« Affaire réglée. On a pas trouvé d'enfants sur ce rafiot mais y'a plus d'araignées non plus » lança le barde en rentrant dans la pièce. « ce qui veut dire qu'on peut passer aux questions restantes : les corps, la baraque, le butin et le fameux B, les plus urgentes étant les corps et ce trou à rat.

Bon, comme le disait Méry tout à l'heure, des êtres peu recommandables voudront peut-être user de pratiques nécromantes pour savoir ce qu'il s'est passé. Il va falloir s'occuper des têtes avant de déguerpir. Si l'un d'entre vous à une épée ou une hache, je voudrai la lui emprunter. Sinon, il faudra que j'utilise une dague et ça risque "de pas être joli-joli", hein Méry ?

Concernant la baraque, je ne suis pas contre le fait de la faire brûler jusqu'aux fondations mais j'ai crû remarquer beaucoup d'agitation depuis le son des cloches; Je pense que quelque chose se passe en ville et que les gardes sont sur leurs gardes. Il faudra pas trainer au moment de filer ce qui veut dire qu'on devra d'abord rassembler ce qu'on veut emmener avec nous, ainsi que les preuves qu'on veut faire disparaitre et jeter un oeil à l'extérieur avant mettre le feu. Les enfants, il faudra que vous soyez prêt à nous suivre quand on sortira. D'ailleurs nous n'avons pas encore décidé du sort de Jovial. Que deviendra t-il ? » Il laissa sa question en suspens avant de poursuivre.

« Pour la question de B. et du butin, je voudrai vous inviter à déjeuner chez moi demain pour en discuter plus tranquillement. L'avantage, c'est que nous pourrons traiter de cette affaire en privé en prenant notre temps et que chacun ici en connait déjà l'adresse exacte. L'inconvénient, c'est que je ne pourrais pas tout transporter tout seul jusque chez moi. Il va falloir que quelqu'un m'aide à tout transporter, à moins que vous préfériez chacun en prendre une partie d'ici demain. Personnellement, j'ai appris à vous faire confiance ce soir. Alors les deux choix me vont.

Qu'en dites-vous ? On règle le plus urgent maintenant, et on reporte les questions les plus longues à demain pour y réfléchir à tête reposée. »

Si les araignées du navire avaient été tuées sans difficulté, le visage de Ninaerthil restait fermé. Aucun enfant n'était détenu sur le rafiot et l'enfant de Sorina demeurait absent. "Je puis vous aider à transporter tout ce matériel chez vous et je pense effectivement que la discussion des différents points évoqués précédemment peut attendre demain. Je pense toutefois que la recherche de Stevian devrait être notre priorité."

Modifié par un utilisateur mardi 16 février 2016 20:09:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je ne prendrai pas ce morveux avec moi. J'ai pris pitié de la petite Noravia en entendant son histoire. Mais ce Jovian, c'est une tête dure et des problèmes en perspective...

La réponse de Sagacius fut sèche à la remarque du demi-homme. « Je me suis déjà excusé. Sincèrement excusé. Je comprends ta frustration, mais tu vas devoir arrêter de ramener ça sur le tapis à tout bout de champ. Sinon, je vais devenir désagréable, et crois-moi, tu me préfères affable et aimable. » Répondit-il en jetant un oeil sur l'extérieur. Puis plus calmement : « Pour Jovian, je n'ai pas de solution à proposer. »

Rakyel s'acquitta de sa tâche avec une grande précision, à l'abri des regards des enfants. La chose lui prit près d'une heure : il devait veiller à ne laisser aucune trace de son passage, ce qui requérait patience et minutie. Une fois leurs traces effacées, les cadavres balancés au requin-scie, et le rendez-vous fixé chez Lorelia, plus rien ne les retint dans cet endroit.

Ils se séparèrent, bien décidés à se revoir le lendemain. Jovian accepta la proposition de Méry, et ils se scindèrent en deux groupes.





Geber, Sagacius et Rakyel partirent vers le sud, direction de leurs domiciles respectifs. Ils étaient accompagnés de Marcello, toujours incapable de marcheur seul, et de Noravia...

À cette heure, on eût pu s'attendre à ce que les rues du quartier médian fussent paisibles, mais elles semblaient en proie au chaos le plus total. À peine avaient-ils quitté l'allée des entrepôts qu'une explosion retentit en direction de l'ouest, du district des Hauteurs.



