e fut donc au tour d'Asger de tenter l'expérience. Ferrèol, Oradin et L'Pêchou l'aidèrent à pousser un traîneau-barque sur le disque d'ardoise tandis que le chasseur et son compagnon animal de grande taille grimpaient dessus. La magie opéra et le duo de chasse se retrouva en bas. Instantanément, un autre duo apparût de l'autre côté, un chasseur et son grand loup blanc en tous points identiques. Pendant un bref instant, le temps fut suspendu, tandis que le guide serrait sa boule noire dans sa main? Qu'allait-il se passer ?. Visiblement rien. Son jumeau fit un pas de côté pour s'écarter du chemin, tandis que le jumeau de Spectre se couchait au sol comme s'il se préparait à dormir. Aucune agression, aucune attitude hostile, Asger et son compagnon animal avaient-ils réussi le test ? Probablement... Attelant Spectre au traîneau et se plaçant derrière pour pousser, le duo traversa l'arène et passa devant leurs doubles sans que ceux-ci ne s'y opposent.



Alors ils atteignirent l'alcôve de l'autre côté de l'arène et placèrent le traîneau dedans avant de se hisser dessus. Et la magie opéra à son tour afin de les catapulter sur l'esplanade et rejoindre Florentia et Frédrigo qui s'était assis par terre, le corps encore fumant. Le Sieur Tampoli semblait avoir perdu de sa superbe ou de son enthousiasme...

Le nain leva la tête vers Luc, intrigué.

« Oui, à toi, Luc. Curieux de compter tes p'tites boules ! »

Le nain était plus détendu. A priori, ils avaient assimilé la technique. Maintenant, il était pressé de passer de l'autre côté pour soigner le pauvre Fredrigo. Et il devait bien avouer qu'il était réellement désireux de connaître la moralité de leur compagnon tellement à part.

En cours: lien vital avec Florentia, Endure elements 24h

radin, toujours aussi inquisiteur quant aux mystères entourant L'Pêchou, poussa ce dernier vers le disque d'ardoise qui était réapparu. Le second traîneau-barque fut lu aussi poussé sur le disque et le pêcheur s'assis dessus, disparaissant alors aussitôt dans l'arène. Ferrèol et Oradin se penchèrent pour voir comment cela se passait, tout comme ceux qui se trouvaient désormais de l'autre côté, hormis Frédrigo qui restait assis à attendre qu'on vienne faire cesser la tourmente des profondes blessures et de la douleur des brûlures. Comme on pouvait s'y attendre, cela ne se passa pas vraiment comme pour les autres. Le sol s'était liquéfié et une houe se formait sous un vent qui forcissait à chaque instant. Le plafond s'était transformé en une voute étoilée où brillaient des milliers d'étoiles formant des constellations qu'Asger ne connaissait pas, malgré son aptitude à s'en servir pour se repérer et se guider la nuit. Le chasseur savait que les années passant, cela modifiait quelque peu la configuration du ciel étoilé, mais les dérives n'étaient pas aussi importantes que là, comme si plusieurs siècles s'étaient écoulés depuis. La Lune brillait elle aussi et elle était pleine, baignant l'espace de sa lumière blafarde.

En bas, L'Pêchou hissa rapidement la voile et se positionna comme il avait l'habitude de faire : debout sur le bastingage, tenant d'une main la barre et d'une autre le bout qui lui permettait de manœuvrer la voile. Très vite l'embarcation prit de la gîte et de la vitesse et Luke manœuvra pour fendre les flots et ne pas percuter les vagues qui se formaient et commençaient à former des creux et des murs d'eau de plus de 6 pieds de haut. Très vite c'était la tempête et L'Pêchou et sa frêle esquif semblaient n'être qu'une coquille de noix agitée par les éléments. Mais finalement, il parvint tout de même à gagner l'alcôve de l'autre côté et tout à coup tout cessa tandis que le traîneau-barque et son passager remontaient sur l'esplanade d'en face, rejoignant Asger, Spectre, Florentia et Frédrigo et tandis que le disque d'ardoise et les deux poteaux supportant les vasque de billes noires et blanches refaisaient leur apparition sur l'esplanade où se trouvaient Ferrèol et Oradin. Ce dernier était bien en peine de dire si L'Pêchou avait pris des billes ou non tellement le phénomène était étrange et tellement tout s'était passé si vite. Il avait l'impression que la traversée avait pris des lustres et pourtant il ne ressentait ni la faim ni la fatigue indiquant qu'un temps infini s'était écoulé. Par ailleurs, il était resté comme fasciné par la scène et il avait même l'impression de la vivre en étant sur le traîneau-barque, lui-même, tandis que L'Pêchou affrontait les obstacles un à un, serrant les mâchoires et soufflant à chaque battement de cœur.

