▓ Fiche rapide ▓ « Et tiens! Mange-toi ça!! » commenta le sarkorien alors qu'Isorn semblait effectivement avoir abattu la créature.

Restant encore quelques secondes sur ses gardes le temps que l'adrénaline diminue, Krimir finit par rengainer ses armes tout en hoquetant. Le poison qui semblait toujours se propager dans son corps le rendait un peu groggy... Titubant, il se posa sur une grosse écorce désormais inerte en reniflant bruyamment. Puis il ferma les yeux un instant, retira son écharpe et orienta ses paumes vers le ciel. Les refermant progressivement, il eut semblé attraper le vent, l'air frais à l'extérieur du Val qu'il s'insuffla dans les narines en lui donnant un aspect brumeux violacé. Quelques secondes après, il retrouva son air bravache. soin

Et son franc-parlé fut accentué à l'écoute d'un véritable prince-démon qui avait possédé l'alraune!
« La vache?! Un prince-démon? Rien que ça! Comment z'avez dit son nom? "Sitvisug"?
...
Moire avait vu dans l'mille! Faudra qu'on lui raconte ça! »




Parcourant la nature désormais bien moins luxuriante, le pisteur guida le groupe pour le retour vers Havre-Vert. Fort heureusement, rien de très dangereux ne vint à leur rencontre : la fatigue était bien présente et les conversations plutôt pauvres, signe que chacun se préservait pour rentrer en un seul morceau!

« Bon... rev'là l'village bizarre... » ponctua Krimir avant de marquer un arrêt à bonne distance.
« Pourquoi y'a pas un chat? Ils ont quand même pas déguerpis avec leur fleur dans les tifs?
Vous pensez qu'la mort de l'alraune les aurait dézingués aussi?! »
Et comme pour parfaire sa théorie, il commença à s'accroupir à la recherche d'indices potentiels au sol, releva le nez en mettant sa main en visière pour y voir mieux dans le soleil couchant, observa plusieurs fois autour de lui ce que le paysage aurait pu apporter comme précisions et conclut :
« Ça pue encore s'te bled... Vous voulez que j'm'avance en éclaireur? »

Modifié par un utilisateur lundi 13 juillet 2020 16:45:31(UTC)  | Raison: mise à jour des sorts & PV

Nilne fronça les sourcils en atteignant le village, ses antennes bruissant doucement de contrariété.
« Ce n'est en effet pas normal...et oui, il y avait des villageois, une cinquantaine, quand nous avons quitté Havre-Vert. »

Krimir ne trouvant pas d'indice indiquant où les villageois auraient pu partir, et puisqu'ils ne repérèrent aucun signe d'embuscade ou de piège, la proposition de Milo fut accepté. L'érudit Taldan laissa donc ses compagnons à couvert des frondaisons, et s'avança, sur ses gardes, vers le village. Il du rapidement se rendre à l'évidence que leur première impression était juste...rien ne bougeait dans le village. Mais en atteignant la place centrale, d'où il avait une meilleure vue des lieux, la cause en devint douloureusement claire.

Un corps était étendue près de l'enclume, sous l'auvent de la forge. Trois autres près du puits au centre de la place. Un autre affalé contre un mur proche. Un autre tenait encore la poignée d'une porte, effondré dans l'embrasure. Le village était devenu un village fantôme parce qu'aucun de ses habitants ne paraissait encore en vie...tous les corps portaient une orchidée fanée dans les cheveux, semblable à celle que l'alraune avait tenté d'implanter sur Isorn.

Sur le chemin, Viz observait la nature morte et desséchée avec tristesse autant que fascination. Décidemment, le pouvoir de cette Alraune était des plus impressionnants, il faudrait qu’elle le note dans son livre dès qu’elle en aurait l’occasion. Le fait de revoir le village lui évoquait un certain soulagement, bien qu’ils n’eussent pas quitté les habitants en très bons termes. La civilisation sans doute. C’était un milieu plus « naturel » pour Viz, et plus rassurant. Et puis… l’idée d’avoir une récompense rendait l’ensorceleuse toute guillerette, elle se demandait déjà ce qu’elle allait pouvoir réclamer. Peut-être un bon repas, un lit douillet, et une charmante compagnie ? Bien sûr, une quelconque babiole magique ne serait pas de trop, il faudrait qu’elle voie ce qu’elle puisse obtenir…
Mais ce qu’ils trouvèrent brisa ses fantasmes.

« … Tous morts… comme les plantes hein ? Tout compte fait, il n’y avait peut-être déjà plus rien à sauver chez eux… » supposa-t-elle tristement, la larme à l’œil.

« … Mais je pense qu’ils sont plus heureux comme ça que sous l’influence de ce démon… » tenta-t-elle de relativiser, mimant un sourire forcé.

Une vague de colère s'empara de Milo et il lui fallut bien tout pour ne pas exploser.
« Ce qu'on va faire... ce qu'on va faire, c'est qu'on va venger ces gens. Je ne les connaissais pas, mais je sais qu'ils ne méritaient pas ça! On va récupérer ce qui pourrait être utile à notre quête ici... Je suppose que c'est ce que ces gens auraient voulu... ensuite on va trouver la saloperie de démon qui est derrière tout ça et on va le crever ! »

Modifié par un utilisateur samedi 18 juillet 2020 09:26:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Toujours porté par la colère, Milo faisait les cents pas.
« Soit... Je vous suis... Je viens d'arriver, je vais pas décider... mais si ça se trouve, l'aubergiste etait quelqu'un de consciencieux et a noté le nom et peut etre des informations sur les voyageurs... et peut etre que tout cela a été déclenché par le passage d'un voyageur. »

Milo se retourna vers les autres.
« Je propose qu'on fouille vite tout le village, qu'on prenne tout ce qui est magique ou qui a de la valeur, on en aura plus besoin qu'eux et ça nous servira à les venger. Et on passe prendre un éventuel registre de l'auberge. Ça va pour vous ? »

Musique - Havre Vert


La proposition fut acceptée d'un commun accord, et les chasseurs de démons entreprirent de fouiller les lieux avant la tombée de la nuit. La première chose que leur fouille confirma fut la mort des villageois. Ceux qui n'étaient pas tombés sur la place étaient morts là où ils se tenaient...à l'aspect des cadavres, depuis quelques heures, peut être en même temps que l'alraune.

