17 Arodus 4718 - Pont du Peregrine

Après avoir été laissé en compagnie de Kith dans la cabine, Kaede rangea ses affaires. La pièce était petite et le voyage long, mais elle avait déjà la chance de ne pas dormir avec l'équipage.
Une fois fini, elle leva la tête, mais ne vis pas Kith; l'archéologue avait du remonter sur le pont. Kaede se remémora la surprise de Ramona devant les questions incessantes de son ami et elle sourit. Il n'était pas simple de la suivre quand on ne la connaissait pas bien.

Remontant sur le pont, Kaede senti l'air marin sur son visage. Le port était derrière eux, et le navire prenait de plus en plus de vitesse à mesure qu'il s'éloignait des côtes.
La plupart des personnes présentes sur le pont étaient des marins, même si quelques colons étaient encore là. Et notamment ceux que Ramona lui avait désigné comme étant les gardes de l'expédition. Ils semblaient heureux de quitter enfin la terre ferme et riaient de bon cœur.

Modifié par un utilisateur vendredi 26 octobre 2018 03:15:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les gardes de l'expédition regardèrent Kaede, quelque peu surprit de son discours. Après quelques secondes d'un silence profond, ils se mirent à rire de bon coeur.
Le plus vieux d'entre eux, à en juger par son physique, sourit à la jeune femme. « Bonjour madame. Je ne suis pas sur qu'autant de formalisme soit nécessaire ici. Mais enchanté de vous rencontrer.
Je suis Carver Hastings, garde de cette expédition. Et je vous présente Vasso, Ollid, Bryle, Ludsic, Erme et Selot. Nous sommes en charge de la protection des colons, même si nous n'allons pas avoir grand chose à faire sur le navire. Se sera surtout à la colonie. »
Les gardes saluèrent Kaede chacun leur tour.
« Mais pour répondre à vos questions, nous sommes tous sous les ordres de Dame Ramona. Et nous comptons faire des rondes de nuits par groupe de deux.
Mais si vous avez des suggestions, nous sommes toute ouïe. »

Carver sourit. « Ce sera avec plaisir. Plus nous sommes nombreux, moins nous feront de tour de garde.
Et si vous possédez le moindre talent martial, vous serez à même de protéger les colons. Et puis, la majorité des colons savent se défendre, ce qui facilite grandement notre travail. »
Il regarda la jeune femme, cherchant visiblement des détails sur ses aptitudes martiales. « Je vous rassure, nous ne risquons pas ce genre de chose. Le capitaine veut que tous les colons aident les matelots, donc nous allons faire de l'exercice.
Mais quand vous dites que vous avez une routine réglée, que voulez-vous dire par là? Car tout combattant à sa propre routine, donc je e vois pas en quoi la votre pourrait différer de la mienne. »

Carver rigola à nouveau. « Je vous aime bien jeune fille; vous avez un humour adorable. »
Une fois sa crise de fou rire passée, il regarda Kaede. « Je ne suis en rien un meneur d'homme, je suis juste plus expérimenté que ces jeunots, bien qu'ils puissent m'apprendre des choses. J'ai voyagé, et j'ai bien vécu. Rien de plus.
J'avais entendu dire que les combattants du lointain Tian Xia étaient porté sur le thé et la calligraphie, en plus de la guerre. Donc j'imagine que vous venez de là-bas? C'est une contrée qui me fait rêver.
Et pour vous répondre jeune fille, je n'ai pas de routine. J'attend chaque jour de voir ce que la vie me donne. Cela m'évite bien des soucis. »

Malgré son assiduité dans la pratique de ses arts, Kaede vit ses habitudes bousculées par le rythme et les contraintes de la vie en mer. Si les personnes à bord étaient généralement enthousiastes et de bonne compagnie, l'environnement, lui, était plus hostile qu'elle ne s'y attendait.

L'eau salée et la peinture, par exemple, ne faisaient pas bon ménage et les embruns faisaient peu de cas des piles de papier de riz qu'elle utilisait pour sa calligraphie. Cependant, elle trouva rapidement quelques parades, peignant uniquement depuis le centre du pont supérieur et écrivant à l'abri du vent.

En revanche, le défi qui s'imposa à elle et auquel elle ne pouvait échapper était le tangage et le roulis permanent du bateau. Ses premières tentatives de calligraphie l'avaient laissée déconcertée, incapable d'affronter le mouvement de la mer quand il s'agissait d'imprégner un mouvement précis du pinceau. Après avoir hésité à s'incliner devant l'implacable force de la nature, ses déboires lui donnèrent peu à peu le sourire au vu de ses médiocre résultats. Comme lorsque j'étais enfant, pensa-t-elle.

Elle trouva alors une énergie nouvelle lorsqu'elle réalisa qu'il s'agirait d'un exercice inédit, plus complexe que ce qu'elle maîtrisait déjà, et qui pourrait s'avérer un excellent enseignement. Les jours passant, elle apprenait doucement les mouvements du navire sous ses pieds, le lent balancement des vagues, doux ou plus brutal. Son corps prenait peu à peu le rythme de la mer, calmant du même coup ses nausées initiales et rendant son pied plus sûr. Au bout de quelques semaines, son écriture était en bonne voie de rattraper ce dont elle était capable sur terre. On pouvait la trouver sur le pont, un large sourire béat aux lèvres, passionnée par ce renouveau de l'exercice.

La peinture s'avérait plus simple, une fois qu'elle avait trouvé le bon emplacement et qu'elle tenait debout correctement. Avec l'autorisation du capitaine, elle avait démarré une toile représentant la vie à bord, qu'elle enrichissait au fil de jours et des évènements dont elle était témoin sur le pont.