es jeunes recrues du cardinal Thorns disposaient de trois jours pour se reposer et s'entrainer, le tout dans un luxe total. La nouvelle de la présence d'un autre groupe instilla une certaine méfiance au sein de la fratrie. A quoi devaient-ils s'attendre ? N'étaient-ils donc point le premier choix pour leur tout nouveau "Maître" ? Allaient-il leur falloir jouer des coudes et faire leurs preuves afin de mériter la première place que Thorns leur avait clairement brandi telle une carotte ? Autant de questions qui trottaient dans les têtes.

Il ne fallut pas longtemps pour croiser les membres de cette deuxième équipe. Contrairement aux Salvucci, ils se servaient du réfectoire à chaque repas et, en découvrant la fratrie, ils se présentèrent comme s'il ne s'était agi que d'une banale rencontre dans la salle commune d'une auberge. Ils étaient quatre, trois hommes et une femme, pourvus d'un accent qui les catalogua immédiatement comme des étrangers à Talingarde. Cette dernière, jeune femme brune d'une grande beauté, semblait mener le groupe dont elle représentait indéniablement le cerveau. Se présentant comme Elise Zadaria, elle devait être une mage si on en jugeait pas le corbeau blanc qui trainait dans son giron, tantôt sur la table à picorer les restes, tantôt sur son épaule à ponctuer les interventions de sa maitresse par de petits coassements impertinents. Un ses des hommes était non humain. Ce semi-elfe était bâti comme une armoire. Nommé Dostan Alfson, il ne participait presque jamais aux conversations, se contentant de les écouter. Principalement les discussions incessantes entre Trak et Trik Rackburn, les jumeaux qui formaient le reste de l'équipe. Le plus grand des deux semblait n'avoir d'yeux que pour Elise dont il buvait la moindre parole. Son frère était d'un abord sympathique et très accessible. Lui seul arborait fièrement le symbole du Prince des Ténèbres.

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Modifié par un utilisateur vendredi 1 janvier 2021 22:37:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gratz répondit à Zûr, seule à avoir superbement ignoré sa proposition.
« Je veux dire que ces gens n'obéissent même pas par peur ou intérêt, comme nous, mais par magie. Soit par un objet, du coup très puissant, soit par une magie personnelle si forte qu'elle les a brisé pour en faire des sortes de pantins.
 » La pensée faisait intérieurement couler des sueurs froides à Gratiano, qui concevait difficilement pareil pouvoir d'humain, qui était digne des légendes les plus excessives.

« Quant à cet autre groupe, ça n'est pas vraiment étonnant. Asmodeus vante la survie des plus forts et des plus malins, et la compétition maîtrisée a donc du bon. En revanche je préconiserai de ne pas les éviter sans pour autant les chercher, qu'ils n'aient pas l'impression que nous les craignons ou qu'ils posent une menace, voire même un quelconque intérêt, dans un premier temps. »



Le contact avec les autres serviteurs du Prince ne se firent pas attendre, quelques heures plus tard, ils se croisaient déjà. Sore avait pris les devants de manière si concise qu'il sentait bien que quelque chose lui déplaisant en eux, cette politesse somme toute banale de l'extérieur ne manqua pas de le faire secrètement tiquer.

« Gratiano. Salvucci. Vous aussi servez donc le Prince et son Cardinal? » dit-il, guettant la réaction des uns et des autres aux deux noms qu'il venait de prononcer.

oredamor était allée trainer ses guêtres dans les salles communes afin de provoquer la rencontre avec les autres serviteurs du cardinal sans avoir eu l'air de le vouloir. Alors qu'elle croquait une pomme dont elle venait de s'emparer, elle ne fit qu'une répondre sommaire au salut des quatre étrangers, affichant son sentiment empreint de jalousie et de mépris envers Elise.

