Le nain fronça les sourcils, puis éclata de rire. « Oh Oh ! Je perçois un certain agacement, en vous. Pour quelqu’un qui se prétend expert en ironie, je crois bien qu’il vous manque la corde “humour nain” à votre arc. » Il sourit largement à l’humain. Avant de paraître soudainement embarrassé. « Et moi, la corde de la connaissance de Sir Frédrigo... » Il se frotta la barbe. Ses doigts s’enfoncèrent avec facilité dans les poils à moitié décongelés, un effet de la chaleur intense dégagée par le feu d’enfer qui vrombissait face à lui.

Il hocha la tête, la mine conciliante. Lorsqu’il s’exprima, le ton était devenu plus sérieux. « Allons, je suis désolé d’avoir blessé votre fierté. Vous êtes un formidable barde. Vous feriez un bon fossoyeur aussi : vous pourriez nous enterrer avec vos mots aussi sûrement qu’avec cette pelle. Vous tissez des phrases tellement incisives, me voilà rhabillé pour l’hiver, comme on dit ! » Et de rire de bon cœur à nouveau.

« En tout cas, sachez que j’ai déjà une pelle, si vous cassez la vôtre. Également, ma vie est bien plus surprenante et amusante, depuis que je vous ai rencontré, qu’Abadar vous bénisse. Enfin, si nos temples ne sont pas toujours près des tavernes, c’est simplement que leur agitation nuit à la sérénité exigée pour les prières. Elle est incompatible avec les pratiques religieuses abadarites. Mais nous encourageons totalement leur commerce. Ne sont-elles pas un formidable refuge et de partage, lors des voyages ? Nous ne dédaignons pas non plus utiliser leurs services. Du reste, il me semble que lever le coude m’a mieux réussi qu’à vous, il n’y pas si longtemps que cela... » Il leva la tête vers son compagnon, l’air faussement innocent. L’amusement pétillait clairement derrière ses pupilles, cette fois.

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Florentia assistait à la passe d'arme verbale entre ses deux compagnons, ils avaient complètement délaissé leur nouveau guide et la question de ce dernier restait en suspens.
Elle secoua la tête en soupirant puis répondit au guide.

«  Nous sommes arrivées il y a quelques jours, dans notre quête du pilier du ciel nous avons débarqué au niveau de Kalsgard, avons passé une superbe journée en traîneau gnome pour rallier Turvik où nous avons fait la connaissance du Jarl Longthews et de sa charmante épouse. Après une soirée riche en émotion et en Drakkarys, nous avons été escorté par le Jarl et une escouade jusqu'à quelques lieu avant de tomber sur les trolls lors de notre construction d'abri. Après pour l'histoire complète, il faut demander aux "anciens". »

L'ours acquiesça les paroles du chasseur, satisfait également de l’abri pour ses compagnons, il se rapprocha pour discuter.« Oui tu as raison, il est plus raisonnable de monter la garde à plusieurs.
Pour ce qui est de l'histoire avant que nous arrivions ici, elle serait un peu longue à raconter au coin d'un feu perdu dans une étendue ou il serait plus agréable d'y être avec un soleil qui chauffe et qui ne fait pas qu'éclairer!!
Même si je ne souffre pas de ses différences de climats!!

Disons que nous pourchassons un mal extrême qui peut rompre l'équilibre! Et que j'ai vu trop de mes compagnons mourir.
C'est peut être pour cette raison, que mon verbe c'est un peu réduit au fils de ses morts!!
P't'être que Fred sera plus causant!!
Hein. Toi tu en as vu combien de nos frères tomber? Je ne me souviens même plus si tu étais avec nous lors de ce ramassage de feuilles...... »
S'il avait été humain, tous ses compagnons auraient pu voir la mélancolie qui s'était dessiné sur son visage.




CA:16 (+6 For, -4 Dex, +6 CA)

« Une ruelle de Magni… ? Arf ! Je vous en prie, épargnez-moi les détails, Sir Frédrigo ! J’ose croire qu’il vous reste quelque honneur, en effet. Quant à l’humour nain… il faut reconnaître que je ne suis peut-être pas le meilleur représentant, ayant vécu essentiellement dans les ruelles d’une cité humaine. Mais je pense que l’humour elfe est bien plus rare ! Et l’humour sylphe… tout de même, un baume de couillerie troll... » À cet instant précis, et pour la première fois, il ressemblait au nain ronchon des clichés habituels.

