Caliban était arrivé tôt ce jour là, pour essayer de repérer son contact avant que la manifestation proprement dite ne commence...peine perdu. Il avait reçu un message plus tard dans la journée, lui indiquant de chercher un homme avec un seul gant blanc, mais il ne l'avait pas remarqué pour l'instant. Peut être que le mystèrieux contact des Corbeaux d'Argent avait préféré attendre que la foule se rassemble pour minimiser les risques d'être remarqué?

Le soleil était déjà haut, et la matinée avait atteint son milieu, mais la foule ne paraissait pas voir abandonner. En plus des centaines de manifestants, des vendeurs de rue, des satiristes, des artistes de rue, des saltimbanques, et des tire-laine et coupe jarret s'étaient dispersés parmi la foule, ajoutant à la pagaille.
Sur les marches de l'opéra, un contingent de garde s'était déployé pour former un cordon de sécurité. Ils portaient l'armure noire et rouge de la garde Dottari, le guet municipal, et n'avaient pas tiré leurs armes, mais demeuraient vigilant.
Juste devant les portes se tenait une femme à la chevelure sombre, en armure noire, portait une lance à la main. Nox, qu'on disait être la garde du corps personnelle de Barzillai Thrune, et qui toisait la foule d'un air méprisant.

Les manifestants étaient divisés en plus ou moins cinq groupes de taille diverses, qui se mélangeaient les uns aux autres. Il y avait les défenseurs de Kintargo qui protestaient contre l'influence chélaxienne, les démocrates qui demandaient une élection en bonne et due forme pour leur nouveau maire, les marchands et artisans qui protestaient contre les nouvelles taxes, les anarchistes qui tentaient de transformer la manifestation en émeute, et les supporters des Thrunes qui étaient en train de monter une contre-manifestation.

D'après les Cloches du Diable, cela faisait presque deux heures qu'il arpentait la place, et la foule ne se calmait pas. En fait, il avait même l'impression que la manifestation se faisait de plus en plus forte, même si elle était toujours aussi confuse. Caliban fit de son mieux pour essayer de donner un semblant de cohérence aux opposants à la maison Thrune, et parvint, en un peu plus d'une heure, à rassembler un petit groupe de protestataires appelant à l'élection d'un maire Kintargan et à une reconnaissance de l'autonomie de la cité, demandant la levée du couvre feu et de la loi martiale!
Il n'en fallut pas plus pour qu'un petit groupe de citoyens arborant des pancartes et des pendentifs portant la croix des Thrune ne s'approchent, essayant de couvrir le bruit des supporters de Caliban!

Mettant à profit ses talents, Caliban s'approcha de ses opposants malgré les injures et les sifflets, et entrepris de les convaincre que la maison Thrune leur avait menti, et envisageait de transformer Kintargo en colonie à part entière et d'y installer une colonie pénale pour les prisonniers de la Guerre civile qui déchirait actuellement le Nord Ouest du Chéliax. Il lui fallut presque une demi-heure, mais le groupe de chélaxien commença à se disputer, alors qu'ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord, les uns arguant qu'il mentait, les autres persuadés qu'on les avaient trompé. Quoiqu'il en soit, ils n'étaient plus capable de se faire entendre au sein de la foule.

Le seul point qui l'inquiétait vraiment, c'est qu'il n'était pas parvenu à réperer l'homme au gant blanc. Etant donné qu'il devait y avoir pas loin de six cents personnes sur la place, ce n'était guerre surprenant, mais il n'avançait pas, malgré ses efforts...

A priori, il est trop choqué par la disparition de ta mère pour avoir l'envie d'être là. Et il préfère faire profil bas, au moins quelques jours.
Pas de soucis pour le HRP, mais je ne garantis pas que je répondrais à chaque fois. Ca dépendra de ce que tu demandes.

