Cheminant avec le groupe, le mantella Jian répondit aux questions qu'on lui posait avec un immense sourire.

« Le docteur Lun est descendu à l'auberge du champignon solitaire avec ses compagnons. Je vous conduit tout de suite. A ma connaissance, il n'a jamais eu de problème dans cette communauté. »

Psychologie dd20

Lorsqu'Oyunn s'enquit des règles des Luwa, le mantella ne se fit pas prier.

« Nos lois sont relativement simple, nous sommes une tribu marchande. La propriété privée est sacrée chez nous. La loi la plus importante de cette communauté est qu'il ne faut faire aucun mal au champignon vénérable.

Et comme vous le savez, ce n'est pas vraiment une loi mais un conseil de prudence, plus vous êtes proches du chapeau, plus c'est un milieu toxique pour vous les mammifères. Mais puisque vous êtes venus par ce côté, vous avez vu les eaux bénies par le champignon sacré. Ah, méfiez-vous de la pluie par ici également... »

Le grippli conduisit le détachement de l'expédition jusqu'à la base de l'immense champignon. Différentes structures étaient construite à la base de celui-ci. La plupart était en champignon et en bois. Certaines étaient troglodytes.

Vous croisez quelques habitants de Luwa qui s'il ne sont pas surpris de vous voir s'arrête pour regarder passer votre groupe (ou alors était-ce pour regarder le mantella ?).

« Notre champignon sacré est le présent céleste de la divinité tutélaire de notre communauté Qi Zhong. Bien que la plupart des autres adeptes du maitre de la médecine ne partage pas notre voie. Notre foi repose sur le principe du cercle à cinq rayons. Nos érudits mystiques combinent la magie divine de la nature et l'alchimie pour accomplir des miracles. Notre alchimiste est le principal prêtre de Qi Zhong au sein de notre communauté, et dirige la caste des savants. Les jeunes gens que vous avez vu avec moi tout à l'heure sont nos chevaucheurs de libellules, les doblas, les principaux guerriers de notre communauté. Et enfin nous autres, les mantellas sommes des magistrats du commerce chargé de préserver l'harmonie entre le savoir et la force. Harmonie, savoir et force sont les principaux constituants de notre société. Nous sommes fiers d'être l'une des tribus gripplis les plus civilisées de ce côté du marais. »

Jian s'arrêta devant un bâtiment.

« Voici l'auberge du champignon solitaire. L'auberge est tenue par un luwa nommé Gillian. Je vais vous laisser ici. Si jamais vous désirez faire des affaires. Dites à l'aubergiste de venir me trouver. Je vous mettrais en contact avec nos meilleurs artisans.  » proposa de nouveau le mantella.

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A l'intérieur de l'auberge

L'auberge est... surprenante. Malgré l'extérieur du petit bâtiment qui ne paye pas de mine (voire est carrément austère), l'intérieur ressemble à un étrange mélange entre un style marécageux et le luxe d'une grande capitale du Tian Xia. Il semble que les luwa dissimule leur richesse à l'intérieur des bâtiments et la camouflent à l'extérieur.

L'aubergiste vous accueille avec un immense sourire. Gillian est visiblement ravi de votre présence. Et il est vraiment très maniéré. Après que vous lui ayez indiqué le motif de visite, il vous conduit dans les grottes en dessous de l'auberge qui abritent un nombre impressionnant de chambres.

« Nous y voila, honorables visiteurs. La suite-propriétaire du clan kitsune Lun, honorable propriété de la grande Dame Lun Li. »

Le grippli frappa et ouvrit la porte.

« Honorable consort-docteur, pardonnez cette intrusion, mais vous avez là d'honorables visiteurs venus vous voir en urgence en bravant le bourbier dehors. »

Un long soupire se fit entendre.

« Merci... Gillian... Faites-les entrer... Si ce sont encore vos alchimistes qui viennent me voir pour acheter mes formules, elles ne sont pas à vendre... »

Vous trouvez le docteur Lun, il semble particulièrement fatigué.

