Crocs

Une fois les dryades et la faune exécutées et leurs âmes sagement dans son sac, Aanara est d'accord pour continuer vers Sénara, renvoyant Alisteopher à Abaddon, jusqu'à la prochaine fois...


Aanara s'était préparée la veille en ré-apprenant le sort d'alignement indétectable et en essayant d'ajuster ses capacités en manipulation sociale. Ozran devrait s'occuper du plus gros mais elle ne voulait pas être un boulet, si jamais il y avait un soucis. Elle avait fait en sorte que ses cernes soient plus apparents que normalement, ce qui n'était pas vraiment un gros effort après des jours et des nuits de travail sans relâche. Quand leur petit groupe se fait arrêter en bordure de la "ville", Aanara lâche un soupir de soulagement, lui non plus pas très feint.

« Ah, enfin Sénara ! Des jours et des jours dans la forêt pour y arriver enfin. Je suis Aanara, magicienne d'Absolom, et nous faisions partie du petit groupe de Frère Eaque. Nous étions à Longacre et nous essayons de savoir ce que mijotaient les asmodéens là-bas. Malheureusement, Frère Eaque a disparu et nous avons dû nous résoudre à venir à Sénara pour y porter de fâcheuses nouvelles. Pourrions-nous voir votre officier en toute hâte, sergent ? L'aumonier que nous avions rencontré avait parlé de la Générale Pelzo, mais je ne sais pas si elle est ici... » demande la grande samsaran au garde qui les a arrêtés.

Deadline

Symphonie détestait être regardée, surtout de manière aussi inquisitrice. Sur les nerfs depuis leur entrée en ville, elle ne cessait de jouer avec ses parures d'os : entre les colliers et bracelets aux nuances noires et blanches -os brûlés d'une de ses proies. Un grognement ne put s'empêcher de la parcourir pour ce regard qu'elle prit pour une insulte. On aurait dit le grondement de gorge d'une bête sauvage pas du tout sympathique. Laisse moi tranquille et baisse tes yeux!

« KRRRrrrr-r-r-r-r... »

C'était la strixe qui regardait de haut le chevalier -son regard situé à plusieurs têtes supplémentaires que la taille d'un fragile humain. Elle n'avait même pas ouvert la bouche depuis l'apparition de la troupe : ni bonjour ni air amène. Elle tirait plutôt une tronche signifiant : qu'est ce qu'on me fais chier ici. Les yeux mordorés aussi inquiétants que blasés.

Elle n'avait aucune envie de parler d'Abigail, pas envie de voir la générale, et pas envie de suivre ces chevaliers. Tout ce qu'elle souhaitait était d'aller enquiquiner le tieffelin populaire dans la ville : le trouver, l'observer et jouer avec.

Déguisement : une autre strixe, DD30 -taille augmentée, allure mercenaire.
Extraits du jour

Sénara



Le grognement de Symphonie avait provoqué une réaction de méfiance, et les gardes portèrent instinctivement la main à la poignée de leurs armes, ne se détendant qu'avec l'explication de Symphonie.

Les sinistres nouvelles qu'Aanara leur apportait retinrent leur attention, et ils ne mentionnèrent pas la ganzi plus avant. Le garde qui les avait salué inclina la tête, et répondit.
« Bien sûr. Suivez nous. »

Formant une haie autour d'eux, la patrouille les guida à travers les rues de Sénara. Leurs premières impressions se trouvèrent rapidement confirmée: la ville était plutôt active, le commerce allait bon train, et les passants vaquaient à leurs affaires....et l'essentiel d'entre eux portaient des sabots, une queue, des cornes, une peau écarlate ou mauve....dans la ville-basse, la majorité de la population paraissait constituée de tieflings.

Cette impression changea lorsqu'ils laissèrent les demeures de brique et les rues encombrées de la ville basse pour les grandes maisons et les allées pavées de la ville-haute. Là, on croisait surtout des humains, quelques halflings, mais assez peu de tieflings...comme si en passant le pont, ils avaient quitté une sorte de ghetto.

En revanche, quelques unes des maisons aux abords du chateau portaient les traces des combats, et quelques autres étaient même démolies, ou en train d'être reconstruites. Mais c'était le château lui même qui avait subi le gros de l'attaque. Les murailles étaient partiellement effondrées, le donjon décapité, et les pans de murs noircis laissaient supposer qu'un incendie avait eu lieu.

