La famille Bao



Tomoyo était pour l'instant demeurée plutôt discrète, bien consciente que Sayo et Shiori avaient beaucoup à discuter, mais le regard dans sa direction lui fit soulever un sourcil sceptique, et elle rétorqua en avalant une bouchée d'anguille sans se départir de son éternelle élégance.
« Considérant ce que j'ai traversé depuis qu'on a repris contact, Shiori, je pense que c'est un euphémisme. Mais d'un autre côté, je préfère affronter ce genre d'adversité à tes cotés que de le faire seule.

Et puis, je compte bien me rendre utile également, du moins si je le peux. Ce qui m'amène à une question, d'ailleurs...comment est ce que je peux vous aider? Pour l'instant, j'ai surtout gardé un oeil sur tes affaires en ton absence, mais si je peux vous porter assistance par ailleurs... »


Sayo esquissa un sourire en réponse à Shiori.
« Oh, je ne suis qu'une humble jardinière...Mais je vais tout de même mettre l'ensemble de mes talents à votre service. C'est aussi à cela que sert ma famille, après tout.

Pour commencer, je compte dresser l'inventaire de vos projets et des besoins de chacun d'entre eux. Si je dois vous aider à les administrer, il faut que je m'informe. Je dois aussi prendre mes marques à Yin-Se et apprendre à connaître le village. C'est particulièrement important si vous êtes sur le point de raviver vos contacts. Il va falloir centraliser tout cela et mettre des procédures en place pour assurer le suivi des messages et leur sécurité.

Je pense que je pourrais me rendre utile à votre dispensaire, également, en tout cas du point de vue de la pharmacopée en attendant que vous ayez un pharmacien attitré.

Du point de vue personnel...je pense que je devrais probablement superviser la construction de notre future demeure...il y a des choses qu'il sera plus facile de concevoir dès la construction d'une part, et je pourrais profiter de l'occasion pour débuter un jardin d'autre part.

Cela vous paraît il approprié, Bao-sama? »

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Tomoyo répondit à Shiori avec un sourire indulgent.
« Je me doutais que tu trouverais quelque chose d'utile à me faire faire...je vais être honnête, je ne pense pas que l'oisiveté me convienne. Mais puisque nous devons rester à Yin-Se, je suis heureuse de pouvoir me rendre utile. Je suis rouillée après aussi longtemps sans pratiquer, je pense que je devrais me joindre aux entrainements des troupes...ou peut être trouver un partenaire d'entraînement, il y a l'air d'y avoir quelques guerriers émérites ici...comme cette jeune femme que j'ai croisé hier, Ishimazawa-san. »


Sayo acquiesça également.
« Très bien, je prendrais contact avec elle à la première occasion...Je suis surprise qu'ils soient libres d'opérer ouvertement, cependant...Mais j'ai rarement l'occasion de parler boutique, si l'on peut dire. »



Le sort tissé dans le sceau est excessivement complexe, et difficile à saisir, mais Shiori parvient au moins à en retenir les théorèmes. L'influence de l'école du Bois était clairement évidente, en fait, le sort semblait tissé dans le grain du bois ayant servi à faire le sceau lui même.

Au contact, le sceau crépita de magie, s'étendant rapidement pour former ce qui ressemblait au cadre d'une porte, branches entremêlées pour former le linteau. La porte étincela, et un amas de caisses assez haut pour dépasser Shiori et assez large pour occuper tout l'espace qu'elle avait dégagée. Une fois les caisses transférées, le portail de bois se désagrégea rapidement, ne laissant pas de traces derrière lui.

Les caisses contenaient une collection de rouleaux, de livres et de parchemins. Apparemment, Mei n'avait pas perdu son temps.

Le sort lui était vaguement familier, il devait s'agir d'un sort dérivé des rituels qui permettait d'ouvrir les Portes Sylvestres, communiquant entre plusieurs royaumes elfiques. Celle ci était clairement bien point efficace et temporaire, mais la capacité de pouvoir en créer une même dans ces conditions était impressionante. En revanche, Shiori ne maîtrisait pas les principes fondamentaux derrière une telle magie.

Modifié par un utilisateur dimanche 3 juillet 2022 17:02:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Shiori, Sayo et Tomoyo travaillaient d'arrache-pied sur leurs recherches, mais ça n'empêchait pas la vie de continuer à Yin-Se. Ce jour là, à la surprise de l'elfe, ce fut Miyuki Yue, officiellement gouverneure de Siyin, mais en pratique occupant une position surtout administrative. Les deux femmes ne s'étaient pas véritablement fréquentées auparavant, mais cela n'empêcha pas la gouverneure de saluer Shiori avec enthousiasme.
« Mes respects, dame Bao!

