Restée en retrait, Mana observait l'habileté dont faisait preuve Luther pour garder la situation sous contrôle. Du coin de l’œil, elle guettait l'attitude de l'ivrogne et du prêtre, sentant que la tension pouvait rapidement devenir incontrôlable.

Je ne sais pas trop quoi faire faire à Mana, disons que je me tiens prête au cas où quelque chose arriverait subitement (en provenance de l'un d'entre eux).

Ainsi donc le père Merrin avait tranché, il fallait agir.

Adressant, en retour, à ecclésiastique, un froncement de sourcils mi-impuissant mi-agacé , le chasseur se résigna à avancer au devant des bêtes. Se faisant, de sa main gauche à mi-hauteur, il balaya l'air et direction du mur sud. Ba'cho attentif au moindre mouvement de son maître commença de se redresser avant de longer le mur désigné, puis de sauter lestement sur la première table BM à jour.

Arrivé au bout du comptoir, Luther, interpella la groupe d'encornés contrevenants.

« Ho ! »

Double action de mouvement

La serveuse regardait avec de grands yeux ce qu'il se passait hésitant entre aller se cacher et rester immobile. Elle sembla soulagée lorsque Luther se leva pour aller dompter les bêtes.
Elle répondit d'un ton évasif à Mana, observant avec attention ce qui était en train de se passer.

« Heu... non... Pas à ma connaissance...  »

Elle sembla réfléchir, ça semblait lui être difficile, puis se retourna pour dire à Mana.

« Enfin, je n'ai jamais vu des animaux défoncer les fenêtres de la sorte... Par contre, il y a déjà eu des gens qui se sont faits attaqués par des animaux.  » Elle jeta un rapide coup d'oeil à Oculo.

« Méfiez-vous... on ne sait jamais.  » Elle lança un sourire de sympathie emprunt d'inquiétude à Mana pour regarder ce qu'il se passait plus loin.

Le gamin, à l'approche de Ba'cho , se rua vers le père Merrin qui le fit passer derrière lui, se méfiant des caprins.

Luther s'approchait des béliers et de la chèvre. Ceux-ci calmèrent leurs coups qui étaient au départ franchement brutaux, comme lorsque deux mâles se battent pour une femelle. Puis, lorsque l'homme était tombé à terre, ils avaient freiné en puissance et en violence, continuant simplement à le molester comme pour lui dire de se tenir tranquille, chose que l'ivrogne faisait.
Enfin, Luther arriva et ils arrêtèrent de harceler le poivrot. Le crâne de ce dernier saignait et une flaque de sang commençait à se répandre sur le sol.

Soudain la porte s'ouvrit à la volée et ce fut un torrent de hurlements.



«  Mé kek c'te foirrr 'crénondidjiou !  »
Un homme au pantalon brun et à la chemise de lin se précipita à l'intérieur, s'arrêtant non loin de Luther.

« Mé kek vous foutez sal'té d'bestiaux ! Rev'nez là, crévindiou !  »

Il commença à donner des coups avec son bâton sur les croupes d'un des béliers pour le faire sortir avec moult renfort de cris et de jurons, levant son bâton en l'air agacé, puis frappant de plus belle.


«  Grochamp ! Vire tes bestiaux d'ma taverne ! Et ma fenêtre ! Regarde ce qu'ils ont fait à ma fenêtre !  »

Ce fut ensuite une cascade de cris de l'un et de l'autre, le premier estimant qu'il n'avait rien pu faire et que les accidents arrivaient, le second vociférant que c'était de sa responsabilité et que par conséquent il devait payer les dégâts, le premier rétorquant qu'avec la bonne marche de la taverne, il avait assez d'argent pour se payer les réparations lui-même... et ainsi de suite dans la stupéfaction totale des clients de la taverne.
Même la cuisinière, une femme fine au visage terne, sorti de son antre pour voir ce qu'il se passait.

Le bruit attira quelques badauds qui s'approchèrent, regardant par la fenêtre éclatée, se frayant un chemin parmi la dizaine de moutons qui bêlait ça et là dans la cour de l'auberge.

Modifié par un utilisateur mardi 10 septembre 2019 14:38:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

On n'est plus en mode BM, c'est normal ?


Soufflant un coup, la maraudeuse commença à ranger ses armes, restant néanmoins sur ses gardes. Elle n'aimait pas ne rien comprendre à une situation.
Faisant signe à Oculo de rester calme et en retrait, son regard allait de la serveuse au nouveau venu, cherchant à déterminer si tout danger était écarté ou non. C'était une étrange situation, mais plausible à ses yeux.

