La tieffeline se sentit tout de suite visée lorsque la renard parla de "rabâchage de loyauté militaire". "Envie", "Devoir", pour Doku qui recherchait sans cesse l'approbation, cela ressemblait à la même chose.

<< Eh oh! Je suis soldate car j'aime ça. Pas n'importe qui entre dans cette armée là. Si j'avançais chaque jour de solde à reculons, voilà bien longtemps que j'aurais atteint l'autre continent en traversant la mer! >>

Tonna-t-elle les mains sur les hanches, faussement ravageuse. Elle reprit de suite son air doux, surtout à la mention de l'autre tieffelin. Préférant ne pas recommencer ce petit jeu de "qui aura le manche le plus long entre l'armée et les mercenaires".

<< Haha... Pour ça à l'embêter, c'est facile. J'imagine que ça doit être pire pour l'égo d'Unmei d'être enquiquiné par quelqu'un qui fais deux têtes de moins que lui. Trop de fierté chez ce cornu, voyez vous... Même si il ne ferait pas de mal à une mouche. J'aimerai bien lire ce livre des tribus de la mère lune... Je suis sûre qu'il serait très intéressant pour moi. >>

Elle songea un moment à gratouiller le menton d'Unmei, mais ne darda qu'un triple regard malicieux à son encontre. C'était affreux qu'elle n'arrivait pas à être sérieuse lorsqu'il était dans les parages. Comme un souvenir enfouit sous des tonnes de ballots poussiéreux, elle était vraiment heureuse de l'avoir "retrouvé" dans ses affaires.

Ses yeux partirent de Mei à Xian, se demandant si c'était de l'humour ou... Niveau "romantisme" d'ailleurs ce n'était vraiment pas sa tasse de thé, c'est pourquoi elle préféra rebondir sur un sujet adjacent. L'appendice écailleux derrière elle balaya la poussière de droite à gauche, lentement mais sûrement.

<< Eh bien... Félicitations Meï, vous êtes la première Kitsune-Aasimar que je rencontre. Je n'aurai jamais crut en voir un de ma vie. Du coup on vous surnomme le Renard D'Or? >>

Modifié par un utilisateur dimanche 5 juillet 2020 19:22:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le visage d'Unmei s'asombrit quelque peu alors que Meï lui répondait. Il commençait à cerner peu à peu la personnalité de certains des membres du convoi, et ce qu'il y constatait ne lui plaisait pas forcément. "Le club des pestes." Voilà un terme qui semblait bien la caractériser. Il se demanda s'il devait répondre, mais décida de finalement laisser tomber. Après tout, elle était la fille du chef de la caravane. Il aurait été idiot de se la mettre à dos dès le début de l'expédition.

« Eh oh... Je suis là hein... » bougonna-t-il en entendant Doku parler de lui comme s'il était absent. Il était vrai qu'il avait un caractère habituellement doux, mais il ne fallait pas trop pousser non plus. Se mettant en retrait de la conversion, qui ne le passionnait pas des masses - qu'en avait-on à faire de savoir comment étaient accueillis les tieflings dans telle ou telle tribu avant même qu'on sache si on allait les rencontrer ? - il se contenta de faire se que Xian lui demandait. Tout juste leva-t-il la tête à la mention des origines étranges du père de Meï. Nul sourire en coin laissait supposer qu'elle se moquait d'eux. Mais pourquoi leur confierait-elle ce genre de secret alors qu'elle venait de lui faire un discours sur sa loyauté envers son père ? Il décida de ne pas relever la confidence. De toute façon, là encore, ça lui importait bien peu...

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juillet 2020 04:07:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le temps que la situation se décante un peu de mon côté.

29 Arodus 4720 - Fort Yaofang, bains

Juste avant la cour sud, se trouvent les bains. Ceux-ci font la jonction entre le niveau intermédiaire de Fort Yaofang. Leur positionnement dans le fort leur permet de servir à la fois d’hôpital et de lieu d'hygiène. Les bains font également jonction avec le premier étage du foyer et le lavoir.

Les malades sont placés en quarantaine dans une partie isolée du bâtiment. Le reste de celui-ci est partagé entre les bains proprement dit et quelques petit salons de détente.

Chaque cellule de bain se présente comme une sale de bain individuelle comportant banc, miroir et baignoire en bois ou en bambou. Votre attention est attirée par l'impressionnante diversité des savons proposée malgré l'apparente rigueur .

