Au milieu de la place ronde de Revengro se tenait un duo de demi-elfe, un homme et une femme. Cette dernière était haute d'un mètre septante et de corpulence assez mince. Elle n'avait pas la peau sur les os, mais était clairement sous-nourrie. De longs cheveux noir de jais surmontaient un joli visage au teint pâle muni de deux yeux, l'un vert, l'autre couleur noisette, d'un fin nez et d'une paire de lèvres étroites. Son regard reflétait la fatigue du voyage qu'elle venait de vivre, mais aussi le soulagement d'être finalement arrivé. Elle portait une robe, noire, ni trop ample, ni trop serrée. Le genre de robe qui convenait bien au déplacement et qui aurait suffit pour des funérailles. Ses épaules étaient surmontées d'un gilet de laine de la même couleur, et ses pieds étaient tenus au chaud par une paire de botte, toujours noire, elles aussi prévues pour la marche.

Dans ses mains, elle tenait un parchemin qu'elle relu pour la deuxième fois seulement depuis qu'elle l'avait reçu. Le professeur Lorrimor était mort, et probablement déjà enterré à l'heure qu'il est, songea-t-elle. Mais après tout le mal qu'ils s'étaient donné pour venir jusqu'à Ravengro, elle irait au moins lui rendre hommage, et trouver sa fille, Kendra, pour connaître la raison de la présence de son nom sur le testament du feu professeur. Cela l'intriguait. Le professeur Lorrimor ne fut qu'une personne épisodique dans sa vie, importante certes pour bien des choses, mais de là à figurer sur ses dernières volontés... Felicia Orio ne mit pas longtemps à se demander par où commencer. Contrairement à ce qui était indiqué sur la lettre, personne ne les attendait à l'entrée de la ville. C'était donc au couple d'ami, et collègue, d'aller à la recherche de la fille Lorrimor, et à force de suivre l'enquêteur Galileo dans ses missions, la jeune femme savait parfaitement où obtenir les informations qui lui permettraient de retrouver Kendra Lorrimor.

« Nous devrions nous rendre à l'hôtel de ville. Quelqu'un saura surement nous renseigner sur le lieu de résidence des Lorrimor. »

Sa voix était plate... Innexpressive... Voir même froide. Le circonstances l'aurait certainement expliqué, mais c'est ainsi que Félicia parlait au quotidien.

La jeune femme aurait tout aussi bien pu choisir de se renseigner à la taverne, mais ce n'était pas son milieu de prédilection. Les administrations étaient, selon elle, bien plus fiables que les badauds du coin. Sans trop attendre de réponse de la part de son coéquipier, elle se mit en marche, son petit bagage en main - qui en contenait que le stricte minimum - vers le bâtiment le plus imposant et qui lui semblait le plus ressembler à l'hôtel de ville.

Modifié par un utilisateur lundi 15 mai 2023 06:58:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

La femme qui se tenait face à eux semblait aussi aimable qu’une pierre tombale un soir de pluie. Mais Félicia était bien mal placée pour juger de l’enthousiasme d’autrui. Elle formula sa requête avec un ton aussi froid que celui employé par son interlocutrice.

« Nous étions conviés aux funérailles du professeur Lorrimor, hélas… notre voyage a été perturbé par plusieurs éléments indépendants de notre volonté et nous accusons trois jours de retard. Pourriez-vous nous renseignez où nous pourrions trouver la fille du professeur, Kendra Lorrimor ? »

Puisque la secrétaire avait fait fit des politesses, Félicia ne voyait pas pourquoi elle devrait en formuler.

Felicia fixa la secrétaire avec un agacement non dissimulé. Que la fille du professeur avait hérité de la maison de son père lui faisait une belle jambe, elle n’en savait pas plus sur sa localisation. Alors qu’elle était prête à déranger une nouvelle fois la désagréable personne qui devait jouir d’une vie pleine de rebondissements, la jeune femme se retrouva interrompue par l’intervention d’un homme qui se disait être conseillé de Ravengro.

Il avait l’air bien plus aimable, ce qui, à vrai dire, n’était pas bien difficile, et semblait bien plus disposé à renseigner le duo sur la localisation de Kendra Lorrimor. Elle n’opposa pas de résistance lorsque l’homme la salua, et se présenta poliment à son tour.

