Un jeune prêtre en tenue sacerdotale couleur ivoire sous laquelle on devinait un plastron semi-rigide en plaques de cuir, plus grand que la moyenne des humains, s'avança. La peau pâle et plutôt lumineuse, une chevelure blonde comme les blés, dense et mi-longue, ses yeux pleins d’intensité avaient une profondeur presque surnaturelle, sans compter leur couleur bleue comme le topaze. Calme, souriant, chaleureux, il portait pourtant des armes aux ornements très colorés comme le fourreau de son cimeterre avec ses surpiqûres formant des arabesques en cordelette rouge-orangée comme le feu ou jaune comme le soleil ou encore la dragonne de sa masse d’armes lourde accrochée à son ceinturon d’armes qui se serrait autour d’une large bande de tissus blanche qui lui ceignait la taille et par la même l’aube cléricale. Son accoutrement de guerre s’achevait par un écu en bois ovale sur lequel était peint le même symbole que sur son aube et qui représentait la petite statuette qu’il portait autour du cou en pendentif : une belle femme aux ailes d’ange qui se rejoignaient au-dessus de sa tête, les bras écartés, une main tenant un cimeterre, l’autre une flamme. La forme de la statuette évoquait celle d’un Ankh. Il parlait en langue commune mais avait clairement un accent chantant et coloré de ces peuples du désert...

Cimian prit la main de la jeune femme qui les avait accueillie. Son sourire et sa voix douce et chaleureuse ne masquait pas l'intensité du malheur qui venait de frapper, mais il se voulait réconfortant - « Veuillez accepter mes condoléances les plus sincères. Les mots ne peuvent pas exprimer la tristesse que vous ressentez en ce moment, votre père était un grand homme et nous étions nombreux à exprimer un profond respect pour lui. Puissent mes condoléances vous apporter un peu de réconfort et sachez que la Lumière de la Fleur de l'Aube éclairera votre route, comme elle éclaire la route de toutes personnes de bien. Si vous avez besoin de vous confier, sachez que je suis prêtre, que je peux entendre confesse et prodiguer des conseils pour vous aider à surmonter cette épreuve. »

Bien-sûr il se proposa spontanément pour porter le cercueil. Même s'il n'était pas bâti comme un Dimitar, il n'était pas frêle non plus.

Le jeune homme qui est entré dans la pièce porte une fraîche vingtaine d'années, et a une chevelure d'un châtain clair assez courant, les cheveux quelque peu ébouriffés, une démarche souple et un regard perçant, d'un bleu intense.
D'une assez grande taille, sa peau claire et son teint sont ceux d'un habitant typique de l'Ustalav.
Il est vêtu d'une armure de cuir clouté, d'une tenue pratique pour les voyages, et un morgenstern pend à son côté tandis qu'un arc long accroché à son dos dépasse de l'épaule droite.

Il s'incline et se présente :

« Mesdames, Messieurs, je vous salue.
Je m'appelle Otto Sangsür, et je suis désolé d'avoir à faire votre connaissance en d'aussi pénibles circonstances.

Madame Lorrimor, je vous adresse toutes mes condoléances.

Et si je ne comptais pas parmi les amis les plus proches de votre père, j'ai eu l'occasion de goûter, avec plaisir, l'étendue de ses connaissances et de sa curiosité, et je serais très honoré de compter parmi les porteurs du cercueil afin de mener votre père à sa dernière demeure. »

Puis Otto s'incline de nouveau.

Dimitar s'avança à son tour auprès de Kendra, semblant gêné et mal à l'aise par la situation.

« Madame, je suis Dimitar Noumayë. Un ami de votre défunt père. Je vous présente mes plus sincères condoléances... »

Il baissa la tête et continua

« Ce serait un honneur de pouvoir accompagner le professeur à son ultime demeure, si vous me le permettez »

Modifié par un modérateur dimanche 22 mars 2020 17:18:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ainsi les porteurs du cercueils s'étaient désignés. Cimian et Requiem porteraient l'avant du cercueil, Otto et Aronian porteraient eux le centre tandis que Dimitar, qui dépassait allègrement les deux mètres pour une petite centaine de kilogrammes de muscle, se tiendrait à l'arrière et en porterait l'arrière.

Tout les porteurs ont les 2 mains prises



«  Encore une fois, je vous... remercie, chacun d'entre... vous » sanglot étouffé « Mon père m'a parlé de vous récemment, avant son...  »Nouvelle crise de larme

L' homme qui s'était présenté comme Vashian Heartmount s'avança et passa son bras autour des épaules de Kendra, lui tapotant le dos pour la réconforter. Puis lui remonta la capuche de sa cape sur la tête.


