Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Au petit matin de cette journée ma foi semblable à toute autre, Alicyl était sortie profiter de l’air frais de l’aube, appréciant tant le théâtre de lumières joué par le soleil à cette heure si tôtive que l’odeur matinale des petits pains chauds de Marchebrume.

Si l’on est en droit de se demander ce qu’une jeune elfe du Kyonin vient faire ici, si loin de ses terres, et sensiblement sans objectif, à voir traîner la maraudeuse, nul doute que la réponse qu’Alice pourrait donner ne satisferait pas l’avide de bonnes histoires, quand bien même pourrait-elle susciter un mystère à ronger en les deux personnes qu'elle recherchait. L’elfe avait quelques idées en tête, au delà du simple plaisir de se perdre un instant dans une société éphémère, à contempler tant l’architecture des hommes que leur manière de vivre. Alicyl trouvait un certain… plaisir méditatif à simplement observer la vie d’autrui, observant et analysant la moindre réaction, le moindre choix, la plus infime variable.

Mais dans ce jeu des conjonctures comme elle l’aimait l’appeler, Alicyl aimait une chose par dessus toute autre : être l’élément perturbateur. Pas nécessairement perturbateur au sens péjoratif du terme, mais plutôt dans celui de l’élément déclencheur de la ligne des évènements. Être la première poutre posée, annonçant le début d’un charmant édifice, ou la première à tomber, augure d’un écroulement civilisationnel. Après tout, l’on disait souvent des elfes qu’ils vénèrent Calistria lorsqu’ils cherchent les ennuis, et Desna lorsqu’ils les trouvent, et Alicyl ne faisait pas exception, loin s’en fallait.

Elle avait repérée cette aubergiste, sensiblement déçue d’une visite annulée songeait-elle, et se disait que ses talents de ménestrelle des bois pourraient apporter quelques clients et quelque joie dans ce lieu. Si quelques piécettes pouvaient être dépensées, autant pour elle que pour d’autres, cela n’en serait que plus profitable encore. Mais… A fripouille elfique, pensées de vice, la demoiselle des bois avait une préférence à dépenser l’argent d’autrui. Ses yeux affutés visitaient donc la place à la recherche d’un quelconque marchand ou dignitaire pouvant déplaire à l’esprit de l’elfe, si Calistria le voulait bien.

«  Alors voyons… Quelles jolies choses ont envie que je vienne les chercher… ?  »

Modifié par un utilisateur jeudi 22 décembre 2022 21:33:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le quotidien du village était de voir passer des voyageurs pour une nuit ou deux il était vrai. Les deux nouvelles têtes présentes sur la place ce matin là ne faisaient pas exception, si ce n’est qu’elle semblaient ne pas connaître l’étape suivante de leur voyage après celle-ci, et pour cause.

En quête d’incongru, l’Elfe passait au crible ceux qui s’activaient sur la place, tentant de discerner une proie intéressante, tandis que la Crépusculaire cherchait un appel, un signe.

Perception (DD16)



Outre un maraîcher qui prépare son étal et un cordonnier qui ouvre sa boutique, les habitants de passage sont peu remarquables, à l’exception d’un homme mûr aux cheveux grisonnants, le menton haut et les habits de bonne facture.

Société (DD20)/Lore(Marchebrume/Sombrelune) (DD15)


Matlam


Perception (DD22)/Vol (DD18)


En parallèle de toute cette animation, l’aubergiste ayant terminé son nettoyage, et intriguée par la posture de Palatine vient s’enquérir de la situation.



« Bonjour Mam’zelle ! J’espère qu’vous avez passé une nuit r’posante ? Z’étiez pas bien causante hier alors j’ai pas insisté, mais ça m’intéresse toujours de savoir c’que font et où vont ceux d’passage chez nous. Vous s’rez encore des notre ce soir ? J’préviens Elsa qu’on vous garde la chambre ? »

L’Halfeline, sur un ton de conversation banal, est malgré tout intriguée par la présence de la jeune femme, même si elle ne semble pas perturbée par son apparence, sans doute habituée à voir passer de nombreuses personnes très différentes étant donné son métier.

