Musique - Son Infernale Majestrix


L'impératrice écouta au départ les réponses de ses sujets avec une patience teintée d'amusement, mais l'échange de piques entre Symphonie et Aiakos sembla venir à bout d'une patience apparemment très fine. Son regard bleu glace flamboya un instant d'une lueur blanche, et Symphonie se trouva immédiatement téléportée de l'endroit où elle s'était posée sur la table droit vers le sol entre l'impératrice et Aiakos, dans un amas de plumes ébouriffées. La démonstration de magie de l'impératrice cessa aussi vite qu'elle avait commencé.
« Symphonie...soyons clair...j'ai toujours apprécié ta vision rafraichissante des choses et ta franchise, et je doute que cela change. Mais si je te laisse t'amuser à ta guise avec les parasites qui envahissent pas cour, n'oublie jamais que les membres de ce groupe sont des agents qui ont ma confiance. »

Elle claqua des doigts, et souleva sans peine la strix pesant deux fois son poids, amenant son visage à un pouce du sien.
« Tâche de faire preuve de respect envers ceux qui ont démontré leur talent et leur loyauté envers l'empire. »

Elle reposa ensuite Symphonie, lui lissant distraitement les plumes.
« Tu sais, c'est aussi parce que je sais que tu ne peux pas tout apprendre ici, au sein du palais, que je t'envoie à l'extérieur. Reste ouverte d'esprit, c'est ainsi que tu pourras réaliser tout le potentiel que j'ai vu en toi... »

Laissant de côté la strix, elle reporta son attention sur Aiakos, et dans une moindre mesure Ozran, Quatre, Nérali et Aanara.
« Symphonie est peut être abrasive, mais c'est une de ses qualités, et surtout ne sous-estimez pas ses talents. Je sais qu'elle vous sera utile. Ne la prenez pas à la légère, je vous prie. »

Elle se tourna ensuite vers Ozran.
« Ser Mandrake, je reconnais bien dans votre intervention la volonté d'un Chevalier Infernal de dévouer ses actions à l'Ordre. J'apprécie cette tentative...je vous serais gré de ne pas interpréter mes pensées, cependant. Comme l'a dit Ozran, Symphonie, c'est en agissant ensembles que vous servirez l'Empire au mieux. Je gage que je n'ai pas besoin d'en expliquer les implications. »

Alors que les dernières traces de magie se dissipaient elle reprit.
« Revenons en à nos moutons. Je ne doute aucunement de votre loyauté, Carnifex Cardinal Aiakos, ni de celle de votre illustre lignée, sinon croyez bien que j'aurais déjà pris des mesures. Je considère cette arrangement auquel je suis parvenue avec votre oncle comme une manière de prouver votre talent, en tant que futur membre de la haute noblesse. Bien que l'Archipaïen ait des hérities, vous faites partie d'une des familles les plus influentes de l'Empire. Prouvez moi que vous êtes à la hauteur de ce fier héritage!

Dans l'immédiat, il se trouve que la ville des Bassins-Larmoyants vient de perdre son maire...et du même coup l'actuel tenant du titre de cette Baronnie. Poursuivez dans cette voie au service de l'Empire, et la place est à vous. Je suis certain que votre oncle approuverait d'une présence de votre famille dans le comté de Couronne d'Ouest. »

Elle parcouru l'assemblée du regard pour s'assurer que ses paroles avaient porté.
« J'allais développer, mais Aanara, vous semblez avoir vos propres idées. Quelles sont ces "suggestions" auxquelles vous songiez? »

Pour info, Bassins Larmoyants c'est Westpool, sur le cour du fleuve Adivian entre Egorian et Couronne d'Ouest.

Modifié par un utilisateur dimanche 29 mars 2020 21:37:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

La strix resta immobile pendant que la situation dégénérait, mais il fallait que peut être à un moment... Celle-ci dégénère. Elle ne comprenais pas trop les critiques à son encontre. Ou plutôt, son égo surdimensionné arrivait difficilement à comprendre ce concept là.

Mais j'ai été comme d'habitude, que se passe-t-il? Que me demandent-ils? ... Qu'est ce qu'ils me veulent? Je ne comprend pas.... Je n'ai pas été gentille? Je n'ai pas été utile? Ils ... ne m'apprécient pas? C'est pas comme ça qu'on fait des compliments? ... D'habitude je n'adresse même pas la paroles aux autres, pourquoi ils n'apprécient pas ce cadeau que je leur fait?!

