Bivouac au creux des collines

Ils avaient laissé Orlov derrière eux la veille, mais le voyage était pour l'instant plutôt calme. Ils avaient progressé à un bon rythme, montures au pas, au rythme de leur chevaux de bât, mais la route était dégagée et la tundra au Sud d'Orlov était paisible malgré le froid encore mordant quand la brise se levait.

A présent que le soir était tombé, ils avaient monté un campement au creux d'un trio de collines, près d'une source dont Arslan se souvenait. Les chevaux avaient été abreuvés et paissaient tranquillement à quelques pas du campement, et le feu de camp brûlait haut et clair dans la pénombre du soir qui tombait. Un second feu, plus modeste, crépitait sous un chaudron où le dîner de ce soir là fumait, un râgout de lapin aux herbes sauvages, résultat des efforts de leurs chasseurs pour un repas chaud. Le campement était presque achevé, les tentes montées, et malgré le froid qui se montrait de nouveau avec le soir, les congères avaient presque fondues, et la nuit s'annonçait belle. Loin au dessus d'eux, les étoiles piquetaient une à une la voute céleste qui s'assombrissait à vue d'oeil.




Tandis que le dîner cuisait, Arslan avait ouvert une sacoche débordant d'outils d'acier soigneusement rangés, et était penchée sur l'étrange marteau qu'elle portait en général accroché en bandoulière. L'arme était reconnaissable mais comportait un certain nombre d'éléments étrangement mécanique, incluant ce qui ressemblait à un lourd percuteur, et des mâchoires mécaniques ressemblant vaguement à un piège à loup.

Soigneusement, elle démonta certaines parties, les examinant attentivement, et en fit jouer d'autres, appliquant de temps à autre de la graisse ou resserrant certains ressorts et ajustant certaines des pièces.
« Elle marche comme une horloge, mais...et bien, on est jamais trop prudente...Je préfère faire des vérifications inutiles plutôt que d'avoir un problème en pleine chasse.

Puisqu'on a un peu de temps pendant que ça cuit...et honnêtement, pendant le reste du voyage...qu'est ce que vous êtes devenus ces deux dernières années? Vous avez l'air de vous être fait un nom si vous faites parti de ceux que la Princesse a recruté. »

Modifié par un utilisateur dimanche 19 juin 2022 18:09:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème de Venceslas : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.


Comme à son habitude, Venceslas arborait la joie de vivre de l’ours mal léché ainsi que l’amabilité d’une porte de prison. Dans un pourpoint trop serré pour sa bedaine, un souvenir d’autres jours en noble compagnie, le géant avait fait l’effort de se faire présentable, sait-on jamais quelles opportunités cela pouvait ouvrir en de telles circonstances.

Silencieux et pensif, Venceslas écoutait le récit de Sekhba le rictus aux lèvres. Venant lui aussi des Royaumes Fluviaux, il comprenait ce sentiment. Il avait déjà vu des bons gars dans ce genre de cas de figure. Difficile de savoir quoi répondre de pertinent à qui avait tourné la page, hormis le féliciter pour son courage. Choisir n’était pas chose facile dans ce monde dicté par les dieux.

Il gratifia la boule de poils d’une tape sur l’épaule.
«  T’inquiète pas gamin. On sait s’défendre, et ensemble, c’est plutôt eux qui d’vraient réfléchir à deux fois avant d’te chercher des noises !  » répondit-il franchement, d’un ton rieur.

Mais… Les propos du colosse n’étaient pas tellement à prendre à la légère. Sous ses airs de voyou des bas-quartiers ayant trop abusé de bière et de cochon rôti, les proches de Ven savaient qu’autrefois, il y a fort, fort longtemps, le bandit avait été chevalier. Bien que ne parlant jamais de cet épisode de son passé, il ne s’en cachait pas, portant toujours l’armure et l’arme de Vigile.
«  On a tous traversé des temps plus ou moins difficiles. Certains dont on peut être fier, d'autres dont on ne l'est pas. C'est comme ça. Si la vie était toute mignonne, on serait tous restés chez papi et mamie à cultiver des carottes.  » essaya-t-il sur un ton d'humour, pour détendre l'atmosphère.

Mais aujourd’hui, et après les propos tenus par son collègue poilu, la face visible de Van était celle du chevalier gris. Mi-chevalier, mi-bandit, cent pourcents pragmatique.
«  Si l’on tombe sur ce genre de gars… Je préfère être franc avec vous. Faire des prisonniers est une connerie. Certains y voient là une noblesse d’âme, mais dans notre bon vieux foutu monde, la noblesse n’existe pas dans la nature, et la magie se suffit à être contre-nature. Se retenir face à quelqu’un souhaitant ardemment vous tuer, ce n’est ni plus ni moins que lui accorder une seconde chance pour le faire.  » répondit-il sombrement, avant de tendre l’auge en quête du bon repas.

