Musique - Feu de camp


Leur fuite éperdue et précipitée de la forteresse les avait laissé essouflés, épuisés et inquiets, mais au moins étaient ils à peu près certains d'être en sécurité. Et le périlleux voyage vers Misarias ne faisait que commencer. Malgré tout, ils devaient bien se reposer de temps à autre, et un campement autour d'un feu de camp dans les contreforts déserts des Aspodell leur laissait au moins l'opportunité de parler sans crainte.

Ozran était en train de vérifier l'état de son épée longue quand la magicienne commença à se présenter. Certaines choses ne lui plaisaient pas mais il se tut à ce sujet. Une fois qu'elle cessa de parler, il s'avança, rangeant sa lame.

« Amusant. Allez, à mon tour. Je suis Ozran Mandrak, apprenti chevalier infernal du chevalet. Plus que cela, je suis chevalier du lion Thrune. Autrement dit, j'ai prêté allégeance à la reine et à sa famille. Les enfers, les Thrunes et les chevaliers infernaux sont tous mes maîtres à valeur égale.

Depuis que je suis un enfant, j'ai vécu parmis les chevaliers infernaux. Ils ont été ma principale famille. D'autant que je me souvienne, je n'ai aucune autre attache dans ce monde.

Mon cheval, Hurlesang, est comme vous l'avez sûrement vu, un fantôme. Il a été ma monture depuis toujours. Suite à une série d'événements que je tairai, il m'a quitté pour revenir ainsi. Il y a entre nous une symbiose si forte que nous anticipons les actes de l'autre et que nous pouvons communiquer par la pensée. Il ne peut pas trop s'éloigner de moi mais si vous avez besoin de lui, il pourra vous venir en aide.

Quand à moi, mes talents sont réduits à quelques domaines. D'abords, je sais me battre. Je suis robuste et sais tenir un morceau de métal pour taper avec. Si je suis sur Hurlesang, ces talents augmentent.

Ensuite, je suis extrêmement plus endurant que vous. Pour plusieurs raisons, je suis capable de me passer de sommeil et de nourriture pendant de longues périodes et j'en profite pour développer ma hargne en combat. Je suis fort, très endurant aux coups et insensible à la douleur. Pour une raison que j'ignore, le froid même surnaturel ne me dérange pas du tout donc si vous voulez en user en combat, vous pouvez m'inclure sans danger.

Et enfin, je sais me servir de ma langue quand il faut. Mais encore plus, je suis béni par une aura capable de faire naître la peur chez les autres. Je sais la contenir un peu bien que les animaux normaux parviennent quand même à la sentir et me craignent. Mais au besoin, je sais la relâcher brutalement, ce qui peut aller jusqu'à figer de peur mes adversaires comme je l'ai fait à la chapelle. Je sais également retourner son fonctionnement et la chasser du coeur.

Ah et une dernière chose, j'ai fait voeu de ne jamais ôter en présence d'un autre mon armure, symbole de ma permanente promptitude à défendre mes idéaux. Tenez le pour dit, j'ai juré de retirer la vie à celui qui verrait mon corps, par quelque méthode que ce soit.

Voilà pour moi. Des questions ? »

Il restait debout, surplombant le camps.

Modifié par un utilisateur mercredi 16 mai 2018 20:45:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ennis écouta avec attention les diverses discussions autour du feu de camp. Décidément, ses compagnons étaient étranges... Cette Aanara était vraiment trop bavarde : était-elle réellement sincère ? Il en doutait. Quand à Ozran, tout faisait penser qu'il n'était pas humain ni même un autre humanoïde ordinaire, le prêtre s'en doutait déjà depuis un moment. Était-ce un diable ? Cependant, Catheline avait l'air d'être intimement liée à Asmodée et semblait détester l'Héritière, en voilà une bonne nouvelle ! Et Abbarax restait silencieux. Ennis s'éclaircit la gorge et parla à son tour :

« Bon, c'est à moi j'imagine. Je suis... »

Il fût interrompu par Fleur-de-Lune qui se dressa, juchée sur sa tête, et l'interrompit d'une voix gracieuse et enjouée :

« Je suis Fleur-de-Lune, petite diablotine au service des Enfers ! Je suis contente de voir plein de nouvelles têtes. Ça me change de celle de mon petit Eny que je vois chaque matin. Mais non, mon chéri, je plaisante, je ne pourrais pas me passer de toi ! »

Ennis avait l'air particulièrement gêné, mais se contentait de baisser les yeux en laissant son familier parler.

