Ruco était un peu déçu la femme n'avait pas semblé réactive à son sourire...

« Et qu'y à t'il à voir ici à part des oeufs ? Vous avez peu de passage de ce que je crois savoir non ? »

Ruco aimait bien cette idée de tenter la mort à droite ou à gauche dans la région mais il n'était pas venu pour ça.

Par contre il toussota de surprise quand la femme lui annonça le tarif :

« *tousse* Ah oui ça c'est la mauvaise surprise de la journée. J'ai pas cette somme sur moi je vais aller la chercher au navire. Je vous laisse mon portulan en gage le temps de l'aller-retour. »

Vix prit l'initiative de répondre pour tous.

« Nous sommes l'équipage du navire, et également les amis du capitaine Ruco. Nous venons donc pour du commerce. Comme l'a dit l'capitaine nous venons acheter des oeufs, mais pour ma part pourquoi pas simplement visiter les tunnels et voir un peu comment ça ce passe, j'avoue que nous ne sommes ici que pour voyager avec le capitaine, mais je trouve ce commerce d’œuf original et cela m'intrigue pas mal.
Ca marche bien apparemment, tant mieux pour Hesslegrove.
 »
Vix avait un ton amical et sourit à la dernière phrases, pas pour montrer qu'il était heureux pour Hesslegrove, mais plutôt pour signifier que les affaires marchait bien, et il pensait aux 300 pièces d'or que Ruco allait donner....

Mais rien ne montrait au capitaine Saerweniel qu'il parlait de la somme qu'elle demandait.

Sacré armoire !! Tu m'étonne avec l'argent qu'elle demande qu'elle dispose d'un tel objet, vérifions l'intérieur d'un coup d'oeil quand Ruco reviendra et qu'elle rendra les portulans.

Vix regardera discrètement l'intérieur de l'armoire quand la capitaine ouvrira pour récupérer les portulans, à moins que l'intérieur ne soit pas visible à cause de l'angle dans ce cas il ne cherche pas à voir.

« L'argent récolté par le commerce des oeufs enrichit la Bureaucratie et, dans une moindre mesure, les fouisseurs. Le Conseil touche environ deux vingtième de chaque vente, ce qui permet à peine d'entretenir le phare... les taxes portuaires sont nécessaires pour maintenir les pontons et payer la garde. », expliqua la capitaine à Vix.

« Nous ne sommes pas aussi prospère que ce qu'on peut entendre à Port Saphir... mais nous sommes relativement tranquilles. Rien à craindre des pirates par exemple... quelques fous essayent parfois de forcer le passage, ça nous permet de récupérer des matériaux si vous voyez ce que je veux dire. »


Puis elle expliqua à Sogg que la garde était constituée de jeunes recrues fatiguées de ramper pour rien dans les tunnels ou qui s'étaient stupidement endettées aux cartes... on leur offrait une épée, une veste de cuir, un salaire et un peu d'autorité pour régler les rixes, surveiller l'entrepôt des oeufs, aller chercher un blessé à la falaise ou en forêt. Le rôle était surtout dissuasif mais nécessaire pour décourager toute tentative idiote de la part d'un groupe mal intentionné.

La garde avait aussi à surveiller la Porte, seul accès terrestre au village : un sentier étroit, dangereux et peu utilisé qui donnait accès au sommet de la falaise, un plateau sauvage et peuplé de créatures hostiles.

« Vous et votre copain, vous m'avez l'air d'avoir un peu bourlingué et je vous proposais de prendre en charge un petit groupe de recrues pour les entrainer, leur apprendre deux trois choses... les occuper. Le salaire prévu est de 12 pièces d'argent par semaine... je vous en offre 15 chacun. Croyez moi, si vous comptez rester quelques jours, ça sera toujours plus intéressant que de passer vos journées à la taverne. »



L'intérieur du meuble qui intriguait le roublard était cloisonné de fer noir et contenait des casiers destinés à recevoir les portulans. Deux casiers étaient occupés... Saerweniel rangea le portulan du Princesse dans un casier d'un geste rapide.

Quand elle referma la porte de l'armoire, Vix nota qu'elle n'utilisais qu'une clé unique mais que chaque serrure tournait dans un sens différent.

