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Offline Ghaleon  
#1 Envoyé le : jeudi 19 novembre 2015 14:04:18(UTC)
Ghaleon
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La Colline de la Garnison, sur l'île d'Endrin, était un endroit symbolique pour les Korvosiens. Pendant cent ans, elle avait abrité les principaux sièges économiques et politiques de Fort Korvosa.

Mais ce passé était bien lointain. Depuis, l'Hôtel de Ville avait été déplacé dans le district de Pointe Nord, et les riches et nobles familles étaient parties s'installer dans les Hauteurs.

À une exception près.



Entouré par une épaisse palissade de pierre noire, et surveillé par des gardes privés, le domaine de la Grande Maison Arkona paraissait inviolable. Il offrait pourtant un spectacle à nulle autre pareille.

La cour extérieure du palais était à ciel ouvert, et donnait une vue imprenable sur l'embouchure du Jeggare et la Baie du Conquérant. Des fontaines exquises, de magnifiques fleurs ornementales et des bosquets d'arbres aux senteurs exotiques en décoraient les allées pavées, et de nombreuses sculptures végétales avaient été taillées expressément en forme de panthères, d'éléphants, de tigres; des animaux introuvables en Varisie, dont le Korvosien moyen ignorait tout.

Le palais lui-même était une structure à la beauté époustouflante, qui tranchait avec le style néo-chélaxien de la plupart des autres bâtiments d'importance de la cité. Bien que le marbre noir issu des carrières de Janderhoff fût présent, les colonnes dorées, les minarets, les hautes fenêtres en pointe effilochée et les dômes décorés de minces flèches semblaient indiquer que la structure trouvait ses inspirations architecturales à l'autre bout de Golarion.

Méry : Connaissances (géographie) DD10


Outre le palais, le domaine intégrait également deux bâtiments plus petits. L'un de ces appendices comportait une cheminée, contre laquelle était appuyé un petit être emmitouflé dans sa grande cape grise. Bien que le soleil fût déjà haut dans le ciel, Méry somnolait encore. Ce n'est que quand la porte du bâtiment, là en bas, s'ouvrit à la volée qu'il émergea de sa torpeur.

L'homme qui venait d'ouvrir la porte était drapé de soieries aux couleurs de l'améthyste et portait un bandeau sur l'oeil gauche. Après un regard autour de lui, il s'adressa d'une voix amène à l'un des gardes postés non loin.


« Morvius ! N'étiez-vous pas de garde, cette nuit ? Le seigneur Glorio cherche cette ancienne bouteille de Tokay que nous avons achetée avant hier... Je l'avais rangée ici, et impossible de remettre la main dessus. »

« Je...je l'ignore, monsieur Carnochan. » balbutia le garde. « Je n'y ai pas touché, monsieur. Vous avez ma parole. »

Sur son toit, Méry ne ratait pas une miette de la discussion. Et bien qu'il fût parvenu à pénétrer sur le domaine par quelque miracle, en sortir serait probablement moins aisé.

Modifié par un modérateur vendredi 23 décembre 2016 22:39:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
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Offline Rhajzad  
#2 Envoyé le : vendredi 20 novembre 2015 20:09:40(UTC)
Rhajzad
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Méry
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8 / 8
Ah bah zut...
Réveillé par le soleil au moment où celui-ci contournait la cheminée pour le mettre en lumière, Méry s'aperçut soudain que le jour était levé... depuis bon temps !
Il eut quelques mouvements discrets pour ravaler sa salive et s'étirer doucement...
Miôm...mîomm... ce Tokay était une merveille...
Dégageant sa main de sous sa cape, il exhiba la bouteille, vide, vérifiant ainsi que l'imparfait était bien de mise.
Et j'ai même pas la bouche pâteuse... allez, je ne t'en veux pas de t'être tout réfugié en mon estomac au précédent crépuscule : remontant jusqu'à mon cœur et mon regard, tu as rendu la beauté aux étoiles et à leur reflet sur la Baie du Conquérant, en cette nuit chagrine.
Mais t'aurais pu me laisser me réveiller plus tôt, quand même... va falloir que je sorte de là, maintenant : même si la vue est belle, je ne vais pas passer la journée à tourner autour de cette cheminée pour rester à son ombre...

Sans la moindre fébrilité, le halfelin écouta avec intérêt l'échange entre ce Carnochan et le pauvre Morvius, qui n'y était pour rien, Le pôvre, il devait avoir hâte d'aller prendre un peu de repos, tout en restant le plus discret possible.
Toujours à l'écoute, il lança un regard panoramique vers les hauts murs et inspecta les routes possibles pour trouver quelque chemin qui le sortirait furtivement d'ici. Leur manie de tailler de grands buissons était une aubaine ; le petit bonhomme avait une affection particulière pour l'oliphant sous lequel il pouvait être parfaitement à couvert...

