Les terres du Druide


Le Marais crapotait comme à son habitude, de ses moultes populations d’insectes et de batraciens. Les odeurs d’eau croupie et de mousses couvertes de champignons anthracites, donnaient un air sinistre à ces lieux. Les algues vertes et les nénuphars à la surface laissaient une nappe verte couvrant les tréfonds de vase. Lorsqu’on s’aventurait plus loin à l’intérieur de ces terres peu familières aux hommes, on pouvait découvrir des ruines de menhirs dressées vers le ciel. Les pierres grises à moitié dans la boue, devenaient de formidables îlots grignotés par les plantes, les libellules et les moustiques.

Plus près des forêts d’arbustes secs et sombres, étranglés de ronces, se trouvait un amas de terre presque sèche permettant d’être entre humidité et sol : la douzaine de menhirs placés en rond formait un lieu d’anciens rites mystérieux. Parcourus de lignes plus claires tracées au burin, une cartographie peu assimilable au commun des mortels était soigneusement par le passé gravée, puis effacée par les éléments des années s’écoulant.

Deux chemins croisés en carrefour solitaire, menaient à ces menhirs enlacés : un traversant la “mer pourrie” de part en part vers les deux côtés de la forêt, pendant que les autres menaient inéxorablement à la noyade. Si le visiteur en ces terres avait eu des yeux beaucoup plus aguerris, il aurait décelé l’habitation du maître de ce marais non loin… Mais sa première préoccupation était avant tout de sauver ses bottes et ses habits de voyage.


C’était un natif de Brevoy, par ses cheveux foncés et ses yeux clairs. Sa tenue d’arpenteur semblait en avoir vû des vertes et des pas mûres, et il était étrange qu’il ait survécu seul jusque là. Il était recouvert de boue jusqu’aux cuisses, sans parler de sa barbe d’au moins cinq jours. Deux courtes épées ceignaient à sa ceinture alors qu’il transportait son sac de cuir à la lanière droite déchirée. Fatigué, ses pas lourds brassèrent les roseaux menant au chemin vers le centre du cercle de pierres.

Le soleil haut, chaud et brillant, dardait ses rayons puissants sur le pauvre ère transpirant, alors que la nature se gorgeait du beau temps.

Il y a un intrus dans ton marais, je te laisse décrire ce que tu es en train de faire/fais et ou se situe ton “antre”, ainsi ce que fais ton familier. Ca fais longtemps que tu n’as pas eu de la “visite”. Ton invité n'est pas particulièrement discret.

Modifié par un utilisateur mardi 31 mars 2020 12:36:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les terres du Druide


L'étranger en question sembla particulièrement paniqué face à l'apparition devant lui, arbalète à la main. Il s'arrêta net et pâlit. Mains en évidence pour montrer qu'il n'était par armé.

<< Tirez pas! Tirez pas! J'sais le lieu y faut j'aille voir le druide des menhirs! Me tuez pas Monseigneur!

Y'é trois morts déjà veux pas mourir aussi! >>

Cet accent... Comme un air de déjà vu. Alors que dans les fourrés en bordure du marais, Automne avait repéré un loup... Au comportement "peu naturel". D'une belle toison grise et noire, il semblait couvrir les arrières, prêt à bondir. Le vent se leva sur les marais sauvages, faisant courber les plantes et glissant les nénuphars à foison sur les lits d'eau et les crevasses de mousses.

Modifié par un utilisateur mercredi 1 avril 2020 10:29:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les terres du Druide

<< C'est l'loup du rôdeur mort! Il m'suite depuis que son maître est plus de ce monde! J'y peux rien! Tirez pas monseigneur! >>

Il fouilla dans sa poche en cuir droite, sortant une lettre au sceau de cire intact, mais froissée par le voyage. Toujours les bras en l'air, il tremblait comme une feuille. L'animal derrière lui commença à montrer les dents. Entre les cris et le menaces, la tension monta d'un nouveau cran autour du cercle des menhirs.

<< J'vous pose la lettre par terre! ... Et j'm'éloigne! Ca vous va?! >>

La brise fraiche coula sur les herbes de la clairière, faisant se courber les roseaux et herbes folles. Le souffle voleta les courts cheveux du voyageur et la capuche du maître des lieux.

Ton visiteur reste les bras en l'air et ne bouge pas, lettre à la main. Le loup non plus.

Modifié par un utilisateur samedi 4 avril 2020 20:38:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les terres du Druide

Le messager s'était attendu à un sorcier maléfique de conte de fées, et voilà qu'il se retrouvait avec une invitation à déjeuner... Un peu perturbé car faillissant d'être abattu d'une flèche quelques secondes plus tôt, il bredouilla et rangea la lettre un peu mieux dans sa poche de cuir ouverte.

