la Championne de la Terre :
« Svanhild... je suis heureuse de vous parler enfin. Pourquoi ce soir et pas avant ? Et surtout... pourquoi m'avoir choisi ? Je n'ai toujours été que le Guide jamais une Championne. »


Soniela se tint coite, l'air interrogateur, mais ne dit plus un mot, attendant son tour.


« C'est exact. » répondit Svanhild. « Mais ton toi actuel est différent de tes anciens toi. J'y ai décelé autre chose qu'une simple Guide. Lorsque Jormung est apparu dans ta vie, tu as su voir en lui ce qu'il était et l'accepter au sein du clan. C'était la Guide en toi qui parlait. Mais tu as ensuite pris soin de lui, de son bien être, en tant que membre du clan à part entière. Et là, j'ai compris que tu avais la générosité nécessaire pour porter le lourd fardeau qu'est maintenant le tien. Depuis, je t'observe... Mais comme je te l'ai expliqué lors de ta vision, intervenir est épuisant pour notre âme. Nous ne sommes pas capables de régénérer nos forces comme les mortels, mais nous ne dépendons pas de l'énergie négative comme les autres esprits. C'est pourquoi nous évitons de nous manifester plus que nécessaire. »




« Alors pourquoi cette nuit ? »


« Parce qu'il est de notre devoir d'arrêter les démons, avant qu'il ne soit trop tard. Deskari est de retour. Ses agents se regroupent partout au sein du Mendev et dans les pays alentours. Son affrontement avec Aroden puis l'ouverture de la Plaie l'avaient affaibli. Mais il a récupérer ses forces, du moins suffisamment pour reprendre les rênes de la région. Même les plus puissants démons ploient le genou devant sa puissance. Cette fois, je crains que la croisade ne suffise pas, même avec leurs alliés draconiques et angéliques... »




« Que peut-on faire alors ? Comment croire que cinq... non quatre personnes feront la différence ? »


« Ils l'ont déjà fait par le passé. Nous l'avons déjà fait. Nous allons faire en sorte que vos pouvoirs s'intensifient, autant que nous le pourrons. Nous disposons de peu de temps, et les conditions ne sont pas encore toutes optimales. Mais j'ai foi en vous, et en nous. Même si cette fois-ci... » Elle ne termina pas sa phrase, et préféra en reprendre une autre. « J'espère que les mendeviens ont eux aussi leurs Champions... »



Un silence angoissé flotta quelques secondes alors qu'Aksana réfléchissait.
« Je le souhaite aussi, nous aurons besoin de toutes les forces possibles et... de tous les miracles possibles. Il y a encore une chose que je ne comprend pas. Si j'étais la Guide au début... où est-elle passée ? »


« Comment ça ? » s'étonna la voix.« Tu es toujours la Guide, comme l'a toujours été la plus jeune des samsaranes vivantes. Et tu es ma Championne, parce que je t'ai choisie. Tu es les deux, Aksana. Guide et Championne. L'Arbre de Vie et la Terre qui le nourrit. »



Aksana prit un moment pour bien assimiler les informations de Svanhild puis reprit, pragmatique :
« Et maintenant ? Que devons-nous faire ? Comment s'opposer à ce qui va arriver ? »


« Ça... » Svanhild sembla soupirer. « Actuellement, nous ne connaissons pas leur plan. Et quand bien même, vos pouvoirs sont encore bien trop faibles pour vous opposer à des démons, et encore moins à une horde. Nous ne pouvons que réagir aux événements, et y survivre, le temps que votre puissance se développe. Nous n'avons pas su anticiper l'impact du retour de Deskari. Les démons semblent persuadés pouvoir passer la protection des Pierres, et c'est une chose à laquelle nous ne nous attendions pas. Nous pensions avoir plus de temps, beaucoup plus de temps... C'est une erreur qui rend votre importance d'autant plus grande. Nous devons accélérer votre formation, mais nous ignorons encore comment exactement. Nous avons bien quelques idées, mais je les trouve dangereuses. Cependant, je crains qu'il nous faille passer par là... »




« Quelles sont ces idées ? Si c'est la solution pour pouvoir faire face, qu'importe le danger. Il est plus dangereux de ne rien faire. »


Un silence suivit, au point qu'Aksana se demanda si la présence n'avait pas disparue. Pourtant, elle la sentait, quelque part, au fond d'elle. Puis la voix s'éleva de nouveau, emplie de gravité. « Briser les lois du temps. » Un nouveau silence, moins long cette fois-ci. « Envoyer vos âmes dans le passé, dans les incarnations précédentes des Champions, pour que vous en retiriez l'expérience et la puissance. »


Aksana avait des souvenirs de vie très lointaines, elle se souvenait de chose qui avaient disparues il y avait plus d'années qu'elle ne pouvait compter. Elle pensait que plus grand chose ne pouvait encore la surprendre mais elle fut stupéfaite lorsque Svanhild lui exposa leur plan. Stupéfaite au point d'en restait coite un moment.
Elle regarda un instant Soniela, cherchant du réconfort dans son regard puis parvint à reprendre la conversation.
« Mais comment ? Et si nous le faisons, pourquoi n'en avons pas le souvenir ? Et à quelle époque ? »


Soniela continuait à fixer sa pupille, le regard interrogateur, mais sans dire un mot. Elle ne comprenait que trop bien que quelque chose d'important était en train de se passer, et qu'elle aurait les réponses en temps et en heure. Mais ça ne l'empêchait pas d'être impatiente de savoir de quoi il retournait exactement.


« Le "comment" ne me paraît pas important. Tout ce que tu as à savoir est que, réunis, nous pouvons le faire. Quant à l'époque... Plusieurs périodes me paraissent pertinentes. Mais la première sera certainement celle juste avant qu'Aroden ne boute Deskari hors de nos terres. Du moins, c'est ce que prétendent les mendeviens... Sans nos Champions, je ne suis pas certaine qu'Aroden aurait réussi. Après cette expérience, vous reviendrez dans vos corps actuels, et vous en aurez tous les souvenirs. Et j'espère une puissance accrue. Si cela fonctionne... » Elle se reprit rapidement. « Quand vous reviendrez, nous verrons s'il est nécessaire de faire un second voyage, en fonction du pouvoir dont vous disposerez. Comme je te l'ai dit, c'est une options dangereuse. Le risque est que... » Elle parut hésiter, avant de lâcher dans un soupir. « Le risque est que vous ne reveniez jamais à cette époque et que les Champions soient perdus à jamais... »


Cela faisait beaucoup d'informations à intégrer en un temps très court, même pour la jeune chamane. A chaque nouvelle révélation, elle restait ébahie un peu plus...
« Avant qu'Aroden ne boute Deskari hors des terres... Revivre le passé, pas seulement s'en souvenir.

Nous prendrons donc la place des Champions de l'époque, mais eux, où seront-ils ? Et serons-nous conscient de ce voyage ? Que deviendrons nos corps actuels ? Et je suppose que c'est dans le corps d'un ancien Champion de la Terre que je m'incarnerai et non dans une Guide. Je pourrais me rencontrer ? Dois-je dire à mon incarnation passée ce qui se passe ? Ne risquons-nous pas de modifier le passé et et de faire plus de dégât ? Un premier voyage... Quels sont les suivants ? »


Elle s'interrompit brusquement, coupant le flot de pensées qui l'envahissait.

« Excuse-moi, mais tout ça donne le tournis. Surtout qu'il s'agit pour l'instant que d'une hypothèse. Cependant... je pense que si nous le pouvons, il faut le faire. Il y a des risques, nous pouvons disparaitre, mais si nous ne faisons rien, nous disparaitrons à coup sûrs. »


« Tu te poses les bonnes questions. » répondit-elle avec de la fierté dans la voix. « Je te rassure, il ne s'agira pas de prendre leur place, mais d'être témoins de ce qu'ils ont fait. De puiser dans leur histoire, dans leur expérience, mais non de les remplacer. Comme moi actuellement, vous ne serez qu'une conscience immatérielle, vous manifestant en eux. Je pense que vous saurez vous modérer pour limiter l'impact de cette intrusion dans le passé... Je l'espère, car cela pourrait comme tu l'as dit à juste titre totalement modifier le cours des événements... Et oui, tu pourrais rencontrer l'ancienne Aksana. C'est même assez probable. Quant à vos corps, ils resteront ici, en stase durant une poignée de minutes, tout au plus. Le temps du rituel. Le temps que vous passerez là-bas sera totalement décorrélé de celui qui s'écoulera ici. »

Elle marqua une pause, comme pour laisser le temps à la chamane d'emmagasiner toutes ces informations. Puis elle reprit. « Nous n'avons pas encore évoqué les prochains voyages. Pour l'instant, nous ne sommes même pas encore certains de vous faire prendre ces risques, même si ça en prend le chemin. Et si nous le faisons... Nous verrons déjà comment se passe celui-ci, et ce qui en ressortira. »

« Puis-je compter sur toi pour en parler aux autres Champions ? »


Aksana écoutait attentivement Svanhild, intégrant une à une les informations. Elle hocha la tête en ajoutant :
« Bien sur, je vais prévenir les autres Champions. » Elle eut un petit sourire. « Je reste la Guide. Mais j'aurai une dernière question...
Si nous le faisons, quand partons-nous ?  »



« Certainement demain. Informe Soniela. Et finis ta nuit. Il te faudra être en forme demain. »


Aksana acquiesça et remercia la Championne de la Terre. Elle cligna plusieurs fois des yeux et regarda Soniela.
« Aïti, j'ai tellement de choses à te dire. »

Les mots s'écoulèrent de sa bouche dans un flot continu, elle n'omit aucun détail de l'échange qu'elle venait d'avoir et répondit du mieux qu'elle put aux questions de Soniela.


