Fredrigo regarda Florentia en opinant de la tête pour montrer qu'il avait compris.

Fredrigo, accroché d'une main à un cordage, fit des gestes et psalmodia quelque formule magique, puis, à travers les bourrasques de vent et le froid qui le saisissait, il désigna Asger, Oradin, Florentia, Luke et Ferrèol.

Puis, son rituel accompli, il commença à transmettre les informations concernant leurs futurs adversaires dont il disposait, murmurant aux vents :
« Asger, je te laisse le soin de communiquer à ton compagnon animal ce que tu penses en mesure de lui être utile !
Je vous transmets les informations concernant nos prochains ennemis probables : sans surprise, les trolls et ogres des glaces sont de grosses brutes peu malignes, sensibles au feu, et les trolls bénéficient d'une régénération analogue à leurs cousins.
Les loups polaires craignent également le feu, mais ni Florentia ni moi n'en savons davantage.

Florentia m'a néanmoins communiqué des éléments importants s'agissant du prédateur des ombres : c'est un rejeton de créatures démoniaques, il dispose de résistances naturelles au feu, au froid et à la foudre, est partiellement protégé contre la magie avec une résistance qu'il faut vaincre pour l'affecter par ce biais, mais il reste plus particulièrement sensible à la magie sacrée du bien et aux armes de fer froid !
Et il utilise lui-même de la magie, étant en mesure d'invoquer d'autres démons.
Il est bien évidemment notre adversaire le plus coriace du groupe, mais la force pure des autres n'est pas à négliger... »

Modifié par un utilisateur lundi 4 janvier 2021 09:55:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

près avoir négocié une route difficile constituée de failles, corniches, goulets étroits, slalomé ente les blocs de glaces et les pics rocheux qui formaient comme une longue colonne squelettique serpentant sur plusieurs miles, prenant des virages au plus serré pour ne pas perdre de temps, à présent le Pilier du Ciel se dressait au loin au-delà d’une vaste étendue glacée légèrement vallonnée. Sous l’impulsion des conducteurs de traîneau-barque et les conseils du Pêchou, Ferrèol et lui orientèrent la voile au mieux tout en maintenant la juste tension nécessaire pour prendre un maximum de vitesse. Encore une fois, les deux engins firent comme un bond en avant, comme si quelqu’un venait de leur donner un formidable coup de pied au cul pour les faire avancer plus vite. Le paysage défilait à toute vitesse par un vent des plus favorables et idéal pour eux et plus ça allait, plus ils prenaient de la vitesse. Les passagers devaient dorénavant se cramponner et se baisser vers l’avant afin d’opposer le moins de résistance possible et surtout afin de se protéger au mieux des assauts du froid et des milliards de gouttes glacées qui venaient les assaillir telles des milliards d’aiguilles. Le moindre cahot de terrain venait se fracasser contre les patins et se répercuter sur les fessiers des occupants tout comme les genoux des conducteurs, faisant craquer le bois et le métal des engins, priant pour que rien ne finisse par casser, car une dislocation du traîneau-barque à cette vitesse serait sans doute fatale pour les passagers et son conducteur…

Petit à petit la destination grossissait, ce qui était bon signe. Les traîneaux-barques allaient si vite qu’ils volaient presque au-dessus de la Mer Gelée. Le bois des mâts, les voiles et les cordages craquaient tellement c’était tendu et sous pression. Derrière, un nuage de neige fine se soulevait avant d’être éventré quelques instants plus tard lorsqu’il venait percuter la tourmente ténébreuse qui les poursuivait sans relâche et ne parvenait plus à les rattraper. Ils étaient à quelques encablures derrière, autant dire trois fois rien, leurs effectifs avait été considérablement réduit grâce aux manœuvres du Pêchou d’une part mais aussi la poursuite dans la partie difficile et rocheuse d’une autre par qui avait eu son petit effet sur les monstres sans doute moins talentueux dans les manœuvres complexes. Tous ceux qui sortaient du nuage généré par le Prédateur des Ombres perdaient un très net avantage en terme vitesse et disparaissaient très vite au loin derrière à la traîne. En tout et pour tout, il devait rester un seul Géant du Froid, un traîneau d’une demi-douzaine Troll des Glaces, un autre de huit Ogres du Froid et bien-sûr le Démon lui-même. La meute de loups arctiques était très loin derrière avec les Géants du Froid qui avaient trébuché et étaient sortis du nuage de Ténèbres, quant aux autres traîneaux maléfiques, ils s’étaient disloqués et leurs occupants étaient sans doute en piteux état, ce qui dans ces occasions là les emmenaient souvent à s’entretuer pour que les plus forts aient une chance de survivre.