Modifié par un utilisateur mardi 24 novembre 2015 00:12:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Ghaleon  
#3 Envoyé le : samedi 21 novembre 2015 17:53:51(UTC)
Ghaleon
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Méry avait vu juste : les multiples haies et bosquets pourraient l'aider à se faire discret. Deux gardes Arkona étaient postés à l'entrée du domaine, soit un de plus que la veille, quand Méry avait fait irruption. S'il voulait passer par là, le halfelin devrait sans doute faire preuve d'imagination pour détourner leur attention...

En y regardant de plus près, il pouvait apercevoir quelque plante grimpante, qui recouvrait partiellement la partie intérieure ouest du mur. L'escalader ne semblait pas inconcevable.

R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
Offline Rhajzad  
#4 Envoyé le : dimanche 22 novembre 2015 03:44:47(UTC)
Rhajzad
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Méry

"N'a qu'un œil" s'était levé de mauvaise humeur, et le pôvre Morvius ne s'était pas couché... La première chose à faire était de détourner leur attention, et pour cela, un caillou de fronde bien placé sur quelconque structure solide vers l'est (statue, toit de bâtiment ou autre cible sonore à l'impact) devrait laisser le temps à Méry de descendre au sol (à l'opposé), d'abord vers l'oliphant buissonneux, puis le lierre grimpant au mur... et au delà, à pattes velues, agiles et rapides...


Modifié par un utilisateur samedi 25 mars 2017 10:51:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Ghaleon  
#5 Envoyé le : dimanche 22 novembre 2015 08:16:33(UTC)
Ghaleon
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Le plan de Méry était bon, et il l'exécuta avec brio. Sa bille de fronde ricocha contre le croc acéré d'une panthère de pierre, à l'est, détournant l'attention des gardes et du majordome borgne.

Il descendit du toit avec agilité et ses jambes véloces le portèrent jusqu'au mur d'enceinte, qu'il escalada aussi vite qu'il put. Après s'être octroyé une courte pause, il se laissa tomber de l'autre côté du mur, atterrissant sur son postérieur. Reprenant ses esprits et vérifiant l'état de ses effets personnels, il remarqua qu'un morceau de carton peint semblait prisonnier de la bouteille de Tokay.

Modifié par un utilisateur dimanche 22 novembre 2015 09:17:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
Offline Rhajzad  
#6 Envoyé le : dimanche 22 novembre 2015 15:19:18(UTC)
Rhajzad
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Méry

Wooops ! Victime d'une certaine précipitation, Méry n'avait pas voulu user de sa corde fine pour aider sa descente des hauts murs : en plein jour, inutile de traîner en hauteur et en pleine vue de tous. Du coup, glissant acrobatiquement sans trop de précautions, il dut amortir la descente par une roulade, qui termina sur les fesses. Heureusement protégées par bon cuir et un rembourrage naturel, il les frotta avec une petite grimace tout en se relevant prestement pour s'éloigner illico de la muraille, et s'enfoncer dans une ruelle adjacente.
Pourvu qu'il ne l'ait pas cassée ! Le halfelin extirpa la bouteille, maintenant vide -enfin, pas vraiment, en fait- mais pour laquelle il avait des projets à court terme.
Il n'était pas facile de surprendre le malicieux bonhomme, mais là ! Ses yeux s'écarquillèrent et son menton faillit tomber au sol, tandis qu'il se pétrifiait sur place... l'espace d'un instant. Avec un regard panoramique et répété, tel oiseau aux aguets, il chercha à l'entour qui avait pu lui faire cette blague... Mais hormis noire muraille du palais Arkona au bout de l'allée, nul élément ne vint troubler la vision ordinaire des rues sales du vieux quartier. Par instinctive précaution, il se dirigea au plus vite vers un accès aux plus proches Tuiles, et grimpa aux prises évidentes comme quelque écureuil agile, se retrouvant sur les toits où il put profiter du soleil pour vérifier qu'il n'avait pas rêvé...
Une carte de Tourment !... Ah ! C'était un joli tour de passe-passe, ça !... Secouant et tournant la bouteille, il déchiffra le message au dos et son sourire se crispa quelques secondes... puis il éclata de rire :
Par tous les diables de l'Acadomia ! Pour sûr que je vais venir à ton rendez-vous, bouffon... va falloir que tu m'apprennes ce tour....
Et... il allait falloir trouver moyen de faire sortir cette lame de tarot de cette bouteille !
En attendant, le halfelin aux pieds agiles se faufila entre les pauvres abris de toiles et de planches, saluant connaissances au passage, pour se diriger vers l'est et le marché animé ; d'une part, parce qu'il commençait à faire faim, et d'autre part, il lui fallait trouver du miel d'acacia, des poires bien mûres, quelques gros raisins secs peshites et de la mélasse... de quoi transfigurer vin ordinaire en ersatz de vieux Tokay. Il y aurait des amateurs pour ça -aussi fortunés qu'ignares en dégustation-.
Le fou ne voit que le flacon, seul le sage reconnait le nectar...

