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Offline Chaos  
#101 Envoyé le : mardi 14 juillet 2020 17:48:19(UTC)
Chaos
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Symphonie
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<< Oui c'est pour les pastilles. Mais je le ferais moi même... C'est une surprise. Merci pour le service. >>

C'est avec un roucoulement content que ses petites affaire se rangèrent dans son sac, ses grimoires disparaissant également comme par "magie". Elle pris quelques secondes pour réfléchir à ses propos. Mais au final la méthode abrupte avait après tout son charme.

<< C'est dommage... Que vous soyez un faux-vrai alchimiste. A la capitale, beaucoup travaillent pour l'effort de guerre. Vous pourriez peut être trouver une formation digne de ce nom en vous engageant. Mieux vaut tard que jamais, après tout. >>

Elle regarda à droite puis à gauche, contemplant cette ville qu'elle trouvait plutôt médiocre. Dans son regard se lisait la malice d'avoir trouvé une proie à tourmenter.

<< Mais je comprendrais que vous voudriez rester ici... Simple vendeur de potions. Bonne journée je suppose? >>

Et Symphonie de reprendre sa promenade à pieds, son grand tour de Longrace dans l'autre sens. Partant comme une fleur.

Modifié par un utilisateur mardi 14 juillet 2020 17:52:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Boadicee  
#102 Envoyé le : jeudi 16 juillet 2020 17:16:37(UTC)
Boadicee
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Musique - Campagne Chélaxienne



Odmer se figea en entendant les paroles de Symphonie, un éclair de crainte passant sur ses traits, mais il reprit très rapidement ses esprits, assez rapidement pour réaliser qu'il ne risquait rien, pour l'instant. Avec un sourire où on devinait le soulagement, et un tremblement dans la voix qu'il peinait à maîtriser, il répondit.
« Merci de votre estime, mais non, très peu pour moi. Vous...vous f-fallait il autre chose? Si non, bonne journée, dame l'Oiselle! »
Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
Offline Chaos  
#103 Envoyé le : jeudi 16 juillet 2020 17:49:29(UTC)
Chaos
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Symphonie
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Un petit rire étrangement féminin répondit à l'alchimiste. La strix s'arrêta un peu plus loin, ses yeux mordorés et plissés d'amusement transperçant le vendeur.

<< Mon divertissement d'aujourd'hui était fort plaisant, je vous remercie de votre galanterie. Ce sera tout. >>

Car ma proposition n'en était pas une... semblait promettre ses pupilles acérées, alors qu'elle tournait définitivement ses talons... Je me demande ou il habite, histoire de lui faire une petite visite nocturne. En tout bien tout honneur bien sûr.

Modifié par un utilisateur jeudi 16 juillet 2020 17:50:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Chaos  
#104 Envoyé le : mercredi 5 août 2020 22:53:24(UTC)
Chaos
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Il y a peu de temps de cela, le 12 de Gozran, dans les sombres coins du Palais Impérial d'Egorian...

D'aussi loin qu'elle se souvenait, il avait toujours été désagréable pour Symphonie de se faire pardonner. N'étant pas portée sur des sentiments de bienveillance ou de magnanimité envers son prochain, elle était aussi dure envers les autres qu'avec elle-même.

Mais au-delà se faire pardonner pour avoir tenté d'attaquer un certain tieffelin -l'envie était bien là, pas la peine de se mentir à soi-même.... Il avait été utile. Et une des autres choses que Symphonie détestait, était de devoir quelque chose à quelqu'un. Son crédo avait toujours été d'avancer seule dans ces couloirs de dalles et de corruption, et ne rien devoir personne. Sa Maîtresse l'avait été à recevoir une vie paisible, un métier, de quoi manger et un toît, ainsi que plus d'honneurs que ne devait jamais recevoir un esclave. Et c'est ce pourquoi elle la remercierait jusqu'à sa mort.

Et il s'avérait, que si elle n'avait eu une conversation avec un certain tieffelin, elle l'aurait jamais changé de comportement. Sans nul doute qu'effectivement, les résultats de ses missions auraient été catastrophiques.

Si elle suivait les protocoles qu'elle avait lu dans ce fameux livre "Les bonnes manières d'une grande dame au sein de la noblesse, tome 1 - L'étiquette et le semblant" alors normalement il devrait proposer une ritournelle de cet évènement, faisant grâce de ce qui s'était passé. C'était tout moins l'hypothèse de la strix. Par pur calcul, il ne pouvait pas l'envoyer sur les roses pour un oui ou pour un non. Elle était après tout une strix très effrayante, mais ce qui la rendait une véritable monstruosité était son nouveau collier gravé au nom de sa propriétaire.

Les gens changent. Les pays changent. Les dirigeants changent. Et Symphonie n'avait pas eu pas l'intention de changer ses habitudes avant au moins... Une bonne dizaine d'années, au bas mot. La venue de cette guerre perturbait ses plans rappelant son horloge biologique, mais également ce que l'on attendait d'elle désormais. Un monstre éduqué.

Et un monstre éduqué se devait de se faire pardonner lorsqu'il faisait de sacrés bêtises. Vêtue de son nouveau plumage aussi beau que pratiques, de nouveaux bijoux et même de parfum, c'était un peu incroyable pour elle de s'habituer à sa nouvelle apparence. Mais pour se maquiller correctement, il ne fallait pas fuir les miroirs. Ce costume qu'elle portait désormais rendait un tableau encore plus sournois de son statut de propriété : avec un attirail aussi riche, voir même plus qu'un noble, c'était un énième pied de nez à cette Cour de parasites.
Une ombre noir parcourait les couloirs du Palais Impérial, à la recherche de sa nouvelle proie... Ou tout simplement en tant que Messagère, son colis caché au milieu de son léger sac. Elle n'allait pas non plus changer ça : éviter tous ces impertinents insectes qui ne méritait même pas qu'elle descende de son perchoir. Elle tâcha de repérer un certain barde. Peut être même pourrait-elle faire une autre sieste. C'est fou ce que les opéras chélaxiens l'endormaient, et elle était encore fatiguée de tant d'études à l'Île de la Sorcière. Normalement après le déjeuner il devrait se balader quelque part...

////

Malgré sa vigilance, Symphonie ne parvint pas à mettre la main sur le barde. Etrange...à cette heure ci, il était toujours en public, occupé à divertir quelque noble - ou leurs filles - mais là, il n'y avait nulle trace de Zerruth. Finalement, en désespoir de cause, elle finit par se rendre jusqu'à ses appartements, une petite chambre dans une aile à l'écart du palais, là où logeaient les serviteurs. Et la strix eu la surprise, en arrivant sur place, de tomber sur Aanara qui quittait les lieux. Zerruth s'apprêtait d'ailleurs à suivre la samsarane, car il était en train de revêtir sa veste chamarrée lorsqu'elle entra.

« Ah, bonjour Symphonie! Que me vaut cette charmante visite? Est ce que je dois m'inquiéter pour mon intégrité physique? »

///


Flap flap flap.
Ou.
Flap flap flap...
Est!
Flap flap flap!
CE!
FLAP FLAP FLAP.
BARDE!
Sérieusement pourquoi toi, Symphonie L'Oiselle, cours-tu dans tout le Palais pour ces bêtises?! se demanda-t-elle un peu trop fort intérieurement. Malheureusement comme tout à chacun, elle manquait de temps. Le soir serait destiné à la préparation de sa mission, et elle n'avait que l'après midi.

En désespoir de cause donc, accrochée au rebord de la fenêtre des appartements du tieffelin, elle avait dardé ses yeux mordorés à l'intérieur. Prenant garde à ne faire dépasser que de son nez jusqu'à ses oreilles par les volets entrouverts. Espérant juste déposer le colis et partir fissa-fissa...

Mais le destin n'était pas tendre avec la strix. Il est vrai que la samsaran avait parlé la veille au soir de le voir... Mais pourquoi la suivait-elle? Son regard suspicieux fut repéré et elle sut qu'elle ne pouvait pas faire machine arrière. Elle pâlit en le voyant si sympathique : ce n'est ça qui allait lui faciliter la tâche. Sérieusement! "quelle charmante visite bla bla bla"... La prochaine fois je lui rend visite en pleine nuit avec une dague, on verra si il parle toujours de charmante visite...

<< Krrrrrou... Colis. >> Grogna-t-elle en sortant le paquet habilement empaqueté -elle avait bien veillé à ce que ce soit le cas. Faire passer ça pour un colis anonyme serait une bonne solution, après tout... Il n'était pas signé. Une patte grise et griffue déposa la "bombe" sur le rebord de la fenêtre. Puis des ailes sombres partirent s'accrocher à une autre ouverture adjacente, vérifiant la bonne mise à pied de la livraison.

///


Zerruth fut un peu pris par surprise par la raison de sa visite, mais avant qu'il ai pu réagir, elle était déjà sur le point de partir. Il lança tout de même.
« Hey, att... »
Trop tard, elle avait déjà quitté les lieux.
Le tiefling avait une expression contrarié, observant un instant les lieux autour de la fenêtre, mais sans retrouver la trace de la strix perchée au dessus de lui.
Il retourna à l'intérieur, ouvrant précautionneusement le paquet qu'elle lui avait remis. Sans être présente dans la pièce, il était difficile de savoir exactement ce qu'il en pensait, mais il sembla tout de même à la strix entendre une exclamation de surprise et de joie.

///



En bonne messagère, Symphonie revenue à son lieu de départ... C'était très amusant de voir ces bipèdes aux yeux peu perçants, s'interroger de ses disparitions. Apparemment ce tieffelin n'échappait à la règle : une strix était après tout très agile. Deux pupilles mordorées dépassèrent de nouveau de la fenêtre, à force elle allait vraiment mettre des marques de griffes dans le bois du cadran... Un peu plus prudente cependant. Elle voulait tout de même voir sa réaction! Non mais. Il est vrai que la curiosité n'était pas très bonne pour la santé... Sûrement qu'il allait détester. Elle devait avoir mauvais goût, de tout façon... Pleine de doutes et même de remords, il était tout de même un peu trop tard pour faire machine arrière.

/////


Zerruth, concentré sur le paquet qu'il était en train d'ouvrir, ne remarqua pas la strix suspendue au dessus de la fenêtre, qui l'observait de son regard de prédateur. Le tiefling paraissait ravi de découvrir le contenu, faisant danser les carrés de tissu pour les faire chatoyer à la lumière du soleil matinal, observant le jeu des couleurs. Les confiseries semblèrent aussi le surprendre et il en gouta une, à titre expérimental. Apparemment à son goût. Malgré les craintes de Symphonie, ses présents semblaient parfaitement appréciés par le tiefling.
Cependant, Zerruth paraissait surtout surpris. Il ne s'attendait clairement pas à recevoir quelque chose, et ne pas en connaître l'origine semblait le perturber un peu.

///



Symphonie sentit son coeur lui piquer un peu. Ah oui... Ca s'appelait le contentement. Le travail bien fait qu'elle offrait à Sa Maîtresse en rentrant de mission avec ses objectifs bien menés. Par pur esprit de malice, elle se demanda si elle pouvait recommencer sa petite blague... Mais le spectacle était plaisant à regarder : bien loin de artifices, dans l'ombre de l'intimité des autres, c'est sans nul doute là que se révélait les véritables intentions. Si véritablement il avait des cadeaux tous les quatre matins... Jamais il n'aurait eu cette réaction. Quel mystère.

<< Krihihihi... >>

Un pouffement féminin retentit de par la fenêtre : une strix en train de se moquer d'un certain barde. [i)Oups...[/i] Peut être avait-elle un peu rit trop fort, car elle ferma un des pans de cette ouverture pour mieux se cacher, mais le mal avait été fait. Les quiproquos, pour Symphonie, étaient fort drôles. Et bien contente d'avoir déstabilisé une telle figure.

///


Zerruth était fasciné, certes, mais il n'était pas sourd. Suspicieux, le tiefling revint près de la fenêtre, et ouvrit le volet derrière lequel elle était accrochée, suspendue à la paroi.
« Il me semblait bien que vous n'aviez pas pu aller bien loin, ma chère strix. Alors dites moi...que me vaut le plaisir et l'honneur? »



La femme-oiseau avait des petits yeux rieurs et malicieux. Les griffes coincées dans les pierres du Palais, à sûrement des mères du sol, et ses ailes battant tout doucement pour ne pas forcer sur ses pattes.

<< C'est à dire que... >> Les paroles de Symphonie s'étouffèrent dans un rire grave et rouillé. Elle reprit difficilement son calme par la suite. Ca devait être sa nervosité, ou bien la tête que faisait le tieffelin avec ses nouvelles acquisitions. << Je vérifie toujours... la bonne réception? Bonjour au fait. >>

C'était mieux de commencer les discussions pas un bonjour, plutôt que par un rire. Mais Symphonie n'avait pas lut tout son livre de bonnes manières.

////


Zerrut abandonna sa surprise et sa suspicion pour retrouver sa confiance habituelle.
« Bonjour, ma chère strix. Je dois m'admettre impressionné par une telle intégrité, et par une telle patience...vous ne sauriez pas qui à l'origine de cette charmante attention, par hasard? »

///


Même si Symphonie ne riait plus ses yeux eux, continuaient de s'esclaffer. Bien qu'elle se contenait, ils brillaient comme de l'or.

<< Ah bon... il n'y a pas de signature? Qui sait. Peut être est-ce un mâle qui vous a offert ça? Krihihi. Un cadeau pour une jolie princesse tieffeline.

Ça a l'air de vous faire plaisir... Pourquoi? >>


La curiosité était après tout un bien vilain défaut.

////


Zerruth haussa les épaules.
« C'est possible, j'ai aussi des admirateurs masculins, et autres, mais ils sont tout de même plus rares que mes admiratrices. Cela dit, ça paraît un peu trop attentionné et pas assez...disons, provocateur pour venir de l'un d'entre eux. J'aime le tissu, que voulez vous, ma jolie Strix? J'ai passé une partie de ma vie en Varisie, et j'ai toujours admiré leur talent pour les danses...peut être qu'avec ça, je pourrais improviser un numéro dans leur style? Et puis, c'est élégant, ça ajoute à mon charme. »
Il battit des cils.
« Ne trouvez vous pas? »

///



Symphonie ne faisant pas elle-même de différence de sexe une fois dans la couche -à moins que l'on parle de lignée, c'est pourquoi cela ne la laissa même pas hausser les sourcils. Pour avoir vu les représentations du tieffelin, la strix savait qu'il pouvait user de sacrément d'artifices. C'est pourquoi un compliment simple et neutre sortit de ses lèvres, alors qu'elle lâchait une de ses mains de la pierre, ayant trouvé un interstice ou poser la patte.

<< Il y a de ces silhouettes à qui un rideau irait même bien. Comment est-ce la Varisie? ...
Mais peut être suis-je en train de vous embêter. Je voulais vous remercier pour la dernière fois et... Désolée. J'étais de méchante humeur. Disons qu'avec vos conseils, tous mes problèmes ont été réglés. Une sorte d'effet papillon. >>


////


Cette fois, Zerruth fut vraiment surpris.
« Vraiment...? Et bien, je suis ravi d'avoir pu vous aider, Symphonie. Je n'en espérais pas tant...Et non, vous ne me dérangez jamais! C'est tout de même plus intéressant de vous parler que d'écouter les paroles vides qui résonnent dans les halls et les salons de la cour. »
Il s'accouda sur le rebord de la fenêtre, un peu rêveur.
« La Varisie...c'est très différent d'ici. Il suffit de changer de ville pour découvrir des coutumes entièrement différentes. Sillonner la campagne avec une caravane c'est une expérience difficile à transmettre, mais la sensation de liberté est à nulle autre pareille. Et puis, que dire des paysages! Les approches du plateau de Storval et ses immenses falaises; les forêts de Mierani, l'immense Arche de Magnimar...si jamais vous avez l'occasion de vous y rendre un jour, c'est un recoin du monde qui vaut certainement le détour, croyez moi. »

///


La femme-oiseau eut un petit sourire satisfait : une bonne chose de faite. Le compliment qu'elle avait une conversation intéressante, fit plutôt mouche. A moins qu'il n'avait vraiment rien d'autre comme occupation.
<< C'est triste qu'un barde comme vous s'ennuie... Non? A ce que j'ai compris, une vie artistique est fourbue d'intérêts hétéroclites. Sans nul doute ce qui vous amène à discuter avec une srix. >>
Au fond, peut être n'a-t-il juste que des goûts bizarres. Ca arrive. Si en plus d'être inoffensif, il est naif... Symphonie prit elle aussi un air lointain en se remémorant ses voyages.
<< Une caravane volante serait vraiment merveilleux. Tout est si beau vu d'en haut. Malheureusement avec mes fonctions de messagère, je ne restait pas très longtemps quelque part. Peut être pourrais-je m'attarder un peu la prochaine fois... Enfin, juste dix minutes.
Comment est-ce... La vie en caravane? Les plateaux de Storval. Les forêts de Mierani? L'Arche de Magnimar... >>

La strix avait toujours aimé savoir les choses, dans les moindres détails. Elle ne fréquentait pas les livres poussiéreux pour rien : lasse du verbiage humanoïde, seul le papier pouvait lui transmettre des connaissances au quotidien. Et peut être maintenant un certain barde.

/////


Zerruth sourit.
« Oh, je vous rassure, je ne m'ennuie pas! Mais disons que l'intérêt que je trouve ici est bien différent de ce que j'éprouvais en parcourant la Varisie. Pas moins intéressant, cependant. Comment vous décrire? La sensation d'être au sein d'une communauté, de faire partie de quelque chose alors qu'on voyage avec une caravane à travers l'inconnu et les terres sauvages, l'excitation de voir ce qui se trouve derrière la prochaine colline, ce ne sont pas des choses qu'on peut ressentir en voyageant à travers une contrée aussi domestiquée que le Chéliax. J'imaginez que c'est le genre de sensation que vous pourriez avoir en chassant, peut être...? »
Il rassembla ses pensées avant de poursuivre.
« C'est vraiment difficile de vous donner une image claire, et ça mérite honnêtement d'être vue en personne. Le plateau de Storval...imaginez que soudain, sur l'horizon, la terre se dresse comme une vague, dominant la campagne alentours. Par les collines et les contreforts d'une chaîne de montagne, non, un à-pic de plusieurs centaines de mètres surgissant du paysage, coupant tout une contrée en deux. »
« Les forêts de Mierani...et bien, peut être que vous en avez une meilleure idée, si vous êtes allé dans le Bois aux Tertres. On raconte que des tribus d'elfe, et surtout un dragon aux écailles vertes y vivent. »
« Quand à l'arche de Magnimar, c'est un pont. Et pourtant, son échelle défie l'imagination. Un quartier entier est construit à son ombre, et un autre sur le pont lui même. Il est brisé, mais s'avance dans l'océan comme une péninsule construite de main d'homme. Ce n'est pas le seul élément majestueux de Magnimar, mais sans aucun doute le plus impressionant. »

///


<< Je me demande quel est votre intérêt de vivre ici, justement... Même si je considère Egorian comme ma maison, ce serait difficile de dire que c'est une destination paradisiaque. Il est vrai qu'il est plutôt confortable d'être bouc émissaire, mais cela reste des territoires assez dangereux.

Voler n'est pas pareil. Je vois à des dizaines de kilomètres, et ou se trouve l'infini. Et mes yeux essayent d'attraper les merveilles juste sous mon plumage. Souvent, ce ne sont que des ombres, des lumières colorées, des teintes. Comme un tableau d'artiste brouillé. >>

Symphonie écoutait attentivement ces descriptions heuristiques. C'était beaucoup plus joli à entendre qu'à lire, après tout. Mais elle se demandait si cela correspondait à la réalité, ou à des contes narrés. Elle laissa passer un silence après ces discours, se demandait ou se trouvait la légende de la vérité. Sans nul doute les deux.
<< Je n'ai pas du tout ce genre de sensation en chassant. Juste... Comme un porte qui se ferme à double tour. Alors que je ne ressens rien, à l'intérieur gronde un orage brûlant. Et lorsque la chaleur de ce chaudron se glace, j'en rouvre l'entrée. Et il n'y a plus que des cendres.

Chasser et voler sont deux choses différentes... Chasser des animaux et des êtres humanoïdes n'est pas pareil. Chasser les secrets du château est de même, différent. >>


////


La description de la chasse que faisait Symphonie sembla laisser le tiefling songeur...
« C'est difficile à appréhender, mais j'imagine qu'il faut avoir chassé pour vraiment comprendre ce que vous pouvez ressentir. Je reste ici justement parce que courir les routes est risqué. L'autre raison, c'est que pour se faire un nom, il est nécessaire de se produire dans des endroits prestigieux. Mais je ne compte pas rester indéfiniment à Egorian. Dans l'immédiat, je suis satisfait de ma situation, cependant. Et puis, je n'aurais pas eu le plaisir de vous rencontrer si je ne travaillais pas ici, pas vrai? »

////


Elle lui adressa un petit sourire gêné, ne souhaitant pas trop déblatérer sur ce sujet.
<< Le monde extérieur est risqué, il est vrai. Chasser est un sale travail que je ne recommande pour des mains fines dansant sur les cordes. >>
Qui plus est, Symphonie n'était pas très contente qu'il reparte si vite. Vraiment, la destinée était cruelle avec elle. Sûrement une histoire de karma, à force d'être mauvaise.
<< La clientèle ici n'est-elle pas un peu... Exigente? Radotante. Je dois avouer que pour moi, vos opéras de Tarbaphon m'aident surtout à faire de belles siestes. Même si j'ai beaucoup aimé comment vous imitiez les morts-vivants : c'était drôle. >>
Ce n'était vraiment le but du tieffelin de faire rire en imitant une créature horrible, mais la strix avait un humour parfois douteux.
Les compliments avaient toujours gênés Symphonie, et tout dans ces phrases semblait lui échapper : mais qu'est ce qu'il veut avec ses ritournelles? ...
<< En vérité vous êtes taxidermiste et vous voulez me plumer depuis le début. Tout ça pour avoir une décoration dans votre boudoir. N'est ce pas? >>

////


Cette dernière remarque arracha un rire sincère au barde tiefling.
« Si c'était le cas, je ferais de mon mieux pour choisir une cible moins...affutée. Je n'ai aucun mal à imaginer d'où vient la crainte que votre présence suscite et ce n'est pas uniquement l'influence de votre maîtresse. »
Reprenant son sérieux, il poursuivit.
« Justement...je suis là pour apprendre, et honnêtement, les occasions d'apprendre ne manquent pas, ici. Où aurais-je l'occasion de me produire pour une foule? Et puis, même si je ne partage pas les goûts de tous les courtisans, avoir une telle variété de public est incroyablement enrichissant. J'ai même eu l'occasion de jouer pour des diables, croyez le ou non. »

///


Les yeux mordorés et sournois de la femme-oiseau brillèrent sous sa sombre capuche.
<< Je ne suis qu'une humble strix de compagnie voyons? Il est vrai que le charme est facilement acquis au contraire de la finesse d'esprit. Dommage que vous n'en soyez point dépourvu. >>
Apparemment il savait ou chercher. Ce qui le mettait dédaigneusement au dessus de la moyenne. Le regard de la strix devint soudainement fuyant à la mention des diables. Faut-il être fou pour s'approcher d'eux. Elle gratta une dalle, nerveuse.
<< Depuis quand les diables sont-ils amateurs de musique? ... A vrai dire, je pensais que vous étiez un maître-barde. Pas un simple apprenti. Dans quelles classes avez-vous étudié? >>
La conversation devenait trop bizarre pour elle. Un sujet tabou de parler des extérieurs véritablement lointains. Son malaise devenait palpable.
<< Mais peut être que je dois vous embêter. Je devrais peut être y aller. Vous n'aviez pas finis avec Dame Aanara? ... >>

////


Zerruth fit mine de ne pas noter le changement dans l'attitude de Symphonie à la mention des diables, préférant éviter le sujet qui apparemment la dérangeait.
« Je n'ai pas étudié à proprement parler...J'ai appris à jouer la première fois à Couronne d'Ouest, avant de prendre le navire pour Magnimar, et j'ai appris sur le tas en Varisie. Ensuite, je suis revenue ici par Kintargo, j'ai fais un détour par l'Opéra, mais il a été fermé pour l'instant - et personne ne peut faire concurrence à Shensen, leur meilleure cantatrice - donc je suis revenu par ici. »
La remarque sur Aanara fut répondue par un haussement d'épaule.
« Je ne suis pas sûr....elle avait besoin d'un portrait, j'ignore pourquoi, mais je crois qu'elle a les croquis qu'il lui fallait. »

///


Lorsque la pression retombit, la strix se sentit tout de même un peu mieux. L'altitude de son coeur baissa dans sa poitrine. Elle avait désormais des yeux un peu plus curieux. C'était une drôle de conversation sur le bord d'une fenêtre.
<< Oh... Moi de même. Je n'ai pas appris le Commun par gaïeté de coeur, mais c'est en écoutant et en répétant ce qu'il y avait autour de ma cage que je l'ai compris. Passé les précepteurs qui se sont pris des coups de griffes les uns les autres, j'ai préféré étudier seule. Même si mon accent est horriblement monotone, j'ai appris presque une dizaine de langues depuis.