Pendant quelques instants, le temps parut suspendu et les sons disparaitre. Le Pilier se dressait au milieu de la Mer Gelée et culminait si haut qu’il se perdait dans les nuages en altitude. Là-haut au-delà des nuages, il y avait la faneuse porte qui menait vers celle qu’on appelait la Dame Blanche et qui avait signé sa lettre de convocation par le nom de Xamara. C’était elle qu’il fallait atteindre avant le Prédateur des Ombres. Sinon tout serait perdu et toute cette quête aura été vaine, sans compter qu’il ne resterait aucun espoir de retrouver les vieux mentors de la baronnie : Saxifrag, ce vieux ronchon d’Ermite et Taërim, le Mage de la Tour Blanche et l’éternel et infâme Morggedhon le Noir aura vaincu la Main Blanche à tout jamais, et plus rien ne s’opposerait à lui pour répandre le Mal et les Ténèbres sur tout Golarion… Pourtant une telle ascension paraissait insensée dans un tel contexte. Le Prédateur des Ombres pouvait voler et il n’aurait aucune difficulté à rattraper son retard et à arriver en haut avant tout le monde. Mais il serait seul, car ses acolytes devraient emprunter la voix pédestre, tout comme le groupe d’ailleurs. Mais y avait-il une voie ou fallait-il escalader ?

Le vacarme du sifflement du vent revint. A priori en sentier rudimentaire se dessinait sur les flancs et tournait autour du pilier depuis la base vers au-delà des nuages, espérons-le le sommet. Cela semblait juste assez large pour que les traîneaux-barques s’y engagent, mais pas à cette allure, sinon c’était le dérapage et le saut dans le vide assuré. Mais cela serait-il suffisant pour garder l’avance sur le Prédateur et atteindre le sommet ? L’Pêchou donna ses consignes que tout le monde perçut sans difficultés. Attendu qu’ils seraient constamment entrain de virer, les traîneaux auraient tendance à chavirer vers l’extérieur du virage et donc les passagers devaient compenser en faisant contrepoids vers l’intérieur du virage. Ainsi les engins garderont la piste et plus ils prendront de la vitesse, plus il faudra compenser dans la limite du possible. Bien-sûr Ferrèol avait l’avantage d’avoir les plus lourds dans son traîneau aussi il pourra aller plus vite que L’Pêchou, mais il n’avait pas l’expertise de ce dernier, donc ‘était sans doute kif-kif. A une allure beaucoup trop rapide pour le Seigneur des tempêtes, ils s’engagèrent sur le sentier, donnant de la barre pour donner un angle de virage et commencer à tourner autour du Pilier tout en devant gérer l’orientation de la voile et sa tension pour prendre le vent au mieux et maintenir la vitesse…

@Ferrèol : on est reparti pour les 2 tests de profession (marin)
@Passagers : 2 tests d’acrobatie chacun pour maintenir l’équilibre

«  Fredrigo, je te promets de t'expliquer tout cela après, donc tu as intérêt à t'en sortir. Moi aussi, j'ai été ravi de te rencontrer, ainsi que les autres et j'espère que d'ici peu nous serons tous capable d'en rire, qui sait autour d'une bière que j'essayerai de brasser moi-même... »

Il faudrait penser à créer un système de harnais ou de ceinture pour les véhicules à grande vitesse comme celui-ci afin d'éviter que ses occupants se cognent violemment ou soient expulsés de l'engin...

Elle s'accrocha autant que possible et joua de la légendaire grâce sylphe pour garder son équilibre.

Modifié par un utilisateur dimanche 10 janvier 2021 12:40:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Asger s'était recroquevillé autour de Spectre, ses grosses mains agrippées au bastinguage proche des murs du Pilier. Il essayait ainsi de favoriser une force centripète salvatrice tout en protégeant son ami à poils de l'éjection.