A présent l'arène attendait le prochain combattant...

« Le trollar ! » Son ton aussi fasciné qu’admiratif démentait la brutalité de son exclamation. Aucune amertume ne transparaissait dans son attitude, laquelle reflétait surtout son ébahissement. « J’ai l’impression d’avoir été carabistouillé comme un chiar. Me raconteras-tu comment vous vous connaissez, tous les deux et qui… ou ce qu’il est ?! Il n’est pas un homme, en tout cas. Et j’aime bien savoir avec qui je travaille, tu vois ? La lune et les étoiles... tu sais, chaque jour en sa compagnie, je pense davantage qu’il est vraiment un réel fils de Desna. »

Il dandina d’un pied sur l’autre. « Bon, ceci dit, tu as raison, je vais m’occuper de Fredrigo. En nous ouvrant la voie à tous, il a payé un lourd tribut, de ce que je constate d’ici. À tout de suite ! »

Des yeux, il fit le tour des lieux une dernière fois, pour voir s'ils n'avaient rien oublié. Accompagné par son habituelle mélopée de grincements métalliques et autres crissements de cuir, il s’avança ensuite à son tour dans le cercle, une boule noire dans chaque pogne. Maître du premier coffre, c’est une serrure de haute sécurité que je t’ouvre là. J’espère que le trésor derrière est à sa hauteur.

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Le nain secoua énergiquement la tête pour obliger ses yeux à regagner ses orbites. La sensation lui rappelait le coup de poing de cet énorme shoanti, qui l’avait pris par surprise dans cette auberge de campagne. Un poing comme une massue. Une bonne leçon pour avoir trop goûté la bière locale. Sa vue retrouva enfin sa netteté coutumière. Il avisa son compagnon assis, lui d’ordinaire si alerte. Il accusait vraiment le coup. « Je vais m’occuper de tes blessures, mon ami. En tout cas, j’en ai la confirmation officielle : tu es le seul capable de te clouer le bec, apparemment ! » Il sourit au jeune homme, lui adressant un clin d’œil. L’humour est la moitié de la guérison, sa mère le lui répétait bien assez souvent. Combien de fois avait-elle comparé son pouce à un jambonneau, après une rencontre avec un marteau, à la forge ! “La forge te nourrira est une expression”, lui expliquait-elle, “ça veut dire qu’il faut vendre des outils, pas des jambons !”.

Il sourit bêtement à se souvenir, avant de se reprendre. Il se concentra pour tisser son lien d’énergie avec le blessé. Il sentit son propre corps s’affaiblir, la vie le quittant pour compenser le déséquilibre chez son frère de meute du moment. Tout bien considéré, sa technique des vases communicants devrait grandement plaire aux habitants de ce lieu, chantre de l’équilibre absolu. Son corps absorbait déjà les multiples blessures du barde lorsqu’il ancra ses bottes dans le sol pour commencer à puiser la force de la terre. La chaleur qui remontait par ses pieds ne compensait pas le froid qui envahissait son cœur, sa poitrine et son ventre à ce moment-là. Mais elle en atténuait un peu l’effet d’engourdissement et diminuait la crispation naturelle qui le saisissait alors, en créant un point agréable sur lequel focaliser son esprit.

« Je n’ose imaginer ce que tu ressens après cette violente agression de ton sosie maléfique. L'attitude du mien était si froide, si… inexpressive, on aurait dit une statue sans âme. Une caricature de non-vie. J’en ai encore des frissons dans le dos. Alors se faire attaquer par soi-même, ça doit être sacrément perturbant. Tu as été vraiment courageux. Comment tu vas ? Tu te sens prêt à repartir ? »

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Fredrigo sourit et regarda le nain, en exhibant les traces de brûlure que les sortilèges de son double avaient laissées.

