18 Pharast - Colline des Piliers, dans l'après midi
Une fois qu'il eut quitté ses compagnons, Rakyel laissa derrière lui la Taverne des Trois Anneaux, et pris la direction du Sud. L'échoppe de Geber n'était pas exactement sur son chemin, étant donné qu'elle se trouvait dans le quartier des Piliers, mais le détour n'était pas trop conséquent.

L'échoppe était nichée entre celle d'un maroquinier et celle d'un armurier. Le quartier comptait de très nombreux artisans, et un apothicaire et alchimiste passait tout à fait inaperçu au milieu. Rakyel entra dans la boutique, et fut immédiatement surpris par l'odeur végétale qui en émanait, doublée d'un vague relent de produits chimiques.
Il n'eut pas besoin de chercher Geber bien loin, l'alchimiste était penché sur un lourd volume derrière son comptoir, et mit plusieurs minutes avant de le remarquer, absorbé qu'il était dans sa tâche.


« Oh, bonsoir Rakyel. Je dois admettre que je suis un peu surpris de te voir ici. Qu'est ce qui t'amène? »

Modifié par un utilisateur vendredi 21 avril 2017 21:04:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Geber leva les yeux de son ouvrage et le referma, rassemblant ses (très) nombreuses notes et reporta son attention sur Rakyel.
« Je n'ai pas vraiment eu le temps de lire les journeaux j'ait été...occupé ces derniers temps. Une commande plutôt spécifique et pas évidente à réaliser. Et avant que tu y penses, je t'arrête tout de suite: ce n'est pas du poison! Je ne suis pas doué avec ce genre de substances de toutes façons. Mais j'ai effectivement entendu parler de la "milice de Zellara". On peut dire que vous ne traînez pas. »
Il paraissait effectivement fatigué...enfin, encore plus que d'habitude. Mais il y avait dans son regard une étincelle que Rakyel n'avait pas vu depuis leur première rencontre.

L'alchimiste soupira et haussa un sourcil pensif.
« Commençons par le plus simple. Non, le nom de Trinia Sabor ne m'est pas vraiment familier. Je crois qu'il y avait une peintre des Tuiles qui s'appelait comme ça, mais ça n'a pas trop l'air de coller avec le complot dont tu parles. Au fait, je suppose que ça veut dire que la mort du roi n'est pas naturelle? Enfin...malheureusement, pour pouvoir te renseigner sur le type de poison, il faudrait que j'ai pu examiner la victime, ou au moins avoir une idée des symptômes. Mais je peux au moins te dire que les poisons les plus courants...tous, en fait, du moins à ma connaissance, sont relativement faciles à guérir avec l'aide d'un prêtre. Mais sans avoir plus d'information, je ne peux rien t'apprendre de plus. »

Lusus Naturae - Thème de Geber (00:00 - 00:51)
Alors que le fossoyeur s'apprêtait à sortir, cependant, la voix de Geber l'interpella.
« Rakyel? Il y a d'autres possibilités, même si elles sont plus improbables...et plus inquiétantes. En particulier, le fait que ce n'était peut être pas un poison...ou qu'il y avait peut être de la magie impliquée. Gardez ça à l'esprit et...bonne chance. »
Reprenant ses lectures, il se désinteressa de Rakyel, le laissant repartir avec cet avertissement en tête.

Modifié par un utilisateur vendredi 28 avril 2017 17:17:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'oracle inclina la tête en guise de révérence lorsque Sœur Lupescu le reconnut, le félicita et le présenta à l'Archibanquier. Écoutant d'une oreille attentive les explications de sa présence, il répondit à son tour à la prêtresse :
« Accompagné de mes acolytes de l'ordre du Drake » désigna-t-il de sa main brûlée décrivant un arc de cercle vers ses compagnons éparpillés « nous avons été invités par la Reine elle-même. Mais je dois dire que conjointement nous rendons également service à la Maréchale Kroft qui craint que des désagréments ne surviennent pendant ou après le couronnement. Si tel devait être le cas, je ne doute pas que dans l'enceinte du Palais sa Majesté soit sous bonne protection. Mais en dehors, il serait plus facile que des gens du peuple comme mes amis et moi puissions réagir à un éventuellement mécontentement de la foule : l'image de la Couronne n'a pas besoin d'être ternie par un degré d'agressivité de la part de ses patrouilles dès les premières heures, ne pensez-vous pas? »

Tournant la tête vers l'Archibanquier, le fossoyeur ajouta :
« A ce propos, est-ce que les noms de Trinia Sabor ou de Rolth vous évoquent quelque chose? »

L'oracle se frotta le menton de ses doigts noircis, l'air pensif à la réponse de l'Archibanquier vis-à-vis de Rolth... Vraisemblablement, il en savait plus qu'il ne voulait en dire!
« Disons qu'il cause quelques tords à Grisaille... » répondit-il, évasif.

