Musique - Port d'Hiyosai



Sans objection de la part de Sandru ou Aloïs, ils se décidèrent pour une approche intermédiaire. Se faisant passer pour des mercenaires, ils optèrent pour s'installer dans une taverne pour la soirée, ce qui leur permettrait à la fois de laisser trainer leurs oreilles et d'avoir un point de rassemblement si jamais certains décidaient de se séparer du groupe.

Tout en s'y rendant, Quoovar pu sans problème identifier une patrouille de la Garde du Typhon. Les gardes de la famille Mizune, les daimyô de la ville, portaient les armes blanches et noires de leur clan, et les Mariniers des armures plus légères. Mais les Gardes du Typhon étaient les seuls samouraï en ville à se déplacer en groupe revêtus d'o-yoroi; et leurs armures mauves ou bleues étaient plutôt reconnaissables. Ca, et le fait que les passants s'écartaient sur leur passage. Ils balayaient les alentours d'un regard vigilant, intimidants.

Sandru était peut être le plus à l'aise dans ces situations, et avec l'aide de Quoovar, ils choisirent une taverne donnant sur le marché flottant, nommée La Vague. L'intérieur sentait la fumée, l'alcool de riz et le poisson, ainsi qu'une odeur pénétrante d'huile de baleine. Mais les lieux étaient tout de même bien tenus, la plupart des clients agenouillés ou en tailleurs sur des tapis de sol épais, autour de table basses. Un comptoir flanqué de tabourets eux aussi occupés par des clients complétaient le décor, et si la hauteur du mobilier était inhabituelle, l'endroit gardait tout de même le brouhaha et le joyeux chaos qu'on pouvait attendre d'une taverne. Les serveurs et serveuses étaient vêtus de simples kimonos bleus, passant entre les tables pour distribuer des bouteilles de terre cuite, chopes, ou bol de nouilles sautées ou de soupe de poisson.

Leur entrée fut quand même remarquée, au moins par la tenancière de la taverne et une partie des clients, qui jetèrent un coup d'oeil curieux à ce groupe d'étrangers accompagné d'un samouraï.

La tenancière, une femme vêtue en marin et portant un foulard noué autour des cheveux posa sa pipe de bambou et les salua.
« Bonjour à vous, étrangers! Soyez les bienvenus à la Vague! Qu'est ce que je peux faire pour vous? »

Modifié par un utilisateur jeudi 16 juillet 2020 20:41:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Port d'Hiyosai



L'aubergiste s'accouda à son comptoir avec un large sourire, répondant à Quoovar dans un Tian beaucoup moins raffiné...loin d'être incompréhensible, mais le Tian était une langue permettant beaucoup de raccourcis pour ceux qui passaient outre sa musique interne et les possibilités de l'employer avec élégance en faveur de l'efficacité et du caractère.
« Ah, à croire que vous avez appris la langue dans une cour! Avec plaisir! Juste pour vous ou vos compagnons aussi? On a du sake qui est produit ici, en ville! Je connais même quelques uns des producteurs, mais celui là en vaux la peine. J'imagine que vous pouvez vous le permettre, mais je vous avertis, c'est pas exactement donné.

Sinon, la cuisine va vous préparer ça... »

Elle se détourna un instant pour lancer par dessus son épaule, vers un rideau fendu donnant sans doute sur la cuisine.
« Hey, un bol de soupe de poisson par ici! »

Reprenant sa conversation, elle poursuivit.
« Ah...ça dépend de ce que vous voulez savoir...si vous voulez prendre la mer, méfiez vous, paraît que les siyokoys sont agités en ce moment. Ca sent une nouvelle attaque sur le port, ça...Quoi d'autre...ah, oui, la Ligue des Marées est à couteau tirée avec ses principaux concurrents. Pas exactement une nouvelle, mais ça faisait longtemps qu'ils n'y avaient pas mis autant d'enthousiasme.

Dans le registre des moins bonnes nouvelles, il paraît que le contingent de la Garde du Typhon va être renforcé pour lutter contre les bandits dans le Nord. Comme si ils ne nous pesaient pas assez...mais bref...

