« Je risque ma vie dans cette épreuve. Je ne désire nullement impliquer un autre compagnon, pas même ce frère de meute puissant et agile. S'il lui arrivait malheur, je me sentirais coupable pour le restant de mes jours. J'ai vu bien assez de camarades tombés au combat. Beaucoup trop pour parier une vie de plus. »

Il commença à enlever son armure. « Je vais déjà m'alléger. Je chevaucherai plus facilement et en cas de chute, je serai plus agile pour arêter ma glissade. Je garderai mes gantelets, pour les planter au sol, en cas de besoin. »

Il laissa également sur place ses armes et son bouclier. Uniquement drapé de sa cape, il hocha la tête en direction d'Asger. « Allons-y. À tout de suite, mes amis. »

En cours: lien vital avec Florentia, Endure elements 24h

Lorsque la clameur des guerriers Jrass diminua, Fredrigo adressa des vivats et encouragements à leur champion.

« Vas-y Oradin, montre leur de quoi les nains sont capables, que ta foi guide ton bras, et que la protection de ton Dieu et la légendaire résistance naine t'accompagnent dans la réussite de cette épreuve !! »

Il avait crié ces mots avec une force et une détermination qu'il espérait susceptibles de déstabiliser le puissant adversaire du nain.

Le paladin s’avançait avec détermination vers sa monture en la contemplant avec une curiosité non feinte. Il avait conservé son heaume, en contre-point du masque de son adversaire. Curieuse que la dégaine de ce nain, sa tête dissimulée derrière son heaume et ses mains enfilées dans ses gantelets métalliques, simplement vêtu de sa parure de ville et d’une cape faseyant au vent. La pilosité abondante du nain, offerte à tous les regards par tous les interstices de sa tenue légère, martelait le glamour de la scène.

Il sourit sous son casque, en entendant les encouragements de Fredrigo. Ce mage était un être de passion et un homme chaleureux. Il appréciait autant sa compagnie que son soutien à cet instant. Sa foi était une armure efficace contre la peur. Il adressa donc simplement une prière à Torag pour qu’il représente dignement la civilisation lors de cette épreuve contre les barbares locaux.

Parvenu devant l’imposant animal, il enleva son couvre-chef. Il parla doucement mais fermement : « je te salue, noble bête ! Tu es un costaud, toi. Comme moi. Tu as presque autant de poils que moi. Alors tu vois, on est fait pour s’entendre comme deux frères. Donc tu me secoues pas, hein ? » Il resta à le regarder fixement quelques secondes et pencha la tête en guise d’hommage. « Je te respecte, tu me respectes. »

Il contourna le rhino et grimpa dessus tout en se concentrant pour se remémorer les commandes expliquées par son propriétaire. Il devait oublier tous ses repéres qui lui permettaient habituellement de diriger un cheval. Il inspira, expira puis … sa langue claqua une fois pour se lever, puis deux fois pour avancer. C’est parti ! Il allait tourner à droite (cri-claquement), faire un sprint (claquement-cri-claquement), tourner à gauche (cri-cri) puis s’arrêter (criii).


En cours: lien vital avec Florentia, Endure elements 24h

Florentia répondit à Asger d'un hochement de tête, elle ne sauverait pas l'autre cavalier en cas de chute et ne tenterait un sauvetage rapide qu'en ultime recours.

Elle regardait les deux jouteurs se préparer, ses potions de vol à la mains.

Le nain testa à force de moulinets l’équilibre de l’énorme masse qu’il allait devoir manier pour tenter de renverser son adversaire du moment. En réalité, il espérait juste tenir correctement en selle et atteindre sa cible, en échappant au ridicule. Satisfait de l’exercice, il s’avança vers la ligne de départ. Imperturbable, il contempla son adversaire. Au moins constituait-il une cible plutôt large, par rapport à lui. Il se permit un petit sourire sous son heaume : certaines choses ne changeraient jamais.

Avant d’être diplomate, Oradin était surtout un combattant à la volonté farouche, aiguillonné par une certaine fierté inextinguible. Ainsi, non seulement il honorait ses hôtes en participant à leur rituel, mais aussi cela ne l’empêcherait pas de faire tout son possible pour faire tomber leur expert. La foi d’un paladin était absolue. Avec l’aide de son dieu, tout pouvait arriver, n’est-ce pas ?

Il s’élança. Avec son enthousiasme habituel. « AAAABAAAAAADAAAAAAAAAAARR !!! »


Pour bousculade, j'ai seulement +2 (le +4 est pour renversement) : donc manœuvre = 16 et non 18.

Modifié par un utilisateur lundi 16 novembre 2020 21:16:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quel drôle de jeu, tout de même. Il pensait ne pas pouvoir tenir en selle tout le trajet, avec cette énorme masse dans la main. C’est un membre de la tribu qui était venu à la rescousse et avait arrêté sa meule de poils à quatre pattes. Et pourtant, ce dernier lui annonçait qu’il avait l’avantage. « Perdu son arme ?! Mais com… ? » Il arrêta là sa phrase. Son côté diplomatique avait repris le dessus en lui évitant sans doute d’offenser leurs hôtes par une remarque involontairement dégradante sur leur champion.