Circonspect face au regard de l'oiseau, le druide lui sembla plus sympathique que son familier... Excepté son air particulièrement inquiétant -entre peau blanche, yeux sans pupilles et une présence très particulière. Mal à l'aise, mais n'ayant pas très envie de patauger une nouvelle fois dans les marais, il accepta l'invitation.

<< Mer... Merci Monseigneur. C'vrai que j'ai rien mangé chaud depuis des jours. Le loup y'e fais sa vie mais il est affectueux il aime les bonnes caresses.

Moi c'est Alastar. Juste Alastar. >>

Il restait toujours sur ses gardes, mais la tension était redescendue de bien des crans au sein de la clairière aux menhirs. Le vent s'arrêta soudainement de souffler, déridant les surfaces humides et laissant tranquilles les roseaux courbés.

HRP L'homme te suit, ainsi que le loup qui reste à bonne distance. Sinon tu peux continuer à discuter avec.

Les terres du Druide
<< Mon nom de famille c'est pas important. J'suis qu'un garde chasse moi. Et yé le loup aime bien la viande. Il est plus affectif après le repas. Merci Monseigneur. >>

Le messager semblait particulièrement affamé et accepta de bon coeur l'hospitalité du druide. Il n'osait pas trop regarder les lieux, pensant sans nul doute qu'une malédiction frapperait son âme si il fixait trop longtemps les meubles. Le loup quant à lui, attendit patiemment les fesses sur le paillasson qu'il se passa quelque chose dans les forêts avoisinantes.

<< Je sais pas... Je sais pas lire. Ca a été donné par vot' frère, ça je sais. >>

L'enveloppe était froissée, un peu humide, mais cachetée avec soin de l'ours de l'ours si emblématique des protecteurs de la forêt de Gronzi. Et l'écrivain avait bien entendu une écriture horrible en petites pattes de mouches.

La lettre mystérieuse

HRP Je te laisse décider ce que tu fais du garde-chasse... ainsi que comment tu organises ton voyage.

Modifié par un utilisateur mercredi 15 avril 2020 02:27:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les terres du Druide
Le "garde-chasse" bafouilla, grognant presque dans sa barbe de trois jours. La réputation du druide le précédait, et cela avait sans nul mis sur ses gardes le messager. Méfiance soudainement devenue embarras par les paroles inquisitrices.

<< Euh... Je... Monseigneur je voulais pas vous vexer. Mais j''avais les j'tons. Je sais pas ce qu'il a ce marais il est bizarre... Il est pas comme la nature que je vois d'habitude. Y a... Y a trop de nénuphars j'suis sûr.

Mais franchement vous ressemblez pas à un monstre... J'ai jamais vu de samsaran moi je m'attendais à pire Monseigneur. >>

Il but une belle rasade, soulagé d'être enfin en sécurité.

<< Aaaaah! Ben oui c'était le Seigneur Gurev mais je savais pas si c'était vous... Si c'était pas vous, je l'aurai sû à votre regard. C'est pas n'importe d'qui qui peut lire ces lettres. Je vous remercie pour la proposition Monseigneur mais l'Monseigneur Gurev il m'a donné un bon travail, c'est pas vrai c'est un mauvais travail.

C'était plus l'travail de messager qui me plaît pas... J'aime pas aller dans des endroits tout seul. La moitié du chemin y avait que le loup. L'Seigneur Gurev y a voulu que j'sois sous vos ordres, du coup faîtes ce que vous dîtes. Juste Alastar le garde-chasse y a été engagé par la Maison des Ours, alors je suivrais la Maison des Ours.

Mais faudra m'expliquer c'est quoi l'histoire de la ceinture verte y a? >>

Le loup s'étaient glissé à l'intérieur, passant sous les jambes de Juste Alastar et venant essayer de lui voler un bout de viande qui traînait sur son genou.

<< Eeeeh yéééé le loup! Lilou, assise! Non! >>

Le loup plutôt bien domestiqué, assit son postérieur sur le pied du garde-chasse et sortit sa langue rouge comme un bienheureux. De plus près, on pouvait voir son croisement un peu lointain avec ceux des chiens. Il avait une patte un peu plus foncée que les autres, et un morceau de queue en moins.

Modifié par un utilisateur dimanche 19 avril 2020 00:03:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les terres du Druide
Le garde-chasse fit un sourire gêné sous le sarcasme du samsaran. Un druide des nénuphars. Le loup quant à lui, était occupé à essayer de manger les miettes sur les genoux d'Alastar. Celui-ci repoussa la truffe de la bête du plat de sa main. Pas si obéissant que ça finalement. Mais le chien semblait avoir faim et soif, lui aussi.