« Kendra, pardonnez moi de vous pressez, mais il faut y aller. Et c'est vous en tant que parente la plus proche qui devez mener la procession... »

La jeune femme hocha la tête.

«  Oui vous avez raison, allons-y »

C'est ainsi que démarra le cortège funéraire, dans un silence total, mené par Kendra suivit du cercueil puis des autres. on remarque qu'il n'y a que peu de personnes ayant fait le déplacement jusqu'au cimetière.
Le cortège remonta sur plusieurs dizaines de mètres, n'était audible que le bruit de sucions des bottes dans la boue et quelques gouttes tombant de-ci de-là.

Puis une légère rumeur se fit entendre, avant que le cortège ne rencontre une foule constituée d'une quinzaines de villageois. La plupart semblent être des pêcheurs et autre manouvriers vêtu de leurs habits de travail et ayant à la main les outils associés. Au milieu d'eux, un homme plus âgé, sec, une attitude d'ancien militaire, relève la tête et s'adresse à la fille du professeur.


« C'bon, C’t'assez loin. On a parlé et on veut pas qu’Lorrimor soit enterré dans les landes du R'pos. V'pouvez l'mener en amont ou dans l'bois pour l'ens'velir là-bas s'vous v'lez, mais not' sol est trop bien pour lui ! »

Kendra est prompte à répliquer, son chagrin virant rapidement à la colère

« De quoi parlez-vous ?  », crie-t-elle. « J’ai tout organisé avec le père Grimburrow. Il nous attend ! La tombe a déjà été… »

« Tu ne comprends pas, femme. On ne veut pas d’un nécromant enterré au même endroit que nos parents. Je te conseille de partir tant que tu le peux. Les gens sont plutôt nerveux sur ce sujet, en ce moment. »

« Nécromancie ? Est-ce que vous êtes ignares à ce point ? »

Le ton monte et les personnes dans la foule resserrent leur prise sur leur outils. De votre côté les gens se resserrent derrière vous, tremblant...

Sans quitter son poste de porteur de cercueil, Cimian réagit à son tour. Il leva la tête et regarda fixement celui qui semblait être le meneur de cette révolte populaire. D’une voix calme mais forte pour être entendue malgré le bruit ambiant il s’adressa directement à lui – « Monsieur !.. Oui vous ! C’est à vous que je parle puisque vous parlez au nom de tous ces gens derrière vous !.. Je comprends votre inquiétude purement superstitieuse dictée par la méconnaissance de la réalité. Permettez-moi d’éclairer votre lanterne, puisqu’il m’a été donné le pouvoir sacré par Sarenrae elle-même d’être Celui Qui Apporte La Lumière, celle qui révèle la réalité et la vérité ! Le Professeur était un Érudit et un chercheur. Être une personne de savoir et en quête de savoir, ne veut pas dire qu’il y a nécromancie même si ces recherches signifient parfois qu’il faut fouiller des endroits aussi désagréables que des Tombeaux. Mais je puis vous assurer que le Professeur Lorrimor combattait les morts-vivants tout aussi bien que je suis un chasseur de morts-vivants par la Flamme Sacrée de la Fleur de l’Aube et qu’il y a ici d’autres chasseurs de morts-vivants. Je sais qu’ici dans ce pays, vos croyances vont pour la Dame des Tombes qui vous promet un juste jugement après une vie de dur labeur. Je sais que Pharasma combat la mort-vivance et sachez que Sarenrae est toujours à ses cotés pour ce combat. Je sais aussi que votre pays a un lourd passé de malédictions et de Morts-Vivants, ce qui explique sans doute votre réaction quelque peu disproportionnée et irrespectueuse envers une personne qui vient de perdre sa parentèle. Soyez sans craintes, je ne permettrais pas aux morts de se relever ni ici dans votre cimetière, ni ailleurs. Alors comportez-vous en personnes civilisées et veuillez respecter la marche funèbre qui emmène un défunt vers sa dernière demeure afin que ses proches puissent faire leur deuil. Il serait malvenu, en ce moment difficile, de verser le sang. Sarenrae donne une seconde chance à ceux qui font des mauvais choix. Ne laissez pas passer cette chance ! »

Modifié par un utilisateur mardi 24 mars 2020 19:27:36(UTC)  | Raison: correction du nom du professeur

Otto s'était arrêté en même temps que les autres porteurs, frappé par la colère et la vindicte des habitants de cette communauté.


« Mesdames, Messieurs, il faut savoir raison garder !
Le professeur Lorrimor était un homme de science, un savant, un érudit.