Modifié par un modérateur dimanche 19 février 2023 13:41:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

De ses yeux perçants, Alicyl avait repéré une proie intéressante. Délicate, mais intéressante. Les habits du vieil homme dénotaient un certain confort de vie. Paradant avec bagues et chevalières permettant largement plusieurs soirées de beuverie, l’elfe se ravisa devant le risque de ces cibles-ci. La bourse à sa ceinture représentait un point de mire plus réaliste, aux yeux de la voleuse. Mais… Une chose pouvait être encore plus alléchante, à bien y réfléchir… Outre les richesses de parade, cet homme devait avoir davantage à proposer dans son petit chez-lui. Il pourrait être bien plus fructueux de ne pas agir, et de simplement l’observer.

Mais... pour l'heure, la tentation était grande. Tant la tentation de gagner quelques pièces, que celle d'exercer et de peaufiner son art, tant à l'agilité qu'à l'oratoire ou à la débrouillardise, si problème venait à survenir. Tout d'abord... Il lui fallait une diversion. Un gamin des rues par exemple. Moyennant une jolie pièce d'or, les enfants, pauvres notamment, étaient souvent prêts à accomplir les tâches les plus ingrates, et cela avec une innocence innée. En l'occurrence, rien de rabaissant ni de dangereux pour ces derniers, Alicyl souhaitait simplement que l'un d'entre eux aille se pointer devant le vieil homme, le complimenter sur ses habits, et demander s'il était magicien. N'importe quel gosse aimait les tours de magie, et aurait été prêt à telle audace pour oser demander un simple tour.

Alicyl n'avait alors plus qu'à se faufiler tout près du noble, à laisser ses doigts venir au secours de la bourse en cuir si jamais la défense adverse laissait paraître une faille, puis à récupérer le gamin, s'excusant poliment auprès du vieil homme pour le comportement du jeune, et filer à la taldane. Simple tour de passe-passe, mêlé de tactique.



Quoiqu’il en soit, elle n’était pas là uniquement pour cela, l’elfe avait un objectif bien précis en tête. Des questions à poser, et les manants étaient, de manière générale, plus enclins à aider les vagabonds tels qu’elle contre une modeste somme, dirons-nous. Et pour cela… Rien ne valait une auberge, et une bière offerte.

Entrant dans l’auberge d’un air nonchalant, désireuse de paraître désirable autant que discrète, une pointe de mystère derrière la vagabonde elfe de la soirée, elle se dirigea directement vers le comptoir, jetant quelques regards ci et là dans la pièce. Arrivé auprès de ce dernier, elle s’accola de manière tout autant nonchalante, appelant la tenancière d’un geste de la main, ou tout personnel souhaitant répondre à son appel.

«  Ola aubergiste ! Les affaires sont bonnes ? Dites-moi… J’ai cru voir que vous receviez une invitée exceptionnelle aujourd’hui ? De qui s’agissait-il donc ?  » demanda-t-elle, souhaitant tout d’abord briser la glace afin de pouvoir se rendre utile, et d’ensuite proposer de financer la soirée, moyennant réponses à quelques questions.


Note qu’il ne s’agit pas forcément du même aubergiste qu’Ophi, ni forcément au même moment, c’est comme vous préférez.

