29 Arodus 4720 - Fort Yaofang, début de soirée.

Si vous étiez arrivés à l'heure, c'était bien dommage. Il semble en effet que la réunion s'éternise. D'ailleurs, vous n'êtes visiblement pas les seuls à être concernés par ce retard. Tous les membres de l'expédition qui n'ont pas été invités attendent comme vous dehors... Le jour commence à tomber. Les soldats de Fort Yaofang allument des torches. Certains parmi eux sont visiblement des lanceurs de sorts qui ont les moyens d'avoir des torches ioun. De leur côté lorsque vous croisez un grippli, vous remarquez qu'il ne porte aucune torche. Ils semblent pouvoir se repérer assez bien dans l'obscurité.

Voila désormais une heure que vous attendez que la réunion se termine. Certains vivent visiblement l'attente mieux que les autres... Les soldats profitent de l'absence de leur chef pour jouer avec une balle, tandis que d'autres discutent.

Perception (DD14)

Vous avez l'opportunité de discuter rapidement avec un PNJ durant l'attente si vous le souhaitez ou pour jouer à la balle avec les soldats, ou discutez entre vous.

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Je remets juste le début du post ici, mais tu n'as pas obligation d'aller voir quelqu'un en particulier si cela ne te dit rien.

Unmei vérifiait son équipement, assis en tailleur. Il n'avait pas eu beaucoup de temps dernièrement pour l'entretenir, et les derniers combats avaient émoussé la pointe de sa lance. Quant à l'armure trouvée dans les profondeurs, elle avait bien besoin d'être huilée et nettoyée. Il s'y affairait, lorsque Oyuun le rejoint. Il rangea son matériel prestement et se leva d'un bond, sourire aux lèvres.

« C'est une bonne idée ! J'ai bien besoin d'entraînement ! » Il fit jouer ses articulations pour détendre son corps engourdi par une trop longue station assise.

Son sourire s'estompa légèrement et son air se fit plus sérieux, comme s'il venait de réaliser quelque chose. « Oui, on a vraiment besoin de s'entraîner... On a galéré contre un seul de ces insectes géants... Et tu as vu ? A peine on l'avait vaincu que cette femme-champignon en recréait un comme si de rien n'était... J'ose à peine imaginer comment on pourrait s'en sortir contre plusieurs créatures de cette puissance... Et je ne parle même pas d'affronter cette femme-champignon, ou un autre être de la puissance du Chasseur d'Orage. Nous devons devenir plus forts... » dit-il d'un air déterminé.

Ils sortirent de l'établissement où ils logeaient à la recherche d'un lieu où s'entraîner, devisant sur le chemin. « Au fait... Comment vont tes blessures ? Je peux t'apporter quelques soins si tu veux. Tiens d'ailleurs, dans quelques jours, nous pourrons récupérer la baguette qui nous attend au fort. »

Le tiefflin hocha la tête en signe d'assentiment. « J'ai escorté des caravanes pendant des années avant de revenir à Goka. Quand j'ai accepté la mission, je me suis dit qu'on devrait la défendre contre quelques animaux sauvages, des hobgobelins et des bandes de barbares... J'étais à mille lieux d'imaginer rencontrer pareilles puissances. Ni même d'envisager que ça existait. » acquiesça-t-il sombrement. « Heureusement, aucune d'entre elles n'ont été agressives. Mais notre chance ne durera peut-être pas... »

Il regarda son amie dans les yeux. « Cependant, je pense que toi et moi, nous pouvons devenir beaucoup plus forts. Je le sens. » Il empoigna sa lance et joua machinalement avec, la faisant tournoyer tout en devisant.

« Tu ne devrais pas t'inquiéter d'être dépendante ou non de la magie. Que ce soit toi ou qui que ce soit d'autre qui est blessé, le repos nous fait le même effet. Et si nous voulons accélérer le processus de guérison, nous sommes tous dépendant de la magie. Seul le type de celle-ci diffère. Celle qui t'est nécessaire est un peu plus rare que la nôtre, mais ça reste de la magie, et elle est à notre portée. Ne te tracasse pas pour ça. » tenta-t-il de la rassurer.

« Et surtout, ne refuse pas l'aide qu'on peut t'apporter. Tu as la chance d'avoir des personnes de confiance sur qui compter. Profite que Khaliun et moi puissions te guérir tant qu'on bénéficie d'un peu de repos. Nous ne savons pas de quoi le futur sera fait, et si pour une raison quelconque on devait se battre plus tôt que prévu, ces quelques éraflures, comme tu les appelles, pourraient bien faire la différence entre ta capacité à te défendre toi et notre groupe, ou à échouer. Tu es forte, Oyuun, mais pas invincible. Même si on va tout faire pour que tu t'en rapproches ! » termina-t-il avec un clin d'œil.

Leurs déambulations avaient fini par les amener à une petite zone visiblement tranquille en périphérie de la ville, où ils ne devraient pas gêner grand monde. Il s'arrêta, planta sa pique dans le sol, et fit craquer ses doigts. « Allez, t'es prête ? » fit-il d'un ton enjoué.

