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Online Vrock34  
#1 Envoyé le : mercredi 19 août 2020 16:49:58(UTC)
Vrock34
Rang : Habitué
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10 Arodus 4710

hastenhall, année 4710, une matinée comme une autre de la deuxième moitié d’un été comme un autre. La place du Vieux Farmington commençait à s’activer, quelques rares travailleurs la traversant sans même prêter la moindre attention à la statue souillée de fientes de Markadian le premier, dit le Victorieux. Autrefois, le quartier de Malebutte abritait les nombreux agriculteurs qui s’échinaient dans les champs bordant l’Est de la cité contre un salaire de misère. Dos au glorieux monarque, s’élevait à présent la façade fortement décrépie du renommé orphelinat Salvucci. Le prestigieux fondateur de la dynastie Barca semblait vouloir ignorer l’imposant édifice, comme s’il connaissait la véritable nature de son propriétaire, le très pieux Bonifaccio Salvucci, prêtre de Mitra.




































Qu’il soit Seigneur Etincelant, Soleil Bienveillant ou encore Feu Immortel, le Dieu unique avait été imposé par le Victorieux, au détriment de tous les autres et, notamment, du Prince des Ténèbres. Or, justement, sous le couvert de recueillir les enfants les moins bien lotis de Ghastenhall, de leur accorder une juste éducation dans la lumière de Mitra puis de les guider vers un avenir meilleur, le bienveillant frère Bonifaccio leur enseignait une bien étrange façon de gagner leur croute ! Le très saint homme allait jusqu’à adopter chacune de ces âmes prometteuses. Elles formaient sa grande famille, les Salvucci. Parmi les actuels pensionnaires du triste établissement, cinq allaient voir le cours de leur vie basculer pour la deuxième fois…



omme souvent, avant que les premières lueurs du jour ne déchirent le voile obscure qui maintenait la ville dans une fausse torpeur, la jeune Murena Salvucci finissait sa tournée nocturne. Elle attendait dans une petite ruelle, quelques pas à l’arrière du manoir Báthory. Normalement, un serviteur devait passer lui déposer une discrète bourse de la part du fiston de la famille afin que ses quelques débauches passées restent dans l’ombre. Toutefois, ce matin-là, l’adolescente fut accueillie par une poignée d’hommes d’armes aux manières brusques.

Quelques centaines de mètres plus loin et trois heures plus tôt, les prêtres de l’église St-Anselm du Feu Etincelant dormaient du sommeil des justes. Près de la porte de service se tenait un certain Zûr-Barghal. Jeune homme à forte carrure et à l’allure peu engageante, ce semi-fiélon n’avait guère pour habitude d’être inquiété par le commun des quidams. Encore peu expérimenté, il faisait le guet dans la petite impasse alors que quelques complices étaient à l’œuvre dans le saint édifice qu’ils envisageaient de délester d’une de ses reliques. A l’image de sa "petite sœur", Zûr-Barghal vit fondre sur lui une escouade des soldats de la ville qui le rudoyèrent promptement et sans ménagement, assouvissant probablement leur forte haine à l’égard de cette sombre engeance.

Encore plus tôt, en plein cœur de la nuit, dans un glauque entrepôt du Quartier Rouge, un autre tiefflin, Gratiano Salvucci, secondait son presque frère elfique, Lorenzo, qui se trouvait courbé au-dessus d’une grande table. A la vacillante clarté d’une paire de bougies, l’expert en herbe s’attelait à la délicate tâche de reproduire un ouvrage sacré pour qui ne suit pas les préceptes de Mitra. Les deux larrons entendaient bien revendre à un noble local le faux manuscrit au prix du vrai. L’affaire allait leur rapporter une somme à faire pâlir leur bienfaiteur paternel. Malheureusement, le bureau fut soudainement investi par un groupe de miliciens, des matraqueurs plus ou moins assermentés qui fignolèrent leur besogne et mirent fin au travail de l’artiste ainsi qu’à leurs rêves de gloire.

La veille, en fin d'après-midi, la sœur jumelle de Lorenzo, fut, elle aussi, sujette à forte déconvenue. De fait, Soredamor Salvucci avait pour habitude de faire appel à la puissance de créatures profondément maléfiques. La jeune femme s’adonnait quotidiennement à ces vils forfaits depuis tellement longtemps qu’elle en avait perdu le sens amoral qu’ils revêtaient à l’aune de la lumière de Mitra. Toutefois, elle avait toujours fait preuve d’une infinie prudence lorsqu’elle puis pratiquait ces rituels. Aussi fut elle fortement étonnée lorsqu’une unité d’inquisiteurs se saisirent d’elle en pleine rue, sans prendre la peine de lui indiquer les motifs de leur intervention.

A Talingarde, lorsqu’un crime était estimé avéré par la justice divine, le procès de son ou ses auteurs pouvait prendre des allures expéditives. Le passage au tribunal ne tardait jamais et la séance se limitait à une brève lecture des faits suivie de l’indication de la juste sentence. Ainsi, dans la journée qui suivit, Murena, Zûr-Barghal, Gratiano et Lorenzo apprirent qu’ils allaient finir leur vie dans les mines de sel des iles Yutak. Ils allaient effectuer un bref séjour dans la tristement célèbre prison de Branderscar avant d’être transportés jusqu’à leur dernière demeure. Ils allaient assister à la crémation de leur sœur sur le bûcher. En effet, quels qu’abjectes qu’aient été leurs crimes, ils n’étaient que peu de choses comparés aux actes de sorcellerie dont était coupable Soredamor. Pour cette dernière, les mines auraient été trop douce punition. La jeune femme n’avait plus que quelques journées à vivre. En fait, il lui restait le temps de rejoindre la prison ainsi que les trois jours réglementaires avant la mise en œuvre de la justice divine…



20 Arodus 4710

ls avaient été hués en quittant Ghastenhall ainsi que dans les villages traversés le long des quatre-vingt-dix lieues de leur atroce périple. Les pieds reliés par une chaine trop courte pour permettre une foulée normale, un collier de fer ajusté auquel les mains étaient maintenues menottées, les cinq condamnés marchaient à la queue leu leu depuis près de dix jours, encadrés par une bonne troupe armée. Une longue chaine, bien plus longue, se faufilait de l’un à l’autre via les colliers pour les réunir en une sorte de millepattes géant. Sales, dégoulinant de sueur et à la limite de la rupture, les jeunes femmes et hommes commençaient à apercevoir ce qui devrait être leur dernière résidence dans le monde civilisé, le château de Branderscar. Celui-là même dans lequel on plaçait les raclures de la pire espèce dont ils faisaient indéniablement partie.

Après encore une heure à ce train d’enfer, ils arrivèrent au pied d’une arche de pierre supportant une lourde herse encore fermée. De l’autre côté, un long pont enjambait les eaux agitées de l’océan, une dizaine de mètre plus bas. Il reliait la petite ile rocailleuse sur laquelle était juchée l’antique forteresse. Un mur d’une dizaine de mètres de haut, parsemé de tours de garde, entourait un donjon lugubre qui surplombait les eaux à bien trente mètres !

Sortant de la cahute jouxtant la grille, un garde, après avoir salué comme il se devait l’officier en charge du cortège, porta un cor à sa bouche et en sortit trois interminables notes. Puis, aidé d’un deuxième soldat, ils s’activèrent à soulever les tonnes de fer pour dégager la voie. Le convoi se remit en route, traversant la quarantaine de pas séparant la prison du reste du pays, puis il monta jusqu’aux premières portes, enchâssées dans une haute bâtisse accolée aux remparts. Le temps de traverser la barbacane dont les deuxièmes portes donnaient accès à la cour, les prisonniers aperçurent par des ouvertures au plafond les pointes des flèches d’archers aux aguets. Les murs latéraux étaient garnis de meurtrières permettant de mettre rapidement à mort toute personne non autorisée.

Le convoi termina son périple dans une cour devant faire le tour du bâtiment principal pourvu d’un étage et derrière lequel le donjon s’élevait tel le bras de la justice. Le charriot pénitentiaire auquel ils étaient liés s’immobilisa devant une petite fontaine dont le centre était occupé par une statue de Saint Dothan, patron de la loi et de l’ordre. Son bras tendu se trouvait prolongé par une lourde épée pointant le grand hall du bâtiment. Aux pieds de la statue avait été gravée une inscription engageante : Ainsi justice est faite. Sur la droite, un tas de cendres encore fumantes indiquait le récent départ de précédents locataires dont les cinq âmes harassées crurent distinguer les formes ramassées et desséchées, l’air charriant toujours le doux fumé de la chair grillée. Sur leur gauche se trouvait un chenil, à en juger par les aboiements étouffés qui en sortaient, et, plus loin, ils devinaient le coin d’un potager bien entretenu.