Modifié par un utilisateur mardi 17 janvier 2023 09:29:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Maman ! Mamaaaan ! Mat, il m’a encore mis d’la paille dans les cheveux ! » La voix d’une petite fille aux boucles blondes et aux traits juvéniles perçait l’air de la matinée encore calme. Courant à vive allure, elle descendit les marches deux par deux, avant de se précipiter dans la grande salle encore vide, lieu où sa mère faisait le ménage. L’enserrant dans ses bras lancée à pleine vitesse avec des larmes plein les yeux, celle-ci se répéta. « Maman ! Mamaaaan ! Mat, il a été méchant avec moi ! Il m’a encore mis de la paille dans les cheveux ! » La mère grogna en réponse. « Arrête un peu Lilly, tu vois pas que j’suis en train de nettoyer la ch’minée ? La cendre va tomber de partout ! Et pourquoi il a fait ça d’abord ? » Lâchant sa mère après s’être essuyé ses larmes et son nez dans son tablier, elle répondit d’un ton boudeur : « J’lui ai dit qu’il devait se lever et descendre pour aller aider Papa ! » Sa mère soupira en voyant son tablier tâché et trempé. « Voilà ce qu’on va faire. Tu vas me sortir ce seau de cendres et les jeter au fond du jardin, et moi, je vais aller m’occuper de ton frère. D’accord ? » Le petite fille commença à ouvrir la bouche quand l’air sévère de sa mère lui cloua le bec. « … Oui, maman… » Puis elle sortit en portant le seau de cendre de ses deux bras frêles.

Voyant sa plus jeune fille s’éloigner, la mère prit une profonde inspiration avant d’appeler son fils. « MAAAAAAAAAT, SI JE MONTE, ÇA VA CHAUFFER POUR TOIIIIIIII !!! » La voix puissante de la mère vit vibrer les vitres de la taverne. Il ne fallut pas attendre plus d’une poignée de secondes pour entendre du remue-ménage à l’étage. Bras croisés, la mère de Mat attendait en tapant du pied. Moins d’une minute plus tard, des pas descendirent l’escalier le plus discrètement possible. Un adolescent à l’air espiègle mais aux épaules rentrées pour l’occasion se présenta devant la tenancière. Laissant quelques secondes s’écouler, la mère de famille continuait de dévisager son fils en le fixant du regard, l’air sévère. Puis ayant laissé la tension grossir suffisamment, elle le tança. « Alors, c’est à cette heure-là qu’on se lève ?! » Puis en saisissant son oreille, elle se dirigea vers la cuisine en ajoutant : « Tu sais très bien que ton père a besoin de toi ! » Le fils la suivait sans toucher terre jusqu’à la porte de la cuisine. Arrivé là, elle le lâcha avant de lui botter le derrière ce qui le poussa dans la cuisine. Puis campée dans l’embrasure de la porte derrière lui, elle déclara à l’occupant qui se trouvait déjà dans la cuisine : « Tiens, ton fils ! Occupe-toi de lui ! » avant de retourner nettoyer la cheminée.

Se massant l’oreille, Mat écrasa une larme avant de se redresser. De l’autre côté de la pièce, un homme solide au sourire en coin vaquait à ses affaires, préparant aliments et ustensiles. Attendant qu’il récupère sa contenance, l’homme commença à découper des oignons en petits dés puis voyant le gamin hésiter, il le rassura. « Allez, Mat. Ravive le feu avant que ta mère ne revienne et finisse de t’arracher l’oreille. » L’adolescent répondit au sourire de son père par une moue indécise. « P’pa, pourquoi Maman est aussi violente ? T’aurais pas pu choisir une épouse plus douce ? » L’homme rit de bon coeur. « Haha, qui sait mon garçon ? Peut-être qu’elle l’est ? »« Humph, on dirait pas. Chaque fois que je la vois, elle me houspille et je finis toujours par avoir mal quelque part. Tu verras, quand je serai grand, moi, je choisirais une femme belle comme le soleil, douce comme le vent, et elle fera tout ce que je lui dirai ! »« Et où trouveras-tu une femme comme ça ? » demanda son père, curieux. « Je ne sais pas encore mais dans quelques années, je serai un grand aventurier et les filles feront la queue pour danser avec moi ! Tu verras ! » Son père n’eut pas à coeur de le détromper. Après tout, le village était plutôt modeste et même s’il y avait du passage, il ne se passait jamais rien d’extraordinaire à Marchebrume. Alors à la place, il lui sourit d’un sourire compréhensif et guida son fils pour qu’il l’aide à préparer la marmite de la journée. Geneva avait prévue une invitée prestigieuse et les Nachon avaient la responsabilité de fournir la pitance midi et soir pour la semaine. Les deux enseignes entretenaient de bonnes relations et cet échange de bons procédés était gagnant-gagnant. Geneva gagnait du temps pour l’entretien de son auberge tout en fournissant des plats de bonne qualité à sa clientèle tandis que les Nachon faisaient leur beurre et leur réputation à moindre frais.