Modifié par un utilisateur dimanche 22 novembre 2015 17:37:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Ghaleon  
#7 Envoyé le : lundi 23 novembre 2015 11:54:28(UTC)
Ghaleon
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Méry partit donc en direction de l'est et du marché de la Griffe du Récif. Il passa devant le vieil Hôtel de Ville, aujourd'hui abandonné depuis belle lurette, et put apercevoir de loin l'école d'escrime Orisini et les baraquements de la caserne militaire d'Endrin.

Quittant l'enceinte du vieux fort, il descendit le boulevard de Fort-Korvosa. Le marché (O5) battait son plein. Méry passa à côté d'un étal où un énorme calamar -presque trois fois plus grand que lui, en vérité- semblait le défier de son regard pétillant d'intelligence. Le marchand, probablement quelque capitaine qui avait dû s'aventurer en haute mer pour trouver pareille prise, faisait monter les enchères.

Plus loin, une poissonnière hurlait à qui voulait -ou non- l'entendre :
« Il est fraaaaaaaaaaais mon poissoooooon ! Il est fraaaaaaaaaaais ! » Nul ne semblait en douter, au vu des dizaines de personnes présentes faisant la queue devant l'étal, mais la bougresse beuglait toujours.

Bref, entre les requins-scies, les huîtres alikiennes, les dizaines de poissons du Jeggare et de la Baie du Conquérant...le choix était vaste. À condition d'aimer les produits de la mer, bien entendu. Quelques marchands de fruits étaient présents également, bien qu'ils fussent minoritaires.

Au sud, une bicoque, dont la porte était entrouverte, annonçait "Voyanse extraluside".

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R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
Offline Rhajzad  
#8 Envoyé le : mardi 24 novembre 2015 00:03:15(UTC)
Rhajzad
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Méry

Méry était dans son élément au milieu du monde et des étals accueillants. Il marchanda les meilleures poires de la vieille Boulga, aussi avenante qu'une paire de bouledogues et plus ridée qu'un vieux pruneau, mais le jeu les amusait tous deux et leur joyeuse exubérance attroupait les badauds. Rien de mieux que le monde pour attirer le monde, universelle loi du commerce : le halfelin quitta la maraîchère avec un clin d'œil complice et une longue file d'attente.
Repassant devant le cabanon mal monté, et pas fermé, il entra sans autre forme de procès et, apercevant une vraie (et jolie) varisienne, il l'interpella dans sa langue chantante : (en varisien)« Ha ! Une vraie cartomancienne, quelle heureux présage en ce jour de Tourment ! Bien le bonjour, ma belle... vous savez, faudrait au moins rajouter un deuxième "s" à luzide pour que ça prétende faire lucide, si vous n'aimez pas les "c" ni les cédilles !
Ah pî, au fait, j'suis pas un gogo, on m'appelle Méry "Doigts d'or" et j'ai une simple question à vous poser mais c'est pas sur l'avenir, j'chuis pas impatient et je le connaîtrais demain pour pas un rond, mais je cherche un des vôtres qu'est fort en tour de passe-passe : deux écus d'argent si vous pouvez me parlez de ç'ui qu'a réussi à mettre ça dans ma bouteille ! »

Le facétieux exhiba aussitôt son contenant de verre avec son contenu de tarot (une carte) :


la suite est ici...

Modifié par un utilisateur mardi 24 novembre 2015 16:50:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#9 Envoyé le : lundi 22 février 2016 17:32:37(UTC)
Rhajzad
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Juredi 11 Pharast 4708

Méry

Pied-du-Pont n'était pas un quartier reluisant... mais les Tuiles y abondaient et c'est là que l'acrophile halfelin avait la sienne, avec vue sur le canal... pour un loyer modique, parce qu'il connaissait tous les occupants du dessous et d'alentour. C'était pas grand chose de plus qu'une tente (très grande pour un hobbit) solidement fixée au plancher/terrasse, avec une double toile marine pour l'étanchéité et des caillebotis surélevés indispensables lors des gros orages pour pas envoyer voguer les meubles. Y'avait un lit en hauteur en mini-mezzanine au dessus d'un coin confortable sur un épais tapis, et un amoncellement de coussins : c'est là qu'il coucha Rubia, tandis que Jovian allait au-dessus.
« Bon... dormez tranquillement et faites la grasse matinée comme vous voulez. Y'a le seau hygiénique là...
Z'avez vu les infernaux dehors, alors pas de bêtises, hein ? Vous ne sortez pas d'ici jusqu'à ce que je revienne, je vous rapporterai à manger puis je vous montrerai les chemins des Tuiles. Y'a de l'eau dans la gourde et dans la carafe... mais bricolez pas avec mes bouteilles, je suis en train de travailler dessus. Hey, Jov'... pas de larcin dans le coin, hein ?... t'aides juste la puce et vous restez tranquilles. Ça barde en ville à cause d'l'a mort du roi. Parle pas de Gaedren, tout le monde s'en fout maintenant qu'il a clamsé... si on te l'demande, tu dis que t'es mon apprenti, sorti de l'orphelinat.  »

Écartant le pan de toile faisant office de porte, il resta un instant à regarder le canal et le grand pont jusqu'à ce que les petits s'endorment... il irait à la maison Leroung par les Tuiles autant (et dès) que possible...