Je crois que nous n'avons pas eu l'occasion de parler depuis votre arrivée, mais j'ai beaucoup entendu parler de vous. Et de vos talents. Je m'en veux de vous interrompre dans vos recherches, mais il faut que je vous parle. Pour l'avenir de ce village. Vous voulez bien m'accorder un instant? »

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Miyuki n'hésita pas longtemps, acceptant la proposition avec grâce et un sourire radieux. Et comme Shiori l'avait anticipé, Sayo avait pris les devants dès que leur visiteur était arrivée. En quelques minutes à peine, Shiori et Miyuki partageaient un thé aux accents de jasmin, comme on le préparait dans le Sud, du côté de Quain.

Miyuki pris une gorgée, appréciant le thé, mais elle était clairement distraite.
« Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Bao-san. Des réformes se profilent à l'horizon, qui vont changer le paysage politique de Yin-Se. Et je souhaiterais que vous en fassiez parti. »

Elle laissa passer un instant de silence avant d'ajouter.
« Siyin a besoin de quelqu'un de votre talent, maintenant plus que jamais. »

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Miyuki soupira.
« Je préfère toujours jouer la carte de la franchise, quand j'en ai la possibilité. »

Un mince sourire naquit sur ses lèvres.
« Ne-serait-ce que parce que je n'ai pas de véritable talent pour l'intrigue. Ni d'intérêt, d'ailleurs. C'est Jing qui possède tous les détails, mais oui, l'un des objectifs de cette réforme est de nous détacher, au moins légalement et formellement, de l'autorité du Prince Shue Huang, cela nous placerait sous l'autorité seule du Roi Huang. C'est une forme d'autonomie, à défaut de véritable indépendance. »

Reprenant le fil de la conversation, la prêtresse de Desna ajouta.
« En l'occurrence, Yin-Se aurait besoin de quelqu'un disposant de vos talents pour l'organisation et de vos connexions en tant que trésorière - même si je crois que la fonction s'accompagne d'un titre différent, les responsabilités demeurent les mêmes. »

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Miyuki sourit en réponse à Shiori, soulagée de voir que l'elfe saisissait immédiatement ce qu'elle voulait dire, tout en lisant entre les lignes. La prêtresse de Desna acquiesça.
« Exactement. L'idée est de garder de la marge de manoeuvre tout en conservant une certaine autonomie avec le royaume de Lingshen - au moins de principe. Ca empêchera le Prince de simplement recourir à son statut contre nous, si nous avons l'appui du roi. »

Revenant au coeur du sujet, Miyuki reprit.
« Jusqu'à présent, un tiefling que nous avons recueilli, Tristan, mais c'est loin d'être son domaine et je pense qu'il serait plus à l'aise en revenant à ses premiers amours, l'alchimie.

Par ailleurs...vous êtes une érudite, et au delà des responsabilités financières, ce poste vous donnerait aussi un siège au Conseil, où je pense que votre voix serait bienvenue. Par ailleurs...je pensais à de potentiels partenaires commerciaux, mais tous les contacts utiles sont les bienvenues, de mon avis.
Et puis, cela signifie aussi que vous avez l'habitude de la négotiation. »

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Miyuki acquiesça à la mention de Tristan.
« Absolument. Je lui ai demandé son avis avant de prendre contact avec vous, par précaution. »

L'éclat de rire de Shiori fit rougir la prêtresse, un peu embarassée, mais elle ne se laissa pas destabiliser pour autant.
« J'ai peut être mal évalué ce point...ce qui n'empêche pas que vous soyez tout de même bien placée. Et puis, la trésorerie nécessite aussi des talents pour la finance, ce n'est pas exactement dépendant de la négotiation.

Et...vos autres talents pour...disons, le rassemblement d'informations seront aussi particulièrement utile. Je suis sûre que nos futurs diplomates vous en seront reconnaissants. »

Revenant à leur sujet de conversation, Miyuki ajouta.
« Les préparatifs sont encore en cours, mais dans le courant du mois d'Arodus, probablement. »

Modifié par un utilisateur dimanche 16 octobre 2022 14:23:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Miyuki hocha la tête, reprenant ses explications.
« Je vous confirme que c'est bien le cas pour dame Zhu; et maître Tao Shu est pressenti pour prendre les fonctions de conseiller et assurer le lien et la représentation du peuple de Siyin auprès du conseil. Maître Talos devrait également reprendre le poste de conseiller et représentant spirituel.

Ce sont les principaux changements pour l'heure, les autres sont encore en discussion.

Quand aux points particuliers...le plus délicat pour le moment est l'intégration de Pek Peh. C'est une communauté qui a été complètement indépendante pendant des décennies, ça vient avec un certain nombre de problèmes. »

Miyuki soupira, mais adressa un sourire encourageant à Shiori.
« Je ne doute pas que nous y arrivions. »

La dernière question de l'elfe pris Miyuki au dépourvu, provoquant un haussement de sourcils surpris.
« Une modification de sort? Je vous préviens, je ne suis pas particulièrement douée pour la magie, je dirais même que je n'ai jamais eu l'occasion de travailler sur les principes de fonctionnement des sorts. Mais si vous pensez que mon avis peut vous être utile, dites toujours? »

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Miyuki grimaça à la mention des collaborateurs et des difficultés logistiques.
« Je crains que non, en tout cas pas formellement. L'inconvénient de notre croissance si rapide est la difficulté de faire croitre les structures administratives au même rythme. Je pense qu'une de vos premières mesures devrait être de recruter; même si nous avons surtout des fermiers qui viennent jusqu'ici, je suis certaine qu'il doit y avoir des lettrés parmi les réfugiés.