Et vous, qu'est ce qui vous amène ici? Le commerce, simplement? »

Quoovar écoute avec attention à la tavernière. On dirait qu'ils avaient trouvé en elle une bonne source d'informations. Qui plus est, le saké était très bon.

« Pour ma défense, mon Tian-Min a été appris auprès de certains membres de la noblesse. Je manque probablement d'exposition aux gens du peuple, ce qui devrait être possible ici, sans vouloir vous offenser, pour améliorer ma maîtrise de la langue.
Comme je l'ai dit, nous sommes nouveaux en ville. Nous défendions une caravane marchande et nous serions possiblement à la recherche d'un nouveau travail. Nous ne sommes pas familiers avec la Ligue des Marées et ses problèmes. Vous pourriez nous en dire plus?
D'ailleurs, j'ai entendu plusieurs fois la mention de ces siyokoys, mais je ne sais pas du tout ce que ça peut être comme créature, à part que ça vit dans l'eau. Si on voulait défendre la ville, ou un bateau, contre ces créatures, à quoi devrions-nous nous attendre ?
Enfin, nous sommes restés ces derniers mois dans la nature et sans contacts avec le pays. Mais si la Garde du Typhon est renforcée pour lutter contre des bandits, en quoi cela serait-il mauvais comme vous l'entendez ? À moins que la Garde crée plus de problèmes qu'elle en résout ?
Pardonnez mes questions d'étranger curieux, mais tout ceci est tellement dépaysant, nous ne savons plus où tourner de la tête... »

Yogo regardait une fois de plus le charme de Quoovar opérait. Un charme qui opérait à base d'intonations, de débit de paroles, et de choix des mots, loin du magnétisme et de l'esthétique du facies ou des corps.
« J'en prendrai moi aussi bien volontiers! » dit-il avec franchise. La nourriture avait toujours un goût différent quand elle n'avait demandé aucun effort.
La langue de l'aubergiste se déliait, riche d'enseignements.
«  Oui, nous prendrons bien une table, proposé si gentiment, il serait difficile de refuser ... cent vingt pièces d'or! » dit-il, comme pour reprendre leur rôle de mercenaire comme moteur.
«  Voilà un prix qui permet de vivre chichement un bon moment ... si l'on survit! C'est une ville bien vivante que vous avez là, et à vous écouter, il semblerait qu'on s'y batte autant pour le contrôle des eaux que des terres.
Des recherches d'artefact vous disiez? Cette région ... enfin ces eaux, contiennent des trésors? C'est pour ça qu'il y a une prime sur ces ... ces Siyokoys? Ou c'est simplement parce qu'ils menacent le commerce en plus de menacer la vie des habitants?  » demanda-t-il, curieux.

Modifié par un utilisateur mercredi 22 juillet 2020 10:04:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pour tout signe extérieur de surprise, le samouraï leva un sourcil. « Deux bandits capturés dans le nord de la province ? » Le ton interrogatif employé par Xian impliquait aussi bien une question sur l’identité des personnes que le lieu exact de leur capture. Lui-même venant du nord du Tian, il se demandait s’il connaissait ces deux condamnés de près ou de loin. Impliqué comme il l’était par le retour d’Ameiko sur le trône, il n’escomptait pas sauver des inconnus surtout si ça mettait en péril sa mission. Cependant, le Matsukage avait eu vent de la réputation de la Garde du Typhon. Que pouvaient bien avoir fait ces deux prisonniers pour être condamnés à mort ? La question s’imposait à son esprit.

Xian acquiesça à la remarque de la tenancière, puis suivi la serveuse qui les installa à table. S’il doutait au départ du fait de rester en ville pour récolter des informations, il voyait à présent qu’il avait bien fait de suivre le groupe. En tout juste dix minutes, ils avaient récolté de précieuses informations sur la situation en ville. Il restait à présent à décider de leur prochaine action. Lui-même pensait qu’ils devraient simplement chercher une embarcation et s’occuper au plus vite du trésor sacré. Mais le samouraï ne doutait pas que Quoovar ou même Yogo auraient une idée différente de la sienne.