Modifié par un utilisateur samedi 25 mars 2017 10:59:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Ghaleon  
#10 Envoyé le : mercredi 24 février 2016 05:54:53(UTC)
Ghaleon
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Juredi 11 Pharast 4708 - Au matin

Jovian

À peine avait-elle posé la tête sur les coussins que la petite Rubia s'endormit comme une souche. Quant à Jovian, il répondit à son hôte halfelin :« T'inquiète, mec, chuis pas fou. Vu le merdier dehors, je vais pas aller dans la rue, et 'core moins y emmener Rubia. J'reste ici et j'attends...T'as vu les caravanes marchandes qu'on a croisé et qui sortaient de la ville ? Ça pue, tout ça. À tous les coups, y va être dur de trouver de quoi bouffer. Fais gaffe à toi. Et Méry...merci. »


Méry se fit plus petit encore qu'il ne l'était naturellement, et parvint à éviter de prendre part aux évènements de violence qui se multipliaent dans toute la Vieille Korvosa. Une fois qu'il l'eut quittée, il se dirigea vers l'ouest, longeant l'avenue des bras, nommée ainsi à cause des étranges membres d'argile qui sortaient du sol à intervalles réguliers : un phénomène encore inexpliqué.

Il se dirigea ensuite vers le sud et pénétra dans le district des Hauteurs, habité par les plus riches et les plus nobles des korvosiens. Ici aussi, la tension était palpable, bien qu'il n'y ait nulle foule de dockers ou de marchands arpentant les rues des Hauteurs, contrairement à celles du Médian et de la Vieille Korvosa.

Méry longea les murailles hautes de 9m de l'Académie Ornelos, spécialisée dans l'école de l'invocation et réputée dans le monde entier. Elle était la fierté de Korvosa, mais nul ne savait véritablement ce qui se passait derrière ses épaisses murailles, hormis étudiants et professeurs triés sur le volet.

La demeure des Leroung se trouvait un peu plus au sud, rue de la crête de la colline. C'était un élégant manoir à pignons, certes, mais guère plus. Ce qui était étonnant, au vu de la position qu'occupait la maison Leroung depuis des siècles, et de son rayonnement au Chéliax et en Andoran. Peut-être les Leroung n'accordaient-ils pas tant d'importance à ce genre de choses ?

Les gardes le laissèrent passer. À peine avait-il pénétré dans le hall que Méry fut accueilli par le majordome, un halfelin aux favoris toujours impeccablement taillés nommé Osborn Gourdebouc. La maison Leroung employait énormément d'halfelins, et parmi eux Gourdebouc savait bien qu'il occupait le meilleur poste. Tête haute, lèvres pincées, il descendit l'escalier en colimaçon -du marbre provenant de la cité naine de Janderhoff- avec une lenteur calculée. Il s'adressa à Méry d'une voix surannée :


« Bonjour, cher ami. Je suis bien aise de vous voir en pleine santé. Quelle tristesse...la dépouille de notre regretté souverain est encore tiède que déjà les manants appellent à la révolte...J'ai ouï dire que la Preste Licorne avait brûlé cette nuit, dans une terrible explosion qui s'est entendue à l'autre bout de la ville !...Erm, auriez-vous l'obligeance d'essuyer vos pieds ? »

Modifié par un modérateur dimanche 22 janvier 2017 16:10:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
Offline Rhajzad  
#11 Envoyé le : jeudi 25 février 2016 20:01:19(UTC)
Rhajzad
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Méry

Méry qui avait omis ce détail, quelque peu obnubilé par d'autres préoccupations nettement plus prégnantes, obtempéra aussitôt en répondant :
« Oh... bien sûr... pardonnez-moi, mestre Gourdebouc. Toute cette agitation et ces malheurs en arriveraient à tournebouler même les impassibles gisants du quartier gris ! Vous me voyez fort heureux de voir que vous allez bien, et je vous souhaite le bonjour, de manière quelque peu matinale. C'est que je suis tombé tout à l'heure sur une patrouille de l'Ordre de la Pointe à qui j'ai du expliquer que j'étais un honnête travailleur, et qu'il m'arrivait d'aider aux cuisines en cette bonne maison de notre bienveillante Dame dont la réputation vaut tous les sésames. » Le halfelin retroussa ses narines en une petite grimace gênée, poursuivant :« ... même si c'était bien plus fréquent, avant que le malheur ne frappe Martha. Ha ! Les choses ne s'améliorent guère et temps difficiles sont à prévoir... je me fais du souci pour de petits orphelins que j'ai recueillis... mais je ne viens pas vous ennuyer avec mes préoccupations. Vous en avez votre lot, avec toutes vos responsabilités. Ceci dit, vous savez que je me tiens à disposition, si vous avez besoin de mes services -sans doute plus pour l'approvisionnement que l'aide en cuisine-. Et si je peux me rendre utile, n'hésitez point à me demander, y compris en l'instant...  »
Méry avait mille autres choses à faire en cette matinée, mais il fallait bien faire ce genre de concessions pour mériter son alibi. Et flatter la vanité du majordome en lui laissant son rôle de petit maître... des décisions en ces lieux, n'était qu'élémentaire politesse. Il lui laissa donc l'opportunité de poursuivre l'échange, restant prêt à s'adapter à toute exigence.

