Accaparé par la vaillante lutte de la bête à cornes contre ceux qui étaient pourtant ses sauveurs, Bhaal n'eut pas le loisir de s'occuper lui-même d'expédier l'ignoble caniche dans le néant dont il était issu. Cela ne lui déplaisait pas. Entre deux jurons dont il accompagnait ses tentatives pour se rendre maître du fougueux animal, il observa son amie s'acquitter de la macabre tâche. Il l'aurait fait sans sourciller si quelqu'un le lui avait demandé, mais il préféra s'en passer. Ce n'était pas ainsi qu'il concevait le fait de donner la mort. Il récupéra cependant le petit cadavre dans un sac ainsi que le souhaitait le demi-orque.

Une fois le bouc calmé et rendu à son légitime propriétaire, le demi-démon se détendit. « J'ai vraiment cru que j'allais finir par le buter, ce bestiau, » lâcha-t-il une fois loin du chamelier. C'était faux, bien sûr, mais la journée n'était pas terminée et il leur restait encore des choses à faire avant de goûter à un repos bien mérité. Le demi-démon secoua la tête en signe d'ignorance devant la question de Nemlak, dont il se doutait par ailleurs qu'elle ne s'adressait pas vraiment à lui.

A ce moment, pensif, il pris conscience dans la nuit calme qu'il aimait bien le désert, finalement. Pendant les premiers jours du voyage, Bhaal était resté plongé dans une hébétude craintive devant les immensités de terre et de ciel qui s'étaient ouvertes devant lui. Pour celui qui avait été enfermé toute sa vie, c'était là une expérience trop intense. Mais déjà, il s'habituait vite à ne pas avoir de murs au-dessus de sa tête, comme il s'habituait vite à ne pas avoir de fers. S'il avait l'occasion de vivre libre un jour, il fallait qu'il en apprenne plus sur le désert et ses habitants.

Serrant fortement les mains sur la corde, Alia essayait de contrôler le bouc qui ne semblait pas vouloir se calmer. C'est avec soulagement qu'elle confia la bête à son propriétaire.
Elle sourit en entendant Bhaal grommeler ses dernières menaces au bouc, elle ne dit rien mais partageait totalement son avis. Il s'en était fallut de peu qu'elle ne le tue elle-même.

Elle réussit à retenir un sursaut de surprise lorsque Piye s'avança vers elle pour la remercier. Elle n'avait pas l'habitude, la remarque de la gnomesse paraissait désintéressée et Alia ne se souvenait pas qu'on l'ait remerciée gratuitement un jour.
« Euh... De rien. J'étais juste au bon endroit. C'est tous ensemble qu'on a réussit. » Elle toussota légèrement pour s'éclaircir la voix et se tourna vers Nemlak. « Je ne sais absolument pas si cette chose est bien un pugwampi. Je n'avais même jamais entendu ce nom avant que Dashki ne m'en parle.  »

La conversation entre les deux esclaves commença a être accompagnée d'un bruit parasite, une sorte de « huk huk huk huuuuuk » rauque, et lorsqu'elles y prêtèrent attention, elles s'aperçurent que c'était le rire de Bhaal. Le demi-démon riait en énormes hoquets tout en se tapant le crâne du plat de la main comme le font certaines races de singes. « Hé, les princesses ! On dirait que vous avez sauvé le royaume. "On a réussi tous ensemble" et bla et bla et bla... Conneries ! On a juste évité à un bouc débile de se faire branler à mort par un caniche porte-poisse. Y'a pas de quoi en faire un livre de contes, surtout que celui-là ne serait pas pour les enfants ! »

A ce moment, la voix du demi-démon se fit plus sévère et grondante. « Va falloir faire mieux que ça si vous voulez qu'on vous ôte vos chaînes. Vous n'avez pas encore vu la vraie vacherie, et j'ai peur pour vous, les bibelots. Finis les salons pour vous ! Quand la mort sera sur vous, il sera bien temps de vous faire des bisous. On va chez les gnolls. »

Après ces mots définitifs, le géant rouge se mura dans un silence boudeur dont il ne sortit que pendant l'entrevue avec Dashki. Lorsque ce dernier réclama le cadavre du pugwampi, Bhaal, interloqué par la demande, saisit le petit sac à sa ceinture et le lui tendit.

Piye leva les yeux aux ciels en réponse aux répliques de Bhaal. Elle en voulait au tiefling de tourner aussi vite le dos à une amitié naissante mais elle préférait écouter la réaction d'Alia avant de réagir elle même.

Dhaski se racla lourdement la gorge avant de répondre à Alia

«  Ils veulent vivre avec les Gnolls mais les gnolls les aiment pas ils portent poissent surtout quand gnoll commerce. Ouai je vais attendre merci pour le puggy. Mais si y a pugwampi, y a gnoll pas loin ça on savait déjà. »








Le groupe approcha de la tente de la princesse. L'un des gardes entre, et revient quelques secondes plus tard en vous faisant signe d'entrer. L'odeur du thé à la menthe se fait sentir alors que vous pénétrez dans une tente richement décorée avec des dorures intérieures servant de fresques à des combats de génis avec des voiles transparents finement ouvragés de différentes teintes, pour séparer la tente en plusieurs utilisations.
La princesse et Garavel sont assis sur un tapis à même le sol, et Garavel vous fait signe.

«  Nous vous écoutons Nemlak n'hésitez pas à vous asseoir et, quand vous aurez fini, nous écouterons ceux qui vont ont accompagné. »

Nemlak pénétra dans la tente, ne s'attendant pas à trouver la Princesse aux côtés de Garavel. Toutefois, il essaya de ne rien faire paraître et s'inclina profondément devant la Princesse puis de manière plus simple envers son intendant.

