Xoran accueillit la nouvelle de la séparation d'avec Nadya avec surprise, mais ce qui était encore plus surprenant, c'était la docilité avec laquelle Nadya se conformait aux décisions de son oncle, elle qui avait tant résisté à l'invitation des uns et des autres de ne pas se mettre en danger, de peur que qu'Orm et Mjoli ne se retrouvent orphelins. « Ainsi, nos chemins se séparent. C'est une bonne décision, mais elle m'emplit de tristesse, » dit-il à Nadya en passant son avant-bras sur ses yeux embués de larmes. Chez les shoantis, les pleurs de la séparation n'étaient ni gênants, ni honteux, et n'avaient pas à être cachés ou réfrénés. Pleurer servait à montrer à quel point on tenait aux gens, et Xoran tenait à Nadya comme à chacun dans leur groupe. Peut-être même un peu plus...

« Elle nous emplit tous de tristesse, » reprit-il. « Nous te devons tous beaucoup, et ce que nous avons vécu ensemble nous lie à jamais. Tu embrasseras tes enfants pour moi et, si le Grand Dieu me prête vie, je reviendrai un jour leur servir de monture. A moins qu'ils n'aient trop grandi ! » Ajouta-t-il en riant tandis qu'il reprenait sa contenance.

Se retournant vers les autres, il éprouva soudain l'envie de leur dire que se séparer était encore l'une de ces idées totalement incongrues et stupides dont l'osirien avait le secret, et qu'il ne fallait pas l'écouter. Heureusement, les deux filles semblaient peu convaincues et il résolut d'appliquer ses bonnes résolutions en répondant à Akin de façon modérée. « Je suis moi aussi contre l'idée d'une séparation. En fait, je suis contre l'idée de faire quoi que ce soit qui ne nous aurait pas été demandé par Ringeirr, ou que ce dernier ne nous aurait pas assuré que c'est sans danger. A propos de ces "homiroirs", il me font penser au changeur de peau de la Tour Pâle. Il semblerait que les sorcière blanches fassent grand usage des métamorphes et apparentés. Quelle est leur fonction ? Ils transmettent ce qu'ils voient à leurs maîtresses, comme un miroir irriseni vivant ? Ou peuvent-ils lire dans les pensées ? »

Kalt s'approcha de Nadya et lui posa la main sur l'épaule. Snjòr sortit de sa capuche et alla se percher sur la fière guerrière, tentant de l'amuser par quelques pitreries.

« Tu as effectivement des enfants, tu as pris plus de risques que n'importe lequel d'entre nous, tu as fait preuve de plus de courage que nous n'en ferons jamais preuve, nous qui n'avons que nos propres carcasses à trainer. Merci. Merci du fond du cœur. Sans toi, cette entreprise aurait probablement tourné au désastre. Cette séparation me fait mal également mais il est effectivement raisonnable que tu ne nargues pas la mort plus longtemps. Tu dois prendre soin des tiens.  »

Kalt réfléchit au sujet des homiroirs, notamment à ses possibilités de voir lui-même au travers de ces étranges créature que décrivait Ringeirr.

Ortog, bien que se sentant intégré au sein de ce groupe, n'était toujours pas à son aise pour exprimer des sentiments trop forts. Mais, devant les effusions, il ne pouvait se dérober à ses devoirs, surtout que rien ne garantissait qu'il dispose d'une autre occasion pour s'exprimer. Il s'approcha de leur guide et lui avoua.

« Nadya ! A l'instar de mes compagnons, je ressens ton départ comme une perte infinie. Pas seulement pour l'aide précieuse que tu nous as apportée et que tu nous aurais à nouveau fournie ! Mais aussi parce que j'ai le sentiment que nous sommes devenus les uns pour les autres comme une famille. Comme tu peux le voir, cette décision nous plonge tous dans un état de confusion. C'est une grande joie de savoir que tu vas retourner voir tes enfants et que tu leur apporteras tout le bonheur que vous méritez. Comme c'est une immense peine de savoir que nous nous voyons peut-être pour la dernière fois en ce jour. Car, il ne faut pas nous leurrer, le chemin que nous allons emprunter, au-delà des dangers entre ici et cette Hutte, nous est des plus incertains.