Immédiatement, la paladine avait ressenti un bref enflammement dans le regard de la jeune femme, flammes qui disparurent aussitôt alors qu'elle enchaina. « Et bien, c'est un plaisir de croiser des "alliés" aussi sympathiques ! Je ne sais pas ce que le Cardinal envisage de nous faire accomplir, mais il va y avoir du sport ! N'est-ce pas les garçons ? »

La brute resta silencieux et prit à son tour un fruit qu'il se mit à déguster. Non loin, le plus grand des jumeaux porta la main à la capuche qui lui faisait office de couvre chef. L'instant suivant, il se transforma en une fillette ridiculement laide et se mit à pleurnicher. « Ouinnn ! J'ai perdu ma maman ! J'ai peur, j'ai trop peur ! Où est mon bon cardinal ? » Dix secondes plus tard, il ressemblait à un nain à la barbe tressée en pentagramme. « Les voies de notre Seigneurs sont impénétrables ! » Enfin, il changea une fois encore de forme pour ressembler presque parfaitement à Soredamor en s'exclamant. « Bonjour mes chers collègues de mission ! »

Son frère lui posa une main sur l'épaule et le gourmandant affectueusement. « Allons Trak ! Essaie de te comporter en adulte s'il te plait ! » Puis, s'adressant directement à la paladine, il poursuivit. « Je vous pris de bien vouloir excuser mon idiot de frère Dame Soredamor ! Je comprends votre surprise à nous trouver ici. Nous avons ressenti le même étonnement. Ces réactions instinctives passées, j'espère que nous finirons par collaborer en amis, pour la plus grande gloire du Prince et pour la notre ! »

A cet instant, Gratiano fit son apparition. Il était accompagné de Rouscaille qui était lui aussi partant pour s'échanger des baffes et autres coups dans la salle d'entrainement. Le prêtre s'adressa de façon plus constructive aux nouveaux. Se reconnaissant l'un l'autre pour ce qu'ils étaient, les deux serviteurs d'Asmodée servirent de pont entre les deux groupes. Trik lui répondit, avec la même courtoisie que celle avec laquelle il s'était adressé à Soredamor. « Enchanté ! En ce qui me concerne, je sers le Prince avant tout ! Et, depuis peu, le Cardinal, mais d'une manière plus contractuelle, si vous voyez ce que je veux dire ! J'imagine que c'est pareil de votre coté ? »

Les Salvucci n'avaient pas encore pu répondre que Murena déboula à son tour, comme par un fait exprès. N'aillant pas assisté aux premières secondes de l'échange, la tueuse ressentit une vague tension dans l'air mais se présenta amicalement. Le prêtre la salua respectueusement. Il y eut un silence de quelques secondes, chaque partie jaugeant l'autre, le jumeau changeant à nouveau de forme pour celle de Tiadora.

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Modifié par un utilisateur jeudi 3 décembre 2020 14:57:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

ûr-Barghal arriva à son tour. La famille se trouva presque au complet. Seul le mage était absent, plongé dans ses recherches. Les tensions étaient en train de s’apaiser et le barbare s'invita dans la conversation qui devint des plus normales.

Le prêtre le salua en secouant la tête pour affirmer son accord. « Oui, j'en conviens, les gens ne sont pas toujours fiables ! Les contrats sont là pour y remédier, même si dans certains cas, leur usage peur s'avérer inutile. » Il fit un geste qui embrassa ses trois compagnons. « Il en va de même pour nous quatre. Nous formons comme une famille, même s'il n'y a que ce grand benêt qui est de mon sang ! En effet, nous avons traversé un bon bout de l'océan Arcadien ! Trak et moi sommes du Cheliax, un pays qui a la sagesse de reconnaitre le Prince comme son protecteur officiel. Je ne sais pas si ça vous parle. C'est là-bas que nous avons rencontré Elise et Dostan. Nous roulons notre bosse ensemble depuis un moment maintenant. Nous ne sommes à Varyston que depuis quelques jours. Sachant qu'il y avait pas mal de boulot ici, on est venus pour profiter des opportunités qu'offre votre beau pays ! »




Lorsqu'il rencontra Tiadora pour lui faire part de ses besoins d'équipements à acquérir, Zûr-Barghal en profita pour glisser quelques questions qui lui trottaient dans la tête. La jeune femme assura le barbare que ses achats seraient effectués dans les jours qui suivaient. Pour ce qui était de la question des serviteurs, la réponse de Tiadora le surprit. « Le Maître a bien des occupations plus importantes que la gestion du petit personnel, si compétent ce dernier puisse-t-il être ! Mon cher, vous vous doutez bien qu'il sait parfaitement déléguer cela à des personnes de confiance. Pour ce qui est de la docilité des serviteurs de cette maison, je crois juste que c'est mon charme naturel qui les inspire et leur apporte cette motivation sans faille ! » Le sourire qui accompagna les explications de celle que le semi-fiélon identifiait comme l'intendante du manoir lui provoqua une vague de picotements le long de sa colonne vertébrale. « Autre chose pour votre service ? »