Alastar fut encore plus gêné, se ratatinant presque lorsque Andrast lui parla comme à un enfant. Son pied droit tapota le sol de nervosité. Il osa tout de même ouvrir ses lèvres avec précautions.

<< J'sais pas trop Monseigneur vous me dîtes ce qu'il y a à faire et j'dis si je peux ou pas...

J'piste, j'traque, je sais travailler les peaux et la viande. Et j'me défend mieux avec une arme qu'avec les mots. >>

Lilou geigna, le menton revenu sur le genou du simple garde-chasse. Pris en pitié, il donna le fruit et le reste de l'eau à la bête qui alla manger la pomme un peu plus loin. On pouvait entendre un petit glapissement de gourmandise alors que les canines écrasaient la chair sucrée.

Modifié par un utilisateur lundi 27 avril 2020 19:12:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque le druide s'installa pour sonder les lignes invisibles parcourant le monde, les premiers instants furent véritablement confus. Les fils dansèrent, apportant les images de colons venant de Katapesh, aux lourdes caisses et équipements. La forêt n'était pas aussi touffue qu'autrefois.

Une première fois, il vit une bâtisse brûler dans les flammes et les douleurs, agressant son esprit d'intenses émotions de désespoir. Des silhouettes vertes dansaient et mangeaient tout autour de lui, faisant saigner les peaux brunes comme on égorge des porcs avant de profiter des festins d'héros humanoïdes. Avec le temps, d'autres bâtisses apparurent autour du druide, aux styles aussi différents qu'aux couleurs imprévisibles. Chacunes d'entre elles furent cramées, sans exception.

Mais avec le temps, les silhouette devenaient plus petites et moins nombreuses. Happées par la forêt, celles-ci revenaient de plus en plus moindres. Faibles, de plus en plus faibles car rentrant sans pitances. Les gobelins, car il sut maintenant leurs faciès lorsque la vision se fit beaucoup moins floues, se dévorèrent entre eux de faim. Terrorisés par les arbres de les forêts, terrorisés par ces yeux inquisiteurs qui prenaient les leurs en se nourrissant de leurs peurs et de leurs haines. Ils n'étaient désormais plus les bienvenus. Plusieurs se séparèrent pour mieux survivre, beaucoup partirent plus loin et leurs lignes les menaient vers d'autres bâtisses délabrées et similaires, vers l'Est.

La dernière bâtisse de ce lieu semblait avoir été créée par des humains, avant que les petites créatures vertes les dévorent une nouvelle fois. D'autres cycles et saisons passèrent avant que finalement il vit une nouvelle fois leur combat et leur campement, ou Andrast préparait les peaux de l'ours-garou, Lilou machouillant un os, et Frère Borvan au chevet de Taïra.

Le druide inspira et sonda encore.

Les lignes leys des montagnes se rejoignaient non pas sur terre, mais sous terre, formant un étrange réseau de galeries allant bien au-delà des limites de sa compréhension. Des cavernes souterraines aux champignons enchanteurs et poissons aux formes floues vinrent perturber ses sens. Il sentit comme lors de sa première vision les arbres qui essayaient de voir à l'intérieur de la pierre. Mais leurs racines se pétrifiaient et pourrissaient bien avant leurs entrées.

Des mouvements, des silhouettes à l'aura brune et burinée, marchaient dans les galeries de la montagne à l'Est. Alors qu'à l'Ouest, celle ou la chaleur des feux de forêts se prirent à la gorge du druide -la fumée puissante et âcre, cette odeur au goût surnaturel qui resta sur sa langue. Et juste le silence. Un silence assourdissant.

Lorsqu'il se releva pour mieux apprécier les contours de la montagne, celle-ci était composée de plusieurs plateaux à escalader, finissant par des pics rocheux et noirs pointus. Pas assez haute pour être pourvue de neige, mais sûrement de lacs naturels et de conifères malgré qu'une bonne partie serait détruite dans les incendies. Elle restait assez accessible, à part peut être dans les dernières parties montant vers les sommets, avec un accès menant vers un intérieur -creux ou non creux, il ne voyait pas vraiment à cette distance. Les plateaux étaient couverts de mousses, de prés, vaches et de chevaux sauvages.

La montagne, contrairement aux vies désuètes, durerait encore bien des milliers d'années.

Modifié par un utilisateur mardi 24 novembre 2020 22:35:53(UTC)  | Raison: Non indiquée