Même si elle n'en montra rien, Symphonie en fut particulièrement blessée et se cacha mieux sous ses plumes. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'on lui demandait. Elle était l'oiseau violent et sadique de d'habitude, l'oiseau joueur et acide, et pour une fois elle voulait vraiment... Essayer de les aider dans leurs discours. Essayer de... De paraître... Eh bien comme ces sous races d'humains normaux. Vous savez quand ils se sert la main, qu'ils se disent bonjour, et qu'ils se racontent la journée.

Lorsque Symphonie se retrouva soudainement le sol, elle s'apprêta à grogner et hurler à la mort. Mais se découvrant à quelques mètres de Sa Maîtresse, elle ne fit aucun bruit. Depuis toute jeune, la strix n'avait jamais grogné contre elle. Et ce n'était pas faute de grogner tout le temps sur les autres. Elle se releva à peine. C'était une bien douce punition, pour elle habituée au fouet des esclaves créés par les elfes noirs.



Mais les punitions de L'Imperatrix étaient les pires. Et l'utilisation de la magie les rendaient encore pires. Comme un chat envers qui on avait constaté la bêtise, Symphonie tenta de ronronner pour amadouer sa Maîtresse. << Krouuu? ... >> Mais elle se résigna bien vite quand elle constata que Sa Maîtresse n'était ni amusée... ni plaisantine.

La strix haïssait la magie. Dans les mains de la plus grande des reines, celle ci était une arme redoudable. Par réflexe, elle essaya de se recroqueviller et de fermer les yeux. Peine perdue, elle se pris véritablement une bonne "engueulade". Symphonie ne comprenait guère par la violence, et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Mais elle était véritablement déroutée par la douceur.



Lorsqu'elle sentit une douce caresse sur ses plumes et le sol sous ses pieds, elle s'arrêta de frissonner. Rouvrant les yeux, elle vit et sentit une douce main blanche sur son plumage noir. Et c'était sans nul doute une meilleure sensation que d'assassiner au moins dix archons en même temps. Le cocktail explosif finit de perdre ses moyens à Symphonie qui sentit une tristesse infinie la prendre au bras le corps. Sa voix un peu aïgue et branlante peinait à sortir de sa bouche.

<< Il y a eu méprise je voulais juste... Je voulais juste... Être... Sympathique. Mes tentatives ne marchent pas... Je suis peut être cassée, je devrais peut être aller voir ma tutrice... >>

Derrière ses "tentatives d'amitié", ses sarcasmes horribles, ses menaces et son caractère de cochon, Symphonie avait vraiment envie de s'intégrer au groupe et faire plaisir à Sa Maîtresse. Mais toutes ces années à faire joujou avec son prochain, avait sans nul doute rendue sa rééducation évidente. A ce me moment, elle en voulu beaucoup à Sa Maîtresse de l'avoir envoyé dans une mission à problèmes. Rester ouverte... Pourquoi est que Ma Maîtresse ne m'a donné d'autres conseils? Pourquoi est-ce qu'elle me laisse me débrouiller toute seule? Pourquoi est-ce qu'elle me demande des choses difficiles? ...

Je voulais juste aider Dame Aanara...

Si les colères de l'Imperatrix étaient fines et manipulatrices, celles de Symphonie étaient sourdes et boudeuses. Elle alla donc "ramper" comme un félin sous la table, de très mauvaise humeur. Sans nul doute serait-elle plus ouverte à la conversation après quelques minutes à essayer de faire semblant de gratouiller les pieds de la table, pour se venger. Elle savait très bien qu'elle n'avait pas le droit de gratter les meubles, et ses griffes brassèrent l'air devant l'ébène lustré.

Krrrr... Ils me remercieront d'avoir détourné l'attention! Humains ingrats. Ils me prennent pour un chat?! Je pisserai dans leurs affaires une fois qu'ils auront le dos tourné!

Symphonie boude sous la table.

Modifié par un utilisateur lundi 30 mars 2020 09:30:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ozran courba encore plus l'échine face à la critique.

Quand Aanara en vient à parler de l'idée d'Ordre et eut fini la présentation, Ozran profita qu'elle reprenne son souffle pour sortir la plaque de métal que lui avait confié la Signifer à Kantaria.

« Votre Altesse. J'ai choisis d'apprendre auprès des Infernaux car à cette époque, votre dominance n'avait pas d'égal et c'étais là, la meilleure façon pour moi de vous servir que de faire valoir vos édits. Mais maintenant que certains bafoue votre nom et pouvoir, je veux me rendre utile à votre cause. Je ne vis que pour faire briller votre nom, accordez à votre serviteur le pouvoir de vous servir directement plutôt que par l'intermédiaire d'une faction aux intérêts seulement convergents.

