Musique - Printemps sur Siyin



Saba s'arrêta un instant, cherchant ses mots pour essayer d'expliquer ses hypothèses.
« C'est un peu compliqué, et pour être honnête, je n'ai pas de véritable hypothèse solide, mais apparemment, mon espèce, les gorgones, a une magie innée liée au regard, conférant la capacité de pétrifier ce sur quoi nous posons les yeux...c'est volontaire, bien sûr, et ça ne demande pas d'effort particulier. En fait, il vaut mieux être prudente pour éviter de pétrifier quelqu'un par maladresse. »

La suite des paroles de Shimizu causa un haussement de sourcil chez Saba comme chez ses serpents.
« Le moins qu'on puisse dire c'est que vous ne manquez pas d'ambition. J'irais la rencontrer quand j'en aurais l'occasion, mais pour l'instant il faut que je m'installe. Je vous reverrais au village je suppose...? »

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Saba soupira en s'asseyant sur un tabouret proche.
« Non, à moins de maîtriser une magie vraiment puissante - ce qui n'est pas mon cas, ça n'a jamais été ma tasse de thé - les effets sont irréversible. J'imagine que vous comprenez sans peine quelles difficultés cela peut entrainer. »

Elle releva les yeux, curieuse.
« Des jorogumos...non, le terme m'est inconnu...une espèce de monstre? En tout cas, je veux bien. Je logeais ici pour l'instant, mais là je vais plutôt laisser Jane remettre son intérieur en ordre. »

Elle lança à l'adresse de son amie.
« Ne t'en fais pas, je ne vais pas te laisser tout faire toute seule, je reviens dès que j'ai pu ranger mes affaires. »

Je ne sais pas trop si tu veux ajouter des choses, @Hikari, mais si oui je te laisse la main.

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Saba soupira lorsque Shimizu expliqua ce qu'étaient exactement les Jorogumos.
« Que cet endroit soit en paix et dépourvu de problème aurait été trop beau...mais bon, j'imagine que ça pourrait être pire. »

Elle adressa un clin d'oeil à Shimizu.
« Et...si elles ont huits yeux, ça leur fait quatre fois plus de chances de croiser mon regard. Je ne suis pas une combattante, ça ne veut pas dire que je suis sans défenses. Sur ce... »

Sur ces dernières paroles, l'ingénieure s'éclipsa.

Accueillant ses invités avec respect, Shimizu leur proposa à boire avant de s’affranchir du politiquement correct.
« Bien, je vous remercie d’être venus. Comme vous le savez certainement, je vais être en charge du renseignement et je vais également être menée à former une troupe de combattants allant dans ce sens. J’ai donc besoin d’en apprendre le plus possible sur le Pek Peh dans un premier temps, et cela simplement dans l’intérêt de nos concitoyens.  »

Elle marqua une pause, se leva et observa un arbre par la fenêtre, avant de revenir vers ses convives.
« Toujours dans cette même optique, il nous faut envisager le cas où le Pek Peh viendrait à ne plus être un allié. Je ne vous apprends rien, vous n’êtes pas naïfs. Vous vous doutez que le monde est rempli d’individus mal intentionnés et de personnes ambitieuses. Les nations agissent souvent à la guise de quelques privilégiés, et ceux-ci sont souvent motivés par de petites choses futiles : la fantaisie, la cupidité… ou la peur. J’ai grandi à Shokuro, et bien qu’il ne s’agisse pas de ma terre natale j’y ai notamment appris une chose : si l’on souhaite vivre en paix, il faut envisager le pire, et être prêt à y être confronté.


Bien évidemment, si nos relations avec le Pek Peh s’améliorent, il est naturel de chercher à entretenir une alliance saine avec eux. Il en va non seulement de la sécurité des nôtres mais également de notre image vis-à-vis de tous nos autres alliés. Si nous venions à aller à leur encontre sans casus belli, nous passerions à coup sûr pour un énième conquérant agressif et nous perdrions toute fiabilité auprès de nos alliés. Mais si la situation vient à s’envenimer à l’avenir, et c’est le scénario que j’aimerai envisager avec vous aujourd’hui, qu’elle qu’en soit la raison, je veux être en mesure de pouvoir frapper vite et fort, de pouvoir les mettre à terre avant même qu’ils n’aient pu s’en prendre aux nôtres. C’est pourquoi j’accorde une importance particulière à leurs défenses, leur routine de surveillance et à leur organisation sociale.