Le nain avait bien remarqué que Asger avait éludé sa question, un peu plus tôt. Aussi demanda-t-il à nouveau quelques détails sur la suite du parcours, avant de retourner vers le tronc pour achever la dernière fournée de bois. Foi d’Abadar, il ne restera plus rien de ces trolls, aussi vivaces soient-ils !

« Nous ne craignons plus rien, avec notre nouveau guide. N’est-ce pas, Asger ? Vous pouvez nous conduire au Pilier du Ciel, toi et Seigneur Loup, oui ? Combien de temps faut-il prévoir, l'ami ? »

En cours: Endure elements

Le nain hocha la tête, rassuré par l'assurance et le professionnalisme apparent de leur guide.

« Nous sommes dans une course contre le temps, Asger. Prendre un raccourci est tentant. Ce serait même le chemin logique à emprunter, évidemment. Mais quelle est la nature du danger, si l'on suit cette voie ? »

Il se balança d'un pied sur l'autre, visiblement mal-à-l'aise. « Et... Mer gelée ? On ne doit pas encore naviguer, des fois ? Un nain nage comme une enclume, vous savez. Ce n'est pas un terrain que j'affectionne particulièrement ! »

En cours: Endure elements

Modifié par un utilisateur samedi 1 février 2020 18:49:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

andis que Florentia révélait une facette d’elle-même beaucoup moins charmante, le grope organisait le campement. Oradin entreprit une déforestation localisée afin de débiter du bois en quantité pour alimenter la fosse à feu exterminatrice de Trolls des Glaces régénérant et de leurs molosses-trolls tout aussi difficiles à éradiquer définitivement. Il pouvait paraître étrange au passage, de voir un énorme ours polaire parler et user de sa puissance physique pour aider le nain au déplacement des troncs et lourds billots, ainsi que de voir le citadin coureur de jupons, user de la pelle et du verbe pour discourir avec le serviteur d’Abadar tout en aménageant les emplacements autour des troncs des pins-compagnons. Au final les deux abris étaient fin prêts, les tours de garde organisés et la fosse crépitait joyeusement, le tout sous l’œil pensif du Pêchou qui s’était un peu écarté et s’était accroupi sur une petite crête rocheuse en regardant le ciel nocturne, tandis que ses pensées devaient probablement errer d’étoiles en étoiles.

Pour ceux qui connaissaient L’Pêchou depuis leur enfance, comme Ferrèol, c’était une attitude normale. Très souvent L’Pêchou rêvassait ainsi à l’arrière de sa barcasse pendant les longs trajets et depuis qu’il était devenu le capitaine de la Flèche d’Argent, il n’avait pas cessé ces moment d’égarement sur la dunette arrière ou parfois à la proue ou encore accroupi sur une grande vergue. Ce fut donc ainsi qu’Asger le trouva, tandis qu’il cherchait après lui. Mais loin de le surprendre ou de le faire sursauter, sans quitter son regard des étoiles ni changer d’un iota sa posture, il lui parla en premier – « Oh l’est ben étrange, ‘fant d’putrelle, hein l’Chasseur ? Heu’l Spectre l’est dev’nu eun belle bête, ‘fan d’putrelle. L’était qu’un louv’teau aut’ fois. » – Il sauta de son perchoir avec l’agilité d’un chat pour se retrouver juste devant Asger.



Cette fois tout était prêt pour la nuit. Deux groupes devaient se former pour occuper les deux abris. Visiblement l’ours-Ferrèol resterait à l’extérieur, mais tous les autres allaient s’enfouir près des deux troncs, sauf pour les tours de garde. Dehors, la nuit tombée, la forme des sapins plus étendus en bas qu’en haut où ils formaient une pointe, permettait de voir le ciel étoilé. Le vent s’engouffrait avec violence et tourbillonnait par moment, attisant le brasier de la fosse qu’il fallait alimenter très régulièrement en bois, mais aussi soulevant la neige légère en surface, formant par là-même un nuage volatile et permanent jusqu’à près de trois pas de haut. Ceux qui restaient à l’extérieur était très vite recouverts d’une pellicule de neige qui s’épaississait de minute en minute et dont il fallait se débarrasser avec qu’elle ne durcisse et gèle. Ceux qui montaient la garde étaient suffisamment proches du brasier pour que la neige volatile fonde avant de retomber sur quoi que ce soit.