Soniela écouta attentivement Aksana. Celle-ci, qui la connaissait bien, la voyait trier dans sa tête les informations et lister les questions qu'elles suscitaient. Lorsqu'elle eut fini, elle prit un temps pour réfléchir aux implications avant de s'exprimer à son tour. « Voyager dans le temps... Même s'il ne s'agit que de vos âmes, c'est extrêmement dangereux, tant pour vous que pour... tout. »
Elle paraissait anxieuse. « Je veillerai sur vos corps pendant votre absence, même si elle ne sera que de courte durée. D'ailleurs, qu'en sera-t-il d'eux ? Seront-ils à même d'être le réceptacle de vos âmes modifiées ? Vos corps n'auront pas évolué, eux... Pourront-ils contenir votre nouvelle puissance récemment acquise ? »


Aksana reprenait son souffle après le récit quasi ininterrompu qu'elle venait de faire. Elle prit la main de Soniela dans la sienne dans un geste de réconfort et répondit à ses questions angoissées d'une voix qu'elle voulait assurée :
« Tout ira bien, Aïti, ça se passera bien. Nos corps devraient pouvoir nous recevoir à nouveau, ne sommes-nous pas les Champions ? Si les Druides Originels pensent à ce plan, c'est qu'il est faisable. Risqué, oui, sans le moindre doute, mais faisable. »


Soniela émit un sourire, de ceux qu'on a que lorsqu'on n'est qu'à moitié convaincu. « Nous verrons bien... Avons-nous vraiment le choix, de toute façon ? Nous devrions nous recoucher, la journée de demain s'annonce longue. »

Modifié par un utilisateur mardi 9 octobre 2018 09:50:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
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#125 Envoyé le : mercredi 10 octobre 2018 18:58:48(UTC)
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« Fils ! Viens ici. » dit une voix grondante sur un ton péremptoire. Jormung s'approcha de l'orque bien battit qui l'appelait - son père. « Aujourd'hui, tu as 14 ans, fils. T'es un adulte. » Dans un coin de la pièce, sa mère lui souriait d'un air engageant, une expression de fierté sur le visage. « Tiens. Prends ça. Il symbolise ton éducation. » D'un geste un peu brutal, il lui tendit un cube en os gravé de divers symboles. Le premier qu'il vit fut l'ours, symbole de la force et de l'endurance.

« C'est ta mère qui l'a fait à ma demande. Prends en soin. Pour le respect des traditions. » Son père n'avait jamais été tendre, mais Jormung avait appris à comprendre sa façon d'agir. Dans un monde où la force primait sur tout, il ne pouvait montrer d'émotions, et n'avait de toute façon pas appris à les exprimer. Mais c'était là un cadeau de valeur, Jormung le sentait, et le fait qu'il lui demande d'en prendre soin après avoir précisé qu'il s'agissait d'une création de sa mère laissait supposer que c'était lié. Le jeune demi-orque n'avait jamais vu son père effectuer le moindre geste de tendresse envers elle, mais il avait plus souvent qu'à son tour pu remarquer une forme de respect envers elle - un respect que nul autre orque ne manifestait envers un humain, quel qu'il fut.


Tout à ses pensées, le regard encore rivés sur le cube, il leva les yeux vers son père alors qu'il remarquait qu'il le fixait de ses grands yeux noirs. « Eh bien ! Prends-le, j'ai pas que ça à faire. Et si t'as des questions sur comment ça marche, tu verras ça avec ta mère. » Se redressant de toute sa stature, dominant l'enfant de deux têtes, il sortit de leur demeure sans plus de cérémonie, le laissant seul avec Freki.


Jormung se réveilla dans sa yourte. Il faisait sombre, et son cerveau remettait les choses dans leur contexte. Il avait rêvé de son enfance, et se trouvait actuellement à camper aux portes de Kenabres, la veille du probable assaut démoniaque. Sombre ? Pas tant que ça. Au sein de ses affaires, une petite lueur rougeoyante attira son attention. Une petite lueur qui paraissait provenir de l'endroit où il avait placé le cube avant de s'endormir...

Le paradoxe de la situation embrumait l'esprit du jeune bâtard, faisant très brièvement trembler sa main en attrapant le précieux présent. Il était totalement tiraillé entre montré comme le geste le touchait à son géniteur, ou au contraire porter sa fière marque d'impassibilité, lui montrant comme il savait, comme il était orque malgré tout.
Mais ses interrogations masturbatoires si typiquement humaines eurent vite raison de la patience de son père, qui passa à autre chose après l'avoir brièvement sermonné.

D'un bond, il se réveilla, à moitié redressé déjà. La bardiche lui tombant sur le coin du crâne, à lui arracher une brève plainte sonore. Mais ses yeux voyaient un peu de couleurs, ce qui n'était inhabituel pour le moment de la nuit. Il remarqua alors la diffuse lumière qui venait du cube. Un démon? Sa mère? Une hallucination? L'esprit de l'ours. La bardiche en main, il s'approcha très précautionneusement, trop même pour sa taille comparée à la cible de son attention.

L'esprit de l'ours. Très étonnamment, comme un lien entre son clan orque et celui auquel il appartenait désormais depuis plusieurs années, celui-ci l'avait accompagné tout au long de sa vie. Sa mère avait-elle vu son animal totem avant tout le monde ? Parmi les six faces du cube, c'était celle de l'ours qui lui était apparue en premier lorsque son père le lui avait remis. C'était l'ours qu'il avait rencontré lors de son rituel de passage à l'âge adulte chez les Sangs Hurlants. C'était encore l'ours qui, cette nuit, aux portes de Kenabres, illuminait pour la première fois depuis qu'il le possédait sa yourte d'une lueur dorée rappelant celle que ses yeux émettaient lorsqu'il s'investissait de la puissance divine.
Alors qu'il s'approchait de l'objet, cette lueur s'intensifiait petit à petit. Et pourtant, elle ne l'éblouissait pas. Que lui avait dit sa mère déjà à son sujet ?


Une fois que son père était sorti, elle l'avait appelé avec douceur. « Jormung, viens mon chéri. Je vais t'expliquer comment ça marche. C'est une tradition que certains orques, notamment les chamans et les chefs, utilisent. Et que ton père veut que tu utilises également. » Il y avait une pointe de réprobation dans sa voix, mais elle tentait de la dissimuler. « Tu fais chauffer la face que tu désires utiliser, et lorsqu'elle est chauffée à blanc, tu l'appliques sur ta peau, à un endroit visible de tous. »Elle se mordait les lèvres, semblant anticiper la douleur que son fils ressentirait à ce traitement. « La marque que ça te laissera sera une brûlure superficielle, qui s'estompera avec le temps, et devra être le symbole que tu voudras mettre en avant durant les quelques jours qui suivront. J'ai essayé de représenter ce que tu es à mes yeux. » Elle saisit délicatement le visage du jeune garçon entre ses mains et lui sourit. « Et ce que tu seras avec le temps. Tu seras grand et fort, mon fils. Fais-nous l'honneur de toujours le garder avec toi, quoi qu'il arrive. »


Mon chéri. Quand sa mère l'appelait ainsi, c'était la cerise sur le gâteau (autre pratique typiquement humaine des plus agréables). Il observait sa mère, se laissant bien davantage aller qu'avec son père, car c'était pour eux le seul instant où réciproquement ils pouvaient s'adonner à des marques d'affections moins guerrières.
Il regardait sa maman, souriant de ses crocs alors que ses douces mains engloutissaient son visage. Il était toujours un peu mal à l'aise, dans ces moments de détente où son visage plus chaleureux mettait en avant ses traits si orques qui devaient rappeler de bien mauvaises choses à sa mère.
« Je le garderai avec moi Freki, » lui dit-il fermement.« Comme chacun de tes dons et chacune de tes leçons. »

Trop curieux pour faire ça dans son coin plus tard, il tourna les autres facettes du cube.
Le loup. Il rappelait comme la force seule ne pouvait toujours suffire, et qu'il fallait compter sur sa meute.
L'aigle. Il rappelait comme il fallait toujours prendre de la hauteur, et ne pas se contenter de ce qui était autour de nous.
L'ankylosaure. Bien qu'il n'en ait jamais vu, il avait entendu parler de ces bêtes qui d'une attaque bien placée laissée sur place sa victime, étourdie par le choc. Il rappelait comme une tactique ou une attaque bien placée pouvait renverser la situation.
La rune "Hrug", l'esprit en orque. Elle lui rappelait que quelque soit sa force, il lui fallait garder sa tête pour qu'elle puisse servir.
Un visage humain. Un homme.

Jormung se tourna vers elle, ne maîtrisant pas le concept de cette représentation.

« C'est l'homme. Pour te rappeler qu'en toi, il y a un cœur et un esprit tout aussi humain que le corps orque qui se dévoile aux autres.. »
Ému, Il enlaça sa mère, et ...
Il secoua la tête alors que des souvenirs refaisaient surface sans son consentement.
Il relâcha sa bardiche et attrapa le cube pour le voir de plus près. L'attaque serait certainement demain. Et sa mort aussi. Il serra le cube, qui fort heureusement était d'un capital osseux conséquent et ne se fissura pas, avant de placer cette face sur son front, afin qu'elle soit à la vue de tous.