Caliban était en train de devenir un véritable leader! Les défenseurs de Kintargo s'étaient plus ou moins fédérés autour de lui, et ils formaient désormais le coeur de la manifestation. Leur groupe était non seulement le plus étendu, mais aussi le plus audible, et noyait peu à peu la cacophonie.
Les anarchistes étaient relativement marginaux...et malgré leurs exhortations, personne n'avait vraiment l'air de vouloir les suivre. Par eux-mêmes, ils étaient trop peu nombreux pour pouvoir faire quoi que ce soit...

La demeure des Berkalia était bien triste, à présent que la mère de Caliban n'était plus là. Elle n'était plus de la première jeunesse, mais elle avait tout de même une énergie, un élan qui changeait complètement l'atmosphère autour d'elle. Maintenant, la petite maison dans une rue tranquille du quartier de Villegre paraissait grise et sombre. Son père n'était pas là, mais Caliban trouva un mot sur la table.
Avec la manifestation, je préfère ne pas trop trainer dans les rues. Laria avait besoin d'un coup de main, et elle a accepté que je reste au café pour ce soir. J'espère que tu vas bien. Je sais que...l'arrestation t'a beaucoup affecté, mais ne fait rien de stupide. Nous devons nous serrer les coudes, et je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Sois prudents.
Alban.

La nuit portait conseil, et de toutes façons, il ne pouvait pas faire grande chose pour l'instant. Mieux valait attendre le lendemain matin, de découvrir ce qu'ils avaient trouvé exactement. Même si il n'était pas plus près d'avoir retrouvé ce qui était arrivé aux membres de la Rose de Kintargo, au moins avait il progressé. Maintenant, il n'était plus seul.

Les rues du quartier de Villegre étaient calmes, comme à l'accoutmée, mais Caliban connaissait trop bien l'endroit pour se laisser abuser par cette atmosphère tranquille. Les étudiants, en particulier, qui formaient la jeunesse du quartier, étaient plus agités que d'habitude...Il avait repéré des petits groupes, dans les parcs et les cafés, le long des étals du marché de la porte de la Nuit, qui discutaient furieusement. Il avait vu la foule s'écarter devant les patrouilles du guet Dottari. Et ses allusions à la maison Thrune et au nouveau gouvernement attiraient des commentaires méfiants, ou des exclamations hostiles et enflammées. Clairement, la manifestation du parc d'Arya, et la brutalité avec laquelle l'émeute avait été écrasée n'était pas bien passé, et la plupart des gens étaient inquiets des risques que la situation dégénère plus encore. D'autres protestaient à voix basses, et quelqu'uns encore soutenaient Barzillai et son nouveau régime, assurant que sans lui, l'ordre ne règnerait pas, et la région descendrait dans la guerre civile qui secouait déjà Couronne d'Ouest.

7 Desnus 4716
Les tentatives de Caliban étaient relativement rarement couronnées de succès...bien que nombreux soient les citoyens qui prenaient ombrage ou s'inquiétaient de la domination des Thrunes, il releva aussi nombre de commentaires hostiles et inquiets à propos de la Glorieuse Réclamation, la croisade Iomedaenne qui semait la guerre civile autour de Couronne d'Ouest.

Et surtout, dans la grande tradition de Kintargo, ceux qui pestaient après le gouvernement, se plaignaient des taxes et de la poigne de Barzillai Thrunes n'étaient pas les premiers à vouloir agir, loin de là. En fait, la plupart des citoyens avaient des griefs contre le gouvernement, mais leurs envies de rébellion se limitaient aux paroles.

En revanche, quelques uns eurent l'air de prendre avec intérêt les vagues allusions de Caliban à d'autres possibilités, et plusieurs lui affirmèrent avec conviction que si un mouvement de résistance se dressait face à la maison Thrune, il ferait de son mieux, en tant que citoyen fier d'être Kintargan, pour l'aider.

Dans tout ça, les patrouilles de garde avaient tendance à débouler comme des chiens dans des jeux de quilles, mais heureusement, leurs uniformes les rendaient facilement repérables. Les milicens, par contre, avaient la désagréables habitudes de ne pas toujours porter autre chose que leur insigne, ce qui les rendaient plus discrets, et d'autant plus dangereux. Heureusement pour lui, Caliban était plutôt doué pour repérer les zélotes de la maison Thrune, et parvint à éviter les ennuis.