Modifié par un utilisateur jeudi 25 février 2016 20:06:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Ghaleon  
#12 Envoyé le : mardi 1 mars 2016 15:00:40(UTC)
Ghaleon
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Le majordome écouta Méry, se contentant de hausser un sourcil broussailleux à quelques reprises. Quand le halfelin en eut terminé, l'autre lui répondit : « Certes, certes...la mort de cette chère Martha nous a tous beaucoup affectés. C'était véritablement une...employée modèle, irremplaçable à bien des égards. Quelle perte pour la maison Leroung...Dame Eliasia l'a pleurée pendant des nuits entières, savez-vous...soyez assuré qu'elle compatit sincèrement à votre perte. »

Psychologie DD10


Il s'humecta les lèvres. « Vous avez effectivement travaillé ici par le passé, je m'en souviens très bien. Si les Chevaliers Infernaux viennent enquêter, je ne manquerai pas de le leur rappeler; vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, mon ami. La Maison Leroung a toujours été loyale envers ses employés, toutes races confondues. Quant à votre demande, eh bien...nous ne manquons pas de cuisiniers actuellement, et tous les postes d'halfelins sur nos navires sont déjà pourvus. En revanche, l'une de nos servantes a démissionné hier soir. Sa tâche consistait à servir le repas et le vin, et à faire le ménage. Nous ne nous sommes pas encore préoccupés de son remplacement, mais j'imagine que nous pouvons vous prendre à l'essai, si l'offre vous intéresse. »

Modifié par un modérateur dimanche 22 janvier 2017 16:10:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
Offline Rhajzad  
#13 Envoyé le : mardi 1 mars 2016 18:15:17(UTC)
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Méry

Méry n'était pas un grand féru de psychologie, mais l'hypocrisie du majordome était si criante que ça piquait les yeux. Lui aussi avait bien d'autres préoccupations, mais, bien engoncé dans son confortable cocon, manifestement il ne se rendait pas du tout compte de la gravité de la situation. Néanmoins il lui offrait sans réticence la caution qu'il était venu chercher (en cas d'enquête des infernaux) : tout allait donc pour le mieux ! Et de son côté, il avait eu bien raison de venir rafraîchir sa mémoire... ce n'était pas du temps perdu. Au diable cette place de valet ! Pour sûr le maître de maison allait avoir fort à faire avec les disparitions de serviteurs dans les heures et les jours à venir (qu'ils fuient ou tombent victimes des émeutes)... L'habile halfelin avait bien des ressources, et autre exigence que simple gîte et couvert. Néanmoins, il fallait courtoisement ménager toute susceptibilité et pour ce qui était de flagornerie, il pourrait bien lui en remontrer, mais ayant déjà obtenu ce qu'il voulait, il était inutile d'en rajouter :
« Notre Dame est bien charitable, vous la remercierez de ma part. Puisse-t'elle se remettre de ce chagrin que je partage, et rester à l'abri des prochains, que nous promettent les événements en cours. J'espère que les Infernaux ne vous importuneront pas : le paravicaire Acillmar ne doit pas manquer d'autres à fouetter.
Quant à votre généreuse offre, mestre Gourdebouc, je vous en remercie, mais je ne doute pas que vous saurez trouver plus accorte remplaçante hé ! hé ! à celle qui vous a fait défaut... Je ne suis pas en peine d'emploi, et ma sincère proposition était de vous apporter mon aide si vous rencontrez des difficultés d'approvisionnement pour cette noble maison ; au cas où... vos fournisseurs habituels... aheum... vous fassent défaut. Sachez que maints marchands ont fui la Cité en ces temps troublés et cela risque de durer. Je ne manque pas de contacts lorsqu'il s'agit de faire des affaires et si vous avez besoin de moi, vous savez où faire passer message, chez nos compatriotes employés aux docks.
Enfin... merci encore à vous, je ne vais pas prendre plus de votre temps précieux et, si vous le permettez, je vais de ce pas aller rapidement saluer Oliver qui doit être au four en cette heure matinale, et peut être Rosie si elle est déjà à la tâche en cuisine...  »

Ainsi le protocole était respecté, même s'il n'avait nullement besoin de son aval, connaissant au moins deux accès secondaires pour aller là-bas, Méry s'inclinant pour prendre congé, filerait au plus court à travers le hall vers les communs pour aller prendre des nouvelles (et quelques pâtisseries) auprès de petites-gens qui -eux- n'avaient pas pris la grosse tête et avaient plus de cœur que de baratin...
Ensuite, il remonterait vers la Preste Licorne pour visualiser les dégâts et aller à la pêche aux témoignages (en évitant les patrouilles) avant de se diriger vers le marché le plus proche...
(ou vers le nord s'il n'y en a pas en ce quartier)