Je peux déjà vous pointer dans la direction de la famille Akayuri. Ce sont des archivistes, je suis sûre que certains seraient intéressés. »

Revenant sur le sujet de la magie, Miyuki se pencha sur les théories...elle peinait à suivre, mais à son crédit, elle semblait avoir la flexibilité intellectuelle nécessaire pour suivre les idées que Shiori avait en tête. En particulier concernant le lien avec la magie divine. La prêtresse de Desna expliqua comment elle percevait la magie divine, principalement comme la volonté de Desna elle même...ce qui pour elle se traduisait par une présence encourageante et...un..."mouvement" dans la bonne direction, un mouvement assez intense pour affecter la réalité sous la forme d'un sort divin. Mais les principes fondamentaux n'étaient pas incompatibles, et elle suggèra pouvoir aider Shiori à tester ses théories si elle le souhaitait.

Bon... si tu avais commencé a mettre en place un certain nombre de choses pour t'implanter dans la communauté... il n'en restait pas moins que pour ce qui était de votre situation personnelle à Tomoyo et toi-même les choses n'avaient pas tellement progressé. Oui... vous aviez désormais votre propre logement et tu avais même de quoi accueillir quelques oiseaux pour les messages mais il n'était guère spacieux et tu ne t'imaginais pas t'y installer durablement. Etrangement, même si tu était habitée aux dures réalités de la route et a loger dans les auberges les plus sordides de certaines villes, tu n'envisageais pas de considérer un endroit comme "chez toi" a moins qu'il ne soit assez... et bien confortable.

Et la première étape était de faire en sorte que tes envies de luxe aient les moyens d'être satisfaites sans te mettre sur la paille et surtout sans avoir a interférer avec le développement du dispensaire... Et tu pourrais en profiter pour faire en sorte de pouvoir continuer à t'informer sur le monde sans avoir à trop bouger de Yin Se.

Pendant un temps, tu avais joué avec l'idée de faire ça par toi-même en comptant sur ta force de travail, celle de Tomoyo et celle de Junko... Mais bon... tu avais un ami qui t'avais proposé son aide non ? Et si une belle démonstration d'indépendance pouvait avoir quelque chose d'intéressant, lui demander de l'aide était aussi un bon prétexte pour passer un peu de temps avec lui... Et ça ne se refusait pas.

Tu avais donc fait en sorte de le trouver a un moment ou il était suffisamment isolé pour ne pas risquer de te retrouver a jongler avec sa famille :

« Hum... Tao ? Je voulais te demander si tu pouvais m'aider un petit peu. je pensais commencer a m'installer vraiment ici et... et bien ça vas me demander pas mal de ressources... et je... »

Pourquoi était-il si difficile de lui demander plus explicitement de l'aide ?


La tête dans les nuages, c’est avec surprise et plaisir que Tao vit la bouille de Shiori s’approcher. La voilà bredouillant comme une adolescente à la veille d’une soirée d’automne. Ce n’était pas tous les jours que l’on voyait Shiori comme ça, il fallait remarquer qu’elle avait un charme certain.

Malicieux, Tao se permit d’abuser de la situation, tout sourire.
«  Et tuuu… ?  » commença-t-il, plus insistant que jamais.

Finalement, il rompit ce moment de gêne, ne se voulant pas en devenir la cause, s’il ne l’était pas déjà.
«  Ne t’inquiète pas. Si je peux t’aider, c’est avec plaisir. Dis moi seulement ce que je peux faire pour toi.  »

Mais… sa curiosité le démangeait. Aussi ne réussit-il pas à retenir une réelle question.
«  Hum… Simple… Curiosité. Qu’est ce qui t’as convaincu de rester ? Ou du moins, de prolonger votre séjour ?  »

S'il y avait plusieurs réponses possibles à cette question, c'était une curiosité le tarotant sérieusement.


Bon au moins n'avait-il pas fait de remarque désagréable... D'un autre côté, pourquoi en aurait-il fait ? Tu ne peux pas t'empêcher de t'en vouloir mentalement mais il y a autre chose de plus important pour l'instant :

« Dans un premier temps, je pensais faire installer quelques ruches. J'ai de bonnes notions d'apicultures et les ruches peuvent fournir un bon nombre de denrées utiles... Et puis il y a la pollinisation. Les théiers sont mellifères aussi j'envisageais d'en installer certaines dans tes champs... Et les autres sur une colline un peu plus loin au Sud ou j'envisage de m'installer réellement. »

Quand à sa subite crise de curiosité... tu saute sur l'occasion. S'il se propose de retourner dans le cadre du jeu, ça te vas infiniment mieux.