Le fumet du souper me mettait l'eau a la bouche. Ça fait un petit temps que j'avais envie de m'arrêter pour manger, mais il n'est pas digne d'un Paladin de quémander une halte... Surtout que c'est Erixa qui fait le plus gros du travail. J'ai bien fait de faire des petits écarts de temps a autres sur le chemin pour cueillir des baies, je pense que ça fera plaisir à tout le monde d'avoir un dessert acidulé. Je reste pendant un instant fasciné par l'arme d'Arslan... C'est impressionnant ce que la technologie peut apporter a la civilisation... Les anciens nous ont toujours dit de nous éloigner de tout ça, mais je me rends compte maintenant que c'était peut-être par ignorance ou même par peur. La question d'Arslan me sort de ma rêverie.
« C'est impossible de résumer 2 années rien qu'avec des mots... Pour faire simple, on a fait de notre mieux pour apporter la paix et l'harmonie a Orlov en accomplissant des quêtes pour le compte de la guilde... »

Alors que je laisse un peu de place aux autres, Sekhba nous fait un aveu qui me touche particulièrement, la réaction de mes autres compagnons me fait chaud au cœur... Visiblement la bienveillance est une valeur commune et je pense que c'est la base de la cohésion d'équipe.
« Je n'ai pas grand chose a ajouter... Je vais simplement dire que comme les autres, je pense qu'on est parfois victime des aléas de la vie et qu'il ne faut pas trop vite juger son prochain. Si tu es conscient d'avoir fait des choses pas très morales, a toi de redresser la barre... rééquilibrer la balance en quelque sorte... Je crois en la rédemption...
Et pour ce qui est de tes ennemis, sache que je te considère de ma famille et que je n'hésiterai pas a utiliser le feu d'Apsu contre ceux qui s'en prendrait a toi. »

Ce n'était pas la première fois qu'il était question de ne pas faire de prisonniers et cette idée me chipotait un peu.
« Je comprends qu'on ne laisse pas un sanglier ou un faisan en vie... Mais ici, on parle d'humains, non? J'espère que vous ne considérez pas les humains comme vos proies, car j'ai pas envie de manger du civet d'humain... Avant de les achever, laissez moi leur donner une chance de se rendre. Apsu nous enseigne que celui qui reconnaît son erreur a droit au repentir, alors que celui qui s'y complaît ne mérite aucune pitié... »

Je n'avais pas envie de mettre une mauvaise ambiance, donc j'ai tout de suite abordé le sujet suivant. Les confidences d'Arslan m'ont beaucoup touchées et je voulais qu'elle sache que notre groupe ne comptait pas la laisser de côté et je lui répondis dans un grand sourire.
« Et bien, je ne peux pas parler pour les autres, mais je pense avoir vu dans leur comportements que ta compagnie est aussi appréciée en retour. »

Une question me taraudait l'esprit:
« Dites, comment est-ce qu'on s'organise pour les tours de garde pour la nuit? »

Voyage avec les Roses Blanches

Roses Blanches



Voyager en compagnie d'une...et bien, d'une autre compagie d'aventurières était inhabituel pour beaucoup d'entre eux, et les Roses Blanches parurent au premier abord plutôt réservées également. L'entente établie était ferme, mais distante. Si l'on exceptait Carmilla, qui paraissait incapable de se montrer nerveuse.

Marchant aux côtés de Krix, la jeune femme rousse ne résista pas à l'occasion de laisser parler sa curiosité. Elle glissa un regard au draxie, tandis qu'Ulune se blotissait dans son écharpe rouge.
« Krix...? Je...pardonnez ma curiosité, mais comment avez vous réussi à domestiquer une drake de cette taille? Je croyais qu'il n'existait pas de drake argenté et elle paraît...enfin, sa manière d'agir me rappelle beaucoup celle de Siffleur, l'iguane de Yellen. Et...et bien, je voudrais en savoir plus! »


En avance du groupe, Marica profitait de l'occasion pour parler boutique avec Sekbha.
« J'ai eu de la chance la première fois, mais tu te débrouilles, quand même. Tu as appris tout ça où? »

La huline glissa un oeil sur l'arc de Sekbha.
« Et tu sais te servir de ça? Personnellement j'ai une préférence pour les dagues, c'est plus fiable, mais c'est sans doute l'habitude de me battre dans des allées et des ruelles. »


A l'arrière garde, Mariel formait un duo silencieux aux côtés de Van. L'elfe n'était pas des plus loquaces, mais au bout d'une bonne demi-journée de marche muette, elle se décida soudain à prendre la parole.
« Belle armure. Iomédéenne? D'Ustalav, peut être? »

Thème de Venceslas : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Sur ses gardes pour le groupe, grognon comme à son habitude de l’insouciance globale, mais pas rancunier pour deux sous, Vanceslas jouait son rôle d’égide, comme à son habitude, faute de cartel avec qui composer la musique. Il passait le plus clair de son temps à juger et jauger leurs compagnons de route, se rappelant des histoires du Seigneur-Vigile Ulthun I, trahi par des alliés plus cupides qu’indéfectibles.

Lorsque l’elfe lui adressa la parole, le chevalier s’efforça néanmoins de ne pas paraître plus hostile que de raison, se voulant prudent mais neutre.
«  Iomédéenne oui. Dernier-Rempart. Une relique du passé… Une époque depuis longtemps révolu.

