13 Desnus 4716, dans la journée - Kantaria



Le lendemain, Aanara revient vers Faydreth, décidée de l'aider autant que possible, mais aussi décidée de trouver un moyen de l'affecter, soit en la faisant tomber dans un piège qu'elle aurait identifié dans le Manoir, soit en tentant de la faire rentrer en contact avec des connaissances arcaniques qui pourraient à la fois l'intéresser et la corrompre.

« Chère Faydreth, c'est toujours un plaisir de vous revoir. Par quoi voudriez vous commencez ? Je peux vite fait voir si un de vos trouvailles ont un intérêt particulier à être analysé plus avant, ou je peux peut-être faire office de traductrice pour les ouvrages rédigées dans des langues planaires que vous ne connaitriez pas. Quelle manière de vous aider serait la plus efficace d'après vous ? »

Aanara peut détecter des traces psychiques importantes pour réduire la liste des trucs à étudier plus avant. Elle peut aussi lire couramment plusieurs langues planaires, dont l'infernal et l'abyssal si c'est utile pour évaluer la "dangerosité" de certains ouvrages. Si elle pense qu'elle peut ainsi exposer Faydreth à des informations possiblement corrompantes, Aanara essaiera de la confronter avec ça.
Je ne sais pas quel serait le(s) jet(s) pour ça, s'il y en a tout court.

Modifié par un utilisateur jeudi 28 février 2019 20:07:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Oui, je vous prie de m'excuser, mais j'ai fait une rencontre intéressante. Je loge à l'unique auberge de la ville, et je trouve étrange mes voisins de chambre. En particulier ceux qui viennent du Nidal. Ça a attisé ma curiosité mais je n'ai pas pu en apprendre beaucoup plus, si ce n'est de la région dont ils viennent. Le Nidal a l'air d'être un endroit horrible, une théocratie pire que le Chéliax des Thrunes, dominé par un dieu sadique et masochiste, et gouverné par une "Cour des Ombres" dont même en parler pourrait vous condamner aux tortures. Je... Bref, disons que je trouve ça étrange, même pour moi... »

Mais Aanara cesse de raconter cela pour se consacrer sur la tâche en cour.

« Invoquer une créature d'un autre plan ? À quoi pensez-vous ? Je n'ai guère la maîtrise magique pour lancer de telles invocations, je l'avoue, mais j'étudie cela, au moins sur le plan théorique et par quelques sorts très temporaires, depuis des décennies de longues et, je dois le dire, douloureuses, études.
Si je peux vous aider, ce serait avec plaisir. Pensez-vous à un archon, ou un ange ? À ma connaissance, il y a peu de moyen d'invoquer un extérieur : la plus facile est pour un prêtre de demander une aide direct à son dieu via un sort d'allié planaire, il y a sinon la manière un peu brute d'un magicien d'invoquer et de lier un extérieur via un sort de contrat. Il y a sinon des moyens moins orthodoxes, comme des rituels spécifiques d'invocations, ou alors l'utilisation d'un portail entre les plans pour arriver à ces fins.
Quel moyen pensez-vous utiliser ? »

Modifié par un modérateur samedi 2 mars 2019 23:50:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

14 Desnus 4716, milieu de journée - Manoir des Narikopolus
Musique - Kantaria


Alors que ses compagnons se dispersaient, entreprenant de poursuivre leurs propres buts pour faire progresser leur cause dans le peu de temps qu'il leur restait avant de devoir passer à l'action, Aanara se retira dans la bibliothèque du manoir, arborant toujours l'apparence de Faydreth.

Elle se plongea dans les ouvrages de la collection des Narikopolus. Ils étaient extrêmement intéressants, mais malheureusement pas autant qu'elle l'imaginait. Du moins, ils n'étaient peut être pas tout à fait aussi précis qu'elle l'aurait souhaité. A la recherche de noms véritables, elle fut déçue du résultat.

Cependant, sa quête d'informations ne fut pas vaine! Il y avait une quantité impressionante d'ouvrages à étudier, mais elle pu commencer à sérieusement entamer plusieurs ouvrages de diabologie et de négociation infernale. Ce qui attira le plus son attention fut un chapitre concernant les Diables Guerriers, plus spécifiquement appelés Levaloch, des machines de guerre d'une puissance considérable. Présents pour la plupart à Stygia et Avernus, les Levaloch sont plus subtils que leur apparence guerrière ne le laisse supposer. En invoquant l'un d'entre eux, il peut être prudent de leur offrir une armure ensorcelée pour s'attirer leurs bonnes grâces.

Contente d'avoir trouver quelques informations intéressantes, Aanara rédige donc un mémo sur les conseils, diagrammes et incantation qu'elle trouve pour utiliser des rituels d'invocations. Elle passera ces notes, du moins leurs doubles copiées par Sigmund, au Signifer la prochaine fois qu'elle la verra.

Après une longue journée de recherche, Aanara retournera ensuite voir les autres, pour connaître la suite des opérations et, accessoirement, savoir quoi préparer pour le lendemain.

Organisant sa soirée, Aanara envoya son dragon passer le message télépathique au daemon en survolant la ville. Elle lui demandait de le retrouver au temple où il avait été invoqué. Aanara savait qu'elle devrait faire attention, mais elle espérait que le daemon comprenne qu'il était dans son intérêt à lui de coopérer.