« Pourquoi ? Et bien il y a plusieurs raisons. Quatre je dirais. Déjà... Tomoyo, bien entendu. On ne sais pas combien de temps passera avant que je n'ai pu résoudre son problème de malédiction... Donc en attendant autant faire en sorte de vivre correctement. »

Un premier doigt levé, tu marque une pause et adresse a Tao un sourire amusé :

« Et même si je n'ai rien contre un peu de rusticité, j'apprécie le raffinement et le confort. Ensuite... J'en ai déjà parlé mais... ça fait un moment que j'ai envie de m'installer. Je suis sans cesse sur les routes pour éviter que des imbéciles ne se mettent en tête de s'en prendre a moi et mes proches. »

Le ton est bien plus grave a présent, alors que tu enchaîne, ton deuxième doigt levé :

« Yin Se est un village reculé au cœur de terres dangereuses et j'ai la sensation que quelques fanatiques au service d'un Oni ne changeront pas la donne par ici. Et puis j'ai pu constater qu'il y avait bon nombre de personnes apte a se défendre. »

Tu lève un troisième doigt :

« Raison suivante : je suis rancunière. Vraiment. Et pour finir... »

Tu referme ton poing avec une moue moqueuse :

« Devine ! »


Satisfait de voir Shiori de bonne humeur, du moins le semblait-elle, l’oracle ne put s’empêcher de sourire. Il savait très bien quelles raisons poussaient l’elfe à rester, à commencer pour Tomoyo, et quelles autres pourraient potentiellement la concerner, du moins le songeait-il… Mais ce genre de questions idiotes en révélait souvent beaucoup. La dernière réponse de Shiori en particulier réveilla sa bonne humeur.

«  Parce que tu ne pourrais pas te passer de ton pot de terre cuite préféré ?  » tenta-t-il avec humour, prenant une pose faussement narcissique, se demandant si l’on pouvait voir l'accélération des battements d’un cœur n’étant plus là.

Si cette bêtise est sortie bien vite, voilà bien un sujet sur lequel il aimerait éviter de se prendre un vent. Mais les autres points soulevés le laissèrent songeur. Agréablement songeur.

«  J’espère que tu te plairas ici, avec m-nous. Enfin, vous deux, toi et Tomoyo. Enfin bref. Cet endroit m’a l’air plutôt charmant, même si rustique, comme tu dis. Et j’espère bien que tu pourras être en sécurité, voire qu’on finira par donner envie à cet Oni d’aller emmerder quelqu’un d’autre.  » ajouta-t-il avec une certaine colère.

Puis, se ressaisissant et repartant sur un sujet plus joyeux, il retrouva sa bonne humeur.

«  J’ignorais que les théiers étaient mellifères… Avec plaisir ! Le champ est encore bien petit, et les plants ne sont pas encore en mesure d’être récoltés, mais l’on peut déjà y installer tes ruches je pense. J’ignorais que tu t’y connaissais en apiculture… ? Tu me montreras ?  »


Un large sourire répond à la réplique de Tao :

« C'est vrais que tant que je n'aurais pas réussi a y faire pousser assez de jolis sourires pour qu'il arrête de déprimer quand on tourne le dos je ne peux décemment pas le laisser sans surveillance... »

Un petit clin d'œil pour laisser planer le doute sur le sérieux de tes dernières paroles et tu fais comme si de rien n'était. Ton air ne se fait d'ailleurs pas moins espiègle lorsque l'homme d'argile aborde le sujet d'Akuma :

« Personnellement j'étais plus du genre à réfléchir a des manières de lui donner de bonnes raisons de s'en prendre à moi... Mais je crois que c'est à cause de mon mauvais caractère... »

Sur le sujet du miel, tu te fais songeuse...

« Tu se encore bien loin d'avoir exploré mes petits secrets.... J'aime bien les abeilles. Il y avait un apiculteur quand mes parents se sont installés à Xuha... Et j'ai toujours adoré regarder leur balais à la sortie des ruches. Ca m'a valu un bon nombre de piqures avant que je ne comprenne qu'elles avaient bien plus peur que moi. Par contre je dois admettre que pour ce qui est du miel de théier je me réfère a un ouvrage que j'ai lu il y a quelques temps. Je n'ai jamais goûté de miel spécifiquement récolté après la floraison du thé.

Et puis le miel n'est jamais aussi bon que... »

Tu t'interromps dans ton élan, subitement plus sombre :

« Désolée... On trouvera un moyen. »


Sourire idiot de la part du vieil entêté, accompagné d’un battement de la main signifiant tout sauf quelque chose à prendre au sérieux.
«  Bah ! T’as encore du boulot ma vieille !  » plaisanta-t-il avant d’embrayer sur le sujet suivant, légèrement plus sérieux mais toujours très détaché de la réalité.

