Les Vautours




Ishvala éclata de rire.
« Mes jolies, rien que ça! Et bien, chères associées, puisqu'il semblerait que nous soyons parties pour faire un bout de chemin ensemble, faisons les présentations! Puis-je...? »

Attendant l'invitation, elle s'assis à la table, et les autres tieflinnes suivirent le mouvement, formant une assemblée cornues...si on exceptait Praetoria.
« Nous avons début dans la région, en fait! A Longacre, justement, et nous n'avons pas encore eu le temps de nous faire un nom...Mais en ce qui me concerne, je suis...disons, négociatrice, et également spécialiste de la traque. Mais pour être honnête, je vais surtout ce qui est nécessaire.

Quand aux missions, présentement, nous sommes sous un contrat générique qui requiert que nous apportions toute l'aide nécessaire à vos collègues...et à vous, par extension. »



Jannen n'avait pas manqué l'attention de Lucretia, et lui adressa un clin d'oeil, tout en répondant avec un enthousiasme qui dénotait sa personnalité...embrasée.
« De mon côté, je suis surtout là pour apporter un peu d'enthousiasme dans tout ça! Mais plus sérieusement... »

Elle tira les deux pistolets de sa ceinture.
« Je sais manier ça. Et je m'y connais en explosifs aussi. Et, au fait, t'es jolie aussi, tu sais? Le vert te va bien! »



Balora s'assis avec élégance, plus posément que ses deux soeurs.
« Je suis spécialiste des arts occultes...sorcière, disent certains. Et je suis aussi native de Sénara, donc je connais bien la ville. Vous même êtes...quoi....? Prêtresse, peut être? »



Shen s'assis elle aussi, et le siège grinça sous son impressionnante masse.
« C'est moi qui porte les trucs lourds....mais plus sérieusement, quand il y a des armures à défoncer et des crânes à briser, c'est mon domaine. »



Les deux Agents Thrune ne remarquèrent qu'à peine la plus silencieuse des soeurs prendre place à leurs côtés. Elle était manifestement plutôt taciturne.
« Je suis chasseresse, de diables, principalement. »




Praetoria ne s'était pour l'heure pas exprimée, mais elle souriait largement.
« Je devrais peut être me faire pousser des cornes, non? Pour une tieflinne, je me sens un peu à l'écart, pourtant! Puisqu'on en est aux présentations, Praetoria la Vanneuse, contente de vous voir!
Et bon de savoir qu'on a des associées aussi compétentes. Enfin, je n'ai pas pu en juger en personne, mais à vous voir je n'en doute pas!

Ca paraît faire une bonne équipe, pas vrai, Lucy? »

Les Vautours




Jannen sourit de toutes ses dents en réponse à Lucretia. Apparemment, elle avait noté que la druidesse était peut être moins à l'aise qu'elle, mais et s'en amusait, mais ses remerciements paraissaient sincères.
« Merci! Je les ai fabriqué moi même, et je suis assez contente que ce soit des pièces uniques. »

Les autres tieflinnes paraissaient satisfaites de laisser Ishvala parler. Balora commanda un thé, et Shen se contenta d'un geste qui amena l'aubergiste à revenir avec une chope assez grande pour y noyer n'importe qui d'autre. Shana ne buvait rien.



Ishvalan, la représentante affichée des Vautours, se mit en demeure de répondre aux questions de Lucretia, un verre de liqueur à la main.
« C'est assez simple...nous avons toujours été en marge de nos sociétés respectives...et avec la guerre qui se déclenche, juste au moment où nous nous retrouvons...L'occasion idéale pour des charognards de tirer leur épingle du jeu. Les mercenaires ont la guerre pour fond de commerce, après tout.

Quand à nos objectifs à long terme...nous cherchons un diable. Un diable bien précis. Plus spécifiquement, un Deimavigga - un diable apostat - du nom d'Aztrath. Vos collègues nous ont promis de l'assistance pour retrouver sa piste en échange de nos services.

Si vous avez un moyen de localiser un diable...nous sommes toujours preneuse. Mais ça n'est pas à sens unique. Y a-t-il quelque chose que nous pouvons faire pour vous aider? »




Praetoria médita un instant cette question.
« Vous disiez bien connaître la ville? Est ce que vous connaissez un moyen d'y faire entrer quelque chose en contrebande? J'ai une idée, mais pas le matériel sous la main.