Modifié par un utilisateur mardi 8 mars 2016 14:22:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#14 Envoyé le : mardi 8 mars 2016 14:15:45(UTC)
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Méry se rendit d'abord aux cuisines du manoir, empruntant une route qu'il connaissait bien. Là, dans cette pièce pleine de souvenirs, les commis travaillaient d'arrache-pied à la préparation du déjeuner. Il faisait chaud; la viande appétissante qui cuisait lentement sur la broche aurait mis en appétit le moins gourmand des halfelins.


Rosie, qui était affairée à plumer un poulet tout en lui susurrant des mots doux, fut la première à remarquer le petit ramoneur. « Oh ! Fa alors ! Par les tefticules de fer de Gorum ! Méry ! Regarde, Perragoc ! F'est Méry ! » Un autre halfelin, penché sur une marmite, s'interrompit en bougonnant : « Méry ?! Allons, allons, si Méry était ici, il...oh ! Cornegidouille...Méry ! »

Poulet et marmite furent temporairement laissés à l'abandon, les deux halfelins s'en allant saluer le troisième avec une joie manifeste. « Fa alors ! » répéta-t-elle tout en lui tendant une pomme dans laquelle elle avait sans doute déjà dû mordre. « Fi vamais on m'avait dit que v'te reverrais en fes firconftanfes ! »



La Preste Licorne n'était pas loin (H3)...il s'agissait d'un gîte, propriété de la maison Bromathan -une maison ancienne et riche, mais qui n'avait que peu de poids dans les affaires de ville- où les visiteurs pouvaient se reposer moyennant finances.

De loin, Méry pouvait déjà apercevoir les murs noircis du bâtiment qui ne paraissait plus si chic que cela. La charpente avait été entièrement consumée par les flammes. Méry ne put s'approcher de l'établissement, la faute au cordon de soldats de la Compagnie du Sable. Mais comme lui, d'autres curieux, nobles ou bourgeois, étaient venus contempler l'étendue des dégâts.

« Par Abadar, quelle horreur ! Tristesse et désolation ! Comment ces manants, ces chiens, ces criminels, ces fils de dretch, ces déchets ont-ils osé ? » s'indignait une femme d'une voix fluette qui allait crescendo. Elle arborait une coiffure composite, où l’on retrouvait les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton. « Fort heureusement, la Compagnie du Sable a pu maîtriser l'incendie ! Imaginez un peu, si toutes les Hauteurs s'étaient embrasées ! J'espère qu'il y aura des représailles ! Cette infamie constitue une menace directe et explicite envers la noblesse korvosienne; ce que notre ville-état a de plus beau et de plus respectable ! » Mais personne ne semblait véritablement prêter attention à ses vociférations.



Midi approchait. Méry se rendit dans le médian, en direction du marché doré, qui n'était pas loin de la maison de Sagacius, où il s'était déjà rendu la veille...mais en ce 11 Pharast, le marché semblait bien morne. Il n'y avait aujourd'hui nul forain, nul baladin pour égayer les coeurs. Les étals étaient rarissimes -particulièrement la nourriture- et les clients aussi. Seuls les plus téméraires étaient de sortie : en ce lendemain de crise, la plupart des habitants avaient dû rester calfeutrés chez eux.

Pour autant, la nourriture que proposaient boulanger, boucher et poissonnier avait été prise d'assaut.

Pfiou ! J'ai jamais autant traîné je crois. Je suis désolé ! On peut continuer si tu le souhaites, mais j'aimerais vraiment qu'on renoue en parallèle avec le fil principal, pour pas faire attendre les autres.

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R-21 L'éveil des Seigneurs des Runes | MJ (anciennement Shait)
Offline Rhajzad  
#15 Envoyé le : mardi 8 mars 2016 17:04:48(UTC)
Rhajzad
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Méry

Mery distribua généreusement les embrassades, mettant illico la pomme (presque neuve) de Rosie en poche :
« Bonjour la Belle... bah alors tu parles toujours à la volaille quand tu la plumes ? c'est de l'entraînement pour le bonneteau ?...hé ! hé ! J'te pique la pomme, j'ai recueilli deux p'tits affamés... des orphelins de grandes gens. Une p'tite Rubia d'cinq ans, un trésor de gentillesse qu'a p'us de langue, la pôvrette... enfin, j'vous raconterai ça une autre fois... Salut PePerr, qu'est-ce que t'allais médire sur moi, hein ?... que je serais déjà le nez dans le bouillon ? Bah tiens pour une fois que j'l'ai pas plein de suie, j'vais pas m'en priver ! »
Le volubile halfelin avait attrapé par le cou son compatriote et se mettait effectivement en position d'apprécier, narines frémissant au dessus de la marmite... sans lésiner sur les tapes amicales :
« Vouais... hmmm... ah ! vous avez bonne maison, ici ! Soignez-bien votre place, fais pas bon traîner dehors par les temps qui courent... Et soignez bien bonne Dame Eliasia, que Desna lui prête longue vie ! Je passe en coup de vent, faut que je trouve à manger pour mes protégés... » *

...