Et l'endroit débordait de croisés. Des sergents en armure, comme celui qui les menait, des archers, des nains portants leurs marteaux de guerres, des demi-elfes, des frondeurs halflings, des lanciers, et également des prêtres de Torag, Erastil, et Iomedae, et d'autres divinités moins importantes. Ils virent même le symbole de rose sanglante de Milani dans un petit groupe à l'écart. Et, enfin, il y avait les chevaliers en armure rutilantes, panaches aux vents, et bannières disparates jumelées à la croix chélaxienne écarlate sur fond blanc de la Réclamation, qui était aussi suspendue au donjon.

Leurs escorte les mena jusqu'aux donjons, et deux gardes à l'entrée les observèrent avec attention. En jetant un oeil autour d'eux, ils purent également voir que tous les alliés de la Réclamation n'étaient pas originaires de ce plan. Ils aperçurent quelques Archontes Longue-Vue sur les tours, un ou deux archontes lanternes accompagnant les ouvrier dans les parties souterraines du chateau, et une sorte de disque métallique, embrasé, quitter le sommet de la tour, sans aucun doute un extérieur également.

D'ailleurs, cette impression se poursuivit. Lorsque leur escorte les amena jusqu'au sommet...ou à l'actuel sommet du donjon, dans ce qui devait être la salle des cartes, elle s'arrêta à la porte...gardée par deux Archontes Légionnaires. En quelques instants, il devint clair que la générale avec laissé des instructions concernant leur arrivée, et leur escorte les invita à entrer. L'intérieure avait effectivement été aménagé pour servir de salle des cartes et une grande carte du Bois des Murmures, et du Chéliax, avaient été accrochées au mur.

Une femme en armure, cape écarlate bordée d'or, et épée au côté, était penchée sur une autre carte, celle ci détaillant le cours inférieur de l'Iseld. Sa crinière de cheveux flamboyants et son regard gris, adamant, était définitivement frappante. Elle n'était pas seule, leur arrivée avait apparemment interrompu une rencontre avec un messager portant lui aussi le tabard blanc à croix écarlate des croisés, et deux soldats en armure montaient la garde dans la pièce, peut être une sorte de garde d'honneur.



La femme, qui devait être Cypria Pelzo, conclut à l'adresse du messager.
« Transmettez mes salutations à Sera Falke, et rappelez lui que nous avons des réserves, si le siège de Misarias le nécessite. Plus vite la place forte sera réduite, plus vite nous pourrons envoyer des renforts à Ostenso. »

Le messager salua et s'éclipsa, et la générale se tourna vers ses invités.
« Générale Cypria Pelzo. Enchantée. J'ai cru comprendre que vous étiez des réfugiés de Longacre...et j'ai cru comprendre également qu'un diable Hérétique a été mentionné? »

Sénara




La générale Pelzo examina Aanara de la tête au pied, de même qu'Ozran et Symphonie, s'attardant un peu plus longtemps sur la strix.
« J'ai eu des nouvelles de vous par l'une de mes patrouilles, en effet...C'est pour ça que les gardes avaient ordre de vous escorter ici à votre arrivée. Il est...difficile de trouver des informations sur ce qui se passe dans le Sud de l'Archduché, donc je suis preneuse de toutes les sources pertinentes.

Le nom de ce cardinal ne m'est pas inconnu. Il a toujours été ambitieux. Mais plus inquiétant, il a toujours été doué. Raison de plus pour croire qu'il est tout à fait capable d'avoir obtenu l'aide d'un Diable Apostat. Il faudra que je me renseigne sur cette menace, même si ce ne sont pas des spécialistes du combat, ils demeurent dangereux, si ma mémoire est bonne.

Vous dites que Frère Eaque a disparu...dois-je comprendre que c'est lié à la raison pour laquelle je n'ai plus de nouvelle du peloton de Séraphim que j'ai envoyé à Longacre, ou de leur leader, le lieutenant Saba? »

Ozran, resté silencieux un moment, regarda ses camarades. Et secoua lentement la tête.

« Désolé. Nous nous sommes repliés quand vos hommes sont tombés. Si vous n'avez reçu aucune demande de rançon, j'ai bien peur que... »

Il secoua la tête et salua, le plus militairement et droitement possible.

« Pardon, veuillez m'excuser mon général. La fatigue me fait perdre mes manières. Frédérik Joster, à votre service et vos ordres. Veuillez pardonner notre état. Et voici "L'Oiselle", elle est assez timide veuillez l'excuser. »

Il regarda encore une fois sa piteuse troupe.