Et vous alors ? Que fait une elfe si loin du Kyonin et des siens ?  » répliqua-t-il, curieux.

Roses Blanches



Camilla vira brièvement à un écarlate presque aussi intense que sa chevelure.
« Oh! Mes excuses Erixa, je n'avais pas réalisée que vous étiez consciente. Les drakes ne sont pas en général très doués pour la conversation...mais vous n'avez pas non plus l'air d'être une dragonne à proprement parler...je ne suis pas familière avec le terme Ma'Shugh, je dois dire...mais désolée pour ma méprise! »

Elle haussa un sourcil en écoutant les explications du draxie.
« Une réincarnation? Comment ça fonctionne, exactement? Je ne suis pas prêtresse, mais est ce que c'est...euh...Apsu qui en est responsable? »


Marica élargit son sourire.
« Ooooh! Les Royaumes Fluviaux, hein? On a plus en commun que je ne croyais! Pour te répondre: ce talent pour la furtivité m'est venu en tranchant des gorges dans les allées sombres de Daggermark. Avant que je rencontre les filles, bien sûr! C'est pas un endroit qui me manque cela dit, j'ai toujours trouvé leur obsession pour les poisons...inélégante. »

La question portant sur sa famille la fit grimacer.
« Oui, mais pas dans la région. Je n'ai pas eu de nouvelles de mes parents depuis quelques mois, mais ce n'est pas la porte à côté. Ils doivent toujours avoir une échoppe d'alchimie. Enfin, je pense, en tout cas. Mais je voyage avec ma propre famille maintenant, et quelque part ça ne me manque pas. »

Elle haussa un sourcil.
« Je doute que vous soyez aussi proches que nous, mais comment ça se passe avec le reste de ton groupe? Vous avez un nom, d'ailleurs? »


Mariel hocha la tête, restant neutre elle aussi.
« Je vois. Il est rare de croiser des chevaliers de Dernier-Rempart ayant quitté leur ordre, mais vos raisons sont les votres.

Quand aux miennes...je ne suis pas née à Kyonin, je suis ce que nous appellons une Forlorn. Les seules parents que j'ai connu n'étaient pas des elfes. Je n'ai jamais franchi l'orée de Kyonin.

Mais je ne suis pas loin des miens, en tout cas pas depuis que j'ai rejoins les Roses. »

Roses Blanches



Camilla se retrouva rapidement absorbée par la réponse d'Erixa et celle de Krix. Apparemment, la jeune femme rousse avait un intérêt marqué pour les phénomènes occultes ou inhabituels, parce qu'elle entreprit de prendre des notes, hochant la tête tout en vérifiant qu'elle ne risquait pas de rentrer dans un arbre.
« Ah! Je vois. Donc vous ne vous souvenez pas des détails, mais cela n'a rien d'inhabituel, d'expérience ou en tout cas d'après les témoignages - rares je vous l'accorde - que j'ai pu rassembler c'est un phénomène relativement commun quand on parle de la Rivière des Âmes et des phénomènes qui s'y rapportent.

Je suis curieuse de savoir ce qui s'est véritablement passé...mais je doute qu'il soit véritablement faisable d'avoir des certitudes. »

La question de Krix la prit au dépourvu.
« Hum? Oh! Heh...je ne sais pas si elle est vraiment intéressante. Ma famille vient de Galt, mais j'ai grandi à Mirnbay. J'ai...disons un intérêt pour les sciences occultes et Iobaria est une terre particulièrement intéressante en la matière. Vous saviez que selon mes théories, les Metsiks sont moins des bêtes que des malédictions parasitiques qui déforment leur hôte? »

Je souriais à pleine dents, virevoltant gaiment d'un met à l'autre. Il y a de cela dix minutes, nous planifions la meilleure façon de nous débarrasser d'un danger potentiel, au péril de nos vie et au lieu de taillade, estocade, sang et tripes, nous voici à déguster un frichti... Il faut savoir être reconnaissant quand la vie prend un tournant favorable!

Arslan n'y va pas par quatre chemins et sa proposition directe et subite me fait sourire. Je regarde attentivement la réaction de la nouvelle venue en la fixant de mes yeux d'émeraude, le sourire aux lèvres, la bouche pleine de pâté.

Thème de Venceslas : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Ayant profité de cette petite pause pour une cueillette sauvage dans ces contrées nordiques, Van avait cueilli quelques herbes aromatiques et champignons locaux, le tout accompagné d’une outre de bouillon conservée de la veille, le tout chauffé sur un petit feu créé par magie. Un bon petit velouté de chanterelles en prévision. Il écoutait les retrouvailles d’une oreille, mélangeant et assaisonnant le cale-faim pour qui s’en trouverait intéressé, jusqu’à ce que la blondinette ne lui demanda la raison de sa venue ici.

«  Humpf. Mon pays natal a été détruit, renvoyé au néant. Depuis, j'erre ci-et-là à la recherche d’opportunités et de réponses.

Cette expédition… Est une opportunité. ça peut permettre à Orlov de se débarrasser d’une partie de leur problème de pauvreté, et Desna sait que ces gars-là en auraient bien besoin.  »