« Je peux prendre la forme de plein d'animaux bien sympas, devenir invisible, contrôler l'esprit des gens, lire l'avenir, bref, je fais un peu tout. Ah oui, et moi, c'est le feu qui ne me fais rien du tout. Ben oui, en Enfer, ça crame tous les jours. Le poison aussi je m'en fiche, pas comme mon fragile petit Eny. »

Le prêtre eût l'air d'avoir un regain d'assurance, et osa reprendre la parole.

« Bon ... hum ... certes, je peux me faire empoisonner. Cependant, je résiste plutôt bien au feu, au froid et à la foudre. Les bénédictions du Prince des Ténèbres me permettent d'utiliser de la magie divine, comme vous avez pu le comprendre. Je crois pouvoir être redoutable contre les anges, azatas et autres engeances des plans du Bien. Ça nous sera fort utile, je n'en doute pas. Et mon clergé m'aime tout particulièrement parce que mon sang ... spécial ... me permet de canaliser une énergie très rare : une énergie maléfique pure qui soigne les individus comme nous et vide de leurs forces en même temps les ennemis de notre cause. Hélas, contre des adversaires relativement neutres dans ces conflits qui nous animent, cette énergie n'est pas plus efficace qu'une légère brise. Sachez aussi que j'ai une capacité très utile : je peux affaiblir les défenses naturelles de mes ennemis d'un simple contact. Si vous en en avez besoin pour utiliser un de vos propres pouvoirs contre eux, prévenez-moi.

Je suis aussi un spécialiste de l'infiltration, même si je n'ai encore guère d'expérience dans le domaine. Ça pourra sans doute nous être utile.

Sinon, mon histoire est simple : j'ai rejoint le clergé d'Asmodée et sert le cause de mon dieu avec foi. Je vous fais plutôt confiance pour tout vous avouer, car finalement vous avez tous votre rôle à jouer sur l'échiquier du Prince des Ténèbres. »

Sur ce, Fleur-de-Lune sauta sur l'épaule d'Ennis, et lui caressa la joue avec tendresse. Elle dit alors à haute voix :

« Oh, le vilain menteur ! »

Le prêtre ne pût s'empêcher de rougir de colère. Mais, à quoi pense-t-elle ?! Il fût cependant rassuré - en quelque sorte - par les mots qui suivirent.

« L'histoire d'Eny n'est pas simple du tout ! Il ne vous a même pas parlé de sa mamounette chérie : un bras armé de la fière Héritière, mais une sacrée coquine aussi, hein. Vous voyez ce que je veux dire, il suffit de regarder mon petit Eny. Comme quoi, les préceptes de Iomédaé sont bien fumeux. Heureusement que j'étais là pour faire la baby-sitter. Et regardez comme il est devenu un beau et grand tieffelin. Et nous deux, maintenant, on est un peu comme des amants, non ? Ah, si seulement j'étais plus grande... »

Ennis ne savait plus trop où se mettre : il détestait de parler de son passé, surtout avec de tels détails. Mais il savait que Fleur-de-Lune ne pouvait pas se retenir. Et puis, il avait tant confiance en elle : elle ne parlerait jamais de ce qu'il vaut mieux cacher. Il décida alors de conclure.

« Bien bien, oui, certes. Tu es surtout mon familier avant tout. Voilà voilà. Et ... euh ... et toi, Abbarax, c'est quoi ton histoire ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 17 mai 2018 16:25:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

3 Desnus 4716, avant minuit - Bains de la garnison, bastion de Misarias

La sergent les conduisit à travers les couloirs des souterrains du bastion, qui débordaient soudain d'activités alors que les soldats de la garnison ouvraient les armureries, les dépôts de munition, et que les diablotins messagers volaient en tout sens pour mettre la ville en état d'alerte.

Les bains étaient, par conséquent, déserts...mais étonnament sophistiqués. Il s'agissait d'une immense salle de pierre au centre de laquelle trônait un large bassin fumant. Plusieurs sculptures en forme de tête de Barbazu alimentaient les bains en eau chaude, grâce à un ingénieux système d'eau courante. Il en allait de même pour une rangée de robinets de fer forgé le long des murs, où se trouvaient également des serviettes simples et un peu rêche, et des seaux. Les lieux étaient envahis d'une fine brume s'élevant des eaux.