Les nouveaux venus furent accueillis par quelques soldats ainsi qu’un sergent grassouillet à qui l’officier remit, sans formalité superflue, le fardeau qu’il avait en charge depuis trop longtemps à son gout. Après avoir lancé un regard vers le donjon, il s’en retourna avec ses hommes sans même une parole pour les misérables vermines que les gardiens du fort prenaient en mains.

Le sergent s’avança et, dans une posture grave, prit la parole. « Je suis le sergent Blackerly, je serai votre nounou pour le misérable temps de votre séjour ici. Dans notre bon royaume de Talingarde, bien des crimes peuvent vous valoir d’être envoyé chez nous, à la prison de Banderscar, mais la sentence n’a toujours qu’un sens. Vous êtes maléfiques et irrécupérables. Vous allez avoir le grand plaisir s’assister au départ brûlant de votre chère sorcière ! Ensuite, on vous guidera vers les iles pour que vous alliez gratter du sel pendant les années qu’il vous reste à vivre en repensant au méchoui ! » Le sergent s’esclaffa, visiblement très fier de son humour de caserne.




Puis les évènements s’enchaînèrent assez vite. Ils furent entrainés, via un long couloir, jusqu’à l’étage. Sur la table de cette salle de garde, entre autres affaires, les prisonniers notèrent la présence d’un cor dans le genre de celui utilisé par le soldat de la herse. Mais le plus important pour le moment était là, dans la cheminée dont le foyer réchauffait atrocement toute la pièce et dans lequel un tison était porté au rouge. A tour de rôle, chacun fut séparé et fermement maintenu par deux gardes alors qu’un troisième lui appliquait soigneusement sur le bras la barre dont l’extrémité formait une rune. Et le sergent de reprendre : « Un F pour Forçat, balafre douloureuse et indélébile preuve que chacun de vous a trahi le grand et éternel amour de Mitra et de ses élus mortels. »


Puis comme des zombies, les prisonniers furent trainés dans la pièce suivante et enchainés de nouveau ensemble dans une des cellules, toujours habillés dans des hardes désormais en lambeaux. Aucune distinction ne fut faite, homme ou femme, noble ou roturier, tous les forçats étaient liés et emprisonnés ensemble. Lorsqu'il leur prenait une envie naturelle, ils n'avaient d'autre choix que de se soulager sur eux-mêmes, à coté de leur famille. Leurs pieds étaient maintenus dans des cercles de fers, reliés à une longue chaine. Leurs bras furent menottés dans leur dos. Les autres cellules étaient ouvertes et vides, mis à part des restes de souillures dues à leurs prédécesseurs. Toutefois, à la porte de l’une d’entre elles, la seule dont les murs étaient faits de pierres et non de grilles, un ogre à demi conscient regardait l’étrange procession sans aucune expression.

Le sergent regarda l’ogre en riant. « Tiens, Boule de poils ! Voilà de la compagnie ! Mais, ne vas pas t’attacher, ils ne restent pas longtemps parmi nous ! »

Condamnés, les prisonniers allaient connaitre, au mieux, une vie d’enchainement et de servitude dans les mines de sels des iles Yutak. Pour Soredamor, Banderscar servirait de décor à son jugement dernier. Dans trois jours, le bûcher sera de nouveau embrasé en son honneur. Par le feu ou l’acier, leurs crimes seraient récompensés.

Jour et nuit, un garde était posté juste derrière la porte des cellules. Rien n’était prévu pour un séjour de long terme. A Banderscar, la justice arrivait vite et surement. L’évasion semblait sans espoir. Chacun avait été soigneusement fouillé et toute tentative de cacher quoique ce soit sur sa personne avait échoué. Et même s’ils avaient pu détacher leurs liens pour s’envoler hors de cette prison, où seraient-ils allés ? Qui de leur ancienne vie voudrait avoir à faire avec un forçat ? Méprisés, seuls et enchainés, tout ce qu’ils pouvaient faire à présent consistait à attendre la fin. Pour chacun d’eux, l’ancienne vie était révolue, l’espoir n’était plus qu’un rêve qui s’effaçait et la justice allait être équitablement rendue. Qui pouvait blâmer la juste Talingarde après ce que chacun avait fait ?


PJ. PNJ. Talingarde et sa carte. BM Banderscar.

Modifié par un utilisateur mardi 16 mars 2021 08:54:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Boadicee  
#2 Envoyé le : jeudi 20 août 2020 14:19:35(UTC)
Boadicee
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Messages : 4,749

Murena
CA 14 (C14, D10)
Réf+6 Vig+2 Vol+2
Etat : résignée

10 / 10


Murena s'adossa tant bien que mal au mur de la cellule. Au moins, ils étaient seuls. Repoussant tant bien que mal la fatigue, la douleur et l'inconfort dans un recoin de son esprit, elle s'efforça de considérer la situation calmement. Un torrent d'angoisse et de rage déferla dans son esprit, mais elle repoussa les larmes qui lui brûlaient les yeux et lui nouaient la gorge, pressant sur la brulure fraiche à son bras; utilisant la douleur pour focaliser ses pensées. En quelques instants, la crise passa; et une pensée amère lui traversa l'esprit.
Ainsi justice est faite, hein...?

Ayant retrouvé un peu de concentration, elle essaya de faire le point. Elle était épuisée, sale, la brûlure à son bras était encore vive, et pour couronner le tout ses efforts pour garder son véritable visage avaient presque été ruinés par le voyage. Autant pour sa dignité, donc...D'un point de vue positif, ils étaient seuls; et le sergent ne lui avait pas fait l'effet d'un homme très professionnel. D'un point de vue négatif...tout le reste? Ils étaient tous affamés et épuisés, entravés, enfermés dans une cellule au sein d'une forteresse lourdement gardée. Si elle avait ses outils, elle aurait peut être pu au moins crocheter les menottes...Mais dans le meilleur des cas, ça n'aurait sans doute pas suffit. Qui savait combien de gardes il y avait? Ou où aller en quittant Branderscar?

Elle baissa la tête avec un soupir. Savoir planifier rapidement et efficacement avait toujours été l'as dans sa manche qui lui avait permis de survivre jusque là dans les rues de Ghastenhall. Mais là...
« Je suis à court d'idées... »

Murena avait parlé à voix basse, mais elle ne pu empêcher son ton de dérailler vers une sonorité rauque en crachant.
« Comment est ce qu'ils ont pu nous mettre la main dessus comme ça? »
Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
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Offline UrShulgi  
#3 Envoyé le : jeudi 20 août 2020 18:25:00(UTC)
UrShulgi
Rang : Habitué
Inscrit le : 14/03/2012(UTC)
Messages : 5,520

Gratiano
JdS +2, +4, +6
CA : 12
Channel evil : 5/5
Com. undead : 5/5
Hell's cor : 8/8

08 / 08


La lumière des bougies, nécessaires aux yeux de son frère Lorenzo, aiguisait toujours la curiosité de Gratiano, au point de presque parvenir à le déconcentrer. Le tieffelin admirait les formes que prenait cet attribut du Prince, comme s'il tentait de leur murmure quelque sombre secret. Cette admiration perdait ce soir la bataille face au travail de Lorenzo, que Gratiano complimenta par quelques interjections. Le travail sur les lettres était impressionnant, lui qui avait les deux ouvrages sous les yeux en serait presque venu à se tromper.

Plusieurs membres de l'organisation faisaient un peu trop de boucan, au point d'en faire grimacer Lorenzo, et c'est quand Gratiano se décida à aller dans la pièce d'à côté leur demander de cesser qu'il prit en pleine face l'ampleur de sa méprise. La porte qu'il allait ouvrir le repoussa violemment, plusieurs miliciens entrant après ce défonçage de pore en règles. Se tenant le nez, qui pissait le sang, Gratiano poser à peine un genou à terre pour se relevait que les coups de matraques pleuvaient, sur lui, et Gratiano.

Tandis qu'il était menotté, il jeta un coup d'œil à la ruelle. Nulle trace des guetteurs. Le putain de piège!
Gratiano grimaça en regardant Lorenzo, énervé, les traits encore plus creusés par le sang séché et les croûtes qui commençaient déjà à se composer.