Enfin, la seule petite touche de luxe de ce bâtiment finalement assez spartiate : il y a un sauna. Celui-ci est accessible sur différentes plages horaires mixte ou non en fonction du besoin. Le prochain créneau est mixte. Parmi les règles du sauna, il est également préciser qu'il faut se laver avant de pouvoir y accéder.

Doku avait attendu le duo Oyunn-Unmei en fumant tranquillement sa pipe contre un des murs du bâtiment. Même si elle n'avait rien pour attendre d'autres protagonistes. Elle semblait de bonne humeur, et d'encore plus bonne humeur en songeant à son bain! ENFIN. UN BAIN. Le repos du guerrier méritait bien d'entretenir une certaine hygiène. Je vais encore plus détonner sans mon armure ici...

Les bains n'étaient pas miteux, au contraire, et elle espérait se détendre après un petit tour vers le sauna. Elle chantonna en enlevant son armure plaques par plaques, prenant son temps contrairement à d'habitude. Ca faisait du bien de ne plus être engoncée dans des couches diminuant ses mouvements. Ses triples yeux détaillèrent les savons proposés : sans nul doute que les différents voyageurs parcourant le fort avaient des goûts plus exotiques que le reste du désert.

La sergent en avait vu des vertes et des pas mûres lors de ses aventures, et l'armure ne faisait pas du tout. Elle comptait des cicatrices surtout aux articulations. Là de traîtres coups d'une rixe ayant mal tourné dans son dos, coups de couteaux. Là plusieurs tabassages en règles sur ses cuisses et son ventre car un peu trop bavarde. Au moins pouvait-elle clamer que ce n'était que des vergetures à certains endroits. Difficile de dire combien de sévices elle avait subis en quelques années, mais elle se rappelerait toujours des premières. Dans des conditions désatreuses.

Oh! combien sa mère avait crié lorsqu'elle l'avait vu rentrée de "vacances" avec autant de marques. Le rêve d'une jeune fille de bonne famille s'était définitivement envolé avec ce constat. Qu'elle soit toute ronde de partout, à excès, n'arrangeait pas non plus les affaires des Enfants du Parfums. Elle fit attention à poncer ses cornes et un nettoyage dentaire en profondeur, afin d'enlever toutes ces odeurs de fleurs chimiques. C'était curieux de se dire qu'elle ne sentait plus "rien".

Elle traînassa le temps de vérifier si ses blessures allaient mieux -étrangement propres grâce à la magie, se dirigeant également vers le sauna. Mais elle souhaitait aussi se renseigner de prime abord afin de laver autant sa ferraille que ses affaires.

Le sauna avait de nombreux avantages. En plus d'être lieu de parlotte et de détente, il était d'une chaleur bénéfique -comme celle que l'on arborait après un fort entraînement, sans ses désavantages. Il lui faudrait tout son courage afin d'affronter ses supérieurs et ses nouvelles responsabilités à venir. Doku s'installa quant à elle en soupirant, ses longs cheveux bleus ondulés par l'eau, et sa longue queue serpentine ressemblant plus à un chien mouillé qu'autre chose.

<< Pfiouuuu... Ca fais du bien. Je vois que tu t'es remise de tes blessures Oyunn? Ils sont si forts que ça au Temple? >>

Unmei sourit en arrivant aux bains avec Oyuun. Finalement, il s'agissait de bains individuels, ses questions étaient donc inutiles... Quoi que visiblement il existait ici une session mixte de sauna... Il se renseigna sur ce dont il s'agissait, et fut tenté par les essayer. Mais la question de la nudité et de la mixité lui revenait en pleine figure. C'était un aspect de la vie auquel il n'avait pas eu l'occasion de se confronter, ni lors de ses voyages marchands, ni aux arènes - même si lors des combats la notion d'anatomie féminine ou masculine n'avait guère d'importance autre que stratégique.

Il se dirigea vers un bain libre, se déshabilla, choisit un savon parmi l'impressionnant assortiment qui devait sûrement laisser Doku hésitante dans son choix, et se frictionna vigoureusement. Il avait l'impression que la crasse et l'odeur des marais imprégnaient la moindre parcelle de sa peau. Il repensa à cette histoire d'eau des marais qui modifiait la réception aux guérisons magiques, et se frotta d'autant plus intensément, sans oublier sa dentition ses griffes et des cornes, qui avaient étaient souillées du sang de ses victimes.