Quant à la réponse de Sœur Lupescu, il n'en resta pas moins flou :
« Ah! Une peintre des Tuiles! Voilà qui est intéressant, je me renseignerai davantage à son sujet alors. »

« Tu entends ça Sagacius? Notre Trinia Sabor serait une peintre des Tuiles. Il faudra creuser cette piste. » chuchota l'oracle pour transmettre l'information au noblio.

Mais au moment où Rakyel voulut ré-engager la discussion avec ses deux interlocuteurs, le bâtard Leroung lui fit part d'une information urgente et capitale!


Rakyel utilise le sort de Message pour donner les infos à Sagacius.

Modifié par un utilisateur mardi 9 mai 2017 14:13:05(UTC)  | Raison: chuchoter les infos à Sagacius et non les transmettre mentalement

19 Pharast - Grand Mastaba
Le petit groupe de garde, d'acolytes, Rakyel et Ileosa se pressèrent dans les couloirs du palais. Ileosa ordonna à l'un des gardes d'aller chercher Reinher Davaulus, le médecin du palais, et de les rejoindre dans la chambre de Sabina.
Ils ne mirent que quelques minutes à y parvenir, il s'agissait d'une pièce relativement petite, à proximité des appartements royaux, et dépourvue de mobilier, ou presque. Il y avait un bureau, une table, et un lit fait avec discipline. Une lourde armoire complétait le décor spartiate, ainsi qu'un ratelier portant une cuirasse et une épée.

Sur les indications des acolytes, les gardes étendirent un drap blanc sur la table et y déposèrent Sabina, qui n'avait toujours pas reprit connaissance, ce qui n'était pas de bon augure...

Les acolytes commencèrent à l'examiner, alors qu'Ileosa, pâle malgré le contrôle d'acier qu'elle exerçait sur ses nerfs, se tournait vers Rakyel.
« Vous pouvez l'aider? Vous pensez qu'on peut la sauver? »

J'aurais besoin d'un test de Premiers Soins, entre autres choses, s'il te plaît.

Modifié par un utilisateur mardi 16 mai 2017 19:01:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les blessures de Sabina étaient catastrophiques, mais grâce à la magie de l'oracle, elle était stable. Pour l'instant. Les acolytes lui prêtèrent main forte afin de réduire les plaies les plus profondes et réparer les blessures les plus graves, mais la magie ne suffisait pas à guérir toutes ses blessures, loin de là. Elle avait toujours le visage, la gorge et la poitrine criblées d'éclats de métal et gravement brûlés par les flammes de l'arme qu'avait utilisé l'assassine.

Rakyel, comme il l'avait dit, n'était pas médecin, aussi n'était il pas certain de l'efficacité de ses soins, mais il était sûr d'une chose: malgré les soins, l'état de Sabina était critique. Mais peut être avait elle ses chances.


Les réflexions de l'oracle furent interrompues par l'irruption d'un homme à la peau sombre, qui s'appuyait sur une canne, tout comme lui, mais à pommeau d'argent, et transportait une malette et une sacoche de fioles. Il examina la situation d'un air professionnel.
« Ecartez vous je vous prie! Majesté, j'ai appris l'attaque qui vous avait frappé, vous et Dame Merrin. Vous n'êtes pas blessée? »

Sans attendre la réponse de la reine, il claudiqua jusqu'à la table, et examina Sabina, jetant un regard à son oeil gauche, et examinant brièvement ses blessures, tout en demandant une explication sur les soins réalisés jusqu'ici.
« Bien. Je vais avoir besoin de place! Messieurs, j'ai besoin de deux acolytes pour m'assister, guérisseurs uniquement.
Il jeta un regard spéculatif à Rakyel. »
Maître...fossoyeur, tout ce que je peux vous dire maintenant, c'est qu'elle devrait s'en sortir. Mais pour ça, j'ai besoin de temps et d'espace. Soyez fier de vous: sans vous, elle serait sans doute déjà morte. A présent...
Il se tourna vers la reine.
« Votre Majesté, veuillez m'excuser, mais j'ai besoin de calme, et elle aussi. Moins il y aura de monde penchée sur elle, mieux je pourrais opérer. »