La mine de son frère, qu'il savait aussi bon menteur que lui, en restait tout aussi surprise, et ses soupçons s'évanouirent aussi vite qu'ils étaient apparus. Il hésita à faire un peu de comédie mais les tronches patibulaires de leurs accompagnants laissaient peu de doutes sur les chances de réussite de pareil projet, il garda donc un silence de tombe, jusqu'à leur première geôle. De manière bien plus flagrante que ce qu'il avait souhaité montré, il fut estomaqué d'y voir aussi Soredamor, et Murena. Il balaya les lieux d'un regard circulaire, ses yeux, habituellement si pâles, s'injectaient de sang sous la colère. Zûr-Barghal, ce putain de fils de chien à écailles!
Il était le seul absent, sa culpabilité ne faisait aucun doute. Jusqu'à ce qu'à son tour, il les rejoignit, fort mal en point lui aussi. Un suspect de moins.




Comme s'ils avaient fini leurs préparatifs, les miliciens rassemblèrent la familia sous les chaînes, dans des conditions ... qu'ils méritaient au fond. Ils avaient perdu cette manche là, c'était de bonne guerre. La foule était hostile à souhait, parfaite dans le rôle que lui donnait cette ville bonne à purger de ses valeurs hypocrites. La route fut longue, pénible, et poissarde, leur hygiène n'avait rien à envier aux pires vermines souillardes de Ghastenhall.
Pas un mot ne sortit de sa bouche durant le trajet. Malgré cela, il comprit vite par les jérémiades et railleries des soldats que sa sœur était celle qui souffrirait le plus intensément, mais le moins longtemps : le bûcher. Une fin qu'il aurait préféré à celle d'être un éternel esclave, certainement l'un des pires affronts pour un fidèle d'Asmodeus.

Gratiano cogitait déjà à comment s'en sortir. Il n'avait pas l'intention de baisser si facilement les bras, encore plus accompagné des siens. Mais la route, dans leur état, et tant entourés, rendait la chose impossible.
Branderscar. Le château où l'on congédiait les Infâmes. C'était presque un honneur de voir tant des leurs ici au même moment. L'endroit était encore plus isolé qu'il ne l'imaginait. Se reprenant pour ne pas céder à la panique, il scrutait chaque détail, essayait de mémoriser chaque image de ce qu'ils pouvaient voir dans la courée, les menant progressivement à leur chambre commune des plus inconfortables. Du moins, l'espérait-il.

Dernière étape sur la route des geôles, le marquage au fer. Gratiano, qui n'avait dit mot de toute la route, ne put s'empêcher de rire alors qu'il allait être marqué. La tête des garde stupéfaits en voyant la marque du Prince sur la paume du bras qu'ils allaient mutiler, et leur hésitation, fut de trop pour son silence des derniers jours. Il profite de l'instant présent à gorge déployée, avant de hurler de douleur tandis qu'ils appuyaient avec une force à la hauteur de la peur qui les avait parcourus.

Presque évanoui, il atterrit dans les geôles, où ils étaient tous côte à côte. La belle erreur. Si l'on pouvait dire. En l'état, ils étaient là comme cinq rats devant un dragon. Six même. Un sixième prisonnier, assez gros pour faire passer le plus costaud des leurs pour un enfant, subissait les moqueries d'un capitaine profitant de la protection des barreaux.

Il reprenait ses réflexions, dont Murena le sortit immédiatement, il reprit, à voix basse
« Comment? j'en sais rien, mais on s'est fait salement avoir! Mais tout ça peut attendre, pour le moment, on a surtout moins de trois jours pour empêcher Sore de servir de méchoui à ces fils de chiens. Et toi? Tu sais quand ils vont essayer de te buter? Elle là, dans trois jours, elle y passe. Et nous, on va aux mines de sel. Tu sais des choses sur cet endroit? Combien y a de gardes, si ils patrouillent souvent, ce genre de chose? »

Y avait peu de chances qu'ils puissent sortir d'ici libres, encore moins que cet ogre survive à l'extérieur vu sa gueule, mais si ils pouvaient le manipuler juste assez longtemps, peut-être que ... Gratianio souriait déjà.

Modifié par un utilisateur jeudi 20 août 2020 21:19:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
Offline Guigui  
#4 Envoyé le : vendredi 21 août 2020 19:22:27(UTC)
Guigui
Rang : Staff
Inscrit le : 28/02/2013(UTC)
Messages : 6,895

Zûr-Barghal
rage berserk : 12/12
***
CA : 12 | C : 12 | D : 10
réf: +2 | vig: +4 | vol: +0

14 / 14


Appuyé contre le mur crasseux et froid, Zûr-Barghal profitait du répit fourni par leur nouvelle situation : trois jours sans marcher comme des zombies en s'esquintant les pieds. Trois jours de repos, conclus par un joli feu de joie en l'honneur de leur sœur. L'enviait-il ? Valait-il mieux mourir vite, bien que dans la souffrance, plutôt qu'agoniser des années dans les profondeurs des boyaux sans lumière des mines de sel des îles Yutak, ivre de froid, de faim et de fatigue, la volonté brisée, n'attendant que la mort, que cesse enfin ce cauchemar ?

Zûr-Barghal devait bien l'admettre, il ignorait la réponse à cette question, bien que la cuisante douleur sur son avant-bras droit lui donne un vague aperçu de ce qui attendait sa quasi-sœur. Il se demanda si Soré, de son côté, aurait préféré les mines de sel. En attendant, il gigota un peu, soucieux de trouver une position la moins inconfortable possible pour les heures à venir, qu'il envisageait sérieusement de consacrer à dormir. Mais ça semblait mal parti, les autres avaient manifestement envie de parler et Gratiano de faire ami-ami avec l'autre invité de cette digne maison.

Le tieffelin laissa échapper un petit rire, rendu rauque par une gorge desséchée. « Tu crois vraiment qu'il va te fournir un relevé complet ? Regarde-le... Même s'il n'est pas totalement con, il est plus mort que vif... » Murmura-t-il en laissant s'installer un petit silence. Mais il ne put s'empêcher de rajouter : « comme nous bientôt, d'ailleurs... »

« Grazzie, je crois qu'il est temps de voir la réalité en face, » continua-t-il en s'allongeant résolument, tirant sur la chaîne de son voisin. « C'est Brandescar. Même si on avait une opportunité, il faudrait traverser la moitié de la forteresse, et on est cinq. Le seul truc qu'on peut espérer, c'est de mourir comme on l'a décidé. Pas comme eux l'ont décidé, » déclara-t-il en levant solennellement l'index, bien que ce dernier soit invisible dans son dos. « N'empêche... Je m'attendais à finir comme ça, mais pas si vite... pas si jeune... J'aurais bien voulu en profiter un peu avant... »

Modifié par un utilisateur samedi 22 août 2020 01:15:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
Offline Lyana  
#5 Envoyé le : samedi 22 août 2020 18:41:42(UTC)
Lyana
Rang : Habitué
Inscrit le : 04/04/2013(UTC)
Messages : 1,492

Soredamor
CA 12 (C10,D12)
Ref+2 Vig+4 Vol +2
Châtiment 1/1
Invocation
NM

13 / 13

Appuyée contre le mur et assise dans la fange qui leur servait de sol, Sore fermait les yeux, faussement détendue, pensive. Elle se concentra comme elle le faisait tous les matins depuis des années, à la différence qu'elle ne prit pas de précaution, n'essaya pas d'être discrète pour une fois. Elle était déjà bonne pour le bûcher, autant assumer ce qui lui valait d'y être envoyer. Cependant, elle était bien trop épuisée pour essayer de négocier avec un des extérieurs et appela à elle celui qui lui venait le plus facilement. Au terme d'une conversation silencieuse de quelques minutes avec celui-ci, elle le sentit l'investir totalement et lui donner ses capacités. Elle doutait d'en avoir l'usage mais cela la rassurait un peu, la marche forcée de plusieurs jours et le marquage au fer rouge étaient destinés à les briser, et invoquer un de ses protecteurs la rendait prête à agir. Tout plutôt qu'être passive.

Un léger sourire naquit sur ses lèvres quand elle entendit les autres se mettre à parler. Au moins, eux aussi se réveillaient et refusaient de se laisser au désespoir.