« Mais... Que faites-vous ici ? Mei, Khaliun... Qui vous accompagne ? Ce sont sont des gens de l'expédition ? » demanda le docteur particulièrement surpris de vous voir.

« Pourquoi êtes-vous ici ? J'ai envoyé un message à Fort Yaofang pour dire qu'il y aurait du retard dans cette mission. Vous êtes là pour nous donner un coup de main ? »

Mei

Bien, bien, bien… Ils allaient pouvoir retrouver Père et accomplir avec brio une nouvelle fois leur mission. Khaliun arrêterait de s’en faire pour sa sœur, et ils pourraient cesser de se questionner sur la politique à tenir à tous les reptiles, batraciens et esprits croisés… Bref, elle retrouverait enfin sa tranquillité d’esprit, songea Mei, juste avant de se rappeler que son pere avait fait partis de ceux espérant qu’elle grandisse. Dommage…. Pffff… d’autant qu’avec les problèmes locaux, sa curiosité naturelle était stimulée.

La propriété privée était sacrée ? Mère et Fang devaient adorer cette philosophie ironisa-t-elle. La kitsune voit bien trop d’occasions de faire du mauvais esprit devant les explications et s’applique sagement à ne pas céder à ses mauvais penchants. En terme de civilisation, elle préférait quand même les immenses temples et palais de Bakou. Ils avaient plus d’allure, et puis eux, au moins, ne tentaient pas d’assassiner par l’odeur les visiteurs innocents. Mystiques ou non, on devait pouvoir en faire des sacrées poêlées avec ce végétal là.

Elle allait se faire transformer en tapis si elle évoquait la possibilité… Meï répondit gracieusement.

« Merci Mantella pour vos réponses et votre prévenance. Nous penserons à vous si nous avons besoin de quoique ce soit et serons heureux de pouvoir bénéficier du savoir faire Luwa. »



L’intérieur de l’auberge est plus… confortable et bien plus conforme aux fioritures qu’elle associait aux capitales du Tian qu’à des foutus marais bourbeux. Les grenouilles remontaient dans son estime !

Ils avaient une suite dans cette auberge eux ? Ah ben… c’était toujours bon à savoir note la kitsune. Évidement tout était au nom de la chef de clan mais bon..

L’aubergiste frappe à la porte, agissant en majordome pour leur solliciter une audience. Peut être aurait elle du lui préciser quel était leur lien familial… il ne se serait peut être pas fatigué autant. S’avançant dans la suite, elle remarqua directement l’état du docteur…

« Bonjour Papa, ravie de te revoir aussi. » Certes, il n’était pas du genre affectueux -trop de sujets en tete pour perdre son temps avec ça, mais il aurait quand même pu faire semblant d’être heureux de la voir. Non ? Bon d'accord, il était juste égal à lui même. A lui même quand il n'avait pas dormis depuis trois jours. « Je te présente Xian, Oyuun et Unmeï, ce sont des membres de la caravane. » Pas qu'il allait s'en soucier mais au moins il avait l'information...

« Heu non. On a du le croiser… Tu l’as envoyé il y a combien de temps ? On est là pour venir t’apporter quelques nouvelles. Il y a eut du nouveau à Fort Yaofang et il va peut-être falloir hâter un peu notre départ. Sinon on risque de se trouver pris dans un conflit local entre le Lingshen et Kaoling. Mais sinon tout va bien… Tu as besoin d’aide ? »

Oui, bon, c’était très résumé. Et puis elle sentait que Khal risquait de sauter sur son père pour le secouer jusqu’à ce qu’il lui dise où était sa sœur. Avec un peu de chance c’est elle qui avait été renvoyée comme messagère… dans une zone où pullulaient maintenant des hobgobelins...

Le docteur Lun avait l'air relativement détaché du monde extérieur. D'ailleurs, il n'avait jamais été un père particulièrement aimant.

« Ah oui... Je suis content de te voir aussi. » dit-il d'un ton concentré.