Avec un grand sourire, Unmei attrapa sa lance et se jeta sur la ru-shi. Les deux mercenaires échangèrent des coups, parades et esquives, dans un étrange ballet où rivalisaient finesse et puissance.

Puis, lors d'une attaque que son amie esquiva particulièrement bien, il s'arrêta net. « C'est ça ! C'est exactement ça que je voudrais que tu m'apprennes ! Comment tu fais ? »

Restant tout de même sur ses gardes, histoire de ne pas se retrouver dans un moment d'inattention les quatre fers en l'air, il poursuivit. « Lors du combat contre le gros truc, j'ai senti que ma défense était perméable, malgré toute l'énergie que j'y mettais. J'ai besoin de me perfectionner. »

Il marqua un moment de silence, se remémorant leur périple. Puis il reprit, incertain. « Au fait... T'en penses quoi, toi, de l'arrivée du duergar dans notre expédition ? Tu crois vraiment que l'élément avancé est véridique, ou y a-t-il anguille sous roche ? »

Unmei hocha la tête en signe d'accord. « Oui, restons sur nos gardes avec lui... On a déjà assez à faire avec les menaces extérieures, j'aurais aimé ne pas avoir à me soucier des potentielles internes... »

Il écouta la réponse d'Oyuun concernant l'esquive, et réfléchit à sa question sur la parade. Enfonçant de nouveau sa lance dans le sol, il posa son bouclier à côté, et regarda ses grosses paluches. « On pourrait croire que nous avons un style de combat en commun. » commença-t-il, songeur. « Nous utilisons tous les deux notre corps comme une arme. Mais la similitude s'arrête ici. Toi, tu as fait de tout ton corps une arme ; moi, seules mes griffes, mes crocs et mes cornes me servent. Je combats plutôt avec le haut de mon corps, toi tu utilises beaucoup plus tes jambes. Et, évidemment, tu es bien plus agile que moi et use avec brio de ta vitesse et ta souplesse, là où ma carrure et ma puissance son mes atouts. »

Il se gratta l'arrière du crâne, l'air gêné. « J'avais jamais vraiment réfléchi à tout ça, et c'est seulement maintenant qu'on en parle que je me rends compte qu'on est si opposés dans nos formes de combat. » dit-il en riant de lui-même. « Mais je pense qu'il est bien d'apprendre des autres, même si le style est différent, il y a toujours une inspiration à puiser. Je serai jamais aussi vif que toi, c'est certain, mais être un peu moins rigide sur mes appuis ne peut pas me faire de mal. »

« Surtout après ce qu'on vient d'affronter... » ajouta-t-il après un léger silence. « Habituellement, je profite de ma corpulence supérieure à l'immense majorité de mes adversaires pour simplement parer leurs coups, ma force contre la leur. Contre des gars aussi costauds que moi, j'abaisse un peu mon centre de gravité pour mieux m'ancrer dans le sol et j'ai tendance à parer moins franchement, plutôt à dévier leurs coups. Sinon on se prend toute la puissance du choc, et même avec un bouclier, on en ressent la répercussion dans tous nos muscles. Alors tu imagines, contre un monstre comme l'autre insecte, j'ai un peu dégusté. » Il grimaça en se massant l'épaule. « C'est pour ça que je recherche à un peu mieux esquiver. » conclut-il.

Il fit une petite moue dubitative qui dévoila un peu plus ses canines. « Toi en revanche, t'as pas d'arme, ni de bouclier pour parer. T'as juste tes renforts. » Il essayait de s'imaginer à la place de son amie, avec un colosse comme lui en face. « Ouais... Je pense qu'il faut que tu te concentres sur la déviation de coups, que tu utilises la force de ton adversaire pour l'emmener là où tu veux pour que ça crée une ouverture tandis qu'il est emporté par son élan. Si tu pares les coups, tu vas subir et ça ne te mènera qu'à plus de contusions. »

Il reprit sa lance, la retourna de façon à menacer Oyuun avec la hampe, et se mit en position de combat. « On fait quelques passes, pour voir ce que ça donne ? »

Les deux mercenaires devaient s'entraîner depuis facilement une heure lorsque le tiefflin demanda une pause.

« Pfiou ! Je crois que ça suffit pour l'instant ! » souffla-t-il, les mains en l'air bien en évidence. Il s'adossa à un mur et se laissa glisser contre, jusqu'à se retrouver assis sur ses pieds. « Tes attaques au sol, contre des bipèdes, c'est vraiment une bonne tactique ! Et je pense pouvoir moi-même en tirer partie si je ne suis pas loin de toi. »

Il sourit en levant la tête vers son amie. « J'aime vraiment bien m'entraîner avec toi ! J'apprends toujours des astuces ! »

Il plissa légèrement les yeux alors qu'un léger sourire amusé étirait ses lèvres. « D'ailleurs, il y en a une autre qui semble aimer passer du temps avec toi. N'y aurait-il pas un début de quelque chose entre Khaliun et toi ? » demanda-t-il d'un air espiègle.

Unmei fronça légèrement les sourcils sur la fin de réponse de son amie.