Personne n’y voyait à redire, sauf Mat qui devait se lever plus tôt pour aider son père avant d’aller suivre les cours du père Gregorio. Le prêtre d’Erastil leur enseignait le commun, l’histoire, la religion et l’arithmétique et l’aîné de la famille Nachon n’avait pas le droit d’arriver en retard sous peine de passer un salle quart d’heure avec sa mère. Oh, cela n’empêchait jamais Mat de remettre en question les enseignements du prêtre ou de parfois faire les 400 coups avec Alton et Eldon, ses amis halfelins. Mais le jeune homme faisait toujours attention à ne pas se faire prendre. Son fessier ne supportait jamais plus de deux punitions par semaines. Heureusement, depuis deux jours, c’était frère Louis qui avait pris la relève au plus grand plaisir de Mat. Les cours duraient moins longtemps et la moitié du temps frère Louis ne le voyait pas s’éclipser ce qui permettait au trio infernal de préparer des mauvais coups. Ce fut d’ailleurs encore le cas ce matin. Fatigué de devoir réciter les jours fériés en choeur avec les autres gamins, Mat avait glissé un coup de coude à Alton. « Psst, on décampe ? J’ai entendu mes parents dire hier soir qu’on attendait une grande chanteuse. Si on file maintenant, on aura peut-être la chance de la voir arriver chez Geneva avant tout le monde ! » Il n’en fallait pas plus aux deux halfelins pour suivre le jeune adolescent.

Dans le quart d’heure qui suivit, les trois compères se retrouvèrent sur la place du village à flairer le bon coup. Yeux grands ouverts, ils hésitaient entre jouer un mauvais tour au cordonnier qui ouvrait sa boutique et chiper des légumes à Morton qui installait son étal quand une voix féminine les interpela. Une jolie elfe leur proposait d’aller parler au maire contre trois pièces d’argent. Saisissant l’occasion, Mat négocia une belle pièce d’or contre ce service. Après tout, les trois adolescents risquaient de se faire reprendre par le maire à manquer ainsi les cours. Ce faisant, ils purent décrocher une fortune tout en voyant le maire se faire détrousser par la jolie dame. De sa vie, Mat n’avait jamais vu personne être aussi discret ni efficace. Une fois hors de portée du maire, Mat se promit qu’il retrouverait la dame pour qu’elle lui apprenne à faire comme elle. En attendant, son estomac commençait à se signaler. Alors fort de sa fortune nouvellement acquise, il proposa aux deux halfelins de le suivre jusqu’à chez Geneva. Il devait bien lui rester des parts de tarte à subtiliser en cuisine. Et si d'aventure, ils se faisaient attraper, ils avaient à présent de quoi payer !