Le "naturel" au scientifique demandait plus de pratique -notamment de l'observation, et de la mémorisation -apprendre à se rappeler quelque chose était nécessaire dans le silence, mot pour mot. Mais avec le temps il est difficile de trouver des livres qui m'intéressent dans la bibliothèque Impériale. Ce qui rendait le tout compliqué était la myriade de processus anatomiques différents, se différenciant de quelques millimètres d'un individu à l'autre. A ceci que les règles pouvaient être bafouées par magie, ce qui rendait mes recherches un peu plus délicates. Les différences afflictions quand à elle, n'étaient que des processus déductifs parfois complexes, mais dont la trame engendrait d'autres trames, excluant tel ou tel type. Une affaire d'enlever des oxymores entre elles et d'éviter les comparaisons pouvant en circoncire mes conclusions et les rendre fausses si mon arbre d'hypothèses était lui aussi faux.
Les arts du costume et du maquillage étaient encore plus répétitifs. Je pouvait mettre au point des classements des différents apparats à l'aide de notes, avec leurs tenues nécessaire. Cela demandait un certain processus créatif sans véritablement l'être : copier ce que j'avais vu, l'améliorer et le différencier pour le paraître "vrai". L'agencement des moeurs et des couleurs chelaxiennes n'étant pas automatique chez moi, je suis contente que l'on m'ait conseillé pour parfaire ces peinturlurages.

L'alchimie quant à elle demandait plus de dextérité mais aussi d'anticipation. Elle est faite d'exceptions d'exceptions, et les processus sécuritaires afin de ne pas se blesser se retiennent facilement dès les premiers accidents ou brûlures. Déchiffrer les pictogrammes des formules était comme apprendre une nouvelle langue après tout. Mais en fonction de la qualité chimique, mais aussi parfois de l'environnement et du temps, il fallait procéder de façon adaptative. D'un jour à l'autre, chaque formule pouvait être différente. Tout était possible, si tenté que l'on avait temps et talent. D'ailleurs, mes connaissances naturelles me permettait d'infliger à cette nature mes propres réflexions : pouvait-on faire plier le vivant selon ses volontés alchimiques? Apparemment oui, mais tout avait des limites. >>

Plutôt bavarde lorsqu'elle s'y mettait, c'était peut être la première fois depuis ses premières conversations avec Nikki qu'elle trouvait des sujets intéressants. Symphonie était après tout un monstre plutôt cultivé et intelligent, mais d'un intellect froid et pharmaceutique. Bizarrement, ses mots coulaient comme de l'eau. Ce n'est pas comme si elle avait trente-six interlocuteurs non plus.
<< Un navire pour aller à Magnimar? ... Qu'est ce que c'est Magnimar? Comment est Kintargo et son Opéra? Je ne suis jamais entrée dans un opéra...
Je ne sais pas trop pour Dame Aanara, elle est restée discrète sur ça. J'espère qu'elle ne vous a pas embêté et que vous y avez trouver votre compte... Elle est très intelligente, c'est une grande magicienne. Elle m'a même créé des manchettes de déguisements de grande qualité. >>


////


« Aanara et moi sommes parvenus à un accord...et oui, je pense que je m'en tire pas trop mal, même si j'ignore ce qu'elle compte faire exactement de ce portrait. L'art du déguisement n'est pas une chose facile, comme vous le disiez...personnellement, j'ai une certaines tendance à l'improvisation en la matière. Je suis mes impressions, et une fois que je pense être arrivé à un résultat cohérent, je vérifie si ce n'est pas trop...excentrique. L'avantage des détails insolites, c'est que les gens se focalisent moins sur les défauts du déguisement. Certes, ils se souviendront de vous...mais quelle importance si vous portez le visage de quelqu'un d'autre? »
« Magnimar...C'est ce qu'il y a de plus proche d'une capitale en Varisie, un énorme port marchand sur la côte. Elle porte le nom de Cité des Monuments, à cause de tous les vestiges et étranges bâtiments qu'on y trouve. Et avec le retour du Nouveau Thassilon, c'est prospère, comme endroit.
Kintargo est plus proche, c'est une cité Chélaxienne, après tout. Sur la côte Nord Ouest, l'Archduché de Ravnel. C'est une cité d'artiste, avec le plus célèbre Opéra de ce côté d'Avistan. Si vous avez l'occasion d'y aller quand l'opéra est ouvert, profitez en, les représentations sont impressionantes! Autant de magie que de talent, mais les voix des chanteurs sont magnifiques. Je fais pâle figure en comparaison. »


///


Ce constat laissa la strix satisfaite. << Bien. Je ne connaissais pas cette astuce des "détails insolites". J'ai plutôt tendance à préparer dans les moindres détails. En tant que strix, je suis bien obligée de ressembler à quelque chose pour sortir de ce Palais. Si j'ai le désavantage que cela rate, je peux toujours me rattrapper avec un peu d'alchimie. Pour moi il est intéressant de ne porter le visage de personne. Mais je retiendrais ce conseil, cela pourrait servir à mes partenaires de mission : un détail insolite me permettrait de les retrouver au cas ou nous sommes divisés.

Après tout je ne suis pas une artiste... Aussi excentrique que vous. Même pour un tieffelin, on vous voit de loin vous savez. >>
Ponctua-t-elle d'un rictus. Ca et la Cour des Poules autour de lui. Il suffit juste de suivre les caquètements. Des questions en amenaient bien d'autres, et la Symphonie était insatiable de réponses.

<< Des vestiges et étranges bâtiments? ... Comment sont-ils. Le Retour du Nouveau Thassilon, c'est à dire? >> Cela ne la tentait que trop bien de découvrir de nouveaux paysages, mais malheureusement, enchaînée à ce palais, elle ne faisait pas ce qu'elle voulait. Ces descriptions la rendait autant songeuse qu'émerveillée.
<< Je ne sais pas. J'ai un peu peur des spectacles de magie, ou de la magie en général. J'ai pensé à rester un peu plus longtemps en dehors du Palais, mais je ne peux pas abandonner Ma Maîtresse. Encore plus maintenant avec mes obligations.

Je croyais que vous étiez le meilleur chanteur du Palais à vrai dire. Il y a mieux que vous? ... >>


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#105 Envoyé le : mercredi 5 août 2020 22:54:30(UTC)
Chaos
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Zerruth assura avec un sourire confiant.
« Au palais, je ne pense pas! Mais je ne suis pas le meilleur chanteur au monde, quoi que votre estime me fasse chaud au coeur, ma redoutable Symphonie. Probablement Shensen, à Kintargo, et sans doute certains des chanteurs et cantatrices de l'opéra de Karcau, en Ustalav, qui est aussi réputé. »
« Je pourrais vous parler de la Varisie des jours durant, mais, mieux vaut garder un peu de mes contes pour la prochaine fois, pas vrai...? Peut être vous parlerai-je du Nouveau Thassilon à une prochaine occasion? »
Lorsque la strix évoqua sa crainte de la magie, le tiefling tendit une main pour la poser sur son bras, mais suspendit son geste, craignant peut être d'empirer les choses.
« N'ayez crainte de la magie. C'est un outil comme les autres, tout comme ma voix est le mien et vos dagues, le votre. Un outil peut être plus versatile, mais plus délicat à manier également, croyez moi. »

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La tentation était trop belle pour Symphonie de ne pas faire preuve de cynisme. Une petite pique.
<< Peut être ai-je de très mauvais goûts artistiques, n'est-il pas? Kraha. Je ne sais pas si j'aurai le temps de vous écouter une nouvelle fois, je repart dès demain en mission. Encore plusieurs semaines. Vers le front des terroristes. >>
Face à la main du barde la strix courba la tête sur le côté, interrogative. Elle regarda la main, puis regarda le barde. Puis regarda la main, puis regarda le barde. On aurait dit un oiseau méfiant et géant, hésitant entre dire bonjour et donner un coup de bec. Qu'est qu'il veut avec sa main? ...
<< Je serai bien bête de ne pas la craindre... Elle est appropriée de ceux n'ayant pas besoin de lames, toujours armés par leur intellect. Autrement dit pour moi les adversaires les plus difficiles. Elle passe les armures, elle passe les barrières de la langue, elle passe par-dessus mes qualités raciales et alchimiques. Je n'ai pas de protection contre ça. >>
Un souffle glacé sembla passer derrière sa nuque et elle ébroua un peu ses ailes. Ses grandes plumes noires se secouèrent de droite à gauche.
<< Je ne livre pas les colis de n'importe qui. L'on peut jouer au jeu des devinettes pour savoir qui c'est. Vous voulez jouer avec moi? >> Insista-t-elle avec un air malicieux. << Le jeu est simple. Vous avez le droit de poser trois questions. J'y répondrais par oui ou par non. Si vous trouvez la bonne réponse à la fin, c'est moi qui ait un gage. Sinon ce sera vous. >>

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Zerruth se fit méfiant, plissant les yeux comme si il essayait de percer les véritables intentions de Symphonie; mais il se décida finalement à acquiesçer.
« Très bien, je suis joueur, après tout. Première question: l'envoyeur de ce colis est il un membre de la cour impériale d'Egorian...? »

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Symphonie plissa encore plus ses yeux mordorés, échos à ceux du barde.
<< Promis, mon gage n'est pas méchant. Après tout Ma Maîtresse m'a ordonné de ne jamais mentir, vous pouvez avoir confiance en moi... C'est difficile à dire si c'est un membre de la Cour Impériale... Disons oui et non. >>Après tout je suis un superbe meuble! << Plus que deux chances! >>
Il y avait bien une chose que Symphonie rêvait de faire depuis des mois, voire même des années... En termes de gage.
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Zerruth étrécit les yeux, réfléchissant soigneusement à sa prochaine question, cherchant les failles.
« Intéressant. L'envoyeur est il ailé? »

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<< Krouiiiii! >> Fit la strix dans un sourire s'élargissant. Cela ressemblait à un mélange de cri rauque et de "oui". Des traces de rires aux coins de ses yeux s'étiraient lentement. << Kr-kr plus qu'une chance. >> Symphonie tu as l'air de plus en plus suspecte, arrête de roucouler... Kr-kr il ne trouvera jamais. Kr-Kr.

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Le tiefling haussa un sourcil un peu perplexe devant l'enthousiasme de Symphonie, mais n'avait pas l''intention de se dérober. Il accentua son sourire.
« Et bien, dans ce cas, je te remercie de ta prévenance et de tes présents, Symphonie...Même si j'admets ne pas être sûr de l'occasion...? Quoiqu'il en soit, j'apprécie beaucoup l'attention. »

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<< Kraaa! Ouh... Aaah! Outch! >> Mima-t-elle sa propre mort subite contre la paroi du Palais d'Egorian, main contre le coeur. Après cette démonstration fort peu crédible, elle éclata d'un grand rire.
<< Je m'amuse comme je peux... Au vu des petits piaillements que j'ai entendu ça a l'air de plaire. >>
Ses yeux d'airins se plissèrent, se remémorant le motif de ces attentions.
<< J'ai été extrêmement désagréable la dernière fois... Alors que votre aide m'a été très précieuse pour ma première mission officielle. Si je n'avais eu cette discussion et ces conseils je crains qu'il n'y aurait eu... >> Elle haussa les épaules avec un air faussement désolé. << Quelques tâches sur les murs du Palais? ... C'est difficile d'être un monstre éduqué après tout. Merci et ... Désolée. >> Elle laissa passer un blanc, n'étant pas très douée pour se faire pardonner. << Voilà. >> Conclut-elle.

///


Zerruth la considéra d'un air pensif, pesant ses paroles.
« Vous savez, pour quelqu'un qui dit ne pas avoir de tact, vous faites des progrès d'une rapidité surprenante. Peu de nobles au palais se seraient donné la peine de m'offrir quoi que ce soit pour se faire pardonner une offense, réelle ou non. En ce qui me concerne, vous êtes une élève douée! Quoiqu'il en soit, j'accepte vos excuses, Symphonie. »

///

La strix passa du blanc craie surpris au gris cramoisi. Elle préféra baisser les yeux et jouer avec une des mèches de son chignon. Malgré ses capacités, il était rare qu'on lui fasse des compliments. Après tout, elle n'était qu'une strix mal dégrossie dans les domaines diplomatiques. << Ce n'était pas grand chose... Merci beaucoup. >> Enfin soulagée d'un certain poids, elle pourrait reprendre le fil de sa vie tranquillement. << Le violet n'est pas très original avec votre teint, mais j'espère que ça ira. Tout se passe bien au Palais en ce moment? Je ne suis pas là pour le surveiller, donc... >>

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Zerruth sourit.
« Pas besoin d'être original pour être élégant! Et oui, tout se passe...disons, relativement bien. Tout le monde n'a que la guerre sur les lèvres, bien sûr, mais avec le départs des généraux, le paysage de la cour a un peu changé, ce qui n'est pas pour me déplaire! Les périodes troublées sont toujours les plus intéressantes et celles qui présentent le plus d'opportunité. »

///

<< C'est vrai... Pour ma part rouge et noir c'est très bien. Cela avec tout. Pour ce qui est opportunités, j'en ai crut mourir d'acédie l'année dernière. Je ne dirais pas "heureusement un peu d'animation" mais je le pense fort quand même. >> La strix relâcha sa pauvre mèche de cheveux qui'n'avait rien demandé. << Sa Majestrix a offert des cadeaux hors de prix aux héros de Kantaria... Nouvelle cape, nouveau collier. J'y trouve mon compte. Mais j'ai du mal à comprendre qu'en temps de guerre vous avez plus d'opportunités : si il n'y a plus de public, qu'irais faire un barde seul sur une estrade? ... >> Cette révélation rendait un peu perplexe la femme-oiseau.

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Zerruth sourit.
« Justement,, c'est là que la subtilité vous échappe. Il n'y a pas moins de public, mais le public diffère et se révèle surtout changeant alors que des nobles et notables de tout l'Empire viennent à la capitale pour s'entretenir avec leurs pairs et son Infernale Majestrix, et tout l'Empire est en effervescence. C'est l'occasion de me faire remarquer, de rencontrer de nouvelles têtes...bref, la guerre est une période de trouble, mais également une période d'opportunité pour qui sait les saisir. »

///

<< Oh... Je suis bien contente d'être en dehors du Palais en cette période, alors. En parlant d'ailleurs d'effervescence... Je viens de terminer ma première mission officielle en tant que "vrai moi". Cependant une deuxième arrive sur le tas... Au lieu de Chevaliers, j'aurai affaire à d'autres classes sociales. Ainsi que sans nul doute des personnes avec peu de loyauté, et même des clercs. Je pense cacher mon collier au sût de tous mais rester telle que je suis. Malheureusement je me jette sobrement dans l'inconnu. Auriez-vous d'autres conseils à me donner? Si cela ne vous déplaît. >> Elle essaya de mieux formuler ses descriptions. << Nous allons traverser les routes jusqu'à atteindre une certaine ville, qui sera notre point de ralliement. Delà nous étendront les recherches... Et le climat sera très tendu avec les terroristes non loin. J'ai du mal à trouver une histoire crédible... ou ce que je devrais faire. Quel rôle devrais-je avoir? >>
Mais loin de ces attributions, Symphonie voulait toujours jouer. Un petit sourire revint sur ses lèvres. << D'ailleurs c'est moi qui ait perdu, quel est mon gage? Krihi. >>

///


Zerruth haussa les épaules.
« Si vous voulez, mais je ne suis pas absolument persuadé que mes conseils soient particulièrement pertinents en la matière. Difficile de dire quel rôle serait crédible sans savoir ce que vous allez faire et en quelle compagnie vous serez, malheureusement....mais si vous cherchez un rôle qui passe inaperçu, une messagère, colporteuse ou baladine passe facilement inaperçu. »
La proposition de Symphonie lui fit hausser un sourcil.
« Oh, un gage? J'ignorais qu'il y avait un tel enjeu, Symphonie...avec qui que ce soit d'autre, je demanderai sans doute un baiser, mais j'ai le vague sentiment que cette proposition risque d'être accueillie par un coup de griffe, alors....puis-je toucher vos plumes? »

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<< Une baladine... Faire des pirouettes? ... Sérieusement vous me voyez en tutu rose à paillettes? Peut être que ça ferait rire plus d'un, surtout que je n'ai jamais dansé. Je pensais plus à une identité de mercenaire. Son Eminence souhaite reconquérir les terres de façon "asmodéenne", donc je suppose que cela suffirait. >> S'imaginer un instant avec un tutu horriblement criard, avec ses ailes sombres et son air "mortel" : cette bouffonerie plut beaucoup aux lèvres de la strix. A force de psychologie, Symphonie commençait à émettre une théorie sur le barde. Ses paragons "amoureux" n'étaient autres que pour la déstabiliser. De la même manière que les insultes et remarques des nobles de la cour : encore un autre combat pour la réputation de la femme-oiseau. Et son meilleur atout était son art de la provocation.
<< Non, c'est faux. Je n'accepte les baisers qu'en tutu rose à paillettes. Allez en mettre un et c'est d'accord. Mais sinon vous pouvez toujours caresser mes plumes... Attention, propriété impériale. Je les traitent avec grand soin. >> La strix était particulièrement fière de ses plumes, et le dit plumage sembla gonfler d'orgueil à ces mots. Elle déploya une de ses grandes ailes qui couvrit presque toute la fenêtre. La robe sombre était mouchetée à l'oeil nu de tâches plus claires, beaucoup plus fines et duveteuses sur les bords. La musculature aviaire plus en hauteur était développée, faite pour les accélérations contrôlées plutôt que les longues distances. Et Symphonie les savait douces et fournies, les entretenant chaque matin et chaque soir d'huiles dont elle avait les secrets alchimiques. Une belle longueur de presque quatre mètres, ses plus longues plumes d'une trentaine de centimètres. Avec un air pédant, elle décréta comme l'Oiselle orgueuilleuse qu'elle était. < Un gage est un gage. >>

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Zerruth eu de la peine à ne pas sourire à l'image mentale conjurée par les paroles de Symphonie. Il était vrai qu'il était bien difficile d'imaginer la strix portant autre chose que sa tenue sombre d'émissaire impériale.
« Vous voyez, c'est ce que je voulais dire concernant la pertinence de mes conseils. Vous en savez plus - bien plus! - que moi sur l'endroit où vous vous rendez, la compagnie que vous garderez et ce que vous voudrez accomplir. Mais si vous vous attendez à un conflit, l'aspect d'une mercenaire sera sans doute la meilleure solution. »

Zerruth sembla réaliser l'importance de ce qu'il demandait, et tendit une main respectueuse vers l'aile de Symphonie. Sa peau était douce lorsqu'il passa ses doigts entre les plumes de la strix, murmurant pour lui même.
« Comme celles d'un oiseau de proie... »

///

Symphonie avait très bien vu le sourire, ne pouvant s'empêcher un rictus elle-aussi. << Le parme ne va pas du tout avec ma peau grise... >> Elle se frotta un peu l'arrière de sa tête après, gênée. << C'est juste que c'est parfois difficile de réfléchir seule. Et prendre les bonnes décisions par la suite. Surtout que l'on prend un malin plaisir à m'attendre au tournant. >>

Ses yeux mordorés guettèrent les doigts du tieffelin, vérifiant qu'il la traitait avec égards. Si il m'arrache des morceaux je le déchiquète. Au contact, les plumeaux bruissèrent telle une vague, froufroutant soudainement sur les bords. << Un oiseau de proie de deux mètres, tout de même. >> Répliqua-t-elle le menton légèrement relevé. Comme il semblait respectueux, elle le laissa faire à sa guise.

///


Zerruth retira ses mains, reculant un peu l'air faussement offensé.
« Je n'aurais jamais osé prétendre le contraire, ma Dame! »
Reprenant son éternel sourire amusé, il continua.
« Je vous remercie de votre patience, Symphonie. Je ne vais pas devoir trop m'attarder, cependant, je suis attendu...Puis-je vous être agréable en quoi que ce soit, avant de devoir m'éclipser? »

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<< Dame... >> Ce mot roula bizarrement entre les lèvres de la strix. Drôle de dame ressemblant à un monstre de conte de fée. Elle s'embrouilla en excuses, ne comprenant pas trop si la dernière fois était une formule de politesse ou autre chose, et qui plus est se sentant de trop. << Ah... Ahem. Je devais juste livrer le colis à la base. Bonne journée. >>
Vrrrouuush! firent les ailes sombres en s'envolant dans les airs, au-dessus des toîts et de la scène sans crier gare. Une petite plume voleta sous les yeux du barde avant de vouloir glisser vers l'apesanteur des jardins. En équilibre sur une gouttière plus loin, la strix était dans une grande perplexité. Mais à quoi est-ce qu'il joue... Un jeu dangereux? Il lui restait encore un peu de temps avant de préparer son nouveau voyage... Ainsi qu'à réfléchir et décortiquer cette étrange scène.

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Lasse de vouloir mettre cette affaire au clair, c'est au coeur de la nuit que la strix mit intelligemment son plan à exécution. Elle devait avoir deux-trois heures devant elle, ayant anticipé une répétition du barde tieffelin lui laissant aisément le champs libre. Ses ailes froufrouteuses se firent encore plus silencieuses, les sons réverbérés lorsque la lumière du jour laissait place aux étoiles.

Comme plus tôt dans la journée, Symphonie s'accrocha au rebord de la fenêtre. Mais cette fois-ci pas pour discuter... Elle sortit de son écharpe une petite trousse de cuir, dont elle prit deux crochets d'ébène. Ouvrant grand ses oreilles, elle posa un de ses pavillons plumé contre le volet, croquant un de ses extraits croustillants pour s'aider à la tâche, le laissant fondre en bouche. C'était une bien pitoyable serrure face à ses talents, et elle finit par sauter dans un déclic.

La femme-oiseau apprenait énormément de ses cibles en fouillant juste leurs petites affaires... Ici, s'introduisant dans l'intimité d'une personne dont elle ne pouvait identifier les motifs, c'était encore plus excitant de regarder ce qui ne lui appartenait pas.

A l'intérieur elle comptait bien fouiller minutieusement la chambre... et peut être même trouver un beau trophée à rapporter à son Nid. Regarder les correspondances, les tiroirs, à vêtements et à bijoux, sous le lit. C'était un peu comme retrouver une nouvelle jeunesse.