Une fois satisfait, il jeta un œil à ses vêtements, tout aussi sales qu'il l'était, et reconsidéra la question du sauna. Il n'aurait pas d'autre occasion de découvrir ce que c'était, et pendant ce temps, ses vêtements auraient le temps de sécher avec la chaleur du désert.

Sans trop les mouiller, il choisit un autre savon et les frotta afin d'éliminer au mieux les traces de boue et de sang, puis les suspendit ou étendit où il pouvait.

Enfin propre et dispo, il prit quelques minutes pour prier Arqueros. La suite des événements promettait d'être mouvementée, et il aurait besoin de toute sa force pour protéger leur groupe. Tels étaient à la fois sa mission et son devoir. Il laissa les prières apaiser son corps et son esprit, et une fois totalement serein, prit ses vêtements et se rendit au sauna, où il les suspendit dans la cabine avant d'y pénétrer.

S'y tenaient déjà Oyuun et Doku. Tentant de garder un air dégagé bien différent de la gêne qu'il ressentait en découvrant partiellement leurs corps nus - et alors qu'elles découvraient le sien par la même occasion - il alla s'asseoir sur un des bancs non occupés et tenta un sourire maladroit. « Ça fait du bien de se sentir propre ! » tenta-t-il pour briser son malaise. « Ainsi c'est ça un sauna ? Il y fait plus chaud que je l'imaginais ! »

Oyuun se redressa un peu et salua Unmei de la main.
« Bienvenu à bord, Unmei! Et oui, il fait chaud; mais c'est le but. »

Lorsque Doku aborda le sujet de son tatouage, elle sourit.
« Oh, c'est vrai que je voulais vous le montrer! »

Elle se leva et se tourna, révélant le tatouage qui couvrait l'intégralité de son dos. A la base de sa nuque naissait d'imposant nuages d'orage parsemés d'éclairs. Le long de sa colonne vertébrale, une lame luisait à leur lumière, tenue par un tengu dont les ailes semblaient faites de la tempête elle même, le bec figé dans un cri sauvage.
« Je ne suis pas prêtre, mais j'ai du plus d'une fois à Hei Feng de me sortir des ennuis, alors...je l'ai fait faire dans une boutique du Puits d'Encre, à Goka, il y a beaucoup de tatoueurs de talents dans le quartier. Je te donnerais l'adresse si tu veux t'y rendre un jour. »

La suite l'inquiétait aussi.
« Oui, je me demande ce qu'ils vont nous apprendre...je m'attendais à des ennuis, mais pas exactement à devoir frayer un chemin pour la caravane à travers une armée. Je me demande si on pourrait trouver un moyen d'avoir une prime, pour ça...?

Une cérémonie d'iniatiation? Euh...j'ai aucune idée de ce que ça peut être, mais peut être qu'il vaudrait mieux t'y rendre...histoire de ne pas froisser les gripplis, surtout qu'on devra peut être passer par les cavernes pour sortir d'ici. »

Le tiefling admira le tatouage de la mercenaire - et ne put qu'admirer par la même occasion son corps svelte et musclé.

« J'ose surtout espérer qu'ils ne comptent pas nous faire traverser les armées en approche. » lui répondit-il. « Affronter les dangers du désert, les attaques de bandits, ou les tribus hostiles est une chose, mais nous ne sommes pas une armée. Déjà que nous avons eu du mal à nous défaire d'une petite bande de hobgobelins... »

Il s'étira. « Nous verrons bien ce qu'ils décident. En tout cas félicitations pour ton invitation Doku, c'est une bonne chose d'être bien vus par les habitants du coin. D'ailleurs, à ce propos, il y a une prêtresse qui n'est pas encore revenue de son expédition dans les marais, au sud d'ici. Tu pourrais te renseigner auprès de ton ami grippli s'il connait un chemin sûr, peut-être souterrain, pour s'en approcher au mieux ? Oyuun et moi nous sommes proposés pour aller la chercher, vu les dangers qu'elle coure et dont elle ne sait probablement rien. Et si tu veux venir avec nous ? Évidemment si nos supérieurs respectifs sont d'accord... » Il se garda bien d'évoquer la récompense promise. De toute façon, elle venait de le dire : elle avait une solde, elle ne comptait pas toucher de prime...

