Les derniers mots du marionnettiste lui glacèrent les sangs...tremblant de tout son corps, Larissa laissa retomber ses bras le long de son corps meurtri, et lâcha son arc. C'est terminé...enfin. Nous l'avons vaincu....mais à quel prix.

Soudain, une toux délicate tira la jeune femme de sa rêverie. En voyant Zaonessa reprendre lentement conscience comme si elle s'éveillait d'une longue nuit, les larmes montèrent aux yeux de Larissa, et elle ne fit rien pour les retenir.

Elle se mit à courir. Mais la distance paraissait interminable. Le corps inanimé de Melfur était sur son chemin. Dans son esprit, ce n'était plus qu'un obstacle entre elle et son amante, et elle le piétina sans même y penser. Les quelques mètres, les quelques secondes qui les séparaient étaient une torture, et durèrent toute une éternité.

« Oh, Zao ! » cria-t-elle en se jetant à son cou.

Plus tard, quand Lukas la félicita, Larissa l'entendit à peine, toute son attention étant mobilisée ailleurs. « Mais non voyons, c'est notre travail d'équipe qui nous a permis de triompher, » répondit-elle au kellid sans quitter la prêtresse des yeux. ...Mais de quoi peut-il vouloir me parler ?

Melfur ouvrit péniblement les yeux. Il avait mal de partout et il se passa un certain temps avant qu'il ne se rappelle où il se trouve. Il jeta un regard anxieux autour de lui pour remettre la main sur son arme, prêt à précipiter sur un adversaire potentiel. Il tenta de se relever, mais cela réveilla de nouvelles douleurs. "Où en est-on ?"

• Potion de soin donnée par Miki : 1d8+1 donne [3] + 1 = 4

Gandor, encore sonné par la fureur de la bataille, haussa un sourcil. Cette fois, il avait sa propre voix lorsqu'il parla, mais l'aura translucide qui l'environnait indiquait que l'esprit était toujours là. Il fouilla dans sa sacoche, et en ressortit le pendentif qu'il avait pris sur le squelette trouvé dans la chambre des tortures (là).
« Pardonnez nous, Dame Vesorianna, mais ne serait ce pas ce pendentif? »

Le fantôme fila vers lui, faisant tourbillonner les pans de sa robe, et saisit le pendentif, ce qui aurait dû lui être impossible. Elle se figea, plongée dans la contemplation du collier, les épaules tremblantes. Des larmes naquirent au coin de ses yeux, tombant sans bruit avant de se dissiper dans les airs. Il lui fallut un long moment pour reprendre ses esprits, mais et elle voulu serrer le vieil homme dans ses bras avant de se rendre compte qu'elle ne pouvait pas le toucher.
« Merci. Infiniment! C'est...je...merci. Je ne peux pas faire grand chose pour vous remercier, mais je peux libérer ces lieux des esprits qui les hantent. »

Elle se redressa, rejetant la tête en arrière, et sa voix résonna le long des couloirs.
« Fantômes d'Harrowstone! Entendez mon appel! Vous n'êtes restés ici que trop longtemps! Répondez à mon ordre, et je vous guiderais là où la Dame des Tombes vous attend! »
Un à un, des silhouettes fantômatiques apparurent. Nombre d'entre elles n'étaient que de vagues formes translucides, portant encore les marques des terribles brûlures qui les avaient emporté, mais d'autres étaient douloureusement familière. L'une était un garde sans tête, portant encore une hache à la main. Et, chargés, de chaînes, cinq autres se joignirent à l'assemblée des fantômes. Un homme frêle, chauve, les orbites creuses, qui n'étaient plus aussi impressionant sans sa cape et les stirges qui l'accompagnaient. Un autre, encore plein de prestance malgré ses hâillons et les chains couvertes de symboles sacrés qui le maintenaient au sol. Le trancheur, reconnaissable à ses bras démesurés. Un nain secoué de sanglots. Et finalement, un homme barbu, portant des petites lunettes. Alors que les autres semblaient absents, presque ailleurs, ce dernier leur adressa un dernier regard haineux.

L'assemblée des fantômes, secouée de murmures, se fit silencieuse. Vesorianna lança un dernier regard à ceux qui venaient de sauver Ravengro, et leur adressa un mot d'adieu.
« Puisse la Dame des Tombes veiller sur vos destins, mes amis. Si vous le pouvez...trouvez ceux qui ont volé l'âme de mon mari! Adieu. »
Comme la brume emportée par le vent, les fantômes disparurent. Le pendentif tomba sur le sol en tintant, brillant légèrement.

La prison était toujours là même, mais peut être pour la première fois depuis leur arrivée, ils étaient seuls. Ils n'avaient plus l'impression oppressante d'être observés.

Modifié par un utilisateur vendredi 1 avril 2016 13:43:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gandor regarda les fantômes disparaître avec un sentiment proche du soulagement. Il soupira profondément, et s'affaissa soudain, s'appuyant lourdement sur son bâton de marche. Il avait soudain l'air épuisé, et l'aura de pouvoir qui l'avait environné quelques minutes plus tôt avait disparu. Il adressa un pauvre sourire à ses compagnons.
« Et bien...ce ne fut pas de tout repos! Mais à présent, nous allons pouvoir nous reposer un peu. Est ce que vous pourriez m'aider? Je ne pense pas que j'arriverais à remonter seul hors de ce souterrain. Et je dois dire que d'un seul coup, le salon de Kendra me manque. »

Tant bien que mal, en titubant, et en trébuchant, ils relevèrent leurs blessés, et entreprirent de quitter le souterrain humide, mais à présent paisible, qui avait été le donjon de la prison d'Harrowstone. A présent, ses fantômes pouvaient reposer en paix. Mais comme l'avait mentionné Melfur, les assassins du professeur Lorrimor couraient toujours, et si ils respectaient la volonté du vieil homme, ils auraient un petit peu plus d'un mois d'avance.

Malgré tout, maintenant qu'ils avaient sauvé les habitants de Ravengro, et qu'ils avaient enfin purgé Harrowstone et la région de ses spectres errants, ils ne pouvaient s'empêcher de ressentir une certaine satisfaction. Et beaucoup de lassitude. L'affrontement avait été, après tout, difficile.