Cependant, très vite, le sourire disparut et elle sembla encore plus sinistre que d'habitude. Elle ferma plusieurs fois les poings de colère dans son dos alors que les autres mentionnaient son exécution prochaine. Mourir ne l'inquiétait pas plus que ça, ça s'annonçait particulièrement douloureux mais ça sera bref. Contrairement à ses frères et sa sœur. La vie dans les mines de sel pouvait être longue et une souffrance de tous les instants, et surtout une lutte sans pitié pour sa vie. Elle ne sera pas là pour les aider. C'était ça qu'elle ne supportait pas. Très tôt, elle s'était senti responsable des autres membres de la famille Salvucci, surtout de ceux là et savoir qu'elle ne pouvait rien faire pour eux l'envahissait d'une rage froide. Qu'allaient-ils devenir ? Qu'allait-il devenir ? Comment accepter de laisser Lorenzo, si rafiné, dans cet enfer sur Golarion ? Et Gratiano ? Comment allait-il survivre ? Il n'en aura pas la force physique. Murena a la force pour elle, mais ses démons intérieurs risquent de la submerger à nouveau. Seul Zûr pourra s'en sortir au début, mais les mines ont raison même des plus grandes brutes, il s'effondrera à un moment également. Sore serra les dents, toute sa famille proche dans ce trou à rat, quelqu'un devra payer pour ça.

Elle ouvrit les yeux lorsque la voix railleuse de Zûr s'éleva dans la prison en réponse à Gratiano et Murena. C'est d'une voix glaciale où pointait un épuisement qu'elle essayait de cacher qu'elle lui répondit.

« Et tu fais comment pour mourir comme tu l'as décidé ? Fais moi plaisir, Zûr, ferme ta gueule si c'est pour dire ce genre de conneries. Au moins Gratiano tente quelque chose, c'est mieux que rester ici, le cul dans la merde, en se disant que toute tentative d'action est perdue d'avance. Vu comment la situation est mal barrée, on s'en fout de savoir si ça peut réussir ou non, il faut essayer, tout ce qu'on peut. Moi, je m'en fous, dans trois jours tout est terminé, mais vous... il est hors de question que vous alliez crever lentement là bas. Plutôt vous tuer de mes propres mains. »

Se tournant vers l'ogre, elle enchérit :
« Tu es là depuis longtemps ? »
Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
Offline vaidaick  
#6 Envoyé le : dimanche 23 août 2020 01:09:43(UTC)
vaidaick
Rang : Sage d'honneur
Inscrit le : 22/11/2012(UTC)
Messages : 6,002

Lorenzo
CA : 12 (C12, D10)
REF +2 VIG +1 VOL +3

8 / 8

ARCANE RESERVOIR : 3/4
SPELLS 1 : 3/3

Lorenzo avait mal supporté le voyage. Il n'avait pas la carrure de ses frères et sœurs, et les chaînes lui paraissaient peser une tonne. Pendant le long trajet qui les mena à Branderscar, il fut celui qui eut le plus à subir les "encouragements" de leur escorte. Mais si son corps avait du mal à suivre, son esprit, lui, restait en éveil. Tant par habitude que pour se donner la force de poursuivre, il focalisait son esprit sur chaque détail, se le remémorant en boucle pour avoir quelque chose auquel penser - quelque chose d'autre que leur funeste destin. Le nom des soldats qui les avaient escortés lorsqu'ils s'étaient interpellés pendant le trajet ou les rares pauses ; celui du garde à la grille ainsi que le sergent Blackerly ; et le chemin qu'ils avaient parcourus et les visages rencontrés jusqu'au marquage au fer qui avait manqué le faire s'évanouir ; et enfin leur geôle avec le nombre de gardes rencontrés jusque là.

Puis il n'eut plus rien d'autre à penser que là où ils étaient, la douleur de la brûlure, et leur avenir peu glorieux. Les mines de sel... Il n'y survivrait pas longtemps... Surtout en l'absence de Soredamor, condamnée au bûcher. Une sorcière, elle ? Quelle bande d'imbéciles ! Ils ne comprenaient rien aux forces qui les dépassaient ! Elle puisait dans des sources de pouvoir qu'ils n'imaginaient même pas ! Mais si sa relation avec l'entité à laquelle elle faisait appel était sans doute plus intime, elle n'était pas si différente de ce que les prêtres obtenaient en priant leurs dieux ! Mais dans un pays où ils rejetaient leurs propres élus divins, un tel manque de clarté n'était pas surprenant.

Les voix de sa fratrie lui firent redresser péniblement la tête. « On peut voir ça de deux façons. » dit-il dans un murmure las. « On a seulement trois jours devant nous pour trouver une solution pour Amor. Ou on a encore trois jours. On vient d'arriver, et on est épuisés. On ne va pas trouver une solution en quelques secondes, et certainement pas dans notre état. Prenons le temps d'observer, et de nous reposer. Ça, on n'a pas eu beaucoup le temps de le faire ces derniers jours, et si on veut réussir à se barrer d'ici, c ce sera essentiel. »
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
Online Vrock34  
#7 Envoyé le : dimanche 23 août 2020 14:02:55(UTC)
Vrock34
Rang : Habitué
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J-3
10 Arodus 4710

ncore endoloris par le récent tatouage qui leur avait été imprimé à même la chair, comme on le faisait pour de vulgaires bovins, les nouveaux prisonniers découvraient l'environnement qui serait le leur pendant les trois prochaines journées. Trois longues journées à attendre que l'on vienne chercher Soredamor pour la mener dans la cour de l'entrée du fort et la livrer aux flammes purificatrices du Seigneur Étincelant. Ensuite, les autres seraient embarqués pour leur dernier voyage à la surface de Golarion. De fait, ceux qui creusaient la roche et le sel dans les mines ne revoyaient jamais le ciel. Ils finissaient souvent aveugles, amaigris par le dur labeur, la mauvaise pitance et les coups de fouets.

Pour le moment, les cinq Salvucci étaient encore bien vivants et réalisaient leur triste situation. Ils avaient vécu les dernières heures comme à travers un rêve à demi éveillé et recouvraient lentement leurs esprits pour découvrir que le cauchemar n'était pas arrivé à son terme. Enchainés les uns aux autres, ils se gênaient mutuellement. Le moindre mouvement de l'un se trouvait limité par le peu d'allonge qui lui était accordé et secouait ses voisins. Depuis le départ de leurs geôliers, ils étaient plongés dans une obscurité quasi totale, à peine déchirée par les lignes qui dessinaient les contours de la porte les séparant de la salles des gardes. Toutefois, seul Lorenzo en éprouvait de la gêne, le sang des autres, souillé par de lointaines parentés aux origines douteuses, leur accordait la faculté de percer les ténèbres. L'elfe ne discernait qu'à grand peine les formes de ses frères et sœurs. Quant à la silhouette de l'ogre, à quelques mètres, il ne faisait guère que la deviner.

Plusieurs sensations et sentiments leur rappelaient qu'ils étaient toujours en vie. Détresse et fatigue, faim, stupéfaction et incompréhension, douleur, haine ainsi qu'une forte envie de vengeance. La présence des êtres qui leur étaient les plus chers leur insufflait la flamme de la rébellion. Chacun s'imaginait dans une situation similaire, accroché à des inconnus. Au moins, ils étaient ensemble. Les paroles des uns renforçaient les autres. Déjà, ils reprenaient un semblant d'espoir. En effet, ils avaient trois jours devant eux et chacun était doté de ressources peu communes. Les premières années de leur vie ainsi que leurs ascendances très particulières les avaient forgés comme nul autre. Personne n'avait jamais réussi à s'échapper de la tristement célèbre Banderscar. Mais, tant qu'ils seraient en vie, ils mettraient toute leur énergie et toutes leurs ressources à s'y employer.

Pour seuls bruits, ils entendaient leurs respirations ainsi que les cliquetis émis par les chaines au moindre de leurs mouvements. Ils pouvaient aussi percevoir les voix des gardes venant de la salle à la cheminée. Gratiano et Soredamor interpellèrent le seul voisin dont ils disposaient. Depuis leur arrivée, l'ogre les avait regardés avec insistance. Ses mouvements étaient affreusement lents et son expression impassible. Comme rappelé à la réalité par leurs voix, le colosse se redressa quelque peu et sembla les regarder avec plus d'attention. « Moi, j'ai un traitement de faveur. Je dis pas que j'm'en prends pas une dans la gueule de temps en temps, mais ils me gardent ici. Alors que les autres, ils ne font que passer. D'ailleurs, vous avez du sentir le fumet du dernier barbecue. J'en ai encore l'eau à la bouche. Quel gaspillage ! Deux elfes juteux à souhait ! Comme celui-là ! Si j'ai bien compris, toi, la maigrelette, tu vas prendre feu dans pas longtemps ! » L'individu était pourvu d'un humour plutôt noir.