« Je suis l'ours. » Il grimaça brièvement avant de sortir de la tente, observant les ténèbres de la nuit mélangées aux étoiles, le cube toujours en main.
« Je suis l'ours de pierre. »

Son front se mit à le brûler alors qu'il appliquait le cube sur sa peau, d'une brûlure étrange, différente de celle du contact du fer chauffé à blanc ou de ceux qu'il avait expérimenté précédemment avec l'objet. A la fois moins douloureux, et plus profond, comme si la brûlure, concentrée sur ce point, se diffusait à tout son être. Son être, qui lui paraissait soudain animé d'une vigueur nouvelle.

Il sortit de sa tente, et, se perdant dans l'observation du ciel, s'arrêta un instant devant sa yourte. Des voix s'élevaient en bordure du campement, sur le ton de la discussion. Une, masculine, qu'il ne reconnaissait pas, et l'autre, féminine, qu'il aurait reconnue entre mille : Ilse. Visiblement, il n'était pas le seul à ne pas parvenir à dormir à cette heure-ci de la nuit.

Jormung secoua la tête comme pour chasser un rêve, son corps lui paraissait plus léger sans qu'il n'est maigri, chaque mouvement lui paraissait plus économe qu'avant. Il fut sorti de son égoïsme par des voix extérieures, dont celle d'Ilse. Il fit un pas dans sa direction, puis un second, avant de s'arrêter net. Elle n'était pas seule.

En temps normal, il s'en serait approché, voir si elle allait bien, voir qui était cet homme, ce qu'il lui voulait. Il l'aurait approchée juste pour lui dire de ce qu'il venait d'arriver. Mais il se raidit. Elle avait changé. Et il ne voulait plus penser à ça, plutôt se consacrer à son divin devoir. Il commença par tourner la tête vers sa tente, avant de faire pivoter le reste de son imposante silhouette, et de la faire retourner vers sa yourte, où il mit un long moment avant de s'endormir, contemplant le cube, qui lui amenait d'autres question, en y repensant. Mais ... pourquoi une face d'humain en me disant " Pour te rappeler qu'en toi, il y a un cœur et un esprit tout aussi humain que le corps orque qui se dévoile aux autres.". J'étais chez les orques, ils n'auraient pu voir que mon corps d'orque, il ne se serait pas dévoiler. Avait-elle senti que je finirai chez ... les Sang-Hurlants? Cette pensée le troublait. Mais il n'eut pas le temps d'y songer bien longtemps, des bruits de pas se faisaient entendre, approchants de sa yourte.

Modifié par un modérateur mercredi 10 octobre 2018 19:38:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#126 Envoyé le : mercredi 10 octobre 2018 18:59:06(UTC)
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« Sœurette ! Sœurette ! Regarde ! » Rolf accourait du haut de ses 10 ans vers Ilse en brandissant un arc flambant neuf. « C'est papa qui me l'a fait ! Rien que pour moi ! Mon premier arc à moi, tu te rends compte ? »

Dans l'encadrement de la porte, la silhouette de son père se dessina. Il souriait de voir son jeune fils si excité. Trois années auparavant, c'était à elle qu'il avait offert son premier arc, et la réaction de son jeune frère lui rappelait celle qu'elle avait eu alors. « Je vais pouvoir m'entraîner encore plus, et quand je serai grand, je serai encore meilleur archer que papa ! Et je tuerai tous les démons et tous les orques qui nous ont pris nos terres ! » Il se planta devant sa sœur, fier comme un paon, des rêves plein les yeux. « Dis, tu m'apprends à m'en servir, dis ? »

Son père se mit à rire. « Va lui apprendre à tuer des démons, Ilse ! Mais soyez de retour pour le repas ! Et pas de bêtises... » Il laissa les enfants passer, son visage illuminé par l'amusement. « Oh, Rolf ? » L'enfant s'arrêta et se retourna vers son père, qui s'était recomposé un air plus sérieux. « L'arc est avant tout un outil de chasse. Et un chasseur a pour rôle de nourrir son peuple. S'il doit s'en servir comme d'une arme, c'est pour défendre son peuple. J'espère que tu fais la différence entre un chasseur et un guerrier, mon fils. »

« Mais... Je ne veux pas chasser moi ! Je veux tuer des démons ! »


Tamok eut un sourire amer. « On en reparlera, fils... Va t'amuser... »



Ilse se réveilla dans sa yourte. Seule. Elle était seule.

En tant que Championne, elle était installée près de celle des chefs, tandis que sa famille s'était établie plus loin des remparts de Kenabres lors de leur arrivée. A côté d'elle reposait l'attrape-rêve que sa mère lui avait offert avant son départ. Les lieux étaient sombres, très sombres. C'était la nuit, et pourtant, elle le voyait clairement, presque comme en plein jour. Elle ne s'était pas encore habituée à sa nouvelle vision. Tout lui paraissait plus clair, plus visible, et il lui paraissait même que ses autres sens s'accentuaient peu à peu. Elle ne voyait pas encore dans le noir complet, mais ses yeux captaient la moindre lumière, comme le félin dont elle avait hérité. Plus qu'un jour, sûrement. C'était sa dernière nuit avant l'attaque des démons, et elle se réveillait en plein milieu de celle-ci avec de lointains souvenirs d'enfance...

C’était un réveil difficile car toute championne qu’elle était, cela ne réduisait pas la distance qui s’était creusée avec les années entre son frère et elle. Et cela ne la rassurait pas non plus sur le succès de la mission qui lui était assignée par le destin. Tout était à faire et rien n’était prit pour acquis depuis que les signes ancestraux s’étaient brouillés. Toujours étendue sur le dos, la jeune femme soupira de frustration avant de repenser à la suite de ce souvenir lointain.



« Allez, viens avec moi. Je vais te montrer comment on fait pour tirer ! » La jeune fille respirait toujours l’innocence de l’enfance mais déjà, elle avait acquis ce sens de la responsabilité vis-à-vis de ce jeune frère moins réfléchis qu’elle. Prenant son arc ainsi que son carquois perchés au centre de la yourte, elle jeta un dernier coup d’oeil à son père avant de sortir avec Rolf sur ses talons. Le chef de famille avait un sourire entendu sur le visage et cela suffisait à la jeune fille pour la tranquilliser.

Se dirigeant vers le premier arbre isolé du coin, Ilse commençait déjà à donner des conseils. « Papa, il a toujours dit qu’un Sang-Hurlant, ça ne devait pas pointer une arme pour un oui ou pour un non parce que sinon, on montre qu’on n’a pas de tête et d’honneur. Et ça, il a dit que c’était pas bien ! Mais je pense que c’est ok pour cette fois alors je vais te montrer comment on fait. Normalement, il faut tenir son arc comme ça. Regarde ! » lança t-elle en montrant la posture traditionnelle des chasseurs du clan avec son propre arc d’enfant. De profil, elle avait posé sa main sur la partie centrale de l’arc. « Et après, il faut mettre sa flèche comme ça, avec l’empan de l’autre côté pour pas que la flèche, elle dévie de sa trajectoire. Et là, il faut que tu mettes ta flèche sur la corde comme ça… »

« Oui, oui, oui ! Je sais ! Bon, tu m’montres comment qu’on tire oui ou non ?! » Impatient de tester sa nouvelle arme, Rolf avait du mal à écouter la leçon de sa soeur. Alors plutôt que de lui faire la morale, Ilse se mit en position. Elle fixa l’arbre du regard, encocha sa flèche, tendit la corde et la lâcha ensuite dans un souffle contrôlé.

Le geste transpirait encore l’expérience du débutant mais la flèche alla se ficher correctement dans le tronc qui leur servait de cible à quelques pas de là. « Voilà, c’est comme ça qu’on fait. Tiens, vas-y essaye. »

Rolf prit ensuite la place d’Ilse sans hésiter mais ses gestes étaient encore maladroits et peu assurés. De fait, sa flèche loin de rejoindre celle d’Ilse ne fit que voleter fébrilement avant d’échouer lamentablement deux mètres devant lui. Pourtant, ce n’est pas la flèche qui retint leur attention. N’ayant pas vraiment écouté sa soeur, Rolf avait adopté une mauvaise position qui permit à la corde de son arc de lui râper le bras lorsqu’il libéra la flèche. Le garçon se mit ensuite à pleurer à grosses larmes lorsque la douleur de la blessure le rattrapa.

« Attends, fais voir. » demanda la petite fille, inquiète.

« Naan ! J’veux pas ! Et puis d’abord, les arcs, c’est pour les nuls. Quand je serai grand, j’utiliserai une hache comme un vrai guerrier ! » Lâcha t-il, frustré. Puis sans laisser le temps à sa soeur de lui répondre, le petit garçon tourna les talons et couru à toutes jambes pour retourner à la yourte.



Depuis cette époque, Ilse n’avait que des souvenirs de son frère dans une position de rébellion permanente. Encore aujourd’hui, elle pouvait sentir sa désapprobation dans ses silences. Alors qu’elle savait pouvoir compter sur son père et sa mère, la relation avec son frère constituait un poids supplémentaire qu’elle devait porter alors qu’elle avait déjà bien assez à faire comme ça. Si seulement il arrêtait de vouloir chercher la reconnaissance à tout prix, l’aînée des Diltegarde était sûre qu’il brillerait bien plus au sein du clan.