La sergent s'éclaircit la gorge et indiqua deux portes.
« Il y a deux vestiaires, de chaque côté, et des casiers en bois pour vos affaires, mais vous devriez être tranquille à cette heure. Il n'y a pas de savons, en général on utilise juste des brosses. Ca vous ira? Je resterai à la porte, et je vous préviendrai d'ici une demi-heure, pour vous laisser le temps de vous préparer. »

Quatre semblait satisfaite d’aller au bain, si bien qu’elle retira rapidement son armure et entièrement nue alla se mettre dans l’eau, se frotta rapidement avant de sortir de l’eau, sa fourrure propre. Elle semblait chercher quelque chose avant de s’installer, lovée sur une pierre chaude et humide…

Aanara parla et le visage de Catheline perdit son sourire Euhhh c’est pas moi qui ait frotté l’archbaronne dans le sens du poil ?

«  Franchement je pense que nous pourrons continuer notre rôle de messager pour les citadelles, voir même de prendre le contrôle d’une troupe devant saper le moral ennemi, de chasser tout début de rébellions par une sorte de contre-espionnage. Quoi qu’il en soi sa majesté saura que nous existons, et cela n’a pas de prix.  »

Elle observa le corps bleuté de la Samsaran «  C’est beau ta couleur, vous êtes tous bleus ? Ou ça varie en fonction de ce à quoi vous êtes prédestiné ?  »

Clairement la semi-féline ne cherchait pas à masquer quoi que ce soit, amusée souvent par la réaction masculine à sa nudité. Plusieurs fois elle cherchait du regard celui d’Ennis, voyant si le prêtre serait gêné, amusé, et toute autre réaction possible, avant de sourire à la Diablotine…
«  Il est quand même impressionnant notre chevalier en boîte de conserve, avez-vous une idée de ses vœux ou une raison pour un comportement si froid, si viril…  »

Ennis détendit tous ses muscles à l'idée de ce bain. Même s'il le cachait, cela le faisait sourire de se retrouver avec les seules femmes du groupe dans ces bains fort accueillants. Fleur-de-Lune ne partageait pas son humeur, et après avoir poussé un long soupir, elle devînt invisible. Était-elle partie bouder ? Était-elle restée pour surveiller son maître ?

Ennis observa du coin de l’œil ses compagnes d'armes se dévêtir. Bien qu'intrigué par la peau bleutée de la samsaran, c'est surtout le corps de la tieffeline qui attira son attention. Elle était à ses yeux d'une grande beauté, peut-être une sorte d'attraction primitive fiélonne si l'on peut dire. Il n'avait que peu confiance en ses talents de séducteur, étant plutôt coutumier de la tromperie et du mensonge ; aussi profita-t-il juste du moment sans avoir d'attente particulière. Il se dévêtit à son tour, avec un peu plus de pudeur. Son corps était magnifiquement étrange, couvert d'une peau imberbe rouge comme les braises qui s'éteignent à la fin d'un feu, mais le tieffelin était indéniablement beau. Des motifs étranges - spirales et mandalas visibles par de subtils variations de la couleur rouge - étaient présents un peu partout. Un pentacle inversé était tatoué au-dessus de son sein gauche, et un œil attentif pouvait apercevoir le symbole de l'Héritière en partie effacé sous ce tatouage.

Le prêtre entra lentement dans l'eau, laissant le temps à quiconque le souhaiterait de l'admirer. Il se mit à une distance respectable des deux femmes, mais choisit une bonne position pour bien pouvoir les observer. Il se laissa alors aller au jeu des dialogues - et de la séduction ? - pour briser la glace.

« Dame Aanara, je crains n'avoir fait preuve d'autant d'esprit que tu le dis. C'est à notre précieuse Catheline que nous devons cet éclat d'esprit avec l'Archbaronne. Et je ne peux qu'agréer : c'est une occasion en or qui se présente pour nous tous. Et je dois vous avouer qu'il me serait fort agréable de continuer en votre compagnie. »

Sur ce, il lança un intriguant regard complice à Catheline, en veillant à la regarder dans les yeux. Puis il se tourna vers Aanara et fronça quelque peu les sourcils.

« Cependant, Dame Aanara, si je puis me permettre, je me posais une question. Au fait, je trouve également très belle cette couleur bleue. Mais bref, je me demandais ce que pensait ta Société de tout cela. Tu travailles pour eux, non ? Ont-ils un intérêt à ce que tu continues dans cette voie avec nous ? »

Laissant un moment la question en suspens, il enchaîna sur quelque chose de très différent.