Souriant à pleines dents à l’aubergiste trop occupée avec une cavalière et son faucon pour les voir, Mat poussa ses deux amis vers l’intérieur alors qu’il lançait un regard scrutateur à la femme à cheval. La femme possédait un air autoritaire assez similaire à celui de sa mère et le faucon à ses côtés lui donnait un quelque chose d’inhabituel. Mais l’esprit trop accaparé par cette part de tarte, il n’entendit pas le reste de l’échange. Seul comptait la cuisine, la tarte et la porte de derrière.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Gardant une oreille attentive -les elfes étant après tout réputés pour leurs sens hors normes- sur ce qui se déroulait dans la taverne autour d’elle, Alicyl nota la présence des deux étrangères à quelques pas. Intéressante rencontre, bien que ne pouvant probablement pas répondre à ses questions, de par leur nature d’étrangères. La présence du gamin rencontré plus tôt lui éveilla un sourire, ce filou en saurait peut-être davantage.

Une petite pensée pour son ours, resté hors de la ville, ses yeux s’en retournant à la charmante Elsa lui faisant accueil, l’elfe surjoua légèrement sa réponse, essayant de paraître compatissante à l’égard d’un événement lui étant relativement quelconque, dans le fond. Enfin, s’il y avait moyen d’en tirer un quelconque grisbi et, par la même, de rendre service, ça valait le coup d’y prêter attention.

«  Oh, c’est pas de chance ça… Si cela peut vous consoler, sachez que je connais une autre artiste pouvant… Disons qu’à défaut de rivaliser, elle saura apporter une bonne ambiance.  » répondit-elle avec un clin d’oeil joueur.

«  Et en plus, cette autre artiste est prête à payer une tournée générale maintenant, et une autre ce soir, si vous acceptez de répondre à quelques questions… ça vous tente ?  » ajouta-t-elle, toujours joueuse.

Au fond, faire preuve de générosité et de mécénat pouvait sembler désintéressé, mais l’elfe manigançait toujours une bêtise ou deux. Tout d’abord, ce sera à voir avec la patronne, mais rien ici ne parlait d’une prestation gratuite, cela pourrait peut-être, à minima, rembourser la première tournée qu’elle proposait, la “petite”. Mais… ça n’était rien comparé à la véritable idée de la roublarde. La promesse d’une tournée générale nocturne surtout, doublée d’une soirée de chansons offertes par une charmante elfe, attirerait sans doute un peu de monde dans ce commerce. Il suffisait de faire un peu de publicité. L’occasion rêvée non seulement de se faire un peu connaître, mais surtout d’espérer attirer l’une de ses cibles sur place. Restait à rassembler suffisamment d’informations d’ici là pour être capable de les identifier.




Dans le cas où elle accepterait de répondre à mes questions :

«  Cette “Tatiana Fauvarque” et cette “route depuis Druma”... Qu’est ce qui vous fait dire que la route n’est pas sûre ? De récentes attaques de bandits ? La principauté offre une récompense pour une capture du genre ?  »

«  A tout hasard, vous auriez eu vent d’un prêtre de Marchebrume en ville ? Et d’un dénommé Kreed, un membre du consortium du bois ?  »

Modifié par un utilisateur mardi 24 janvier 2023 17:08:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

À l’intérieur, Mat entendit Elsa papoter avec la jolie dame aux oreilles pointue qui l’avait rendu riche pendant qu’Alton et Eldon commençaient à se diriger silencieusement vers la cuisine. Lui laissait trainer une oreille distraitement pendant qu’il les suivait. Apparemment, la fameuse chanteuse s’appelait Tatiana Fauvarque. Ce nom ne lui disait rien mais c’était une célébrité venant d'Absalom. On racontait que les tours blanches de la capitale du monde étaient les plus grandes qui soient. C’était quelque chose ! De son vivant, lui n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi célèbre. Il y avait bien eu une fois un chevalier qui avait prétendu avoir abattu une armée de gobelins mais Mat avait pris ça pour des sornettes. Surtout des gobelins venant des montagnes au nord. En plus les gobelins, ça n’avait pas d’armée. Et puis même, les gobelins ce n’était pas aussi prestigieux qu’un dragon. Lui par exemple, s’il devenait un jour un aventurier célèbre, il terrasserait un dieu ou bien il deviendrait un roi dans un grand pays et il porterait une couronne dorée avec un énorme diamant gros comme son poing au milieu ! Un chasseur de gobelins, c’était nul en comparaison…