Modifié par un utilisateur vendredi 15 janvier 2021 21:00:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

es deux traîneaux-barques s’engouffrèrent en trombe sur l’étroit sentier qui grimpait en pente assez raide et qui s’enroulait autour du Pilier du Ciel. Des marcheurs devraient sans doute avancer péniblement au pas et en file indienne car se serrer à deux de front était trop dangereux si on ne voulait pas glisser dans le vide. Les conducteurs étaient concentrés sur leurs manœuvres, jouant les équilibristes avec leurs engins et négociant les courbes en frôlant au plus près la falaise d’un côté et parfois un patin dans le vide de l’autre. La difficulté ne résidait pas seulement à garder la piste, mais aussi à prendre le vent qui devait les propulser en remontant la pente et les manœuvres de voiles étaient nombreuses. Ferrèol serrait les dents et gardait les yeux fixes ouverts sans sourciller pendant de longues secondes, tout comme sa respiration qui s’arrêtait le temps de passer une grosse difficulté. L’Pêchou avait quitté le poste arrière pour se mettre en équilibre sur le côté comme il le faisait jadis sur sa barcasse de pêche. Les pieds sur le bastingage, une main qui tenait le gouvernail et l’autre qui tenait le bout qui manœuvrait la voile. Il se penchait en arrière pour rétablir un équilibre et si on suivait les Lois de la Physique, il aurait dû se trouvé coté intérieur du virage et se pencher encore plus vers l’intérieur pour contrebalancer par son poids la force centrifuge qui poussait le traîneau vers l’extérieur du virage et le faisait gîter vers l’extérieur. Mais c’était bien côté extérieur qu’il se trouvait comme si par sa présence il formait une barrière protectrice et empêchait ainsi les passagers de basculer tellement ils étaient ballotés et ne parvenaient pas à anticiper les virages et à se pencher du bon côté. Frédrigo lâcha même prise et fut projeté sur L’Pêchou qui tint bon et rebondit pour retrouver sa place. Occupés à ne pas être éjectés, Florentia et Frédrigo n’apportaient aucune aide au pilotage de leur ami…

Mais en avait-il besoin ? Sa maîtrise était nettement supérieure à celle de Ferrèol qui n’était pas du métier et qui avait des passagers faisant plus de poids et donc avaient une synergie plus forte sur la tenue du traîneau-barque. Chacun de leurs mouvements avait une incidence directe et le druide était obligé de corriger très vite avant que l’engin ne dérape ou bascule dans le vide. Engoncé dans son armure et sans doute quelque peu coincé dans le traîneau, Oradin ne parvenait guère à être efficace pour compenser dans les virages. Asger quant à lui montrait un peu plus d’agilité mais les enchaînements lui fit perdre le rythme cadencé et il lâcha prise. Coincé par Spectre sur ses genoux, il ne fut pas éjecté et put récupérer sa prise mais il avait failli provoquer une embardée fatale à l’équipage. Spectre quant à lui devait avoir le pied marin et instinctivement, il compensait et apportait une aide providentielle au conducteur qui faisait tout son possible pour garder la trajectoire.



Secoués, ballotés, malmenés, les traîneaux-barques et leurs équipages parvenaient néanmoins à prendre de l’altitude et à remonter le long de Pilier du Ciel, une colonne de roche couverte de glace. Ils avaient parcouru la moitié de la distance qui les séparait des nuages lorsque la tourmente maléfique et ténébreuse percuta la base du Pilier. Le sentier étant trop étroit pour le Géant, il commença à escalader tant bien que mal, mais s’il s’accrochait aux corniches formées par le sentier, la glace rendait l’ascension impossible. Ogres et Trolls se précipitèrent sur le sentier… à pieds... leurs traîneaux étant bien trop gros pour le suivre et surtout ils venaient de s’éclater avec violence sur la base, ne pouvant s’arrêter à temps. Le temps que le méli-mélo monstrueux ne se relève et entame le sentier, nos jeunes héros avaient eu le temps de faire deux tours supplémentaires et de se rapprocher encore plus des nuages. Mais il restait bien-sûr le principal danger : Le Prédateur des Ombres qui sans se soucier de ses sbires, déploya ses ailes et commença à s’envoler droit vers le Ciel, entouré de son nuage de tempête ténébreuse et maléfique. Il était certains désormais qu’il les rattraperait très vite et s’il ne les attaquait pas directement, alors il continuerait sa course vers le sommet et l’atteindrait indubitablement avant eux…