« Je suis personnellement un spécialiste de l'infiltration, et ma race n'y fait pas obstacle. Mais effectivement, ce n'est sans doute pas la tâche la plus opportune pour notre groupe. Surtout avec quelqu'un comme Ozran, qui ne peut même pas quitter son armure... Oui, chère Catheline, je suis moi aussi intrigué par son comportement. Il a clairement de profonds secrets, et je ne serai pas surpris vu son comportement qu'il soit prêt à tuer pour les protéger. Aussi je ne peux que te conseiller de rester prudente avec lui. Ses secrets ont sûrement un lourd prix. »

En disant cela, il lança un profond regard à Aanara, en faisant attention à ne rien révéler de ce qu'il pensait vraiment sur le moment. Puis il plongea la tête sous l'eau pour se mouiller les cheveux, et attrapa une brosse. Il chercha du regard Fleur-de-Lune, et commença à se brosser seul, l'air un peu dépité. Il termina par un petit mot à l'attention de la tieffeline, en regardant cette fois-ci son corps sans gêne aucune.

« Dis-moi, Catheline, comment fais-tu pour entretenir une si belle et - j'imagine - douce fourrure ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 19 juillet 2018 16:33:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Blasée par les sous-entendus sexuels entre Ennis et Quatre, Aanara préféra répondre aux question qui lui étaient posées. Elle remarqua toutefois en femme appréciatrice la beauté du corps d'Ennis mais, une fois encore, les années où ça aurait pu l'intéresser étaient passées depuis bien longtemps.

« Toutes mes excuses Quatre. J'ai dû être perturbée pour donner le nom d'Ennis au lieu du vôtre. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.
Merci Ennis pour le compliment sur ma couleur de peau, mais je n'ai pu pas grand chose, comme je suppose sur votre rougeur naturelle.
Pour mes yeux, je pense l'avoir mentionné, mais c'était il y a longtemps, trois jours. Dans ces événements, c'est comme si un monde les séparait. Ma ... réincarnation a été... défectueuse. Quelque chose lors de la mort, ou un peu après, de ma précédente vie s'est mal passé. Je n'en ai aucun souvenir. C'est d'ailleurs un de mes objectifs à long terme de retrouver les traces de cette incarnation et de voir ce qu'il s'est passé. Mon hypothèse est que sa mort a été un puissant traumatisme. Son âme, notre âme en fait, a dû divaguer dans le plan astral au lieu de se réincarner aussi rapidement que possible. J'ai perdu le lien avec mes vies antérieures, mais ai gagné une certaine affinité avec les énergies de l'univers. Ce changement, d'espèce presque, peut expliquer pourquoi mes yeux n'ont pas la couleur standard des Samsarans. Tant que je n'aurais pas rencontré d'autre spécimens comme moi, ça restera une hypothèse non testée. »

À nouveau, elle ne releva pas les discussions sur Ozran, préférant répondre à une question directe.

« Si vous ne connaissez pas la Société des Éclaireurs, c'est normal que vous ne compreniez pas mon alignement. Depuis l'après Guerre Civile, la Maison Impériale a voulu contrôler la Société des Éclaireurs. La faction Chélaxienne de la Société étant un nid à crabes où les aspirations de la Société et des Thrunes fusionnaient, cherchant à faire de Golarion un reflet des Enfers si chers à la Maison Thrune. Mais depuis un incident à Ouest-Couronne, la loge de la Société, Delvehaven, fut fermée, et être un Éclaireur dans le Chéliax est devenu de plus en plus difficile. D'après un récent décret, la Société n'a pas droit d'exercer dans le Chéliax (je tiens d'ailleurs à préciser que Citadelle Dyniar n'est pas officiellement située au Chéliax, puisqu'elle est de l'autre côté de la frontière). Dans un secret tout relatif, les éclaireurs restants cherchent à regagner la confiance du reste de la Maison Thrune pour pouvoir œuvrer à découvert. C'était l'une de mes missions auprès de l'Ordre de la Griffe : montrer que la Société est utile au Chéliax et la Maison Thrune. Les objectifs de la Société au Chéliax est en adéquation presque parfaite avec les plans majeurs de la Maison Thrune, plus ou moins. Mon mentor dans la Société porte le nom de Thrune par exemple. En travaillant avec vous, pour le Chéliax, pour la Maison Thrune, je sers mes intérêts, les intérêts de mon protecteur, et les intérêts de la Société dans leur ensemble. Il faut juste que je n'oublie pas les petites lignes en bas dans chaque but. Mais c'est habituel au Chéliax, n'est-ce pas Ennis ? »

Après un moment, elle enchaîne.