Noravia interrompit sa marche. « C'était quoi, ça, on aurait d...KYAAAAAAAAH ! » Une véritable averse de sang venait de s'abattre sur elle, et un cri inhumain, bestial et suraigu, retentit au-dessus de leurs têtes, couvrant les propres hurlements de la jeune fille.

Levant la tête, ils purent apercevoir une phalange de soldats de la Compagnie du Sable et leurs destriers hippogriffes, qui filait à tombeau ouvert en direction du château. Mais la créature qui venait de les arroser de son sang ne l'atteindrait jamais : elle et sa cavalière finirent par s'écraser en piqué à quelques dizaines de mètres à peine du petit groupe, dans un vacarme de fin du monde, pulvérisant une charrette sur leur passage.

Autour d'eux, les portes s'ouvraient à la volée, chacun croyant la fin de Golarion arrivée.





Sorina, Méry, et Ninaerthil partirent vers le nord, tous trois habitant la Vieille Korvosa. Le trajet jusqu'au pont qui enjambait le canal de Sainte-Alika leur prit plus de temps que prévu. Flamil était encore faible, et Tim et Rubia ne pouvaient qu'avancer aussi vite que leurs petites jambes le permettaient.

Ils commencèrent par longer le quai, pénétrant dans le district de Pointe Nord par le boulevard du levant. Passant devant la Grande Banque d'Abadar (N7)(qui au beau milieu de la nuit, perdait quelque peu de sa superbe). Arrivés devant l'hôtel de ville, ils bifurquèrent vers l'ouest, en direction de la place du Jeggare.

Il devait être presque quatre heures du matin quand ils croisèrent en sens inverse un convoi de caravanes marchandes, qui fonçait vers les portes nord de la ville et manqua les renverser. Quelques secondes plus tard, une détonation retentit dans le lointain, en direction de l'ouest, dans le district des Hauteurs. Tim se mit à hurler.



Sur la place du Jeggare, les choses n'allaient pas mieux : la statue de Montlarion Jeggare, le gentilhomme explorateur, avait été renversée. Ils ne virent qu'une poignée de gardes, dans leur uniforme rouge et argent, couleurs de Korvosa, courant en tous sens : « Rentrez chez vous ! » hurla l'un d'entre eux à Ninaerthil avant de gagner l'allée du cadavre shoanti au pas de course. « Votre femme et vos six enfants seront plus en sécurité à l'intérieur ! »

Ils arrivèrent enfin en vue du grand pont qui enjambait le canal de Sainte-Alika. Là, une petite douzaine de personnes -des nains et des varisiens, pour la plupart- étaient agenouillées, mains liées dans le dos et bouche en sang, sous la surveillance de trois silhouettes aussi noires que la nuit.





Si la couleur de leurs capes différait -sans doute pour symboliser leurs rangs respectifs- elles arboraient toutes l'emblème de l'Ordre de la Pointe : un soleil formé d'ongles crochus. Tous trois portaient un heaume à cornes tournées vers l'avant, et sur le plastron de leur sombre harnois était représenté le crâne de quelque fiélon. Deux d'entre avaient leur hallebarde en main, le troisième portait une épée au côté.

Connaissance Histoire ou Folklore Local DD15

« Paravicaire Acillmar. Voilà d'autres suspects, » déclara l'un des deux chevaliers à la hallebarde. Aussitôt, son "collègue", celui qui portait l'épée, fit volte-face, ses bottes de fer noir raclant les pavés. Et il demeura là, figé comme une statue. Le visage entièrement dissimulé sous un heaume de fer, on aurait pu douter qu'il fût humain, jusqu'à ce qu'une voix froide, rauque et métallique s'élève, déformée par le couvre-chef :
« Déclinez vos identités, et les raisons de votre présence en cette heure indue. » Le ton était sans appel. Tim se serra un peu plus contre la jambe de Sorina, Aelia et Rubia semblaient pétrifiées. Et même Jovian fermait sa gueule, pour une fois.

Modifié par un modérateur dimanche 22 janvier 2017 21:33:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ninaerthil sentait poindre la catastrophe : un combat en règle avec 3 chevaliers. En effet, il était 4 heure du matin, visiblement en plein couvre-feu ou assimilé. L'excuse de Sorina aurait peu de chance d'être acceptée vu leur nombre et leur allure très disparate. En prime, leurs vêtements étaient maculés du sang de Lamm et de ses comparses. Et comme si cela ne suffisait pas, aucun n'était chelaxien.
Ninaerthil essaya d'attraper le regard de l'un de ses compagnons pour savoir s'ils étaient sur la même longueur d'onde que la sienne. Quoiqu'il en soit, il était prêt à se lancer à l'assaut de ses brutes épaisses.