Bien à l’abri près des troncs des pins-compagnons, la température était beaucoup plus supportable, sans compter qu’ils étaient à l’abri du vent. Quelques couvertures suffisaient à faire le reste pour ne pas mourir gelé. Bien-sûr tout le monde avait beaucoup de questions à poser aux uns ou aux autres. Mais il ne fallait pas oublier qu’à l’origine, le groupe préparait son campement pour la nuit après une longue journée de marche dans un environnement difficile et sous un climat hostile, au moment où les chasseurs trolls et leurs molosses monstrueux les avaient attaqué. S’en était suivit par la suite la préparation d’un nouveau campement et le débitage de bois pour la fosse à feu. Tout ceci prenait du temps et celui-ci s’avançait dans la nuit. Une fois qu’ils avaient tout préparés, il ne leur restait plus qu’à partager un repas ensembles et à poser encore les dernières questions, avant que la fatigue ne les fasse bailler et tomber de sommeil. Demain ils allaient voyager ensembles et il y aurait sans aucun doute encore des moments pour poser des questions et y répondre… Mais pour l’heure, si le vent n’avait pas provoqué un fond sonore permanent qui s’entendait à peine dans les abris, peut-être qu’à l’extérieur, on aurait pu entendre les ronflements de certains compagnons…

Lorsque les premières lueurs du jour se reflétèrent dans la neige, la fosse à feu finissait de brûler les dernières bûches jetées par les dernières sentinelles. Une épaisse couche de braises encore incandescentes tapissait le fond de la fosse qui avait entièrement calcinée les monstres. Il faudrait peu de temps pour que les braises finissent par s’éteindre et que la neige finisse par les recouvrir, effaçant les traces de ce combat comme elle avait effacé tous les traces autour sauf celles laissées récemment par ceux qui montaient la garde. Il faisait si bon à l’intérieur des abris qu’on aurait pu être tenté d’y rester jusqu’à ce que le soleil soit à son zénith, le moment le plus chaud de la journée. Mais déjà ça s’agitait ici et là pour se préparer à partir. Un ours qui s’ébroue ici pour secouer la neige qui s’était accumulée sur lui, un petit feu de camp qu’on ravive pour faire fondre de la neige ou réchauffer un peu de nourriture, chacun se préparait à sa façon selon leurs rituels quotidiens, jusqu’à ce que tout le monde fut prêt à partir, déjà si tôt le matin alors que la fatigue était encore perceptible… Mais tel était le lourd tribut de l’aventure, il ne fallait jamais s’arrêter…

Asger se tourna vers la jeune dame, étonné, il n'avait pas l'habitude de telles largesses de la part de ses clients: « ... Euh, eh bien, merci beaucoup madame. Ça pourra effectivement me servir là où je vous mène. La dragonne s’appelle Vegsundvaag et elle est blanche comme tout ici.Est-ce que ça vous aide? » Il finit de ranger ses affaires, ajoute la potion dans son sac et donne une ration de viande séchée à Spectre qui l'attaque avidement à coup de crocs.

Modifié par un utilisateur dimanche 2 février 2020 19:45:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Oui, ça m'aide merci »

Elle remarqua qu'Asger mettait la potion dans sa poche

«  Vous pouvez boire la potion tout de suite, elle est efficace pendant toute la journée, et j'en referai une autre pour demain...
Ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun ingrédient à base de troll dedans... »

« Ah? Merci. » Asger but alors la potion et, c'est vrai que les effets étaient plutôt sympas. Faudrait pas qu'il s'y habitue quand même.....
« Est-ce que tout le monde est prêt? Ma maison n'est pas à côté et ce serait bien de partir dès maintenant. »
Il s'était déjà préparé il y a une heure, Erastil le protégeait.

l semblerait que cette fois tout le monde était prêt ou impatient de partir. Il fallait ménager son souffle dans cet environnement au climat rude polaire et au sol enneigé, glacé et bourré de pièges. La neige recouvrait d’un blanc manteau épais le sol, ce qui avait tendance à masquer les trous et les racines en surface, mais aussi d’adoucir les bosses et de masquer les petits taillis. Par ailleurs, le vent permanent soufflait toujours en rafales et tourbillonnait par endroit, comme si une force aérienne continue plongeait depuis les cieux et se livrait à une course folle entre les grands sapins, slalomant et tourbillonnant, prenant toujours plus de vitesse à chaque virage et remontait parfois pour mieux plonger ensuite. La neige volatile formait un nuage qui réduisait la visibilité tout en étant assez désagréable en s’immisçant par la moindre faille dans les protections vestimentaires des aventuriers. Elle venait alors se coller et former des amas qui devenaient ensuite des glaçons comme ce fut rapidement le cas dans la barbe pourtant bien huilée d’Oradin.