Se redressant sur son lit dans un geste souple, Ilse soupira et décida finalement d’aller faire un tour dans le campement. Cela lui changerait les idées avec un peu de chance. Refermant la yourte derrière elle après s’être rhabillée et avoir récupérer son arc, elle s’étonna encore de ce nouveau don qui lui facilitait la vie et qui devrait s’avérer encore plus utile dans la bataille à venir. Cherchant les guerriers de quart, la Chasseresse les trouva en bordure du camp, l’arme à la main.

« Salutations ! » Sa voix était claire et amicale.

« Ilse ? » demanda le guerrier en plissant les yeux alors qu'il cherchait à déterminer à qui appartenait la silhouette féminine qui provenait du camp. La jeune fille se rendit compte que contrairement à celui-ci, elle n'éprouvait aucune difficulté à le voir en détails. Il s'agissait de Fang, un homme d'une trentaine d'années qui avait pris Rolf sous son aile lorsque celui-ci, encore enfant, avait exprimé son désir d'être un guerrier. A l'époque, Fang n'était qu'un jeune adulte, relativement novice dans l'art de la guerre, et désireux de montrer ses capacités. Fier de ses talents naturels, il s'était improvisé enseignant occasionnel du jeune Ditgarde, pour un résultat plutôt mitigé... « Que fais-tu levée à cette heure-ci ? » reprit-il, une fois assuré de ne pas s'être trompé. « Nerveuse ? »

Ilse réfléchit un instant avant de répondre. « Oui, un peu. » accorda t-elle, un peu hésitante. Fang n'était pas mauvais à ses yeux et lui révéler qu'elle était nerveuse ne voulait pas non plus dire qu'elle était inquiète. Mais elle se demandait à quel point elle devait incarner cette figure d'autorité. Ayant décidé que ce niveau de confidence était respectable, elle ajouta : « La journée de demain va très certainement être décisive. Et j'ai beau être déterminée à agir, quand on ne sait pas dans quelle direction aller, c'est difficile de passer son temps à dormir. »

Puis essayant de jauger l'état d'esprit de la sentinelle, elle lui demanda si quelque chose avait été à noter durant son tour de garde. Les révélations faites par Ulf au commandant Semple avait de quoi faire bouger les lignes et il n'aurait pas été étonnant qu'un incident survienne. Et au delà de ça, chaque petit détail comptait. Peut-être qu'Ilse découvrirait quelque chose en plus de faire la conversation pour se tranquilliser l'esprit.

L'homme hocha la tête aux paroles de la jeune fille. « C'est vrai que cette attente est étrange. Ils vont nous attaquer, c'est certain. Quand ? On n'en sait rien. Tu dis que c'est pour demain, c'est ce que tout le monde semble penser, mais en fait, on n'en sait rien. C'est que des suppositions tout ça. En tout cas, ils attendent un truc. Pourquoi pas avant ? Pourquoi pas après d'ailleurs aussi ? A part leur fête à la con, je ne vois pas bien ce qu'il y a de spécial demain. Et je ne crois pas que les démons aient décidé d'une trêve jusqu'à la fête par respect pour les traditions, hein ! » tenta-t-il de s'amuser, sans vraiment parvenir à donner le change. Il paraissait nerveux. « C'est pas un siège, c'est pas une guerre, c'est... C'est rien en fait. On est dans un putain d'attentisme moisi qui file les chocottes à tout le monde, qui énerve nos hommes comme nos alliés, et qui va finir par nous faire nous bouffer les uns les autres. Des personnes d'horizons aussi divers, tous unis au même endroit, sans réelle occupation... ça peut que mal finir s'ils ne se décident pas à attaquer. Et même s'ils attaquent... Je vois mal les chélaxiens se coordonner avec les mendéviens en toute confiance, ni les mendéviens se coordonner avec nous sans crainte ni arrière pensée. Et je parie qu'ils en pensent pas moins dans les autres campements. On a tous le même ennemi, mais on n'est pas amis. Ce sera chacun pour soi, et ça va être un beau bordel. En ça, on va pas valoir mieux que nos adversaires. Alors non, j'ai rien remarqué de spécial durant ma garde, si ce n'est que, comme nous, ils ont renforcé leurs sentinelles. Mais ça n'a rien de bien étonnant, hein... »

Ilse se rendit compte qu'à défaut de savoir quoi dire ou quoi faire, elle se trouvait sensiblement dans le même état d'esprit que Fang. Plus que le danger annoncé imminent, c'était l'attente qui la tuait. Ne pas savoir quand se déroulerait l'attaque lui mettait les nerfs en boule.

Et par cette prise de conscience, Ilse se rendit également compte qu'elle n'était pas prête à incarner une figure d'autorité car un chef se devait de toujours se montrer fort tout en montrant la bonne direction à prendre à ses hommes. Mais elle, elle n'avait pour l'instant que ses doutes, sa frustration et son don à l'arc pour compenser. Bien sûr, l'esprit du Champion qui l'habitait lui prodiguait force et capacités améliorées. Mais la jeune femme se sentait perdue comme une feuille dérivant au fil de l'eau.

La chasseresse se demanda alors si son ami ressentait la même chose. Elle se promit de trouver le temps de lui poser la question. En attendant, elle continua de faire la discussion avec la sentinelle. « C'est vrai qu'on ne sait pas quand les démons vont frapper. Mais ils seraient idiots de ne pas le faire lorsque leur ennemi se montre vulnérable. Tu ne crois pas ?  » Pour elle, c'était une évidence même.

« Mouais, sûrement... En tout cas, ils auront pris leur temps si c'est ça. Si c'est pour profiter de cette fête à la con, ils connaissaient la date, ils auraient pu attendre le dernier moment pour se regrouper, au lieu de le faire si tôt. Ils auraient trouvé la ville sans renforts, ça aurait été plus facile pour eux, hein. Tu crois pas ? »

« Je sais pas. Avec les démons, c'est comme avec les diables. On ne sait jamais ce qu'ils préparent. S'ils se sont rassemblés si tôt, je suis sûr qu'ils avaient une bonne raison pour ça. C'est la raison pour laquelle nous devons rester si vigilants. » répondit Ilse en se tournant vers la barrière des pierres de garde. Sa vue devenue perçante lui permettait de voir loin dans la nuit à présent. Pourtant, son regard portait sur le vague.

Repensant à cette Henges, Ilse se dit qu'on aurait du la tuer à la naissance. Après tout, dans la nature, les erreurs ne faisant pas long feu du côté des proies quand elles possédaient un défaut. Et du côté des prédateurs, c'était la même chose. Seuls les plus forts restaient en vie. Puis Ilse ravala cette pensée. Si effectivement, le clan s'était comporté de la sorte, Jormung n'aurait pas non plus été accepté au sein des Sangs-Hurlants. Jormung...

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Soupirant un coup, Ilse lança à Fang : « Je vais retourner me coucher et chercher un peu de sommeil. La journée de demain va être chargée dans tous les cas. » Puis après l'avoir salué convenablement, elle prit congé. Mais au lieu de retourner vers sa yourte, ses pas la dirigèrent naturellement vers celle de Jormung.

Plus tôt, ses pas l'avaient déjà dirigé vers son ami qui discutait avec Zorg. Mais la discussion d'alors n'avait pas assouvi un besoin chez elle. Sans se l'avouer, elle sentait que leur relation avait changé depuis sa cérémonie.

Arrivée devant la porte de la yourte de Jormung, la jeune femme se mit à hésiter à appeler son ami. Après tout, on était au milieu de la nuit. Il y avait peu de chance que le demi-orque soit réveillé. Mais une pulsion incontrôlable trancha pour elle. « Jormung... » Son coeur se mit à battre plus fort. C'est idiot. Il doit dormir. J'attends deux secondes puis je rentre. pensa t-elle alors qu'elle entendait sa propre voix comme étouffée.

Une voix. Une voix qu'il connaissait et le sortit de torpeur. Ilse. Il lâcha ce qu'il tenait, à mi chemin entre l'énervement et l'inquiétude. « Qu-est-ce qui se passe? » Demanda-t-il d'une voix bien moins basse.

Un peu honteuse de déranger Jormung aussi tard une nuit aussi importante, Ilse avoua d'une petit voix « Je n'arrivais à dormir. » en marquant une légère pause après le premier mot. La suite sortit en revanche tout naturellement « Je peux entrer ? »

Jormung garda pour lui un soupir intérieur. donc autant être deux à ne pas dormir, pas vrai ? C'est pas comme si il était important de se reposer Il enfila une épaisse chemise avant de répondre «  oui, entre. »

Poussant la tenture pour pénétrer dans la yourte de Jormung, la jeune femme se surprit à ressentir une pointe de quelque chose qu'elle n'avait ressentit la dernière fois qu'elle s'était retrouvée face à lui lors de la cérémonie qui avait fait d'elle une vraie femme. Et ce sentiment fut d'autant amplifié qu'Ilse possédait à présent une vue sans doute aussi bonne que celle de son ami dans le noir. Elle voyait à présent chaque crevasse, nervure et bosse de la musculature du demi-orque comme en plein jour.