« Écoute... Je crois qu'on se connait assez pour que je sois franc avec toi. Oui, selon les critères humains, tu as une tête à faire peur aux gosses. J'vais pas te mentir là-dessus. Et le teint maladif de ta peau n'arrange certainement pas les choses. »

Il balaya l'air devant lui d'un revers du bras agacé. « Mais on s'en fout ! C'est que de l'apparence, ça ! Et j'crois pas qu'on puisse baser une relation sur les apparences. » Il marqua une légère pause, avant d'ajouter sur un ton consensuel comme pour répondre à un argument qu'Oyuun aurait pu avancer : « Bon, c'est sûr que quand on est bien foutu avec une gueule d'ange c'est plus simple d'entamer une relation, hein, j'te dis pas l'contraire. » Puis il reprit, avec plus d'énergie dans la voix : « Mais c'est pas ça qui fait qu'on va t'aimer pour ce que tu es ! »

Il soupira. « Cesse de te tourmenter. Tu es une belle personne, et très appréciée de tout le groupe. Et puis... » Il jeta un nouveau regard espiègle à la ru-shi. « J'suis pas dans la tête de Khaliun... Mais moi, je trouve qu'elle a beaucoup de petits gestes tendres pour toi. Par exemple, après le combat contre le gros truc, c'est pas sur mon épaule qu'elle a posé sa main, si tu vois ce que je veux dire... » fit-il avec un clin d'œil.

Il reprit d'un ton faussement jaloux et outragé. « D'ailleurs, pourquoi c'est pas sur mon épaule qu'elle a posé sa main ? Elle est pas assez bien mon épaule, c'est ça, hein ? » avant de sourire de tous ses crocs.

Modifié par un utilisateur lundi 17 juillet 2023 21:03:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

« C'est donc ça ! » s'exclama Unmei en tapant son poing fermé dans sa paume ouverte, sur un ton faussement sérieux. « Il faudra que je pense à me baisser plus souvent ! »

Il soupira, avant de répondre à son amie. « Je n'suis certainement pas le mieux placé pour parler relations amoureuses... J'n'ai jamais eu cette chance... » dit-il en baissant les yeux. « Mais ça m'empêche pas d'avoir des yeux qui fonctionnent pas trop mal... Khaliun s'est indéniablement rapprochée de toi. Est-ce là un signe d'amitié, ou est-ce plus ? J'aurais tendance à penser que c'est plus... Est-ce que tu dois en tenir compte ? Ça... Ce n'est pas à moi de te le dire... »

Il releva les yeux vers Oyuun. « Est-ce que, toi, tu veux en tenir compte ? »

Voir son amie aussi désemparée fendit le cœur du mercenaire.

« Euh...? Des... conseils...? » balbutia-t-il. Oui, bien sûr ! Je suis un expert en la matière ! pensa-t-il fugacement. Mais l'heure n'était plus à l'humour et encore moins à l'ironie.

« Honnêtement... Les personnes dont j'ai été les plus proches ont été mes mentors et ma sœur. Ma vie ne m'a pas laissé vraiment l'occasion d'avoir des relations stables et suivies, sans même parler de ma gueule de porte-bonheur. » Il hésita un instant à se livrer plus que ça. « En fait... Je crois que la relation la plus stable que j'ai eu avec quelqu'un de mon âge... C'est toi... »

Il soupira. « Alors non, j'ai pas vraiment eu le béguin pour quelqu'un avec qui je serai amené à passer des semaines en voyage... » dit-il en détournant le regard.

Il soupira une fois de plus puis, reportant de nouveau son regard sur son amie, il posa sa grosse paluche sur l'épaule d'Oyuun. « Mais je peux tout de même te donner un conseil : tu as la chance d'avoir quelqu'un qui s'intéresse à toi, et réciproquement. Que ce soit par amitié ou par intérêt plus profond, pour l'une comme pour l'autre, seul le temps vous le dira. Mais peu importe la réponse, profite de ces moments s'ils te rendent heureuse. Je pense que c'est comme ça qu'une relation se construit, grâce à tous ces petits moments partagés. »

Il tenta un sourire. « Voilà, c'est tout ce que ma grande sagesse peut te répondre. Je ne sais pas si ça t'aidera beaucoup... » conclut-il d'un air désolé.

Unmei regarda Oyuun un moment, assis, silencieux, la tête levée vers elle. Poussant un soupir, il finit par l'imiter en se levant à son tour tout en s'étirant. Il ouvrit la bouche pour parler, la referma sans avoir émis un son, chercha le regard de la jeune femme tout en l'évitant, puis soupira de nouveau. Sa tête était emplie d'un tourbillon d'émotions qu'il ne savait comment exprimer. A court de mots, il franchit la distance qui les séparait et la prit dans ses bras, la serrant contre lui.

« Merci. » parvint-il enfin à articuler. Il relâcha son étreinte, reprenant une distance plus convenable avec son amie. « Merci. » dit-il encore.

« Hem... » Il se gratta l'arrière du crâne, l'air gêné. « Euh, je... Moi aussi, j'ai de la chance de t'avoir. Et... Euh... Tu sais... Tu peux compter sur moi. Pour tout. »