Le charpentier se calme, les trois autres aussi. « Témoignage de quoi Octave, t'as rien fait quand même ? »

L'intéressé rassure d'un geste de la main, et reprend son récit le plus factuellement possible (c'est-à-dire pas vraiment), aidé par Theomark qui reformule jusqu'à l'épuisement les réflexions un peu bas du front et les interprétations quasi-systématiques. Ses trois amis écoutent d'un air intéressé, tout comme l'une des apprenties restée à vaguement travailler dans un coin.

Blanche et Theomark apprennent donc qu'en allant uriner une ou deux heures avant le levé du soleil, Octave a vu deux silhouettes de petite taille marcher dans les rues avec un lourd chargement. Il a pensé à deux jeunes gens qui préparaient le chargement d'un forain afin de partir dès que le soleil le permettrait (ce qui est crédible, c'est un métier qui se pratique en famille). Il était loin et n'a pas vu de détails concernant leur silhouette ou ce qu'ils transportaient. Il n'a rien entendu. Il est possible, au vu de l'endroit d'où il les a vus et leur direction, qu'ils soient partis de chez l'administrateur. Ils se dirigeaient vers le nord ou l'ouest (c'est-à-dire vers les bois ou vers le camp halfelin).

Lorsqu'il mentionne le camp, les trois autres éructent : « Bah suffit d'aller fouiller chez ces petits cons, chuis sûr qu'on trouvera le coffre ! » Ce à quoi le charpentier répond vigoureusement, sur la défensive, que c'était son idée depuis le départ.

Les messieurs sont circonspects. Ils ne s'attendaient pas à une telle consigne après avoir trouvé le coupable en y consacrant autant d'énergie et de réflexion, et surtout pas en ayant déjà un plan d'action. Clairement la consigne de Théomark tombe comme un cheveu sur la soupe et s'intègre aussi bien dans la scène que s'il leur avait demandé de faire le poirier. Mais bon voila : il est enquêteur officiel, et ces choses-là sont sérieuses.

Après un silence gêné, l'un des trois invités se racle la gorge et tente de le faire changer d'avis : « Euh, vous êtes sûrs ? J'veux dire, plus l'temps passe et plus ils risquent de faire disparaitre les preuves. On devrait p'tet y aller maint'nant, en les prenant par surprise ? » Les quatre autres opinent du chef : autant de bon sens et de belles paroles réunies, ça s'applaudirait presque.

Perception DD 15




Pendant ce temps, Rosaline et Traian poursuivent leur fastidieux travail d'enquête, mais les rares personnes qui semblent avoir quelque chose à dire n'ont rien pour aider l'enquête et semblent plutôt intéressées à passer un moment en tête-à-tête avec le beau justicar (même s'il a un animal de compagnie un peu gênant), ou à vouloir désespérément être utiles sans pouvoir l'être. Il reste encore quelques maisons.

Je m'éclaircis la voix et demande -maintenant qu'ils sont calmés- :
« Maître... euh Octave ?... il me manque votre nom pour le compte-rendu destiné à notre responsable officiel, Traïan le justicar. Pouvez vous me l'indiquer, je vous prie ? Ainsi que l'identité de votre apprentie présente au début de l'entretien... et son adresse, puisqu'elle est partie ?
Quelqu'un d'autre ici, veut-il décliner son identité et son adresse, maintenant, afin que nous enregistrions son témoignage.... pour Messire Traïan, justicar des Cités blanches, officiellement en charge de l'enquête ? »
Je noterai les réponses sur parchemin, avant de suivre Théomark à sa demande...

Modifié par un utilisateur lundi 3 août 2020 20:44:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Si l'on a obtenu les renseignements demandés, je suggérerai à Théomark d'aller questionner l'apprentie...
Et dans tous les cas, je le suis.
...

Je profite de notre rendez-vous à l'auberge pour dire un mot gentil au patron en prenant ma commande (Une cruche de spécialité locale peu alcoolisée (jus de fruit...) et quatre bolées) en même temps que je prends le pouls des rumeurs à propos de l'événement matinal.
Rejoignant ensuite les autres, j'opine simplement du chef aux dernières déclarations.
«  On n'a qu'une seule piste, elle va vers l'ouest et le bois. Alors faut voir si on trouve des traces : deux petits avec un grand coffre, ça devrait laisser des empreintes profondes... et interroger les gens aux limites du village dans cette direction.
Mais de toute évidence, il faudra montrer ostentatoirement que "le Justicar des Cités blanches" fait sérieusement son travail, et en profiter pour aller rapidement -avant que le charpentier et ses copains énervés ne s'en chargent- interroger tes compatriotes, Rosaline... au moins, tu seras sûrement mieux accueillie qu'ici. »

Le charpentier fronce les sourcils à la demande de Blanche.

« Bin j'suis Octave le charpentier, y'en a pas d'autre à Hautevue. C'est quoi vot'question au juste ? La ptite s'appelle Agathe, elle couche dans l'grenier. Ses parents sont des Bordes, par là... » Il indique vaguement vers le nord, un hameau que Blanche connait de nom à quelques kilomètres de l'autre côté de la rive. Les questions que lui pose Blanche n'ont visiblement pas de sens pour lui, mais enfin elle est en charge d'un truc officiel et important alors ça doit être des questions valables. Polan n'aurait jamais posé ce genre de questions, lui...

Les autres se regardent en coin, mais ne disent rien. Blanche saura les reconnaitre, le cas échéant.

En revanche l'apprentie n'est plus là, et lorsqu'Octave l'appelle bruyamment à la demande de Théomark elle ne répond pas.

Toute ces paroles sur l'apprentie me laisse songeur.

- C'est étrange qu'elle soit partie si vite, même s'il peut y avoir quelques explications. Nous devrons peut être aller l'interroger à un moment. Mais la piste de l'ouest est plus solide et prometteuse.

J'acquiesce aux paroles de Theomark.

- Si vous vous en pensez capable, alors allons y. En revanche, vous devriez confier votre chèvre à quelqu'un de confiance. La suite peut devenir dangereuse.

« Et bien allons dans cette forêt y retrouver des traces, en espérant que Drendari nous laisse les entrevoir.  »

je vide mon verre d'un trait et saute du banc, prête à partir.