Céleste inspira profondément, soulagée que ses blessures soient guéries. Elle secoua la tête, essayant de reprendre sa concentration sans répondre vertement à son frère...
« Dans tous les cas, ouvrir directement la porte sans précaution, c'est stupide. On ne peut pas l'ouvrir en se tenant derrière les battants? Ce serait une bonne solution, non?

J'peux ouvrir un des deux battants à distance si il faut...mais...Ren, t'as un bouclier, tu pourrais passer devant non?
En tout cas, une fois la porte ouverte, je reste en arrière...je sers à rien dans la mêlée, et j'ai déjà donné. »

Musique - Le Cheval Noir


Alors qu'ils délibéraient de la meilleure manière d'aborder la suite, et, ils l'espéraient, la fin des évènements, leurs discussions furent interrompues...avec un grincement à peine audible, les portes venaient elle même de s'ouvrir de l'intérieur, révélant ce qui paraissait être la dernière pièce du complexe.

Là encore, la scène était chichement éclairée par la lumière dansantes des lanternes mauves. Une odeur, fade, de sang envahi leurs narines...ce qui les attendaient de l'autre côté de la porte était finalement ce à quoi on aurait pu s'attendre de la part d'un culte qui jusque là n'avait pas fais dans la dentelle...la salle dallée de pierre était nue de mobilier, à l'exception des lanternes, des deux colonnes effondrées, et surtout de deux autels jumeaux, apparemment le même genre de sarcophages qu'ils avaient vu un peu partout dans ce sanctuaire souterrains...

Les sarcophages en question étaient recouvert de sang, une partie encore assez frais pour goutter lentement sur le sol, formant une mare au pied des sarcophages. Le sang caillé tournait au noir. L'un des sarcophages servant d'autel était entrouvert.


Ils n'eurent pas le temps d'examiner les lieux trop en détail. Quatre silhouettes se tenaient face à eux...deux prêtresses, capuchons rabaissés, portant les mêmes masques d'ivoire que leurs coreligionnaires qu'ils avaient déjà affrontés. Elles étaient sur leurs garde, gantelets cloutés au poing.
Elles étaient loin d'être les plus intéressantes de l'assemblée, cependant. Quelques pas plus près d'eux, baissant la main après avoir ouvert les portes par magie, une femme se tenait. Elle portait une robe noire qui la couvrait à peine, mais le spectacle n'était pas pour autant attirant...En dépit de ses traits harmonieux, elle était sévèrement émaciée, les côtes clairement visibles sous la soie noire. Malgré son apparence et ses articulations saillantes, elle souriait. A ses côtés se tenait une silhouette impressionantes, assez grande pour effleurer le plafond, celle d'un humanoide à la peau noire d'encre, à tête de chacal...lui aussi était d'une maigreur affligeante, qui l'aurait fait paraître frêle sans sa remarquable ressemblance avec un prédateur affamé. Son aspect à demi-translucide et son expression menaçante n'incitaient pas à le prendre à la légère.
La femme leur adressa la parole d'une voix qu'on ne pouvait que dérire comme mielleuse.
« Ah...vous voici...voici les curieux qui ont décidé de mettre en pièce mes fidèles...dites moi...seriez vous par hasard disposés à cesser cette agression pour que nous puissions parler? »

Carte - Sanctuaire Souterrain

« Bien, maintenant que nos amis les plus brutaux ont pu rappeler vos séides aux règles élémentaires de la politesse. C'est à moi que revient le plaisir d'échanger avec vous. »

Yingzi devança ses collègues et vint se planter dans les yeux de la prêtresse. Son regard vert acéré était l'une des seules choses qui sortait de la capuche ombrageuse de l'oracle. Malgré sa petite taille, elle savait cultiver son allure mystique.

« Écoute, séide de l'étalon noir... Écoute et entends...

Je suis ce que je suis en face de la croisée des chemins... Je suis un prêtre, un marchand, un seigneur et un voleur...

Marqué par la jalousie, le prêtre goute la nature religieuse de cette cérémonie.

Marqué par gourmandise, le marchand ne pense qu'au profit et ira partout où il se trouve.

Marqué par l'orgueil, le seigneur souhaite que tout se passe sous son contrôle.

Marqué par l'avidité, le voleur est un peu tout cela à la fois, il aime l'ordre (le sien), le profit (le sien) et à des rites (les siens).

Maintenant, je te le demande, séide. Moi qui suis à la croisée des chemins, que suis-je ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 16 février 2020 10:34:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

En vérité, je suis l'ombre à la croisée des chemins. L'ombre ne porte nulle marque, car elle est libre.

Vous avez perdu... Il ne vous reste que le choix de succomber à mon pouvoir, dans la servitude ou dans la mort.

« Ainsi soit-il... La séide désire la marchande. Elle porte aussi aussi désormais la marque de la gourmandise et espère tirer profit de cette rencontre... »

Yingzi quitta sa voix de mystique et retira sa capuche. L'envoyée de Po Li dévoila son plus beau sourire à l'adresse de la marchande.