Les cercles en sont désormais témoins, j''ai l'expertise pour faire valoir la Loi mais c'est VOTRE loi que je veux faire valoir. Pas celle du Chéliax ou de son dirigent mais celle d'Abrogail Thrune, seconde du nom et légitime dominatrice des terres, biens et esprits du Chéliax. »

Il invita alors Aanara à continuer, un geste d'excuse en sa direction pour lui avoir coupé la parole.

Aanara est contente qu'Abrogail soit intéressée par sa découverte. Sachant, ou pensant, que la reine a eu une formation en magie théorique car elle est une lanceuse de sorts reconnue, Aanara répond aux questions précises de celle-ci.

« Je pense, mais ça demandera à être confirmée, que ces tablettes sont la raison de l'attaque des Ugothols sur Kantaria à l'époque d'Iomedae, et que la future déesse défendait celles-ci, peut-être sans le savoir. Mais c'est une anecdote historique. Pour confirmer mes conclusions, j'aurais besoin de plus de temps pour croiser diverses sources d'informations:

• Les tablettes ont peut-être 6000 ans, et même si elles étaient parfaitement précises à ce temps-là, les dérives en flux thaumaturgiques sur la plan matériel et les flux ésotériques dans le plan astral ont pu faire dévier les lignes telluriques. Il faudrait que je consulte des ouvrages en ésotérico-topologie pour vérifier les alignements et calculer les dérives temporelles pour ajuster les informations présentes. Je pense que l'Université d'Egorian, ou la loge de la Société à Couronne Ouest, pourraient avoir de tels ouvrages.
  
• Il faut ensuite vérifier que les portails déjà identifiés confirment les points de rupture astrale des tablettes. Là, je pense que l'Ordre de la Porte pourrait avoir les localisations multidimensionnelles des portails connus dans le Chéliax et le sud-ouest de l'Avistan.
  
• Si en joignant les topologies et les lignes de vergence thaumaturgiques, on trouve théoriquement un point d'inflexion vers les Enfers, il faudra aller vérifier sur place. L'Ordre de la Porte, ou un expert en portail si vous en connaissez un Votre Majesté, pourrait nous indiquer comment l'identifier, l'ouvrir et, surtout, la contrôler. Je pourrais faire des recherches dans la bibliothèque de la Société, mais je doute que la loge d'Égorian est suffisamment fournie pour répondre à ces questions "d'importance". Auquel cas il faudrait que je requiers un accès à la Loge d'Absolom, ce qui serait sans doute une brèche dans vos protocoles de sécurité de l'information. Bref, je ne suis pas sûr de où je pourrais précisément trouver cette information "sensible".
  
• Beaucoup plus prosaïque serait de consulter les rumeurs, et les archives, d'apparitions de diables dans le Chéliax qui ne soient pas liées à un invocateur ou un portail connu. Si un portail dormant existe, alors les alignements fortuits devraient se produire de temps en temps, et un diable non-contrôlé pourrait se manifester de temps en temps dans la région. Pour ça, la Loge des Éclaireurs serait probablement la source d'information la plus utile, car c'est une information multivoque et qui demande à être contextualisée et recroisée.

Je pense qu'il me faudrait quelques jours, peut-être une ou deux semaines, pour accéder aux informations et recroiser celles-ci pour identifier un lieu potentiel. »

Aanara se tait, laissant Abrogail réfléchir et voir comment cette idée s'insère dans les plans qu'elle devrait avoir sur la situation actuelle.

Sans réfléchir tant c'était une évidence :
« En mon nom d'Ozran Mandrake, je porte serment de ne rien transmettre de ces informations comme le souhaite celle qui possède déjà les droits sur mon corps, mon fer, ma dévotion... »

Un doute... Qui sortit.

« Et mon âme. »

Après avoir essayé "d'assassiner" les pieds de la table méthodiquement sans pour autant y toucher, Symphonie sortit de sa cachette avec un air innocent. Faisant une superbe arabesque, elle retourna à sa place première, à genoux devant Sa Maîtresse.

Moi, prêter serment, sur mon âme? Une âme que j'ai donné à une Majestrix Bien-Aimée.

<< Une âme qui a déjà été offerte... Ne peut être vendue d'aucune manière. >>

Pour la strix, la loyauté n'avait pas besoin de grands épanchements au risque d'être suspectée. Et si effectivement Sa Majestrix Trois-Fois-Damnée avait été une diablesse, elle aurait signé un contrat sans hésiter pour des siècles des siècles. Symphonie aurait pourtant aimé que la sienne soit définitivement liée à la maison Thrune autrement que par des questions administratives, mais ses buts ultimes attendraient bien encore quelques années.

