Obhérak avança vers le groupe, qui se crispa, provoquant un certain plaisir égotique lisible sur son visage. Il toucha la pyramide laissant le corps serpent pétillant de couleurs glisser vers leurs pieds, toujours inconscient.
Au même moment, les silhouettes des protéens se matérialisèrent, espacés les uns des autres de quelques pas. La situation envenima rapidement et brièvement alors que Shaïtans comme Protéens se dévisageaient, le regard noir et l'air mauvais, armes fermement empoignées.
La voix d'Obhérak résonna comme un ordre alors qu'il leva la main en prononçant d'étonnantes paroles.
« HALTE! Un accord a été trouvé, respectez-le, et finissons-en! Que ces anciens esclaves quittent le Royaume, Notre Royaume! » aboya-t-il, sans qu'on ne sache vraiment de quels anciens esclaves il parlait. Il ne quitta pas Les Protéens des yeux alors qu'un pan entier de la pyramide ondulait sous sa main, créant un tourbillon qui s'enfonçait dans celle-ci, dans un énorme tunnel rocheux sombre.
« Déposez votre objet, et allez-y. ».
Célestin, non sans méfiance, déposa l'objet, dans un mélange de dégoûts, de crainte, et de soulagement. C'était le plan de son ancêtre qu'il laisse à la merci de ce tyran, ce plan et ses terreurs, ses secrets, ses merveilles, ses raretés, et leur ami.
Les Janns et Neshari furent les premiers à entrer, suivi de leur groupe, de l'azer et ses sbires, de la sphinx, des Protéens, et de Dilix.
La pente était brutale et ne tarda pas à démontrer toute l'étendu de son étrangeté alors qu'ils glissaient, prisonniers d'un torrent de boue. Le tunnel se refermait déjà progressivement derrière eux, une dernière présence s'élançant dans cette faille de Kakishon avant qu'elle se ne referme. Une présence terreuse. Une présence non-humanoïde. Une présence de matière. Un éclat de roche, si gros et grand qu'il semblait être une lance, fonçait tel un éclair vers la protéenne inconsciente, venant de l'entrée du tunnel ou se trouvait Obhérak, pénétrant le haut de son dos reptilien, lui faisant perdre presque aussitôt les couleurs vivifiantes qui parcouraient sa peau.
Puis le noir. Le noir complet. Les cris. Des cris qu'ils ne reconnaissaient pas. Des cris féminins. Alia et Bhaal se donnèrent la main, comme pour s'assurer qu'ils ne leur arrivaient rien. Pyrrha? Non, Célestin pouvait la sentir près de lui, Minuit lovée autour d'elle pour la protéger. Agathe commanda à la lumière de se manifester, et la tragédie avaient lieu derrière eux, à quelques dizaines de mètres. Les protéens, en représailles, s'étaient ligués contre la shaïtan présente, qui avait déjà lâché son dernier souffle, son corps violacé lacéré par plus de griffes et perforé par plus de dents qu'on ne pouvait en compter.. L'amour, comme la haine, ces deux faces d'une même pièce, sortiraient ensemble de ce plan.
Certaines choses étaient éternelles.
D'autres, comme Kakishon, ne l'étaient peut-être plus.
Modifié par un utilisateur jeudi 11 juin 2020 18:54:30(UTC)
| Raison: Non indiquée