Psychologie DD18 (DD11 si c'est votre père)

Il commença à faire les cents pas. Le kitsune avait l'air de réfléchir à toute vitesse.

« Le messager a du mourir... Tant pis... » écarta-t-il sans montrer un seul signe de tristesse. « Enchanté, vous autres... Bienvenue chez les Luwa... Les gripplis les plus serviables de ce côté des marais. Si vous avez faim, il y à manger par-là. » dit-il en désignant le luxe qui l'entourait et un garde manger ouvragé.

« Votre histoire doit être intéressante, mais abordons les problèmes un à un. Nous sommes déjà pris dans un conflit local déjà ici... Il s'agit d'une querelle de champignon entre la branche scientifique et religieuse de cette communauté et sa branche militaire... J'aurais été ravi de documenter la situation... »

Il désigne des liasses de feuilles "rangée" en tas sur la table de la suite qu'il avait aménagé en bureau. La documentation de l'affaire était déjà visiblement bien entamée voire terminée, contrairement à ce qu'avait l'air de dire le père de Mei.

« Mais, ta mère nous a demandé de ramener des montures spécifiques pour l'expédition capable de résister aux conditions de Shaguang... Les autres sont partis négocier pour avoir les derniers spécimens, ils devraient bientôt être de retour... Sans réponse satisfaisante probablement... Car il se trouve que les deux castes qui pourvoient au dressage de ces créatures sont en conflit. Donc nous sommes coincés ici tant que leur conflit n'est pas résolu. Conflit dans lequel, la caste dirigeante ne nous laisse pas du tout intervenir.

Maintenant, si je comprends bien ce que je devine de votre histoire, nous manquons de temps à Fort Yaofang. Il va vraiment falloir hâter les choses ici. »

Pour celles et ceux qui ont faim.

Les infrastructures champignons étaient remarquables. Impressionnantes. A chaque mètre, Khaliun hésitait à poser une nouvelle question. Dans d’autres circonstances, elle l’aurait sans doute fait d’ailleurs. Elle se doutait que le grippli ne leur disait pas tout… mais pour l’heure, ça n’avait pas d’importance.

Pour l’heure, concentration ! Le docteur, sa sœur et les autres étaient là, voilà qui était déjà rassurant. Plus que quelques minutes, en terrain allié, et elle pourrait laisser évacuer sa pression. Bien sûr, elle ne se jetterait jamais aux bras de sa sœur en public, mais l’esprit y était, c’était le plus important. Fichue bourrine de sœur.

L’auberge, quant à elle, est surprenante de confort. Un vrai petit paradis au cœur des marécages. Mais le spectacle qui y attend Khaliun est loin de mériter un rappel. Si la vue du docteur lui soulève un sourire sincère, le fait de le voir si sérieux malgré leur retard transforme doucement le sourire en sourire moins expressif...

Menteurs… grommela sombrement une voix au fond de sa poitrine.


Puis le fait de ne voir d’autres membres de l’expédition transforme à son tour le sourire en sourire forcé… et la remarque sur la mort du messager suffit à allumer la mèche intérieure de Khaliun, son regard devenant noir. Si peu de respect pour la vie et pour les autres... Khaliun ne dit rien, désireuse de ne se fâcher avec personne et de ne pas tout gâcher.

Foutus… grommela sombrement une voix au fond de sa poitrine.


Elle écouta attentivement la suite de l’échange, presque calme à l’extérieur, mais fulminante à l’intérieur. Un rapide regard au garde-manger lui provoque un tic nerveux au coin des lèvres. Est-ce qu’on allait vraiment se poser là et pique-niquer en parlant joyeusement d’un potentiel mort et de portés disparus ? Au fond d'elle, elle espérait bien qu'on en aurait vite fini ici.

Bien sûr, dans d’autres circonstances -encore une fois-, elle réagirait sans doute différemment. Mais la situation… ne l’encourageait pas à se montrer confiante, ni compréhensive. Elle en venait même à se demander ce qu'elle faisait là.