Voyant Luther se rassoie, elle entreprit de faire de même.
« Hum... On parlait... du ragoût je crois. »

Chuchottant à l'oreille de Luther :
« Regarde le prêtre. Tu penses quoi de lui ? »

L'air suspicieuse, continuant à chuchotter à Luther :
« Non, jamais vu pour ma part. Mais le gars me semble louche. Quelque chose ne tourne pas rond par ici. »

Toute cette agitation avait fini de doucher ses velléité de conquête sentimentales, Luther se senti soudainement las. Le repas terminé, il glissa sa gamelle sous la table et observa Ba'cho manger frénétiquement, puis il remercia tout le monde et prit congés.

Une fois dans sa chambrette, il se déshabilla, posa son armes sur le sol au pied de son lit et vint placer derrière la porte fermée un gobelet d'étain retourné.

Enfin le chasseur se coucha avec l'espoir de passer un nuit tranquille ...

La chambre était correcte. Les meubles légèrement usés, ayant plusieurs années, mais les draps étaient propres et il n'y avait de la poussière que dans les recoins les moins accessibles.
En tout cas, il y avait un lit. Un vrai lit. Pas un tapis de mousse, pas un sol rocailleux ou de l'herbe avec des petites bêtes qui pourraient rendre visite pendant le sommeil, non, c'était un lit... Un LIT !

Chacun s'endormit rapidement : les heures de charrette étaient désormais loin. A présent, il était agréable de savourer le soulagement de n'être plus que trois au milieu de nulle part. Même si les habitants n'étaient pas des plus chaleureux, ils n'étaient pas pour autant hostiles et il y avait une sensation de sécurité que de savoir que si quelque chose de néfaste se produisait, d'autres pourraient intervenir.
Mais le voudraient-ils ?

Les nobles de Berus n'étaient pas des plus accueillants. Les villageois ne devaient pas être pareils. Les clients de l'auberges par exemple, ils n'avaient aucune animosité envers les étrangers.
Et ce prêtre étrange, qu'avait-il de si particulier en dehors de sa calvitie et sa voix fluette... ? Qui était Sighle... ?

Laissant toutes ces questions de côté, Luther et Mana s'endormirent ainsi que leurs animaux.


Le lendemain, une pluie frappant sur le carreau réveilla Mana. Celle-ci se mit à méditer. Lorsqu'elle se releva, elle ressenti un froid un peu plus intense qu'à l'habitude, comme si le vent au dehors était soudain devenu glacial.
Jetant un regard par la fenêtre, elle fut saisie : les quelques arbres si verts, qu'elle avait vu la veille, avaient revêtus leur parure automnale. Pourtant, Mana en était persuadée, hier, les feuilles n'étaient pas oranges.

Bom .....Bom.....Bom...................BomBom...........Bom.Bom

Lorsque Mana tourna la tête vers le bruit de pas lourds qui venait de l'escalier, elle découvrit que Ba'cho, se tenait en bas des marches, chassant une puce de sa patte arrière.

Il fallut quelques secondes pour qu'apparaisse Luther, épaule glissante contre le mur et pas erratiques, irrémédiablement attiré vers le rez-de-chaussée par la gravité.

Le chasseur vînt s'asseoir à la table et ouvrit enfin les yeux. Non, Luther n'était pas du matin.

« Ouais, ouais bien, merci, non j'ai pas r'gardé dehors, faut qu'j'boive un truc ...  »



Après s'être enquis des éléments aux quels faisait référence Mana et les avoir constaté de ses propres yeux ...et bût un bon godet de .. café ?



« Ouais, on est pas venus pour rien ... on va voir s'qu'en dit Merrin ... »

Écoutant attentivement le père Merrin, mais peu enthousiaste à l’idée d’un jeûne à venir, Mana tâchait de réfléchir à ce qu’il allait être pertinent de faire, ou non.

« C’est… intéressant et intriguant. Vous êtes sûr de n’avoir besoin d’aucune protection durant votre rituel ?  »

Puis, se retournant vers Luther :
« Si on doit rassembler des infos, je pense que se séparer tout en restant relativement proches peut-être une bonne idée. De cette manière, on couvre la zone plus rapidement, c’est plus discret, et on peut quand même se venir en aide en cas de besoin. T’en penses quoi ?  »

Tandis ce qu’elle posait la question, elle réfléchissait déjà à ce qui pourrait faire office de lieu hanté. Le changement brusque de saison avait peut être un lien, il faudra qu’elle creuse là-dessus.

Ne sachant trop où se rendre, Mana se souvient de ces récoltes hors du commun qu'ils avaient aperçus la veille. Enquêter là-dessus lui semblait être un bon point de départ.

S'adressant à Luther :
« Que dirais-tu de faire un tour du côté des champs ? J'aimerais bien savoir quel est le secret de leurs cultures, et puis on sera probablement moins surveillés, si on compte interroger quelqu'un. Tu en penses quoi ? »