Encore une fois le temps sembla suspendu et les bruit s’estomper. Le vent, les cris, les claquements des éclairs dans le nuage ténébreux, il ne restait plus qu’une image au ralenti du Démon battant des ailes et le bruit de celles-ci ou plutôt le vrombissement qu’elles faisaient en battant l’air autour…







Et comme dans un cauchemar, quelques tours de Pilier plus tard et au plus près des nuages, toujours comme au ralenti et dans un bruit étrange, le Prédateur parvint à hauteur du groupe et leur faisait face, même s’il était suspendu dans le vide. Les ailes écartées le maintenant en vol stationnaire, les bras tendus et griffes en avant vers le groupe comme s’il s’apprêtait à lancer un mauvais sort, tout se passa très vite… L’Pêchou avait crié, les traîneaux avaient foncé droit devant et s’étaient envolés pour venir percuter violemment le Démon tandis que les équipages étaient éjectés sur la piste, s’écrasant comme ils purent et arrêtant leur course avant de finir celle-ci éclatés sur la paroi ou tout simplement dans le vide. Luke avait bondit lui aussi mais en direction du Prédateur et il lança son filet de pêche comme s’il voulait attraper un gros poisson. Le filet s’entortilla autour des ailes rabattant celles-ci sur le corps. Dans un cri de rage et cherchant à se débattre, le Prédateur semblait incapable de briser cette entrave. L’ensemble Démon-filet-Pêchou-nuage de tempête ténébreux tombèrent dans le vide en direction de la Mer gelée en bas du Pilier. Tandis que le tout disparaissait dans une formidable multitudes d'explosions rouges, argent, noires et un bruit assourdissant, le temps, les bruits, les sensations revinrent et ce fut le corps lourd et meurtri que les aventuriers se relevaient en faisant l’inventaire de leur santé physique, morale et de leur équipement…

Il ne leur manquait rien, ils n’étaient pas blessés et la seule particularité était cette fine poudre argentée qui scintillait encore sur eux et autour d’eux. En se penchant dans le vide, on pouvait voir l'immense faille dans la Mer Gelée, provoquée par la chute de Démon depuis cette hauteur et il n’y avait que ténèbres et éclairs qui claquaient au fond… Cependant le danger ne venait pas de là mais plutôt de la demi-douzaine de Trolls des Glaces et de leurs alliés du moment, les Ogres du Froid… C’était tout ce qu’il restait de l’armée du prédateur des Ombres, à part le Géant en bas qui ne pouvait monter et s’étonnait au bord de la faille provoquée par la chute de leur Maître, mais c’était déjà bien suffisant dans un environnement aussi peu favorable. Il ne fallait pas traîner, le sommet était peut-être encore loin au-delà des nuages et cette fois, il fallait marcher longtemps, longtemps, longtemps…

« Test de survie et test d’endurance svp. »

Oradin ne vit trop rien venir. Rester à bord du traîneau accaparait toute son attention. Plusieurs fois, il avait manqué d’un cheveu de rouler au fond de l’équipage, comme une barrique de bière. Un soubresaut plus violent que les autres l’éjecta du bord en même temps que ses compagnons. Sensation de vertige, un vide soudain dans le ventre, puis un choc que l’armure encaissa sans peine, au contraire de sa respiration. En apnée, il poursuivit sa glissade dans un crissement métal contre glace des plus désagréables et une gerbe de neige qui devait être jolie à regarder, si seulement il y avait eu un spectateur.

Quand tout s’arrêta brusquement, les paroles de Luke résonnaient encore dans sa tête. Tel un nain buté, il se releva aussitôt. Ses membres fonctionnaient encore, un premier bon point. Il regarda alentour. Ses compagnons remuaient. L’un d’entre eux était déjà en train de donner de la voix. Facile de savoir lequel. Il ricana. Remonta alors à sa conscience la chute du Pêchou. Quelle foutue tête de pioche ! Pierre à meule ! Âne bâté !