Et autre chose qui m'intéresserait...On a pas vraiment d'estimation précise des troupes de la Réclamation en ville. Mais surtout, j'aimerais savoir à combien de temps se situent leurs renforts. Vous pensez pouvoir vous renseigner là dessus? »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 juillet 2021 20:36:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les Vautours





Praetoria siffla d'admiration au compliment que lui fit son amie.
« Superbe? Lucretia, tu vas me faire rougir! Et que vont penser nos nouvelles associées...? Plus sérieusement, les filles, vous pouvez compter sur elle! Lucy m'a sortit des ennuis plus souvent que je ne pourrais compter, et je serais probablement morte dans un ruisseau sans elle. »


De façon surprenante, considérant qu'Ishvala avait mené la conversation jusque là, ce fut Balora qui se manifesta.
« Ah, les Dagues Nocturnes? Je les connais. En fait, j'en ai été membres un bon moment. Il se trouve qu'en tant qu'herboriste, rebouteuse, et ainsi de suite....je m'y connais en plantes. Ce qui inclue des poisons végétaux.

Bref. Justia me doit une faveur. Je peux vous présenter; vous deux, et Aanara, Symphonie et Ozran. Ca se limite à organiser une rencontre discrète, par contre. La suite, ce sera entre vos mains. Et il me faut une journée pour organiser ça. Ca ira? »

Modifié par un utilisateur samedi 31 juillet 2021 13:06:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Attendant patiemment le soir, ne sachant trop que faire dans cette petite bourgade, Lucretia battait les chemins, observant vaguement les habitations, emprunte d’une soudaine nostalgie. Les maisons d’ici lui rappelaient son village natal, qu’elle s’efforçait d’oublier, noir souvenir sommeillant au fond du Tartare qui lui servait d’être.

Au loin, la forêt s’imposait à l’horizon des évènements. Le Bois des Murmures semblait décidément magnifique, à tel point qu’il réveillait en elle des instincts de flétrisseuse conservatrice. Le simple fait que les fées croisées plus tôt n’aient pas su les contenir, ses camarades et elle, démontrait leur incompétence dans la protection de ces lieux anciens. Le simple fait que cette ville soit construite à la lisière de la forêt et non à l’entrée de celle-ci démontre leur incapacité à la symbiose avec Mère. Foutus ignares.

Ne comprennent-ils donc pas à quel point cette nature, fragment insipide de la voracité du Monde Originel, est à la fois leur protectrice, leur nourricière, et leur salut ? Lucretia n’avait… avait l’interdiction formelle de dévoiler les secrets des druides flétrisseurs de son ordre, pas même à Praetoria. Cela signerait leur arrêt de mort auprès des dieux primordiaux.

Observant la lisière de la forêt, la druidesse se perdit à quelques rêvasseries. Se penchant au sol, elle ramassa une poignée de terre fraîche qu’elle porta à ses narines, humant lentement l’arôme de ce qui faisait de ce plan l’une de ses richesses : son sol.

Soudain, elle sentit une brûlure à l’intérieur de sa poitrine. Une étrange brûlure devenant de plus en plus intense, se rependant petit à petit dans chacun de ses membres, chacun de ses muscles. La douleur devint rapidement insupportable tandis qu’elle tombait à genoux. Elle voulu crier, mais sa gorge endolorie ne lui laissa pas ce luxe. C’était comme si chacun de ses muscles se… flétrissait. Elle fut parcourue de sueur froide, croyant comprendre ce qu’il se passait.
« Gnh… Qu’est… ce qu’il m’arrive… ?
Les… miasmes… C’est comme s’ils… s’ils me dévoraient… de l’intérieur…  »

Ce supplice dura une minute environ, mais sembla durer une heure aux yeux de la druidesse. Une heure durant laquelle elle eut l’impression d’avoir été plongée dans le métal en fusion d’une forge.
Finalement, la douleur finit par se calmer, et Lucretia pu voir chacune de ses veines arborer un teint violacé, s’atténuant petit à petit. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer, mais elle sentait que… quelque chose, au fond d’elle, était différent d’autrefois.

Cherchant à comprendre ce qui lui arrivait, dubitative, Lucretia se sentait plus… vivante ?
Comme si une étrange énergie venait de s’insinuer dans son être, ou de se réveiller. Au loin, l’étrange Bois des Murmures prenait de plus en plus de place dans son esprit, jusqu’à devenir presque omniprésent. Elle commença par se pincer, pensant être sous l’effet d’un maléfice de charme, mais il n’en était rien. C’était comme… comme si.. elle "était" la forêt. Une étrange sensation, indescriptible.

Le temps de reprendre ses esprits, elle remarqua une autre chose. Si le vent, l’air, et même la terre lui semblaient toujours chargés d’énergie primale, elle avait l’impression d’en être étrangement distante. S’isolant dans un coin reculé, à l’abri des regards, elle tenta de se transformer en élémentaire d’air… en vain. Sueurs froides. Nouvelle regard vers la forêt.
«  Qu’est… ce qui m’arrive… ?  »