Les nouvelles de Laria finirent, au bout de quatre jours, par arriver. Dans la soirée du 11, un corbeau vint soudain frapper à la fenêtre de Caliban, tapotant sur le verre du bout du bec avec insistance. Il portait à la patte un morceau de parchemin roulé, sur lequel s'étalait l'écriture, familière pour lui, de la halfeline.
Trouvé des infos sur les meurtres. Rejoignez moi demain matin où vous savez. Passez par le souterrain, ce sera plus discret.

Apparemment, elle avait jugé plus prudent de ne pas indiquer trop de détails sur le message. Une précaution compréhensible.

Caliban était de bonne humeur, leurs actions avaient été efficaces. Cependant avec l'accident récent et la mort d'une des sœurs, il allait falloir se montrer plus prudents et trouver les raisons derrière cet accident.
Accident que Caliban supposait être une "mise en garde" ou "vengeance" d'un autre groupe actif dans la ville.

Peut être des gens avaient remarqués les allées et venues au café de Laria, si le groupe continuait de s'agrandir il faudrait trouver un meilleur endroit...



Mais pour le moment Caliban pouvait faire quelque chose d'autre. Inspecter les endroits ou la Rose se réunissait. Il pourrais ainsi peut être retrouver du matériel ou des indices pouvant mener a d'autres membres qui auraient échappé à la purge.



Caliban connais les endroits mais moi "joueur" je ne les connais pas donc je te laisse le coté impro pour dire ou je vais devoir aller.

Modifié par un modérateur mercredi 2 mars 2016 14:39:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Caliban décida, suite aux nouvelles informations reçues de Laria, qu'il serait préférable de commencer ses recherches par les Sept Voiles, en espérant y trouver Samira. Il se souvenais un peu de cette fille sympathique et espérais que ces sœurs soient aussi tolérantes qu'elle.

Samira pourrait peut-être le mettre sur la piste d'autres partisans de Milani, ou mieux l'informer sur un autre membre de la Rose. Cependant si il doutait que la fille aie été liée de près à des opérations, mais elle avait peut-être entendu quelque chose.

Bon sang pourquoi a-t-il fallut que je reste si longtemps éloigné de Kintargo au moment ou les Thrûnes sont passé à l'action.... Si j'avais su.... Il n'est peut-être pas encore trop tard....

Caliban aurait voulu commencer ses recherches par la Colline du temple mais il n'était pas certain de l'accueil que lui ferait le culte de Shélyn. Il restait un inquisiteur de Milani assez connu et ses méthodes de travail n'étaient pas vraiment similaires à celles qu'un adorateur de Shélyn utiliserait.
Il se promit de cependant de ne pas négliger d'aller enquêter auprès des adeptes de Shélyn si les autres pistes ne donnaient rien.



En chemin pour la boutique Caliban fit particulièrement attention à ne pas avoir l'air trop pressé car il savait qu'adopter une allure martiale tout en étant habillé comme lui pourrait lui jouer des tours. Mieux valait donc perdre quelques minutes par ci par là en ayant plus l'air de se promener, que de foncer directement aux sept voiles.

Modifié par un utilisateur lundi 7 mars 2016 22:21:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Caliban fut surpris d'avoir retrouvé celle qu'il cherchait si facilement :

« Et bien je suis de retour d'une mission et j'ai vu que cette ville avait un peu changé en mon absence...

Je pense qu'il serait plus prudent que je te parle du reste a l'intérieur de la boutique si tu as quelques minutes à m'accorder ? »

Caliban n'avais pas envie d'entrer dans les détails en pleine rue, qui sait si quelqu'un apprenais quelque chose qu'il n'aurait pas dut. Et que ce quelqu'un faisait partie des supporters du pouvoir en place ou allais en parler...
Caliban n'oubliais pas que le culte de Milani avait été déclaré illégal, et ne voulais pas mettre en danger la jeune femme en prenant le risque de discuter en rue de la Rose.


La seconde phrase est dite à voix plus basse, ce pour quoi j'ai réduit la police