La porte s'ouvrit violemment et un garde, qui ne prit pas la peine de se déplacer, leur lança : « Vous allez arrêter de bramer là dedans. Et toi, sale démon, si tu l'ouvres, on te limera les crocs ! » Puis il referma et la discussion reprit du coté des gardes.


Message secret pour Lyana, Boadicee :
...


  • Quivoitquoi : 5d20 donne [54] = 54


PJ. PNJ. Talingarde et sa carte. BM Banderscar.

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Offline Boadicee  
#8 Envoyé le : lundi 24 août 2020 19:00:45(UTC)
Boadicee
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Murena
CA 14 (C14, D10)
Réf+6 Vig+2 Vol+2
Etat : concentrée

10 / 10

Murena se tendit comme un arc lorsque le garde tonna. Elle avait espéré leurs discussions un peu plus discrète...une fois que ses paroles furent retombées, elle tourna son esprit, maintenant un peu plus clair, vers les considérations immédiates. Lorsqu'elle parla, le tremblement dans sa voix avait disparu, et elle parlait à voix basse, s'assurant qu'elle ne serait pas entendue par le garde.
« Ce serait drôle dans une autre situation, Sore, mais j'allais te dire exactement la même chose...Zur a raison sur un point, je ne vais pas les laisser exécuter ma soeur sans rien faire. Et franchement, à choisir, je préfère mourir dans une tentative d'évasion ratée que dans une mine de sel.

Et Lorenzo n'a pas tords...épuisés comme nous sommes, on arrivera à rien. Si l'opportunité se présente, essayez de mettre la main sur un objet fin et résistant, je pourrais peut être crocheter ces serrures avec un peu de patience...Zûr, si jamais ça rate, tu penses pouvoir briser ce genre de chaînes? »

Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
Offline Lyana  
#9 Envoyé le : lundi 24 août 2020 20:29:15(UTC)
Lyana
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Soredamor
CA 12 (C10,D12)
Ref+2 Vig+4 Vol +2
Châtiment 1/1
Invocation
NM

13 / 13

Soredamor allait répondre à l'Ogre à l'humour noir mais elle fut interrompue par la gueulante du garde, elle serra aussitôt les machoires, prise d'une flambée de haine, d'autant plus puissante qu'elle ne pouvait pas l'assouvir.
Seul le fait d'avoir les mains attachées derrière le dos l'empêcha de signifier au garde ce que lui inspirait ses paroles par un majeur bien dressé.

Elle se détendit légèrement alors que sa sœur parla à voix basse.

« Je crois qu'on est tous d'accord, quitte à crever autant le faire de la façon qu'on aura, nous, choisi. Mais pour l'instant, on est bon à rien, faut qu'on se repose. »

Elle essaya de s'appuyer sur le mur et se ravisa au dernier moment, regardant de nouveau l'ogre derrière ses barreaux :
« Et ton traitement de faveur, il est dû à quoi ? C'est pourtant pas le genre de la maison de ménager des engeances démoniaques. »

Puis à voix basse qu'elle voulait seulement audible à ses voisins, elle murmura : « Certainement drogué. »
Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
Offline UrShulgi  
#10 Envoyé le : mardi 25 août 2020 09:29:23(UTC)
UrShulgi
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Gratiano
JdS +2, +4, +6
CA : 12
Channel evil : 5/5
Com. undead : 5/5
Hell's cor : 8/8

08 / 08


Gratiano hochait la tête aux propos de Zur, tout en souriant.
« Évidemment que nous avons peu de chances de sortir vivants et libres d'ici. Mais quelles étaient les chances que chacun d'entre nous ici manifeste des pouvoirs? Très faibles. Quelles étaient les chances qu'on se fasse tous choper en moins de deux nuits? Très faibles. Nous avons peu de chances. Mais nous en avons. Et je doute que le Prince ou l'un de ses serviteurs m'ait marqué pour finir bêtement dans cette geôle. » Gratiano, tel un illuminé, paraissait n'avoir aucun doute sur ce qu'il racontait.

Chacun y alla de son commentaire avant que le garde ne vienne calmer, par une menace plutôt douce, leurs ardeurs.

Il reprit, chuchotant encore plus bas.
« Comme tu le dis Lorenzo, on a trois jours. On devrait se reposer un peu, et prendre une journée et nuit pour voir un peu comment ça s'organise autour de nos cellules. Combien sont-ils, est-ce qu'ils sont dissipés, avoir une vague idée de quand ils se relayent, est-ce qu'on les entend parler, toutes ces choses. Faut qu'on teste aussi un peu ces liens, peut-être que l'un d'entre nous à quelque chose d'un peu plus fragile. »

  • Perception (écouter les gardes, si y a d'autres prisonniers dans d'autres pièces qu'on entend, etc) : 1d20+5 donne [20] + 5 = 25
  • Pyschologie (comprendre l'état d'esprit du garde qui nous menace, et son niveau de menace réel) : 1d20+8 donne [18] + 8 = 26

Modifié par un utilisateur mardi 25 août 2020 13:22:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
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Offline Boadicee  
#11 Envoyé le : mardi 25 août 2020 13:23:50(UTC)
Boadicee
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Murena
CA 14 (C14, D10)
Réf+6 Vig+2 Vol+2
Etat : concentrée

10 / 10


Murena acquiesça d'un signe de tête, laissant pour l'instant l'observation à ses frères et soeurs plus talentueux pour ça, et préfera elle s'intéresser de plus près à leurs chaînes, jetant un oeil à la serrure pour essayer de comprendre son fonctionnement. Si elle trouvait un outil pour s'en débarasser, elle n'aurait peut être pas le loisir d'y passer longtemps, autant apprendre ce qu'elle pouvait maintenant.

  • Perception pour déterminer si le mécanisme est complexe : 1D20+4 donne [10] + 4 = 14
Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
Online Vrock34  
#12 Envoyé le : mardi 25 août 2020 16:11:41(UTC)
Vrock34
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J-3
10 Arodus 4710




e temps de la stupeur était passé. Les cinq jeunes commençaient à observer leur environnement et à glaner le maximum d'informations. La présence de cet ogre était aussi une source potentielle de renseignements.

Faisant fi des menaces du garde, Soremor baissa le ton et poursuivit la discussion avec leur voisin en essayant de lui retourner son humour. Ce dernier lui répondit sans se formaliser sur les allusions sur les engeances douteuses. « Vous autres, les petites gens qui peuplez la plupart du pays, vous avez des coutumes qui ne me sont pas toujours familières. Pourquoi ils vous grillent les uns après les autres alors qu'ils me conservent en état de légume ? J'en sais fichtre rien. Faut croire qu'ils ont du s'attacher à moi. En tout cas, ils me craignent assez pour ne pas me laisser au top de ma forme ! » L'ogre avait du mal à articuler. Toutefois, il faisait preuve d'une rare sagacité.

Pendant ce temps, Gratiano focalisait son attention sur ce qu'il se passait de l'autre coté de la seule porte de la salle des cellules. Il entendait la discussion assourdie de plusieurs hommes sans en discerner le contenu. Cependant, à force de se concentrer dessus, il finit pas deviner que cela tournait autour de sujets sans intérêt, entrecoupés de blagues potaches à propos du futur de leurs prisonniers. Le semi-démon ressentait toute la haine qui habitait ces hommes. Une intense haine, doublée d'un profond mépris de ceux qu'ils considéraient comme le rebu de la société et qui les rendait capable de la plus grande violence à leur encontre. A part cela, le prêtre du Prince des Ténèbres ne perçut rien de plus.

Au milieu du groupe, Murena se tordait dans tous les sens pour observer la chaine qui les reliait les uns aux autres ainsi que les menottes qu'elle avait aux poignées et à ses chevilles. Bien qu'encore assez inexpérimentée dans le domaine des serrures et dans l'art de les ouvrir, elle devina que leur facture n'avait rien de très exceptionnel et qu'elle aurait pu en venir à bout en moins d'une minute si elle disposait de son rossignol, sans compter ses mains entravées. En l'état, elle n'avait aucune chance de les faire céder.



PJ. PNJ. Talingarde et sa carte. BM Banderscar.