Spectre avait pris les devants, tel un chef de meute qui mène ses loups vers le prochain territoire de chasse. Asger suivait ensuite à plus d’une dizaine de pas derrière. Il n’avait pas besoin forcément de voir son Loup pour savoir où il était et quelle direction il devait prendre. L’animal lui communiquait les sentiments que son instinct lui dictaient et Asger savait très vite quel passage était plus dangereux, difficile ou sécurisé, complétant par ses propres sens et connaissances du terrain. S’il avait été seul avec Spectre, il trottinerait, mais les autres ne suivraient pas et le retour vers sa maison allait sans doute prendre plus de temps qu’il n’en avait mis à l’aller. Il vérifia donc assez souvent que ses compagnons marchaient dans ses traces et ne prenaient pas trop de retard par rapport à lui, leur indiquant parfois où ne pas mettre le pied s’ils ne voulaient pas tomber, glisser ou autre, mais toujours en forçant l’allure des plus lents au maximum afin de ne pas trop perdre de temps.

L’ours-Ferrèol n’avait aucun mal à suivre le rythme. Par ailleurs, cela lui rappelait Saxifrag, le vieil ermite qui fut son mentor que les enfants avaient été chercher au prix de milles dangers, lorsque leur village avait été détruit par les flemmes et les monstres. Ce fut le premier adulte que ceux qui devinrent ensuite les héros de Khelgür avaient réussi à convaincre de leur venir en aide. Le vieux ronchon plus proche de la nature et des animaux que des hommes leur avait imposé un rythme effréné voire d’enfer, au grand dam du jeune garçon qu’il était avec un embonpoint avéré et peu habitué à autant d’endurance. Ce devait être un truc de rôdeur de toujours vouloir courir quand ils se déplaçaient et cela ne put que rappeler des souvenirs au druide. Pour ses compagnons, chacun ses contraintes et ses difficultés. Oradin avait le pas plus court mais d’une régularité impeccable, mesurant toujours le même effort, n’allant jamais plus vite mais surtout plus lentement, ce qui au final en faisait un voyageur infatigable.

Il leur fallut un peu moins de la demi-journée pour atteindre la cabane isolée du chasseur et impossible de dire s’il était possible de refaire le trajet dans quelques temps, lorsque leurs traces auront été effacées dans la neige. De toute évidence, un chantier était en cours. Un travail sur du bois avait laissé des copeaux et des morceaux découpés autour de deux étranges traineaux ou petites barcasses suivant comment on voulait les interpréter. Ce pouvait être des traineaux étant donné les patins de chaque côté conçus pour glisser sur la neige ou la glace, mais avec en guise de plateforme la coque à fond plat d’une petite barque de pêche. Ou alors ce pouvait être une petite barque de pêche affublée de patins… Ce fut une évidence pour Ferrèol et Frédrigo : ces deux barcasses ressemblaient beaucoup à celle du Pêchou avant qu’il ne la transforme en petit voilier qui était venu se briser sur les récifs des naufrageurs d’Urgathoa. Il y avait la coque, un safran et visiblement un petit mat était en place d’être mis en place, devant accueillir une petite voile qui n’était pas encore présente.

Puis le regard se posait derrière sur un petit chalet de chasse semi enterrée dans les congères qui atteignaient le toit. Il s’agissait d’une construction simple de rondins avec une toiture traditionnelle ulfe : une solide charpente en bois, de la volige, des tuiles en bois, le tout recouvert de mousse qui formait un tapis épais naturel et limitait les déperditions de chaleur. Le toit débordait sur les côtés et derrière pour former des appentis. Les congères formaient des murs de glace autour transformant les appentis normalement ouverts en simple couloirs. Asger y avait entassé et bien rangé, une bonne quantité de bois fendu qui devait sans doute suffire à alimenter sa fosse à feu pour tout l’hiver. Régulièrement, il devait dégager le passage vers la porte d’entrée afin que la neige ne finisse pas par entièrement ensevelir la bâtisse. Tandis que le groupe observait le refuge de leur guide et que ce dernier allait vérifier s’il n’y avait pas eu de visiteur inopportun, L’Pêchou se dirigea instinctivement vers les deux traineaux-barques en se frottant les mains l’une contre l’autre pour les dégourdir – « Ho l’est du bon ouvrage heu l’ Chasseur. Ho l’a pas pour long à finir ça. J’m’en occupe. Où sont les toiles ? »