Bark haussa légèrement les épaules, indiquant qu'il ne connaissait pas la raison exacte et qu'il ne pouvait qu'émettre des hypothèses. « Une dispute territoriale ? Un schisme au sein d'une tribu, qui aurait contraint certains d'entre eux à chercher un nouveau territoire ? Ou une maladie qui les aurait incité à s'éloigner d'un endroit ? Je n'en sais rien exactement. Tout ce que je peux dire, c'est qu'ils ne rompraient pas les conditions de notre entente sans une bonne raison. »

Krom’ savait apprécier le bon artisanat - « Tout ce que vous avez fabriqué et du très bon ouvrage, croyez-en un serviteur du Grand Artisan. Un bois parfaitement travaillé pour votre cabane, des outils bien pensés et bien réalisés, vous avez une très bonne main, des mains en or, comme on dit chez nous autres artisans nains. »

Il laissa quelques secondes passer et éventuellement l'intervention de ses compagnons avant de poursuivre - « Si les orques posent des problèmes, alors qu'ils ne devraient pas, alors il y a deux façons de s'en occuper. A la mode naine : on éradique toute la tribu » - un léger sourire carnassier remua les poils denses de sa barbe - « Mais on peut aussi essayer de comprendre pourquoi ils ont violé leur accord avec vous. Et ainsi ils retourneront chasser sur leurs terres. Mais en ce qui nous concerne, je pense que la menace permanente des Orques dans la région est potentiellement un problème. Dites-moi, Blark. Vous voudriez aller au Molthune sans déranger les Orques, par où passeriez-vous ? Il y a peut-être un passage qui permet de ne pas empiéter sur leurs territoires, ce qui réduirait les risques d'être menacés, ce qui n'exclut pas d'avoir une bonne protection pour les caravanes. »

Neji écoutait leur hôte avec attention.

« Et ces Crocs Brisés dont vous parliez plus tôt, ce sont d'anciens Crocs Souriants en quelque sorte ? »

Tout en remplissant le bol de Glaak, le demi-orque secoua la tête négativement suite à la question de Néji. « Les Crocs brisés... c'est ce que je leur ai promis qu'ils deviendraient s'ils venaient à rompre l'entente entre eux et moi et à pénétrer sans bonne raison sur mon territoire. » répondit-il.

« Il se fait tard, trop tard pour que vous puissiez raisonnablement repartir dans la forêt et y installer un campement. Vous pouvez passez la nuit ici, mais je n'ai guère de confort à vous offrir. Il y a moyen de faire un peu de place ici en repoussant la table et les tabourets dans un coin ; et c'est sans doute possible d'installer deux ou trois couches à l'étage au-dessus de mon atelier. Les plantes qui y pendent au plafond font qu'il est difficile d'y rester debout, mais il devrait y avoir assez de place pour vous y allonger. » proposa-t-il.

Il revêtit l'épais manteau qu'il avait délaissé une fois rentré dans la cabane, remplit son bol avec le peu de ragoût qu'il restait et se dirigea vers la porte. « Je vous laisse y réfléchir un instant. » Il ouvrit la porte, prononça quelques mots en orque, parmi lesquels le mot "Wilbert" était reconnaissable, puis referma la porte derrière lui. Le chien répondit au demi-orque par deux aboiements courts qui semblaient traduire une certaine excitation.

« Je suis pour passer la nuit, » répondit Aestaeria, « Je prend en haut, sous les plantes... »

Elle ajouta, « Pour ce qui est des négociations avec les orcs, ma formation de diplomate me laisse à penser que nous allons la commencer avec les Crocs souriants et la terminer avec les Crocs brisés... »

Neji remercia leur hôte avant d'aller se coucher. Tous ces efforts physiques étaient pesants, elle n'avait pas la condition physique des autres combattants du groupe.

Le lendemain matin, après un bon thé, elle fit le point avec le groupe et Bark pour organiser leur départ :

« C'est dans quelle direction, le territoire des Crocs Souriants ? Et où se trouvent ceux qui ont commencé à outrepasser votre entente tacite ? »

La gnome était fière d'utiliser des termes qu'elle avait appris en étudiant le droit.

Modifié par un utilisateur mardi 30 juin 2020 09:08:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les nains n'étaient pas fait pour dormir dans les arbres. Non pas que l'espace sous le toit soit d'une faible hauteur, ce n'était pas en soi quelque chose de grave, mais il y avait toutes ces racines et plantes qui pendaient partout et cela ne convenait pas à un nain. Aussi Krom' opta pour passer la nuit en bas, installant sa couche entre la table et l'âtre de cheminée, le feu étant quelque chose que les nains appréciaient particulièrement, surtout celui des forges. Cependant, la nuit ne fut pas de tout repos. De nombreuses choses tarabustaient le guerrier au point de l'empêcher de passer une bonne nuit. Les autres Éclaireurs faisaient tellement confiance en leur hôte, au demeurant qui avait montré générosité et hospitalité, qu'ils en omettaient les tours de garde. Peut-être faisaient-ils confiance à l'énorme canidé qui devait avoir les sens beaucoup plus développés que les humanoïdes et donc aboierait en cas de danger.