Une jambe grise passa de l'extérieur vers l'intérieur, puis une autre. Puis une aile. Puis une autre aile... Ses yeux d'airins brillaient comme ceux des loups, n'ayant aucunement besoin de lumière pour s'orienter dans le noir complet.
Elle avait revêtue une tenue plus sombre pour se fondre dans la nuit, un simple tabard noir sur un de ses anciens shorts. Sa longue cape lui donnait véritablement des airs d'assassin. Elle avait préféré faire une longue natte nantie d'un ruban noir donnant une étrange touche féminine à l'ensemble. Drôle d'assassin venue faire preuve de voyeurisme.

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La fouille entreprise par Symphonie se révéla plutôt fastidieuse, d'autant que si elle voulait passer inaperçue, elle devait remettre soigneusement les choses en place une fois qu'elle avait fouillé les lieux - du moins, ce qu'elle ne comptait pas voler elle même. En dehors d'une garde robe plutôt fournie de tenues chamarrées, brodées de tissus précieux; le tiefling possédait plusieurs instruments: des violons, flutes, luths, oud, et autres instruments à corde, et le matériel nécessaire à les entretenir, des cordes de rechange, et le reste de son matériel professionnel; une bibliothèque remplie de recueils d'histoire et de contes...rien d'exceptionnel pour un barde.

Elle découvrit tout de même deux éléments intéressants. En premier lieu, la correspondance du tiefling...dont une collection impressionante de lettres parfumées adressées par des admirateurs et admiratrices, pour la plupart membres de la cours; mais aussi des lettres dans un ou deux langages que Symphonie ne parlait pas. L'autre élément était un petit coffret de bois dont la serrure était verrouillée...

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La fouille fascina Symphonie au plus haut point, elle joua un peu avec les vêtements des tiroirs avant de les remettre proprement, cherchant en dessous et au dessus pour vérifier les caches incrustées dans le bois. Il n'y avait pas non plus de murs creux, ou de caches dans les autres meubles.

Comme première "preuves" que la strix trouva, c'est que l'admiration portée au tieffelin n'était point fausse, et qu'en plus de ça il était très demandé. [i]La prochaine fois il comprendra à quel point c'est un honneur de me parler...
faillit-elle déchirer une lettre par mécontentement. En ayant eu assez avec deux ou trois, elle darda son regard sur une lettre dans un langage... Etrange.

Après un bon quart d'heure d'essayages de traductions infructueux, la strix laissa tomber. Elle trouvait l'écriture totalement illisible. En plus de son énervement face aux correspondances parfumées, son esprit n'arrivait pas à se concentrer. S'étant assise tranquillement sur le lit comme si elle était chez elle, elle reposa le papier à sa place. Avant de changer d'avis et de le fourrer dans une de ses poches.

Un sourire sournois s'étira sur ses lèvres lorsqu'elle trouva ce petit coffret de bois. Tiens donc... Elle voulait vérifier si il mettait un de ses "cadeaux", notamment la broche achetée sur un coup de tête. Après elle s'occuperait de rouler sur le lit et d'aller piquer un ou deux trophées...

<< Krrrrrrou... >> Ronronna-t-elle en jouant avec des crochets d'une moindre envergure dans la serrure : ce genre d'objets demandaient beaucoup plus de minutie. Dans le silence, elle se concentra sur les clics et déclic, menant les barillets à une ouverture propre. Elle déposa son ouvrage sur ses genoux, aussi tranquille que le silence de la nuitée.

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Le silence de la nuit ne dura pas. Car si elle avait réussi à crocher la serrure sans trop de peine, elle n'avait pas anticipé que le coffret puisse être piégé...ou en tout cas, n'avait pas repéré d'anomalie. Elle eut tout juste le temps de réaliser son erreur avant que le coffret n'explose que la détonation la frappe de plein fouet, ravageant la chambre au passage.

Puis-je avoir un jet de Volonté DD17? Tu prends 6D6 dégâts, mais en réussissant ton jet, tu peux réduire les dégâts de moitié et éviter d'être chancelante pendant 1 round.

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Passée cet instant de choc ou Symphonie s'était véritablement fait avoir comme une débutante... Elle rangea ses deux crochets dans une de ses poches avant de se précipiter sur le rebord de la fenêtre. Elle sentit un liquide chaud sur ses mains et ses cuisses, entre les morceaux de débris ayant explosé sur ses jambes et incrustant presque ses ongles. Le sang des premiers azlants doublés d'héritages corrompus tâcha le sol, d'un rouge beaucoup plus sombre que celui d'un être humain.

Enjambant la fenêtre, elle avait bien l'intention de se carapater jusqu'à chez elle telle le lapin blanc toujours en retard... Les restes du coffret avaient atteris sur le sol dans la précipitation. [i]Un jour je tuerai ce barde. Très lentement. Très très lentement... Qui aurait crut que cet inoffensif tieffelin faisait autant attention à ses affaires.


En sortant elle se prit la fenêtre au coin du nez. Ce qui fit effectivement un autre bruit monstrueux dans la nuit en plus de son petit cri de douleur étouffé.

Le coeur battant et regardant à chaque intersection, elle finit par rentrer saine et sauve dans sa tanière... Après avoir refermé la fenêtre de la verrière elle partie directement dans sa salle d'eau afin d'enlever tous ces maudits morceaux inscrustés... Encore d'autres cicatrices. Mais un bon bain lui ferait du bien après cette infiltration ratée. Et surtout laver les traces de son crime...
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#106 Envoyé le : mercredi 19 août 2020 21:16:10(UTC)
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25 Gozran 4716, dans la journée - Manoir des Fex

Musique - Campagne Chélaxienne



Une fois les cérémonies au temple terminée, Symphonie se dit que l'occasion était bonne de rendre visite à la majordome de l'archbaron Fex. Malheureusement, elle l'avait perdu de vue lorsque la foule s'était dispersée, mais elle ne s'inquiétait pas trop. Après tout, la halfline était majordome, et le manoir n'allait nulle part...elle ne serait pas difficile à trouver.

Symphonie fut en revanche un peu surprise quand les gardes la laissèrent entrer en la saluant. Apparemment Maranne avait laissé des instructions pour que les agents impériaux soient les bienvenus. La halflinne elle même vint l'accueillir dans le hall du manoir.
« Dame Symphonie...un plaisir que de vous revoir. Qu'est ce qui vous amène ici? Que puis-je faire pour vous? »

Modifié par un utilisateur mercredi 19 août 2020 21:24:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#107 Envoyé le : jeudi 20 août 2020 01:36:32(UTC)
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Symphonie
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Stressée
✚ ✚ ✚



Mélodie Chélaxienne


Ou était l'halfeline parmi la foule... C'était difficile pour les yeux de la strix de se baisser à hauteur humaine sans avoir mal au cou, et qui plus est sur des petits êtres comme les petites gens. Elle pesta dans un roucoulement. Elle avait raté sa chance. C'est avec nervosité lorsque ses attributions furent finies, qu'elle se dirigea vers le manoir toutes ailes flottantes. Elle n'allait pas changer ses bonnes vieilles habitudes de ne pas souffrir comme le commun des mortels de la marche à pieds.

Méfiante lorsque les gardes la laissèrent rentrer en souriant, elle les fixa un long instant avant de s'introduire dans les lieux, hésitant elle-même à poser ses pattes dans la demeure. Mais le temps de trouver une peu plausible combine, elle se trouvait déjà dans le hall. La tension monta d'un cran. C'était une personne qu'elle ne connaissait pas... Peut être probablement une ennemie vue les discours de son groupe. Ou même de ses propres conclusions.

"Dame Symphonie"... C'est avec nostalgie que la femme-oiseau regarda tout d'abord la majordome, son esprit étant revenu à Egorian. Chez elle. Sa maison lui manquait terriblement. Et dans la bouche d'un certain barde impertinent qui faisait exploser des coffres.

<< Dame Maranne... Je ne sais pas si c'est un plaisir de vous revoir moi aussi, je ne vous ais vue qu'une fois. Ma demande est quelque peu cavalière et n'a rien à voir avec mes compagnons de voyage, elle est plus personnelle. >>

Pense à respirer Symphonie L'Oiselle.

<< Rare sont les personnes qui connaissent la culture strix, ou qui ont eu mention des strixs voyageuses. Elles sont rarissimes. Je n'en ai moi même jamais vue de ma vie. Je ne me souviens plus de comment était tout cela. C'est une solitude et un manque que je traîne bientôt depuis bientôt deux décennies.

J'espérais... Enfin j'espère... Enfin si vous êtes disponible à un moment donné pour en discuter, ne serait-ce que du peu de choses que vous savez. Je sais qu'il y a beaucoup de choses à Longrace... Et que vous devez être occupée... Et que vous n'avez pas raison de m'en parler... >>


La strix s'enterra petit à petit dans les excuses et explications vaseuses, sentant une boule dans sa gorge monter. Définitivement les interactions sociales ce n'était pas pour elle. Son Eminence avait suggéré qu'elle aille récupérer des informations sur la majordome, mais elle s'en sentait incapable soudainement. Elle n'était qu'une strix. Mais elle préférait faire mal et essayer plutôt que de s'en prendre sur le coin du nez pour avoir osé un refus. Car telle était la destinée des esclaves après tout.

Sa demande était sincère, mais la force des choses corrompait l'intérêt qu'elle portait dans ces paroles. Le contraste entre la bourrelle armée jusqu'aux dents et une horrible timidité était quelque peu cocasse.

Modifié par un utilisateur jeudi 20 août 2020 15:22:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#108 Envoyé le : samedi 10 octobre 2020 18:41:08(UTC)
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Maranne répondit aux tentatives incertaines de Symphonie avec un sourire indulgent. Elle s'approcha un peu, le formalisme et le protocole désormais absent de sa posture.
« Je vous en prie, Symphonie, appelez moi Maranne...et ne faites pas tant de cérémonies; je pense qu'en tant que serviteurs nous pouvons éviter les constrictions protocolaires. Pour tout te dire...puis-je te tutoyer...? Pour tout te dire, Longacre est un archduché assez tranquille, et je suis douée pour ça. Donc si tu veux que nous parlions, j'ai du temps! Mais autant ne pas le faire ici: installons nous dans mon bureau. »

Prenant la tête, Maranne fit signe à Symphonie de la suivre, la guidant à travers les couloirs et corridors de Couronne Ecarlate, jusqu'à un bureau du premier étage, près des appartements de l'Archbaron. Maranne était bien installé, elle disposait d'un bureau de bois noir lustré, d'un fauteuil à haut dossier, et derrière le bureau des étagères pleines de dossiers et recueils occupaient le mur. Une fenêtre à gauche du bureau laissait la lumière rentrer à flot dans la pièce. Deux autres fauteuils de cuir complétaient le mobilier, et une grande lanterne était posée sur un coin du bureau, mais éteinte à cette heure ci. Maranne fit signe à Symphonie de s'asseoir, et pris un fauteuil en face, ignorant le bureau et tirant un guéridon entre elles deux. Souriante, elle sauta dans son fauteuil.
« Alors...que voulez vous savoir...? Oh, avant que j'oublie...voulez vous boire quelque chose? »

C’était assez rare que quelqu’un soit aussi gentil envers Symphonie, et cette familiarité désarmante lui aurait presque fait oublié ce qu’elle devait faire ici. une légère rougeur apparut sur ses joues à la demande de tutoiement. Cela allait être compliqué, laborieux, mais pas impossible.

Elle nota que l’halfeline semblait savoir son rôle. Serviteur. Non, pas serviteur… La loyauté de la femme-oiseau était beaucoup plus profonde que cela. Elle comprenait cependant que malgré le temps libre que lui offrait Sa Maîtresse, il y avait des périodes plus soutenues que d’autres. Être à disposition d’un Maître portait ses avantages et désavantages.

<< Merci beaucoup. Je vais essayer… Maranne? >> C’était un joli prénom, mais bizarre à prononcer dans cette situation << Je suis contente si tu as du temps à m’accorder. >>

Elle la suivit à petits pas de strix dans les couloirs, se demandant bien par où était la bibliothèque… Ce que recherchais leur groupe, la clé de la vérité sur Fex peut être, était à la fois si proche et inaccessible. Le bureau de Maranne lui rappela également avec nostalgie son chez soi : un mélange entre luxe, non luxe, et ce qu’on avait bien voulu octroyer.

Arrivée assise sur le fauteuil, elle resta aussi sage qu’une image : jambes serrées et mains croisées sur ses cuisses. Bien droite. L’atmosphère plus intime lui fit mordre ses lèvres. Après tout elle ne connaissait pas l’halfeline. Peut être que celle-ci allait l’assassiner avec un jus de fruit, ou l’assommer avec un chandelier. Qui sait.

<< Hm… oui oui. Je ne refuserai pas quelque chose à boire. Mais je ne souhaite pas déranger. >>
Respire, Symphonie, tu as encore oublié de respirer.

<< Je suis bien curieuse de comment vous savez que je suis serviteur, moi aussi. La plupart des strixs le sont sûrement vue leur réputation dans le Chéliax. Elles sont prisées et méprisées. Mais pourquoi il y en a-t-il si peu? Les armées chélaxiennes n’ont pas elles annexées les Ménadores Occidentales depuis longtemps? Se sont-elles enfuient quelque part?

“Les strixs sont rares dans les environs”... Je me souviens de ce que vous aviez énoncé lorsqu’on Son Eminence vous avait harcelée de coutumes asmodéennes. Les strix sont-elles moins rares autre part? Mais comment arrivent-elles à survivre alors sans guides et âprement solitaires? >>


Ces questions auraient parues bêtes à n’importe quelle strix de ce nom. Et il était facile d’aboutir à cette conclusion : soit Symphonie n’était pas une strix, soit elle ne savait rien des strixs. Et rares étaient les strixs aux ailes aussi intactes et fournies.


Maranne acquiesça en réponse à Symphonie, et sonna une clochette. Un serviteur frappa doucement à la porte quelques minutes plus tard, et la halflinne demanda à ce qu'on leur rapporte des boissons. Elle même opta pour un thé fort, laissant Symphonie choisir elle même ce qu'elle désirait boire pour se désaltérer. Le serviteur se retira prestement, et la discussion pu reprendre.
« C'est une déduction, mais je suis assez douée à ce petit jeu. Le principal élément est votre collier, bien sûr, mais vous savez clairement ce que vous faites, en tout cas vous maîtrisez les codes de notre société bien plus que les strix élevées parmi les tribus. J'en déduis donc que vous servez quelqu'un depuis longtemps. »

Le sujet revint ensuite sur les strix, et Maranne prit une gorgée de thé - qu'on leur avait apporté entre temps - non sans y ajouter une lampée d'une flasque tirée du revers de sa veste.
« J'ai un peu lu sur le sujet, et ça tiens à plusieurs éléments...les strix ont été peu à peu repoussées par les colons Taldan vers les montagnes, avant la fondation de l'Empire, et après la fondation de celui ci, les efforts de colonisation des contrées reculées se sont intensifiés. Techniquement, les tribus qui peuplent les Ménadors Occidentales et le Perchoir du Diable sont des citoyens Chélaxiens, mais c'est plus une coincidence...il n'y a rien qui intéresse l'empire si haut dans les montagnes, et on les laisse en paix tant qu'elles demeurent à l'écart. Même si ce n'est pas sans frictions, bien sûr.

A ce que je sais, les strix sont bien plus nombreuses dans les Mindspin, plus au Nord, et autour du Plateau de Storval, en Varisie. Je crois qu'il en existe des variétés dans le grand Nord, aussi...mais c'est la limite de ma science les concernant. »


« Solitaires? Les tribus de strix peuvent parfois compter des centaines de membres...c'est loin d'être solitaire. Et elles ont une organisation sociale assez complexe, il me semble. Avec chef, shaman,... »


Par mimétisme, la strix voulu prendre le même thé que l'halfeline. Après tout, cela lui permettrait de voir si ce thé était empoisonné. Mais le goût était... Véritablement atroce. Elle rajouta trois cuillères de sucre pour passer le liquide sur son palais, et ce fut beaucoup mieux. De l'eau sucrée avec un petit arrière goût de plantes. Une sorte de "blanc" s'installa lorsque l'halfeline mentionna le collier de Symphonie. Un courant d'air froid passa sur la nuque de la strix, qui se tendit soudainement. Mais à la mention de Sa Maîtresse, notre femme-oiseau eut un tendre petit sourire. Evitant judicieusement le sujet gênant avec une petite blagounette.
<< J'essaye tout du moins. Il est assez facile de copier le vivant. Recevoir une domestication jeune a sans nul doute peser dans la balance. Les autres strix sont-elles sensées pousser des baragouinements et se couvrir de peaux de bêtes? Agrougrou. >>

La discussion avec l'halfeline serait l'occasion de croiser ses maigres connaissances. Un peu plus à l'aise avec ses bêtises, elle préféra croiser ses jambes. Mimer la décontraction... Alors que dans sa tête, ses pensées allaient à mille à l'heure.
<< J'avais lu au sein d'anciens ouvrages... Tirés de l'Azlant et du Thassilonien. Elles étaient là bien avant l'Empire du Chéliax n'est ce pas? C'est ce qui m'a poussé à apprendre ces langues mortes. Mais rares sont les légendes à ce propos... Comme si elles avaient toujours été sur les Ménadores Occidentales. Une intuition de ma part, peut être erronée. >>

La réponse à propos de l'organisation sociale des strix la fit paniquer intérieurement quelques secondes. Il faudrait qu'elle trouve bientôt un moyen de se détendre facilement. Peut être fumer... Au lieu de grignoter. Le tabac coupait l'appétit après tout. Sinon elle allait sûrement mourir d'une crise cardiaque avec son âge mûr.
<< Ce que je voulais dire c'est... Pour celles qui "tombent" des falaises. Que leur arrivent-ils? Pourquoi est-ce qu'elles ne peuvent pas y revenir? Est-ce tous les "clans" strixs se ressemblent d'ailleurs? >>


Maranne sourit, peut être à cause de l'image que Symphonie se faisait apparemment des autres strix.
« Pas exactement, non. Les strix ont leurs propres coutumes, mais sont parfaitement capables de parler, même si je ne pense pas qu'on puisse parler de civilisation Strix. »

La suite des paroles de Symphonie laissa Maranne songeuses.
« Je n'y avais jamais réfléchi, mais c'est possible! Je ne parle moi même pas ces langues mortes, mais les premières chroniques des colons Taldans dans la région mentionnent les strix. C'est fort possible qu'elles aient été présentes dans la région depuis bien avant l'arrivée des humains. »

« Hum....j'ignore si tous les clans se ressemblent. J'imagine que non, mais je n'en sais pas assez pour connaître les différences. Quand aux départs de certaines strix...elles peuvent être capturées par des esclavagistes, partir d'elles mêmes, être bannies...ca me parait les raisons les plus évidentes, mais il y en a sûrement d'autres. »


Ce n'est pas exactement ce que voulais dire Symphonie, mais elle eut un petit sourire en coin.
<< C'est que penses les humains de nous. Mais on trouve souvent des intérêts pratiques dans les préjugés des autres. Tu ne subis pas ce racisme perpétuel toi non plus? Ce n'est pas comme si on Son Eminence avait critiqué ton poste dès les premières touffes du jardin... "Noble" et "humain" ne font pas ménage niveau orgueuil. Les exceptions ne confirment-elles pas la règle... >>

Les informations de Maranne encouragèrent la strix dans cette voie : "son"... peuple était peut être tiré des premiers chélaxiens. Mais depuis combien de temps étaient-ils là. Et pourquoi.
<< J'ai déjà analysé mon propre sang afin d'appuyer mes recherches. Une part semble presque humaine quelque part... Tandis que l'autre est beaucoup plus informe et puissante. A la fois quelque chose d'elfique. A la fois quelque chose d'humain. A la fois biologiquement en termes d'organes sensoriels ou bien physiques, des hiboux ou des chouettes. A la fois autre chose... Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de comparer la nature d'hémoglobines à d'autres extérieurs, mais la clé est quelque part dans ces composants naturels. Elles doivent bien provenir de quelque part... Peut être pas forcément de ce monde. Tout du moins, cette partie du monde. >> Telle était la théorie de Symphonie pour l'instant en tous cas.

La femme-oiseau insista sur sa question : comment était la vie des strix? Comment vivaient-elles? Au quotidien... Ce dont elle n'avait jamais eu droit. Elle prit une petite lampée rapide dans un "kruii".
<< Kruiiiii. Quel serait un clan typique strix en somme? Pourquoi ne seraient-elles pas heureuses parmi les leurs? Pourquoi seraient-elles bannies... Si ce sont un peuple de chasseresses, la violence n'est-elle pas évidente? >>


Maranne esquissa un sourire en coin.
« Si. C'est même d'ailleurs grâce à ces préjugés que je suis là. Les gens me sous-estiment constamment. »

Les explications qui suivirent parurent attirer l'attention de Maranne.
« Oh, vous vous intéressez à l'alchimie? Je ne suis moi même pas très talentueuse en la matière, j'ignore si je pourrais vous renseigner, mais si votre sang est composite comme cela c'est peut être le signe que vous n'êtes pas entièrement strix. Ceci étant dit, il n'y a peut être pas grande différence. Au niveau sanguin, en tout cas. »

Les questions sur la vie quotidienne des strix provoquèrent un froncement de sourcils alors que Maranne s'efforçait de rassembler ses souvenirs sur le sujet.
« Un clan typique...probablement quelques dizaines, dirigée par une matriarche, avec un ou une shamane à ses côtés. La plupart des strix sont chasseurs, mais il y a aussi quelques artisans parmi eux. Les plus agées ou faibles restent surveiller les jeunes ou leur apprennent à voler...et le quotidien si déroule entre chasse, cérémonies religieuses, discussions sur l'avenir de la tribu, célébrations parfois, ou guerre, de temps à autre. Mais les strix consacrent avant tout leur temps à leur survie.
Quand au bannissement, ou au départ, qui peut le dire? Mais comme tous les mortels, les strix ont leurs marginaux et criminels qui préfèrent partir de la tribu ou sont forcés de s'éloigner. La violence est une part quotidienne de leur vie, certes, mais est rarement gratuite et généralement ritualisée.

Pour prendre la tête d'un clan, ou trouver un partenaire, il faut généralement vaincre une ou plusieurs autres strix, armes à la main ou à mains nues. »

« La succession en général se fait par la violence. Un défi est lancé à la matriarche, et le vainqueur devient la nouvelle matriarche - ou garde le titre. Celle qui est vaincue est bannie, pour éviter les conflits internes. »


Symphonie sourit également, se rappelant une certaine personne de la capitale.
<< J'ai une amie qui est petite et gnome. Tout le monde la sous-estime alors qu'elle mène les gens par le bout du nez. C'est assez drôle à voir! >>

Bizarrement la strix avait oublié qu'elle faisait exactement de même : tout permettre à Nikki sous prétexte qu'elle était toute mignonne et toute petite. Elle se demanda au niveau de l'alchimie, si elle devait dire la vérité ou non... Mais la majordome aurait facilement de quoi savoir ses compétences si effectivement les tieffelines étaient ses agents.
<< J'espère passer les extraits de deuxième niveau d'ici quelques mois... J'ai effectivement commencé ça en tant que loisir, puis j'ai décidé d'incorporer l'alchimie à la voie que j'ai choisie. Pour ce qui est du sang, ma théorie est que les strixs ne sont pas apparues comme ça. Donc qu'elles ne seraient peut être pas totalement "strixs". Cependant je puis assurer que je viens bien des Ménadores d'après les rapports d'authenticité.