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Modifié par un utilisateur vendredi 4 décembre 2020 16:27:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sa fratrie partie, Renzo put se replonger entièrement dans ses lectures et écritures. Cependant, une idée, à la périphérie de sa conscience, l'empêchait de totalement se concentrer. Et si Gratz avait été mortellement blessé ? Qui aurait pu le soigner, lui ? Tapotant sa plume sur l'encrier, il réfléchit. Oui, dans son grimoire d'élève, il avait eu en sa possession la formule d'un sort capable de refermer rapidement les blessures grâce à du sang de diable. Un sort qu'il serait tout autant capable d'utiliser que son jeune frère, s'il était ancré dans une baguette appropriée. Il avait également perdu dans leur arrestation un sort capable de rendre Amor bien plus forte et redoutable en combat, et qui pourrait fort bien se trouver être utile dans le futur. Leur arrestation... Il se remémora la prison, et son idée de passage secret... Là aussi, la magie aurait pu leur rendre service. Il était persuadé que la bâtisse n'en était pas dépourvue. Prenant un parchemin dans la pile à côté de lui, il écrivit une liste, la roula soigneusement dans un étui à parchemin, et se remit au travail.

Il passa un long moment assis à sa table, écrivant les formules, les retravaillant selon son propre style. Il en avait retranscrit trois, quand il décida de faire une pause. S'étirant, il rangea soigneusement ses affaires, et regarda la servante qui lui avait été attitrée, et qui n'avait pas bougé depuis bien trois heures à tel point qu'il l'avait presque oubliée.
« Pouvez-vous m'amenez à dame Tiadora s'il vous plaît ? » lui demanda-t-il. Il prit le parchemin qu'il avait écrit précédemment, et suivit la domestique.

Lorsqu'il arriva devant celle qui paraissait être la seconde en ces lieux, il s'inclina légèrement. « Dame Tiadora.  » la salua-t-il. « Pourrais-je vous demander une faveur ? Vous connaissez probablement le sortilège de guérison infernale. J'aimerais m'en procurer une baguette, si cela vous est possible, bien entendu. Je gage que c'est plus difficile à trouver que les plus classiques guérisons des prêtres dans cette contrée, mais je crois comprendre que vous disposez d'un réseau fort étendu. Ainsi que quelques parchemins magiques, dont je vous ai fait ici la liste. » Il déposa le parchemin roulé sur le bureau de celle-ci, avant de poursuivre. « Je me demandais... Devons-nous vous importuner pour tous les achats qui se passent au sein de ce manoir ? Si nous sommes plusieurs groupes en ces lieux, ça risque de vous faire fort à faire ! » sourit-il. A moins que ce ne soit une façon de gérer et surveiller ce qui entre et sort de ces murs ? se garda-t-il bien de formuler à voix haute.

Baguette de guérison infernale : 750 PO (achat de groupe, 150 PO chacun, déjà comptabilisés)
Parchemin de guérison infernale x2 : 50 PO
Parchemin d'agrandissement x2 : 50 PO
Parchemin de brume de dissimulation : 25 PO
Parchemin de détection des passages secrets : 25 PO
Dépense totale : 150 PO

ien que certains gardaient en eux une certaine méfiance envers des inconnus, voire une haine instinctive, les membres des deux groupes semblaient s'apprivoiser quelque peu. Du coté des Salvucci, on essayait de glaner des informations.