Puis regardant le visage de son ami, Ilse y découvrit un visage à moitié endormi. « Tu dormais ? Pardon, je pensais que peut-être toi non plus, tu n'arrivais pas à fermer l'oeil. Et j'avais besoin de parler un peu... Mais peut-être que tu préfères dormir. On peut toujours discuter plus tard... » ...si nous sommes tous les deux toujours en vie après l'attaque des démons. Immédiatement, elle put découvrir un symbole qui était gravé, comme une légère brûlure, sur son front : un visage d'ours. Un visage menaçant, d'un ours hurlant.

«  À toi de voir, de quoi veux-tu parler qui sera plus utile pour survivre demain que dormir? Je t'écoute. » Loin d'être de mauvais poil ou négatif, il n'en était pas moins plus distant que quelques semaines auparavant. Sa première réaction fut de dévisager son ami avant de finalement noter un léger changement dans le ton adopté par Jormung.

Ne sachant plus si tenir cette discussion pour lui confier ses doutes et ses craintes était finalement une bonne idée, Ilse ne put cette fois compter sur le côté chaleureux qu'elle connaissait pour s'ouvrir à lui. A la place, aujourd'hui, la jeune femme notait surtout une sorte de placidité qu'elle n'avait pas l'habitude d'observer chez le demi-orque.
Désarçonnée par cette nouveauté, elle décida de temporiser en lui demandant d'où venait cette marque. « Je ne me rappelle pas t'avoir déjà vu avec cette marque auparavant. Comment est-ce arrivé ? » glissa t-elle alors qu'elle se rapprochait et commençait à observer avec plus de minutie ce symbole animal.

Le demi-orque leva un sourcil. «  L'ours s'est éveillé en moi. Car il y a la plus importante de nos batailles jusqu'alors qui aura lieu demain. Mais tu n'es pas venu pour parler de moi. De quoi viens-tu parler? » dit-il, comme pour couper court à ce qui le concernait lui.

Jormung avait toujours été direct, mais cette fois-ci, sa franchise avait quelque chose de différent, de désarçonnant. Sur un coup de tête, comme lorsqu'elle était venue jusqu'à lui, elle décida de le laisser tranquille. Le fils de Freki avait raison dans le fond. Dormir était encore le plus important qu'ils pouvaient faire. A quoi cela servait-il de nourrir des doutes la veille d'un moment important ? Il n'y avait qu'à attendre quand on se sentait préparé.


Hochant la tête de gauche à droite, la chasseresse déclara : « Tu as raison. Il n'y a rien de plus important que dormir aujourd'hui pour survivre demain. La parlotte peut attendre. » Puis esquissant un sourire gêné, Ilse fit marche arrière et ressortit de la yourte de Jormung en gardant ses doutes pour elle. De toutes manières, si elle mourrait demain, ses doutes n'auraient plus lieu d'être. Et si elle survivait... il serait toujours temps d'y réfléchir de nouveau.

De retour dans sa yourte, Ilse avait retrouvé sa couche. Mais loin de s'endormir, elle fixait le plafond de ses yeux perçants. Tant de pensées tourbillonnaient dans sa tête. L'attaque des démons, la survie du clan, le destin de champion, sa relation avec Jormung qui s'était étiolé depuis le début de leur mission, son frère qui prenait toujours tout pour une insulte personnelle, leurs chamanes dont c'était apparemment la dernière incarnation, le champion du feu qu'ils avaient retrouvé mais qui montrait qu'il avait les épaules assez large pour tenir son rôle... contrairement à elle. Cette dernière pensée la fit se retourner dans sa couche.

A bien y penser, Ilse n'avait pas commis d'erreur depuis que le trio s'était mis en quête de Zorg. Mais elle savait dans son cœur qu'elle n'avait jamais été décisive non plus. Elle ne s'était illustrée à aucun moment, et aucun éclair de génie ne l'avait traversé. Elle n'avait pas non plus prise de décision qui fasse pencher la balance en faveur des siens. Même le combat qu'elle avait eu à mener contre sarkoriens traître-à-leur-sang n'avait pas été renversant... et si elle s'était à peine illustrée alors, que pouvait-elle attendre de la boucherie qui s'annonçait pour le lendemain ?

La nature d'Ilse n'avait jamais été de douter. Mais aujourd'hui, elle doutait. Elle avait l'impression d'être le maillon faible du quatuor et elle pensait ne pas avoir les clefs pour assumer son destin et le rôle qui lui était dévolu. Même si son adresse à l'arc était bien meilleure que la normale, que faire face à des milliers de démons aux pouvoirs incommensurables ? Les premiers chants des coqs vinrent cueillir la jeune femme qui n'avait finalement pas beaucoup fermé l'oeil de la nuit.




Aussitôt arrivée, aussitôt partie, il n'eut même pas le temps de trouver une formule à répondre. Jormung serrait les poings tant ce comportement l'exaspérait. Qu'attendait-elle de lui? Elle venait le voir pour parler, voulait le faire parler, puis partait. Est-ce qu'elle le prenait à nouveau pour un larbin? Est-ce qu'elle avait des doutes, des craintes sur ses capacités. C'est quand tu doutes que tu réussis. Autant te laisser douter. pensa-t-il froidement. Depuis des mois, ils s'étaient rapprochés, mais Ilse était devenue lunatique, instable, et fricoter devant lui à l'ignorer superbement, même amicalement. Elle lui avait tapé des crises aussi lorsqu'ils avaient retrouvé le champion du feu.

L'instabilité et les comportements lunatiques, Jormung avait connu ça chez les orques. Et ça lui avait suffi. Il avait une apparence qui lui rappelait chaque jour le chaos qui pouvait l'animer si il n'y prenait pas garde. Jormung avait été sur le poids de craquer, et de se mettre à aimer. Mais ce qu'il avait vu avait suffi à l'en défier. Ses propres parents. Les cachoteries d'Aksana. La parenté de Zorg. Rien de ce qu'il voyait ne lui paraissait simple, et sa mission était trop sacrée pour qu'il s'en éloigne, même un peu. Trop de risques.

C'est ainsi qu'il avait, au moins pour un temps, résolu ses dilemmes. Par cette simple équation : les démons ne peuvent corrompre que ceux qui sont tentés par des choses. On ne peut corrompre celui qui n'est pas tenté.
Il reprit son cube d'une main, et se coucha, comme l'aurait fait un enfant avec son jouet protecteur.

Modifié par un utilisateur mercredi 10 octobre 2018 21:14:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline vaidaick  
#128 Envoyé le : mercredi 17 octobre 2018 22:58:26(UTC)
vaidaick
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Le 16 Arodus 4717 - Kenabres



a journée tant attendue - et tant crainte - était enfin là. Une journée où tout pouvait basculer, une journée qui pouvait se révéler être la dernière pour de nombreux mortels de tous horizons. Les plus pessimistes s'inquiétaient même qu'elle sonne la fin du monde, arguant qu'une fois les défenses de Kenabres tombées, les démons déferleraient sur le monde sans que quiconque puisse les arrêter.

Mais en attendant, bien que la nuit ne fut pas tout à fait aussi reposante qu'espéré pour les Champions de la Foi Verte, les démons demeuraient toujours à l'extérieur du Mendev, sans que le moindre changement notable ne fusse rapporté.

En revanche, la ville se parait enfin de ses derniers atours de fête, copiée par de nombreux campements alentours, donnant à cette formation militaire une allure assez étonnante, pour ne pas dire étrange.

A la liesse liée à la fête se mêlait la crainte de la menace pesant sur la frontière, donnant à l'ambiance générale une teinte particulière à ce début de journée. L'ensemble des citadins, mais également exceptionnellement tous les défenseurs venus prêter main forte à la cité, étaient invités à se rendre sur la place centrale à midi, où le prélat Hulrun Shappok lui-même tiendrait un discours.

Les Sangs Hurlants, bien peu intéressés par la fête, et bien plus par la défense de la frontière, prenaient leur mal en patience, attendant que les démons passent à l'attaque...
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
Offline Lyana  
#129 Envoyé le : jeudi 18 octobre 2018 08:00:54(UTC)
Lyana
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Aksana
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Canalisations
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19 / 19

Hämärä
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Fast Healing 1

9 / 9

Aksana resta une partie de la nuit qui restait les yeux grand ouverts, scrutant l'obscurité, écoutant les bruits du campement. Les révélations de Svanhild tournaient en boucle dans son esprit, l’appréhension et la nervosité ne voulaient pas la quitter malgré ses exercices de respiration.

Elle se leva dès les premières lueurs, sortant de sa yourte, elle s’aperçut qu'elle n'était pas la seule à ne pas pouvoir faire une longue nuit. Les sarkariens n'étaient pas du genre à pratiquer la grasse matinée, mais ils n'étaient pas non plus tous aussi matinaux qu'aujourd'hui.