Bordel… Je te jure, si c'est un conflit à la con du style "ton crapaud a mangé ma mouche", je crame votre village. grommela-t-elle à l’unisson de son for intérieur.


Elle expira longuement, tentant de se calmer et de détendre ses poings, les paumes moites. Puis elle ouvrit finalement la bouche, parlant d’un ton se voulant… poli, mais trahissant une profonde colère pour qui connaissait la mutabi-qi.
«  Bonjour "Docteur"… Où sont les autres ? Et qui est ce messager ?  » lâcha-t-elle, déjà désireuse d'en finir au plus vite ici.

Bien sûr, Mei pourrait vouloir rester, ainsi que d'autres, ce qu'elle comprendrait amplement. Mais dans son propre cas... c'était différent.

Oyuun n'osa pas intervenir la première, déjà heureuse que son allure et les indices sur sa nature n'aient pas provoquées une réaction de rejet viscéral. Mais sa curiosité à l'égard du docteur se transforma bien vite en un mélange de méfiance et d'inimitié...considérant qu'elle aussi était employée par le docteur, bien qu'indirectement, elle ne pouvait pas s'empêcher de se mettre à la place de ce cavalier qu'il traitait avec autant de dédain, comme une pensée parasite.

Si elle avait été la seule concernée, elle aurait serré les dents. Mais la froideur du docteur envers Meï, sa propre fille, à qui il n'accordait qu'une fraction d'attention, oubliant presque qu'elle était venu le chercher; et la réaction de Khaliun, son regard noir, ne lui avaient pas échappé.

Oyuun risque un regard vers Unmeï, mais se décida. Elle ne pouvait pas se montrer ouvertement hostile, le doc était leur employeur, après tout. Elle se réfugia donc derrière une froideur et une efficacité professionnelle. Ignorant les présentations, elle entra immédiatement dans le vif du sujet.
« Docteur Lun, moi et mon frère d'arme Unmeï sommes les représentants de la compagnie du Yamaraj, et étant en charge de votre sécurité et de celle de la caravane, nous ne pouvons pas garantir votre sécurité si la situation tarde trop.

Nous devons donc résoudre ce conflit au plus tôt, regagner le fort et partir. Et pour cela, nous avons besoin de toutes les informations possibles. Quel est le sujet exact de ce conflit? Avez vous des pistes pour débloquer les négociations? »

Ou est ce qu'on va devoir se débrouiller sans vous?

Si le docteur paraissait surpris de l’intervention de la mutabi-qi, il n’était pas le seul. Meï retient au dernier moment un regard interloqué en direction de celle ci. Certes, elle était inquiète pour sa sœur mais ce n’était pas une raison pour être fielleuse… Père n’en était pas responsable. Des années de théâtre la guident pour ne pas dévoiler le peu d’entrain que lui inspire la réaction. De toute manière papa ne se préoccupait de l’opinion que les autres avaient de lui que lorsqu’il estimait que ça allait impacter durablement ses recherches.

Et puis, ce n’était comme si les grandes démonstrations d’affection avaient été son truc… Unmei et Xian qui ne pipent pas un mot, Oyuun qui se fait très professionnelle mais pourtant bien plus froide que dans son souvenir sous la tente...

La barde hésite, incertaine de savoir sur quel pied danser. Les autres étaient-t-ils si différents et guidés seulement par leurs émotions et ressentis ? Elle se sent brusquement étrangère au petit groupe. Qu’est ce qui les froisse comme ça ? Enfin si, elle le sait. Mais sont ils des puristes à ce points obtus pour réagir de cette manière ? Ou alors ils étaient vexés que son Père soit… lui-même ? Mais… ce n’étaient pas eux qui pensaient que l’honnêteté était importante ? Secouant intérieurement la tête et résistant à l’envie de rappeler qu’ils avaient simplement été envoyé pour avertir, et non pour protéger ou escorter son père, elle reprends d’un ton léger.