Pourquoi cet intérêt de ta part envers l'alchimie? Ce sont des arts plutôt dangereux, surtout pour les débutants. Plus d'un apprenti a sauté avec son laboratoire. >>


La vie des femmes-oiseaux semblait si paisaible à Symphonie... Comme une sorte de paradis terrestre. Pourquoi vouloir quitter un tel havre de paix... Mais peu à peu, elle commençait à entrapercevoir ce qu'elle "devait être"... Quelque part. Sans jamais avoir sut, elle ressemblait bien à une strix. Mais plus important encore...
<< Et... Pour ce qui est des mâles strixs? D'après les informations que j'ai recueillies ils s'occuperait des tâches ménagères et la reproduction, étant donné qu'ils ne représentent qu'un cinquième de la population. Une société plutôt matriarcale. Ce qui diminue cependant mes chances d'en trouver un de par le monde...
Qui plus est, j'ai entendu qu'on leur arrachait souvent les ailes une fois en dehors de leurs lieux de vie. Est-ce vrai, ou de simples rumeurs? Quels sont d'ailleurs le rôle de shamans... Elles ont des dieux particuliers? >>



Maranne but une gorgée de thé fumant tout en pesant sa réponse.
« Parce que je n'ai jamais vraiment été douée pour l'alchimie, donc je me demandais comment quelqu'un maîtrisant le sujet pourrait percevoir cette question. Et puis, je suis d'un naturel curieux. Je ne me risquerais pas moi même à provoquer une explosion, ou à prendre le risque de le faire. »

La discussion revint doucement sur les strix.
« En fait, c'est un peu plus compliqué que ça, et là encore cela varie tribu par tribu, et selon les périodes. Mais de manière générale, les mâles sont subalternes, et seuls les plus talentueux d'entre eux sont chasseurs. Les autres font plutôt de la cueillette, s'occupent des jeunes, apprenent des arts non guerriers comme celui de la guérison, ce genre de choses. Mais seules les femelles sont guerrières, et elles forment aussi la plupart des chasseresses. Et bien sûr, elles seules sont matriarches.

Les mutilations sur les strix sont malheureusement fréquentes...la meilleure manière de diminuer leur dangerosité est effectivement de mutiler leurs ailes. Cela dit, ça peut aussi être fait de manière temporaire, en tranchant les rémiges à la frange des ailes, ce qui les empêche d'avoir assez de portance pour décoller; mais les plumes repoussent.

En fait, je ne crois pas que les strix aient des dieux. Quelque chose m'échappe peut être, mais à ce que j'en ai su, elles vénèrent leurs ancêtres et les esprits de la nature. Les shamans sont souvent ceux qui peuvent contacter les ancêtres de la tribu pour leur demander conseil, ou apaiser la colère des esprits, mais elles n'ont pas de religion organisée à ma connaissance. »



La strix essaya de boire une gorgé de thé comme l'halfeline, mais ça restait véritablement mauvais en bouche... Elle fit une drôle de tête une nouvelle fois.
<< Dans ce cas n'hésites pas à me poser des questions sur ce domaine. On ne voit pas forcément des alchimistes tous les jours... C'est dommage que celui de la place n'ait pas accepté ma proposition de participer à l'effort de guerre. Il aurait eu une vraie formation pourtant. >>

La mine se fit beaucoup plus sombre face aux mutilations des strixs. Heureusement pour elle, l'on avait jamais touché à ses ailes. Jamais. Et elle aurait sûrement tué la personne qui aurait fait cela.
<< Ce sont les humains... Qui les mutilent, c'est ça? Pour les garder en cages. J'imagine qu'elles ne doivent pas vraiment se laisser faire. Sûrement que la plupart doivent se trouver aux marchés aux esclaves... Je ne sais pas pour leurs dieux non plus, leurs croyances. J'ai préféré me lier avec une philosophie beaucoup plus locale, d'ici. >>

Symphonie se souvint des paroles de Dame Aanara : la religion de Norgorber.
<< Les halfelins prient... Quels dieux? Mais peut être que ma question est indiscrète, ne te sens pas obligée d'y répondre. >>


Maranne étouffa un éclat de rire.
« Odmer? C'est parce que ce n'est pas un alchimiste, tout juste un charlatan qui a déchiffré un bouquin d'alchimie un jour. Il n'est heureusement pas assez talentueux pour risquer de faire exploser sa boutique. »

Le sujet des mutilations apporta cependant une expression plus sombres chez la halflinne.
« Pas uniquement, il y a un bon nombre de races esclavagistes, et les esclaves ne sont pas mieux traités lorsqu'ils sont de races plus communes, du moins pas nécessairement. »
« Quand aux halflings...et bien, ça dépend. La plupart prient un ensemble de divinités assez communes, et nous avons deux dieux qui nous sont propres, Chaldira et Thamir Gixx, mais je ne me suis jamais penchée sur les détails. Pourquoi? »
Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
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#109 Envoyé le : samedi 10 octobre 2020 18:43:00(UTC)
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Symphonie rit en même temps que l'halfeline, un petit ricanement grave de gorge qui fit frémir ses plumes. << Krihihih ! Tout à fait. Son discours est bien rodé en tous cas. Même les fioles sur ses étagères sont remplies de colorants... Je me demande ou il se fournit si c'est un charlatan... >>

La remarque sur le traitement des esclaves fit rendre la femme-oiseau pédante. Son réflexe face à la violence de son prochain n'était autre que de considérer qu'ils étaient indignes de sa grandeur. Son orgueuil gonfla.
<< C'est stupide d'abîmer une strix. Comme si ça les rendaient moins dangereuses... J'imagine que tu as dû te battre deux fois plus qu'une "grande personne" pour garder ton poste. Des fois je me demande si ces humains sont pires que des chiens en termes de médiocrité. Un chien est plus utile d'ailleurs, ce serait insulter les créatures canines. >>

Elle préféra finir sa tasse d'une traite, laissant la porcelaine sur la petite table avec toujours une petite grimace; Symphonie détestait le thé elle en était sûre désormais.
<< Ton Maître te traite-t-il bien? Je n'ai pas vraiment compris pourquoi il n'est pas là. Est-ce à cause de la guerre? Est-ce qu'il reviendra? D'après ce que je sais ce n'est pas... Très en faveur du côté Chéliax. >>

Elle regarda par la fenêtre, comme voulant s'échapper de Longrace. Un air triste s'installa au sein de ses prunelles mordorées. Mais elle préféra fatalement changer de sujet; girouette.
<< Le mien me manque.... Mais qu'est-ce que les dieux Chaldira et Thamir Gixx? On dirait des noms de bonbons à la pomme. >>


Maranne termina elle aussi sa tasse, sans se départir de son mince sourire.
« Tu ne devrais pas autant sous-estimer les humains. Ils sont des outils utiles et efficaces quand on sait comment s'en servir. Mais c'est un talent qui demande du temps et de la pratique pour être développé. »

La discussion vint ensuite sur la position de la halflinne elle même.
« Oui, mais ce n'est pas mon "Maître" à proprement parler. C'est mon employeur avant tout. Et oui, il mène ses troupes sur le front. L'armée impériale est une armée de métier, mais il est du devoir des nobles de l'Empire de conduire leurs troupes en support à leur suzeraine. Je ne doute pas qu'il revienne, cependant, l'Archbaron est un vétéran, il a l'habitude de ces conflits. Et si le front s'est stabilisé, c'est que les croisés n'ont pas un avantage si considérable. »

La remarque sur les noms des divinités fit rire Maranne, qui reposa sa tasse sur la table.
« Ce n'est pas si loin! Chaldira est une déesse de la malice, de la chance et de la guerre, c'est elle qui protège les halflings. En tout cas, ceux qui y croient. Thamir Gixx est plus...sinistre, et porte le surnom de Lame Silencieuse. C'est une divinité de l'opportunité et de la cupidité, souvent vénérée par les assassins et les voleurs. Mais dans l'ensemble, ce sont des dieux de peu d'importance. »


Symphonie grogna un peu, ne souhaitant changer son avis pour rien au monde.
<< Certes, je les sous-estiment... Mais les utiliser est si facile au final. Lorsque je leur grogne dessus, ils rampent et supplient... >> Elle préféra se ressaisir avant de partir sur une diatribe particulièrement raciste, se mordant les lèvres. << Mais ce n'est pas vraiment une discussion à avoir autour d'un thé. >>

Particulièrement heureuse d'un peu parler de Sa Maîtresse, ses traits se radoucirent. Ca faisait du bien d'être comprise. Décidément elle avait le mal du pays.
<< Mon Maître... Est comme une famille. Je ne sais pas comment j'aurai fait sans Elle. C'est plus qu'un collier, c'est une dette de vie. Le mieux que l'on puisse faire est d'avoir confiance en eux. Les serviteurs savent mieux les qualités de leur maître que quiconque. Ou de leurs employeurs je veux dire...

J'en vois un peu tous les jours des nobles qui "chouinent" pour ne pas aller à la guerre. Ce sont les premiers pour demander des aides et des dividendes, mais rares sont ceux qui ne négocient pas leurs services. J'imagine que ça doit être les manières de l'étiquette aux sangs-bleus de tout négocier comme ça? Pourquoi est-ce qu'ils freinent des quatre fers? N'est ce pas leur guerre à eux aussi? >>
Râler était le meilleur loisir de la strix, mais elle modéra ses propos. << Je ne comprend pas trop leurs raisons à vrai dire. >>

La strix eut de nouveau un petit rire de gorge, fière de sa blague sur les friandises.
<< Chaldira a l'air d'être une déesse toute mignonne. Thamir Gixx... Je connais trop mal les halflings pour comprendre pourquoi ils vénèrent une telle divinité. Les seuls avec qui j'ai discutés quelques minutes se trouvaient dans la prison de Longrace... Ils me semblaient assez inoffensifs. Pourquoi des fermiers seraient dans une cellule?
Si je suis trop curieuse n'hésites pas à me le dire... Je pose souvent trop de questions d'après mes collègues de travail. >>



Maranne étrécit les yeux, tout en tapotant le rebord de sa tasse, l'air pensif, arrachant un bruit presque cristallin à la porcelaine.
« Oui et nons. C'est bien plus compliqué que cela. J'imagine que vous avez du être initiée - ne serait-ce que par proximité - à la politique, à la cour?

Toutes les familles n'ont pas intérêt à ce que les Thrunes gagnent. Nombre d'entre elles étaient déjà nobles avant que la dynastie Thrune ne monte sur le trône du Chéliax, et ces vieilles familles n'attendent qu'une chose: l'occasion de remplacer les Thrune. Ou, si la Réclamation l'emporte, trouver une place sous une nouvelle dynastie. Mais ces familles ont aussi juré allégeance à la Maison Thrune, et donc doivent donner l'impression de mettre tous les efforts possibles pour soutenir l'Empire. Bref...certains des vassaux de la maison Thrune jouent double jeu...même si ce n'est pas ouvertement, il n'est pas dans leur intérêt de jeter toutes leurs ressources derrière son Infernale Majestrix.

Bien sûr, ce n'est pas le cas pour l'Archbaron Fex et la plus grande partie de la nouvelle noblesse...ceux qui ont été élevé à la noblesse par la dynastie Thrune, et qui risquent de tout perdre si celle-ci s'effondre. Eux se battent pour leur survie. »


Le retour sur les divinités fit sourire Maranne.
« Elle s'amuserait sûrement de ce qualificatif...quand à Thamir Gixx, je l'ignore également, c'est pour cela que je leur prête peu d'intérêt. Quand au fermier...ils sont plutôt en cellule pour que nous sachions où les trouver pour les interroger et pour leur protection plutôt que celle des autres. »


Les souvenirs de l'accession au Trône revinrent hanter les pensées de la strix, dont cette époque avait laissée des cicatrices. Pas que la femme-oiseau était naïve, mais se mentir à soi-même était facile. Plutôt que de se dire qu'il y avait tout à recommencer.
<< Je pensais naïvement avoir arrêté le plus gros de la gangrène. Mais sans cesse ils recommencent. Ils sont vraiment épuisants. De vrais enfants...

Même si la Réclamation vient au pouvoir comment seraient-ils capables de gouverner? Les anges et leurs suppôts se feraient dévorer vivants dès les premiers jours. C'est très dur de gérer un tel pays. Personne d'autre que Sa Majestrix n'en serait capable.

Ces familles ont les couleurs et les religions des diables. Difficile à croire qu'ils auront quelque chose à grignoter en cas de mauvais déchaînements. C'est un calcul qui me semble au choix naïf, au choix mal placé.

Qui plus est, les chélaxiens sont individualistes. Comment pourraient-ils accepter de changer, ou d'arrêter de jalouser leurs voisins... Dans le pire des cas, chacuns d'entre eux voudra un petit morceau de l'Empire Thrune. >>


Symphonie posa des pupilles pleines d'espoir sur l'halfeline.
<< Pourquoi est-ce que les terroristes réussissent? Je veux dire, c'est comme si ils étaient apparus de nulle part. Avec des créatures surpuissantes. Des armées. Pourquoi réussissent-elles à prendre des villes? Pourquoi les gens les défendent-ils? Je ne comprend pourquoi ils existent. Ils ne sont pas satisfaits de Notre Majestrix? >>

Elle aurait bien voulu prendre autre chose à boire, mais trop polie pour redemander quelque chose.
<< J'ai du mal à voir des halfelins au combat. Donc je suppose que ça me semble mignon de voir leur déesse se battre? Je comprend mieux pour les fermiers... Ils ne sont pas totalement innocents après tout. >>


Maranne, l'air inhabituellement grave, acquiesça.
« Dans le pire des cas, c'est en effet ce qui risque de se produire. C'est déjà une situation similaire qui avait provoqué la première Guerre Civile après tout. La différence étant qu'ici, la guerre est le déclencheur du chaos plutôt que sa conséquence. »

La question suivante de la strix sembla vraiment la prendre au dépourvu.
« Hum. Je ne suis sans doute pas la mieux placée pour dire d'où ils tirent leurs ressources et leur soutien, mais je sais que nombreux sont ceux qui voudraient voir les Thrunes échouer...surtout à l'extérieur du Chéliax. »

La question des halflings en combat ramena un sourire sur le visage de Maranne.
« Peut être pas. Et je pense que vous sous-estimez l'ardeur de certain des miens. Mais oui, ils sont moins terrifiants que les orcs. Pas que je fréquente les champs de bataille, cela dit. »


Lorsque Symphonie réfléchissait aux motivations des uns et des autres, elle pensait toujours aux pires actes. Elle ne connaissait rien de la religion des envahisseurs, étrangère à toute autre croyance de la sienne (en plus de sa loyauté envers la Divine Majestrix). Tout du moins savait-elle qu'ils détestaient les diables et avaient des tempéraments de guerriers.
<< Peut être est-ce que les terroristes veulent. Parce qu'il y a trop de diables, trop de corruption. Trop de pêchés en somme. Ils ne veulent pas faire dans la dentelle car ils n'en ont pas les capacités. Surtout si leurs buts sont religieux... Ou porteurs d'une certaine religion, ils mourraient et brûleraient le reste du monde avec leurs croyances. N'est-ce pas ce qui définit des terroristes? De ne pas pouvoir discuter avec eux, leur extrémisme de pensées. Leur absence de discours clairs, portés sur les émotions. Au fond, ils ne sont pas comme le peuple comme ils le prétendent. Mais uniquement pour leur culte.

C'est en tous cas ma théorie. J'ai entendu qu'ils avaient eu Serana. Est-ce vrai? Mais qu'est ce que cela diffère de la Première Guerre Civile? >>


Des ennemis en dehors du Chéliax. La femme-oiseau prit un air plus grave elle aussi.
<< Je vois un peu mieux le tableau. Si ils bénéficier de soutients extérieurs, ceci explique cela. Mais qui serait assez fou pour attaquer le Chéliax? Je n'ai pas souvenir que les relations extérieures étaient particulièrement tendues. >> Confuse elle ajouta. << En vérité je déteste le thé, mais je voulais faire comme une grande dame. Est-ce que c'est possible d'avoir quelque chose de sucré s'il te plaît? >>

Elle savait son jugement biaisé -après tout Maranne était bien à la tête du village quelque part, mais impossible de les considérer autrement.
<< Je fais deux mètres deux haut. Tu comprendras que je considère tout ce qui ne fais pas ma taille comme petit et mignon. Et ce qui fais le tiers de ma taille comme très petit et très mignon. >> Elle eut un petit rire face à sa propre hardisse. << Krihihi. Mais au lieu de parler politique, parlons plutôt alchimie. Que voudrais-tu savoir? >>


Maranne avait repris son expression neutre, apparemment impassible devant les analyses de Symphonie.
« C'est fort possible...qui peut dire, avec les extrémistes religieux? Mais les derniers rapports semblent indiquer qu'ils ont en effet pris Sénara. Quand aux différences avec la Première Guerre Civile, elles sont si nombreuses que j'aurais grand peine à toutes les lister. Pour commencer, la Première Guerre Civile a débuté parce qu'il n'y avait plus de dynastie légitime. »

Mais si la halfline s'efforçait de rester diplomate, elle laissa tout de même échapper.
« Vous ne devez pas être très au fait des relations extérieures, alors...Le Chéliax n'a que peu d'alliés, et de nombreux rivaux. Andoran est toujours techniquement en guerre avec l'Empire. Korvosa est une colonie ayant fait sécession. Molthune, sur la frontière Nord, agrandirait bien ses territoires. Sans parler de Rahadoum qui réclame toujours la province de Kharijite au Sud. »

La question de la boisson ramena le sourire chez la halfline.
« Bien entendu. Nous avons des orangeraies, il doit rester du jus d'orange, si vous voulez. Ou de pomme, peut être? »

Une fois la strix servie, la discussion reprit, cette fois sur l'alchimie.
« Oh, rien de bien sorcier...simplement, ce que vous pouvez en faire. J'essaie d'évaluer son utilité. »


Symphonie avait toujours eu confiance en sa Maîtresse pour être plus éduquée et intellectuelle qu'elle. C'était un atout de ne pas savoir tout des rouages. Une bonne messagère n'avait pas besoin de tout savoir, au contraire. Moins elle en savait, plus elle était efficace. Plus il était moins dangereux qu'elle faillisse à sa tâche. Un sourire mystérieux se pâma sur son visage, étirant ses lèvres pleines.
<< Je ne cache pas que je ne m'y suis jamais intéressée. D'autres personnes le font bien mieux que moi, et j'ai confiance en elles. En tant qu'exécutante ce n'est point là mon rôle. Lorsque chaque chose est à sa place, la machine fonctionne parfaitement à plein régime. >>

Enfin quelque chose de bon à boire! << Je voudrais bien du jus d'orange s'il te plaît. Il y a une orangerie dans les jardins? >> Cependant elle réfléchit quelques secondes au sens de la question de l'halfeline. Dans sa tête cela sonnait "j'essaye d'évaluer votre utilité. Et une petite alarme résonna dans son esprit.

<< Tout. >> Répliqua-t-elle en laissant passer quelques secondes. << L'on peut tout faire en alchimie. J'ai commencé par les choses les plus simples, tels que les produits de maquillages et de beauté, mais aussi les plus usuels -comme copier les matières de cire à bougie, de pâte à papier et même de nourritures... Après cela il est facile de passer aux parfums et sents-bons beaucoup plus complexes.

Après cela, lorsqu'on s'intéresse au médical, les remèdes alchimiques sont fortement précieux. A chaque tare son curare, les formules d'outils et d'armes alchimiques allant creshendo. Mais comme toute arme, ses utilisations peuvent être aussi mortelles que revitalisantes. C'est un art précieux, mais si on devait le comparer à d'autre ce serait comme parler de "cuisine".
C'est stupide de dire qu'on travaille dans "cuisine", un cuisinier s'insurgerait de cette dénomination. Comme chaque alchimiste s'insurgerait qu'on dise qu'il travaille dans "alchimie". Ils se spécialisent chacuns dans la branche qui leur plaît, et on autant d'avis différents et de méthodes différentes qu'il y aurait d'écoles de magie, de sciences, ou bien de musiques...

C'est pourquoi l'on peut "tout" faire en alchimie. Les légendes des pierres philosophales par exemple sont véritables, mais uniquement accessibles aux plus grands maîtres. Car si l'on a le temps et si on a la rigueur, tout est possible. A la fois si loin et si proche. >>



Maranne secoua la tête.
« Pas une véritable orangeraie, non, même si nous avons quelques orangers ici, mais il y a plusieurs orangeraies plus au Sud sur les terres du Baron. C'est tôt dans la saison, mais l'hiver a été clément et les oranges sont là tôt cette année. »

Lorsque fut abordée la question de l'alchimie, la halfline se pencha un peu en avant, attentive.
« Ce que vous m'expliquez là paraît presque trop beau pour être vrai...il doit y avoir un défaut à l'alchimie, malgré son apparente versatilité, non? Le prix des composants, peut être? Ou bien la difficulté à maîtriser l'art de l'alchimie? »


La strix chercha ses mots, se rappelant les cachots du Palais Impériale et ce qu'elle faisait avec son atelier alchimique pour son maître. A quel point la science n'avait pas de limites.
<< C'est dommage que nous n'ayons pas eu beaucoup de neige cette année. J'aime beaucoup la neige.

Il n'y a pas de retour en arrière en tant qu'alchimiste. On en veut toujours plus. Encore plus. Combien sont devenus fous, mégalomanes, ont trouvés le poison, la bombe de trop, l'expérience de trop. Les alchimistes commencent leur expériences sur eux-mêmes, corrompant leur affect, leur corps et leur sang. Sans cesse, ils pensent à formuler leurs idées, sans cesse ils espèrent trouver leur Grand Oeuvre.

Violer la nature a un coût, un coût bien plus important que vendre son âme même. N'importe quel extrait ou mutagène que je confectionne pourrait rendre malade. Les doses ne sont pas imaginables. Car avec le temps, on s'habitue à tous les liquides. Les curares ne me font plus grand chose non plus. Les drogues non plus, que je pourrais boire comme quelqu'un pourrait boire un chocolat au petit déjeuner.

Ceux qui pratiquent l'alchimie sont sédentaires, marchands et confectionneurs ayant boutique ou carriole. Les véritables alchimistes ont un appel beaucoup plus profond et dangereux. Ce que peut faire un véritable alchimique est illimité... Mais le précipice n'est jamais loin.

L'alchimie peut autant vous exploser à la figure que vous corrompre. C'est une science... Qui contredit toutes les sciences. En tant qu'alchimiste j'apprécie d'étudier la nature pour mieux voir jusqu'ou je peux aller. >>


Mais elle préféra ne pas continuer sur sa lancée.
<< Heureusement si on utilise l'alchimie en tant que soutien ou loisir, l'on ne devrait pas avoir cette destinée. C'est même une occupation très utile pour la plupart des sociétés. >>


Maranne élargit son sourire.
« Ah, je vois...un outil extrêmement utile, puissant et versatile, mais au coût très élèvé si on n'a pas une bonne maîtrise de soi et la tête froide. Intéressant. J'ai peut être négligé mes études dans ce domaine trop longtemps, c'est vrai. Et puis, comme vous le dites: le principal usage que je pourrais faire de l'alchimie est avant tout pour assister mes activités en tant qu'aide de l'Archbaron, et également à but de guérison. Après tout, c'est aussi mon devoir de veiller à la bonne santé des gens de son domaine. »

Elle se renfonça dans son fauteuil.
« Dites moi...qu'est ce qui vous amène à penser, en particulier votre collègue cardinal, que la Réclamation a encore des agents sur ces terres? Sans vouloir vous manquer de respect, les Vautours sont remarquablement efficaces... »


Symphonie baissa la tête sur le côté, se demandant véritablement ce que Maranne en pensait.
<< Un serviteur qui pratique l'alchimie auprès de son maître est un bel atout. D'autant que c'est une science très monnayable et bellement appréciable. Le mieux étant pour progresser, est d'avoir un véritable maître à ses côtés. Mais ils ne courent pas les rues. Rares sont les alchimistes qui veulent bien expliquer leurs formules. >>

Les pupilles de la strix se firent un peu plus fendues. Revenant soudainement sur ses gardes et la défensive.
<< J'ai vu les gens sur la place aujourd'hui... La plupart ne semblent pas particulièrement apprécier le culte des diables. Les Vautours sont sans nul doute de très bonnes exécutantes sachant faire régner l'ordre. Mais elles ne peuvent pas rassurer le coeur des gens. Les actes et les paroles, qui sur la longueur, ne permettront pas à la Réclamation de revenir ici en territoire conquis.