Modifié par un utilisateur mardi 25 août 2020 18:31:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Guigui  
#13 Envoyé le : mardi 25 août 2020 18:29:00(UTC)
Guigui
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Zûr-Barghal
rage berserk : 12/12
***
CA : 12 | C : 12 | D : 10
réf: +2 | vig: +4 | vol: +0

14 / 14


Zûr-Barghal, interloqué, releva la tête pour dévisager Soredamor. Qu'est-ce qui lui prenait, tout à coup ? Il allait lui répondre vertement quand son jumeau prit la parole pour dire des choses, somme toutes, censées. Même s'il ne voyait absolument pas comment eux, jeunes délinquants sans beaucoup d'expérience, allaient s'échapper d'un endroit qui avait réussi à retenir les plus grands criminels du pays. Ses frères et sœurs semblaient tous convaincus qu'une telle chose, bien qu'improbable, n'était pas impossible. Lui n'y croyait pas du tout. Par contre, il savait désormais que Soredamor n'aurait pas préféré les mines...

Sur ces entrefaites, un des gardes ouvrit la porte de leur cellule pour hurler un bon coup, avant de refermer la même porte. Un diablotin passa, puis ils se remirent à parler entre eux, comme si de rien n'était. Après tout, qu'est-ce que les gardes pouvaient leur faire ? Les tuer ?



« Briser les chaînes ? » Fit-il en réponse à Murena, « tu me prends pour notre voisin d'en face ? Je suis costaud, pas surhumain. J'aurai plus de chances en essayant de la crocheter, même si on n'a rien pour ça. Enfin, j'imagine qu'on pourrait essayer. De même qu'on pourra essayer d'éteindre le bûcher de Soré en pissant dessus. Puisque vous avez l'air d'avoir besoin de vous raccrocher à de jolies histoires, allez-y, ça égaiera mes journées, » cracha-t-il sur un ton plein de fiel.

Le demi-démon tenta, tant bien que mal, de reprendre une position allongée tout en soulageant ses mains et ses bras, coincés derrière son dos, avant de reprendre. « Enfin, tant mieux si vous êtes tous d'accord avec moi, j'avais peur d'avoir dit des conneries, au début. Pour le reste, les petits bibelots ont raison : d'abord on se repose, ensuite on voit s'ils nous servent des repas ou s'ils vont nous laisser crever de faim. Et si on peut manger, est-ce qu'ils nous délient ou est-ce qu'ils prennent sur eux de nous filer la becquée. Maintenant fermez-la, j'aimerais bien roupiller... »

Modifié par un utilisateur mardi 25 août 2020 23:23:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
Online Vrock34  
#14 Envoyé le : mercredi 26 août 2020 14:06:57(UTC)
Vrock34
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court d'idées et ressentant fortement les effets de la fatigue de ces derniers jours, les prisonniers essayèrent de prendre le peu de repos qui leur était possible vues les conditions d'accueil. Chacun se trouva une position moins contraignante que les autres et rechercha le sommeil, coincé au milieu de ses frères et sœurs. Le calme retomba dans la salle des cellules et les malheureux purent dormir quelque temps.

Avaient-ils sombré cinq minutes ou plusieurs heures ? Ils n'auraient su l'affirmer mais aucun ne ressentait le moindre bienfait qu'aurait pu lui apporter un sommeil réparateur. Quoi qu'il en fut, un tumulte les arracha brutalement de leurs rêves et autres cauchemars. La lumière de plusieurs torches les éblouit alors que la porte de la salle fut bruyamment ouverte pour laisser entrer un groupe de six soldats lourdement armés et prêts à en découdre. Ils étaient menés par le sergent grassouillet, ce même sergent Blackerly qui les avaient accueilli et qui avait pris un plaisir non dissimulé lorsque leur chair avait brulé.

Cette fois, il avait un air quelque peu hagard. Ce dernier aboya à un de ses hommes en désignant celui qui se trouvait à gauche de la brochette. « Toi là ! Voilà la raclure que je cherche ! Vire-lui ses liens et amène-le moi par là ! » Puis il adressa des menaces à l’attention des prisonniers. « Si un seul d’entre vous essaie de foutre le bazar, vous allez connaitre le sens du mot raclée !  » Le soldat s’exécuta et libéra Gratiano de la chaine commune, lui laissant cependant les pieds entravés et les mains menottées devant lui. Il le guida vers la salle de garde, suivit de Blakerly, les autres soldats refermant la cellule et restant devant en faction. Lorsque le prêtre passa devant lui, le sergent lui lança. « C’est ton p'tain de jour de chance, enfoiré ! T’as de la visite. Comment une merde comme toi peut connaitre une lady d’une telle classe ? Ça me dépasse ! Semblerait qu’elle veuille te dire un dernier p'tit au revoir. Bon aller, bouge ton gros cul ! Nous ne voudrions pas la faire attendre ! »



Une chose sembla immédiatement évident au prêtre. Il n’attendait aucune visite. Qui aurait pu venir le réclamer au fond de sa cellule ? Il se retrouva escorté à travers la salle de garde jusqu’à une pièce voisine, une sorte de parloir, et fut assis de force sur une chaise. Au fond de la pièce, se tenait une femme à la beauté envoutante, vêtue d’une élégante robe noire. Avec ses longs cheveux platine, à la limite du blanc et de merveilleux yeux d’un vert presque surnaturel, elle était parée d’un léger voile de soie et avait l’air de se rendre à un enterrement. A n’en point douter, elle avait pleuré. Mais cela n'enlevait rien à son charme ni à sa magnificence, au contraire. Du haut de ses vingt-quatre printemps, et malgré les mauvais traitement endurés, le jeune homme sentait un feu hormonal lui embrasser tout le corps.

Quand elle aperçut Gratiano, la somptueuse femme s'exclama, semblant sur le point de s'évanouir. « Oh mon très cher, je suis tellement soulagée que vous soyez toujours en vie ! Je pensais ne jamais plus vous revoir ! » Elle se tourna rapidement vers Blakerly : « Pourrions-nous s’il vous plait avoir un moment d’intimité, mon bon sir ? Par pitié, je vous en serai éternellement reconnaissante ! »

Le sergent eut un blanc de quelques secondes puis il agréa prestement. « Bien sûr, ma Dame ! Pour vous, il n’y a aucun problème. Je ne serai pas très loin, faites-moi signe dès que vous en aurez fini ! » Le sergent fit signe à ses hommes qui sortirent de la salle et refermèrent derrière eux.

A peine les soldats avaient-ils quitté la pièce que l’expression de la femme changea du tout au tout. Elle abandonna toute trace de tristesse ou d'affliction et devint plus professionnelle. « Appelez-moi Tiadora. Nous avons un ami commun qui souhaiterait vous rencontrer, vous ainsi que vos compagnons de cellule. Malheureusement, notre ami n’est pas disposé à vous rendre visite dans votre actuel lieu de séjour, plutôt miteux. Ainsi, il semblerait que vous ayez à vous en échapper. Ne vous sentez pas trop abattu ! Le fait que personne ne l’ait jamais fait n’est pas une raison pour que vous ne soyez pas le premier à y arriver. Si vous y parvenez, traversez la lande juste en périphérie du village. Sur la Vielle Route, vous apercevrez un manoir avec une petite lanterne éclairée, à l’étage. C’est là que notre ami commun vous attendra. C’est tout ce que je sais. Il m’a demandé de vous remettre cela. » Elle retira son voile et s’essuya quelques fausses larmes. « Un souvenir de moi mon très cher. » Elle glissa le bout de soie dans la main du prêtre.

Message secret pour UrShulgi :
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  • GLMSZ : 5d20 donne [54] = 54


PJ. PNJ. Talingarde et sa carte. BM Banderscar.

Modifié par un utilisateur mercredi 26 août 2020 14:22:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline UrShulgi  
#15 Envoyé le : mercredi 26 août 2020 15:26:36(UTC)
UrShulgi
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Gratiano
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Com. undead : 5/5
Hell's cor : 8/8

08 / 08


Le réveil mit Gratiano en alerte, craignant que leurs bourreaux aient finalement eu envie de brûler Soredamor en avance, ou de brutaliser l'un d'eux. Mais il n'en fut rien. Le gros porc saucissonné dans son appareil de sergent avait un timbre de voix étrange et un sourire niais, semblable à celui des chiens qui venaient de tirer un coup. Il ne perdait pas pour autant ce désagréable ton que Gratiano rêverait d’éteindre dans les flammes, non sans qu’il ne pousse au préalable quelques crépitants couinements. C’est alors que la femme le désigna, et que, certainement sous l’emprise d’un enchantement, ce gros tas consentit à lui offrir la visite de cette inconnue. Je ne sais pas ce que me veut cette gourgandine mais elle va faire porter sur moi des soupçons. Gratiano ne put masquer sa surprise de départ et entra doucement dans le jeu de son visiteur. « Oh ma mie, quel malentendu nous condamne ici, je ne pensais pas vous revoir un jour! »

Les soldats de leur côté acceptèrent les ordres sans broncher. Ils ne semblaient pas magiquement manipulés, plutôt juste parfaitement disciplinés. Une donnée à ne pas négliger dans les relations entre eux et leur capitaine. Gratiano se grattait l’oreille en penchant la tête et en élevant son trapèze pour reprendre son plein contrôle. Ses hormones le travaillaient plus que ce qu’il souhaitait, dans un détestable manque de contrôle de soi.