« Non, c’est un champion ! L’Pêchou est un fils de Desna, il saura prendre soin de lui. Son acte héroïque nous laisse une chance de poursuivre notre mission. Faisons en sorte de ne pas la sacrifier. Allez, on ne perd pas de temps ! Prenez votre équipement et filons ! C’est ce qu’il veut que nous fassions. »

Lui-même ne perdit pas de temps. Il chercha aussitôt son sac à dos et vérifia son état rapidement. Il s’empara ensuite du sac magique et récupéra Durirak avec soulagement.



À rajouter si tu le penses juste, mdadd : +1 frontier-forged, +3 grâce divine

Modifié par un utilisateur mercredi 20 janvier 2021 22:53:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Asger se releva dans un grognement, cette course folle avait mis à mal ses articulations vieillissantes. Il essaya d'épousseter du plat de la main ses vêtements de toute cette..... neige? Le vieux trappeur pris un instant pour examiner cette étrange poudre grise dont il était recouvert. Puis comme à son habitude, il vérifia d'un rapide coup d'œil circulaire que tout le groupe était au complet et prêt à poursuivre le voyage. L'Pêchou manquait à l'appel mais avant de sauter dans le vide il avait parfaitement entendu sa voix dans sa tête. Il lui répondit à voix haute: «  Comme si il en avait été un jour autrement! ». Puis il ajouta pour le groupe: «  Allons-y!! Le sommet n'est plus très loin! L'Pêchou nous rejoindra plus tard! »

Asger alla se placer en début de piste, Spectre à ses côtés et au pas de course, entama la montée.

ans perdre un instant, le groupe se rassembla et Asger prit la tête pour leur ouvrir la route et leur imposer l’allure. Ses compétences et connaissances de Guide étaient mises à rude épreuve mais il avait de l’expérience et il savait montrer les bons gestes, adapter l’allure, indiquer les pièges et obstacles, ainsi que la façon de les passer. Le sentier n’était pas large et la pente très accentuée, comme ces chemins des moines, un sentier si étroit qu’aucune charrette ne pouvait passer, avec une pente si raide qu’on ne pouvait guère aller plus vite que marcher. Le moine montait du pas lent du pénitent qui prenait le temps de réflexion le long de cette randonnée ardue qui le menait vers le sommet où dominait une abbaye et bien souvent l’absolution qu’il fallait mériter au prix d’une longue et difficile ascension… S’il fallait emporter du matériel ou des marchandises, alors il fallait l’emporter sur son dos car même les mules refusaient de grimper… On disait bien souvent alors que le pénitent portait le poids de ses pêchés.

Pourtant ici il n’y avait nul pénitent qui grimpait vers un lieu saint, mais un étroit sentier tracé sans doute par le passage incessant de créatures qui devaient vivre au sommet, au-delà des nuages et que les Jrass appelaient les démons des neiges. Quelles étaient ces créatures ? Fallait-il s’attendre à une horde de démons sauvages ou à quelques créatures effrayantes inconnues que des rites et connaissances ancestrales et primitives qualifiaient de démons ? En tout cas, ce sentier était un véritable calvaire mais le serait encore plus pour les monstres qui les poursuivaient. Le Géant n’avait pas la place de passer, mais les Trolls et les Ogres étaient aussi des créatures de grande taille et même s’ils pouvaient faire de plus grands pas, ils devaient se serrer contre la paroi pour ne pas glisser dans le vide. Et vu la confusion et mésentente de ceux-ci après la disparition de leur maître dans la crevasse provoquée par sa chute, ils n’étaient pas là pour tout de suite…

Et c’était plutôt une aubaine pour le groupe de héros. Asger en bon guide, en tête, Spectre en bon chef de meute fermant la marche, le groupe entre – deux peinait à avancer sur ce sentier complétement inadapté, hormis Oradin qui avait adopté l’allure naine, une marche lente et continue, toujours au même rythme et sans jamais s’arrêter. Ils parvinrent à bout de souffle dans la couche nuageuse où la météo était clairement hostile. Ici le blizzard, vent violent et en rafales avec des bourrasques à vous catapulter hors de la piste, la neige projetée avec violence ressemblait à des assauts de pics de glaces voulant vous transformer en hérissons, visibilité réduite à quelques pas à peine, comme dans un épais brouillard, un vacarme assourdissant, Asger obligea les groupe à s’encorder pour plus de sécurité, mais il fallait bien reconnaître que c’était un effort trop important et épuisant pour certains comme Frédrigo et Florentia et fort pénible pour Ferrèol pourtant habitué aux longues courses avec Saxifrag. Il fallait croire qu’il avait perdu en endurance à force d’expérimenter des formes animales et que sous sa véritable forme il n’était plus habitué à l’effort sur une longue durée…