« Non, c’est bon pour le repas. On vient de passer un peu trop de temps avec une odeur de souffre dans le nez donc question appétit ce sera plus tard.  »

En tout cas, il dresse en quelques mots le bilan de la situation locale qui n’est guère joyeuse. Si la kitsune n’éprouve pas la moindre émotion à la pensée du chevaucheur grippli, et qu’elle partage l’avis familial sur la situation, elle craint que ce ne soit pas le cas de ses compagnons plus émotifs.

La jeune femme s’apprête à reprendre la parole pour récupère le contrôle de la situation qu’elle sent lentement lui glisser des mains lorsque le docteur réponds de nouveau…

… Merci papa pour cette brillante intervention. Intérieurement dépitée, Meï écoute son père détailler les circonstances de l’embauche du Yamaraj. Elle sent lui glisser entre les mains les possibilités de présenter ça autrement que sous le pire angle possible. Le pire boulet du clan Lun lors des négociations n’était pas, contrairement aux apparences, les deux jumeau, mais bien l’adulte censé représenter la sagesse…. Comment avait fait maman pour ne pas lui tordre le cou à de multiples reprises, voilà qui restait un mystère à ses yeux. Et la raison pour laquelle il patientait à l’auberge pendant que le reste de son équipe discutait pour obtenir les montures était tout aussi évidente. Ils ne l’avaient pas laissé venir. Elle aussi aurait refusé de l’avoir dans les pattes face à n’importe quel interlocuteur un peu susceptible -ou un peu doué.

« Bien… comme tu le dit toi même, tu as autant de tact qu’une mule mais peut-être qu’avec un nouveau point de vue, nous arriverons à trouver une solution pour obtenir ces montures malgré la mauvaise volonté des chevaucheurs et des alchimistes..  »

Un coup d’œil rapide aux papiers que lui a tendu son Père.. et qu’elle s’apprêtait de toute manière à lui demander. Il était certain que, coincé ici, il en avait au moins profité pour compléter le plus possible ses connaissances sur les gripplis locaux… De ce qu’elle en voyait, de toute manière, la pierre angulaire de tout ceci n’était pas les protagonistes mais bien ceux qui avaient profité de la situation : les mantellas. Mantellas qui refusaient strictement toute ingérence.

« Papa… tu as pu déterminer ce qui est arrivé à leur précèdent champignon ? Je veux dire, ce qui a vraiment provoqué son déclin… Et l’actuel pourrait être issus d’une culture tu pense ? D’ailleurs, tu note la position des mantellas durant cette période… tu as des détails ? »

Ca ne coutait rien de demander... Et puis si ça pouvait détourner l'attention des autres...

Loin d’être désintéressée par la conversation, la situation des Luwa et que savait-elle encore, un seul sujet préoccupait actuellement l’esprit de la mutabi-qi. Elle imaginait néanmoins sans mal que quiconque n’ayant pas la relation qu’elle partageait avec sa sœur ne pouvait pas facilement comprendre cette… obsession. D’autant que la plupart des gens semblaient plus intéressés par le champignon mourant. Mais cette discussion pouvait être passionnante et importante, et par conséquent durer des heures. Le grippli lui ayant d’ailleurs… "poliment" décliné sa proposition d'aide, c'était un sujet clos, elle préférait pour l’heure laisser son esprit papillonner à autre chose.

Quoiqu’il en soit, il fallait qu’elle en ait le cœur net. Tout comme aucun clergé ne se contenterait d’un "ta divinité interdit la consommation de thé", elle ne pouvait se contenter d’un "elle va bien". Il fallait qu’elle la voit, qu’elle la touche. Oh, la connaissant, ça n’allait sans doute pas être émouvant comme retrouvailles. La fratrie Ariuna n’était pas des plus… "mignonnes". De l’amour vache était plus au programme.

Néanmoins, songeant à ses compagnons de route, Khaliun tâcha de se montrer la plus attentionnée possible… à sa manière. Faisant fi de l’impassibilité du docteur, la mutabi-qi adopta un ton plus doux, teinté de mélancolie. Après tout… elle l’avait connu.
«  Contente de vous savoir en bonne forme…  » lâcha-t-elle en guise de seule réponse.