Sans attendre, elle accosta un des guerriers de la garde de Bors :
« Dis à Bors, notre Chef, qu'Aksana et Soniela aimerait lui parler urgemment, dis lui que c'est en rapport avec ce qui doit se passer aujourd'hui. Puis dis la même chose à Ulf, ainsi qu'aux Champions, s'il-te-plait. Fais vite, le temps nous est compté. »

[en cours]Lien vital - Jormung / Zorg : 5 PV de transfert



Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
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Offline UrShulgi  
#130 Envoyé le : vendredi 19 octobre 2018 11:05:48(UTC)
UrShulgi
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Jormung
JdS +5, +8, +7
CA : 18/12/16
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Sacred Armor : 0/0

19 / 19


La nuit fut courte pour Jormung, mais étonnamment paisible une fois le sommeil trouvé. Tôt levé, il se sentait serein. Étrangement serein. Étrangement? Pas vraiment. L'ours l'avait visité. Tout comme ses parents. Il était plus fort que jamais. Il mangea quelques fruits secs avant d'observer longuement chaque face de son cube. Il continua par une courte méditation, s'imprégnant des esprits de la nature et de la Foi Verte, avant de s'adonner à sa routine d'exercices physiques. Il était occupé à soulever de terre un petit tronc d'arbre et de le passer sur sa tête lorsqu'un membre de la tribu vint s'enquérir au nom des chamanes de sa personne, et de leur souhait de les voir se réunir. Il lâcha le tronc à ses pieds avec fracas avant de répondre en souriant.
«  j'arrive tout de suite, merci. »
Il avait abordé si sereinement la journée qu'il en avait oublié l'évidence. Ils ont du tous rêver ou être traversé par quelque chose.
Après s'être essuyé avec un linge et bu un peu d'eau, il rejoignit la yourte des chamanes.

Droit comme un i, Jormung s'était arrêté à l'entrée, et dévoilait sur son front une marque légèrement brunie au niveau du front, qui ressemblait à un ours enragé. Il dégageait un flegme plus prononcé encore qu'à l'accoutumée, comme si ce jour était semblable à tout autre.
«  Que la journée nous soit favorable. » dit-il en guise de salutations alors qu'il levait la main pour accompagner son verbe.
«  J'ai été visité par l'esprit cette nuit, et par des souvenirs, rien de déterminant pour le Clan, si ce n'est que ma mère ... semble avoir eu le pressentiment de quelque chose, ou d'un destin. Mais je suppose que si vous voulez toutes les deux nous voir, c'est parce que vous avez aussi été visitées. Pour des choses certainement plus importantes et décisives. » formula-t-il autant comme une conclusion que comme un souhait.

Modifié par un utilisateur vendredi 19 octobre 2018 11:07:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
Offline Guigui  
#131 Envoyé le : vendredi 19 octobre 2018 22:31:59(UTC)
Guigui
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Zorg
CA : 13 | C : 13 | D : 11
réf:+2 | vig:+2 | vol:+3

15 / 15


« TOC TOC ! » fit Zorg en se faufilant presque entre les jambes du demi-orque, et en mimant l'action de frapper à une porte imaginaire, « Guten tag mesdames, Jormung, tout ça. Où est Ilse ? Jamais là quand il le faut, celle-là. Ce n'était pas la peine de venir me chercher, j'avais à vous parler de toute façon. Il s'est passé cette nuit quelque chose d'extraordinaire, quelque chose de CAPITAL ! J'ai été visité. La druidesse du Feu m'a parlé hier soir. Elle s'appelle Eljena, » professa-t-il doctement comme s'il révélait une information capitale.

« Nous n'avons malheureusement pas pu parler longuement car il semblerait que se manifester l'épuise. Elle ne m'a, hélas, rien révélé d'important... Et notamment, elle ne sait pas qui de vous deux a eu le mauvais goût de copuler avec un gnome il y a cinq ou six siècles, » fit-il en direction des deux chamanes. « En revanche, elle m'a dit que les druides ne connaissent pas Erenya depuis très longtemps et que, comme nous, ils ignorent tout de ses desseins et ne comprennent pas ce qu'elle fait. Elle recrute ses fidèles humains uniquement chez les sarkoriens et les iobariens. Il n'y a aucun mendevien parmi eux. Il suffirait donc de dresser la liste de tout ce que les sarkoriens et les iobariens sont, et ne sont pas, de faire la même chose pour les mendeviens, et de comparer les différences. Ça nous aidera sûrement à y voir plus clair. Je l'ai également entreprise à votre propos, Aksana. Voyez, je me soucie de vous. Elle dit qu'elle ne sait pas pourquoi vous êtes à la fois la Guide et la Championne de la Terre, mais que ça ne la choque pas outre mesure. Et qu'il serait même possible, théoriquement, que tous les druides donnent leurs pouvoirs à un seul et même champion... Bref. Elle m'a dit que votre druidesse se nomme Svanhild, vous serez heureuse de l'apprendre. Et que pour votre bifonctionnalité, vous devez lui demander directement à elle. Pourquoi ne reprenez-vous pas un peu de ce thé qui fait rire ? Ça vous aiderait à la contacter. Et puis ça me turlupine, cette histoire. Il doit bien y avoir une raison valable ! Mais pourquoi me regardez-vous comme ça ? » Demanda-t-il candidement après une tirade fort longue et déblatérée à tout vitesse, avec beaucoup d'excitation.
Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
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Offline Probe  
#132 Envoyé le : lundi 22 octobre 2018 08:32:34(UTC)
Probe
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Ilse
Jugement : 1/1
Sorts Lv1 : 3/3
CA 18 (C14, D14)
Ref +4,Vig+4,Vol+6

15 / 15

Comme les autres, Ilse reçu le message envoyé par Aksana et s’était dirigée vers la yourte des chamanes. L’esprit embrumé par le doute et la fatigue qu’elle n’avait pas réussi à évacuer à cause du manque de sommeil, elle s’était arrêtée dans ses pas en voyant Jormung la devancer sur le trajet. Le demi-orque avait l’air de respirer la confiance en soi, et cela la ramena à sa propre condition. Pourrait-elle assurer son rôle en cette journée importante ? Serrant les dents, elle se maudit pour sa propre faiblesse qu’elle n’était pas habituée à ressentir.

Finalement, elle reprit sa route et arriva à l’entrée de la yourte au moment où l’irrévérencieux petit gnome la critiquait. «  …Où est Ilse ? Jamais là quand il le faut, celle-là…  » Décidément, ce n’était pas son changement de statut qui avait fait murir Zorg. Lui laissant le temps de finir sa tirade, elle entra discrètement et alla se placer derrière le gnome avant de se racler la gorge. « Je suis là à présent. » lâcha la jeune femme laconiquement alors qu’elle toisait le gnome de haut. « Désolée pour mon léger retard. Nous pouvons passer aux choses sérieuses à présent. » ajouta t-elle en appuyant sur la fin de sa phrase.

Et se tournant vers leur guide, Ilse inclina respectueusement la tête. « Aksana-kila, puisse votre sagesse nous guider en cette journée décisive. »
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Offline vaidaick  
#133 Envoyé le : mercredi 24 octobre 2018 01:06:02(UTC)
vaidaick
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ne fois n'était pas coutume, c'était dans la yourte des chamanes et non dans celle du chef que la réunions se tenait. Chacun avait rapidement cessé toute activité pour se rendre à la convocation d'Aksana : Bors, leur chef de clan ; Ulf, leur chef de guerre ; Soniela évidemment, leur chamane ; ainsi que les trois autres Champions de la Foi Verte. Ilse était entrée la dernière, et avait manqué l'introduction de Jormung, mais pas du suffisant gnome.

Bors laissa les Champions faire leur entrée - plus ou moins discrète et respectueuse - avant de parler à son tour. « Si je comprends bien, chacun d'entre vous semble avoir reçu une visite d'importance cette nuit ? » demanda-t-il en vérifiant ses dires en plongeant son regard dans celui de chacun des Champions. Il termina par Jormung, et ses yeux se levèrent vers la marque de l'ours sur son front. Ceux-ci papillonnèrent brièvement alors qu'il paraissait légèrement troublé en la voyant plus distinctement. « C'est... Un cadeau de ta mère, n'est-ce pas ? » hasarda-t-il, alors qu'il ne semblait pouvoir détacher son regard du symbole.

Ilse baissa les yeux à la première question du chef pour cacher sa gêne. Était-elle la seule à ne pas avoir reçu de visite ? C'était plus que probable. Mais plutôt que de l'admettre, la jeune femme préféra taire ce fait.
Heureusement, Bors détourna l'attention générale en s'adressant à Jormung. Ainsi ça viendrait de sa mère ? Pourquoi ne me l'a t-il hier ?
Intéréssée par la réponse, Ilse tendit l'oreille.


Jormung observa plus attentivement Ilse, comme s'il avait une remontrance à lui faire. C'est pour ça que tu es venu me voir hier ... sans m'expliquer!. Il se maudit intérieurement de ne pas encore comprendre toutes les subtilités (d'inutiles complications) de la psychée humaine.
Il se tourna vers Bors, qui semblait plus troublé que tout autre. « Oui, c'est un cadeau de Freki. C'est ... au départ une coutume orque. Elle consiste à se brûler la peau avec un symbole, une représentation, pour s'inspirer de ses forces. L'ours était l'une des facettes de cet objet, et je ne peux pas dire que je l'ai choisi hier soir, c'est lui qui m'a choisi, illuminant la pièce. Et je sens son effet, ça n'est pas un effet de transe ou de drogue. J'ai rêvé du moment où mes parents me l'ont offert. Cela ne peut pas être anotin. Anodin. » se reprit-il.


Bors fronça les sourcils aux mots "coutume orque", et il se renfrogna encore plus lorsque Jormung mentionna ses parents. Mais malgré tout, c'est avec bienveillance qu'il répondit au demi-orque. « Freki avait un talent particulier pour le dessin et la sculpture, mais j'ignorais qu'elle savait enchanter les objets. Si c'est bien elle qui l'a enchanté... » dit-il un ton plus bas comme pour lui-même. « Quoi qu'il en soit, c'est une bonne nouvelle que la magie s'éveille pour vous aider. Cela signifie certainement que les Anciens vont avoir besoin de vous, et que votre rôle va être capital pour la suite des évènements. Et donc qu'il reste un espoir pour cette journée... » tenta-t-il de sourire. Mais bien qu'elle soit moins marquée à cette révélation, l'inquiétude se lisait sur son visage.