La taverne était déserte, en dehors du corps de l'aubergiste et de ses deux filles; mais en fouillant un peu, ils retrouvèrent ce qui ressemblait effectivement à un registre derrière le comptoir, à côté d'une arbalète chargée; ainsi que les recettes de la taverne. Pas grand chose, mais les morts n'auraient de toutes façons plus l'usage de cet or.

La pharmacie était elle aussi le théâtre d'une scène macabre, le corps du pharmacien et également celui de l'aïeule du village reposant sur place. Essayant d'ignorer les cadavres, ils fouillèrent là aussi les lieux. La plus grande partie des remèdes et produits disponibles étaient soit de simples remèdes aux maux communs, soit complètement inconnus, mais ils découvrirent tout de même, en examinant les lieux plus en détail, quelques solutions curatives qui pourraient peut être leur être utile dans la suite de leur traque.

La forge, enfin, était aussi pleine de matériel qui pourrait se révéler utiles...quelques armes et armures de qualité correcte, même si rien n'était vraiment exceptionnel, mais peut être de quoi compléter leur équipement...? En revanche, ce qui était assez logique pour une forge de village, l'endroit débordait d'outils en tout genre, certains réparés, d'autres tout juste forgés.


Campement dans la nuit


Quelques heures plus tard, ils étaient rassemblés autour d'un feu de camp. Ils avaient laissé Havre-Vert derrière eux dans le soleil tombant, silencieux, et s'étaient éloignés au delà de la bordure de l'Oasis Eternelle, campant dans les sables du désert parmi les derniers arbres avant les étendues arides.

Le camp avait été monté, et tout en mangeant, ils purent se reposer et faire le point sur leurs découvertes. Le registre de l'auberge ne contenait malheureusement pas beaucoup d'informations. Principalement les ardoises des habitués au sein du village, et les traces du passage d'une douzaine de caravanes l'année précédente, mais rien cette année là...

Le carnage était incroyable. Isorn avait le visage fermé et secouait doucement la tête.

« Leur cycle n'avait pas à finir ici, ainsi. Voilà tout ce que savent faire ces monstres... D'une manière ou d'une autre, ces étrangers ne portent que la souffrance. »

Il ne dit mot au moment de la fouille. Alors que les autres se mettaient à chercher, il s'assit au milieu de la place et ommença à méditer. Il avait besoin de chasser cette fatigue qui le dévorait. Alors chaque minute de pause était bonne à prendre.



Au campement, Isorn occupait ses mains en nettoyant le baton.

« Ce n'est pas dans mes attributs, Viz. Si un autre sait y faire, pourquoi pas. Mais j'ai peur qu'il faille avancer et laisser le village seul. »

Milo avait fouillé en silence et était resté silencieux depuis. La colère s'était muée en une aigreur qui lui vrillait les entrailles. Ils n'avaient pas trouvé grand chose qui leur permettrait de se mettre sur la piste de l'origine de la corruption aux orchidées. Mais la remarque de Haknout le fit sortir de son mutisme. Il bafouilla quelque chose d'une voix gutturale, enrouée... Il toussa pour s'éclaircir la voix et reprit.
« En effet, bonne remarque! Rien cette année, c'est bizarre... Peut-être que c'est plus ou moins au dernier passage de caravane inscrit que les aubergistes ont arrêté de noter les caravanes car l'orchidée ne leur disait pas de le faire... »

Les propos d’Haknout étaient des plus intriguants. Si cette chose s’était effectivement rependue, elle pourrait causer de gros dommages… Inutile de crier au loup trop précipitamment, ce n’était qu’une simple hypothèse.

« Ce serait perturbant si l’orchidée avait pu sortir de cette région, en effet…
Il est effectivement possible que rien ne soit noté depuis l’an passé si c’est à cette époque que les habitants furent infectés…

La question que je me pose, c’est pourquoi ce village était réputé désert ? Même si les habitants étaient morts ou possédés depuis longtemps, ils étaient bien là… Comme Nilne, je suis d’avis de nous renseigner à notre retour… On pourra toujours essayer de trouver un témoin d’une précédente caravane… Qu’en dites-vous ?

Pour l’heure, je suggère de prendre ce que l’on peut et de mettre les voiles, je n’ai pas tellement envie de m’attarder ici, d’autant plus que le démon sait que nous sommes là… » suggéra-t-elle froidement.

Nilne haussa un sourcil dubitatif à la remarque de Viz.
« Le démon...? Celui qui aurait corrompu l'alraune...? On est toujours pas sûr qu'il existe, et encore moins qu'il s'intéresse encore à cet endroit...enfin, je crois. Qu'est ce qui te fait croire qu'il peut sentir notre présence...A moins que j'ai raté un épisode? »

Elle déplia un peu ses ailes, pensive.
« Hum...la remarque de Krimir n'est pas une mauvaise idée. Nous ne sommes pas à quelques heures près, et si c'est un travail un peu macabre...ça pourrait peut être permettre que les corps ne soient pas relevés et que les spores soient définitivement brûlés, au cas où quelqu'un tomberait sur le village. »