La reine hocha silencieusement la tête, et sembla remarquer seulement maintenant que sa robe était tachée de sang.
« Oui...vous...vous avez raison. Gardes! Restez en faction devant la porte, et apportez au docteur tout ce dont il a besoin. Considérez que ses ordres viennent de moi. »
Elle se tourna vers Rakyel.
« Maître Rakyel, je ne saurais comment vous exprimer ma gratitude. Le moment n'est pas à cela, mais je trouverai une manière de racheter la dette que j'ai envers vous! A présent...si vous voulez bien m'excuser, je dois me changer...oui...il faut que j'ai l'air présentable pour le couronnement... »

Perception DD15

Ileosa fut un peu destabilisée par la première question de l'oracle.
« Reiner...Je veux dire, la Dr Davaulus? Il est avec moi depuis qu'il a quitté le Chéliax! Il m'a rejoint ici il y a quelques mois, après que la santé d'Eodred ait commencé à décliner, mais il n'a malheureusement rien pu faire. J'ai confiance en lui, bien sûr, il m'a sorti plus d'une fois d'un mauvais pas. D'ailleurs, je ne lui aurais pas confié la santé de Sabina dans le cas contraire. »

Elle secoua la tête, reprenant son empire sur elle même.
« Mais bien sûr, si vous souhaitez participer à l'interrogatoire, je n'y vois pas d'inconvénient. Je ferais en sorte que l'Arbitre Zenderholm ne s'y oppose pas. Vous m'avez déjà prouvé votre loyauté, je serais bien malvenue de vous refuser cela.  »

Elle jeta un oeil sur sa robe ensanglantée.
« A présent, si vous voulez bien m'excuser, je vous rejoins d'ici quelques minutes. Nous avons un couronnement à accomplir, malgré tout. »

19 Pharast, en fin d'après midi - Cathédrale de Sainte-Alika, bureau de l'évêque



Rakyel faisait face à l'évêque Keppira d'Ours et Soeur Lilica Lupescu. Il avait laissé ses compagnons une heure plus tôt, avec la promesse de se retrouver le lendemain matin avant leur audience afin de faire le point sur leurs découvertes. Il avait ensuite pris la route de Grisaille afin de parler avec l'évêque et d'essayer d'en savoir plus sur Trinia Sabor. Cependant, lorsqu'il s'était présenté à la cathédrale, il avait appris que l'évêque était en pleine audience avec soeur Lupescu, mais les deux prêtresses avaient accepté de le recevoir sans hésiter.

A peine avaient ils échangé leurs salutations que Keppira d'Ours lui avait demandé si il pouvait lui raconter les évènements du couronnement. Elle avait la version de Lilica, mais elle préférait avoir une idée aussi complète que possible de la situation. Une fois qu'il lui eut résumé la journée intense qu'il venait de vivre, elle reprit la parole.
« Et bien, je me dois de vous féliciter, Rakyel. Notre église ne se mêle pas des affaires temporelles, mais en sauvant la reine vous avez aussi sauvé la stabilité de cette ville! Pharasma sait que nous n'avons pas besoin d'un conflit entre les maisons nobles pour savoir qui prendra le trône. Votre héroisme à sans doute sauvé d'innombrables vies...Mais je digresse. Je suppose que vous aviez une raison de venir me voir? Que puis-je pour vous? »

La question de Rakyel plongea l'évêque dans une intense réflexion. Elle cherchait visiblement dans sa mémoire, et cela ne semblait pas des plus faciles.
« Je...oui, je crois que je me souviens d'elle! Une jeune femme qui a grandi à l'orphelinat de la Fleur de l'Aube, si je ne m'abuse, qui a peint une des fresques de la cathédrale. Plutôt douée, je pense qu'elle ira loin. Mais pourquoi dites vous qu'elle est impliquée dans un complot...? »

Une fois que Rakyel lui eut exposé la situation en détail, elle fronça les sourcils.
« C'est effectivement très étrange, parce que la jeune femme dont je me souviens n'avait absolument pas l'air d'un assassin, et en quatre décennies à la tête de l'église à Korvosa, j'ai développé quelques affinités pour juger les gens. Je ne sais pas grand chose, c'est une peintre qui débute tout juste sa carrière. Elle a travaillé dans une manufacture de peintures à la sortie de l'orphelinat pendant quelques mois avant de s'essayer à l'art...mais c'est à peu près tout. Ah, si...si ma mémoire ne me trompe pas, nous avions son adresse de l'époque...42 rue de la Lune, me semble-t-il, c'est dans le district Médian, dans les Tuiles. »