« Merci pour votre chaleureux accueil monsieur le conseiller. Je me nomme Felicia Orio, et voici mon employeur et mentor, l’enquêteur Galileo Testarossa. » dit-elle en désignant de ce fait son coéquipier. « Monsieur Testarossa m’accompagne à titre amical. Nous venions pour les funérailles du feu professeur Lorrimor, hélas, nous avons eu quelques contretemps sur la route et accusons trois jours de retard. Nous nous sommes donc mis en quête de mademoiselle Kendra Lorrimor, la personne que nous devions rencontrer en arrivant ici. Seriez-vous disposé à nous renseigner sur l’endroit où nous pourrions la trouver ? »

Felicia semblait tout à coup plus polie qu’avec la secrétaire, prenant un ton plus formel et tâchant de faire un effort pour ne pas faire fuir ses interlocuteurs avec ses airs de froideur.

e conseiller Mugicar se redressa,« Vous êtes des héritiers du professeur Lorrimor ? Triste nouvelle que sa mort à vrai dire. Enfin venez ! Je vous emmène vers sa fille Kendra. » Se faisant, le vieux conseiller offre son bras à la jeune femme pour les escorter vers la maison de Kendra. Tout en marchant, il expliquait la situation de Ravengro à ses accompagnateurs.


« Nous sommes une petite communauté agricole mais nous avons beaucoup de potentiel, la ville est dirigé par quatre conseillers, vous avez croisé Vishian Heartmouth, mais il y a aussi mesdames Mirta Straelock, Shanda Faravan et le dernier mais non le moindre, moi. »


Ils arrivèrent à la porte d’une petite maison, le conseiller s’approcha et frappa, puis ils attendirent, il refrappa, et ils réattendirent et enfin une troisième fois. Il n’y avait aucune réponse, le conseiller se tourna vers eux.

« Bien, il semble qu’ils ne sont pas là ce matin, il vaudrait mieux réessayer après manger… » Il se tourna vers Felicia.«  Puis je vous inviter à manger ? »

Galileo restais amusé par la situation, surtout l'insistance du jeune homme, mais décida de répondre à l'appel de Félicia. Après tout lui aussi était las de ce voyage et désirais se sustenter.

"Vous permettrez bien à ce vieillard de vous accompagner lors de ce repas ? Le voyage fut long et pénible. J’imagine que vous aurez tout le temps de court ... *tousse* ... converser avec ma collègue cette après midi." Lança t'il avec un grand sourire sarcastique.

Modifié par un utilisateur mardi 30 mai 2023 00:09:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le nom de Sariana Vaï n'évoque rien à Félicia. La musique n’était pas tellement sa tasse de thé. Elle se contenta d’un petit “non” de la tête en guise de réponse et s’intéressa bien davantage à la vie des producteurs de la petite bourgade, même si cela n’était pas très passionnant à entendre.

En arrivant à la taverne, Felicia resta assez discrète tant que personne ne lui demandait d’intervenir. Pour son repas, elle commande quelque chose d’assez léger, fidèle à elle-même. Sa curiosité fut piquée par la conversation qui s'ensuivit. Certes, elle ira se recueillir sur la tombe du professeur Lorrimor, mais du vandalisme dans un cimetière…

« Du vandalisme ? Les fauteurs de trouble cherchaient-ils quelque chose en particulier ? Ont-ils creuser les tombes ? »

Les deux pieds dans le plat… Felicia posait ses questions sans détours tout en lançant un regard à Galileo. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien avoir d'intéressant à vandaliser le cimetière d’un petit village comme Ravengro. Mais la réponse du conseiller devra attendre. Voilà que la tenancière revenait avec leur repas, et une question digne d’un tenancier souhaitant faire tourner son commerce.

« Et bien… Je crois que deux chambres pourraient nous convenir, qu’en dites-vous ? » Cette question était adressée à son complice. Une seule chambre leur serait revenue moins chère, mais Félicia tenait à son intimité et n’appréciait pas de devoir partager sa chambre avec autrui, pas même avec des personnes de confiance.

La changelin souhaitait rapidement revenir au sujet du vandalisme. Si les morts avaient été dérangés, elle aurait préféré être au courant avant de mettre les pieds dans le cimetière concerné. Mais au-delà de cette inquiétude personnelle, une enquête s’ouvrait peut-être pour le duo d'enquêteurs…

a serveuse opina du chef et les laissa profiter du repas, pendant le repas le visage du conseiller, se ferma, regardant furtivement et régulièrement le carnet de l'enquêteur

« Il semble que des tombes aient été profanées et les cadavres en ont été extirpés, le père Grimburrow s’en occupe en plus du prévôt de la ville. Il y a aussi eu des inscriptions sur le mémoriel des gardiens de Roctourment, mais cela doit être une sorte de blague… »


Pendant le repas, le conseiller se fit moins séducteur, il semblait presque mal à l’aise de se trouver face à des étrangers et d’étaler des problèmes qu’il essayait de minimiser au maximum.