«  Tu serais l’un des plus mauvais caractères de ce continent alors ? Sans vouloir t’offenser, je pense que rien que dans ce coin-ci, t’as de la concurrence…  »

Léger sourire maladroit. Ces derniers temps, plusieurs choses en ville lui avaient donné matière à réflexion. Derrière la rose se cachaient les épines, et toutes n’étaient pas d’une piqûre des plus délicates. Il y préférait de loin la piqûre des dites-abeilles. Au moins savait-il à quoi s’en tenir, en plus d’imaginer un paysage idyllique de huttes, de champs et de ruches.

«  Oh… Merci pour la petite histoire. C’est vrai que… Je dois admettre que l’idée me plaît. Et… si je trouve un moyen… j’aimerais y goûter. Je suis certaine que tu seras drôlement douée.  » tenta-t-il avec un clin d'œil.

Sa mine se voulut optimiste, mais trahissait l’espoir incertain de l’oracle.
«  Oui, On trouvera… À ce propos, Yan m’a parlé de métamorphose… A tout hasard, tu ne t’y connais pas en la matière ? J’y avais déjà songé par le passé, mais… je n’ai jamais trouvé quelqu’un à la hauteur de la tâche…  »



Un soupir théâtral viens répondre à la déclaration amusée de l'homme d'argile :

« Et en plus il fait preuve de mauvaise volonté... »

Quand à ton caractère... Que signifie donc cette remarque ? As-tu été si peu compréhensible ? A moins que ça ne soit qu'un trait d'humour qui n'a pas fait mouche ? Oui... Enfin... dans le doute...

« Oh mais je n'ai nullement cette prétention. Je suis, pour l'heure, la principale victime de mon mauvais caractère. »

Ton regard se trouble alors que tu corrige :

« Enfin... aux dommages collatéraux près. »

Contre toute attente, la petite bourde sur le miel amène un sujet que tu n'avais pas pour idée de mettre tout de suite sur le tapis. Bon... l'idée première était d'avancer un peu plus avant de lui en parler mais bon...

« Je t'ai dit que j'avais des pistes non ? Ce n'est clairement pas mon domaine de prédilection. Mes maigres compétences magiques portent principalement sur la divination. Mais j'ai quelques notions de théorie.

Naturellement la divination pourrait être une option. Mais le rendu serrait moins... organique pour toi a moins qu'on ne les grave dans ton corps. Et pour ça il me faudrait un artificier... ou au moins quelques-uns de leurs ouvrages de référence.

La transmutation semble plus simple à court terme... Mais elle pose aussi son lot de problème. Les méthodes dont j'ai entendu parler et qui ne demandent pas une débauche de moyens magiques dont nous ne disposons pas doivent être pratiquées directement par le sujet... En soi, puisque tu dispose de bonnes ressources magiques, ce n'est pas rédhibitoire... Mais tu sais bien tous les problèmes que pose la théurgie. Tu pourrais m'en dire un peu plus sur la nature précise de ta magie ? »


La mine de l’oracle se fit compréhensive, compatissante et légèrement gênée. Il n’était pas le plus doué pour ce relationnel-ci et pour analyser les gens, dans le cadre privé, mais… sa pique d’humour mise à part, il préféra enquiller et s’affranchir de son empathie maladroite.
«  Ne change pas. On arrangera ça.  » lui répondit-il calmement, mais d’un ton légèrement plus sombre.

Si Tao avait bien des défauts, notamment socialement, il n’était pas ce que l’on pourrait qualifier de “quelqu’un se mêlant de ses affaires”, ni de “couard”. Non, c’était plutôt… Un fouille-merde cherchant à défendre les siens, ou à les venger le cas contraire.

Concernant le second sujet, son impertinence brillait de pair avec une faible lueur d’espoir au fond des orbites.
Il devait bien admettre qu’il n’y comprenait pas grand chose, mais que s’il pouvait tenter quoique ce soit… Il le ferait.
«  Oui, tu me l’as dit…
Ma magie… A vrai dire, je l’ignore. C’est… assez naturel, comme utilisation. Intuitif en fait. Je me concentre sur un résultat d’ordinaire, et… Je ne sais pas, ça vient tout seul...
Il est probable qu’elle soit liée à la déesse Lao Shu Po, ou plus probablement à quelque chose ou quelqu’un qui en découle… Mais ce n’est qu’une hypothèse…

Question bête, à quoi songes-tu lorsque tu parles de divination ?  » demanda-t-il, curieux.


Que ? Et bien quand quelque chose n'était pas clair, il n'y avait finalement pas tellement de raisons que ça change comme par miracle non ? Tu aurais pu poser des questions, expliquer ce qui n'avait pas été clair... mais au fond en avais-tu réellement envie ? Clairement pas. Il était mignon a se montrer protecteur... Et ce n'était pas désagréable.