« Princesse, c'est un honneur que d'être reçu par vous. Je ne suis que votre humble serviteur, puisse Abadar vous sourire et vous enrichir.
Je pense que nous avons trouvé les raisons de l'incendie qui a coûté la vie à Eloïas. C'est à la fois une bonne nouvelle et une mauvaise.
Mais commençons par vous rassurer par vous dire qu'aucun de vos suivants et mercenaires n'est responsable directement par ce qui est arrivé. Notre investigation a montré qu'aucun d'entre eux n'était assez proche pour provoquer l'incendie ou en être directement à l'origine. Il s'agit en fait de la présence d'une créature, un pungwampi, qui a provoqué une série d'évènement malchanceux déclenchant le feu et la mort de maître Eloïas.
Cette créature » Nemlak montra le sac « est réputée pour apporté la malchance à tout ceux qui sont autour d'elle. Grâce à la vigilance de Bhaal qui a remarqué les traces et à l'entretien d'Alia auprès de Dashki nous avons pu retrouver la trace de la créature et à l'aide de mes pouvoirs magiques et de l'action de Piye, la tuer.
Pour prouver nos dires, nous avons récupérer son cadavre, mais nul besoin de vous le montrer si vous ne le désirez pas. »
Nemlak attendit l'ordre de Garavel ou d'Almah pour faire ouvrir le sac à Bhaal.
« La mauvaise nouvelle, cependant, est que la présence de cette créature dans le camp prouve la présence de Gnolls près d'ici. En effet, ses créatures vivent près des gnolls, en "symbiose" si je puis dire.
L'expédition est en danger et il serait peut-être sage de lancer une recherche pour retrouver la trace des gnolls. »

Almah écoutait attentivement et semblait penser à une plaisanterie en entendant le début des explications. Vu les mines sérieuses de tout le monde, elle finit par faire confiance.

« Merci à vous pour votre efficacité. Cela ne me ramènera pas Eloïas mais c'est un soulagement de savoir que c'est extérieur au camp. Je veux bien que vous me montriez la bête, chacun doit savoir ici à quoi ça ressemble. » Elle marque une brève pause.
«  Si vous, esclaves, avez quelque chose à rajouter, je vous écoute. Ensuite, vous pourrez vous reposer, vous en avez assez fait pour aujourd'hui. Il y a un monastère abandonné non loin d'ici, plus proche de Kelmarane, et qui ne semble pas sous la domination des gnolls. En revanche, il n'a pas l'air inhabité d'après notre éclaireur. Demain, vous irez y faire un tour, et si c'est dans vos cordes, le reprendre. Je dédommagerai chacun d'entre vous en cas de réussite. »

Modifié par un utilisateur mercredi 11 novembre 2015 12:03:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Un "monastère abandonné" qui n'était "pas inhabité", le concept était hautement paradoxal par nature... il faudrait savoir à la fin s'interrogeait la gnome !?! Piye n'était pas vraiment enthousiaste à l'idée de cette mission. Entre Nemlak qui parlait toujours en premier aux interlocuteurs du groupe et ses deux camarades qui se chamaillaient à deux elle n'avait personne à qui parler depuis un bout de temps.

Elle ne l'admettrait pas mais elle était aussi préoccupée par les hypothèses de Podran. A la place de ce quelqu'un qu'il avait évoqué et qui lui voulait du mal ce serait ce soir qu'elle passerait à l'action avant que le groupe ne parte pour le monastère.

« Maitre Garavel, j'aimerais vérifier car la prudence est bonne conseillère... c'est bien vous qui avez envoyer Podran pour m'accompagner après l'incendie ? Il semblait préoccupé par ma sécurité au sein du camps. »

« Vous dire s'il s'est mal comporté ? Par rapport à sa mission oui. S'il avait veiller avec zèle à ce que les gens coopèrent bien il aurait été le premier à ne pas rester silencieux lorsqu'il lui était simplement demandé son nom. »

« Si je comprend bien il y a eu un premier éclaireur, puis il y aura nous, et enfin une troupe armée. Quand vous avez dit qu'il nous fallait "reprendre" le monastère devons nous utiliser la force ou somme nous autorisé à négocier avec les habitants ? Et dans ce dernier cas qu'est-t-on autorisé à négocier ? »

Piye observe prudemment la réaction de Garavel et de la princesse et s'ils semblent accepter les questions elle en rajoute une.

« Précédemment j'ai été celle qui a guidé notre petit groupe dans le désert vers la vallée des cactus où se cachait le Pugwampi. Serait-il possible que je rencontre l'éclaireur pour prendre connaissance des éventuels points de repères sur le trajet ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 11 novembre 2015 20:15:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal n'avait pas du tout l'habitude de tenir une conversation avec ses maîtres et encore moins de pouvoir poser des questions. Son cœur bondit dans sa poitrine quand il entendit Piye critiquer le garde qui l'avait accompagné. Ah la bestiole, tais-toi, par les Abysses ! Comment as-tu survécu jusqu'à maintenant avec une langue pareille ?

Quand Alia eut fini de parler, Garavel posa son regard sur le tieffelin, l'invitant à parler s'il le souhaitait. « Euh... » Bhaal se sentit soudain très seul. « Grand merci à vous, princesse, et à vous aussi maître Garavel. Euh, ben, comme les bib... Je veux dire, comme mes camarades, je... Enfin, je ne pensais pas que je serais aussi bien traité, alors je vais faire ce que je peux pour vous aider. On va s'occuper de ce monastère. » Il hésita un instant à poursuivre. « Par contre, euh, si je puis me permettre sauf votre respect, euh... Ce serait possible d'avoir un peu de matériel ? Si je dois aller au casse-pipe avec les bibelots, je récupérerais bien une arme ou deux... »