Vous lui apposez un qualificatif qui ne correspond en rien à l'étendue de ses travaux, à la réalité de ses connaissances.

J'entends vos craintes, mais en la matière, elles sont totalement infondés, et une personne qui a dévoué sa vie à ses recherches me paraît tout aussi fondée à trouver un lieu décent de sépulture que vous tous dont le labeur est probablement plus difficile au quotidien, car vous, tout autant que lui, le méritez !

Et pour accompagner son inhumation et votre bonne fortune, j'adresserai une prière à Dame Milani, ma déesse. »

Les propos insultants du vieux soldat blessèrent La fille du défunt mais elle pu compter sur les réactions des amis de son père. Le plus prompt à réagir fut Sid qui avait l'avantage de ne pas porter le cercueil, de quelques foulés rapides, il vint se placer entre la foule et Kendra. On pouvait remarquer une grande légèreté dans sa démarche, d’ailleurs, ses pas ne produisait pas le même bruit de succion dans la boue que les autres.

Il choisit comme méthode l'offensive et autant le vieux soldat ne sembla pas spécialement touché par les menaces, autant plusieurs membres de la foule reculèrent instinctivement d'un pas.

Puis ce fut Cimian qui parla, comme tout bon représentant de Sarenrae, il prônait la discussion tant que la violence n'était pas la seule solution, et il trouva les mots, ou peux être était ce son aura de lumière, quoi qu'il en soit, encore plus d'hommes relâchèrent la pression sur leurs armes improvisés, même le vieux soldat semblait troublé...

Il fut aidé par les interventions de Requiem qui avait l'avantage de joindre le geste à la parole mais malheureusement aussi vrai que furent ses dires et ses geste, l’ordre du linceul ne parlait pas à ces pauvres bougres, et eux aussi suivaient Pharasama et c'est bien pour cela qu'il ne voulaient pas d'un nécromant dans le cimetière où résidaient leurs proches.
Finalement, l'adepte de Milani vint parler et finir d'apaiser tout ce monde, il avait réussi à leur faire prendre conscience que eux aussi pourraient être dans ce cercueil et se retrouver interdit d'accès à leur dernière demeure.
Après tout, personne n'avait de preuve que le professeur Lorrimor était vraiment un nécromant.

Alors que la foule reculait pitoyablement, un des hommes parla au vieux soldat
«  Gibs, est ce que t'es sûr... nous on l'est pas... En plus ils sont bien équipés et il rigolent pas... »
avant de se disperser avec le reste de la foule.
Le vieux soldat Gibs se retrouvait seul.


«  Ok j'vous laisse passer, mais si y'a un truc louch', j'vous préviens qu'ça finira mal. »

Puis il partit à son tour.

Kendra se calme à son tour et se tourne vers vous


« Je vous remercie d'être intervenus et d'avoir calmé la situation. Mon père n'aurait certainement pas apprécié que son enterrement ait lieu dans un bain de sang. »

Requiem soupira en son fort intérieur, il était soulagé de ne pas avoir dû sortir ses armes contre de pauvres bougres. Il avait jurer de les protéger du Mal et non pas de leur faire entendre raison par le fil de sa lame. Il resserra sa prise sur le cercueil de son ami, dans quel pétrin s'est-il fourré?

Aronian n'avait pas réagit à la foule, gardant son calme et pensant au professeur:
Quel pays, ne pas respecter les morts en perturbant une cérémonie, cette défiance envers la connaissance et la peur de inconnu est décidément partout, j’espère que l’âme du professeur n'en sera pas offensée, reposez en paix..

Sid n'avait, bien entendu, pas l'intention d'écorcher de pauvres villageois, mais il savait qu'une réaction prompt et agressive pouvait souvent faire retomber une tension naissante ou un excès de confiance tel que celui de Gibs.

Cette fois, c'était surtout l'affront fait à Kendra Lorrimor qui l'avait fait réagir. Et pour cela, il n'aurait pas hésiter à mettre un bon coup de matraque sur le crane chauve du vieux Gibs. Mais de là à sortir Aiguille Ecarlate de son fourreau, il y avait une marge...

Il se redressa dans une position moins menaçante et éloigna sa main de sa ceinture, laissant le vieux Gibs s'éloigner, sans prononcer un mot. Il se tourna ensuite vers Requiem, Otto et Cimian pour leur signifier qu'il se rangeait a leur décision et ne ferait pas plus de vague. Puis il regagna le cortège tranquillement, s'inclinant au passage devant Kendra, sans oublier de gratifier Dimitar d'un petit clin d'oeil complice.

Modifié par un utilisateur vendredi 3 avril 2020 00:19:58(UTC)  | Raison: Non indiquée