Vous avez mentionné qu’ils pourraient employer des esclaves lors de votre rapport au Conseil. Bien que ce soit une méthode qui m’exècre, j’aimerai savoir une chose. Avez-vous eu l’impression que la milice locale vivait en harmonie avec la population ou qu’elle était là pour la garder sous contrôle ? C’est un détail qui peut s’avérer crucial pour la suite. »

Modifié par un utilisateur vendredi 3 avril 2020 08:43:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ecoutant attentivement Yaseitora, Shimizu esquissa un léger sourire.
Décevant… pensa-t-elle. C’est bien la chose la plus importante…

Mais elle ne s’attarda pas sur ce détail, ne souhaitant pas débattre du sujet dans l’immédiat.
« Je m’en doute, et je vous remercie, vous avez fait de l’excellent travail, compte tenu des circonstances. Ça répond en partie à ma question oui. Je pense qu’ils en savent davantage sur notre environnement que nous, et ça fait partie des raisons pour lesquelles je planche sur plusieurs projets liés à la sécurité de notre habitacle. Si je vous posais la question concernant les habitants, c’est pour savoir, dans le cas hypothétique d’un conflit, s’il y a moyen d’envisager une forme de rébellion. Par expérience, je sais que le moyen le plus efficace et le moins meurtrier de faire d’un ennemi un allié est d’agir depuis l’intérieur. Telle que vous me décrivez la situation, j’en conclus qu’hormis les possibles esclaves, ça semble difficilement envisageable. Et encore, tout dépendrait de la manière dont ceux-ci sont traités.

Enfin, tout cela n’est évidemment pas à l’ordre du jour, ce sont encore nos alliés à l’heure actuelle, et j’espère qu’ils le resteront. Mais il nous faut envisager le pire. Je préférerai éviter de me prendre un couteau dans le dos.  »


A moins que Jing n'ait un avis sur la question, Shimiza considéra qu'ils avaient fait le tour de ce qu'il y avait à dire. Aussi trouva-t-elle le moment oppurtun pour passer sur le second sujet qu'elle souhaitait aborder.
« Noble Feng, vous avez également abordé le sujet de recrues prometteuses lors du Conseil. Pourriez-vous m’en dire davantage ?
Comme vous le savez, je recherche des volontaires pour rejoindre le corps d’armée des trappeurs Chuanyu, volontaires que je pourrais alors former pour prendre part à plusieurs missions de haute importance pour la sécurité de nos habitants. Tant qu'ils acceptent le Code de Fer, que j'ai moi-même récupéré d'une organisation guerrière de premier plan à Shokuro, je n'ai pas critère particulier. Je les entraînerai moi-même de mon mieux.

J’ai également deux projets dans mes parchemins pour inciter une part, même infime, de la population civile à gonfler fictivement les rangs de nos armées, à prendre part à sa propre défense d’une certaine manière, j’aborderai le sujet lorsque j’aurais abouti à quelque chose de concret et de réaliste.  »

S'ils ne sont pas en courant du Code de Fer, que l'on avait déjà brièvement abordé par le passé, je copie au cas où ce en quoi il consiste :

Modifié par un utilisateur samedi 4 avril 2020 09:59:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Yaseitora, croisant les bras d'un air un peu nonchalant, commenta.
« Je pense qu'envisager le pire, comme vous dites, est non seulement une précaution intéressante mais une nécessité. Si vous pensez pouvoir vous fier à Pek Peh et à ses habitants, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate. Si j'étais vous, je me méfierai. »


Feng se passa de commentaire, répondant à sa soeur.
« Le voyage s'est correctement passé. Trouver de quoi survivre n'a pas toujours été facile, mais ces collines restent traversables, tant qu'on sait ce qu'on fait et qu'on est prudent. La pluie n'aide pas, cela dit. »

Aux paroles de Shimizu, il ajouta.
« J'apprécie votre dévotion, mais n'oubliez pas que vous n'êtes pas seule, Shimizu. Si vous avez besoin d'aide pour entrainer ces troupes, vous pouvez compter sur moi. Dans l'immédiat, je pense que nous devrions rencontrer Shojiro, lui demander son avis, et sélectionner parmi les miliciens qui sont les plus prometteurs dans le domaine. Cela nous donnera une base.

En ce qui concerne le Code de Fer, je n'y ai pas d'objection. Ca ne correspond pas exactement à mes propres convictions, mais je pense que c'est une solide base pour établir la discipline. »

Feng se pencha ensuite sur leur carte de Shenmen, indiquant un point juste au Nord des confluents de la Shuiwai.
« A peu près ici...je ne suis pas cartographe, mais cet emplacement devrait correspondre à la position de Pek Peh. »

Carte de Shenmen (avec Pek Peh)

2 Gozran 4719, dans la journée - Dojo de Shojiro

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La conversation menée avec les espions la veille s'était déroulée à merveille, et c'est en ayant en tête les avertissements liés à Pek Peh que Shimizu se dirigea, dans la matinée, vers le dojo construit par Shojiro. Elle devait bien admettre que les lieux étaient un peu rustiques comparés aux monastères qu'elle avait connu à Shokuro, mais elle devait bien admettre qu'en tenant compte des moyens limités dont disposait le samouraï, le travail réalisé était plutôt impressionant.