Et puis la conversation avait dévié sur quelque chose de bien plus technique ou tu étais infiniment plus à ton aise. Aussi, tu lui répond, égrainant tes pensées a mesure :

« Une raison particulière à ta supposition ? Un lien entre la déesse et les premières manifestation de ta magie ? Et les malédictions ? On néglige parfois d'étudier leur nature quand on cherche a comprendre d'où vient la magie d'un oracle alors qu'elles y jouent un rôle central. Sont-elles une conséquences des pouvoir ? La raison pour laquelle un dieu a décidé de poser son regard sur l'oracle ? Ou au contraire la vengeance d'un adversaire ?

Enfin... dans tous les cas mes questionnements sont un peu moins philosophiques et un peu plus techniques. Pourrait-tu me détailler la manière dont tu lance certains sorts ? »

La dernière question était plus complexe car même si, fondamentalement, cette magie te semblait parfaitement adaptée son adaptation aux sens communs n'était pas si courante...


« D'une certaine manière la détection de la magie ou des auras est une manière de développer un nouveau sens. Mais j'ai peur qu'en passant par ce type de magie tu puisse savoir qu'un biscuit est sucré mais pas le... sentir. Si tu vois ce que je veux dire.

Autrement je sais qu'il existe des sorts permettant de partager les sens de quelqu'un... mais inutile de t'expliquer les problèmes avec ça.

Mais je suis persuadée que s'il y a une solution définitive elle passera au moins en partie par ces techniques... enfin si on exclut les miracles divins et la réincarnation qui me semble un tantinet risquée... »

Bel euphémisme... comment son corps de terre reagirait-il à la mort ? La magie trouverait-elle une prise sur ses restes ? Impossible à dire....


Tao se fit songeur, haussant un sourcil d’argile. Fieffée caboche. Mais le second sujet lui convenait davantage, bien qu’il ignore que cela soit réciproque. Nouvelle mine songeuse, il hésita un moment, ne s’étant jamais confié en dehors de sa famille, puis finit par chercher dans ses souvenirs, désireux de faire confiance à Shiori.

«  Bonnes questions. J’ai trois suppositions à vrai dire. Tout d’abord, quand je me suis éveillé dans ce… corps, c’est en suivant un rat que j’ai trouvé la sortie du bâtiment où je me trouvais. C’est… sans doute ridicule, compte tenu que lui-même ne devait que retourner à l’air libre, mais… J’imagine que chacun peut voir la moindre coïncidence comme un signe à sa porte.

Le second point est arrivé juste le jour suivant. Ce soir-là, je fuyais le Lingshen en longeant le pied de Xiwu. Je progressais de nuit, à pied, du crépuscule à l’aurore, pour tenter d’éviter les patrouilles. Dans l’obscurité, j’ai trébuché sur une racine et j’ai dégringolé la colline jusqu’au lac. J’ai perdu connaissance, et j’ai fait… un étrange cauchemar, dans laquelle une… vieille voix me parlait, une voix féminine, me comparant à un rongeur. ça paraissait… réel. Et lorsque j’ai repris connaissance, il y avait des rats autour de moi, lesquels se sont rapidement dispersés. Je sais que c’est encore potentiellement une facilité, les coups sur la tête pouvant occasionner des hallucinations, notamment avec son environnement proche comme “éléments”...

Et enfin le troisième point, depuis ce jour, lorsque j’essaye d’invoquer des créatures extérieures, elles sont toujours recouvertes d’ombres. C’est un peu comme… si j’avais perdu mes anciennes connexions, et que de nouvelles s’étaient tissées. Et j’entends toujours un rire lointain lorsque je fais appel à elles.  »
Après ce monologue, le colosse se gratta le front, avant de demander son avis à Shiori.

«  Alors… ? Tu en penses… quoi ?
Quand à une malédiction… Eh bien… J’ai bien trois éléments également. Tout d’abord ce corps, même si je pense plutôt à une conjoncture… Ensuite… même si la nourriture ne m’apporte aucune satisfaction, je ressens tout le temps une sorte de faim… Même si ça n’a qu’un semblant de goût de cendres et de boue dans ma bouche. Mais là encore, difficile de savoir si toutes les… “personnes” comme moi sont dans ce cas ou non, ou si c’est un “souci de fabrication”.

Et pour finir, j’ai… une sorte d’instinct en combat qui… comment dire… m’incite à m’éloigner de la magie de mes alliés. Une sorte de “sixième sens” qui me pousse à ne pas me laisser affecter. Mais encore une fois, je n’ai aucune idée de si ce n’est pas une sorte de “mécanisme” de protection ou quelque chose du genre…  »


Quelque peu en désarroi face à toutes ces questions sans réponse, l’oracle marqua un moment de silence, la mine basse. La suite de la réponse de Shiori n’arrangea guère les choses, bien qu’il y voyait tout de même une issue. Ne serait-ce que pour récupérer un sens, voire en partager éphémèrement un autre.