Parler en son propre nom, lui sembla quelque chose de si abstrait. En tant qu'esclave, elle n'avait même pas de signature. Une existence douce et au final, dénuée de bien des déboires mortels.

<< Je.. Enfin... Moi? Symphonie L'Oiselle, prête serment "de révêler à nulle autre âme que celles présentes ici l'existence de ces autres sources, ce que je sais à leur sujet, et de ne dévoiler que les éléments strictement nécessaires à nos recherches, sans jamais mentionner d'où je les tiens", sur mon âme donnée. >>

Mais en sous-jacent, Symphonie comptait bien aider le groupe d'une manière ou d'autre.... Ainsi que faire en sorte... selon mon rôle et mes capacités, que ces informations restent à jamais discrètes. D'une manière ou d'autre.

Modifié par un utilisateur jeudi 2 avril 2020 05:45:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les yeux de la strix se firent plus sournois, alors que son ton revenait à son propre instinct particulièrement professionnel. Protéger ce qui lui était cher, à savoir sa mission. Et même si ça lui arrachait les crocs de rebondir sur une proposition de ce satané... Ce satané... Krrrr! Heureusement qu'il se balade en jolie robe, je frappe rarement les femelles.

<< Je ne peux que plussoyer. La popularité des sauveurs de Kantaria se saura d'une manière ou d'une autre... Avec son lot de désagréments citadins pouvant perturber les recherches. Les nécroforgés, aussi beaux soient-ils, n'ont pas non plus aider à éliminer les mouches collées au miel.

Nos alliés peuvent devenir nos ennemis même sans le vouloir, et c'est ce pourquoi je propose d'être particulièrement discrets le temps de trouver ce portail; quitte à ne pas participer à la vie sociale impériale, ou tout du moins à en diminuer les fréquentations.

Par la suite, si cela est confirmé, il faudra des moyens beaucoup plus conséquents afin de protéger ces informations. Et face des races magiques avides de connaissances, il faudra sans nul doute des arcanes aussi puissantes...

Ceux qui seront les plus amènes à effectuer les recherches, se devront d'être protégés face... aux colonies de vermines cherchant le sucre. Et je ne parle pas seulement physiquement, car les poisons les plus doux de ce Palais sont créés juste avec la langue. >>

Au final, Symphonie sentait que son retour à la capitale ne serait pas de tout repos... Son travail ne faisait que commencer. Et elle était la seule à connaître dans quels couloirs il fallait aller et ne pas aller. Le poids sur ses épaules lui sembla fort lourd, pendant quelques secondes. La perfidie au sein de son regard mordoré s'envola, laissant place à un propre agacement envers elle-même : soit j'ai trop d'emploiement, soit je n'en ai pas assez... Ce Palais aura ma mort.

Modifié par un utilisateur jeudi 2 avril 2020 14:14:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'imperatrix leur donnait une nouvelle mission et les récompensaient par la même occasion. Quelle bonté.

Mais... C'était l'occasion, il fallait risquer le coup.

« Votre Majesté. Vos demandes sont des ordres. Merci pour votre générosité également. Mais puis-je réclamer une faveur supplémentaire ?

Je souhaite prolonger quelques instants cette entrevue avec vous. Mais seuls. Les questions qui me sont chères ne concernent que vous et point le reste de mon équipe. Et si je n'ai aucune autorité sur eux et que j'ignore leur présence, pouvez vous également le temps de ces questions congédier toutes créatures qui seraient invisibles ou sorts de divination ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 3 avril 2020 07:37:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aiakos se retira également à la suite d'Aanara. Esculape était agité depuis le sort de l'impératrice.

Maintenant qu'il était en ville, Aiakos allait reprendre ses mort-vivants et se rendre au Temple de Minuit pour rencontrer la Grande Haut-Prêtresse Aspexia Rugatonn. Il était de la promotion de Ludoviro Scarpo qui était son meilleur ami au séminaire. Là où Aiakos Chartagnion assumait son nom et son héritage. Son ami s'en était toujours caché pour éviter d'être associé à sa mère... Cela avait pris plusieurs années à Aiakos pour découvrir ce secret.

Aiakos avait un projet en tête. Il aurait besoin de l'aide de son vieil ami ainsi que de la mère de ce dernier... Avant de sortir, le Carnifex Cardinal appela un intendant qui attendait à l'extérieur.

« Son Infernal Majestrix me fait cadeau d'un objet des forges... Vous demanderez aux forges de me faire fabriquer un sceptre d'invocations géantes... Une version ordinaire... Pas une mineure... »

Une fois passé sa commande, le haut prêtre quitta le palais impérial et sans quitter le quartier de la Grille, il alla jusqu'au Temple de Minuit.