D’un autre côté, ce même talent lui causait un cas de conscience. Devait-il demander au malheureux champion de récupérer son arme comme l’exigeait sa propre droiture, à savoir se battre à armes égales ? Voire lâcher la sienne pour rétablir cette injustice ? Ou laisser la situation en l’état pour respecter les règles et l’esprit du jeu ? En abandonnant son arme, ne signifirait-il pas un renoncement à concourir ? Et s’il laissait Kelethok reprendre son arme, cet acte ne serait-il pas perçu comme de l’arrogance ou de la pitié, une forme de mépris pour la valeur de son adversaire ?

Apparemment, son sauveur ne semblait rien avoir à redire au statu quo. L’un avait perdu son arme, c’était bon pour l’autre, point à la ligne. Aucune inquiétude ne transparaissait dans son attitude. Tout semblait normal. Aussi décida-t-il de poursuivre sans mesure particulière, en respectant la règle du jeu. Après tout, il jouait sur leur terrain et le champion partait largement favori. Il remercia son dieu d’avoir accordé sa requête pour préserver sa fierté. Au moins aurait-il fait relativement bonne figure jusque-là. S'il n'offrait pas un spectacle de qualité, on ne pouvait lui reprocher un manque de suspense.

Il hocha la tête en direction du Jrass. « Ça va, l’ami. Merci pour ton aide. Sans toi, je serais encore à galoper Abadar sait où ! J’espère que je n’ai blessé personne. Je le soignerai, si c’est le cas. » Il regarda en arrière et constata que son adversaire avait effectivement perdu son arme. « En attendant, je crois qu’il faut que j’y retourne. À tout de suite, mon brave ! »

Il se repositionna sur la ligne de départ et s’élança en même temps que Kelethok. Cette fois, il galopa dignement jusqu'au coup de gong final. « AAAABAAAAAADAAAAAAAAAAARR !!! »

Modifié par un utilisateur samedi 21 novembre 2020 01:57:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le nain salua d’un signe de tête le Jrass qui l’avait complimenté. « Je vous remercie, mon brave. Mais je crois que votre champion a surtout été perturbé par un adversaire peu commun dans ces contrées. Nul doute que la prochaine passe sera la bonne ! »

Il fit à nouveau face au Jrass. Lâchant brièvement le long manche de sa masse, sa main libre s'enfonça dans la fourrure de sa monture pour caresser vigoureusement son cuir épais. « Merci, noble bête. Tu as été un compagnon valeureux. Finissons-en, tu veux bien ? Tu as assez couru pour aujourd’hui, et moi assez martelé ton échine de mon fessier bien tanné, haha ! »

Il inspira à fond. Si son dieu le protégeait de la morsure du froid sur sa peau, il ressentit tout de même la fraîcheur de l’air brûler sa gorge, pénétrer ses poumons pour se propager dans son torse. Il contempla le majestueux paysage glacé, comme seule la nature pouvait en façonner. Malgré cette désolation infinie et monochrome, parcourue sans cesse par ce vent glacial, il sentait toute l’énergie de la vie parcourir ce désert, incarnée dans ce rhinocéros qui le portait avec vigueur.

Deux claquements de langue entrecoupés d'un cri marquèrent le début d’une nouvelle cavalcade. Vraisemblablement l’ultime chevauchée des mâles qui crient. Ce peuple était-il à l’origine de cette fantastique et célèbre ode nordique ? Cette soudaine pensée le fit sourire.

Son propre cri résonna pour la troisième fois au-dessus du gouffre qui menaçait de l’engloutir à la moindre chute violente. Un cri qui résonnerait longtemps dans le vide béant qui s'ouvrait sous les pieds massifs du rhino. « AAABAAAAAADAAAAAAAAAAARR !!!  »

es deux adversaires relancèrent leur monture sur le pont de glace qui malgré le poids engagé restait extrêmement solide. Peut-être que des personnes sensibles aux vibrations aurait senti celui-ci trembler sous les pas énormes rhinocéros à fourrure mais pour l'heure, seulement quelques pans de neige en surface volaient autour des charges des cavaliers. Ce troisième passage semblait être décisif. Frédrigo continua d'encourager Oradin, tandis que les guerriers Jrass continuaient à acclamer leur champion en scandant son nom. Un troisième round de cette joute étrange allait donc se jouer et les protagonistes gonflés à bloc avaient à cœur de ne pas décourager leur équipe.

Pour Oradin, il avait au premier passage pas réussi à dompter sa monture et s'était fait brinqueballer par celle-ci tout au long du parcours. Au second passage il avait réussi à mieux maîtriser la bête mais n'avait pas réussi à coordonner domptage et attaque et par là même n'avait pas touché son adversaire. Cependant, il s'améliorait à chaque passage. Ce troisième round allait-il être le bon ?