Titus Rackburn allait répondre à la Soredamor lorsque Élise le prit de vitesse. Elle était un poil ironique et semblait ressentir le désamour de la jeune paladine. « Comme vous y aller Madame ! A voir les traits de certains de vos frères, ce pays n'est pas plus votre que notre ! Je suis sûr que notre accent exotique porte moins à caution. Quant à savoir pourquoi on se trouve ici plutôt qu'ailleurs... Laissons nous du temps pour nous découvrir ! Mais, opportunité ou autre, nous sommes tous, ici présents, des employés de notre bon Cardinal, liés à lui par un contrat. »

Trak laissa tomber les traits de Tiadora pour ressembler à un prêtre de Mitra. Semblant se délaisser de la discussion, il fit mine de bénir les personnes présentes dans le réfectoire. Ignorant les pitreries de son frère, Trik répondit à Murena. « Ben, en fait, non. Nous profitons de l’auberge de luxe sans nous soucier de ce qu'on va nous demander. On aura bien le temps de le découvrir quand le Boss aura décidé de nous en faire part. »




Pendant leur séjour, les frères et sœurs Salvucci rencontrèrent Tiadore, à un moment ou à un autre. La réponse qu'avait fait la maîtresse de maison à Zûr-Barghal et que ce dernier avait partagé avec ses compagnons, l'avait rendue encore plus mystérieuse, voire inquiétante. Chez les serviteurs du Prince des Ténèbres et consorts, la notion de puissance restait le premier critère d'évaluation afin de hiérarchiser les supposés alliés. La poigne de fer qu’exerçait Tiadora sur le personnel du manoir impressionnait les jeunes recrues du cardinal.

Pour l'heure, chaque demande de matériel avait été couverte dès la journée suivante. Lorenzo fut lui aussi rassuré quant à la possibilité de se voir fournir la baguette qu'il souhaitait acquérir, tout comme les quelques parchemins. L'exquise jeune femme lui sourit en retour. « Mon très cher, importunez-moi quand bon vous semble ! Je ne suis pas de ceux qui se prélassent et ne me soustrais pas à mes devoirs d’hôtesse. Ne vous souciez de rien, profitez de votre séjour ! Et, si cela peut vous rassurer et apaiser votre conscience, quoi que fort spacieux, ce manoir n'accueille point une telle foule qu'il pourrait être comparé à une des grandes auberges de Ghastenhall ou Matharyn ! »


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Modifié par un utilisateur mardi 8 décembre 2020 09:22:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

itus Rackburn, en prêtre du Prince, prit plaisir à échanger sur le dogme.

« Ah, le Cheliax ! C'est une contrée d'avenir ! Depuis moins d'un siècle, certes ! Mais à présent, le culte d'Asmodée y est officiellement celui de l'état ! Nul besoin de dissimuler son appartenance. Sa Majesté Infernale la Reine Abrogail poursuit l’œuvre de la Maison Thrune. Quant à Mitra, il n'est pas vénéré sur le continent. En tout cas, pas tel que vous le connaissez ici. »




Un peu plus tôt durant son séjour, la troublante hôtesse avait expliqué au prêtre semi-fiélon. Elle était experte dans l'art de la diplomatie et devait savoir évoluer au sein des plus hautes sphères d'influence sans dépareiller. Chacune de ses réponses semblaient n’offrir que ce que la jeune femme accordait à son auditoire. « Qu'insinuez-vous, mon cher ? Pensez-vous que pour briser la volonté de gens aussi insignifiants il me faudrait être une puissante entité surgie des Enfers ? Vous savez, ce ne sont que des sots, des faibles d'esprit. Des volontaires qui se sont crus dignes du Maître. Ils avaient tort bien sûr, mais ils ont quand même leur utilité, vous en conviendrez. Quant à la loyauté, elle ne peut qu'être sans faille, sinon, ce n'en est pas ! Toutefois, elle se mérite. C'est là que peut résider une faille.

Par contre, détrompez-vous ! Il y a en ce royaume bien des êtres puissants, nombre d'entre eux comptant dans les rangs de nos ennemis. Si cela n'était point, le Maître n'aurait pas eu à mettre en œuvre une telle entreprise ! Fort heureusement, la plupart sont des mortels. Nous comptons bien le leur démontrer. »

