« Stelian est encore petit, il a cinq ans seulement. Il est brun, les yeux bleus. Il a une tâche de naissance dans le cou, mais elle ne représente rien pour l'instant. Sinon c'est un garçon comme tout les autres mais c'est mon garçon.  »

Elle se leva, prête à suivre les hommes de son groupe jusqu'au quai.

Tandis que le groupe continuait de discuter en avançant, Sagacius les guida dans le dédale du district Médian. Après un bref quart d'heure de marche, ils se retrouvèrent devant une maison à l'allure modeste mais accueillante. Une bonne odeur s'échappait de la fenêtre à l'étage tandis que le son d'une voix chaude et grave leur parvenait aux oreilles. Le jeune homme, pressé par la situation, n'avait pas envisagé que ces inconnus puissent découvrir où il habitait, ni rencontrer sa mère. Pas qu'il se cachait mais cela touchait à son intimité.

Il leur adressa donc quelques mots avant de les inviter à rentrer :« Ma mère est présente, mais je vous demanderai de ne rien dire au sujet de Lamn quand vous la rencontrerez. Cette histoire ne la concerne pas et cela retirerait la confiance que j'ai commencé à placer en vous. Si elle vous pose la question, dites simplement que vous êtes des amis venu m'accompagner. »

Puis il claqua la porte derrière lui quand le dernier de ses compagnons fut rentré. Un simple « C'est moi ! » fut laché pour avertir Lorelia que son fils était revenu. Des pas se firent aussitôt entendre dans les escaliers.



Quelques secondes plus tard, une vieille femme fit son apparition. Le temps n'avait pas été tendre avec elle mais on descellait encore chez elle des traces d'une beauté aujourd'hui fanée. Nul doute que son fils avait hérité de la grâce de sa mère. S'adressant à son fils :« Ah , în cele din urmă aici ești fiul meu . Văd că a adus oaspeții mei ? »
varisien

Elle ne semblait pas choquée par l'aspect parfois particulier de ces nouveaux venus. Mais sa voix musicale laissait transparaitre une joie nouvelle.

« Mama Noapte bună . Îmi pare rău, dar acestea nu sunt vizitatori . Doar prieteni . Și noi suntem doar în trecere. Am avut unele afaceri pentru a recupera. » Puis se tournant vers les autres : « Attendez-moi ici. Je reviens tout de suite » répondit le jeune homme avant de s'éclipser dans une pièce adjacente.
varisien


« Bonsoir à vous. Alors comme ça, vous êtes des amis de mon fils ? Il doit vraiment vous estimer. Il ne m'avait présenté personne depuis la mort de Lylia. Comment dites-vous que vous l'avez connu ? » lança t-elle au groupe d'aventuriers.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 décembre 2015 04:28:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Oh oh, jeune flatteur, vous savez vous y prendre avec les dames ! » répondit Lorelia d'un air faussement gêné avant de reprendre « Mais je vous en pris, prenez place le temps d'attendre mon fils. » dit-elle en guidant l'halfelin vers l'un des sièges de la pièce. « Allez, allez, mettez-vous à l'aise. Ne restez pas debout voyons. Si vous le souhaitez, le diner est prêt. Voulez-vous vous joindre à moi ? J'ai également une ou deux bouteilles que je garde pour les grandes occasions. Ce serait l'occasion d'en déboucher une, ne croyez-vous pas ? »

Puis sur un ton plus bas, en jetant un coup d’œil vers la pièce où se trouvait le détective : « Je ne sais pas trop si je peux vous parler de Lylia. Mon fils n'aime pas trop quand j'en parle. » La voix de la vieille femme trembla un instant avant de poursuivre. «  Elle était comme ma fille. Shelyn m'en soit témoin, elle était belle comme un soleil. Mon fils la connaissait depuis tout petit et ils allaient se marier quand elle disparut du jour au lendemain. Nous nous étions tout d'abord adressé à la garde mais sans succès. La famille de son père l'a alors l'aidé. Mais quand ils l'ont retrouvé, il était trop tard. Mon fils m'a dit qu'elle était morte mais il n'a jamais voulu me dire de quoi ni comment. Oh, ma pauvre fille...  » La voix de la vieille femme se coupa, mue par l'émotion de ce souvenir.

Un silence un peu gêné prit place dans la pièce surpeuplée. Ce fut le moment que choisit Sagacius pour revenir. Le beau jeune homme aux habits si soignés avait choisi de changer de tenue pour quelque chose de plus simple et de plus discret. Son beau pourpoint vert et noir avait disparu pour laisser place à une armure de cuir à l'usure visible et une cape de convention. Pareillement, ses chausses et souliers tape-à-l’œil étaient à présent un vieux souvenir, remplacés par une paire de botte fonctionnelle et un pantalon noir de simple facture. Personne en le voyant habillé ainsi n'aurait pu deviner qu'il se faisait passer pour un noble la plupart du temps. Son sac à dos et sa dégaine lui donnait l'air de venir tout droit des Tuiles.

« Merci pour votre patience. Nous pouvons y aller à présent. » Puis se tournant vers sa mère : « Mamă , am o afacere mare pentru a participa la seara asta . Este posibil ca eu sunt lipsesc cateva zile . Nu vă faceți griji și Elisia'll vedea dacă aveți nevoie de ceva. »
varisien

Modifié par un utilisateur jeudi 10 décembre 2015 15:01:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

En entendant les paroles de Méry, le détective ne put retenir un accès de colère. « Quoi ? Tu leur as parlé de Lylia !? » Son visage d'ordinaire avenant s'était fermé et son corps s'était crispé au point qu'il semblait mener une bataille qui faisait rage en lui. « Cela.ne.les. regarde. pas ! » lâcha t-il en sortant sans laisser le temps aux autres de répondre. La porte d'entrée était restée grande ouverte.


« Ne faites pas attention à cette saute d'humeur. Il n'était pas comme ça auparavant. Méry, mon garçon est tout ce qu'il me reste. Puisque vous êtes son ami, prenez soin de lui pour moi s'il-vous-plait. » dit-elle avant de retirer sa main délicatement et d'ajouter « J'ai été ravie de faire votre connaissance. N'hésitez pas à repasser me voir. Un peu de compagnie ne fait jamais de mal.  »

L'interlude était fini. Lorelia les guida vers la sortie. Son fils les attendait adosser contre le mur voisin, le visage noir.

Modifié par un utilisateur jeudi 10 décembre 2015 15:04:41(UTC)  | Raison: Non indiquée