Pour le Champion Jrass, il avait lors du premier passage été obligé de lâcher son arme afin d'éviter de vider les étrier, selon l'expression consacrée par les cavaliers, même si dans ce cas, il n'y avait ni selle ni étriers. Il avait mésestimé la taille de son adversaire et avait placé toute la synergie de son attaque à hauteur d'épaules pour un humain de taille Ulfe. La tête de masse rembourrée de peau avait sifflé juste au-dessus de la tête du nain et cet élan avait failli déséquilibrer le Jrass. Sa seule issue avait donc été de lâche son arme avant qu'il ne soit trop tard. Ceci l'avait obligé à effectuer un second passage sans arme et de tenter d'attraper au vol celle du serviteur d'Abadar lorsque celui-ci 'attaquerait. Mais on n'arrachait pas facilement une arme des mains d'un nain et encore une fois Kelethok échoua et fut obligé d'esquiver l'attaque de son adversaire pour ne pas perdre ce duel.

Ayant rejoint les siens, ces derniers lui avaient donné un autre " pousse-mousse " afin d'affronter Oradin à armes égales. Il se rua à l'assaut avec entrain et peut-être un peu d'agacement, sans doute peu habitué à ce qu'on lui résiste autant. Cette nervosité se ressentit dans sa maîtrise de sa monture qui semblait ne plus vouloir lui obéir au moindre claquement de langue ou cri, sans doute ceux-ci étant trop courts ou secs ou forts, si bien que le Champion Jrass passa le lus clair de son temps à essayer de reprendre l'ascendant sur la bête plutôt qu'à se concentrer sur sa joute. Oradin quant à lui avait réussi à obtenir ce qu'il voulait de son rhino et cette fois il commençait à s'habituer à cette arme étrange. Lorsque le choc se produisit entre les deux protagonistes, il fit tournoyer l'arme au-dessus de sa tête et frappa un Kelethok impuissant tellement occupé à essayer de dompter sa monture qu'il ne put esquiver l'attaque du " pousse-mousse " du nain. Il bascula donc sur le côté avec l'élan et la force accumulée dans la tête rembourrée de l'arme et passa même par-dessus bord, basculant dans le vide de la crevasse sous un - « HOOOOOOOOOOOOOO » - général de la part de ses supporters.

Le rhino de Kelethok continua sa course corne en avant vers Asger et le Jrass à côté de lui, tandis qu'Oradin arrêtait la sienne à l'issu de l'assaut, regardant le Champion Jrass tomber du pont vers une fin funeste certaine. Soudain un mécanisme se déclencha et un système ingénieux de filets se déploya depuis le dessous de l'arche de glace pour s'étendre de chaque côté sur toute sa longueur et ainsi rattraper le malheureux perdant avant que celui-ci ne disparaisse dans le néant du fond de la crevasse insondable et ce bien-sûr sous une explosion de rires et ce qui devait être des quolibets à l'intention du vaincu tout en applaudissant le vainqueur. Quant au guerrier Jrass à côté d'Asger, il avait tapé sur l'épaule d'Asger et s'était écroulé de rires lui aussi avant de redevenir d'un seul coup d'un seul extrêmement sérieux et de rattraper la monture de Kelethok qui lui fonçait dessus avant qu'elle ne vienne charger un membre du groupe...

Alors c'était cela l'épreuve du " pousse-mousse " : une sorte de joute à la mode barbare pour prouver son courage...

Le groupe de Jrass s'engagea sur le pont à la rencontre du vainqueur. L'homme de tête s'arrêta avec quelques autres au niveau du Paladin tandis que les autres, toujours mords de rires, allaient repêcher leur champion dans le filet de récupération. Il flatta le rhinocéros à fourrure que ce troisième passage avait sans doute épuisé vu la fumée qui s'échappait de ses naseaux et vu comment il buffait comme un homme essoufflé après un sprint. Il s'exprimait dans un parfait commun malgré un accent prononcé qui lui faisait claquer les consonnes rendant la diction brutale - « Je suis Nargrak, le chef de la tribus des Jrass. Vous avez fait honneur à nos traditions et vous êtes un grand guerrier. Soyez les bienvenus ! Le Khöel'Donta de mon fils Snurmakr vous a porté chance. Kelethok est un grand Champion, voilà bien longtemps qu'il n'a pas été vaincu... Venez ! Venez ! Rentrons au village. Vous êtes mes invités. »

Le spectacle avait presque fait oublier au druide la raison de leur venu en ces terres. Il avait longuement observé le rhinocéros, mais c'était très vite prit au jeu de la joute et n'avait eu d'yeux que pour les deux cavaliers, plutôt que leur monture.

Il avait retenu son souffle lorsque le guerrier avait été projeté, puis avait lâché un soupir lorsqu'il avait vu le sauvetage du barbare!

Il s'était rapproché du nain, pour lui donner un coup de museau en guise de félicitation, puis se mis en retrait laissant ses compagnons gérer cette invitation.