« Vous pouvez peut-être également en parler avec Kendra et ses invités, qui étaient présents pendant ces évènements, ce qui est peut-être louche… »

Le repas se termina et il était temps pour les deux enquêteurs de quitter l’auberge mais pour aller où ?

L'inspecteur s'étirait lentement tout en se levant de sa chaise. Il balayait la salle de regard, jaugeant chaque individu un par un. Rien ne semblait sortir de l’ordinaire cela dit. Rapidement il emboîtait le pas de sa collègue

Ils sortaient de l'auberge. Interrogé par Félicia il tourna la tête pour lui répondre d'un ton amusé:
" Mon enthousiasme va très bien Orio, je vous remercie de vous en soucier. Et si je partage votre curiosité je pense qu'il vaudrait mieux mettre vos affaires en ordre tout de suite. Qui sais jusqu'où cette affaire pourrais nous mener ? " Remarqua t'il tout en caressent la paume de sa rapière.
" D'autant plus que si notre demoiselle n'est qu'à moitié la fille de son père, je suis sûr que sur qu'elle aura moult informations à nous fournir. "

Toujours personne. Felicia ne désespérait pas. Kendra finira bien par rentrer chez elle pour dormir. Jusqu’alors, une après-midi s’offrait aux deux complices qui allaient sans aucun doute trouver de quoi s’occuper. Cela tombait bien, ils pouvaient faire d’une pierre deux coups en se rendant au cimetière. Felicia irait rendre un dernier hommage au professeur Lorrimor et laisserait Galileo inspecter, questionner, analyser, en somme enquêter, sur les derniers actes de vandalisme ayant eu lieu dans ce même endroit.

« Nous reviendrons ce soir. Allons au cimetière. Je vais rendre un dernier hommage au professeur. Je crois que vous y trouverez de quoi vous occuper. »

Bien sûr, elle était tout aussi intéressée par cette histoire de vandalisme, mais pour trouver les indices, c’était son patron le meilleur. Elle pensa secrètement qu’au moins, elle pourrait profiter du silence.

Arrivant au cimetière, Felicia eut un tas de pensées qui lui revenaient systématiquement dès qu’elle mettait un pied dans un lieu comme celui-ci. Aura-t-elle, un jour, elle aussi une tombe ? Ou devra-t-elle errer éternellement ? Pharasma lui accorderait-elle le repos ultime ? Et si non, aura-t-elle seulement conscience de son après-vie ? Tant de questions avaient germé avec les années, et sans doute le professeur Lorrimor aurait-il eu des réponses à tout ceci.

Peu de personne connaissait la véritable condition de la changelin. Être une changelin représentait déjà un défi sociétal, pour qui savait les différencier. Son aspect de demi-elfe était bien souvent la première chose que les étrangers se permettaient de critiquer, fort heureusement pour la demoiselle qui n’avait nul besoin d’expliquer ses origines dans ce cas. Mais sa véritable malédiction n’était en rien visible. Son sang était la source de tous ses tourments. Le professeur Lorrimor et son ancienne famille étaient les seuls à être au courant de ce qu’elle était vraiment. Même son collègue, Galiléo, n’était pas au courant de tous les détails de sa lignée, juste qu’elle avait hérité de certains pouvoirs, au grand bonheur de celui-ci.

Après quelques mètres, elle parvint à sortir de son flot de pensées, remarquant la présence d’un acolyte. Sans hésitation, elle se dirigea vers lui.

« Mes salutations. Pardonnez-nous de vous importuner durant votre travail. Nous avons fait longue route pour rendre hommage au défunt professeur Lorrimor. Pourriez-vous m’indiquer où trouver sa tombe ? »

Froideur et impassibilité. En tout cas, une fois que l’acolyte lui aura donné les informations qu’elle désirait, elle se rendrait sur la tombe du professeur, n’attendant pas de voir si Galiléo la suivrait.

Modifié par un utilisateur lundi 12 juin 2023 21:02:58(UTC)  | Raison: Non indiquée