Feng, toujours silencieux et le visage masqué, la suivait à un pas de distance, présence paisible mais vigilante, et la commandante des Trappeurs et son second atteignirent le dojo en plein entrainement. Un groupe de miliciens, pour beaucoup des aranéas, étaient formés au maniement de la lance. En notant leur présence, Shojiro passa le relais à une jeune femme en hakama et haori, qui pris son rôle avec enthousiasme, avant de venir à leur rencontre, encore luisant de sueur.
« Bonjour Shimizu. Feng. Vous venez pour les recrues, c'est bien ça? Avant de vous donner mon avis...qu'est ce que vous cherchez dans vos futures recrues? »

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Shojiro écouta attentivement, sans interrompre la jeune femme, mais apparemment impressionné.
« Je vois que vous y avez soigneusement réfléchi. J'ai quelques recrues qui je pense pourrais faire l'affaire, mais lorsque vous parliez de profession militaire...C'est bien le problème, la plupart des miliciens ont déjà un métier et aucune intention de rejoindre l'armée de manière permanente. Malgré tout, je pense que j'ai quelques recrues qui pourraient se révéler à la hauteur de ce que vous recherchez. Pas encore des trappeurs, cela dit, mais je pense que vous pourrez les former. »

Le samouraï se tut un instant, observant les miliciens qui poursuivaient leurs exercices de formation sous la houlette de celle qui semblait être l'assistante de Shojiro.
« Vous comptez tous les rencontrer en personne? Pour l'instant, je n'ai qu'un ou deux noms en tête...Est ce que c'est un début qui vous convient? J'aimerai être là, également. Vous êtes d'accord pour faire ça après l'entraînement? »

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Shojiro acquiesça, et retourna terminer sa session d'entraînement. Au fur et à mesure de l'après midi, Shimizu pu observer les miliciens qui peu à peu apprenaient à agir ensembles, à compter les uns sur les autres, à maintenir leur formation même en cas de danger imminent. Le samouraï leur apprenait, peu à peu, lentement, à agir comme une unité plutôt que comme une collection hétéroclite d'individus, repérant au passage les défauts dans la formation, dans les gardes des militiens, dans leur manière de tenir leurs armes, les corrigeant et encourageant la répétition. La suite de l'entraînement consista à répartir les miliciens en paire pour des exercices de combat de contact, laissant la plupart d'entre eux en sueur, poussiéreux, et couverts de bleu. L'entraînement était intensif, mais peu à peu, Shimizu comprenait comment le samouraï procédait: il essayait avant tout d'établir une troupe discipliné et en bonne condition physique. Les tactiques et les formations, comment se comporter durant une bataille, tout cela pouvait attendre.

Finalement, alors que l'entraînement touchait à sa fin, Shojiro vint à sa rencontre, suivi de deux de ses miliciens, un homme et une femme. Le samouraï fit les présentations.
« Fei, Dao, je vous présente Shimizu. Elle est à la recherche de recrues avec du potentiel...mais je vais peut être la laisser expliquer les détails. Shimizu, je te présente Fei Yuan, et Dao Xiong. Peut être pas mes recrues les plus disciplinées, mais je pense qu'ils ont ce que tu cherches. »


Des deux, ce fut l'homme, un galère solidement bâti, de haute taille, son front luisant de sueur recouvert d'un bandeau vert, et d'une tunique assortie, bien qu'un peu tâchée après les efforts de l'après midi.
« Et qu'est ce que vous recherchez exactement, m'dame Shimizu? »

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La moitié masculine du duo, Fei Yuan, qui avait l'air d'être le plus direct et le moins taciturne, fut le premier à répondre.
« Peut être. Mais je me voyais pas faire une carrière militaire, principalement parce que je pensais pas que le village avait les moyens de payer des soldats. Mais faut voir, ça me donnera une autre voie que de simplement suivre dans les pas de mon père. La question de la bonne solde m'intéresse, d'ailleurs...comment ça marche, tout ça..

Sinon...et bien, jusque là, trouver de quoi aider ma famille et me tailler mon propre chemin, peut être un jour me marier. Mais si y'a une chose dont je suis sûre, c'est que j'ai pas envie de quitter la ville comme mes frères et soeurs. Encore moins maintenant qu'un peu de vie semble y revenir, mais je suis né ici et je ne laisserai pas cet endroit retomber dans l'oubli! Je ne me suis jamais vraiment posé la question de l'honneur...c'est pas vraiment une considération qui entre en compte dans la vie d'un bûcheron. »


Dao Xiong, la moitié féminine du duo, réfléchit un peu plus longuement avant de s'exprimer.
« Je...vois. Je suis aussi intéressée. Pour tout dire, je m'intéresse au Bois des Voix. Ma famille a toujours eu une connexion avec le bois, mais d'ordinaire c'est plutôt sous la forme d'un artisanat. Moi, je veux savoir ce qu'il y a au delà de la lisière. Ca pourrait correspondre à ce que vous cherchez, non? Quand à l'honneur...je dirais qu'il n'a pas sa place en toute circonstance, mais demeure un idéal auquel aspirer. »