De tous les Salvucci, ce fut bien Gratiano qui fut le plus surpris par les réponses apportées par Tiadore à ses demandes personnelles. « Mais, bien sûr, je vous ferai porter ces ouvrages. En ce qui concerne le cadavre, vous le souhaitez d'une certaine fraicheur ? » Gratiano secoua la tête, cela n'ayant pas grande importance. « Soit, je vous propose de nous retrouver dans une petite heure, j'aurais certainement de quoi vous satisfaire. » Intrigué, le prêtre se rendit au rendez-vous que Tiadora lui avait donné. Il s'agissait d'une petite pièce attenante aux quartiers occupés par les Salvucci. Ces derniers l'avaient prise pour une simple remise. « N'étant pas particulièrement friande de cadavres, ni même experte en la matière, je vous propose de vous servir vous-même. » Tiadora ouvrit la porte. Sur une chaise se trouvait un homme d'une trentaine d'années. Il était enchainé, aux chevilles comme aux poignets. Quoi que bien bâti, le prisonnier était aux portes de la mort. « Voici pour vous. Je vous l'ai fait préparer. Je vous laisse le soins d'en faire le cadavre sur lequel vous pourrez prélever les morceaux dont vous avez besoin. Faites-moi savoir quand vous en aurez fini avec lui ! » Tiadore laissa Gratiano à sa surprise.




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Modifié par un utilisateur mardi 8 décembre 2020 11:49:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ah, c'est donc elle qui... Et ben merde alors... Faudra veiller à rester bien poli avec elle, se dit Zûr-Barghal alors que Tiadora éludait avec talent sa question sur les domestiques, tout en revendiquant sans fausse pudeur de les avoir placés dans cet état. Quant au sourire sans équivoque qu'elle lui adressa à la fin de sa réponse, le demi-démon eut bien du mal à conserver sa contenance. La vache, mais quelle allumeuse ! Pensa-t-il tandis qu'une goutte de sueur perlait sur sa tempe et entreprit de couler jusqu'à sa joue, happée par la gravité.

« Euh... Et bien, euh... Non merci, » bredouilla-t-il tandis que sa peau grise prenait une légère teinte rosée du plus bel effet, « Je... vous remercie, et... Je vais vous léch... VOUS LAISSER ! Euh... Merci pour tout, et... à un de ces jours. Je veux dire : à bientôt. Enfin, à toute à l'heure, vu qu'on va sûrement se recroiser, euh... Le manoir n'est pas si grand... Enfin, c'est pas qu'il est petit non plus, hein... mais... Enfin, à plus tard ! »

Là-dessus, il tourna les talons et s'échappa aussi vite qu'il pouvait sans courir. Il sentait le regard de la jeune femme comme il aurait senti le souffle de la bête sur sa nuque. Putaiiiiiin ! Il n'était pas spécialement facile à désarçonner mais le charme et la beauté de cette femme avaient effectivement quelque chose de particulièrement déstabilisant et envoûtant.



Le Cheliax, bien sûr... Zûr avait vaguement entendu parler de ce royaume lointain où le culte d'Asmodeus était désormais religion d’État. Il avait justement failli, tantôt, demander au cardinal s'il avait des contacts au Cheliax, ou s'il avait sollicité une aide en provenance de cette contrée, mais ce dernier avait mis fin à la conversation trop rapidement pour qu'il aborde ce point. Qu'importe, il avait sa réponse.

En attendant, Sorédamor avait l'air de vouloir tout faire pour se mettre ces gens à dos avant même qu'ils ne puissent savoir qui ils étaient réellement et ce qu'ils pouvaient faire. Le dénommé Trak changea une nouvelle fois d'apparence et Zûr serra le poing pour se contenir et s'empêcher de le lui mettre en travers de la figure. « Bien sûr, nous sommes tous là pour la même raison ! » Renchérit-il à la suite de la femme en rouge, tout en arborant son sourire le plus jovial et le plus hypocrite, « et nous faisons tous désormais cause commune sous la houlette de son Eminence. N'est-ce pas, Soré ? » Demanda-t-il à sa presque sœur avec une oeillade qui voulait dire "arrête de leur rentrer dans le lard".

« Hem... J'aimerais un jour visiter ce pays où Asmodeus est librement vénéré et où, j'imagine, les tieffelins sont considérés comme tout un chacun et non pas comme des monstres qu'il faut craindre ou plaindre. Personnellement, je préfère mille fois susciter la peur que la pitié ou le mépris. J'ai eu droit aux trois de la part des mitrans. Peut-être que Talingarde ressemblera au Cheliax, un jour. Il faudra que vous nous en parliez, histoire de nous faire rêver un peu... » Déclara-t-il en regardant à tour de rôle les deux seuls qui semblaient capables de tenir une conversation sensée, à savoir Elise et Titus.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 décembre 2020 16:00:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

uand on savait que l'objectif du Cardinal Thorns, et donc celui de la fratrie Salvucci comme du groupe d'Elise, consistait à prendre les rênes du pouvoir en Talingarde, il était évident que la situation du lointain Cheliax en faisait rêver plus d'un dans cette salle. A la demande de Zûr-Barghal, Trik en fit une description plus approfondie. Si tout n'y était pas parfait, il en ressortait que la vie de gens comme le barbare était plus agréable, de très loin !