Sa rêverie le laissa à découvert car Elsa s’aperçut de sa présence et lui adressa malheureusement la parole. Déçu de sa propre imbécilité, il improvisa en gardant un visage innocent. « Heu… quoi ? La chanteuse ne viendra pas ? J’étais venu en cachette parce qu’on pensait être les premiers à l’accueillir ! Oh non, c’est trop nul ! » Puis pour finir de détourner l’occasion, il ajouta : «  En revanche, si vous chercher père Gregorio, madame l’elfe, vous ne le trouverez pas en ville. Apparemment, il devait aller à Nid-de-Faucon. Ça fait quelques jours que frère Louis nous fait la leçon à cause de ça. Vous le cherchez pourquoi ? » La question était à moitié intéressée et à moitié innocente. À dire vrai, si cela lui permettait d'éviter de répondre aux autres questions d'Elsa et qu'en plus, il apprenait des trucs intéressants, il pourrait aller raconter ça à deux de ses amis, Albrand, le fils du maréchal ferrant et Duritil, le fils d'un des chasseurs. C'étaient deux adolescents humains de son âge qui étaient souvent prêts à le suivre dans ses chaparderies hasardeuses.

En revanche, Matlam ne connaissait pas l'autre personne dont Alicyl avait fait mention.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Toujours nonchalante, et joueuse qui plus est, Alicyl se pencha légèrement vers la serveuse, se voulant charmeuse, mais pas envahissante. La juste touche de filouterie nécessaire à une bonne diplomatie.
«  Eh bien, je ne suis sans doute pas aussi bonne chanteuse, ni musicienne, mais… Je me débrouille plutôt bien, pour ne pas me vanter. L’avantage des décennies.  »

L’elfe répondit au rire cristallin par un autre rire, sincère, mais léger, presque imperceptible, davantage semblable à un murmure. Tout en discutant, elle sortit lentement une pièce d’argent de sa bourse, ayant pris le soin de cacher celle du maire à un endroit moins… accessible.

«  Vous êtes bien pessimiste ma chère, de croire que la taille d’un village a nécessairement un lien avec son intérêt. Mais… Comme vous dites, il se fait soif. Je vais vous prendre un pichet de lait de chèvre, avec une miche de pain bien chaude.  »

Sur ses mots, elle commença à défaire la sangle de son sac, envisageant de s'asseoir à l’une des tables attelées à un mur, près de l’entrée de l’auberge. Vieux réflexe de filoute, ne cherchant pas à attirer l’attention, mais aux premières loges pour décamper en cas de souci, sait-on jamais qu'un enquiquineur vienne la soupçonner du larcin commis plus tôt.

L’arrivée du gamin croisé plus tôt dans la conversation lui fit naître un sourire en coin.

«  Oh, une tête connue. Ah… Pas de chance, c’est sans doute le Grégorio que je recherche…  »

Sur ces mots, elle sortit la lettre de sa chemise, ayant pris le soin de faire une copie du texte, sait-on jamais qu’il recèle un quelconque secret.

«  J’imagine donc que ce frère Louis doit être… son nouvel acolyte ?
Il a envoyé cette lettre à l’ami d’un ami auquel je dois une faveur. Vous reconnaissez l’écriture, par hasard ? J’aurais aimé m’entretenir avec lui de l’ouvrage dont il fait mention, mais j’aurais préféré le rencontrer en personne plutôt que son acolyte, par politesse. Vous… avez une idée de quand il est censé rentrer ?  »

La lettre :


La mention des animaux sauvages fit grimacer Alicyl. Même si, sur le papier, cela était parfaitement dans ses cordes, l’elfe étant habituée depuis des décennies à la vie en pleine nature sauvage, les visions d’Arrache-Arbres massacrant les siens hantaient ses craintes.