Mais quelque chose turlupinait encore davantage le nain et le matin arriva avec un Krom' ronchon qui astiquait armes et armures avec une nervosité et minutie toute particulière, nervosité qui le faisait tellement serrer les mâchoires qu'il n'arrivait pas à desserrer les dents pour dire quoi que ce soit. Après avoir nettoyé, affûté, réglé, ajusté, réparé tout son équipement de guerre, après s'en être équipé et vérifié plusieurs fois que tout était bel et bien en place, il rejoignit les autres dehors d'un pas ferme et décidé . Gardant une certaine distance, il pointa du doigt les autres Éclaireurs comme s'il les accusait de quelque chose - « Bien entendu, il est hors de question de négocier quoi que ce soit avec des peaux-vertes ! Je veux bien entendre que les Orques sont fiers, forts, qu'ils ont un code d'honneur et respectent leur parole, mais je suis un nain du clan des Haches Rouges et donc nous sommes des ennemis jurés. Négocier avec eux, c'est me couvrir de déshonneur et par là-même déshonorer le nom de ma famille devant mon clan et déshonorer mon clan devant toute la société naine. Je deviendrai alors un umbi, autrement dit un paria, un déraciné, je serrai banni à tout jamais et rien ne pourra me permettre de retrouver fierté et honneur et il ne me restera plus qu'à trouver la mort dans un combat contre toujours plus fort, toujours plus gros avec l'espoir de trouver la paix dans une mort honorable... »

« La seule façon que nous avons de traiter avec les Orques, c'est avec les armes et dans le sang ! Alors soit on part les exterminer tous, soit on essaie de savoir pourquoi ils sont venus rompre leur sacro-saint serment avec notre hôte, on résout ça et tout rentre dans l'ordre. Mais sachez que peut-être dans quelques jours, semaines, mois ou années, il y aura sans doute d'autres excuses où ils seront obligés de rompre leur parole ou de violer leurs accords et ils viendront sur les territoires qui ne sont pas les leurs, chasseront peut-être des marchands ou des gardes de caravane pour leur petit-déjeuner. En tout cas, je ne romprai pas mon serment envers mon clan ! »

Modifié par un utilisateur lundi 29 juin 2020 21:27:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aestaeria avait passé une nuit plutôt paisible, cherchant, à fin de trouver le sommeil, à identifier à leurs odeurs les différentes plantes suspendues au dessus d'elle.

Au matin elle avait sorti son nécessaire d'écriture pour y consigner les indications nécessaires à une bonne traversée de la forêt et y rajouta celles indiquées par Bark tout en grignotant les racines que ce dernier avait rapporté.

Ah, la diplomatie naine, toute en finesse... Pensa t-elle après la diatribe de Krom', Si les orcs font preuve d'autant de sagesse, nous voila parti pour une intéressante journée...

« Bark, » commença t-elle quand le nain sembla avoir fini, « nous vous devons le merci pour nous avoir permit de passer une nuit tranquille à l'abri, de nous avoir offert le manger et de nous avoir indiqué le chemin où placer nos pas. » Elle ajouta en se tournant vers Wilbert, « Wilbert, également merci pour avoir guidé nos pas jusqu'à Bark et avoir veillé sur nos nuits. » Puis continua en elfique « Que la lumière des étoiles veille sur vous. »

Neji prit le temps d'expliquer à Glaak ce que signifiait une entente tacite.

Puis lorsque Kromdhar prit la parole, elle lui répondit d'un ton ferme mais bienveillant :

« Je comprends que les nains ont des rapports "tendus" avec les orques. Mais nous ne vous demandons pas d'être leur ami, mon cher Kromdhar. Nous vous demandons d'accepter que nous leur parlions, peut-être même sans leur adresser la parole vous-même. Restez à l'écart si ça vous dérange, nous ne comptons de toutes façons pas passer trop de temps avec eux... »

Neji remercia à son tour Bark.

Lorsque le groupe arriva de nouveau à proximité de la forêt, elle demanda à ses compagnons ce qu'ils préfèraient.

« J'imagine que vous voudrez escalader la falaise ? Peut-être pourrions laisser certains d'entre nous y aller ?

Bak peut peut-être ouvrir la voie ? »

Aestaeria enchaina, « Il s'agit de bien de trouver une piste pour traverser les montagnes. C'est pourquoi je pencherai pour le contournement du plateau. Même si le contourner est plus long, dégager une piste praticable par des mules sera sans doute plus simple que de leur faire escalader des parois rocheuses.

Quand aux orcs, nous verrons bien quand nous en rencontrerons s'ils sont disposés ou pas à discuter autour d'une tasse de thé... » poursuivit elle.