La discussion se poursuivit encore une bonne heure, chacun essayant d'en apprendre un peu plus sur les autres. Comme l'avait résumé Gratiano, les deux formations allaient œuvrer de conserve pour le Prince des Ténèbres et son prélat. Ainsi seraient-ils alliés tout en rivalisant pour s'accaparer le plus de reconnaissance possible. Car, à la fin, il n'y aurait probablement pas assez de places aux commandes pour tous. Ou, tout au moins, les places les plus intéressantes seraient-elles limitées et les uns se retrouveraient à suivre les ordres des autres. Libre à chacun de se battre pour le rang qu'il désirait...

Durant les trois journées de leur séjour au sein du manoir, les neuf recrues se croisèrent à plusieurs reprises, tantôt en groupe, tantôt individuellement. La salle la plus fréquentée avait été la salle d'arme. Que cela fusse avec les mannequins ou les uns contre les autres, les jeunes Salvucci s'en donnèrent à cœur joie ! Rouscaille n'avait pas été en reste. Les effets du poison qu'on lui avait fait ingérer se dissipèrent petit à petit. Lorsqu'il recouvra sa pleine santé, les membres de la fratrie découvrirent la pleine puissance de l'ogre. Ce dernier, inspiré par la facétieux Trak, avait fait usage de son cerclet. Il se promenait souvent sous les traits d'un humain presque ordinaire. Il s'agissait probablement de l'humain le plus grand de Golarion, toisant le reste du groupe à environ deux mètres soixante-dix. L'ogre s'était rendu compte que ce déguisement restait crédible tant qu'il n'entrait pas en contact avec l'observateur.

Gratiano avait fait ses premiers pas sur le chemin de la nécromancie. Les restes du cadavre de l'inconnu avaient été débarrassés quand le prêtre n'en eut plus l'usage. Chacun avait approfondi ses compétences et autres capacités à travers la lecture ou l'entrainement. Le temps fila doucement dans ce cadre idyllique. Les commandes des uns et des autres étaient arrivées. Ils n'avaient même pas eu à faire les boutiques !


Ce court intermède prit fin, comme toutes les bonnes choses. Le dernier soir, un serviteur vint leur annoncer qu'ils avaient rendez-vous avec le Cardinal dès l'aube. Ils profitèrent de l'ultime soirée, chacun comme il le désirait. Au matin, ils furent accueillis par la belle Tiadora. Elle les salua avant de les conduire jusqu'à la porte qu'ils connaissaient déjà.

Ils entrèrent dans le somptueux bureau et la jeune femme les laissa s'installer alors qu'elle regagnait sa place auprès de son maître. Ce dernier, confortablement installé dans son fauteuil et affichant le même sourire que lors de leur première rencontre, les salua chaleureusement. « Mes très chers amis ! Soyez les bienvenus ! Je suis vraiment très heureux de vous retrouver. J'espère que votre séjour a été des plus doux et agréables. » Il marqua une pause. Sur la longue table, des rafraichissement avaient été servis. Le Cardinal but une gorgée du vin épicé puis il entra dans le vif du sujet. « Vous avez bien fait de vous échapper de Branderscar et d'accepter mon offre. La tâche qui attend devant nous requière de nombreuses aptitudes. Si vous en possédaient déjà quelques-unes, d'autres seront à acquérir. Bien qu'au potentiel prometteur, vous n'êtes pas encore prêts pour mon service. Je vais donc superviser votre entrainement. Dans un premier temps, je vais vous observer pendant que vous affronterez une série d'épreuves. Tiadora vous mènera au sous-sol de cette demeure. Vous y trouverez neuf salles, chacune plus dangereuse que la précédente. Quelque part, caché dans l'une de ces pièces, se trouve un pendentif fait d'argent et de saphir. Récupérez ce pendentif et apportez le moi. Ne laissez rien ni personne se dresser sur votre chemin ! Vous avez vingt-quatre heures devant vous. Demain, à ce même moment, vous m'apportez mon prix. Ne me décevez pas ! »