Le temple était lugubre, ce qui rassurait d'une manière étrange la magicienne. Elle se sentait quelque part à l'aise dans cette ambiance, surtout que le corps qu'elle habitait n'était pas celui dont elle avait l'habitude. Redevenir aussi jeune, et à la peau rose, éveillait des désirs dans la vieille samsaran qu'elle pensait avoir étouffé depuis belle lurette. Mais ce n'était pas l'heure de ressasser les années, les siècles même, perdus. Il fallait se consacrer sur le présent, et c'est le présent qui pourrait enfin lui donner ce qu'elle recherchait depuis tant d'années.

Avec "Kalcyra", elle fouilla de fond en comble le temple déchu, à la recherche d'une chose qu'elle aurait ratée, tout ceci en attendant l'arrivée du daemon, du moins comme elle l'espérait : elle avait une mission pour lui. Une mission qu'il appréciera sans doute, et une mission qui les arrangerait encore plus. Elle trépignait d'anticipation à l'idée des meurtres de masse auxquels elle pensait en attendant l'arrivée du daemon...

Aanara n'avait regardé derrière elle qu'un instant, mais c'était suffisant pour se faire surprendre par le daemon. Elle regarda d'un air fâché Sigmund qui n'avait pas réagit. Mais elle se recomposa une figure rapidement. Elle répondit en abyssal et télépathiquement au daemon, histoire de ne pas être comprise par d'éventuels indiscrets.
« En effet, je ne suis pas exactement comme mes compagnons, je le sais depuis un bon moment. On pourra y revenir plus tard.
Je vous ai demandé de venir me voir car je pense que j'ai eu une bonne idée, du genre qui pourrait nous convenir à tous les deux. La nuit est tombée sur cette ville, et les nombreux mortels qui l'habitent vont avoir besoin de sommeil. Plusieurs archons et anges défendent et patrouillent en ville, mais les rebelles que nous combattons ne savent pas encore quel danger les menace. Nous voudrions leur envoyer un message on ne peut plus clair, et je pensais que vous seriez aise de nous aider en cela, car cela vous satisferait également. Les soldats, pour la plupart humains ou demi-humains, qui forment le gros de leur troupe dorment dans des casernements dont les défenses ne prennent pas tout en compte. La magicienne que nous avons tuée ce matin cherchait un moyen à prémunir des intrusions d'extérieurs maléfiques. Elle comptait sur moi pour l'aider, et elle est désormais morte et j'en ai temporairement pris l'apparence. Les soldats sont donc sans défense contre un extérieur qui pourrait s'introduire sans se faire remarquer...
Du genre, un extérieur qui pourrait se téléporter à l'intérieur de ce bâtiment gardé, et faucher dans leur sommeil ces pauvres croisés qui ont choisi le mauvais camp.
Voilà ce que je vous propose : téléportez vous à l'intérieur des casernes au milieu de la nuit. Tuez le maximum de soldats, y compris et surtout la piétaille. Faites-le en silence, sans qu'ils se rendent compte. Au moindre signe d'alerte, rompez les rangs, repartez comme vous êtes venu. Essayez de ne pas vous faire voir pour qu'ils ne puissent identifier la menace que vous faites planer sur ces mortels destinés au trépas et au néant.
Le manoir où la magicienne demeurait pourrait vous servir de point de chute, et nous y planifierons nos prochains actes. En espérant que la Rivière des Âmes soit le plus possible chargée ce soir. Idéalement, au petit matin, ils compteront leurs morts mais aussi vivront dans la peur des prochaines nuits. La peur d'y passer comme leurs compagnons. Je ne sais pas pour vous, mais j'apprécie quand une bonne peur se répand dans l'inconscient collectif, prête à être cueillie comme il faut, par quelqu'un dont c'est la raison d'être de rendre cette peur réalité. Qu'en pensez-vous ? »

Si Aanara avait commencé à montrer des signes d'impatience, voire d'inquiétude, pendant le long silence du daemon, elle se raidit quand il lui répondit finalement. À son tour, elle garda longuement le silence, observant de ses yeux totalement noirs, sans blanc ni iris, le daemon qui lui faisait face. Sigmund/Kalyra sentit la tension monter, et il devenait de plus en plus agité et mal à l'aise. Finalement, Aanara chercha plutôt à comprendre le cheminement de pensée et les motivations du daemon en face d'elle. Il ne fallait pas faire un faux-pas. Surtout pas ici, ni maintenant.
« Je ne nie pas porter sa marque. Mais en quoi cela vous regarde daemon ? En quoi est-ce important dans ce qui se passe ici ? Et d'où connaissez vous l'Ascendant ? À ma connaissance, il s'est fait plutôt discret ces derniers éons... Si on commence à parler des Puissances que nous connaissons, nous n'avons pas fini n'est-ce pas ? Dois-je vous demander comment se porte votre Cavalier ? »

Aanara pesta. Elle tapa du pied par terre dans une de ses rares pertes de contrôle.
« Merde ! »

Tant pis, ce qui était fait était fait. Il faudrait faire avec. Aanara passa un moment à se calmer et à reprendre le contrôle d'elle-même. Elle étudia ainsi les glyphes d'invocation du cercle d'invocation de Faydreth, cherchant à voir comment elle pourrait les reproduire. Officiellement, elle enquêtait sur le rituel raté, mais autant joindre l'utile et l'agréable et tenter de percer les secrets de la magicienne dont elle avait récupéré l'apparence.
Au bout d'une petite heure, elle se décida de rentrer au manoir et reparti avec Kalcyra. Elle avait besoin d'une bonne nuit de sommeil et de méditation. Elle sentait que le lendemain ne serait pas non plus des plus simples...