Devant les ruines de la preste Licorne, Méry s'étonna que l'incendie monté jusqu'au plafond (?) ait pu être si facilement circonscrit. Il commença discrètement par demander qui était la criarde rupine offusquée... puis enquêta ouvertement dans la foule : "Quelqu'un a vu comment ça s'est passé ?" "C'est quoi qu'a foutu le feu ?" "Qui s'est battu, ici ?" "Comment ça se fait que le toit ait complètement cramé ?"

...

Mais il ne s'attarderait guère. Il tenait à faire le marché au plus vite et bien lui en prit, car le peu de marchandises disponibles n'irait pas au bout de la matinée... il lui fallut jouer des coudes -et des pieds- pour atteindre le boulanger, pris d'assaut par les angoissés les plus prévoyants.
Il planqua aussitôt dans son havresac sa récolte... qu'il avait du payer le double du prix ! Bon, c'était honteux, mais pas le bon jour pour marchander, y'en avait déjà derrière lui qui proposaient plus, en râlant qu'un petit homme prenne tant de marchandise...**
Et pareil pour sa malheureuse bouteille de lait... à un écu d'argent, c'était plus cher que la bière !!!
Cite:
Bijoutiers, armuriers et forgerons proposaient quant à eux un large choix, mais peinaient visiblement à vendre leurs marchandises.

Ensuite il alla du côté des bijoutiers, où là, il pourrait prendre le temps de se renseigner, sur la couronne d'enfant en or récupérée cette nuit... que par les temps qui courent il faudrait bien s'en séparer, si c'est pas malheureux... un objet unique, comme ça... regardez moi ce beau travail... vous avez déjà vu ça ? où donc ?... oh, c'est un bijou de famille, en héritage. Bah oui, vous voyez bien la taille, c'est pas pour les grandes-gens, hmmm ? Où alors, un enfant, peut être ? hmmm ?***
...
Ensuite il retournerait à toutes (petites, mais rapides) jambes pour aller déposer pain, lait et gâteaux chez lui, n'emmenant chez Sagacius que la demi-mérisse... et une bouteille de vin Korvosien, tout de même.
...

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Offline Ghaleon  
#16 Envoyé le : mardi 19 avril 2016 21:13:40(UTC)
Ghaleon
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« Mais non, enfin ! Ve voue pas au bonneteau, puifque tu m'as vamais appris ! F'est pour la rassurer...mets-toi à fa place, la pauvre petite ! » À la mention de Rubia -et surtout de son absence de langue- Rosie se couvrit la bouche d'un air choqué, tenant toujours le poulet à demi-plumé dans son autre main.

« Va pas mettre ton nez là-dedans, malheureux ! » le morigéna PePerr, l'attrapant par la ceinture pour le traîner en arrière. « Comment je vais pouvoir expliquer à Dame Eliasia que son ragoût a le goût de mucus ? Tu cherches à mettre le pauvre PePerr à la porte ? » Il rit de bon coeur, avant d'ajouter d'un air grave : « Ouais...c'est clair qu'on a de la chance. On est privilégiés, et on le sait. Les Hauteurs sont vraiment un monde à part » Il se fendit d'un large sourire bonhomme. « Tu peux piquer quelques trucs si tu veux...tant que tu fais ça discrètement, et que tu dévalises pas la moitié des réserves. Et fais gaffe à Gourdebouc, c'est un mauvais. »




« Dites donc, vous en posez des questions, vous ! » le tança un jeune noble d'une trentaine d'années à la moustache en crocs et à l'habit écarlate. « Personne sait trop ce qui s'est passé...mais Olauren Carowyn a raison -il désigna la dame au couvre-chef ridicule qui ne cessait de pousser des cris indignés- ; c'est criminel, c'est sûr. Apparemment c'était pas d'origine magique, et les mages de l'Académie Ornelos ont pu éviter que les flammes ne se propagent aux bâtiments alentour...ils ont été réactifs, pour une fois. Ah là, là ! Quelle tristesse pour le vieux Valdur Bromathan que de voir ainsi partir son patrimoine en fumée. »











« T'as raison, ptit gars... » commenta le marchand en plissant l'oeil derrière son monocle « ...Là comme ça, on dirait un jouet d'enfant, c'est vrai que c'est du beau travail. M'étonnerait pas que ça ait été fait pour quelque fille de noble qui voulait jouer à la reine Domina. Bon...j't'en débarrasse pour 225 pièces d'or...ça te va ? Fera plaisir à ma fille. »

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Offline Rhajzad  
#17 Envoyé le : mardi 7 juin 2016 11:34:36(UTC)
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Méry

« Ah bah, bien sûr... si ça fait plaisir à ta fille. Moi ça me va, hein... mais faut que je demande si l'offre leur convient. Tu sais comme c'est, la famille, quand on parle d'oseille : y'a l'acidité qui remonte...
Le temps de faire le tour des cousins, vu comme c'est pas simple de circuler en ce moment, si ça te va, je repasse après-demain pour te dire si on peut conclure... »


Méry était pressé par le temps, car il tenait absolument à ravitailler ses petits protégés et reprendre son matériel avant de rejoindre le rendez-vous chez les Zendu : la journée ne faisait que commencer...