« Note que j'en ai un peu assez de te vouvoyer et donner du "maître" à tout bout de champ Oradin, alors simplifions nos relations !

Donc comme tu peux le constater, Oradin, mon double a été particulièrement chaleureux envers ma personne !
Je pense qu'il exprimait un désir brûlant à mon encontre, qu'il souhaitait voir si je me consumais aussi d'amour pour lui, et, en dépit de son mutisme, il a déclaré sa flamme !

Eh bien de mon côté, je ne partage pas ses sentiments... »

andis que sur la plateforme, Oradin soignait les blessures physiques de Frédrigo non sans échanges humoristiques chaleureux, Ferrèol monta sur le disque d'ardoise et se retrouva dans l'arène. Instantanément en face de lui un autre Ferrèol apparût. Il ne se passa qu'n battement de cil pour que ce dernier ne tombe à quatre pattes tandis qu'une mutation opérait. Sa taille augmenta démesurément jusqu'à atteindre une dizaine de pieds en hauteur et occuper un espace de presque douze pieds de long. Il ressemblait à présent à un très grand éléphant aux défenses démesurément longues et pointues et il était recouvert de poils bruns. Remuant la tête et écartant les oreilles avant de les rabattre, le pachyderme semblait sorti d'une lointaine époque aujourd'hui révolue, sans toutefois atteindre tout à fait la taille des mammouths. Tenant fermement la boule blanche en main, Ferrèol observa l'animal qu'il identifia rapidement.


Puis le druide reposa la boule blanche pour en prendre deux noires et il observa de nouveau son adversaire qui se mit à le charger dans un cri brutal et résonnant dans toute l'arène. Ferrèol s'était préparé à cette éventualité et tenta tant bien que mal d'esquiver l'attaque de l'animal qui malgré sa taille et son poids n'était pas si lourdaud que ça... D'un coup de tête rageur, le mastodonte racla sa défense sur les côtes du druide avec une telle violence que ce dernier tomba à la renverse, ayant probablement plusieurs côtes brisées et le sang commençant à maculer ce qui lui servait de tunique rapiécée.

Attaque en charge du mastodonte : touche une CA de 31. Dégâts infligés 22. Bousculade BMO 27 vs DMD 18. Réussite.

Serrant les dents et voyant l'animal au-dessus de lui prêt à le piétiner, Ferrèol lâcha une boule noire pour n'en garder qu'une. Fort heureusement pour lui, cela sembla instantanément calmer l'animal qui posa lourdement ses pattes autour de lui et cessa de bouger afin de ne pas risquer de l'écraser par mégarde. Le temps que la poussière de sable de l'arène retombe, Ferrèol put se relever tandis que le mastodonte reprenait forme humaine et s'écartait de son chemin, pour loui ouvrir le passage vers la sortie de l'autre côté.



Se tenant les côtes, il parvint à atteindre l'alcôve de l'autre côté sans que son double ne tente quoi que ce soit d'autre. Ferrèol subit alors le phénomène de poussée soudaine et instantanée vers le haut et finit l'ascenseur sur l'esplanade où l'attendaient ses compagnons avec une légère inquiétude...

Pourquoi, avoir choisi un mastodonte? La question résonna un long moment dans l'esprit du druide, comme celle de l'animal qui aurait pu contrer ce pachyderme!!
Mais la question, n'était pas ou plus d'actualité, Ferrèol avait rapidement reprit le pas et avait fais fonctionné la mécanique pour que tout revienne à la normale. Il avait eu des questions et la seule réponse qu'il avait réussi à obtenir était, l'équilibre!!
Tout le reste n'était qu'égal, bien, mal ou encore loi et chao.
Non il n'y avait que l'équilibre qui comptait!!

Ferrèol se laissa guider pour arriver à la hauteur de ses compagnons, « Je pense qu'il n'y a que l'équilibre parfait qui compte dans ce passage, sans aucune notion de bien ou de mal.
Çà veut dire que n'importe qui qui découvre la technique peut passer!!
Dépéchons nous.

Asger? »

Suite aux soins du nain, Fredrigo avait retrouvé de la vigueur et de l'assurance, lui qui était passé à deux doigts de mourir.

En souriant, il regarda le nain :
« Il faut toujours panser positif, cela aide en tout !