«  Je vois oui… Mais… C’est une piste à creuser. Mais si on reprend l’exemple de ton biscuit… Comment saurais-je s’il est sucré ou si je l’imagine sucré, peut-être simplement car inconsciemment, j’aimerais qu’il soit sucré ?  » demanda-t-il.


Voilà qui donnait de quoi cogiter... Tu écoute les différentes hypothèses sans un mot... Lorsqu'il te demande ce que tu en pense, tu émet un son pouvant tout et rien dire avant de répondre :

« Meh... il semble clairement que tu ai attiré l'attention de la mère des rats mais tu avais bien des pouvoirs avant... et ils n'ont pas forcément la même source que ce qui les a modifié depuis ta renaissance. De ce que tu me décrit, j'ai l'impression qu'au moment ou tu es tombé au combat, elle a eu l'idée de t'utiliser pour mettre un petit grain de sable dans les rouages bien huilés des artificiers... »

Au passage ce lien a l'ombre avait quelque chose de potentiellement intéressant a exploiter dans le cadre de la conversion du sort. Même si cet élément était plus adapté a l'illusion qu'à la transmutation.

Pour ce qui est de la malédiction en revanche...

« Sur ce plan tu t'en tire mieux que d'autres... mais ça rend aussi plus difficile de savoir quelles ont été les premières manifestations. Enfin... Même si je serais ravie d'entendre l'histoire de ton premier sort, je ne suis pas certaine que ça nous apporte grand chose. »

La question du biscuit pose un certain nombre philosophiques...

« Ah ça... tout dépend de la manière dont fonctionne le sort de divination... Et de la manière dont ton esprit s'est déjà habitué aux sens qu'il a perdu. Il est possible que le sort se greffe simplement sur ton sens amputé... mais il est également possible que tu ai la sensation de lire simplement les réponses a tes questions. Et il te faudra bien entendu en temps pour apprendre a décrypter ce que le sort te reverra...

Mais même dans le premier cas... Ressentiras tu encore le sucré de la même manière ? Et de toute manière... es-ce que je ressent réellement la même chose que ma sœur quand je mange un biscuit ? »
Tu n'as pas fini que tu réalise que ce que tu raconte n'est pas d'une clarté a toute épreuve... D'une main tu relève le foulard violet qui te ceint la taille :

« Pour faire un parallèle... comment puis-je être sur que la sensation que tu associe dans ton esprit au violet de cette étoffe est la même que celle que, moi, j'y associe ? Peut-être qu'au fond nous avons tous les mêmes goûts mais ne percevons pas les choses de la même manière ? Tu vois ce que je veux dire ? »

Mais tu t'éloignais du sujet initial... et n'a de toute manière aucune réponse a apporter sur ces sujets.


«  Possible oui… J’imagine de toute manière qu’il est compliqué de se positionner sur l'échiquier du Grand Au-Delà.  »

L’oracle se fit pensif. Elle n’avait pas tort. Quoi qu’il en soit, il ne serait jamais en mesure de savoir si telle ou telle chose avait tel ou tel goût, si ce n’est que par le prisme de ses capacités sensorielles. Nul ne pouvait dire si le goût, l’odorat, l’ouïe ou d’autres sens encore ne variaient pas un tant soit peu d’un individu à l’autre, ou même d’une race à l’autre. Vu sous cet angle, retrouver un sens, un sens appréciable du moins, était déjà un pas de géant… Et potentiellement une fin en soi.

S’il n’a pas grand chose à répondre quant à la malédiction, si ce n’est un haussement d’épaules suggestif, lui-même n’y voyant pas plus qu’une gêne et ne considérant pas cela comme “une malédiction” en comparaison des histoires de sorcières que l’on pouvait entendre dans n’importe quel conte pour enfant, la question de la divination avait fait son chemin dans sa caboche, et continuait de tournoyer.

«  Oui, je vois ce que tu veux dire… Tu as raison. J’imagine qu’un sens, un sens “complet” j’entends, serait déjà merveilleux. Même si le biscuit a un goût salé et le ravioli un goût sucré, ce serait déjà quelque chose de merveilleux…  »

Il se fit pensif quant à ce sujet, notant que chacun avait des goûts différents. Et si chacun avait en réalité des goûts relativement similaires, mais que les perceptions de chaque aliment, de chaque odeur, ou autre chose encore n’étaient qu’altérées selon les perceptions de chacun ? Non, c’était dingue comme théorie. Intéressant, mais dingue.

«  Tu penses donc… Que tout cela n’est “qu’informations” que notre corps reçoit, en quelque sorte, et que la divination pourrait “simuler” ce flux d’informations ?
Tu… penses qu’on pourra tester ça ?  » se demanda-t-il, légèrement gêné, se demandant au passage s’il y avait moyen “d’ancrer” une telle magie dans sa peau.