A l'explication de Jormung, Ilse comprit enfin la réaction de la veille de son ami même si elle comprenait moins son silence d'alors.

La réponse de Bors aussi l'aidait à comprendre certaines subtilités chez son ami. Pourtant, elle se garda bien de répondre. Elle-même avait senti des pouvoirs s'éveiller en elle. Mais cela ne datait pas de la veille. Elle attendit donc que les autres détaillent un peu plus leur visite et leurs nouvelles capacités.


Aksana écoutait attentivement ce que chaque personne qui venait d'entrer dans la yourte disait, elle les regardait encore plus attentivement. En fait, il n'y avait qu'Ulf qui était silencieux, elle lui jeta un coup d'oeil et le trouva concentré, attentif à tout ce qui se disait et surtout ne se disait pas.
Elle ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme de Zorg qui débitait ses révélations à un rythme impressionnant. De bienveillant, son sourire vira légèrement cynique devant l'extrême révérence d'Ilse, elle se dit que la présence de Soniela changeait décidemment beaucoup de choses. Elle n'eut pas le temps de s'attarder sur cette pensée, l'échange entre Bors et Jormung accapara tout son esprit.
La marque de l'Ours sur le front du demi-orque était impressionnante et elle comprenait, comme le chef du Clan, toute l'importance symbolique du geste. C'était une bonne chose, nulle doute que toute aide serait importante pour ce qu'ils allaient accomplir.
Alors que tous étaient maintenant assis, les regards étaient fixés sur la jeune shamane, sans les faire plus attendre, elle prit la parole :
« Merci à tous d'être venus. Comme vous l'avez deviné, j'ai été moi aussi visitée cette nuit. Par Svanhild. Oui, Zorg, la druidesse originelle de la Terre s'appelle bien Svanhild. Elle m'a confirmée qu'elle m'avait choisi, bien que je sois traditionnellement la Guide, mais elle a vu en moi une Championne de la Terre. » Elle haussa les épaules, comme si la question la dépassait.
« Les Champions ont été réveillés pour affronter les démons mais... nous sommes trop faibles actuellement. Si nous les affrontons maintenant, nous ne pourrons rien faire mais si nous attendons, il sera trop tard. C'est pourquoi, ils ont un plan... Un plan qu'ils n'osent mettre en œuvre car les risques sont grands mais c'est aussi notre seul espoir... Nous pourrions être détruits à jamais. Mais si ça réussit... »
Elle fit une pause, cherchant la meilleure façon d'amener les explications.


« Si ça réussit ?... » Ilse avait du mal à retenir sa curiosité. Elle qui se sentait inférieur aux trois autres champions à mesure qu'ils montraient des signes flagrants d'évolution, elle voulait savoir ce que ce plan leur réservait. Mais plus encore que ce sentiment d'infériorité qu'elle essayait de combattre, c'était la bataille qui s'annonçait qu'elle voulait gagner pour le bien de tous.


La chamane avait titillé la curiosité du demi-orque qui ne put dissimuler cette dernière alors que ses sourcils se levaient vers ses cheveux.

« Je ne sais pas ce qu'est cette solution potentielle, mais je ne vois pas de raison de ne pas l'essayer. En l'état, nous n'avons pas de solution. La fuite sera déshonorable si elle n'amène pas la victoire plus tard. La mort serait ... fâcheuse. Qu'est-ce qu'on peut faire donc? Quel est ce plan? »


Aksana inspira fortement puis se lança : « Ils pourraient... Je ne sais pas comment ils peuvent s'y prendre mais ils peuvent briser les lois du temps. Ils peuvent envoyer nos âmes dans le passé, dans les incarnations précédentes des Champions, en fait. Nous serions spectateurs de ce qu'ils vivent et nous obtiendrons expérience et puissance. Ici nos corps seraient en stase juste pendant quelques instant. Lorsque l'attaque aura lieu, nous pourrons alors lutter. Evidemment, c'est très dangereux. »


Jormung haussa les épaules. « Avons-nous une solution ou idée plus sûre? Je ne pense pas. Je te suivrai si tu y crois, élue tu es, et guide tu restes. » répondit-il aussi vite. Qu'il se croyait investi d'une mission sacrée ou qu'il ne voyait simplement pas d'autre issue, le demi-orque semblait prêt à passer à la suite, avec tous les dangers que ça comportait.


Aksana regarda intensément le demi-orque, sa placidité en toute circonstance était réconfortante et lui apparaissait de plus en plus comme un véritable point d'ancrage.
« J'y crois et je suis pour y aller, mais je suis la Guide, je ne montre que la voie, je n'impose aucun chemin. »



Après sa longue tirade, Zorg compris très rapidement que non seulement d'autres champions que lui avaient été visités pendant la nuit, mais qu'il ne détenait même pas les informations les plus intéressantes. Comme souvent, Aksana, l'air de ne pas y toucher, raflait la mise et tirait la couverture à elle comme si elle avait appris à faire cela depuis son plus jeune âge.
Comble de la cruauté, Zorg était obligé de se contenir et de faire bonne figure : ils étaient en présence de Soniela la Gardienne, d'Ulf le chef de guerre et, surtout, de Bors. Se donner en spectacle devant le chef de toute la tribu s'avérerait certainement contre-productif, alors que sa propre légitimité était encore contestée par certains.
Zorg n'avait donc d'autre choix que de se réfugier derrière une mine renfrognée et une moue boudeuse - mais silencieuse, et de supporter le spectacle de Jormung se faisant féliciter pour sa marque d'ours, signe évident qu'il était le Champion de la Pierre. La jalousie étreignit le gnome : pourquoi n'avait-il pas reçu de marque, lui aussi ?
Cependant, les informations qu'Aksana avait à leur donner eurent bientôt raison de sa bouderie. Progressivement, il releva la tête et ses yeux s'allumèrent derrière ses verres fumés, tandis que des rides profondes, signes d'une intense réflexion, creusèrent son large front. Même Kyppyk, pressentant qu'il se passait quelque chose chez son maître et ami, sortit de son col pour se jucher sur son épaule et observer la scène. Et quand Aksana eut finit, Zorg put percevoir l'immensité des possibilités qui s'offraient à eux.
« C'est... fascinant, » hasarda-t-il dans un souffle, « ainsi le voyage dans le temps serait possible ? J'ai lu une synthèse des travaux du grand savant katapeshien, Alb' Ar Haynstayn, à propos de la relativité de l'espace et du temps, mais cela m'a semblé tellement... tellement... Bref, j'en ai conclu qu'il avait fumé trop de pesh ! Mais peut-être qu'effectivement, seules les âmes pourraient ainsi voyager, ce qui permettrait de contourner les lois immuables et immanentes de... »


Soudain, il chassa ces pensées d'un geste de la main : « Mais bref, cela peut attendre. Je suis pour, évidemment. Quel autre choix avons-nous ? Ne rien faire et mourir ici ? Fuir et laisser les gens de Kénabres se faire massacrer, avant que tout le Mendev n'y passe ? Et puis... Sans vouloir nous vexer collectivement, pour l'instant nous n'avons un peu de Champions que le titre. Expérience et puissance... » A ces mots, certains purent sentir chez le gnome un surcroît d'agitation, « C'est ce qu'il nous faut. C'est ce qu'il me faut ! » Eructa-t-il en levant haut l'index, immédiatement imité par son scorpion, comme ils étaient un seul et même esprit. « Pour... combattre les démons, bien sûr, hehehehe, » acheva-t-il avec un ricanement gêné.


Gardant ses craintes par devers elle, Ilse hocha la tête pour montrer son assentiment tout en ajoutant d'une voix déterminée. « Faisons-le. »



Soniela ne disait rien, visiblement déjà au courant, elle attendait la réaction de chacun. Elle eut simplement un petit sourire résigné lorsqu'elle comprit que les Champions étaient tous d'accord, alors qu'elle-même émettait des réserves. En revanche, Bors et Ulf paraissaient totalement surpris, et ce fut ce dernier qui finit par rompre le silence du trio de dirigeants.