... et elle avait été bien longue, mais le halfelin ne rentrait pas bredouille.
On ne peut pas dire qu'il avait bien entouré "ses petits" en leur première journée sous son aile...
Mais, aussi "rincé" qu'un linge battu au lavoir par lavandière musclée, il filait dans les ombres de la nuit, bourse pleine et grande plaque d'ardoise sous le bras, avec le sourire et l'énergie d'un agile furet content de sa chasse -en espérant qu'ils n'avaient pas eu d'ennuis...

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#18 Envoyé le : mardi 7 juin 2016 18:43:35(UTC)
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Jovian

Quand le halfelin revint à son cocon pas-si-douillet (mais c'était chez lui), il constata que la petite dormait déjà, sur les coussins et l'épais tapis qui lui servaient désormais de lit. Couchée sur le ventre, paupières closes elle suçotait son pouce et avait l'air en paix, et n'entendit pas rentrer le petit blondinet.

L'autre, en revanche, le garnement, était bien debout et sacrément remonté. « Méry ! » lança-t-il dans un murmure de colère tout en descendant de la mini-mezzanine le plus silencieusement possible. « Bordel de foutre, mais où qu't'étais passé ?! On t'a attendu toute la soirée ! On a cru qu'tu reviendrais pas ! » Il jetait des regards curieux au butin du blondin. « Qu'est'ce c'est qu'ce foutoir ? Y a un truc qui s'mange, au moins ? » dit-il en tentant d'arracher la plaque d'ardoise des mains de son petit hôte.
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#19 Envoyé le : mardi 7 juin 2016 22:16:00(UTC)
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Méry

Méry leva un sourcil blond et broussailleux en un circonflexe bien élaboré, tout en laissant le (pas-si-)petit plein d'énergie se saisir de la grande plaque d'ardoise, en commentant :
« Dis-mois donc, Jovian, je sais que tu as été en de mauvaises mains jusque-là, mais maintenant que t'en es sorti, va falloir apprendre à n'pas causer gras à ceux qui sont volontaires pour te donner un coup de main, hein ? Sinon tu vas finir aux mains des céruléens qui savent reconnaître les orphelins échappés, et tout ce qu'ils t'apprendront, c'est à mendier pour eux en dix langues, aux portes de la ville, les yeux crevés ou les jambes coupées.
Alors pour commencer, les gros mots, tu vas te les ravaler et je veux plus les entendre, même si la petite dort, ou je te ferais bouffer du savon pour te rincer la bouche de ses saletés,
Et sinon, oui... moi aussi, je suis content de vous revoir. Ça me fait plaisir que vous ayez pas eu d'ennuis... et vu comme la pupuce dort tranquillement, t'as bien du t'occuper d'elle. T'es un bon gars... et même si t'as les dents longues, c't'ardoise, c'est pas la peine d'y faire grincer tes crocs ; laisse-là donc pour les craies de Rubia.
Aujourd'hui -ce soir- j'ai bossé de nuit pour récupérer la moitié de sa langue en Voiles de Korvosia...
Et par ailleurs, j'ai failli vous ramener un bon morceau de viande...
Mais faudra rester au pain et au fromage, c'est plus sain...
Alors d'abord, tu me fais l'accolade de bienvenue,
-chez moi !- et la bise si tu veux...
que j'te raconte... »

Modifié par un utilisateur mardi 7 juin 2016 22:24:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

thanks 2 utilisateur ont remercié Rhajzad pour l'utilité de ce message.
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#20 Envoyé le : mercredi 8 juin 2016 01:01:08(UTC)
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Jovian

Le bonhomme passa rouge pivoine. De honte ou de colère, c'était difficile à dire. « Ça va, ça va... » marmonna-t-il tout bas en évitant de croiser le regard du halfelin. « J'ferai gaffe. » Raide comme une pique, il se plia à ce rituel qu'était "l'accolade de bienvenue".

Jovian finit par comprendre que bouder ne le mènerait probablement nulle part, car la tension retomba en quelques minutes, et finit par demander « Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Tu r'viens beaucoup plus tard que prévu... t'm'avais dit d'pas sortir, mais j'avoue que j'ai hésité à aller chercher à bouffer. Qu'est-ce ça veut dire, récupérer la moitié de la langue de Rubia ?...T'as picolé ? » demanda-t-il d'une petite voix, ne sachant pas trop s'il était bien sage de poser la question.
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