Frédrigo et Florentia : état préjudiciable épuisé
Ferrèol ; état préjudiciable fatigué

Après un temps incroyablement long, un véritable cauchemar, le groupe émergea de la couche nuageuse pour un changement météorologique radical. Grand soleil, un vent léger et bien-sûr glacé, les nuages empêchaient de voir l’autre partie du Pilier en bas et donc où en étaient leurs poursuivants, une vue époustouflante sur la Mer Gelée à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, les reliefs de crêtes montagneuses et de pics paraissant tout petit vu de cette altitude, c’était si vaste, si blanc, si beau… Frédrigo et Florentia n’en pouvaient plus et Ferrèol montrait lui aussi des signes de fatigue. Le sommet était encore à bien trois heures de marches toujours le long de ce sentier cauchemardesque, mais au moins il était visible. Il ne s’arrêtait pas en pointe, comme on aurait pu s’y attendre, mais il devait former quelque chose comme une sorte de vaste plateau, comme si la pointe avait été cassée par quelques séismes du passé. Encore un effort et ils y seraient, mais cet effort était pour l’heure trop important pour deux d’entre eux et un troisième n’allait pas pouvoir tenir encore longtemps… Sauf moyens magiques ou remèdes alchimiques particuliers, il n’y avait qu’un seul moyen de combattre l’épuisement et la fatigue : le repos.

Il fallait ce rendre à l'évidence, elle était également à bout de force. Pendant un instant elle songea à s'allonger sur le loup pour qu'il la porte jusqu'à leur destination, mais elle abandonna l'idée, même si à la différence de sa fierté, elle eu survécu à une telle position. Face à la destiné du monde, l'orgueil d'une pauvre petite alchimiste n'était qu'une infime broutille. Ce qui la bloqua était qu'elle n'était pas la seule à sembler épuisée.
L'espace d'un instant elle s'imagina trainée par Spectre, Frédrigo porté par Oradin et Asger soutenant Ferréol, tous avançant vers le sommet, elle calcula qu'a part pour les nains qui ont cette capacité d'avancer toujours à a même vitesse quelque soit le poids qu'ils trainent, enfin dans la limite de ce qu'il peuvent porter...

Elle passa en revue le contenu de ses fioles, et du se rendre à l'évidence, elle n'avait rien contre l'épuisement également, même si son anneau de subsistance devrait l'aider dans ce cas précis...

«  Je suis moi-même fourbue, si on ne s'arrête pas bientôt, il va falloir me porter...
Mais il ne faut pas s'arrêter longtemps, sinon le sacrifice de Luke n'aura servit à rien... »

L'état de fatigue l'empêchait de peser plus longuement le pour et le contre de chacune des deux possibilité, ce qui en disait long sur l'une d'entre elle.

Fredrigo accepta la fiole que lui tendait Oradin.

« Merci Oradin !

Mon paquetage n'est pas lourd, grâce à un sac à dos magique, mais je pense que le manque de sommeil, la tension et le froid ont sapé ma condition physique autant qu'une tempête sur une côte de roches calcaires !

Si nous nous reposons peu, je peux faire appel à l'espace dimensionnel qui, quoiqu'il en soit, ne durera pas plus de 3h, mais libre à nous de s'y reposer seulement une heure !
Mais grâce à la magie, cette heure ne serait pas perturbé car nous serons invisibles à nos ennemis. »

Puis il boit prestement la fiole pour recouvrer quelques forces.

Puis il ajouta :
« Je dispose également de parchemins qui pourraient atténuer la pénibilité de notre ascension : sortilèges de vol ou monture fantomatique peuvent alléger la sensation de dureté de notre effort ! »

Modifié par un utilisateur mardi 2 février 2021 09:18:31(UTC)  | Raison: Non indiquée