Il y a l'avant... Le pendant. Et l'après. Je ne veux pas critiquer quoi que ce soit, mais ce village a été considéré comme "faible" par les terroristes par plusieurs concours de circonstances. Qu'il n'y ait qu'une seule église, qu'il soit plutôt isolé avec des bois ou se cacher... En plus d'être un atout stratégique, Longrace pouvait être "ceuillie" d'une certaine façon. Les Vautours, en tant qu'exterminatrices, ont parfaitement fait leur travail. Mais ce n'est pas ça qui rassura le coeur des gens...

Le Cardinal, le peut. Il a une âme de diable coincée dans un corps de mâle humain. Il sait mieux que quiconque parler aux personnes. Mieux que quiconque les faire se repentir et leur faire ressentir qu'ils sont protégés par les partisants d'Asmodeus.

Cette guerre n'est pas uniquement militaire, elle est aussi politique. Il si facile d'exciter l'esprit des gens afin de les rendre fous. Exciter leurs convoitises et leurs désirs les plus mauvais et secrets. De mon avis, n'importe qui peut devenir fou. Les anges sont impressionnants, ils scandent avec ferveur leurs menaces et leur foi. Ces actes non-réfléchis ont sans doute amenés des fantaisies qui n'ont pas lieu d'être.

Cela fais des années que je traque et que je poursuis les traîtres à l'Empire, que je suis utilisée dans ce but. En tant que Bourrelle, je comprend parfaitement qu'un beau spectacle vaut tous les mots. C'est pourquoi il faut asseoir la domination de l'Empire face à ces brebis bêlantes. Car elles reviendront, terrées dans l'ombre.

C'est un fait que certains se sont échappés, et qu'ils ont eu leurs partisants. Souvent ils passent en travers du filet... Pour mieux rebondir au pire moment venu. Que ce soit fait dans cette région ou une autre ne me regarde pas. Je vais là ou on me commande sans particulièrement d'état d'âme. Je suis simplement heureuse de faire mon travail et de bien le faire. Les tenants et aboutissants... Sont inutiles pour moi. J'ai mes ordres, je les éxécutent. >>


Malgré ces propos particulièrement horribles, Symphonie avait un air heureux. Un bonheur qu'elle cultivait depuis des années afin de satisfaire sa Maîtresse en tous points, d'écarter tous les dangers de son giron, afin qu'elle puisse gouverner en toute bienveillance. C'était le but de sa vie. Que les gens qu'elle aime et qu'elle apprécie soient à l'abris du besoin et en sécurité. Et cela passait par la torture, le meurtre, le sadisme et la froideur. Et cela lui laissait un sourire étrangement doux sur le visage, indécent avec les actes qu'elle perpétrait avec vaillance.


Maranne et son sourire demeuraient impénétrables. La halfline ne paraissait pas particulièrement effrayée par les propos de Symphonie. Ou même perturbée. En tout cas, si elle l'était, elle le dissimulait très bien.
« Et pourtant, connaître et comprendre les tenants et les aboutissants peut aider à mener ta mission à bien, non? En particulier si il s'agit de traquer et retrouver des opposants à la couronne. Ton zèle est admirable, cependant. »


Bon, si l'halfeline ne partait pas en courant c'était une bonne chose. Après tout, elle dirigeait Longrace en l'absence de son maître et en avait vu d'autres. Symphonie fut fortement embarrassée de cette question, secouant ses mains avec confusion. Toujours, elle avait porté ce manque cruel d'ambition qui lui faisait désormais grand défaut. Pour tout dire, si quelque chose changeait fondamentalement dans la vie de la strix, elle en aurait une grande et subite terreur.
<< Enfin... Non. Non non! Je ne sers pas à ça. Une fois les informations récoltées, je ne m'en souviens pas... Je les oublient. Un mécanisme que l'on acquiert avec le temps. Et ces informations servent à d'autres. A chacun son poste de travail, les serviteurs restent exécutants alors que leurs maîtres sont organisationnels.

Si le couperet me reviens, je n'ai pas le droit de planter mes lames sans l'accord d'une personne officielle. Sinon je me connaît, ça sera véritablement sanglant. Je remonte ce que je vois, les personnes au-dessus choisissent pour moi. C'est à la fois confortable et bien pensé de fonctionner comme ça; c'est ce qui a toujours été.

Je ne sais pas si c'est du zèle... C'est quelque chose d'automatique, de normal. J'ai beaucoup de chance! Son Eminence est très tolérant envers moi, me complimente beaucoup, et Dame Aanara est d'excellent conseil. C'est une personne très savante. Et Quatre et le Chevalier Ozran sont de grands guerriers. J'aurais pu très mal tomber! >>

Elle but une petite gorgée, se mordillant les lèvres. Ca commençait à être une conversation très très bizarre. Comme si elle se retrouvait dans une sorte d'interrogatoire... Elle préféra changer de sujet, girouette.
<< Mais Longrace était-elle si tranquille que ça avant tous ces évenements? Apparemment il y avait déjà quelques problèmes... Mais réglés à la scierie, heureusement. >>
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Offline Boadicee  
#110 Envoyé le : samedi 10 octobre 2020 18:45:38(UTC)
Boadicee
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Maranne haussa les épaules.
« Longacre a toujours eu sont lot de mécontents. Un bon nombre de vétérans s'y installent après leur retraite, et ça crée une population parfois aigri qui mets leurs problèmes sur le dos de l'Empire. Ce ne serait pas gênant si ils ne savaient pas se battre. Mais pour un vétéran qui grommelle, il y en a cinq qui sont toujours loyaux.
Et puis...nombreux sont ceux qui préfèrent râler et jouer les grandes gueules quand l'occasion se présente. Il suffit souvent de simplement discuter avec eux pour leur faire comprendre où se situe leur intérêt lorsque leurs bravades se font un peu trop provocatrices. »

La halfline ne l'avait pas dit, mais il était clair qu'elle avait elle même appliqué ces paroles.
« Ce n'est qu'avec l'aide et des provocations de l'extérieur que certains des citoyens les plus déplorables de Longacre ont osé se dresser contre leur suzerain légitime. Mais a présent, tout est rentré dans l'ordre, et Longacre est redevenue une petite ville paisible. »


Symphonie préféra en plaisanter, mais une autre pièce du puzzle s'assemblait dans son esprit.
<< Ah des "vieux cons"... je vois. Imaginez la fin de la guerre et des flots de vétérans désormais à la retraite... Longrace qui devient la maison de plaisance de tous les guerriers aigris de l'Empire. De quoi râler encore pour quelques dizaines d'années? >>

Les deux corps devant l'Eglise... la strix s'en rappelait, et restait ce mystère.
<< Je me rappelle de comment la situation a été gérée. Que s'est-il passé... Pour que l'Eglise soit vide? Leurs prédécesseurs ont eut des morts plutôt violentes. Et le bâtiment détérioré. Qu'est ce qui a rendu les villageois fous? L'image de ces corps me hantent encore, les mystères de leurs exécutions. >>

Cependant, la femme-oiseau devait clarifier un point important. C'est sûr qu'ici, les motivations de Sa Maîtresse seraient jugées malveillantes... Mais en dehors du portail, de leur couverture, cela ne servait à rien de se comporter comme des sauvages. D'autres cohortes comme les leurs seraient sûrement envoyés dans l'Empire, afin de pacifier après coup. Avec le peu de moyens que Longrace avaient, ils réussissaient à repousser des tentatives... C'était quelque chose d'exceptionnel, quelque part.
<< Le fait que nous sommes ici... Moi et mon groupe. N'est pas une punition envers Longrace. Vous avez tout ce que vous avez pû, avec les moyens que vous aviez à l'époque. Nous ne sommes pas venus vous juger, mais coopérer ensembles. Je suis désolée que tout cela ait dégénéré. Sa Majestrix et toutes ses armées travaillent dur afin de renverser le cours de cette guerre.

Je te remercie d'avoir repoussés les envahisseurs, Maranne. Grâce à la ville et à vos efforts, vous avez réussit des choses très difficiles.
Lorsque nous ne serons plus là, c'est que tout ira bien définitivement à Longrace. Tu as déjà fait beaucoup. >>



L'éternel sourire de Maranne se fit un brin ironique.
« N'exagérons rien, Longacre reste une petite ville et il y a bon nombre d'endroits où les vétérans prennent leur retraite. L'église était vide simplement parce que la prêtresse a été exécutée. C'était la seule qui vivait sur place. Et une partie de ses ouailles étant morts dans la rébellion, les autres font profil bas.
Je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que les villageois aient été fous. Ils ont...mal pris la manière du baron de maintenir l'ordre. Mais si les enfants de la prêtresse n'avaient pas tenté de libérer des prisonniers, ils n'auraient pas été eux même condamnés.

Je suis effectivement assez satisfaite de la manière dont les choses ont tourné. »



<< La folie peut prendre bien des formes... Mais une fois la tête du bouc émissaire tranchée, le calme revient toujours. Les évènements se sont plutôt bien enchaînés, l'effet catharsis ayant été traité. Mais qui était le deuxième cadavres à ses côtés?

J'ai pas mal appris des strixs avec tes paroles, mais reste toujours le même problème... Je ne sais pas ou elles se trouvent. Je n'en ai jamais vues. Ou est-ce qu'elles se cacheraient? >>



« La leader des rebelles sur place, qui se faisait appeler "l'Ange Chevalier". Elle est morte en affrontant les Vautours, mais on a quand même exposé le corps. A titre d'avertissement.

Pour ce qui est des strix...tu veux dire, les plus proches? Je te recommande les Montagnes d'Aspodell, dans ce cas, ou bien l'Ouest des Ménador. Autour du Perchoir du Diable, en particulier. »



<< Je m'en doutais. J'avais aussi l'impression qu'elles n'étaient pas mortes au même moment. >>
Les informations de Maranne rendirent sceptique Symphonie.
<< Mais... Les strixs quittant les Ménadores ne peuvent jamais y revenir, non? Car elles ont parlées avec les humains. Pourquoi est-ce qu'elles resteraient autour? >>


Maranne haussa un sourcil.
« C'est une conception très archaïque des relations avec les strix. Certes, elles sont plutôt territoriales et isolationnistes, mais les contacts avec les humains sont tout de même relativement communs. Il y a plus de risque qu'elles te prennent pour une solitaire essayant de voler du gibier sur leur territoire. »


Symphonie resta de coi pendant de longues secondes face à la révélation de Maranne. Dans son monde bien cadré et quadrillé, ou les strixs étaient des montres sauvages et les humains plus terribles encore. De par son éducation et le monde l'entourant, sa vision biaisée de sa propre race, si typique du Chéliax, avait déteint sur elle-même bien plus que n'importe qui. Lorsqu'elle réalisé véritablement le sens de ces paroles, elle ne put s'empêcher d'avoir et vrai et véritable sourire, essayant tout de même de ne pas montrer ses dents pointues.
<< Quelle bonne nouvelle! ... Mais comme je ne sais pas chasser ma nourriture, je suis une mauvaise strix? Je reste tout de même une guerrière. Mais à part chasser un rat ou une souris... Qui plus est, qui passent devant moi! Quelle serait ma place dans un clan? >>
Je suis une sorte de chat domestique? ... Contre des chats sauvages?


Maranne haussa un sourcil.
« Bonne question. Si vous savez vous battre, vous aurez votre place. Toutes les proies que chassent les strix ne sont pas du gibier. »


La strix n'était pas très rassurée par le sourcil de l'halfeline qui semblait défier la gravité.
<< D'accord... Je ne sais pas si mes questions sont totalement stupides ou naïves... Comment est-ce que vous faîtes Maranne lorsque vous n'avez pas des congénères qui vous ressemblent auprès de vous? Est-ce c'est aussi compliqué? De contenter tout le monde, de ne pas perdre ses racines ni se perdre soi-même? >>


La halflinne secoua la tête.
« Pas vraiment, mais les situations ne sont pas comparables. J'ai grandi dans une famille de halfling, mais nous sommes bien plus intégrés dans la société humaine que les strix. Je me sens toujours chez moi, même si il y a peu de halfling à Longacre. Et puis, le fait d'être une halfline n'est pas une composante très importante de mon identité. Laissez le fait d'être strix te définir n'est en rien une obligation. »


<< Moi aussi je me sens chez moi. Mais... Si je n'étais plus une strix, je ne sais pas trop qui je serais. C'est assez confortable d'appuyer sur les clichés, pour qu'on me laisse tranquille. Un peu obligée de faire les gros yeux pour ne pas qu'on me lance des cailloux.
Cela me rappelle les paroles d'un tieffelin un... euh... une connaissance. >>
S'embrouilla-t-elle en parlant de Zerruth. << Il m'avait dit "Vous et moi nous sommes pareils, nous pouvons mieux nous comprendre" pourtant les tieffelins sont plutôt bien intégrés au Chéliax non? Est-ce que c'est un problème d'apparence vis à vis de leurs cornes ou quelque chose comme ça? >>


« Pas partout. Les tieflings sont nombreux, mais sont souvent vus comme des citoyens de seconde zone, surtout par les traditionalistes. Leur association avec les Enfers leur attire une certaine...méfiance, sans parler de ceux qui sont nés d'autres plans. Les tieflings sont considérés comme de mauvais augure. Mais si tu ne savais pas trop qui tu serai sans être une strix...est ce que ça ne vaut pas la peine de le découvrir? »


<< Mauvais augure... Je vois un peu mieux. Pourtant ils ont des qualités raciales indéniables. Ils devraient plus attirer la jalousie que la méfiance. >>
Je me demande si les males strixs sont inaccessibles, si je ne pourrais pas me contenter de sangs mêlés... Cela serait une bonne solution. Mais Symphonie n'avait pas trente-six solutions envers l'avenir. Elle avait toujours joué son rôle, est-ce que cela changerait, sûrement que non. Elle avait été façonnée pour l'être. Son expression se ferma un peu alors qu'elle but une goulée longue et acidifiée par le goût des fruits.
<< Ce n'est pas ce l'on me demande. Être une strix fait partie de ce que je dois être, à mon poste. Si j'étais autre chose d'autre cela voudrait dire que Ma Maîtresse serait en danger. L'on ne parle pas seulement de moi. Malgré que je désire comprendre mes origines, je choisirai toujours le même côté. Toujours, quoi qu'il advienne. >>
Un petit sourire.
<< Mais peut être pourrais-je nuancer qui je suis dans mes relations personnelles. Pour avoir des relations plus saines avec les personnes que j'aiment et apprécient. >>


Maranne haussa les épaules.
« Je n'ai pas dis que ces préjugés étaient rationnels. le contraire aurait même été surprenant. Je ne suis pas la mieux placée pour te dicter commen nuacer tes relations personnelles, mais te limiter à être une strix est, je pense, un gâchis de ton potentiel. Et je suis douée pour repérer le potentiel, crois moi. »


Pour Symphonie, les races étaient rationnelles. Les belles races comme la sienne au-dessus de la chaîne alimentaire par leur beauté et leurs compétences, celles particulières originales comme les tieffelins, celles curieuses comme les halflings aux qualités dont elle avait du mal à percer, et celle de la race "noble" dont provenait sa Maîtresse. Celle des Thrunes qui après des générations avaient donnée un parfait produit de lignage, qui quoi qu'humain, en faisait des représentants sur terre par ses qualités et ses pouvoirs. Les préjugés étaient rationnels. Les yeux de la strix se plissèrent, qui au contraire, avait réponse à tout.
<< De la méfiance nait la jalousie, de la haine l'envie. Certaines personnes naissent avec plus de qualités que d'autres, c'est normal qu'elles y attirent les convoitises. >>
Ce n'est que la rançon du succès après tout.
<< Pour moi il y a deux versions de chaque personne. Celle officielle, celle officieuse. Il est facile de jouer une strix sauvage et d'avoir ce que je souhaite avec. Je ne dis pas que je peux avoir tout, mais ce qui me manque je peux aisément le prendre. Mais cela me dessert pour ce qui est des relations de confiance. J'ai du mal à regarder de l'autre côté du miroir.

Qui plus est je préfère les vraies critiques aux faux compliments. Qu'est ce que je devrais faire pour toi Maranne du coup? Tout changer, abandonner? Modifier peut être. Le dressage est comme une formule alchimique, il faut beaucoup d'essais pour arriver à ce que l'on veut. Modeler le vivant est quelque chose d'à la fois sombre, dérisoire. Tant d'essais ratés qui pourtant, donnent des résultats surprenants. L'esprit est quelque chose qui se dresse, le corps est quelque chose qui se dresse, les comportements également. Que ce soit de la manière douce ou de la manière forte. >>

Symphonie était bien placée pour savoir que sous le joug des elfes noirs, tous pliaient le genoux face aux coups de fouet. Et elle aimait cette philosophie : dominants, dominés, supérieurs, suppléants. Se dominer soi-même était le plus beau des esclavages quelque part. Dans ses prunelles dansait une lueur malaisante.


Malgré l'inquiétant enthousiasme que Symphonie mettait dans ses paroles, Maranne n'altéra pas le moins du monde ses émotions ou son expression en répondant.
« Compléter. Ta facette de strix demeure la plus visible et celle qui t'es la plus utile. Trouve comment l'altérer et ajouter de nouvelles facettes quand la strix domestiquée ne convient plus, ou ne convient pas. Altère toi pour répondre à la situation. Mais encore une fois, je suis loin d'être experte. »


La tête de Symphonie tourna tout à fait à quarante-cinq degrés vers son épaule. Elle ne comprenait pas les paroles de Maranne, ou plutôt, ce que celle-ci voulait lui dire.
<< Mais... Je n'ai jamais été domestiquée. Et je suis bien comment je suis. Il m'est juste parfois difficile de séparer le personnel et le professionnel. Ce que je suis... Me convient. Rêver d'être quelqu'un d'autre n'est pas quelque chose de malsain? Je ne comprend pas ce que tu veux dire Maranne. Je "suis" ce que l'on me demande. >>


Maranne ajouta avec un sourire en coin.
« Pas un rêve, juste un masque. Mais si tu "est" ce que l'on te demande, alors je n'ai sans doute rien à t'apprendre sur le sujet. »


La bourrelle prit cela comme une critique envers Sa Maîtresse, un peu sur la défensive. Mais Maranna avait toujours un point extrêmement sensible.
<< Nous avons tous des masques. Les meilleurs en ont même plusieurs. C'est plutôt pratique, au demeurant. Un esclave est à l'image de ce que veux son maître, plus celui-ci est talentueux et bon, plus son serviteur aura envie de rester à ses côtés et de se surpasser. Si j'étais restée avec mon premier maître, je serais restée médiocre.

Si les choses avaient été différentes, qu'aurais-tu fait Maranne? Si tu n'avais pas rencontré la personne qui siège sur ces terres? >>



Maranne ne semblait pas le moins du monde destabilisée par cette question.
« J'aurais trouvé quelqu'un d'autre capable d'employer mes talents à leur juste valeur. Je suis débrouillarde, c'est même comme ça que je suis arrivée jusque là. »


Ce n'était pas du tout la même chose pour Symphonie. Fonctionnant sur l'affect et non la logique, c'était une particulière idéaliste.
<< Je ne pense pas... Que j'aurais accepté quelqu'un d'autre que Ma Maîtresse. Ca me paraît tellement inenvisageable. J'aurai pu tomber sur de très mauvaises personne, mais j'ai eu beaucoup de chance. Les autres strixs sont méprisées, on leur jettent des pierres. Je ne pense pas qu'elles vivent des vies confortables, en tant que mercenaires ou voyageuses lorsqu'elles parcourent le Chéliax. Même sur les Ménadores, cela reste des chasseuses. Et sans produits de chasse, il n'y a rien à manger. J'ai toujours vécut confortablement grâce à Elle.

Est-ce que l'Archibaron est quelqu'un de bien lui aussi? >>



Maranne joua avec sa tasse, descendant de son fauteuil un peu trop haut pour elle.
« J'imagine que tout le mone ne sera pas d'accord, mais je pense que oui. C'est un homme loyal et discipliné, des qualités trop rares en ce moment et en ces lieux. Et il n'exige rien de ses subordonnés qu'il n'exige de lui même. »

Elle reposa sa tasse sur le plateau, la porcelaine cliquetant contre le métal.
« J'apprécierai beaucoup de parler encore un peu avec toi, mais je dois malheureusement retourner à mes devoirs...mais peut être une autre fois? »
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Offline Boadicee  
#111 Envoyé le : samedi 10 octobre 2020 18:46:22(UTC)
Boadicee
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Les personnes qui critiquaient la Maîtresse de Symphonie étaient légions, qu'importe les décisions prises. Dure tâche qui était d'être Imperatrix.
<< Qu'importe les décisions prises par les souverains, il y aura toujours des mécontents... La loyauté et la discipline sont de très belles qualités. C'est ce qui est le plus recherché en ce moment. >>

Symphonie trouvait elle aussi le temps long, ayant épuisé ses sujets de conversation. Elle posa aussi son verre sur la desserte et se releva. La différence entre elle et Maranne restait cocasse, une géante femme oiseau contre une simple halfeline.
<< Merci beaucoup de m'avoir reçue Maranne. Mon passé est apaisé et ma vision de l'avenir un peu plus claire. Si tu as besoin de quelque chose un jour, je verrais ce que je peux faire. Pour ce qui est des prochaines fois... Je ne sais pas si j'aurai le temps avec mon travail. Nous repartons en éclaireurs et après, je vais devoir utiliser l'alchimie de façon un peu "industrielle". Mais tu pourras venir voir ce que je fais si tu veux. >>


Maranne sourit.
« Volontiers, si mon propre travail m'en laisse l'occasion. Au revoir, Symphonie. »

Echangeant ces dernières paroles, la halfline et la strix se séparèrent. Peut être partie remise?
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Offline Boadicee  
#112 Envoyé le : vendredi 30 octobre 2020 21:25:21(UTC)
Boadicee
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28 Gozran - 3 Desnus 4716 - Longacre
Musique - Longacre


Pour l'heure, les agents de Son Infernale Majestrix patientaient…les graines de leur plan avaient été semées, et ils leur fallait attendre qu'elles germent…mais cela ne signifiait pas que Symphonie était désoeuvrée, loin de là! Comme la strix l'avait dit elle même, elle avait bien l'intention de passer un peu de temps à travailler pour essayer de compléter ses fonds et affûter ses talents d'alchimiste…Et si la plupart des habitants de Longacre n'avaient pas de besoin urgents en la matière - et surtout pas les fonds nécessaires pour financer ce genre de projet - ce n'était pas le cas des Vautours. Spécifiquement, Jannen, la tieflinne qui les avaient accueilli à leur retour de la forêt, s'intéressait de prêt à l'alchimie. Etant donné l'odeur âcre de poudre qu'elle dégageait en permanence, elle même devait avoir des bases, mais elle avait clairement besoin (ou envie?) de l'aide d'une alchimiste plus talentueuse qu'elle même.