La dame fut appréciable dans son comportement : elle ne tournait pas autour du pot. Tandis qu’il bloquait sur ses courbes et sur son charmant visage, elle lui tendit un mouchoir, que Gratiano attraper pour finalement l’observer attentivement, le faisant jouer entre ses mains, se demandant bien pourquoi lui refourguer ça en pareil moment. C’était également l’occasion bénie pour qu’il détourne son regard de ce charme surnaturel.

« Abattu ? Aucunement ! Perplexe et furieux, certainement. Nous nous retrouvons tous ici dans des circonstances mystérieuses, et vous venez me voir en nous demandant de nous échapper pour rencontrer quelqu’un qui ne daigne venir. Trop de coïncidences en un si court laps de temps. Comment avez-vous pour arriver ici si vite après notre incarcération ? Nous n’avons pas même eu le temps de nous poser un instant depuis notre capture.
Avez-vous un lien avec la Dame de Zur ? Ou avec mon Seigneur? »
Tout sentait le piège à plein nez, Gratiano brûlait intérieurement, encore bien davantage en se disant que l’alternative à cette proposition serait la mort lente dans les mines de sel.

La splendide créature esquissa un sourire, révélant ses magnifiques quenottes dont l'ivoire contrastait divinement avec le carmin de ses lèvres pulpeuses. Elle répondit, sans la moindre trace d'émotion. « Je ne fais que vous transmettre un message. Je serais bien en peine de vous répondre sur la façon dont notre ami commun acquière ses informations. Et je suis bien désolée de ne pas vous avoir laissé plus de temps pour roupiller ! Si vous préférez, je reviens dans trois jours pour assister aux festivités. » Elle fit une pause avant de poursuivre. « Quoi qu'il est soit, je ne vous demande rien. Libre à vous de rester ici pour y crever ou de tenter de vous enfuir. De même, si vous parvenez à franchir ces murs, vous déciderez comme bon vous semble de votre destination. Je vous fais part d'une invitation. Aucunement d'un ordre. Par contre, sachez que notre ami commun dispose de moyens importants et qu'il partage certains de vos ressentiments.  »

La piste de la Dame semblait s'écarter, sans qu'une autre ne se dévoile. L'émissaire avait un message si strict et déviait si peu de son but premier que Gratiano en conclut rapidement qu'il n'arriverait à rien de particulier avec elle.
« Votre ami prétendument commun m'a tout l'air d'un employeur bien davantage que d'un ami commun. Vous semblez totalement capables de nous faire sortir d'ici à coups de charme, ce qui nous permettrait de le rencontrer sans faille. Mais ... vous ne le faites pas. Aussi, j'en déduis qu'on vous a demandé de ne pas trop intervenir.
Soit. Y-a-t-il des choses que vous pouvez me dire sur cet endroit? Il y a un ogre ici, votre ami souhaite-t-il le rencontrer? Quid de ce mouchoir? »


Sans marquer plus de sentiment qu'auparavant, elle souligna. « Oui, je pourrais bien vous faciliter la tâche pour quitter ce trou. Cependant, je ne crois pas me tromper en vous disant que notre ami commun souhaite rencontrer des gens compétents, pas des geigneurs sans ressources. Mais, il n'est pas sans cœur. Il vous offre ce voile. » Puis, en souriant cette fois, elle prit un air choqué. « Vous n'y pensez même pas ! Diantre ! Comment connaitrais-je une pareille fosse ? Je suis femme du monde !

S'il se trouve un ogre et que vous voulez vous en encombrer, pourquoi pas ? Toute ressource est bonne à prendre !  »


Quel que soit la personne face à lui, elle ne manquait pas de prendre plaisir à jouer son rôle. Gratiano observait plus attentivement encore le voile.
« Et bien, dans ce cas, si nous en avons terminé, peut-être nous verrons nous dans trois jours. » dit-il en haussant les épaules.

La femme prit un air plus enjoué avant de conclure ce bref entretien privé avec Gratiano. « Excellent, à dans trois jours, qui sait ? Peut-être ne me serais-je point déplacée pour rien ! Je vous souhaite un bon voyage. » Elle reprit soudain sa voix épleurée de femme fragile avant d’appeler. « Sergent ! » Les soldats entrèrent à peine que les yeux de la femme étaient de nouveau mouillés. « Non, je ne peux pas supporter de vous quitter ! » Elle déposa sur la joue de Gratiano un baisé d’un froid inhumain. Blackerly secoua la tête. « Je suis navré mais il est temps ma Dame. » Elle plongea ses yeux dans ceux du sergent : « Merci pour m’avoir accordé ce moment d’adieu. Il est inutile de le fouiller mon ami. Vous êtes un si bon seigneur pour m’avoir permis de le voir une dernière fois. »

« Un bon seigneur. » répéta mécaniquement le sergent puis il sembla reprendre ses esprits et salua poliment la dame. « Mon plaisir ma Dame. » Elle allait quitter la pièce, lorsque ses yeux rencontrèrent ceux du forçat qu’elle gratifia d’un discret sourire diabolique. Trois jours. Les mots résonnèrent dans l’esprit de Gratiano. Ne me décevez pas très cher. Les gardes sortirent le prisonnier de ses rêveries, le replacèrent rapidement dans la cellule, à nouveau enchainé aux autres, un poing serré autour d’un bout de soie. Puis, après être restés quelques minutes dans la salle, les gardes la quittèrent, renvoyant les six forçats à leurs ténèbres.

Le voile était une véritable oeuvre d'art. Il était brodé de divers motifs exécutés avec une grande maitrise. Le prêtre en avait vérifié la nature magique.



  • Adm : 1d20+4 donne [13] + 4 = 17
  • AdM jour 2 : 1d20+4 donne [10] + 4 = 14

Modifié par un utilisateur vendredi 28 août 2020 00:08:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
Offline UrShulgi  
#16 Envoyé le : mercredi 26 août 2020 17:39:58(UTC)
UrShulgi
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Gratiano
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08 / 08


Gratiano avait la mine contrariée, chose dont il n'était pas coutumier. Il avait également le poing serré, comme toujours sus les nerfs depuis qu'il était revenu. Il chuchota, lentement, coupant fréquemment son récit par des pauses afin d'éviter que les gardes ne rappliquent, méfiants.

« Bon...
C'est louche...
Cette catin travaille pour une personne qui voudrait nous rencontrer...
Comme associés, ou peut-être sous fifres...
Elle aurait pu nous sortir de là, j'en suis certain...
Si nous arrivons à sortir d'ici vivants ...
Il nous faut traverser la lande juste en périphérie du village ...
Sur la Vielle Route, il y a un manoir avec une petite lanterne éclairée, à l’étage...
C’est notre point de rendez-vous, si ça nous intéresse ...

Je me demande si ce test n'est pas ...
Commandé par ceux qui nous ont mis où nous sommes ...
Mais peut-être pas...

Toujours est-il, elle a donné ceci, pour nous aider ...
 »


Il ouvrit sa main, dépliant le voile qu'il cachait en réalité sous ce subterfuge de colère.
« Vu le symbole semblable à celui figurant sur ma main ...
C'est un serviteur du Prince qui nous aide, ou nous manipule ...
Cet objet est magique, mais il me faudrait plus de temps pour percer ses mystères ...
Heureusement, nous avons trois jours encore ...
 »

Modifié par un utilisateur mercredi 26 août 2020 17:52:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
Offline Lyana  
#17 Envoyé le : mercredi 26 août 2020 21:59:14(UTC)
Lyana
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Messages : 1,492

Soredamor
CA 12 (C10,D12)
Ref+2 Vig+4 Vol +2
Châtiment 1/1
Invocation
NM

13 / 13

Lorsque le sergent surgit dans la cellule avec ses hommes, Soredamor crut un instant que le moment de son exécution était venu et elle sentit son estomac se tordre d'anxiété d'un coup. Comme quoi, elle n'était pas si sereine sur le fait de devoir mourir qu'elle voulait bien le montrer. Mais ils se saisirent de Gratiano et elle n'eut pas le temps de réagir que le sergent la rassura sans le vouloir en précisant qu'il avait de la visite.