Je te souhaites plein de joies et nous allons tout faire pour vous donner, à toi, tes enfants et tout ton peuple, un avenir meilleur. »

Il hésita un moment à la serrer dans ses bras, mais cela risquait de la mettre mal à l'aise, tout comme lui-même. Aussi se contenta-t-il d'une main posée sur une épaule de la jeune femme.

Puis, pour focaliser ses pensées sur un sujet moins sensible, il reprit sa place autour de ce que l'on pouvait nommer la table et mangea, en donnant son avis sur la suite. « Même si deux petits groupes pourraient paraitre une meilleur option, je pense aussi que nous séparer nous mettrait dans une situation plus délicate si le moindre problème intervenait. Quant aux homiroirs, il semble en effet plus opportun de ne pas les croiser. Si je comprends bien, dès qu'une de ces créatures nous aura regardé dans les yeux, notre couverture aura disparue ? Est-il préférable de détruire une telle chose avant qu'elle ait eu le temps de transmettre ses informations ? J'imagine que cela n'arrive pas souvent et que, quoi qu'il en soit, l'alerte serait aussitôt donnée si l'une d'entre elles disparaissait. »


Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur lundi 27 juin 2016 11:06:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Pour le poisson, je me suis posé la même question que Jairess lorsque tu en as parlé pour la première fois, Ringeirr, » intervint Xoran en s'adressant au vieil Ulfe. « Pourquoi des nobles s'occuperaient d'un chargement de poisson ? Parce qu'ils sont excentriques et que ça les amuse de jouer les marchands de poisson ? Pourquoi pas, mais ça me paraît un peu maigre. Toutefois, toi seul connais cette cité, et toi seul peux savoir si cette association est crédible. Si tu dis que ça l'est, je te suivrai. »

« Quant à ma couverture, je passerai certainement plus facilement pour un garde du corps que pour n'importe quoi d'autre. Esclave ou mercenaire, peu m'importe, tant que c'est crédible. Ma haute taille et mon étrange apparence aura pu être remarquée par mes maîtres et, soucieux d'exhiber des gardes voyants et originaux, ils m'auront acheté, moi ou mes services, pour rendre jaloux leurs rivaux. Cette explication fonctionnerait aussi bien pour Ortog. »

Aergnaeroka avait prit Nadya silencieusement dans ses bras en signe d'au revoir, les mots n'étant parfois que trop peu adéquats.

« L'histoire la plus simple serait sans doute la meilleure. L'étrange curiosité d'un groupe d’excentriques sera sans doute remarquée, mais écartée d'un haussement d'épaule l'instant suivant et oubliée celui d’après. Quand à la cape, le mieux est que nous l'essayons ici, histoire de voir lequel de ces deux géants fait le loup le plus crédible. J'ai quelques notion à ce sujet, l'apparence n'est pas tout, il faudra aussi savoir bouger, grogner, se comporter comme un loup pour passer inaperçu... »


+4 vigueur, +5 tenue polaire, +2 Oushanka

Jairess se retint d'éclater de rire en écoutant Akin.« Tu peux le redire dix fois sans te tromper, ce mot-là? Je suppose que l'enjeu et le danger me permettront de garder mon sérieux à Trône Blanc, mais ne force pas le trait, on ne sait jamais... » Se tournant vers les autres elle ajouta: « Plus sérieusement, Ae a raison, nous ne pouvons pas nous permettre d'improviser avec cette fourrure. Il faut l'essayer. Quant-aux langages, j'imagine que c'est en effet peut-être un problème pour Ortog et Xoran. Si les loups parlent, je suppose qu'ils connaissent au moins l'idiome local, ai-je raison? »

Sorts : 3 N1, 0 N2 restants. Barrière d'air inactive, reste 2 heures.