L'aspect éminemment personnel des sensations rend difficile de savoir ce qu'il en ressortira mais Tao semble se montrer plutôt enthousiaste à l'idée de disposer de nouveaux sens et ce quelque soient leur nature. Préférer un miroir déformant à la cécité... tu ne peux que comprendre. Avec un peu d'habitude il pourrait se faire à son nouveau sens. A voir d'ailleurs s'il pouvait en aller de même avec des sens moins classiques ?

Tu lui adresse un sourire doux sans rien ajouter... Oui. Ce serrait merveilleux. Sa situation avait de quoi rendre fou..

Lorsqu'il continue ses questions sur la divination, tu hoche la tête :

« Je ne vais pas te mentir, ça vas prendre du temps. Mais je suis presque certaine que c'est comme ça que les artificiers ont fait pour que ce corps puisse voir. Je me demandais si nous ne pourrions pas demander au clan Zhü un petit coup de main pour récupérer des notes d'un artificier. Ou un artificier disposé a répondre à des questions. Mon petit doigt me dit que ça pourrait être dans leurs cordes... »


Sourire nostalgique et légèrement triste de l’oracle. Le temps, il n’était plus à ça près. Certains désirs faisaient fi du temps imparti.

«  Je patienterai le temps qu’il faudra Shiori. C’est… une bonne idée.
Je n’ai… qu’une appréhension. La technique qui se cache derrière les shenxians n’a jamais fuitée du Shenmen jusqu’à présent, et ce malgré l’ambition des autres nations à s’en emparer. Et je ne doute pas que la capture d’artificiers pour les faire parler ait déjà été “essayée”. Tu aurais une idée du pourquoi ça n’aurait pas marché ?  » demanda-t-il, curieux.


La question de Tao fait sens... mais seulement si on la prend d'une perspective humaine. En ce qui te concerne... tu hausse les épaules avec un sourire joueur.

« Pourquoi ça n'a pas marché ? C'est très simple. Ceux qui ont essayé n'avaient pas d'aussi bonnes motivations et n'étaient de toute manière pas aussi doués que nous...

Plus sérieusement. Tao. Je sais que ce n'est pas facile a appréhender... Mais ça ne fait pas si longtemps que des gens essaient. Bien sur, pour les humains cela représente plusieurs générations... mais je suis plus âgée que le Lingshen... et je suis encore jeune. Ce secret n'a pas encore survécu a l'épreuve du temps.

Au delà de ça... la situation est plus floue qu'on ne peut le penser. Quand bien même un royaume rival aurait réussi à mettre la main sur la technique. Qu'en aurait-il fait ? Plutôt que de le faire savoir au monde, la logique voudrait qu'ils forment des artificiers dans le plus grands secrets pour pouvoir créer suffisamment de shenxians pour que cette technique ai une véritable valeur stratégique. Une telle entreprise prendra, à minima, une ou deux décennies.

Quand aux artificiers eux-même... ils n'ont aucun intérêt à laisser les fuites être connues. Mieux vaut les taire et éventuellement mandater un assassin pour les colmater. Je suis prête à parier que le clan Zhü a déjà fait quelque chose du genre.. »

Cela fait déjà quelques raisons mais il en reste une dernière :

« Pour finir... nous n'avons pas besoin de l'ensemble de la technique. Je n'en suis pas certaine mais j'ai dans l'idée qu'il est plus facile de dérober un fragment de la technique que de la copier en entier. L'une des meilleurs manières de garder secret une technique au sein d'une confrérie est de la fractionner. Un artificier saura comment fixer l'âme dans le corps, un autre saura le façonner, un troisième enchanter le corps pour qu'il soit utilisable... nous n'avons besoin que d'un maillon. »


Ayant confiance en Shiori, et étant de toute manière considérablement inexpérimenté dans ce domaine, Tao haussa les épaules à son tour. Ses paroles sont censées, c’est vrai qu’il n’avait jamais vu les choses sous cet angle… Les conditions étaient uniques.
«  Tu marques un point.  »

Après tout… Il fallait tenter. Et la capture d’un artificier était l’un des piliers de ce plan, semblait-il.
«  D’accord, je suis. Alors la prochaine étape est donc de mettre la main sur un artificier, et de le faire parler, quoi qu’il en ait à dire. C’est bien ça ?  »


Tu secoue légèrement la tête. Non. Il y a une autre étape avant de se lancer la dedans...

« Alors pas exactement... je pense que d'ici deux mois je devrais être en mesure de te proposer quelque chose... ça ne sera pas une solution définitive mais... je te tiendrais au courant. Tu m'as donné de la matière pour travailler. »

Un petit clin d'œil. Non tu n'en dira pas plus pour l'instant. Trop d'incertitudes encore. Quand aux projets sur le plus long terme... tu n'est pas encore en mesure de t'y consacrer.

Modifié par un utilisateur jeudi 3 novembre 2022 11:00:33(UTC)  | Raison: Non indiquée