Il ne faisait aucun doute que le Cardinal devait être un excellent meneur d'hommes. Profiter de son enseignement ne pouvait qu'être bénéfique pour des jeunes ayant fraichement quitté le nid, même si ces derniers semblaient être tombés de l'arbre et avaient déjà une bonne expérience de la vie ainsi que de la survie. Adrastus Thorns était aussi un commandant discipliné qui ne perdait pas de temps en fioritures. En quelques brèves minutes, il leur avait succinctement annoncé ce qu'il attendait d'eux. Chacun sentait que l'entrevue n'allait pas s'éterniser davantage. Toutefois, le haut prêtre du Prince les regarda tour à tour. Il sembla leur laisser le temps de formuler d'éventuelles questions avant de les congédier pour probablement passer à la suite de l'agenda minuté de sa journée.

PJ. PNJ. Talingarde et sa carte. BM Banderscar. Contrat.

Modifié par un utilisateur vendredi 1 janvier 2021 22:39:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorenzo avait profité des trois jours de repos pour se remettre de la maltraitance des mitrans, confortablement installé dans les fauteuils de la bibliothèque. Les activités sportives n'étaient déjà pas d'ordinaire son fort, mais encore moins le corps fourbu et harassé par des journées de marche et une journée fort peu agréable à la prison. La seule exception étant ses corps à corps, parfois intensifs, avec Soredamor. Il passa le plus clair de son temps à s'instruire grâce à la formidable collection du cardinal, lorsqu'il ne reconstruisait pas son grimoire de sorts. Pour se faire, il lui fallut en tout une douzaine d'heure de recherche, mais il fut satisfait du résultat, ainsi que de la panoplie de parchemins qu'il put récupérer par l'intermédiaire de Tiadora. Il était fin prêt pour les tests du cardinal...

De fait, ils furent informés au soir du troisième jour qu'ils étaient convoqués le lendemain par le cardinal. Les choses sérieuses allaient commencer, et le jeune érudit s'en félicitait. Il avait hâte de voir quel entraînement il leur avait concocté pour les rendre plus puissants. Il passa une nuit passablement agitée par des rêves - ou étaient-ce des cauchemars ? - dont il n'avait que de vagues souvenirs qui s'effilochaient immédiatement dès son réveil. Et chaque endormissement le replongeait de nouveau dans cet espace onirique indescriptible.

Pourtant, au matin, il ne se sentit pas fatigué. Passant sa main marqué dans ses cheveux, il la porta au devant de ses yeux. Ce symbole... Il l'avait vu dans ses rêves, lui semblait-il... Se levant, il se lava, s'habilla, et contempla son grimoire. Il n'avait pas utilisé de sorts la veille, et n'avait donc pas besoin de réviser. Il demanda à la servante des encens, un coussin large et confortable, et des bougies. Laissant les fumées de l'encens envahir la pièce et ses poumons, il s'installa sur le coussin qu'il plaça à même le sol, et médita durant une heure. Puis, une fois son esprit apaisé, il laissa la servante nettoyer et aérer la pièce, avant d'aller petit déjeuner avec sa fratrie, puis se rendre à leur rendez-vous.

Il écouta le discours du cardinal jusqu'au bout après l'avoir salué respectueusement, et lui sourit en retour. « Merci à vous cardinal. Ces trois jours nous ont fait le plus grand bien. Mais le temps de l'inaction est révolu. Permettez-nous de vous prouver que nous valons la confiance que vous avez placée en nous. J'ai cependant quelques questions. Si nous mettons moins de 24h, devons-nous tout de même attendre la fin du délai ? Pouvons-nous librement circuler durant ce laps de temps, ou devons-nous rester exclusivement dans les sous-sols, voire dans les salles ? En bref, y a-t-il des règles spécifiques, ou pouvons-nous agir à notre guise pour remplir cette épreuve ? » Même si le cardinal avait spécifié qu'ils ne devaient rien laisser se dresser sur leur chemin, il préférait éviter toute erreur de jugement...