Il laissait donc son compagnon déguster sa soupe avant de lui laisser prendre la parole.

Modifié par un utilisateur dimanche 26 juillet 2020 12:49:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Port d'Hiyosai



L'aubergiste répondit aux questionnements de Quoovar avec un large sourire.
« Hypothétiquement...les Mariniers sont les mieux placés pour vous renseigner sur les siyokoys, ce sont aussi eux qui offrent la prime, et eux qui les affrontent le plus souvent. Je ne placerai pas grand chose dans la négotiation, mais les siyokoys sont des créatures intelligentes, après tout, donc peut être que vous pourrez trouver quelque chose qui les intéresse? »

« Toujours dans le cas où nous poursuivrions une hypothèse, je connais une aubergiste qui peut - moyennant une commission - vous trouver un équipage prêt à partir demain en début de matinée pour un prix raisonnable et avec un équipage habitué à ces eaux. Tout dépendrait de l'intérêt que ces aventuriers hypothétiques auraient pour le sujet. »

Psychologie DD20/Estimation DD15

Modifié par un utilisateur lundi 27 juillet 2020 20:22:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Port d'Hiyosai



Tamae l'aubergiste haussa les épaules.
« Alors là vous m'en demandez trop! Aucune idée, je ne sais même pas si c'est possible. Ils viennent nous attaquer aussi pour nos richesses, cela dit, donc ça doit les intéresser quelque part, mais comment les convaincre qu'il vaut mieux traiter avec vous que vous attaquer pour vous volez...? »

Pendant que les tractations avaient lieu, Xian surveillait du coin de l'oeil les tables alentours. Il n'avait rien à ajouter alors Quoovar arrivait sans mal à mener la discussion dans le sens qu'il fallait. Il ne faisait aussi aucun doute que d'autres sommes d'argent et d'autres informations s'échangeraient avant que l'affaire ne soit conclue. Mais l'homme aux traits taillés dans la pierre ne s'en faisait pas. Il savait que ce groupe arriverait à ses fins. Son travail résidait plus dans le maniement de sa lame que dans celle de sa langue.

Musique - Port d'Hiyosai


Une fois qu'ils eurent avalé leur repas - la soupe de poisson était un peu rustique, mais bonne, et nourrissante - et qu'ils se furent installé à l'auberge de la Vague, ils ressortirent dans les rues d'Hiyosai. Sur les indications de Tamae l'aubergiste, ils se mirent en quête de la forteresse des Mariniers, le corps qui se spécialisait dans la défense du port. Ils étaient théoriquement sous l'autorité de la daimyo Mizune, mais fonctionnaient globalement indépendamment, focalisé sur la lutte contre les siyokoys au large de la ville.

La forteresse elle même ne fut pas difficile à trouver: elle se situait le long de la rivière, à deux pas de l'embouchure, sur le port. C'était là qu'on contrôlait les grilles et les portes qui menaient jusqu'à l'océan, et elles étaient pour l'instant fermées. La forteresse elle même était encore illuminée, cependant. La forteresse était surtout fortifiée le long de la rivière, les arrières étaient moins lourdement bâtis, et le long des murs, ils purent se guider aux lanternes. La majeure partie de la forteresse était construite sur la rive Nord, mais un pont surélevé pour permettre le passage des navires menait à un bastion sur l'autre rive, enserrant le canal. Sur la place devant le corps principal, une statue de bronze se dressait, celle d'une femme en armure, long harpon à la main, sabre au côté. Une samouraï.


L'entrée de la forteresse était gardée, mais une porte secondaire s'ouvrait sous un écriteau indiquant "Bureau des primes". Cette porte aussi était gardée, mais la sentinelle ne paru pas surprise de les voir approcher. Elle portait une armure moins lourde que les o-yoroi des autres samouraï, et si elle portait un daishô - katana et wakizashi, marque de son statut - au côté, elle portait aussi une hache d'abordage et une naginata. Elle les salua en s'inclinant respectueusement lorsqu'elle aperçu Xian.
« Bonsoir voyageurs. Mes respects, seigneur samouraï. Le bureau des primes est fermé à cette heure...puis-je vous renseigner? »