Ruco revint après une dizaine de minutes. Il portait une lourde bourse pleine d'or qu'il posa sur le comptoir tandis que Sogg discutait avec Saerweniel.

La capitaine compta les pièces et les rangea dans une boite d'acajou cerclée de fer qu'elle remisa ensuite dans l'arrière salle. Elle posa ensuite un sceau de cire en bas de la page que Ruco avait soigneusement rempli puis ferma le registre.

« Et voila... vous êtes désormais libres de circuler dans le village pour une semaine. ».

Quand Ruco lui demanda si elle connaissait Engon, elle esquissa une moue interrogative puis répondit après quelques secondes de réflexion

« Engon vous dites... y a peut-être eu un type qui se faisait appeler comme ça à la Cambuse. Il est arrivé il y a plusieurs mois si ma mémoire est bonne mais je ne sais plus du tout sur quel navire. Je ne sais même pas si il encore là. Pas mal de gars se sont tirés il y a deux semaines sur un marchand molthunien et pour ce que j'en sais, il aurait très bien pu être dans le lot.
En tout cas, il ne fait pas parler de lui si il est encore à Heslegrove. Je vous conseille d'aller à l'Abani, il en sauront plus là bas... ou alors à la Cambuse mais les nouveaux ne sont pas toujours bien accueillis, ça fait partie des coutumes locales. Je vous aurai prévenu. Rien de méchant mais faites attention, un coup de dague est toujours possible, y a des types pas très malins là dedans et la merde d'oiseau doit leur abimer le cerveau.

C'est un ami à vous ?  », termina t'elle.

Saerweniel hocha la tête et vous salua. Elle s'adressa finalement à Sogg tandis que Ruco, Gaëlle et Vix quittaient la capitainerie.

« Je vous laisse voir avec vos amis, si ma proposition vous intéresse, repassez en fin de journée, j'ai prévu d'envoyer une patrouille à l'orée du bosquet avant le coucher du soleil, vous pourriez vous joindre à eux. »

Saerweniel jaugea Gaëlle de la tête aux pieds avant de répondre.

« Je ne crois pas que ce genre de compétences serait utile dans une patrouille de bleusaille... en revanche, si vous cherchez à vous occuper, allez voir Elissia, au dispensaire. Elle vous trouvera peut-être quelques fractures à réduire.
Vanieloth, au temple, accueille toujours ses consoeurs avec plaisir sinon... C'est à une petite heure de marche, vers le sud. Vous ne pouvez pas vous tromper, il n'y a qu'une seule piste à suivre et le temple est visible de loin. »

Ruco attendit dehors que les trainent la patte arrivent :

« Bien allons voir ce nain j'ai besoin de lui pour la Princesse ensuite on ira voir ce qu'il peut y avoir ici et si ce Engon traine toujours dans le secteur...

S'il s'est barré on est pas dans la merde pour trouver ce groupuscule... »

Andy était resté sur le bateau avec Korika, et tous les deux n’avaient aucun mal à tuer le temps en l’absence de leurs compagnons… Oh non ! Qu’allez-vous penser là… Ils travaillaient bien sur.

Le mage était devenu avec le temps un mousse passable et prenait avec sérieux le travail que lui confiait le capitaine depuis le début de la traversé. Les corvées, Andy connaissait ça depuis son plus jeune âge. A la ferme familiale pour commencer, puis à l’école de magie… Ces gestes répétitifs l’aidaient même depuis quelques années à mieux se concentrer sur ses études magiques. Et c’est cette forme de concentration dans l’effort domestique qu’il essayait aujourd’hui d’inculquer à Korika… Bien sur la jeune magicienne était aussi au fait des corvées… Briquer un pont n’était finalement pas bien plus difficile que de nettoyer l’auberge de la Cornue après le passage d’aventuriers tout crotté.

Les corvées terminées, les deux mages passèrent à leurs travaux habituels. Andy jeta un œil aux dernières fioles qu’ils avaient trouvé, mais il n’arrivait vraiment pas à déterminer la moitié des éléments qui les composaient. Pourtant, c’était des composants simples, il en était certain.
Il passa finalement à la révision de ses sorts et commença à préparer un nouveau parchemin.