«  C’est curieux, en effet… J’espère qu’il n’est rien arrivé à père Grégorio non plus…
Entendu ma belle, je verrai avec le maire. Je ne suis pas si dure que ça, l’argent m’intéresse assez peu. Je m’intéresse davantage… à des choses auxquelles le commun des hommes ne prête guère attention.  »

Un autre sourire en coin tandis que la tenancière demandait gentiment des informations.

«  Ce qui m’amène ici ? Oh, bien peu de choses palpitantes, je le crains. Cette requête à père Grégorio, et je n’étais jamais venu dans ce village. Je suis toujours curieuse de découvrir tout ce qui gravite autour de nos bois… Mais si l’on peut en profiter pour passer du bon temps, autant le faire, non ?  » conclue-t-elle avec un rire sincère et fruité.

Modifié par un utilisateur mercredi 1 février 2023 15:14:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

J'imagine qu'une telle éventualité n'est pas surprenante dans une telle contrée. pensait Olivia tout en écoutant Généva. Grand-père m'en voudrait si je ne réclame pas de frais supplémentaires en cas de sauvetage...

L'autre femme tentait de se montrer rassurante, mais toute cette conversation n'était que des élucubrations basées sur le fait qu'une personne qui devait être là ne l'était pas. Les indices et les faits étaient trop minces pour qu'Olivia ne se livre à quelque conjecture que ce soit. Elle laissa donc les deux femmes discuter entre elles, en attendant de voir s'il en sortirait une piste pour creuser cette affaire.

C'est là qu'un combattant vêtu comme s'il avait connu mille misères s'invita également dans la conversation. Olivia avait connu des mercenaires plus mal équipé que cela et n'en fit pas grand cas.

« Nous ? » s'étonna Olivia comme si Palatine parlait également d'elle. « Eh bien, j'imagine qu'il faudra bien que je m'occupe le temps que la cantatrice refasse surface sinon impossible de l'escorter vers le sud... » commenta la mercenaire.

« Cela se pourrait peut-être qu'elle soit avec moi, oui ? "Une petite question", hein ? Quelles sont vos intentions exactement ? » demanda Olivia avec un regard suspicieux et glacé.

Encore un mercenaire pervers amouraché d'une elfe au seul motif que celle-ci soit rentrée dans une taverne ?

Ce fut ce moment que choisit Eclipse pour venir se poser sur la selle du cheval d'Olivia.

Modifié par un utilisateur dimanche 5 février 2023 18:58:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sur la place de Marchebrume

Les réponses apportées par les deux femmes ne parvinrent pas à effacer le doute du front plissé de Benicio. Lançant quelques regards intrigués, il arriva très rapidement à une conclusion qu'il partagea posément.
« Bon, tout n'est pas bien clair, mais je vous invite à me suivre à l'auberge, j'ai quelques questions pour votre amie. Et puisque vous avez l'air motivées, on pourra discuter de Dame Fauvarque. »

Geneva, qui ne savait pas trop où se mettre, suivi sans discuter l'homme en armes qui se dirigea vers la Fraîche Mousse.



À la Fraîche Mousse

Elsa avait glissé imperceptiblement jusqu'à derrière le bar pour préparer la commande de sa première cliente du jour. Lorsque cette dernière produisit la lettre, elle se pencha sur le comptoir, accoudée, et fronça l'arrête du nez en tâchant de lire l'écriture minuscule du prêtre.

« Mmh, je ne suis pas sûre de pouvoir certifier qu'il s'agit de l'écriture de Grégorio : je ne le l'ai jamais lu il me semble. Mais Louis est bien son acolyte qui assure le culte en son absence, il est un peu timide, mais investi il me semble. N'est-pas Matlam ? »

Avec un sourire bienveillant, elle ébouriffa les cheveux du jeune garçon aux babines pleines de miettes et de confiture et s'amusa de sa demande à Alicyl, mais se montra intéressée à la réponse. Elle posa son menton sur une main toujours accoudée, faussement ingénue, pour se joindre au jeune homme.