Symphonie avait ses propres projets cosmétiques, qui étaient pour l'heure une terra icognita pour elle, mais pas hors de sa portée, et Jannen lui passa commande de cinq blanchis pour lame à base d'argent, ainsi que d'autant de grenades aux éclats d'argent qu'elle pourrait fabriquer. Tout cela ressemblait à un arsenal…mais si tout se passait bien, elle pourrait en retirer 12 pièces d'or et 5 pièces d'argent pour les blanchis, et 35 pièces d'or par grenade. Un commerce lucratif, donc.

Outre ses travaux alchimiques, Symphonie avait aussi l'intention de rendre visite à Maranne, de se rapprocher des Vautours, et également de continuer ses…conversations avec Odmer l'Alchimiste et ses toniques. Un programme somme toute chargé, mais après tout, Ozran et Quatre se rendaient chaque jour au manoir des Fex; et les Vautours n'étaient jamais loin, occupées à leurs propres affaires à Longacre. Restait à décider par où commencer…?

Du point de vue mécanique:
- Kit cosmétique: tu dois fournir 30 pa (donc 3 po) de composantes. C'est un DD20, et en "Faisant 10", tu peux faire 27.
- Normalement, il faut une semaine car c'est un objet "Très Complexe". Comme tu passes le DD par 5 points, ça te prends 3.5 jours à faire. Cependant, si tu as des bonus qui te permettent d'atteindre les 30, tu peux réduire ça à 1 grosse journée (8h+2h sup).
- Blanchis: là, tu n'as pas de coût financier, puisque c'est une commande. Tu gagnes 2.5 po net par blanchi. C'est une difficulté modérée, donc DD14. En faisant 10, il te faut 1/2 journée par blanchi.
- Grenades: là, tu n'as pas de coût financier, puisque c'est une commande. Tu gagnes 35 po net par blanchi. C'est une difficulté complexe, donc DD18. En faisant 10, il te faut 2 journées par grenade, mais si tu peux gagner un bonus supplémentaire de +1 (pour un total de 28 en faisant 10), tu peux réduire ça à une journée.

Je te laisse décider par qui commencer sinon. Smile
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Offline Chaos  
#113 Envoyé le : samedi 31 octobre 2020 00:27:52(UTC)
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D O W N T I M E - - - - - - - - - - - - - -

J O U R - 1-2-3-4 - - - - - - - - - - - - - -

5 grenades en 20h


5 blanchis en 10h


J O U R - 5 - - - - - - - - - - - - - -

1 Kit Cosmétique pour tieffelin courageux

Modifié par un utilisateur lundi 2 novembre 2020 23:06:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

______________________________________________
Chaotiquement vôtre.
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Offline Chaos  
#114 Envoyé le : lundi 2 novembre 2020 23:03:21(UTC)
Chaos
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Symphonie
+15Ref+9Vig+6Vol
CA 20-15(s)-15 +7Init
Occupée
✚ ✚ ✚



Symphonie passa une excellente semaine à pratiquer l'alchimie à temps plein dans la petite chambre offerte près des baraquements de l'église. Elle s'était attelée à faire de la pièce un petit lieu qui lui rappelait Egorian, couvrant le lit des couvertures avec l'odeur de sa maison et allant cueillir des mignonnes petites fleurs fraîches chaque matin, les déposant dans un délicat vase "ramassé" mystérieusement.

Car, c'est mignon, les fleurs.

La porte de la pièce resta grande ouverte la majorité de la journée pour en laisser échapper les fumées bleues, violettes, mais surtout foncées et âcres, mais fermée très consciencieusement le soir. Pour ne pas dire bloquée avec ce qui lui tombait sous la main. Porte également verrouillée à double tour. Comme cela elle se sentait un minimum en sécurité.



La commande des Vautours prit quatre jours. Le blanchis était composé d'une étrange substance noire aux paillettes rouges. Les grenades d'un ébène aux reflets carmins. La strix s'était essayée à sa propre marque et style de fabrique, et avait composée avec le commande des petites notes explicatives à la plume délicate et au papier de riz. Son écriture toute calligraphiée laissait plus des schémas que des mots, dans le doute que quelqu'un copia son écriture. Elle réfléchirait plus tard au sceau qu'elle mettrait sur ses propres création. Car pour l'instant cela ressemblait uniquement à un corbeau aux ailes ouvertes sur chaque contenant. Elle trouverait bien quelque chose de... Plus distingué? Plus tard.

La commande fut livrée dans un joli emballage et Symphonie s'excusa platement de son retard, ne comprenant pas que la vitesse à laquelle elle avait préparé son alchimie était hors normes. Pour elle, ce n'était jamais assez rapide. Ca ne le serait jamais.

Elle en profita pour "discuter" avec les tieffelines qu'elle croisait dans la foulée lors des déjeuners, des goûter ou bien de ses longues rondes autour du village. Essayant d'exercer sa sociabilité. C'était très maladroit au début, mais elle essaya avec tous les efforts en sa possession. C'est à dire, bonjour poliment, ne pas trop laisser de blancs, ne pas trop fixer, et trouver des sujets de discussions comme la pluie et le beau temps. Des sujets la passionnait comme : la nature, la médecine, les belles histoires et les légendes, l'alchimie, les potins, les soins beauté ou bien les apparats, mais comment aborder ce genre d'idéaux sans passer pour une strix folle? Symphonie essaya un peu tout de même, essayant de ne pas paraître ennuyeuse.



Et lors de deux soirs espacés, Symphonie se rendit discrètement chez un certain alchimiste une fois la nuitée tombée. Sans son collier de pierre et son tabard, elle n'était personne. Juste elle. Et vint en conséquence sans symbole d'inquisition. Comme la strix avait promis à Odmer, elle resta dans les strictes limites dites lors de leurs conversations précédentes. Elle se contentait de quoi boire, se sustenter. Fumait et parlotait. Passait parfois une dizaine de minutes dans le vague à fumer à la pipe vendue par celui-ci.

Posait beaucoup de questions sur le commerce d'alchimiste, là ou il était allé, ce qu'il avait fait. Si c'était difficile. Pourquoi il était tout seul ici sans enfant ni compagne. Que pensait-il de cette guerre, quels artistes il aimait. Pourquoi est-ce qu'il se prétendait alchimiste, alors qu'il pourrait être marchand et le revendiquer. La strix avait tout l'art des conversations qu'elle proposait à sa propre Maîtresse : légères et malicieuses, curieuses, enjouées. Intellectuelles mais nombreuses, passant d'un sujet à l'autre sans vraiment s'y reposer tout à fait. Collante, elle réclama qu'on lui caressa les oreilles et de se reposer sur les genoux masculins, et se mit un peu plus à l'aise en enlevant ses armes.

Mais jamais elle ne déposa les deux lames cachées dans ses bras. Elle ne le connaissait pas assez pour réclamer de câlins ou lui ronronner dessus, mais son visage détendu avait apprécié ces échanges. Elle déposa une pièce de platine à chaque fois, comme une voleuse. Une heure réglée comme une montre à musique. Comme si elle ne lui devait rien, comme après avoir payé un compagnon. Après tout n'était-ce pas ce que c'était vraiment. S'enfuyant presque dans la nuit en disant à peine aurevoir. Comme à chaque passage chez Nikki, elle s'enfuyait avec un mélange de culpabilité et d'un intense sentiment de plénitude. Vérifiant que personne ne la suivait.



Au cinquième jour elle entama sa plus belle création : un coffret cosmétique pour un type de peau et de chevelure bien précis. Les soins pour cheveux blancs n'étaient pas légion, représentatif de l'âge. Mais ce n'était pas du tout le cas du rejeton d'extérieur. Elle devrait trouver autre chose. Par exemple, du shampoing teinté. Elle avait doute que ce soit une teinture ou non, mais cela ne ferait pas de mal.

Zerruth lui rappelait beaucoup de douceurs, alors elle prit des arômes de vanilles, patchouli et des parfums synthétiques d'amandes douces. De la mangue gourmande pour les crèmes de corps, un exfoliant similaire à la grenade, il fallait que tout soit parfait. Elle devait tester plusieurs types et arrangements de teintes pour parvenir au violet conseillé, aux pupilles d'opales. Ce serait sa manière de se faire pardonner, en plus de ce qu'elle demanderait à Sa Majestrix en revenant à la Capitale à son sujet. Elle minauda un peu toute seule en repensant à leurs conversations. Cela virait certainement à l'obsession malsaine. Et si elle aurait plus de temps, elle confectionnait un kit pour Sa Majestrix. Mais pour cela, elle aurait besoin de quelques jours de plus et ce serait en fonction des ambitions de Son Eminence.

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#115 Envoyé le : mardi 3 novembre 2020 15:36:14(UTC)
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Musique - Longacre


Les travaux de Symphonie avançaient à bonne vitesse...après tout, elle avait son propre laboratoire improvisé, et elle n'était pas dérangée pour un oui ou pour un non, lui permettant de se concentrer sur ses travaux. En quelques jours seulement, elle avait pu terminer la commande que lui avait passé Jannen, et si elle même trouvait qu'elle n'allait jamais aussi vite qu'elle l'espérait, les tieflinnes, elles, furent impressionnées par sa maîtrise de la science alchimique. Et ses qualités esthétiques, Jannen en particulier fut intéressée par le soin apporté aux grenades.

C'était sans compter également sur ses propres travaux. Les cosmétiques étaient un nouveau domaine pour elle, mais elle était loin de se sentir perdue. Après tout, la science restait la même, même si tout cela demandait tout de même un certain sens esthétique.

Ses conversations avec Odmer demeuraient...et bien, une occasion pour elle de se détendre, même si elle devait bien admettre que l'escroc/alchimiste ne remplaçait que très mal la compagnie de Nikki. Elle appris tout de même à le connaître un peu mieux. Odmer était né en Kharijite, de parents colons chélaxiens, et voyageait depuis. Il ne vivait pas à Longacre, de fait, mais y passait régulièrement, et sans la guerre aurait sans doute déjà été en route vers sa prochaine destination. Une vie de nomade n'encourageait pas les attaches, en particulier familiale, et son métier lui laissait assez peu de temps pour s'intéresser à l'art, même si il appréciait beaucoup l'opéra de Kintargo quand il avait l'occasion d'en voir une représentaiton. Quand à son titre d'alchimiste...une simple question d'expédients: les passants ne le questionnaient pas sur le fonctionnement et l'efficacité de sa marchandise avec autant d'insistance si ils pensaient avoir à faire à une autorité en la matière.

Au fil des jours, elle eu également l'occasion de faire la connaissance des Vautours de Longacre, une bande disparate et plutôt étrange, mais aussi intéressante...

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#116 Envoyé le : mardi 3 novembre 2020 16:03:35(UTC)
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Symphonie réfléchit longuement sur le chemin. Est-ce qu'elle devait lui faire un peu peur et seulement savoir ou il se fournissait en matériel? Ou se laisser guider par ses instincts et le terroriser? Elle hésitait beaucoup. Mais le manque de proies commençait sérieusement à se faire sentir. Pourquoi il n'existait pas de petites Nikki à tous les coins de rue afin de râler sur ses déboires... Et ce ne serait que dans ses rêves de femme-oiseau de se faire accompagnée par une armée de petits trucs mignons.

Ce qui se trouvait fort intéressant, était la solitude de sa proie. Peu de personnes viendraient enquiquiner Symphonie si celui-ci venait à disparaître, au cas ou. Elle avait essayé sur bon nombre de proies sans pour autant les "cultiver" comme on cultive un jardin, disparaissant dans les ombres aussitôt rassasiée. Ce faux alchimiste serait donc un parfait test pour ses premières expériences sur la longueur.

Peut-on mettre en esclavage avec uniquement des petites menaces... Emettait-elle comme théorie. Et les théories avaient besoin de beaucoup de pratique afin d'être confirmées.

Elle fit attention à ce que personne ne vienne à l'échoppe, lorsqu'elle venu pour se présenter soudainement dans un battement d'ailes. Personne autour non plus, surtout pas des tieffelines... Elle avait préféré faire le tour de la charrette de façon séditieuse. Premièrement, faire peur à la cible en la surprenant. Une première poussée d'adrénaline qui la rendra confuse, la disposant à qui était le maître et qui était la proie.
<< Bonjour. >> Fit Symphonie sortie du néant, de sa grave et rauque voix. Si la strix avait portée comme attribut racial une petite queue de diablotin, celle-ci se serait sans nul doute balancée doucement de droite à gauche, en attente de bien sinistres actes. Son sourire en coin dissolu ne disait vraiment, véritablement, rien qui vaille quelque chose de bénéfique.


Odmer était déjà couché lorsque Symphonie vint lui rendre visite; et dormait paisiblement lorsque la strix décida de se manifester avec un plaisir non-dissimulé. L'alchimiste se redressa en sursaut, pétrifié que quelqu'un se soit introduit dans son chariot, la main se tendant vers une dague posée à portée de main, en pleine panique.
« Qui...? Que...? Quoi...? Dam...dame Oiselle...? »

La strix émit quelque chose entre un roucoulement et un ronronnement appréciateur, d'autres idées finalement en tête. Il est mignon en chemise. Si elle avait eu une paille pour aspirer le goût de la peur du faux alchimiste, elle aurait dégusté un formidable verre.
<< Oh... Je suis si désolée. Je pensais que vous étiez ouvert. Peut-être devrais-je revenir plus tard? >> Peut-être devrais-tu t'occuper de moi avant que je ne me vexe.


L'alchimiste n'était pas un idiot et avait bien saisi que la situation dans laquelle il se trouvait était instable...il se leva avec empressement, émergeant brutalement des brumes du sommeil.
« Désolé, j'ai fermé depuis longtemps...peut être aurais-je du prévenir, j'ai tendance à oublier que tous les citoyens impériaux ne sont pas diurnes. D'ordinaire, je ne sers plus, mais disons que je peux faire une exception. Qu'est ce qui vous amène? »


Symphonie apprécia de monter de plus en plus la pression, jusqu'à ce que l'alchimiste comprenne dans quelle situation il se trouvait -préoccupante. En son pouvoir. Ses pupilles restaient étrangement fendus.
<< A vrai dire... J'ai eu confirmation que vous ne vous occupez pas vous même de vos produits. C'est à vrai dire un petit secret de polichinelle à Longrace. Par l'heure passée il n'y a plus personne dans les rues. C'est ce pourquoi j'aimerai vous poser quelques questions à ce sujet.
Puis-je entrer? >>

Laisse-moi entrer. Par son langage gestuel, la strix avait déjà posée sa main aux ongles longs et impeccablement limés, dont le vernis noir se vitrifia dans la pénombre. Dans tous les contes, il ne fallait jamais laisser le méchant loup rentrer.


Odmer se figea une fraction d'instant, qu'un intrus moins observateur n'aurait pas repéré.
« Vous êtes déjà entrée, non? En tout cas, soyez la bienvenu. C'est peut être un secret de polichinelle, mais les gens achètent, c'est ce qui me permet de vivre...ai-je votre parole que vous ne rendrez pas public tout cela? Si oui, posez vos questions. »
L'alchimiste avait perdu son vernis d'obséquiosité, et il était maintenant tendu et méfiant...et inquiet.


<< Il est vrai que je n'ai pas vraiment besoin d'entrer par les portes... Vous savez, les gens font si peu attention à leurs fenêtres. C'est regrettable que votre charriotte ait un verrou aussi démodé d'ailleurs. >>
La strix s'installa à l'intérieur de l'habitacle sur la première surface ou poser ses menues fesses, croisant les jambes. Comme si elle était chez elle -après tout, tout l'Empire appartenait à Sa Maîtresse. Mais c'était dommage, il n'avait pas paniqué. Mais tant qu'il n'appelait pas à l'aide... Elle claqua la porte derrière elle pour plus de discrétion. Ignorant délibérément la demande du faux alchimiste : tout oublier pour rien, et puis quoi encore?
<< A vrai dire, c'est tout simple... Qui sont vos fournisseurs? Vous devez bien aller ailleurs de temps en temps pour vous fournir en produits alchimiques. J'ai vu que vous m'avez tout de même fait d'importantes ristournes... Des prix d'alchimiste comme l'on parle dans le jargon. D'ou viennent de telles remises, Krrrrr? Je suis très curieuse. >>


Odmer réfléchit un instant, pesant soigneusement ses mots.
« Cela vous surprendra peut être, mais je ne suis en fait pas entièrement ignorant de l'alchimie. Je fabrique moi même les éléments les plus simples...mais je me fournis par ailleurs dans plusieurs boutiques de Sénara. C'est fou ce que les alchimistes peuvent se montrer accomodant lorsqu'ils pensent avoir à faire à un représentant de l'autorité...par conséquent, je peux me permettre des remises pour...disons, protéger mon fond de commerce. »


<< C'est vrai, vous avez sut déchiffrer mes formules. J'en serait presque fière si disons... Cela n'était pas utilisé pour "pousser" quelques clients à l'achat, n'est-il pas? Je me demande même si l'on parler de "vente trompeuse". Un juriste de l'Eglise des Diables me renseignerait beaucoup mieux sur la question, je devrais peut être lui demander. >>
Je devrais peut être te dénoncer à une plus haute autorité, par exemple Son Eminence qui contrôlait les deux morts-vivants géants de la place. Pensa-t-elle extrêmement fort.
<< Vous vous fournissiez ou vous vous fourniriez à Sérana? Rappelons bien que celle-ci est aux mains des terroristes, il est fort étrange que vous parlez de vos contacts là bas avec tant de promptitude. Et que vous soyez étrangement ici, ce soir, à Longrace. Comme par le plus grand des hasards. Votre refus, votre peur de voir les alchimistes de la Capitale chélaxienne. Comme si vous aviez quelque chose à vous reprocher. Je me demande. Je me demande et je réfléchit. Une telle faveur envers un représentant de l'autorité n'a-t-elle pas quelque chose à voir avec d'autres secrets beaucoup plus... corrosifs? >>
Symphonie venait seulement de sous-entendre qu'il était un passible traître fournissant des pots de vins pour cacher ses petites affaires et ses petites informations à Longrace, et elle se savait parfaitement de mauvaise foi.


Odmer ne se démonta pas.
« Je me fournissais à Sénara. Je vais être obligé de me reporter sur des fournisseurs à Rémésiana, pourvu que la ville soit encore accessible. Je suis à Longacre depuis deux mois, et vous remarquerez que les rebelles n'étaient nulle part à l'époque. Mes seuls secrets sont mon fonds de commerce. Je vous l'offrirais bien, mais je ne vois vraiment pas en quoi il pourrait vous être utile, à vous, alchimiste de talent. »


L'argument que les terroristes s'étaient mystérieusement "volatilisés" ne plut pas du tout à Symphonie. Les traîtres, qu'importe l'époque, seraient toujours là selon la philosophie de la strix. Toujours. Et c'est ce à quoi son existence servait. Une sorte de colère froide vint soudainement sur son visage, lui faisant perdre son sourire.
<< Ils sont toujours là. Ils seront toujours là, quoi qu'il se passe. Et c'est bien pour ça que je suis là pour nettoyer les restes. Lorsqu'il y a des traîtres, il y a ceux qui les laissent faire. Et qui les tolèrent. Les mauvaises graines ne poussent pas toutes seules. >>
Mais elle préféra revenir à ses moutons, redevenant neutre. Ses émotions passaient comme des étoiles filantes. Ainsi étaient ses colères.
<< Tout ce qu'il y a ici, il est vrai que je peux le fabriquer. Mais ça ne m'intéresse pas effectivement, je manque de temps. Votre refus de proposition de venir à la capitale m'a vexée. Je pense que vous auriez bien plus à gagner à coopérer. Je pourrais même porter des louanges envers votre commerce, après tout, vous n'êtes pas qu'un simple bluffeur. >>
Cette fois-ci, elle porta un regard étrangement malsain envers le faux alchimiste.
<< Tout dépend quelles sont vos véritables limites en termes de "don de soi". >>


Odmer était sans doute effrayé et mal à l'aise, mais à son crédit, il n'en laissait rien paraître.
« Difficile d'évaluer si mes humbles talents pourraient vous être utiles en quoi que ce soit tant que j'ignore ce dont vous avez besoin....Je réitère donc, en quoi puis-je vous être utile? »

Il est très mignon lorsqu'il raisonne comme un serviteur.
<< C'est simple. Vous continuez votre petit commerce et votre petite vie comme si de rien n'était. Et lorsque vous avez de suspicions vis à vis de certaines personnes, vous n'hésiterez pas à me le dire discrètement. Votre échoppe est un bon commerce de la ville, c'est pourquoi vous ferez un excellent point d'informations. N'est ce pas? Qui plus est, vous serez protégé par nos consorts en cas de problème. Ceci est pour "oublier" votre petit tour de passe-passe alchimique, en plus de vous fournir une protection adéquate. >>
Il pourrait être mieux utile... La strix réfléchit un peu mieux. Devait-elle vraiment le contraindre d'un peu de bon temps, ou est-ce qu'une menace implicite suffirait.
<< Deuxièmement... Je me fournissais à la capitale en termes de délassement et de bonne compagnie. Contrairement aux établissements de basse classe, je suis appréciatrice d'un luxe bien supérieur. Cela me permettait de me calmer entre deux missions. Mais ici, dans cette petite ville, je suis coincée. Et cela devient de plus en plus compliqué de jour en jour. Cela consiste en des actes non-passionnels et purement affectionnels, alors que je râle sur mes déboires. Avec un bon repas, et au calme. >>
Elle prit son air supérieur, après tout c'était un honneur qu'une telle oiselle de proie choisisse un si petit clampin. Puis remit sa longue chevelure jais derrière son dos.
<< Cependant ce ne sera pas gratuit. Vous serez rémunéré en la matière et je vous devrais une faveur. Elle peut prendre plusieurs forme, comme un accès au Palais pour rencontrer d'autres alchimiste, des produits à moindre coût, une meilleure réputation ou que sais-je. C'est plutôt un bon marché. Et personne ne se devra rien. >>


L'alchimiste étrécit les yeux, des rides de soucis et de méfiance marquant son front tandis qu'il réfléchissait à la proposition de Symphonie. Mais malgré ses hésitations initiales, il hocha la tête, essayant de se montrer assurer sans pour autant vraiment y parvenir.
« Marché conclu. »

Un petit sourire de triomphe se pâma sur les lèvres de la femme-oiseau, toute contente d'avoir réussit à convaincre sans trop faire "sa vilaine". Sa patte droite vint griffer légèrement le bois de la roulotte, juste devant les orteils du faux alchimiste. Comme un gros chat chat qui s'amusait avec sa petite souris.
<< Donc... Qu'est ce que tu veux pour être très gentil avec moi? >> Minauda-t-elle avec un rictus amusé.