Nous allons bientôt pouvoir poursuivre notre route, nous avons franchi cet obstacle !
Mais pour où ? Quel seuil avons-nous franchi ?
Qu'est-ce qui nous attend désormais... »

Modifié par un utilisateur samedi 26 septembre 2020 14:20:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

aintenant que tout le monde était réuni, soigné et que les équipages furent reformés devant et derrière les deux traîneaux-barques, le groupe se remit en marche. Ils quittèrent l’esplanade et son arène des oppositions pour s’enfoncer dans le passage qui s’ouvrait à eux. Ils avaient encore en tête cette étrange épreuve et avaient encore de nombreuses questions sans réponses. Finalement à l’entrée il y avait aussi un disque d’ardoise et ces statues. Oradin avait travaillé de façon méthodique jusqu’à trouver la bonne combinaison qui ouvrait le passage vers cet étrange monde, mais il y avait forcément une signification liée à cet endroit, tout comme cette histoire de billes blanches et noires que chacun avait gardé sur lui puisqu’elles étaient nécessaires pour passer sans affronter l’adversité. Plongé dans leurs réflexions, ils sentirent qu’ils avaient tout à coup changé d’atmosphère. De nouveau ils cheminaient dans un tunnel de glace creusé dans le glacier et l’air était extrêmement froid. La vapeur qu’ils expiraient gelait presque instantanément et la moindre goutte d’eau se solidifiait instantanément. Fort heureusement, la magie les protégeait contre les attaques du froid les plus virulentes, tant qu’elles restaient naturelles.

Après quelques minutes, heures, secondes, jours, difficile à dire, ils avaient l’impression que le temps était suspendu ou interminable, un battement de cils pour certains alors qu’ils avaient pu mentalement refaire le monde et réfléchir à tout ceci. Ils ne ressentaient pas la faim, aussi il ne s’était sans doute pas passé autant de temps que cela, mais ils avaient eu tout le tout de ressasser ces dernières épreuves et remonter même dans le passé et pour certains jusqu’à l’enfance, quand tout avait commencé par un jour d’automne, alors qu’une simple corvée de ramassage de feuilles mortes s’était transformée en bataille de feuilles… Qu’il paraissait loin ce temps et en même temps on aurait dit que c’était hier… Mais que dire pour Oradin qui approchait le siècle d’existence ou Florentia qui malgré son éternelle jeunesse apparente cumulait plusieurs décennies ? Ils eurent les mêmes sensations, évidemment…

Le convoi s’arrêta soudain alors que le tunnel aboutissait à un gouffre immense. L’ensemble de celui-ci s’illumina d’une douce lueur révélant une véritable ville à l’architecture étrange, inconnue et d’un autre temps ou d’un autre monde. Des arches si fines en dentelle formaient des venelles, ponts, passerelles ruelles, reliant les bâtisses, monuments et constructions. Les maisons avaient des ouvertures mais n’avaient ni portes ni fenêtres. On aurait dit que la ville était construite en dentelle de pierre, le tout suspendu dans le vide, comme si elle flottait ou alors que les ponts qui paraissaient si fragiles étaient les points d’ancrage de cette splendeur comme une toile d’araignée tissée et maintenue dans le vide. Partout on apercevait des ombres fugitives qui ne permettaient guère de déterminer si c’était réel, matériel, humanoïde, grand, petit, vivant, chaud, froid, c’était beaucoup trop éphémère.

Tandis que le groupe sortait de ses réflexions et regardait avec étonnement cet endroit plus qu’étrange, un petit être tout aussi étrange apparut devant eux. Sn crâne nu souligné de paillettes dorées contrastait avec son visage empreint de sagesse. Il avait la figure d’un enfant avec des yeux portant cent mille ans d’histoire. D’une voix cristalline il s’adressa au groupe – « Bienvenu en Utopia, jeunes gens. Que la protection de Celui-Qui-Est-Au-Centre-De-Tout soit sur vous ! Tant que vous respectez son hospitalité, l’esprit de paix qui règne en ces lieux vous protègera. Je sais que vous vous posez milles questions et je tenterai d’y répondre afin de satisfaire votre curiosité, quant à moi je n’en ai qu’une seule : qu’est-ce que vous faites ici ? »