« Si vous êtes un expert de l'infiltration, alors vous devez savoir vous déguiser pour cacher votre héritage. Beaucoup des membres de ma famille auraient aimé avoir une capacité semblable : il n'est pas drôle d'être un tiefling dans un monde d'humain. Quatre ? Sauriez vous vous déguiser, peut-être avec un peu d'entrainement ? Ou une aide magique peut-être. Fabriquer un chapeau de déguisement ne me prendrait pas longtemps, mais encore faudrait-il que je trouve les matériaux pour... »

Aanara fit la moue quant aux changements proposés à son rôle dans le combat.

« Je suis désolée Chevalier Ozran, mais vous avez un trop bonne opinion de mes capacités magiques. Pour affecter de manière efficace un terrain de combat aussi large avec autant de protagoniste demanderaient des sorts plus puissants que ceux que je maîtrise actuellement.
Oui, je pourrais lancer un sort pour accroître la charge possible d'Hurlesang. Le sort durerait plusieurs heures donc peut être lancé avant le déclenchement du plan.
Pour cacher des archers, mon seul sort serait une convocation de brumes immobiles qui seraient sans doute aussi suspicieuses que si les archers criaient leur présence. Mais je pourrais certainement aider Nérali à entrer dans la tour de garde et éliminer les gardes : aider une personne est en effet davantage dans mes cordes qu'une masse.
Mon sort ayant possiblement le plus grand impact dans un combat serait une toile d'araignée qui pourrait bloquer un point de passage principale, en prenant appui sur les bâtiments de part et d'autres d'une rue. Environ 6 mètres de diamètre, ça bloque même les points de passage les plus lardes. Je peux aussi faire des "trous" dans le sol, mais la surface est deux fois plus petite.
J'imagine que je pourrais trouver un moyen de voler, mais il faudrait alors que je trouve un moyen de me protéger contre les flèches... Sinon, un sort de déguisement servira tout aussi bien oui.
En toute logique, le manoir sera à nous, et une fois la tour nord tombée, je pensais y aller pour aider au mieux le combat. Avec quelques archers à nous, on devrait harceler les forces rebelles. Qu'en pensez-vous Chevalier?
Peut-être que je pourrais d'ici l'attaque trouver des sorts qui pourraient supporter votre plan. Il faudrait voir ce que je trouve pour cela. Une sphère d'invisibilité seraient très utile par exemple... Ou un sort de protection contre les flèches que je le suggérais... »

« De quoi ? Moi j'étais seulement venu pour boire des pintes! Voila que vous voulez encore parler travail ! Vous ne vous arrêtez jamais vous...

Je dois dire que je ne comprend rien à vos histoires. Moi je suis là pour donner des conseils juridiques à la vraie dirigeante de cette ville. Je préférerais que l'ennemi se rende sans combattre ce serait moins fatiguant. » dit le juge en recrachant la moitié de son verre.

Modifié par un utilisateur jeudi 4 juillet 2019 22:17:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

21 Desnus 4716 - Kantaria, Archduché de Ménador




Plusieurs jours après la victoire contre les rebelles, Aanara demande aux membres de leur petit groupe d'agents Thrune de se rassembler un soir dans la salle à manger du manoir. Elle a l'air fatiguée, avec des cernes violacées sous les yeux, signe d'un manque de sommeil certain ainsi que d'activités mentales épuisantes. Comme à son habitude, elle reste toutefois froide, impersonnelle et directe dans ses paroles. En préambule, elle demande en soupirant à son familier à l'apparence d'un bel humain de poser les tablettes qu'elle a récupérées auprès d'Aiakos sur la table.