Odmer paraissait nerveux, et s'efforçait de contrôler le tremblement dans sa voix.
« P...pour l'instant je me contenterai d'une certaine discrétion sur mes véritables activités alchimiques. »

Symphonie adorait souffler le chaud et le froid sur ses proies. Les techniques enseignées par Mandragore n'étaient pas celles de la torture essentiellement physique, mais visant à briser l'esprit avant le muscle. C'est tout naturellement qu'elle s'accroupit devant l'alchimiste pour être un peu plus à sa hauteur. Le visage de la strix n'était que remplis de pitié face à ce petit oiseau tout tremblant, un ton remplis de miséricorde.
<< Il faut aussi que cela te profite à toi Odmer. Que tu y trouves ton compte. Tu comprends ce que je veux dire? >>
Elle laissa passer un petit temps, malaise ou bien réponse de l'alchimiste. Puis se releva simplement. Elle n'avait pas uniquement besoin de le terroriser, bien entendu.
<< Si la boutique est ouverte... Je recherche des plantes à fumer pour faire baisser mon stress. Est-ce que tu aurais ça à vendre dans tes affaires? Il me faudrait le petit matériel avec : tabatière, pipe... Sinon ou pourrais-je me fournir? >>


Odmer ouvrit la bouche, hésita, et la referma finalement, laissant Symphonie poursuivre sa pensée. La tension dans ses muscles et ses pupilles étrécies ne trompaient pas...il était terrifié. A tel point que la suite des pensées de la strix sembla le soulager un peu.
« Je...je fume la pipe, je peux vous céder une partie de ma réserve. Ca vient de Garund, c'est de la bonne qualité. Les Katapeshiens savent ce qu'ils font. Et j'ai des pipes égalements, ou de quoi rouler des cigarettes, si vous préférez. »

Voir un pauvre petit humain bouche bée satisfaisa Symphonie comme elle n'avait jamais été satisfaite depuis de longs mois. Très intéressée par ce tabac exotique -notamment Katapesh, de mémoire Zerruth lui avait parlé de cette ville d'un de ses voyages bien que cela restait flou dans son esprit. Ses petites oreilles plumées s'agitaient.
<< Je veux bien oui. Est-ce que tu pourrais me montrer comment on allume ça? Et combien te dois-je? >>
Désintéressée soudainement de torturer le faux alchimiste, elle se rabattit rapidement sur ses achats. On dirait qu'Odmer l'avait échappé belle. Symphonie était après tout une véritable girouette.


Odmer, soulagé pour le moment, alla fouiller dans ses placards et en ressortit une tabatière qu'il tendit à Symphonie.
« Cinq pièces d'argent. La pipe, c'est pour moi, j'en ai plus qu'assez de rechange et je peux toujours en faire une nouvelle. Tailler le bois me calme les nerfs. »

Il pourra la pipe d'une dose de feuilles brunes, et sortit un briquet à amadou, faisant pleuvoir quelques étincelles sur le tabac qui se mit à fumer, et pris une bouffée.
« Voilà, c'est comme ça que ça marche...assez simple, il faut juste prendre le coup de main. Le plus compliqué c'est de toujours avoir du feu sous la main. »


<< D'accord... >> Fixa-t-elle attentivement les gestes d'Odmer en se demandant comment les reproduire efficacement. Elle lui prit délicatement l'objet en bois des mains et essaya d'aspirer une bouffée comme le font maladroitement les personnes n'ayant jamais utilisé de tabac. Et fit la grimace si caractéristique des premières fois à la nicotine, essayant de s'empêcher de tousser en plissant les yeux et étant un peu secouée. Crapotant. Mais lorsque les plantes montèrent à son céphalée après quelques secondes, celui lui rappela le délicat effet d'un panacéa divisé par dix. Un grand amour commençait à s'opérer envers la strix et le tabac de Katapesh. Elle déposa les pièces d'argent sur la table, finalisant la transaction.
<< C'est pas mal oui. >> Confirma-t-elle avec un petit sourire. Elle en tira quelques bouffées de plus avant de finalement se mettre à tousser dans des petits "Krrsssh! Krrssshh!". [b]<< Bon, je réessayerait plus tard. J'imagine que cela vient avec l'habitude? En tous cas merci. Je pense prendre congé, si cela ne te dérange pas. >>
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#117 Envoyé le : jeudi 12 novembre 2020 14:37:06(UTC)
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Dans les jours qui suivirent, Symphonie eut plus d'une fois l'occasion de se rassembler avec les Vautours de Longacre à l'auberge de l'Arche et l'Alouette. Les soeurs tieflinnes étaient toujours curieuses de sa présence, mais elles-mêmes étaient pour le moins un groupe étrange. Balora, la plus frêle, était rarement présente, généralement enterrée dans la bibliothèque de l'Archbaron, penchée sur des recherches planaires qui échappaient à la strix; et quand elle était présente, Willow ne la quittait jamais. Ishvala dégageait une sorte de charisme suave, assuré, comme si elle savait qu'elle avait l'avantage en toute situation. Shen et Shana étaient jumelles, mais très différente. Shen était une masse, une présence imposante et impossible à ignorer, alors que Shana était peut être la plus silencieuse et mystérieuse du lot, ne s'ouvrant que rarement. Et Jannen, enfin, était la plus enthousiaste, un vrai concentré d'énergie. Ce fut d'ailleurs elle qui entama la conversation la première.
« Et donc, Symphonie, où est ce que tu as appris l'alchimie...? Non, parce que...J'ai appris sur le tas, mais clairement tu t'en sors mieux que moi, alors je suis preneuse si tu as des tuyaux. »


Symphonie était très contente de pouvoir parler à des personnes qui ne tremblaient pas à son approche. Pour tout dire cela lui faisait beaucoup de bien après que son groupe l'avait "une fois de plus" laissée sur le carreau. Abandonnée plutôt. Elle leur en voulait un peu beaucoup, aucun ne l'ayant rendue visite. Comme si elle n'existait pas. Même Son Eminence qui était intéressée pour qu'on l'aide, ne se montra pas. La solitude lui pesait véritablement, et parler aux Vautour lui fit du bien -d'autant que c'était des femelles, et donc plus suceptibles d'avoir les mêmes centres d'intérêts qu'elle.

La question de Jannen la prit un peu au dépourvu, mais elle préféra se découvrir plutôt que de rester vague. Quelque part la tieffeline lui rappelait Nikki : incroyablement culottée, pétillante, et franche. Les opposés s'attiraient bien, la strix préférant avoir à ses côtés une personne emplissant par la discussion pour deux au lieu que la femme-oiseau y laissa de nombreux silences.
« << A vrai dire... Je n'ai pas du tout appris sur le tas. J'ai eu comme Maître Alchimiste une elfe noire ayant appris les nobles arts des concoctions sombres. C'était une professeure stricte et je n'ai pas eu le droit à beaucoup d'erreurs. Je dirais qu'il y a l'alchimie, et être alchimiste. L'alchimie en soi est un bon moyen de soigner, s'améliorer, ou bien de faire plaisir à soi-même et ses proches.

Mais cela n'a rien à voir avec la voie d'un alchimiste qui lui, peut tester ses propres produits sur lui-même au jour le jour. A ma gouverne je n'ai pas énormément d'extraits, j'ai préféré d'abord satisfaire Ma Maîtresse au mieux les premières années de ma carrière en apprenant comment me servir de lames. Afin de mieux la servir en tous points. Cependant, je m'intéressais déjà à la chimie à l'époque en me renseignant sur les arts cosmétiques.
Par la suite, je me suis entraînée dans les arts médicaux afin de comprendre mieux le vivant et le non-vivant. Je m'occupais notamment d'autopsies et de cadavres qu'on voulaient bien me laisser en examination, ainsi que ceux d'animaux que j'arrivais à trouver. Cet aspect médical m'a appris a véritablement m'améliorer sur la matière. Comment réagir la chair sur la matière.

C'est tout naturellement que mon Maître Alchimiste m'initia par la suite aux arts de... La Question qui me permit cette fois-ci de préparer mes concoctions sur des criminels qui acceptèrent la plupart du temps, afin de pallier à une éxécution plus douce. Je dirais que rien ne vaut la pratique, et encore la pratique. J'utilise l'alchimie et des connaissances plurielles autour d'elles au quotidien, ce qui signifie que j'essaye de m'améliorer en permanence.
Moi même tu sais... J'ai du mal avec des formules complexes. Je songe prochainement à me créer un assistant, car je ne vais pas assez vite. Il faut que j'aille encore plus vite, je manque de temps. Je suis vraiment lente... >> »


Krou... J'ai encore parlé toute seule. Ecarquilla-t-elle ses yeux mordorés.

« << Mais je suis sûre qu'en faisant des petites concoctions du quotidien tu vas t'améliorer Jannen. L'important c'est de recommencer jusqu'à ce que la formule soit parfaite. Peut être pourrais-tu essayer de faire des petites choses si la poudre noire est trop difficile? Et puis augmenter petit à petit. >> » Essaya-t-elle de rassurer la tieffeline. Malheureusement pour les paroles réconfortantes de Symphonie, la réalité avait fait qu'elle avait sacrifié bien des parties des autres ou d'elle même afin de parfaire ses dons. « << Si tu veux, prochainement, je vais créer un kit cosmétique qui met d'habitude sept jours à être manipulé. Avec mes techniques, j'y arrive en un peu près un jour. Tu pourras venir regarder si tu veux. >> »


Le récit de Symphonie sembla retenir l'attention des tieflinnes, et Jannen en resta complètement bouche bée et un peu destabilisée.
« Ah...Mais...euh...enfin...et bien, je ne fais rien d'autre que de la poudre, en fait! Et si c'est ce que tu appelles être lente, mais j'ai encore des progrès à faire parce qu'on ne vit pas dans le même monde, hein. Enfin, je peux toujours regarder, mais moi et les cosmétiques, tu sais... »


Mais Jannen ne paraissait pas avoir été la seule des soeurs intéressée par ce que Symphonie avait dire. Prenant une gorgée de son verre de vin avec une grimace, Ishvala se pencha en avant.
« Vous avez l'air d'avoir eu une vie mouvementée, dame Symphonie...pourquoi est ce qu'une esclave, Strix qui plus est, a reçu une formation en alchimie, en torture, et a apparemment servie de bourreau au service de...qui? L'église d'Asmodéus? Votre parcours et pour le moins atypique, vous ne trouvez pas? Enfin, c'est l'impression que j'en ai en tout cas. »


Balora cessa de s'intéresser à Willow un instant et ajouta.
« Et vos études sur la mort, que vous ont elles apprises? »


Assaillie de questions, la strix parut un paniquée, ses plumes froufroutées -ça faisait beaucoup de monde à la fois, elle n'était pas du tout habituée. Mais elle prit une inspiration et essaya de répondre. C'est vrai que son parcours était fort étrange...
« A vrai dire je... Je suis une strix. Qu'est ce que j'aurai pû faire comme autre métier parmi les humains? Je n'aurai jamais été barde. Mercenaire aurait été trop difficile, je ne sais pas me gérer moi-même. Être marchande n'en parlons pas, je ne sais pas parler aux gens. Bourrelle a été... La meilleure solution pour moi. Mais en tant qu'esclave, je ne suis qu'assistante. C'est le marché que j'ai passé avec mon Maître Alchimiste. Il m'utilisait, et je l'utilisait aussi. J'aurai pû... Vraiment tomber sur des mauvaises personnes. Mais ça n'a pas été le cas, heureusement. Je suis heureuse d'avoir trouvé un métier qui me passionne, qui soit utile.

Pour tout dire... Les cercles de questionnement, en tout cas celui que j'ai eu, les personnes se connaissaient de famille en famille. Il n'est pas rare que les Bourreaux et Bourrelles et se marient entre eux, créant leurs propres cercles familiaux, leurs propres "petites dynasties". Certains criminels deviennent aussi bourreaux lorsqu'ils ont un certain talent. Des fois, des esclaves sont amenés pour savoir si ils feront de bons bourreaux aussi afin d'intégrer du "sang neuf". On y reçoit en tant qu'apprenti des formations médicales pour ne pas trop blesser les sujets, notamment en anatomie et en soins, les différentes maladies et actes propreté étant très importants. Les maladies ne sont pas rares chez les plus basses classes, c'est pourquoi il faut s'en prémunir. Mais aussi reconnaître si un espion ou bien une personne de plus haute classe utiliserait un curare caché. D'autres choses intéressantes font aussi partie...
 »


Trop vive, elle passa sur un autre. Se tournant vers Jannen subitement.
« Il y a tant à faire en Alchimie Jannen! On peut tout y faire, vraiment. Aussi bien les soins, que les produits du quotidien, ou même des produits artificiers bien plus puissants -et enquiquinants, que des grenades! Je suis sûre que tu y arriveras avec le temps! J'ai la plupart du temps appris toute seule aussi... Ce n'est pas parce que c'était une elfe noire qu'elle était gentille avec moi, loin de là. C'est pourquoi à côté j'expérimentais tous les produits dont j'ai envie. Il n'y a pas de ... Véritables limites à l'alchimie tu sais! C'est comme préparer des gâteaux. Et il y a des centaines de recettes de gâteaux... Et chaque cuisiner a sa manière de faire. Est-ce que tu arrives à déchiffrer des formules aisément? Est-ce que les gestes et la sécurité de base te sont instinctifs sans réfléchir? C'est pourquoi il faut pratiquer, et encore pratiquer. Je comprend les cosmétiques ce n'est pas... C'est plutôt ma tasse de thé, mais tu peux faire du papier collant. De l'encre spéciale. Des objets facétieux. Ou bien même de l'alcool si tu veux. >> »

La réponse de Balora la plongea un peu dans ses pensées. Qu'est ce que la mort lui avait apprise? La réponse pour Symphonie était simple. Elle se sentait un peu plus à l'aise soudainement -les paroles coulant comme de l'eau aidant. Elle avait même un petit sourire au bord des lèvres.
« La mort m'a appris la vie. C'est étrange de dire ça... Mais la souffrance qui nous amène à la félicité, à l'autre monde, est je pense représentative de la vie. Nous souffrons sans cesse, encore et encore, de nos désirs, de nos maux, de nos regrets, de nos remords. C'est ce qui nous fais nous sentir vivant, nous rappelle que nous pouvons nous mener nous-même à l'excellence en endurant notre esprit et notre âme. La mort n'est que pitié, face à la souffrance de la vie. La chair n'est qu'enveloppe face à comment on veut évoluer. Nous pouvons trouver tant de réponses dans le naturel à notre propre existence. Les raisons physiques qui poussent les humanoïdes à être ce qu'ils sont, à créer sans cesse, à rechercher les besoins de sécurité.

Il n'y a pas seulement la mort du corps... Il y aussi la mort de l'esprit, j'ai pû diagnostiquer quelques fous dans les cachots mais cela m'a toujours fasciné. Jusqu'ou commence la folie -est-ce la souffrance de la vie de n'être que folie? Que ces personnes n'étaient-elles pas déjà mortes à l'intérieur après leurs supplices? Ah... Eh. Je crois que je parle un peu trop. Désolée.

Pour répondre à la question sur mon allégeance... J'ai été prêtée à ce groupe, et la personne la plus représentative et auquelle je dois servitude et vie est Son Eminence Charthagnion. Mais j'aurai pû être très bien prêtée à un autre côté de l'Empire. Bon il me laisse un peu toute seule... Mais je pense que c'est quelqu'un de bien. Et... Je n'ai pas envie d'en parler. Ca me peine. »


Symphonie, tout comme la représentation qu'elle avait de Sa Maîtresse, commençait à avoir une vision bien biaisée d'un certain noble cousin de sa propre allégeance. Elle prit un air triste cette fois-ci, se rappelant à quel point sa maison lui manquait.


Jannen éclata d'un rire franc en entendant Symphonie,.
« Des formules? J'en sais rien....en ce qui me concerne, j'ai les doses en tête pour fabriquer de la poudre, peut être quelques trucs qui brûlent bien, mais je m'arrête là! Contrairement à toi, l'alchimie c'pas ma passion, je m'en sers parce que j'ai encore rien trouvé qui fonctionne mieux pour faire marcher mon arme mais ça s'arrête là, et honnêtement, j'en sais déjà bien assez pour ne pas avoir envie de me remplir la tête avec! Sans vouloir t'offenser, bien sûr. »


Ishvala, elle, haussa un sourcil sceptique.
« Son Eminence, vraiment...? Tu as l'air d'être en désaccord avec lui régulièrement, pourtant...pas que ce soit mes affaires, remarque, après tout, vous menez les vôtres comme vous l'entendez. J'ai moi même été formée comme investigatrice, on pourra peut être comparer nos notes à l'occasion, mais je ne suis pas sure que nos méthodes soient compatibles. C'est toujours plus simple d'interroger une cible lorsqu'elle est déjà morte, après tout. »


Shen, la seule des tieflinnes à être plus grande que Symphonie elle même, reposa sa chope sur la table, croisant ses bras musculeux.
« Mais d'où tu sors, par contre? J'ai pas revu de strix depuis que moi et Shana avons quitté Molthune, certainement pas avec des asmodéens. Ou portant des vêtements. Ou sachant lire, écrire, et étant capable d'un minimum de conversation....Bref, je sens qu'il y a une bonne histoire derrière tout ça. Pas vrai? »


Symphonie "kroua" sur Jannen, petit piaillement rauque d'approbation. « Krrrrouuuaaa tu as raison, ça ne sert à rien d'apprendre beaucoup si on les utilisent pas, si on les appliquent pas. Je suis d'accord que l'intelligence pratique sied mieux que la masturbation intellectuelle! J'avais entendu parlé de légendes d'armes qui se rechargent toutes seules. Mais je ne sais pas si elles existent vraiment? Ou est-ce que tu as appris à tirer Jannen d'ailleurs? Quatre elle aussi à une arme à feu... Mais je n'ai eu la chance de tirer avec. Est-ce que c'est efficace? Est-ce que c'est pratique? »

La strix joua avec un morceau de son tabard entre ses griffes, pas très contente de se faire rappeler qu'elle n'appréciait qu'à moitié le noble chélaxien. C'était très ambivalent. « Tu sais... Il y a parfois des personnes qui ne sont pas très gentilles au naturel. Il n'a pas vraiment un caractère facile, et je suis souvent à fleur de peau. Du coup on se crie parfois dessus... C'est pas très sain car on est sensés travailler ensembles. Et puis c'est un mâle pédant. Et un noble. Deux "qualités" qui me sortent par les trous de nez. Krou.

Disons que en tant "qu'investigatrice"... C'est comme ça que ça s'appelle? Je travaille plus en fin de chaîne. Je "passe" lorsque la majorité du travail a été fait, et j'exécute les ordres qui m'ont été donnés. Les interrogatoires se terminent plutôt bien généralement avec moi, bien que parfois il y ait des cas de crises cardiaques... Les instruments de torture sont utilisés en dernier recours, ou plutôt en termes de spectacle comme avertissement ou catalyseur pour les populations. Le reste du temps c'est plus de la veille, comme fais Shen à la prison. Il faut surveiller, écouter, et voir si il y a des problèmes. Et... Je n'ai aucune note. Jamais. C'est quoi être investigatrice d'ailleurs? Pourquoi prendre des notes? Tu ne les brûlent pas après? Quand j'ai des choses dans la tête, je ne les notent pas. Ou le mieux, c'est de les coder. Non?
 »


Contre Shen elle prit cette fois-ci un air malicieux, pour ne pas dire séditieux. « [b]Eh bien ne nous sommes nous pas déjà vues? Peut être que tu m'as déjà vue et que tu ne t'en souviens pas. Ou peut être t'ai-je déjà vue et que je ne m'en souviens pas non plus. Ma théorie est... Qu'on ne voit pas de strixs car elles savent très bien se cacher. C'est pourquoi, je dois les trouver. Et un jour, j'en trouverai pleins.

Pour ce qui est de l'effet "animal savant"... A ma première année je n'étais déjà plus sur les hautes falaises, à ma deuxième j'avais déjà mon premier maître, et ma troisième j'avais mon deuxième maître. J'étais une strix de compagnie, puis après j'ai décidé de mieux survivre. C'est après tout ça dans l'organisation des espèces : soit l'on s'adapte, soit l'on disparaît. Je ne dis pas que j'ai tout choisis... Mais il y a des choses que j'ai refusé d'apprendre. Ca restait tout de même des humains que je peux piétiner sous ma cheville! Je n'allais pas quand même écouter tout ce qu'ils me disaient de mes deux oreilles. Je leur souffle dessus, ils tombent par terre! Trop fragiles krihi.
A vrai dire... Je n'ai jamais vu autant de tieffelines de ma vie. J'en peut être vu quelques uns à la capitale... Je n'en connais qu'un avec qui j'ai pû discuter véritablement. Ca fais beaucoup de tieffelines en un seul endroit. Est-ce qu'il y a une bonne histoire avec tout ça?
 » Répéta-t-elle la phrase de Shen avec un rictus fallacieux.


Jannen réussit à grommeler et à avoir l'air un peu embarassée.
« Académie maritime d'Ostenso...je me suis engagée comme cadette, à une époque. Bien sûr, je ne pensais pas finir officière, mais c'était trop rigide pour moi, et une fois que j'ai su me battre, j'ai pris ma solde, mon arme, et je suis partie...et je l'ai beaucoup bricoler depuis. Mais j'ai jamais entendu parler d'armes qui se rechargent seules, sauf si les légendes de Numéria sont vraies. »

Lorsque le sujet revint sur son arme, elle se rengorgea.
« Efficace oui! Pratique...euh...entre des mains qui s'y connaissent. Sinon, c'est un risque à se mettre le feu toute seule. »

Ishvara, elle, restait neutre, s'intéressant de plus près à Aiakos.
« Ah...C'est infortuné que vous ne vous entendiez pas, mais j'imagine que tout le monde ne peut pas avoir la chance de travailler avec sa famille. Quand à mes notes...C'est une expression. Je ne note rien, j'ai très bonne mémoire. Mais je voyage beaucoup, alors je n'ai pas l'occasion de transporter beaucoup de matériel. Disons que je...résouds des mystères? Et découvre la vérité, même si je dois parfois l'arracher à ceux qui veulent la dissimuler. »


Shen répondit avec un sourire en coin.
« Tu devrais voir Sénara. Presque que des tieflings. Mais nous ne nous ressemblons pas autant qu'il y parait, il faut dire que "tiefling" regroupe beaucoup d'origines différentes. Et je peux comprendre cette décision de survivre à la force du poigner...on en connait un rayon sur la survie du plus fort, ou du plus malin. Pas vrai Shana? »

La dernière tieflinne, semblable à Shen mais dont la chevelure avait été teinté, sans doute artificiellement, de mauve, hocha la tête.
« Hum. »

Shen reprit, laissant sa soeur taciturne à son silence.
« Hum...je sais pas si c'est vraiment une bonne histoire, mais on a le même père. C'est Ishvara qui nous a retrouvé, et nous a rassemblé...on a toutes des questions à lui poser. »
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Offline Boadicee  
#118 Envoyé le : jeudi 12 novembre 2020 14:37:32(UTC)
Boadicee
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Symphonie tourna un peu la tête sur le côté, compatissante envers la tieffeline. Elle fit son expression consolatrice lorsque Sa Majestrix avait perdu sa plume préférée lors de ses sept ans.
« Pour me part quand je sut suffisamment je partit en faisant moultes... Enfin, en faisant pas mal de doigts d'honneur on va dire. Ne baisse pas la tête Jannen, c'est juste que tu y a pris ce qu'il y avait à prendre. Et si il n'y avait plus rien d'intéressant, partir était la bonne solution. Tu ne penses pas? » Elle remonta sa tête dans un sourire content. « Ah... Tu sais, à chaque fois qu'on utilise un atelier alchimique ça risque d'exploser aussi. Mais ce qui est le plus embêtant est de perdre la valeur de l'atelier. » Elle regarda ses propres pattes qui portaient les fines traces de l'explosion dans la chambre d'un certain tieffelin. « En plus ça laisse de vilaines cicatrices... »

Par la suite elle ne sut comment prendre la remarque d'Ishvara, la sachant la plus dangereuse du groupe. Ca restait apparemment une lanceuse de sorts, et une érudite pour sûr, tout comme dame Aanara. Elle préféra jouer cartes sur table pour mettre un peu de piment à ce "jeu". Ses oreilles s'aplatirent tour à tour alors qu'elle recherchait ses mots.
« Ca va être dur pour vous si vous voulez percer les mystères de Son Eminence... Lorsque vous soulevez une couche du millefeuille qu'il a créé, vous en découvrez deux autres. C'est sans fin en vérité, un dédale hypnotique. Mais c'est habituel pour une personne comme lui je dirais. Comme il est en haut de la chaîne alimentaire et que moi j'ai un joli collier... Les mâles alpha n'aiment pas qu'on empiètent sur leurs territoires. Moi je vous aiment bien, je vous dirais qu'il a une âme de diable dans un corps humain. Au figuré bien sûr. »

Les yeux de Symphonie s'illuminèrent un peu en pensant à Sérana. Des tieffelins partout! Elle voulait voir ça!
« Oui... A vrai dire le seul tieffelin que je connais ressemble à une poupée maléfique. » Symphonie eut soudainement un sourire un peu stupide en le mentionnant, puis repartie sur un autre membre de son groupe. « A, et il y a Quatre aussi. Mais j'ai du mal à considérer Quatre comme une tieffeline plus comme une "Madame Panthère". Ou, juste Quatre. Elle a le poil soyeux après tout. C'est dommage qu'elle traîne avec cet imbécile de Chevalier, il a autant de conversation qu'une vache qui mange du foin. »

Petit mouvement abrupt de ses longs cheveux longs car une mèche la gênait.
« Je ne pense pas que ce soit le plus fort qui gagne... Plutôt le plus malin. Enfin, si il ne se fait pas attraper bien sûr! » Tira-t-elle la langue dans une bouille de celle qui avait fait beaucoup de bêtises. « Moi même... Je ne sais pas ou sont mes parents. Je les aient jamais vus, ou plutôt, je ne m'en souviens pas. Ils sont d'ailleurs probablement morts à l'heure qu'il est. Les strixs ne vivent pas longtemps. Mais si j'avais eu autant d'enfants, moi je les auraient tous gardés! Je ne sais pas pourquoi il vous a laissé, mais je suis désolée pour vous. Si c'est un extérieur je pense que Dame Aanara et Son Eminence peuvent amplement vous aider, ils savent beaucoup de choses sur ça. Que vous vouliez lui casser la figure ou bien discuter avec lui. »


Jannen répondit avec un sourire en coin.
« J'imagine, l'alchimie n'a jamais été une science stable de toutes façons. Mais disons que si ton arme explose, c'est à deux centièmre de ta main. J'ai eu un collègue artificier qui a perdu une main comme ça. Il avait mal nettoyé son arme avant de la charger. Bref...prudence, j'ai compris! Même si ça me saoule. »


Ishvara ne pu retenir un sifflement.
« Une âme de diable dans un corps humain, rien que ça! Et bien, je vais faire attention où je mets les pieds en sa présence alors. »
Apparemment satisfaite de ce qu'elle avait appris, Ishvala se tut, laissant la place à sa soeur Shen.