Modifié par un utilisateur vendredi 3 avril 2020 21:53:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Son Infernale Majestrix



L'impératrice n'accédait pas facilement aux demandes de ses subordonnés, mais celle d'Ozran semblait avoir attiré son attention. Elle considéra un instant le Chevalier avant de répondre.
Très bien, Chevalier. Nous pourrons poursuivre cet entretien en privé. Les autres, vous pouvez vous retirer. Symphonie, je te remercie pour ta diligence. Je savais que tu serais digne de ma confiance.

Sur ces paroles, l'impératrice fit signe à ses agents de se retirer, ne laissant qu'Ozran dans la salle des cartes dont la porte se referma derrière eux.


Leurs appartements, vers lesquels Symphonie les guida avec une révérence polie et une amabilité fonctionnelle, se situait dans l'aile Nord, à l'écart de la salle du trône et des parties du palais où résidaient les autres visiteurs, les nobles de passage et les courtisans. L'aile Nord était calme, ses longs couloirs de pierre noire tapissés de rouge peu fréquentés, en dehors de quelques diablotins messagers ou de serviteurs en livrée noire, s'efforçant de rester discrets et efficaces. La Tour aux Faucons n'était pas loin, et leurs cinq appartements se trouvaient dans un couloir longeant la base de celle ci, autour d'une statue qui représentait un diable et un ange engagés dans un furieux corps à corps, toute d'obsidienne luisant à la lumière solaire qui filtrait par les grandes baies vitrées donnant sur Egorian.


Une fois qu'ils eurent rangé leurs affaires, la plupart d'entre eux descendirent jusqu'aux forges impériales, qui se situaient au sein du complexe souterrain qui s'étendait sous le palais et le centre de la cité, séparé du reste des souterrains de la ville par d'épais murs et des protections surnaturelles.

Ici, les couloirs n'étaient pas de marbre, mais de granit, et en lieu et place des tableaux et des décorations, des statues et des fresques exaltant la dynastie Thrune, on trouvait de simple bas-reliefs dans des passages par ailleurs dépouillés. Ici se trouvait de vastes entrepôts et des réserves destinés à alimenter le palais en cas de siège, des armes, armures et de l'équipement destinée au corps d'armée stationné à proximité d'Egorian, et également, dans les plus profonds, des défenseurs. C'était dans un de ces entrepôts que les deux nécroforgés avaient été entreposés en attendant que leurs propriétaires repartent.

Les forges elles-mêmes étaient plus proches de la surface, les grandes cheminée remontant entre les casernes de la garde impériale. En entrant, ils furent immédiatement frappés par une vague de chaleur et l'odeur du métal brûlant. Un bon nombre de foyers s'alignaient contre un mur, chacun une forge complète avec un établi de pierre, un assortiment d'outils, de soufflets, d'enclumes et de bassins d'eau pour la trempe. Au fond de la salle des forges se trouvait des portes menant vers les laboratoires d'alchimie, et les ateliers des enchanteurs.



Sur place, ils furent accueilli par une jeune femme portant une chemise blanche et rouge, tachée de suie, et un grand tablier de cuir de très bonne facture où pendait un bon nombre d'outils.
Elle les salua en s'inclinant.
« Bienvenu aux forges impériales, je suis Blanche, intendante impériale. J'ai reçu un message avec les instructions vous concernant. Les invités de son Infernale Majestrix sont toujours les bienvenus. Que vous faut il? »

Chacun d'entre eux détailla ses commandes, et la forgeronne acquiesça.
« Très bien. Avec l'effort de guerre, les priorités sont complexes à établir, mais je peux réaliser ça d'ici la fin de la semaine. Je m'assurerai que cela vous soit libré en temps et en heure. »



Alors qu'elle repartait, Quatre lui posa quelques questions, et la remercia après un bref échange. Nérali, quand à elle, se tourna vers le reste du groupe.
« Je crois que c'est ici que nos chemins se séparent, au moins pour l'instant. Bonne chance. »

Elle s'apprêtait à partir quand Quatre la retint.
« Nérali? Tu pourrais m'accompagner un instant, avant de nous quitter? J'ai quelques idées et je voudrais ton avis... »

Sur un dernier salut de la part de la tueuse masquée, ils se séparèrent, laissant Nérali et Quatre aux forges.

Ils avaient encore presque une demi-journée devant eux, autant la mettre à profit avant d'entamer leurs recherches...

Modifié par un utilisateur mardi 7 avril 2020 21:27:12(UTC)  | Raison: Non indiquée