« C'est vrai ça, qu'allez-vous nous chanter ? »

À ce moment, la porte s'ouvrit et le lourd pas des bottes se fît entendre sur le parquet. Elsa se redressa alors et salua l'homme aux airs de canaille qui entrait, Geneva sur ses talons. D'un pas tranquille et d'un ton égal, il s'arrêta à peine à plus d'un pied de l'Elfe.


« Une nouvelle venue chapardeuse risque de ne pas être du goût de tout le monde ici, ma dame. C'est un village qui ne demande que la tranquillité et la bienveillance des voyageurs, mais peut-être que j'aurais mal vu, ou la mémoire courte si je me rends compte que vos intentions ne sont pas si terribles qu'on pourrait le croire.  »

Son regard était impénétrable, le visage impassible et le souffle imperturbable. Puis il tourna le regard vers Elsa, révéla un sourire en coin et lui désigna une table en plein milieu de la grande salle, vide à cette heure.

« Prenons un déjeuner avec vos amies ? J'ai hâte d'entendre vos histoires et ce que vous pouvez faire pour aider ici.  »

Il tira une chaise pour inviter Alicyl à s'asseoir et laissa les autres les rejoindre, tout en poursuivant la conversation à table.

« Je crois que le sort de la cantatrice intéresse certaines, j'envisageais moi même d'enquêter sur sa piste, mais n'étais pas certain que m'aventurer seul sur sa trace soit une bonne idée. Je crois que vous voyez où nos intérêts peuvent se rejoindre.

Par ailleurs, je connais le maire, qui tient à sa réputation, et si celle de Dame Fauvarque n'est pas usurpée, elle aura sûrement de quoi remercier ceux qui s'intéressent à son sort et la tirent d'un potentiel mauvais pas. »

Il appuya son regard sur l'Elfe sur la dernière phrase, apparemment au fait de ses intentions vénales.

Thème - Palatine Foundling

Palatine ouvrit la bouche, hésita, mais finit par se contenter de hocher la tête et suivi Benicio à l'intérieur de l'auberge. Elle s'inquiétait un peu de ce qu'il pouvait vouloir à l'elfe, mais elle était surtout curieuse de voir où tout cela pouvait mener. Il y avait un mystère à résoudre, elle le sentait, et elle sentait aussi qu'elle tenait le début d'une piste.

Son intuition ne l'avait pas trompé...le soldat paraissait voir noté...disons, les hobby de la voyageuse elfiqe, et même si son approche était diplomatique, elle demeurait ferme. A son invitation, Palatine vint s'asseoir à la même table, mais elle ne savait pas trop où se mettre et essayait, embarassée, de se faire toute petite en attendant que la conversation prenne un tour moins venimeux.
Et bien sûr, tu ne fais pas attention à ce qui se dit pendant ce temps. Tu n'as pas sentit ça...?

Ressentant son hésitant, Flore gronda intérieurement, et Palatine se sentit perdre le contact direct avec son corps alors que Flore passait au premier rang. Flore se redressa, l'expression embarassée de Palatine remplacée par une attitude concentré, focalisée sur Alycil. Un léger sourire flotta sur ses lèvres grises. La menace dans les paroles de l'elfe était voilée, mais la crépusculaire ne doutait pas un instant qu'elle soit capable de la mettre à exécution si nécessaire. Intéressant.

Son mince sourire s'élargit en entendant les derniers mots de l'elfe.
« La flatterie ne vous mènera nulle part, mais j'apprécie l'intérêt. Si l'argent ne vous intéresse pas, j'ai un meilleur argument pour vous: il y a un mystère à résoudre par ici. Pourquoi être de ceux qui comprendront ce qui se passe? »