Shen haussa un sourcil.
« L'imbécile de chevalier...Ozran? Celui que j'ai croisé à la prison? Je me souviens de lui, je suis curieuse de savoir comme il se bat, mais j'aurais pas envie de l'amocher par erreur. Tu penses qu'il serait intéressé par un duel? Amical? »


La mention de leur père jeta un ombre sur l'assemblée. Un instant de silence s'installa, et à la grande surprise de Symphonie, ce fut Shana, jusque là plutôt silencieuse, qui le rompit.
« C'est un peu plus compliqué que ça, mais oui, en son absence, quelque chose nous manque. Et nous espérions bien que vos collègues pourraient nous aider. »


« Heureusement que ce n'était que sa main... Je crois que les pires bombes sont celles avec des morceaux dedans. C'est extrêmement chiant à nettoyer les plaies après. Krrrouh! Et puis tant pis pour l'alchimie tu sais. Moi même je ne sais pas cuisiner... Je suis tout le temps obligée de demander à d'autres ou me faire servir. Chacuns ses tares! »

La strix espérait rien que cette "pseudo-révélation" sur Son Eminence laisserait les questions intrusives d'Ishvara en suspens. Elle fit un petit air entendu en hochement de la tête : "Oui, oui, on sait que c'est un croquemitaine, mais ça, tout le monde le sais".

« Oui il ne réfléchit pas très loin de ses pieds, mais pour se battre, il sait se battre oui. Il y a à peu près un mois il m'a harcelée pour que je frotte mes lames contre les siennes. Mais sincèrement je ne me bat pas contre ce "genre" de mâles mal dégrossis, pas capables de voler. D'autant que je ne dois pas abîmer ma belle peau, sinon je serais punie. Mais vu tes muscles je pense que vous seriez contents tous les deux. Ca ne coûte rien de lui demander non? »

Symphonie elle aussi était perdu dans son monde loin du Chéliax, dans des Ménadores imagées sur des figures d'atlas. Peut être était-il trop tard pour se renseigner, ou peut être pas. Et si elle le faisait, voudrait-elle revenir? Son coeur ne faillirait-il pas? Voir "ses semblables" lui ferait-il oublier qu'elle était liée plus qu'elle ne devrait au Palais Impérial. Un lourd voile pesa de nouveau sur ses épaules, le poids des mauvais jours. Des secrets. De l'acédie. Elle regardait le fond de son verre vide et déjà avalé lorsque Shana la réveilla. Elle fit un regard pénétrant à Shana, changea aussi soudainement de discours que d'émotion. Ce fut si limite elle tapa du point sur la table, mais elle préféra se tortiller les mains sur ses genoux.
« Si il y a quelque chose à trouver, Dame Aanara trouvera! Je n'ai jamais vu une autre personne aussi intelligente qu'elle. Elle est capable de retourner une bibliothèque en deux temps trois mouvements! Si l'information existe quelque part, elle trouvera.
Et Son Eminence connaît très bien les diables, il n'a de cesse de leur parler, beaucoup de gens autour de lui et sûrement des contacts. Qu'ils soient aussi bien au Chéliax qu'entre les plans. Si il y a un contrat en jeu, il trouvera aussi! Pas la peine de faire des têtes de trois pieds de long, ça vous va pas au teint! Et puis, la déprime, moi non plus.
 »



Shen élargit son sourire, et dans l'expression de la tieflinne, Symphonie cru un instant voir le reflet d'un ours sauvage.
« Je peux lui demander, oui, mais les nobles chevaliers ont tendance à ne pas aimer perdre la face quand j'écrase leur armure comme une conserve. Et je ne voudrais pas me retrouver avec des problèmes pour avoir remis un noble à sa place. Pas d'inquiétude pour ma peau, ça fait longtemps que je n'ai pas pu ajouter une cicatrice à ma collection, après tout... »

Les encouragements de Symphonie déclenchèrent un éclat de rire général. Shen et Jannen étaient les plus bruyantes, mais Shana étouffa aussi son rire, et Ishvara se joignit au concert de rires. Même la nébuleuse Balora lui sourit.

« Vous avez foi en vos compagnons de route, Symphonie. Ca fait plaisir à entendre. Si jamais vous avez besoin d'aide...demandez, je verrais ce que je peux faire. Il se trouve que j'ai ma propre forme de magie. Peut être pourrait-elle vous être utile? »


« Krikrikri. Les nobles tout courts. Dans leurs lourds apparats ils ne courent pas très vite. Alors lorsque je les fixent, ils se pressent en soulevant leurs jupons... C'est très plaisant à voir. Ils savent très bien que je pourrais aisément les rattrapper, du coup ils courent d'autant plus vite.

Pour ce qui est remettre un "noble chevalier" à sa place... Je n'ai jamais entendu le Chevalier Ozran parler de son blason. Soit il n'en a rien à faire, soit il vient d'une petite famille. Et puis ici... A part l'envoyer dans l'autre vie, il serait plutôt content d'avoir un adversaire à sa hauteur. Enfin, ça se voit qu'il a envie de se défouler.
 »
Cela ne faisait que très peu de temps que Symphonie montrait ses cicatrices aussi plurielles que décolorées, et elle ne savait pas trop si c'était un bien ou un mal. Même quelques fois ses tâches de rousseurs. « Je ne sais pas si je devrais continuer à montrer les miennes... Ca me fais des économies de maquillage en tous cas. Je songe à faire des tatouages par-dessus, comme ça se serait plus coloré. »

Lors du rire collectif des tieffelines, Symphonie pensa tout d'abord qu'on se moquait d'elle, oreilles en arrière. Mais force était de constater que ce qu'elle avait dit était une bonne blague -ou bien, que les tieffelines avaient un crucial besoin de rire. Par mimétisme, elle finit elle aussi par s'esclaffer de sa voix grave. Ca faisait du bien de plaisanter de temps en temps après tout.

« Oui c'est normal que j'ai foi en leurs capacités... Je les aient vus travailler. Ils sont tous compétents dans leurs domaines après tout. C'est très gentil à vous si vous voulez m'aider... Mais je ne sais pas trop quoi demander. Les seules choses que je voudrais... Ce serait trouver un mâle strix pour mes vieux jours. Mais je n'ai jamais vu d'autres strixs. Et les mâles strixs représentent un cinquième de la population... C'est très improbable que j'en rencontre un, un jour, et que je puisse fonder une famille. Je ne sais pas ce qui est le plus difficile entre en trouver un et un qui veut bien.

Après je n'ai pas envie de vous embêter... Que ce soit gratuit. Mais est-ce vous savez décoder des lettres? J'ai "trouvé"... Disons... une lettre par terre avant de venir à Longrace. Et j'ai un doute sur son auteur. Mais je n'arrive pas à lire ce qu'il y a écrit même en y prenant du temps... Et ça me gêne de demander à Dame Aanara.
 »

Symphonie était un peu embarrassée, mais elle avait toujours la correspondance étrange du tieffelin entre ses pattes... Peut être que les tieffelines pourrait l'aider à lire ce texte. Quoi qu'il y ait dedans. Si c'était une lettre érotique, ce serait un autre sujet de plaisanterie. Si c'était une lettre comme quoi il divaguait avec les terroristes d'une manière ou d'une autre... Elle serait fixée, et en plus, pourrait très bien prendre les décisions par elle-même.


Shen haussa les épaules.
« Chez nous, les cicatrices c'est une marque d'honneur et de valeur, mais il faut admettre qu'avant tout, ce sont souvent de bonnes histoires, et je ne pense pas que tu ais besoin de ça pour raconter de bonnes histoires, Symphonie! »


La question de la correspondance cause des réactions de curiosité, cependant, et les soeurs tieflinnes se consultèrent du regard, leur capacité à briser les codes étant apparemment pas souvent un sujet de conversation. Ishvala se manifesta la première.
« Peut être...j'ai déjà du briser les codes de certaines de mes cibles, je peux essayer de faire quelque chose si vous me confiez la lettre....Mais je ne garantis rien. »

Une marque d'honneur? Les oreilles plumées de Symphonie se dressèrent toutes droites en direction de Shen.
« Des marques d'honneur... Des marques d'honneur chez les tieffelins? Et si on en a beaucoup, qu'est que ça veut dire? »

La strix sortit d'on ne sait-ou la lettre -à vrai dire dans une des nombreuses poches de son manteau. Hésitant un peu à la donner. C'était son seul souvenir, encore, du Palais. Elle la regardait parfois pour s'endormir et le papier avait finit par être froissé. Elle essaya un peu de rassurer les tieffelines. « Ca n'a rien à voir avec Longrace. Plus... Ma quête personnelle. La personne qui l'a écrit ne devrais pas normalement savoir coder. Du coup, je ne sais pas si elle est de confiance. » Au final, elle la tendit à Ishvala. « Ce n'est pas grave si tu ne réussis pas. Ca peut attendre au pire. »

Symphonie resta un peu plongée dans ses pensées une nouvelle fois, nostalgique. Elle plia une de ses grandes ailes et commença à jouer avec le bout des plumes, ne souhaitant pas voir les autres réactions. Perdue dans son propre monde. Elle se rappelait les beaux jardins remplis de verts et de couleurs aux reflets chromatiques, ses longues allées de pierres, ses beaux tapis rouges, ses miradors et ses tours. Je veux rentrer à la maison.


Shen banda ses muscles, tendant sa peau grise et couturée.
« C'est la marque d'une combattante de valeur. Si tu portes des cicatrices, c'est le signe que tu n'évites pas le combat, mais que tu es aussi assez douée pour y survivre. Je me débrouille, je dois bien l'admettre. »


Ishvala récupéra précautionneusement la lettre et la parcourue d'un bout à l'autre. A mesure qu'elle lisait le document, elle fronça les sourcils, de plus en plus concentrée.
« C'est un sacré code. Je ne sais pas qui l'a écrit, mais c'est quelqu'un qui s'y connait. Il va me falloir du temps pour y arriver, si j'y arrive. »


La strix eut un petit rire en voyant Shen bander ses muscles. « Malgré tous les entraînements que j'ai eu, je n'ai jamais eu des muscles aussi épais... Je ne sais pas si je douée, mais comme je soigne moi même mes "petits bobos" ça doit rallonger mon espérance de vie j'espère. »

Symphonie reprit son air de tous les jours en écoutant Ishvala. Une expression glacée aux pupilles pénétrantes. Peut être que la solution vis à vis du tieffelin était là, depuis le début. Cette solution que criait son esprit dérangé par la paranoïa. Mais il restait tout de même un espoir. Elle se fit plus douce lorsqu'elle s'adressa de nouveau à la tieffeline.
« Je peux t'aider... Si tu veux. Après tout, j'ai déjà essayé plusieurs fois de la déchiffrer. Ca me ferait plaisir de t'assister, j'étais contente quand j'assistais Dame Aanara pour ses recherches. »


Ishvala grimaça, mais acquiesça.
« Pourquoi pas....? Qui sait, je pourrais peut être t'apprendre des choses! »
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Offline Boadicee  
#119 Envoyé le : jeudi 12 novembre 2020 14:54:15(UTC)
Boadicee
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Musique - Longacre



Ensembles, Symphonie et Ishvala s'attaquèrent au code de la lettre de Zerruth. Mais au bout de plusieurs heures à s'échiner dessus, et malgré les notes qu'Ishvala avait sortit de sa sacoche, et la demi-douzaine de verres vides ou à demi-vide sur la table de l'auberge autour d'elles, elles n'avaient pas progressé d'un pouce. Ce n'était peut être pas tout à fait vrai...elles n'avaient pas réussi à percer le code, mais au moins avaient elle une idée de la compétence du tiefling.
« Je ne sais pas qui est l'auteur, mais il s'y connait...ça ressemble à un ancien code Chélaxien de l'époque de la guerre civile, mais je ne connais pas les détails, pas assez pour pouvoir le décoder en tout cas. Une idée d'où il aurait pu trouver ça? »

La strix avait vraiment un air piteux de la conclusion de leurs recherches, en plus d'avoir but sans nul doute un verre de trop (afin de se donner du courage). Les joues un peu rouges et l'air déprimé, elle baissait vraiment trop sa garde. Mais trouver une telle lettre, entre les mains d'une personne séjournant au Palais -trop près de Sa Maîtresse, lui faisait véritablement mal au coeur.

« Je ne sais pas... Ce serait la dernière personne à avoir ça dans ses affaires. Ishvala, est-ce que les tieffelins vivent longtemps? ... Si le code provient de la guerre civile, c'était il y a vraiment longtemps non? Pourquoi est-ce qu'ils seraient encore utilisés? »


Ishvala, qui avait probablement bu plus que Symphonie mais ne paraissait pas trop affectée, haussa un sourcil pensif.
« Possible...Les tieflings vivent assez longtemps, en effet, quelques décennies de plus que les humains. Mais la guerre civile remonte à près d'un siècle, ça me paraît beaucoup, même pour un tiefling.
Par contre, pour quelqu'un avec des connaissances historiques et besoin d'un code inhabituel, ça pourrait être accessible. »



Symphonie souffla un peu, qu'à moitié rassurée. C'était une heureuse nouvelle de savoir qu'elle ne le décapiterait pas dès son retour à la capitale (même si les roturiers risquaient la pendaison, et au mieux, l'étranglement avec son écharpe d'exécution) avant d'avoir une bonne explication. Elle posa sa tête pleine de plumes sur ses notes, un peu déprimée. Son collier sous l'écharpe fit un petit bruit métallique.
« Il est effectivement passionné d'histoire... Mais ça ne change rien qu'il reste suspect. Je vais devoir le prendre dans un coin lorsque je retournerai chez moi. »
Ces notes semblent plus confortables que prévu... Au Palais, Symphonie pouvait s'endormir n'importe ou si elle souhaitait. Mais ce qu'elle préférait, c'était les tables. Aussi bien au-dessus qu'en dessous. Car elle prenait de la place, et ça enquiquinait les gens. Voir même fermait une salle pour elle toute seule, vu que ni nobles ni serviteurs n'aimaient sa présence. Et la table de la taverne lui sembla particulièrement confortable. Elle frotta un peu sa tête contre les feuilles avant de se redresser.
« Merci d'avoir essayé en tous cas Ishvala... Je sais que ça t'as prit du temps, tu veux que je fasse quelque chose pour te remercier? Je n'aime pas devoir quelque chose à quelqu'un. »


Ishvala gardait son air sérieux, mais elle ne pu retenir un sourcil levé et un sourire à la première phrase de Symphonie.
« Oh. Vraiment...? »

Reprenant ses esprits, elle grimaça.
« Ce qui m'agace c'est surtout de ne pas être parvenu à faire ce que j'essayais de faire; je déteste m'avouer vaincue. Et...non, je ne pense pas, à moins que tu n'ais un moyen de traverser les plans jusqu'aux enfers.... »


La strix ébroua un peu ses plumes. Apparemment ça faisait sourire la tieffeline qu'elle parlait de réduire en charpie ce tieffelin. Pourquoi pas après tout. Tant qu'on ne l'attrappait pas, elle faisait ce qu'elle voulait.
« J'hésite entre la voie diplomatique ou le forcer à traduire la lettre. Mais en même temps j'ai quand même fais exploser sa chambrée en essayant de récupérer ce document. Du coup j'hésite à être un peu plus gentille. Ou pas... Ou peut être. Après tout si il est capable de faire de tels codes historiques, je devrais peut être moins le sous-estimer. Même si ça reste un mâle, kriii. » La prochaine fois j'aurais ses chaussettes, je les auraient!

Elle fut désolée ne de pas pouvoir aider Ishvala plus que ça, préférant plaisanter. « J'ai de très jolies plumes mais pas assez belles pour aller entre les plans, désolée! Du coup qu'est ce que vous allez faire, toi et tes soeurs, prochainement? Continuer de vous ennuyez à Longrace? » Tira-t-elle la langue, toute malicieuse.


Ishvala haussa les épaules.
« A voir. Nous ne sommes pas encore complètement fixées, mais pour l'instant, nous travaillons pour le cardinal tant que nous pouvons en apprendre plus sur notre père. Et une fois que nous aurons une piste solide...et bien, nous irons la suivre, où qu'elle nous mène. »


« Krou... Entre la congrégation d'ecchlésastiques, les nécroforgés et vous maintenant... Ca fais beaucoup de personnes sous son giron. On peut dire que c'est un homme d'affaire un peu hors normes. »

Elle réitéra sa proposition au cas ou, loin d'une formule de politesse elle appréciait la philosophie indépendantiste et familiale des tieffelines. Leurs motivations ressemblaient diablement aux siennes, et elle avait été touché par ces femelles que rien n'indisposait.

« Si quelqu'un t'embête ou si tu as besoin d'aide dis le moi... Je verrais ce que je peux faire à l'avenir. Et véritablement, si Son Eminence et Dame Aanara ne savent pas tout, il y a de quoi faire à la capitale. Si vous venez un jour à Egorian pensez à venir me dire bonjour! »


Ishvala élargit son sourire, révélant un croc.
« A ceci près que notre contrat avec lui est limité dans le temps et dans ses objectifs. Nous sommes à louer, pas à vendre. Mais si nous sommes de passage à la capitale, je n'y manquerai pas! »

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Cette fois-ci, la strix émit un sourire doux, bien loin de ses sarcasmes habituels.
« J'espère qu'un jour vous aurez un employeur pérenne à votre hauteur. Une fois que l'on a trouvé des personnes à qui être fidèle, c'est le plus pur bonheur qui existe. Prendre soin de sa famille est tout ce qui compte, surtout en ces temps troublés.

Tu n'auras qu'à demander "Le Monstre" aux portes du Palais... Si les gardes ne se pissent pas tout de suite dessus, ils te diront ou je suis. Pour l'instant... J'ai hâte de reprendre mes recettes de cosmétiques! J'espère bien utiliser mes jours à ne rien faire pour mettre des formules de crèmes parfaites, ou du rimel plus noir que noir... Je ne vais pas t'embêter plus que ça, bonne journée Ishvala! »

Symphonie dit aurevoir aux autres tieffelines restantes si il y en avait, puis s'en fut dans le néant hors de la taverne à coups de flap flap.

Modifié par un utilisateur jeudi 26 novembre 2020 18:02:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
Offline Chaos  
#120 Envoyé le : vendredi 13 novembre 2020 12:21:15(UTC)
Chaos
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Symphonie
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De l'autre côté du miroir

Ce ne fut pas la voix habituelle de Symphonie qui répondit au Cacodaemon, comme habituellement dans son esprit. Mais un timbre bien plus grave, sombre, et fou. Comme si soudainement la strix révélait sa véritable nature profonde : l'abîme lourd près du précipice. Il ne faisait pas bon de contrarier Symphonie, ou bien de la menacer. Ni de remettre en cause ce qu'elle faisait pour les Maîtres.

Le vernis de convenance s'était effacé par l'aliénation d'un esprit dérangé. Elle parla pour elle-même, comme si le familier de la magicienne n'existait, comme si il n'existait qu'elle et ses propres démons intérieurs qui venaient la ronger et la ronger. On ne lui donnait pas assez d'attention, on ne lui donnait pas assez de proies pour faire taire toutes ces douleurs de l'esprit.

« Voler... Voler, c'est si peu satisfaisant par rapport à ce que j'aurai pû faire à cet Ingoe. Si on l'avait laissé à moi, si on m'avait laissé jouer avec son petit corps d'humain si fragile, je me serais amusée toute la nuit à lui planter tellement de choses dans sa chair et dévoré ce qui lui resterait de son esprit. A l'étrangler, à le forcer, à le faire vomir...

Tous et tout appartient à Ma Maîtresse, et par extension, tout m'appartient aussi. Même ta misérable petite vie de créature délétère. Cet or est pour satisfaire les Maîtres, cet or est pour satisfaire le Maître. Son Eminence par le sang des plus Grands Chélaxiens, par ceux qui dirigent tous ces chiens que l'on appellent humanoïdes, que l'on appellent humains, que j'appelle "mes pitances" ou "mes insectes inutiles".

Le Chevalier mourra bien assez tôt, noyé dans ses propres viscères pour avoir mit le soufflet à une propriété aussi belle et intelligente que moi. Lorsque la Maîtresse l'apprendra, elle me le donnera comme jouet, elle me le donnera comme joujou de grande valeur. Et alors nous serons satisfaites et heureuses. »


Ses yeux mordorés et fendus cherchèrent la silhouette du petit daemon. Ses lèvres closes perclues soudainement de tics, figées dans un sourire en coin. Quelle est la langue des daemons, déjà... Ah oui, l'abyssal. Symphonie n'aimait pas trop que l'on espionne ses conversations. Dans son esprit aux multiples langues, les syllabes évoluèrent avec facilité. Peut être que le familier de Dame Aanara lui serait utile -autrement que disséqué et découpé pour le plaisir. Sa phrase commençait à ressembler à un début de négociation.

« શું તે માત્ર માંસ છે જે તમને સંતોષ આપે છે? (Il n'y a que la chair qui te satisfait?) »

Modifié par un utilisateur vendredi 13 novembre 2020 12:27:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

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