« Je me nomme Yingzi Moshulong, je représente la très estimée compagnie d'assurance du Yamaraj. Nous sommes spécialisés dans le secteur maritime et la protection du commerce. Il se trouve que vos activités nuisent à la réputation de l'un de nos fournisseurs jusque dans les plus hautes sphères de cette ville.

Je me dis là qu'il y a un problème du fait que nos intérêts ne convergent pas. Je ne suis donc pas là pour vendre. Je suis là pour acheter. Je vais tout acheter.

Je vais vous acheter, votre bestiole et tous les renseignements sur votre organisation et ses objectifs. Le prix que je vous en offre est d'une part votre vie, et une main tendue pour développer vos activités par la suite à notre profit. Voyez cela comme une offre publique d'achat hostile. Votre créature sera livrée pour apaiser les autorités et votre culte survivra. Ainsi nous parviendrons au meilleur compromis des intérêts de tous. » proposa Yingzi d'une voix calme avant de remettre sa capuche, prête à tous les dénouements.

« Vous êtes désormais à la croisée des chemins. Et avez choisie la voie de la marchande. Vous saviez pourtant qu'elle était gourmande.

Maintenant, je te le demande, séide. Quel sera ton destin ? »

Jet de diplomatie obtenu :20+10 = 30.

Modifié par un utilisateur dimanche 16 février 2020 20:07:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Le Cheval Noir




La cultiste s'approcha de Yingzi, penchant sa haute taille pour complètement dominer la petite gnome.
« Tiens donc...et c'est parce que c'est la même chose que vous décidez de discuter plutôt que de mener l'assaut directement...? Enfin...très bien, nous avons un accord! »

Elle siffla, et la monstruosité efflanquée à tête de chacal s'approcha, calme, bien que son allure soit toujours inquiétante, et posa un genou à terre près de Yingzi. La cultiste poursuivit.
« Il vous suivra où vous aurez besoin qu'il vous suive. Cela vous suffira-t-il, comme preuve? En ce qui concerne mon organisation, c'est assez simple. Nous vénérons l'Etalon Noir, seigneur des longs hivers, héraut des survivants, et nous appelons sa bénédiction pour nous aider à surmonter les famines à venir. Vous l'ignorez peut être, mais Goka est une cité en perpétuelle lutte au bord du gouffre...qui pourrait sombrer à n'importe quel instant. Par nos sacrifices et notre bénédiction, nous pouvons rendre ce grain que nous avons rassemblé impérissable et incroyablement nourrissant...ainsi, la cité ne mourra pas de faim lorsque la prochaine famine frappera. J'imagine qu'il ne faut pas grand chose pour qu'une marchande telle que vous réalise les opportunités que du grain éternel pourrait fournir.
D'où ma question sur l'étendue de vos activités. »

Elle se tourna ensuite vers Rana.
« L'Etalon Noir est un seigneur complexe et capricieux, mais pour ceux qui savent lui rendre hommage et suivre ses préceptes, il fournit protection, aide dans les moments les plus désespérés, et vengeance sanglante contre ses ennemis. »

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Rana regardait éberluée la cultiste qui leur faisait face... elle n'était quand même pas en train de dire que les rites sanglants, leurs animosités manifestes ainsi que la monstruosité... pour le moins... suspecte étaient pour la survie et le bien-être des pauvres petits habitants qui manquaient de nourritures. Franchement cela semblait vraiment trop gros et profondément antinomique avec ses propres convictions.



elle nous prend pour des cons, eh ben je ne vais pas me gêner...

« Ah, intéressant concept, j'admets que cela me surprends. Et l’assassinat de servante par des daemons permet aussi de nourrir les pauvres ères en cas de famine, c'est cela? »

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Musique - Le Cheval Noir



La prêtresse haussa un sourcil, son expression confiante remplacée par un masque de mépris.
« Vous n'avez jamais vécu la famine, pas vrai...? Lors de la dernière grande famine de Goka, en 4698, j'ai vu des gens se battre pour manger des squelettes de rats et les cadavres de leur voisin. Si vous pensez véritablement qu'il y a dans cette ville assez de prêtres pour alimenter tout le monde...savez vous combien d'habitant compte Goka? Sept millions. »

Certes, il n'est pas difficile de rendre de nouveau comestible du riz moisi. Mais il est tout de même consommé rapidement. Trop rapidement. Nous essayons de créer ici des réserves éternelles.

La question concernant le daemon la pris au dépourvu, cependant.
« Je...crains que certains de ces rituels soient relativement instables. Cette créature n'était pas censée se trouver là. Je suis heureuse d'apprendre que vous avez pu l'arrêter, cependant. »

En revanche, quand elle se tourna vers Kira, elle souriait.
« Appréhender ces préceptes est un chemin long et ardu, mais si vous le souhaitez, je pourrais vous guider dans cette voie. Il vous suffit d'un mot. »

Rana