« J'ai fini l'analyse des tablettes, pour le moment. Ça a été plus dur que je ne le pensais, car j'ignorais à l'origine qui en avait été l'auteur. L'aurais-je su que je m'y serais prise peut-être différemment, et que j'aurais aussi demandé à ce que le secret sur ces tablettes soit de mise. Par où commencer ? ... Ah. Peut-être par la raison pour laquelle je vous ai demandé de venir discuter ensemble, et uniquement nous. Ozran, vous avez mentionné votre envie de demander à l'Impératrix de rédiger votre propre charte de Chevalier Infernal, et le Cardinal Aiakos a été excellent, comme toujours, pour améliorer le projet, m'incluant par défaut dans l'organigramme dû à mes capacités spéciales.
Je ne suis pas là pour discuter les tenants et les aboutissants de cette proposition, mais pour soumettre ici une proposition de mission qui risque de faire accepter cette proposition par l'Impératrix. Rien que ça.
Que je vous explique.

Ces tablettes sont anciennes. Je n'en suis pas totalement sûre, mais si je devais leur donner une date, je dirais qu'elles datent de l'Âge de la Nuit, alors que Golarion était plongé dans les ténèbres après la Chute d'Azlant. C'est à l'origine un traité de géographie sur les conséquences de la chute de la Pierre Etoile sur, en gros, le sud de l'Avistan, incluant le Chéliax et ses voisins. Sauf que ce n'est pas qu'un traité de géographie. Elles traitent aussi des conséquences de la Chute sur les lignes telluriques et les configurations magiques et planaires dans la région. Le texte visible, rédigé dans la langue étrange nommée Alko, n'est qu'une infime proportion des informations véhiculées par les tablettes. J'en ai eu l'intuition quand je me suis intéressée à l'auteur. Je suis certaine que l'auteur est un aboleth, une de ces créatures aberrantes vivantes au fond des océans. Dotées de pouvoirs magiques et mystiques immenses, certaines rumeurs leur créditent la création du peuple Azlant et de bien d'autres monstruosités, dont les changeformes qui vivent en nombre, cachés dans Kantaria, depuis des temps immémoriaux. Tout semble lié, mais j'y reviendrai.
Bref, l'auteur est un aboleth, et probablement un puissant parmi eux, un de leurs Maîtres des Voiles peut-être. Ce sont des créatures aux pouvoirs magiques et psychiques, et l'auteur a chargé ses tablettes d'informations que seul, à priori, un autre aboleth pourrait suivre parmi les multiples dimensions des stimuli psychiques des tablettes. Ce qui écrit n'est qu'un faible pourcentage de l'information totale, qui plus est sous une forme totalement étrangère à la psyché humanoïde que nous partageons tous ici. Il m'a fallu de gros effort d'intellect et de volonté, utilisant mes capacités magiques, psychiques et ésotériques, pour parvenir à démêler le texte des impressions psychiques et pour faire les liens entre eux, chaque nœud psychique permettant de débloquer une compréhension plus complète du traité. Ce que je vais vous révéler me demandera de plus amples recherches et aussi de recroiser des sources d'informations pour confirmer ce que j'y ai appris. Mais malgré une compréhension partielle, je ne doute pas du bien fondé de mes conclusions.

Voici mes conclusions temporaires. Tout d'abord du point de vue historique, je suis certaine que ces tablettes sont la raison d'être des Ugothols en ville, et donc la raison d'être de l'inflexibilité d'Iomedae alors qu'elle défendait le Bastion contre ceux-ci. C'est non-négligeable de savoir cela, surtout pour quelqu'un qui s'intéresse d'un point de vue profane à Iomedae et à son Ascension.

Mais plus intéressant pour vous, ces tablettes contiennent les positions des endroits où les frontières entre les plans sont plus ténues, et aussi là où les lignes telluriques sont les plus puissantes, où elles se croisent. Je pense que si on récupère des informations géographiques sur le Chéliax ainsi que des rumeurs qui ont souvent un fond de vérité, on peut utiliser les connaissances de ces tablettes pour faire des découvertes intéressantes. Par exemple, il est possible qu'une porte vers les Enfers soit cachée ou inactive quelque part et que ces tablettes nous permettent de la retrouver. Imaginez l'impact que cela pourrait avoir sur la guerre contre les terroristes de la Glorieuse Réclamation dont certains parmi nous on vu leur portail vers les plans célestes. A jeu égal au niveau des conflits entre plans, la force supérieur de la Maison Thrune n'aura aucun problème à faire pencher la balance vers la victoire. Grâce à nous. Les chances sont faibles, mais l'opportunité tellement grande que nous ne pouvons l'ignorer.

Qu'en pensez-vous ? Des questions ? »

Modifié par un modérateur jeudi 5 mars 2020 21:10:56(UTC)  | Raison: Non indiquée