Les aventurières partent donc au pas de courses, mais Chrysopélée, entre son harnois d'adamantium et le corps de Laeticia, est bien ralentie... Cela dit, au bout de quelques mètres déjà, les cailloux cessent de pleuvoir, et les agresseurs ne semblent pas vouloir continuer leur harcèlement.

Une quinzaine de minutes plus tard donc, les aventurières arrivent au temple de Sarenrae, en plein de coeur de la nuit. Le temple est fermé, la lourde double porte de bois renforcée de montants en bronze reflétant la lumière de deux braseros barre la route des aventurières.

Modifié par un utilisateur samedi 14 mars 2020 12:43:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

En courant, Alyssa grommelle encore et encore dans son coin. Arrivée au temple de Sarenrae, essouflée et franchement épuisée par sans doute l'une des journées les plus longues de sa vie, elle prends le temps de s'installer sur un muret de pierre ou une caisse quelconque traînant sur le côté pour reprendre sa respiration. J'en ai marre de courir partout dans cette ville!! Je veux recommencer à jouer de la musique et glandouiller dans un lit avec ma copine. En voyant Chrysopélée, portant toujours Laeticia sur son dos, la Tieffeline s'administre deux grandes claques sur chacune de ses joues, ce qui fait tinter quelque peu ses piercings tout en l'inondant d'adrénaline. Elle rejoint ensuite Owen. « Ouvrez-nous, s'il vous plaît, c'est une question de vie ou de mort! »

Owen se masse les sinus face à cet énième obstacle de la journée. Bordel de merde, y'a jamais rien qui va hein. JAMAIS. Elle souffle un bon coup. « Ecoutez, si vous ne pouvez pas la soigner, on peut pas vous forcer, mais j'peux vous payer pour une potion ou deux, s'il vous plaît. »

Owen incline le buste bien bas. « Merci infiniment. » Quand tout le monde est entré dans le temple et que la Garde l'interpelle, elle lui donne sans broncher les cent pièces d'or demandées. J'espère qu'ils vont prendre soin de Laeticia. Il faut que l'une de nous reste ici pour s'assurer qu'aucune personne ne vienne l'importuner, ou pire.

Alyssa, qui avait suivi de près Owen sans mot dire, s'illumine aux mots de la prêtresse. Bon sang.. Une bonne âme.. Merci, merci Desna et Sarenrae de nous envoyer cette bonne âme.. Je commençais à dangereusement vaciller. La demi-fiellonne sort tout doucement de sa bourse une dizaine de pièces de platine puis se tourne vers Pirita. « Je crois que tu es la seule qui ne soit pas complètement à sec, Pirita. Est-ce que tu veux bien combler le reste? Je veillerai personnellement à te rembourser. » Puis la Tieffeline se tourne vers la servante de Sarenrae et lui dit, avec un petit sourire en coin, mi-chemin entre l'épuisement et le visage rassuré de celle qui vient de traverser huit fois l'enfer et qui en sort enfin : « Je vous en prie, quel est ce service, nous ferons de notre mieux pour vous le rendre. »

Les nerfs de Pirita commencent à être un peu usés. Elle est habituée à la misère, mais voir en si peu de temps autant de morts, survivre de justesse à un empoisonnement, découvrir Laeticia complètement brisée et son tortionnaire qui discute tranquillement de son sort comme un poissonnier négociant sa marchandise, se faire lapider au milieu de la rue, pour finalement se retrouver au milieu de ce mouroir rempli de gens en souffrances dont les soins sont compliqués par la crise en cours, ça commence à faire beaucoup.
Elle lance un regard hébété à Alyssa lorsqu'elle lui adresse la parole, puis ses yeux s'illuminent et elle s'empressent de mettre la main à la poche pour en sortir sa bourse.
« Aucun problème ! Même pas besoin de me rembourser, tout ce que vous faites vous le faites pour nous. » Elle lance un regard chagriné à la femme dont le corps n'est plus qu'une immense blessure à vif et ajoute tristement « Et elle aussi. Merde, je peux très bien y mettre les trois cent pièces d'or moi-même. Vous payez déjà un prix beaucoup trop élevé pour notre cause, toutes les trois. De toute façon, je trouverais bien assez tôt un mécène des quartiers riches pour me rembourser malgré lui tout ce que j'aurais investi. » Elle conclut cette dernière déclaration avec un demi-sourire malicieux, mais demi malgré tout.

Les larges cernes d'Alyssa ne s'arrangent pas avec le temps qui passe, en voyant que Pirita met la main a la poche, elle la remercie chaleureusement d'un sourire franc, même si douloureusement teinté d'épuisement. Elle se retourne vers la prêtresse encore une fois. Merde.. On va devoir retourner dans les beaux quartiers hein.. Comment faire? En voyant qu'elle a démasqué le groupe, elle se résigne timidement et baisse la voix. « Nous sommes des portes-paroles en tout cas.. Ecoutez, je comprendrais que ça vous dissuade de nous aider, mais notre amie n'a aucune autre chance de s'en sortir qu'entre vos murs.. Nous avons absolument besoin de votre aide, votre prix sera le nôtre. » Alyssa baisse légèrement la tête avant de déglutir douloureusement, prête à encaisser un renvoi du temple si jamais.

La prêtresse sourit mysterieusement.

« La prochaine fois que vous voulez vous faire passer pour des portes paroles, évitez l'armure d'adamantium. Ces choses là sont plutôt reconnaissables. Mais vous vous méprenez, certains dans le culte approuvent vos actions, même si nous regrettons tous les conséquences. Seule Sarenrae sait comment la ville a tenu jusqu'ici sous la férule du Consortium... Tout s'est empiré depuis l'indépendance, avant le gouvernement du Cheliax muselait les ambitions du Consortium, dans une certaine mesure, mais Orégent a pu trouver

Shaliel

dans le gouvernement de marchands actuel un interlocuteur beaucoup plus compréhensif... Pour en revenir à Shaliel, la chapelaine, il s'agit d'une demi-elfe blonde à la chevelure nattée, aux lèvres minces et aux yeux verts. J'aimerais vous aider plus, mais en dehors de vous indiquer comment trouver la chapelle, je ne vois pas ce que je peux faire. »

Alyssa baisse les yeux et sourit tristement. « Pourtant nous ne sommes que des portes-paroles. Du moins nous essayons de l'être avec plus ou moins de succès. » Elle se tourne vers Chrysopélée et observe un peu mieux son armure. C'est vrai qu'on pourrait la masquer avec un tabard. Ne serait-ce que pour éviter de s'attirer les regards des pauvres gens.. Ma chemise de mailles me gratte. « Cette Shaliel, est-ce qu'elle avait des amies dans le coin qu'on pourrait interroger? Savoir qui l'a vue en dernier par exemple? »

Modifié par un utilisateur mardi 3 mars 2020 10:18:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

La prêtresse semble réflechir, une moue dubitative sur le visage.

« Hum... je ne suis pas sure qu'elle avait beaucoup de proches parmi les gens de la rive gauche... Si la chapelle n'est pas fermée, vous y trouverez certainement ses ouailles les plus fidèles, et donc probablement les derniers à l'avoir vue. Enfin à cette heure cela me semble compromis... Je suis désolé, je ne saurais vous aider plus, je m'en remets à vos talents. »