«  Je vous prie de m’excuser, je dois m’absenter quelques instants. Mais continuez, ne m’attendez pas…  » ajouta-t-elle, s’inclinant légèrement avec de s’éclipser de la pièce.

Oyuun ne resta pas. Elle n'avait rien à reprocher à la politesse de Khaliun, mais elle avait tout de même saisit la précipitation qui se trouvait dessous. Et la ru-shi était résolue à ne pas laisser la nomade seule quand elle avait besoin de quelqu'un.

Elle se leva également, et les salua aussi courtoisement qu'elle pouvait.
« Veuillez m'excuser...j'accompagne Khaliun, il est plus prudent que nous ne restions pas seuls, même ici. »

Avec un signe de tête, elle s'éclipsa à la suite de Khaliun.

Bon. En voilà une qui n'a visiblement pas envie de perdre son temps en palabres avant de rejoindre sa sœur. Xian reste soigneusement alors que le docteur a quelques échanges amicaux avec Oyunn... Et bien et bien... voilà qui explique certaines des tentions au camp. Quand au messager... Ce dernier était-il la raison pour laquelle dame Lun s'était montrée aussi peu enthousiaste à l'idée d'envoyer du soutien ? Inutile de trop se questionner sur le sujet pour l'instant.

Pour répondre à la question du docteur, la mage hésite un instant avant de répondre quelque chose qui s'avère assez proche du fond de sa pensée :

« Je ne... représente personne. J'ai rejoint cette expédition sous prétexte de donner des cours à trois apprentis du collège du dragon du fleuve et entend bien en profiter pour étudier les oasis et découvrir un peu des régions qui me sont inconnues et expérimenter des techniques innovantes »

Finalement si manger un brin n'aurait pas été pour lui déplaire, la possibilité de plonger dans les notes du docteur lui semble bien plus attrayante. Plongée dans la lecture, elle ne réagit pas beaucoup aux échanges jusqu'au moment ou Oyunn évoque le fait que régler le conflit n'est peut-être pas une solution... L'approche est bonne et c'est sur ce sujet qu'elle essayais d'avancer depuis quelques minutes.

Khaliun s'éclipse, visiblement trop sur les nerfs pour continuer la discussion sans mordre quelqu'un. Et Oyunn prend sa suite pour éviter de la laisser seule... Pas une mauvaise chose. Mais sur ce coup, Xian n'est pas certaine de qui la moniale vas protéger entre la Mutabi-qi et ses éventuels interlocuteurs...

Alors qu'elle s'apprêtait à finalement poser une question, le docteur signifie sa volonté de se replonger dans son travail... C'est peut-être aussi bien. De toute manière, les avis des négociateurs seront probablement bien plus pertinents que ceux du docteur pour déterminer quelles mesures prendre dans des négociations. La mage range donc ses question dans un coin pour les aborder avec quelqu'un qu'elles intéresseront plutôt que de continuer à déranger le chercheur...

Unmei aborde cependant le sujet de l'esprit. Et sur celui-là, il est probable que le docteur ai des choses a dire.

« C'était une esprit assez bavarde qui s'est présenté avec moult titres parmi lesquels "le chasseur d'orage" et "l'ombre spirituelle du vent de l'Est"... En auriez-vous déjà entendu parler ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 8 juillet 2021 20:46:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Unmei haussa les épaules. « Honnêtement, je ne saurais pas quoi faire d'une information pareille. Autant la partager avec un érudit tel que vous et qui saura l'utiliser à bon escient. »

Il croqua un fruit, avant de poursuivre. « En tout cas, ce qu'elle nous a raconté semble étayer cette histoire de tribu des glaces. »

Il croqua un nouveau morceau. « Allez-y, lâchez-vous, vous mourez d'envie de nous poser des questions. » sourit-il.