« Nous sommes disposés à répondre à vos questions, du mieux que nous puissions. Souhaitez vous plus de détails sur les forces ennemis, l'état de la ville, ou bien autre chose ? »

Son heaume était fixé vers le regard de la générale.

Modifié par un utilisateur mardi 22 juin 2021 00:34:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Deadline

Quelle avait été toujours la méthode de Symphonie pour éviter les questions gênantes. Ah oui! Dire des inepties ou attaquer gratuitement son interlocutrice. Et la strixe espérait bien qu'en mentionnant de manière humoristique son esclavage, qu'on lui posa pas d'autres interrogations à gratouilles. Et son stress y était fortement pour parti. Plus elle paniquait intérieurement, plus elle racontait des blagues malaisantes.

Simplement, elle ne pouvait tourner le dos à toutes les situations quotidiennes. C'est pourquoi la meilleure défense restait l'attaque. Elle releva la tête en croisant les bras de manières nonchalantes, jugeant d'un regard la rouquine comme si elle avait posé une question stupide.

« Les humains adorent donner des noms à leurs propriétés, ça leur donne un sentiment de supériorité mal placé proportionnel à leurs piles de paperasse. Et j'apprécie particulièrement de les contredire. Voyez-vous l'administration chélaxienne a toujours été incompatible avec mes jolies ailes et mes jolies griffes. »

Les poignets complètement décolorés dépassant de ses gants, à force de tirer et s'enfuir de ses chaînes étant enfant... ne pouvaient guère contredire ce discours. Symphe restait toujours Symphonie, avec son ressentiment et sa haine des humains intacte. Au delà du ton ironique qu'elle avait pris, il y avait surtout une lassitude intense -les choses étaient comme ça et ne changeraient guère, guerre ou pas.

Elle préféra laisser les autres répondre une nouvelle fois. Car à part dire : J'ai attendu les autres pour maximiser mes chances de survie! -ce qui la ferait passer évidemment pour la connasse véritable qu'elle était, il n'y avait pas grand chose à déblatérer. Elle recommença à regarder ses pieds, jouant avec le bout de sa chausse sur le sol.

Déguisement : une autre strixe, DD30 -taille augmentée, allure mercenaire.
Extraits du jour

Modifié par un utilisateur vendredi 25 juin 2021 00:52:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sénara





Le regard de la générale Pelzo se posa sur les poignets de Symphonie, remontant jusqu'à son regard, et s'adoucit un instant. Elle murmura, plus pour elle même que pour ses visiteurs.
« Ils ne réalisent pas ce qu'ils perdent. »

Elle reporta ensuite son attention sur Aanara, reprenant son expression sévère.
« Si je suis bien, si nous attendons, nous lui laissons le temps d'invoquer ce diable, et si nous attaquons, nous risquons de le pousser à invoquer ce diable. Magnifique. Cette guerre manquait de bonnes nouvelles, je dois dire.

L'essentiel, c'est que vous ayez pu prendre la suite, cela dit. Toute information est bonne à prendre, après tout. »

Joster se détendit sous l'ordre.

« Et bien c'est à dire que... »

Il hésita un instant.

« Que j'ai traversé la ligne de front en quelque sorte. Je suis, enfin j’étais un apprentie chevalier de l'ordre du chevalet. Quand cette guerre a éclaté, je me suis retrouvé tiraillé par mes convictions.
J'aspire à offrir à ma communauté l'ordre paisible propice à l'épanouissement. Mais je ne supporte pas toutes les méthodes.
De l'autre coté, la Réclamation amène une guerre fratricide qui fait certes couler notre sang et enflamme nos maisons, mais je pense qu'un régime de terreur n'est pas la solution pour mener la communauté au calme. La peur emmène le ressentit, qui guide à la haine et aux conflits. Et le conflit mène à une insécurité contre laquelle je veux protéger chacun.
Alors j'ai choisis d'opérer à vif pour soigner sereinement. Je ... je suis prêt à tirer mon fer contre mes anciens frères et à me battre sur quelques champs de blé si cela peut offrir un avenir plus calme. Donc j'ai renoncé à mes serments et je me dresse contre l'ancien ordre.