Si la question de qui pouvait savoir qu'ils étaient là ne se posait pas, leur procès n'avait pas été secret et leur destination non plus, restait la question de savoir qui pouvait bien vouloir voir son frère. Qui prendrait ce risque ? Jamais Gratiano n'avait parlé d'une lady qui pourrait avoir envie de le voir une dernière fois. Lorenzo en savait peut-être plus, il parlait bien plus avec le prêtre qu'elle-même.

Elle termina de s'asseoir malgré les liens et rongea son frein dans l'attente du retour de Gratz. Que pouvait-il se passerderrière cette porte ?

Ses interrogations s'accentuèrent avec le retour de son frère, il arborait une mine contrarié qui ne lui était pas habituel, d'ordinaire, on ne pouvait pas lire d'émotion sur son visage toujours impassible. Quand il eut fini de parler, elle resta un instant silencieuse, pensive. Quand elle parla, elle prit l'exemple du prêtre et chuchota en phrases courtes.

« Peu importe de qui il s'agit pour l'instant...
Ca doit pas être les mêmes que ceux qui nous ont jeté ici...
Pourquoi ils feraient ça ?
Mais on s'en fout...
Toute aide est bonne à prendre pour sortir d'ici...
Un problème à la fois...
Eux aussi pensent que s'évader c'est possible...
Faut trouver comment...
Faut trouver à quoi sert cet objet...
Quand tu sauras...
On fera un plan... »

Modifié par un utilisateur jeudi 27 août 2020 06:39:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
Offline vaidaick  
#18 Envoyé le : mercredi 26 août 2020 23:11:01(UTC)
vaidaick
Rang : Sage d'honneur
Inscrit le : 22/11/2012(UTC)
Messages : 6,002

Lorenzo
CA : 12 (C12, D10)
REF +2 VIG +1 VOL +3

8 / 8

ARCANE RESERVOIR : 3/4
SPELLS 1 : 3/3

La lueur des torches l'éblouissait tellement qu'il avait du mal à distinguer ce qu'il se passait, l'esprit encore embrumé par le réveil brutal et la fatigue accumulée. Que venaient-ils faire ? Les torturer un peu pour s'amuser ? Les soldats devaient trouver le temps long dans leur prison, et leurs prisonniers étaient sans doute un bon passe temps... Peut-être était-ce pour ça également qu'ils conservaient l'ogre drogué...?

Mais non... Ou du moins, seul Gratz les intéressait. Pourquoi ? Une visite ? Une lady ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Il ne comprenait rien à ce qu'il se passait, et s'il y avait bien une chose que Lorenzo détestait, c'était de ne pas comprendre quelque chose. Prenant son mal en patience, il attendit le retour de son frère... Du moins il l'espérait...

Bien qu'il sache parfaitement que son absence fut courte, l'attente lui parut interminable, et il ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement en le voyant revenir. Son attitude était étrange en revanche. Il lui laissa le temps de revenir, et d'expliquer qu'il s'était passé lorsqu'il pensa le moment venu.

« Une bonne nouvelle.
Tant que je n'ai pas les mains libres...
Je ne peux utiler de magie...
Sans parler des composantes...
Mais je peux jeter un coup d'œil aux motifs...
J'ai juste besoin d'un peu de luminosité...
En tout cas, si on sort d'ici...
On n'a plus nulle part où aller...
Autant accepter... Non ? »


Après avoir vérifié que les gardes ne se pointaient pas, Gratz lui fit un peu de lumière et Renzo en profita pour rapidement jeter un œil dessus, toujours à l'affût de bruits provenants des gardes. Ce serait stupide de perdre si vite ce qu'on venait tout juste de leur offrir... Quoi que ce fut...

  • Art de la magie (+2 pour identifier les OM) : 1d20+8 donne [2] + 8 = 10
  • Connaissance mystères (symboles ésotériques) : 1d20+8 donne [10] + 8 = 18
  • Connaissance histoire (héraldique) : 1d20+8 donne [1] + 8 = 9
  • Perception : 1d20+5 donne [2] + 5 = 7

Modifié par un utilisateur jeudi 27 août 2020 00:43:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
Offline Boadicee  
#19 Envoyé le : jeudi 27 août 2020 00:05:49(UTC)
Boadicee
Rang : Habitué
Inscrit le : 21/08/2014(UTC)
Messages : 4,749

Murena
CA 14 (C14, D10)
Réf+6 Vig+2 Vol+2
Etat : curieuse

10 / 10


Murena bondit sur ses pieds quand les gardes déboulèrent dans la cellule, oubliant en instant qu'elle était enchainée au sol et exerçant une violente et douloureuse traction sur ses bras. Elle se rassis, endolorie, et peinant à rattacher les morceaux. Quelle lady? Bon, rien n'empêchait son frère d'avoir une soupirante, mais d'une part cela ne lui ressemblait pas exactement, d'autre part qu'est ce qu'elle serait venue faire ici, surtout aussi vite? Qui pouvait bien tenir à lui au point de venir jusqu'ici.

Heureusement, Gratiano revint rapidement indemme, mais porteur de plus de questions que de réponses. Pendant que ses frères et soeurs discutaient à voix basse, elle médita quelques instants. Elle parla dans un murmure, s'efforçant d'être la plus discrète possible.
« Autant accepter en effet...
Mais...
Je pense que ce...bienfaiteur...
...a sans doute d'autres motivations. C'est...
...trop proche de notre condamnation. Pas une coincidence.

D'un autre côté...
Si ça peut nous aider à sortir de là...
Je pense qu'on peut au moins écouter ce qu'il a à dire. »

Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
Online Vrock34  
#20 Envoyé le : jeudi 27 août 2020 19:42:13(UTC)
Vrock34
Rang : Habitué
Inscrit le : 07/03/2012(UTC)
Messages : 9,504
J-2
21 Arodus 4710

uand Gratiano avait résumé son entrevue, cela avait apporté son lot de mystères. Toutefois, l'intervention de cette femme étrange avait révélé aux prisonniers que d'autres les savaient ici et qu'ils leur portaient un quelconque intérêt. Venant de se faire attrapés comme des lapins, les cinq membres de la fratrie nourrissaient des soupçons à l'égard de ces inconnus. De fait, personne n'agissait sans intérêts personnels en ce bas monde. Il n'en restait pas moins que cette femme leur avait fourni de l'aide et, comme le firent remarquer certains, cela était toujours bon à prendre.

Le voile était de très bonne facture tout comme les motifs qui le décoraient. Toutefois, ces derniers étaient bien peu adaptés à servir de parure à une dame de bonne naissance. Sans compter l'étoile qui faisait fortement songer au symbole du Prince des Ténèbres, les autres motifs étaient des objets plus adaptés à un manant qu'à une princesse. Une sorte de bourse, une lanterne, une corde, un sac, un trousseau de clés bizarres, une fiole, deux stylets ainsi qu'une fenêtre. D'autre part, les plus versés dans les arcanes ressentirent de la magie émanant de ce voile, mais les tentatives d'en percer l'usage échouèrent.

Harassés, les jeunes prisonniers succombèrent à nouveau au sommeil. Ils durent probablement dormir plusieurs heures pendant lesquelles ils furent réveillés à plusieurs reprises. Par deux fois, des gardes étaient passés pour jeter un œil sur eux ainsi que sur leur voisin aux ronflements sonores. Ils vérifièrent les serrures des cellules avant de s'en retourner à leur veille. Une autre fois, on leur apporta une ignoble pitance. Il s'agissait d'une sorte de gruau épais parsemé de rares bouts de carottes ainsi que de l'eau affreusement tiède. Après tout, à quoi aurait servi de nourrir plus sainement des personnes destinées à mourir brûlées, soit par les flammes du bûcher, soit par le sel des mines ?

Ils ne surent que le jour avait changé que lorsqu'il leur fut apporté une sorte de déjeuné alors que les gardes prenaient un malin plaisir à compter à rebours le temps qui séparait les prisonniers du trépas de leur sœur.

PJ. PNJ. Talingarde et sa carte. BM Banderscar.

Modifié par un utilisateur jeudi 24 septembre 2020 22:33:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

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