<< Du mal? On les a bien troués oui! N'oublie qu'ils avaient l'avantage du terrain, avec leurs petites embuscades... Nous n'étions même pas dix, et pourtant nous les avons battus. Ils ont fuis dans le désert... Abandonnant leurs esclaves. Une technique très hobgobeline ça. Comme on pouvait s'y attendre. >> N'hésita pas le sergent Kaoriko à cracher sur ces "bêtes" mal-aimées.

Elle soupira sur son banc. Définitivement, elle détestait ce genre de problèmes. Ou elle était obligée de se couper en deux pour faire plaisir à tout le monde. Avec sa gentillesse ça arrivait souvent d'ailleurs.

<< Je préférais que ça reste entre nous pour l'invitation grippli, si les gens commencent à se mêler de ça... Je n'ai pas envie de mélanger politique de la caravane et un petit grippli que j'ai rencontré dans un coin du fort. Il mérite pas ça.

Pour ce qui est de la prêtresse je dirais plutôt non pour ma part : ils vont avoir du travail ici, et je ne sais pas si je serai de garde... Ou tout autre poste. C'est pas vraiment une question de moralité cette fois-ci, mais de disponibilité. Et puis je me vois mal demander à mes supérieurs de me barrer je-ne-sais-ou... >>


Elle préféra déléguer la demande envers Nalutar à Unmei, le rembarrant. << Tu n'as qu'à aller le voir toi même! Je pense que vu nos liens toi et moi, Nalutar ne dirait pas non. Après c'est un adolescent entendons-nous bien. Il faudrait que tu demandes à quelqu'un d'autre peut être... Ils ne vont pas refuser si tu recherches une personne disparue. >>

Le tatouage d'Oyunn lui remit du baume au coeur. C'était souvent comme ça avant une réunion, elle avait le trac. Même si il était rare qu'elle montre ses sentiments intrinsèques.

<< Merci pour l'info! Imaginons si les mutaqibis sachent faire des tatouages... Pourquoi pas. Mais ne vous inquiétez pas pour la caravane, nos supérieurs trouveront des solutions.

Et au pire, il n'y aura qu'à attendre... >>

Reprenant sa flegme habituelle, Doku posa son dos contre le mur chaud et humide du sauna, fermant les yeux et profitant à satiété de l'endroit. C'était souvent ça les histoires, les mauvaises histoires : sans cesse faire des théories et ressasser ce qu'on savait déjà, ou les petites rumeurs. Une certaine forme d'inutilité en somme. Assez épuisant au demeurant. Sa queue touffue et serpentine s'agita doucement le côté, preuve de son calme retrouvé.

Modifié par un utilisateur jeudi 27 août 2020 17:14:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Unmei étira ses bras derrière sa tête, détendant ses trapèzes et ses deltoïdes. Sa sœur pensait sérieusement ce qu'elle disait concernant leur combat ? Ou était-ce pour se donner une contenance ? Il décida de ne pas poursuivre le sujet et haussa les épaules.

« Ok, ne te préoccupe pas de ça. On se débrouillera sans toi. Et t'inquiète pas, je laisserai ton petit chouchou tranquille. J'ai aucune raison d'aller le voir, ni de parler de nos liens. Faudrait pas que ça te mette en porte-à-faux vis-à-vis de tes supérieurs. » lui répondit-il.

Il se redressa à son tour, s'étirant de nouveau. « T'as raison Oyuun, allons-y. Ne soyons pas en retard. »

29 Arodus 4720 - Nuit dans la caverne du Vent de l'Est



Oyuun scrutait les ténèbres, réfléchissant. Elle ne remarqua pas tout de suite que Khaliun l'avait rejointe, plongée qu'elle était dans des émotions qui lui étaient peu familières. Elle salua la mutabi-qi d'un signe de tête et d'un sourire.
« Bienvenue en dehors de la grotte! Toi aussi tu t'es dis qu'il ferait meilleur dehors...? »

Elle prit une gorgée de sa flasque de baijiu, la brûlure de la liqueur une des rares sensations qu'elle pouvait pleinement apprécier, et la tendit à Khaliun, l'invitant à se servir.

Modifié par un modérateur dimanche 28 février 2021 16:05:28(UTC)  | Raison: Non indiquée