« Vous êtes totalement fous ! » s'écria-t-il après les avoir regardé un par un comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. « Envoyer vos âmes dans le passé ? En laissant vos corps ici ? C'est... C'est... Dément ! Vraiment ? Séparer vos âmes de vos corps ? Et comment elles vont revenir ici ? Et si l'attaque des démons a lieu pendant que vos âmes sont là-bas, et que vos corps sont abimés, voire détruits ? Vous êtes les Champions de cette époque, pas des époques passées ! C'est ici que vous devez être, pas ailleurs ! »


Bors leva le bras, arrêtant là le discours du chef de guerre. « Je partage les inquiétudes d'Ulf. Aksana-kila, es-tu certaine que ce soit là une bonne idée ? Les Anciens sont-ils sûrs de parvenir à vous faire revenir à temps pour la bataille ici ? La situation semble désespérée pour qu'ils en viennent à une solution pareille. Tu as dit que c'était très dangereux... Sais-tu à quel point ? Et si ce doit être fait, quand... "partirez"-vous ? »


Aksana eut un sourire crispé alors que les deux autres Champions annonçaient leur volonté de tenter cette expérience de tous les dangers. Elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur, et s'ils se trompaient et se faisant condamnaient le monde ?
Le grondement de la voix d'Ulf donnèrent un écho à ses craintes, mais la colère de l'homme était-elle celle du chef de guerre ou celle de l'amant ?
Il fut interrompu par Bors qui émettait les mêmes doutes mais plus calmement et surtout il lui posait directement les questions qui fâchent.
Elle prit quelques secondes pour réfléchir et répondit d'une voix calme :

« Je comprend vos craintes à vous deux et je les partage également. Mais vous connaissez la situation, vous avez vu la marée démoniaque qui s'apprête à déferler sur les murs de Kénabrès sitôt les Pierres de Garde tombées. Nous nous apprêtons à mener une bataille que nous ne pouvons remporter, nous pouvons juste espérer survivre. Si nous partons, ce ne sera que pour quelques instants, le temps s'écoulera différemment ici et là bas, nous serons de retour à temps pour la bataille, plus forts, plus expérimentés, nous pourrons peut-être changer le cours de la guerre. Mais nous ne serons pas les Champions des époques passées, nous serons seulement spectateurs. »
Elle regarda Ulf : « Pour les dangers, je ne les connais pas, je sais juste que c'est risqué, Svanhild a parlé de destruction mais si nous ne faisons rien, nous donnons la victoire aux démons et c'est le clan entier qui disparait. Les Druides originels hésitent encore mais... quel choix avons-nous ? »


Aucun. pensa Ilse qui n’arrivait pas à se voir faire une différence en l’état actuel. Elle, comme les autres personnes présentes, avait conscience que cette tentative était dangereuse. Mais le choix auquel ils étaient confronté était simple : tenter quelque chose de dangereux et peut-être réussir à changer l’issue de la bataille à venir ou attendre et mourir car la défaite signifiait la mort du monde tel qu’elle le connaissait. « Nous devons le faire. Je préfère encore mourir en ayant tenté quelque chose qu’en attendant comme la grenouille pétrifiée devant le serpent. »
Le ton n'était pas défaitiste, mais il n'était pas victorieux non plus. On sentait une appréhension percer de sa voix.

Jormung fit un pas en avant, resserrant l'espace qui les séparait, comme pour imager une union à faire.

« C'est un risque qui peut nous conduire tous à la mort. C'est certain. Mais je lis dans vos yeux dirigeants. Pas un seul d'entre vous, si nous affrontons la force vue et sue, pas un seul d'entre vous ne nous pense victorieux aujourd'hui si rien ne change. Il y a un autre point, plus sournois, si je puis dire, qui me fait aller vers l'idée d'Aksana, notre guide.
Deux mêmes.  »

Il prit une grande inspiration, donnant l'impression que sa cage thoracique allait éclater dans elle prenait de volume.
«  Si cette idée a été insufflée par l'un des anciens, il y a une raison. Et surtout en l'état, si nous gagnons, les survivants, ce seront peut-être ces adorateurs de vermine diabolique qu'on voit dehors. Ou d'autres. Si nous revenons avec savoir et puissance en première ligne, et que nous gagnons, ça serait peut-être l'occasion pour ... notre peuple de reprendre sa place. Et de ne plus craindre le bûcher. Ni le faire craindre. » expliqua-t-il.


« Bien. » sembla se résigner Bors. « Puisque vous êtes tous d'accord pour tenter ce... "voyage"... Je ne vois nulle raison de m'y opposer. Vos arguments et votre motivation a fini par me convaincre. Quand pensez-vous partir ? »

Soniela leva la main pour attirer l'attention sur elle, et parla de sa voix éraillée lorsque tous tournèrent leur regard vers elle. « Je veillerai sur les corps de nos Champions. Mais je sollicite de la part de notre chef de guerre la protection d'un guerrier. Drahomir serait parfait dans ce rôle. Il ne doit rien arriver à leur enveloppe mortelle durant leur absence. »

Ulf, qui avait repris contenance, fronça les sourcils. « Je préfèrerais veiller sur eux moi-même. »

« Tu es le chef de guerre, Ulf, ce n'est pas ton rôle de protéger leur corps. » s'entêta Soniela, en jetant un regard évocateur vers Aksana. La vieille femme n'était pas dupe quant à l'une des raisons qui poussait le guerrier à vouloir s'occuper lui-même de cette tâche. « Tu ne peux déléguer tes devoirs en des temps pareils, et ta présence peut être requise à n'importe quel moment. »

Ulf coula à son tour un regard vers la jeune samsaran, avant de baisser les épaules, comme vaincu. « Je m'incline devant la sagesse de notre chaman, tetka-Soniela. Drahomir veillera sur leurs corps. »


Aksana fut surprise par la proposition d'Ulf, elle s'apprêtait à la décliner quand Soniela la devança. Sous le regard désapprobateur de sa mentor, la jeune chamane baissa les yeux, comme une fillette prise en faute. Elle savait que jamais un Chef de guerre n'aurait fait cette proposition en tant normal, leur relation compliquait beaucoup de choses.
Mais très vite, Aksana releva la tête, menton en l'air, fière, elle n'avait pas honte de ses sentiments. S'ils devaient ne pas revenir de leur voyage, elle était heureuse d'avoir pu aimer avant de disparaitre. Surtout un homme comme Ulf.
Elle croisa le regard du guerrier et lui sourit doucement, le remerciant d'un hochement de tête.

« Il semblerait que tout le monde soit d'accord. » résonna la voix de Svanhild dans l'esprit d'Aksana. « Nous allons pouvoir commencer dès que vous le voudrez, nous sommes prêts. »
Chacun des Champions put sentir s'investir en lui l'esprit de l'Ancien qui l'avait choisi, présence à la fois puissante et rassurante.


« Es-tu prête pour le voyage de ta vie, jeune Ilse ? » gronda la voix de l'Ancien qu'elle avait déjà entendu une fois quelques jours auparavant. « Es-tu prête à devenir plus puissante, plus sauvage, pour réduire en pièces cette engeance ? »


Zorg eut une expérience similaire, alors qu'Eljena s'insinuait en lui. « Tu développeras tes pouvoirs en temps voulu, Zorg. Ne sois pas inquiet. Le feu demande de la patience pour être maîtrisé. Mais la récompense pour cette patience sera de taille. A ton retour de ce voyage dans le temps, tu comprendras de quoi je parle.  »


« Tu as raison. » s'invita Örjan sans préambule dans l'esprit du demi-orque. « C'est l'avenir non seulement du Mendev, mais également des sarkoriens en tant que peuple qui est en jeu. En tant que protecteur, tu comprends ça mieux que quiconque. Tes parents t'ont légué un bien bel héritage avec cet artéfact. Et bientôt, l'héritage des Champions se réveillera également en toi. »

La voix du gnome émergea du silence, après cet instant indéfinissable où les quatre champions eurent simultanément des expressions similaires, ou en tout cas provoquées par des événements similaires. Tout le monde put sentir que quelque chose se passait. Il y avait comme une... présence...
« Le feu demande de la patience pour être maîtrisé ? » Demanda Zorg comme s'il s'attendait à ce que tout le monde ait entendu ce qu'il avait entendu, « aber Ich bin déjà convaincu. Vous prêchez un converti. Mais heureusement pour tout le monde, je suis la patience même. Hors concours. Hors catalogue. La patience n'a pas de secrets pour moi. Ma patience patiemment travaillée imposera un nouveau standard dans l’Échelle Universelle Normalisée de la Patience (EUNP). "Numeris est patientia". Ca ne veut rien dire, bien sûr, mais on pourrait traduire ça par "le compte est patience". Ce qui ne veut rien dire non plus, d'ailleurs. En tout cas, je suis impatient de pouvoir éprouver ma patience, ça c'est clair ! »


Jormung lui planait, silencieusement. Telle la pierre caressée par les vents, il se contentait de sourire, approuvant les paroles de l'être qui résonnait en lui, et le comprenait. Il était prêt, et l'apparition des champions ne faisait que confirmer davantage encore sa conviction, et sa foi, en leur voyage, et en Aksana.
« Nous n'échouerons pas. » furent ses seules paroles, chaque syllabe appuyée comme un monolithe qui se déplacerait lentement.


Ilse sentit une pointe de courage mêlée de fierté à sentir ainsi l'esprit du Champion l'habiter. Cela fit refluer un peu le doute qui s'était instillé en elle ces derniers temps. Bien sûr, elle-même ne se sentait pas tellement prête, mais il n'y aurait pas de meilleur moment que celui-là si elle voulait progresser avant l'attaque des démons. Alors elle fronça les sourcils et hocha la tête comme si l'esprit pouvait la voir aussi physiquement. Puis, elle porta sa main à son arc pour sentir le contact familier et réconfortant du bois pour se donner du courage. Jetant un regard vers Aksana et Soriela, la jeune femme lança une prière à mère Nature et à l'esprit du Champion pour qu'ils la guident sur l'épreuve qu'elle s'apprêtait à affronter.
Tout restait à prouver mais une chose était sûre. Elle voulait se montrer à la hauteur. Le moment venu, elle se promit de faire les bons choix.


Aksana salua chacun des Champions qui affirmaient à nouveau leur volonté de faire le voyage dans leur vie passée. Puis d'une voix posée, elle annonça :
« Ils sont prêts, nous pouvons partir dès maintenant. »

Modifié par un utilisateur mercredi 16 janvier 2019 23:04:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
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