Ce n'est pas une repentance, mes mains sont pour moi blanches et propres. Je n'ai pas torturé, je n'ai pas jugé hâtivement et je connais le poids de mon armure et la fonction de mon sabre. J'estime simplement que mes idéaux sont plus en accord avec les vôtres qu'avec ceux d'ordres aux méthodes brutales et froides. »

A la question des forces armées, il reprit cependant contenance.

« Oui je peux répondre à cette question. J'ai monté une petite milice dans la ville. Ils sont armés mais manque d'entrainement et les nombres sont assez faible. Ils sont capable de protéger la ville contre des bandits mais contre un bataillon militarisé, ce n'est presque rien. En fortification pur, il n'y a rien. Les serrures aux portes sont les seuls barrages.

De l'autre coté, j'ai reconnu les armures de la chaine et quelques membre du bucher. En tous je dirais une cinquantaine d'hommes. Parmi eux, des signifiers mais aussi des francs-tireurs et des soldats impériaux. Cependant je pense que ce n'est pas l'armée. Il s'agit visiblement d'une tête d'armée, lancée en avance afin de déblayer et de reconnaitre le terrain. Ils risquent de s'installer pour un temps là bas quand l'armée les aura rejoins, afin de solidifier une arrière base et de s'assurer que la population est maintenue au calme et exempte de résistance. Ensuite, ils marcheront, soit en longeant soit en traversant la forêt, en direction d'ici j'imagine.

Il est probable qu'ils ait amené un génie mais je doute qu'ils ait toute une artillerie lourde hautement fournis. La traversée de la forêt serait complexe. La magie est par contre probablement assez présente »

Sénara





Une fois que tout le monde fut installé, Praetoria fit craquer beaucoup trop de phalanges, et entrepris de leur faire un résumé des évènements.
« On a fureté par-ci par-là, et on a trouvé pas mal de choses intéressantes...pour commencer...on ne peut pas dire que les gens du coin soient vraiment défavorables à la Réclamation. Enfin, ils craignent les représailles de l'Empire, mais ils ont l'air plutôt satisfait du traitement que leur font les croisés...ça ne va peut être pas être facile d'obtenir leur soutient, tous comptes fait.

La guilde des voleurs locale, les Dagues Nocturnes...ils se font discrets, mais eux pourraient être plutôt intéressés. Si on arrive à les localiser ou à les contacter discrètement.

Et dernier élément...Le plus perturbant. Apparemment, les croisés envoient des patrouilles assez lourdes dans la forêt...et aucune idée du pourquoi. Ce qui ne veut rien dire de bon. »

Se retransformant devant sa compagnonne, Lucretia tenta de la rassurer.
« Ne t’inquiète pas, ça va le faire…  »

Attendant impatiemment le retour des autres, Lucretia marmonnait dans sa barbe, songeait aux informations que Praetoria et elle avait récoltées, et ne sachant comme les présenter intelligemment. Le social, ça n’était pas son truc, et essayer d’avoir une bonne image était d’autant plus difficile. Oh, elle n’était pas asociale par nature, mais jusqu’alors, il fallait dire que Praetoria avait été la seule personne vivante à s’intéresser réellement à la druidesse.

Une fois tout le monde rassemblé, elle avait l’air totalement blasée de l’extérieure -comme à son habitude- mais était en stress à l’intérieur. Pratoria prit les devants et parla de la guilde des voleurs ainsi que de la forêt, et Symphonie répliqua aussitôt, parlant également d’un… rendez-vous ?
L’ambiance fit retomber le stress de Lucretia, la rapprochant de ce qu’elle avait vraiment l’air d’être.

Elle lâcha un long soupir, avant d’enchainer sur les propos de Praetoria.
«  Cette fameuse guilde… Je suis certaine qu’il y a moyen de s’allier à eux, si l’on envisage de prendre la ville. Je pourrais aisément les trouver et les convaincre si vous le souhaitez, j’ai… mes méthodes…  » précisa-t-elle sombrement.

Oh, elle ne songeait pas à de la torture, ce n’était pas assez efficace. Plutôt… à utiliser sa psychologie et son affinité avec la nature pour "que la souris pestiférée trouve les rats, et leur offre une vision commune".

«  Quant à la forêt… Je suis persuadée que nous y avons manqué quelque chose… Une puissance y réside… J’aimerais voir ça de plus près à l’occasion, si vous me le permettez… Peut-être même ce soir, si vous êtes occupés comme notre amie strix. Sous forme animale, je ne crains rien.  »