Modifié par un utilisateur vendredi 1 juillet 2016 20:49:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

alt était avare en mots dernièrement. Il semblait songeur, perdu dans les méandres de ses connaissances et de son passé. Maintenant qu'il était sur le seuil des Sorcières Blanches, de ses Némésis, aurait-il la force de conviction de faire passer sa mission devant sa quête de vengeance personnelle ? Ou le Manteau du Ryttere s'en chargerait-il pour lui ? Faisant parler sa culture et son savoir, le nain précisa quelques uns des interrogations de ses compagnons.

« Oui, les loups arctiques parlent. Et ceux qui ont vécu ici doivent aussi bien parler le géant que le scalde, qui sait si suivant les cas, cette seconde langue n'est pas la plus usitée ? En ce qui concerne la Givrepeau, vous semblez oublier que l'utilisation particulière que nous voulons en faire ne peut être que là où Baba Yaga a superposé au monde sa magie permettant aux loups de se dresser sur deux pattes : dans le quartier des Hurlements ou dans ses alentours. De plus, nous ne pourrons utiliser ce pouvoir qu'une fois par jour. Je ne doute ni de la carrure ni de l'instinct animal de Xoran. Ce déguisement pourrait nous faciliter l'accès à Trône-Blanc... si tout se passe bien. »




PJ, déplacements, voyage vers Trône-Blanc

Xoran écouta les explications du nain et de l'elfe et leur répondit avec une moue sceptique : « hmm... Dans ce cas, si nous partons dès aujourd'hui, il nous faut peut-être renoncer à utiliser la peau de loup magique. Je suis d'avis de nous reposer et de ne partir que demain, mais que ferait un loup arctique en compagnie de nobles en goguette s'amusant à jouer les marchands de poisson, de toute façon ? » Demanda-t-il en rendant sa givrepeau à l'elfe.

« Finalement, » reprit-il, « je suis du même avis qu'Ae : préférons la solution la plus simple. Jairess et Akin sont des nobles excentriques, Ortog et moi-même leurs gardes du corps, Ringeirr le marchand de poisson. Les armes seront cachées dans le chargement. Reste à trouver un rôle adéquat pour Kalt et Ae. Si j'ai bien compris, il faudra peut-être soudoyer les gardes pour pouvoir passer. A ton avis, Ringeirr, combien faudra-t-il leur donner ? »

« Il y a plus de chance que l'on nous demande des papiers si nous sommes armés, » répondit Aergnaeroka à la question d'Ortog, « C'est ce que j'ai cru comprendre. »

« Il est vrai qu'être sans armes peut paraitre curieux pour des gardes du corps, mais les habitants des Hurlements doivent être habitués à l'usage des armes naturelles. Il nous faut espérer qu'ils pensent que ce sont celles qui ont votre préférence...

Sinon, si aucun de vous deux n'entre avec la peau, il sera prudent de la dissimuler également sous le poisson. Il est peu probables que les habitants d'iceslieux apprécient que l'on se promène avec la peau d'un des leurs sur le dos... »


+4 vigueur, +5 tenue polaire, +2 Oushanka

Kalt eut un petit ricanement aux propos de Jairess :

« Ce qui n'est pas tant un mensonge que ça, j'ai exercé de semblables activités au Taldor... et les exercerait encore auprès des nobles sorcières de l'Hiver, d'une certaine manière. Conseils un peu autoritaires, certes, mais...

J'acquiesce à cette démarche, en tout cas. Pour ce qui est des armes, je pense comme Aegnaeroka. Dans un pays gouvernés par des sorcières, des fées et des monstres, une épée n'est peut-être pas aussi nécessaire que dans d'autres pour paraitre dangereux.  »