Le premier instant de surprise passé, Sagacius se précipita vers le duo écrasé au sol en cherchant à porter secours à la cavalière. « Noravia, suis-moi mais fait bien attention où tu mets les pieds. Madame, allez-vous bien ? Madame ? Que s'est-il passé ? Attention à votre tête. Tenez, voici. Placer ceci dessous. » dit-il en saisissant ce qui trainait à portée de main de la charrette. Il tâcha de déterminer l'état de la femme au sol avant de se décider sur la suite.

Que voulait dire cette phalange de la Compagnie du Sable qui partait en direction du château ? Le roi était mort mais pourquoi une telle effervescence à cette heure-là de la nuit ? Qu'est-ce qui avait bien pu toucher cet hippogriffe en plein vol ? Et surtout qu'était-ce que cette explosion ? Si l'état de la cavalière lui permettait, il essayerait d'en tirer des réponses. Pour qu'il y ait une telle activité, quelque chose de grave avait du se passer. Peut-être le roi n'était-il pas mort d'une mort naturelle ?...

« Ma demande était simple et claire, et pourtant la Varisienne se montre incapable d'y répondre, » déclara le Chevalier Infernal d'un ton glacial. « Guère surprenant. Le discours assommant du semi-homme constitue une ébauche de réponse, au moins.  » L'histoire de Méry n'avait pas l'air de l'avoir ému le moins du monde, mais peut-être versait-il une petite larmichette sous son heaume ?

Acillmar se mit à faire les cent pas, s'arrêtant brièvement devant chacun d'entre eux, enfants compris, avant de reprendre sa position initiale. « Un halfelin. Un elfe, ou assimilé. Une Varisienne. Et cinq enfants humains, dont l'ethnie reste à déterminer. Seule la présence d'un chevaleux pourrait rendre votre petite bande plus suspecte encore. » Le mot "chevaleux" était un terme insultant à connotation bestiale, utilisé pour désigner les Shoantis. Quoiqu'elle fût choquante, l'expression était employée par bon nombre de korvosiens : la haine séculaire entre Chélaxiens et Shoantis avait la vie dure.

« Toute personne rôdant dehors cette nuit est un émeutier potentiel. Je vous ai demandé vos identités, je n'ai eu que deux noms. Vous êtes huit.  »



La jeune femme aux cheveux noirs était dans un état critique, les jambes écrasées sous le cadavre de sa fidèle monture. L'hippogriffe n'avait eu aucune chance. L'origine de sa mort semblait d'origine magique : quelque chose lui avait perforé le crâne, avec suffisamment de force pour y laisser un trou de la taille d'un ballon. Par ailleurs, la tête toute entière présentait des traces de terribles brûlures, comme si l'animal avait été foudroyé.

Inconsciente, la femme-soldat ne réagit pas aux sollicitations de Sagacius. Geber ne put déterminer l'étendue des dégâts, mais elle avait chuté de près de 10 mètres de haut, et ses jambes devaient être en bouillie : à vue de nez, le bestiau devait bien peser ses 600 kg. Qu'elle soit encore en vie relevait du miracle.

Elle ne dut son salut qu'à l'empressement de Geber, qui lui versa le contenu d'une potion au fond de la gorge et la força à avaler... Elle reprit peu à peu connaissance, mais semblait encore bien trop faible pour tenir un discours cohérent. « Des émeutes...éclaté partout. Bourrasque...on est tombés...Bourrasque...vivant ? ». Elle tendit mollement un bras vers son hippogriffe, mais ne parvint à l'atteindre. Autour d'eux, c'était le chaos. Les riverains en pyjama, souvent affublés de bonnets de nuit plus ou moins ridicules, ouvraient leurs portes, et les refermaient aussitôt devant le spectacle d'apocalypse qui s'offrait à eux. À l'autre bout de la rue, Rakyel aperçut deux gardes s'élancer dans une perpendiculaire à la poursuite d'une bande de dockers.

Un nain torse nu, à la barbe rousse, marchait dans leur direction, torche et massue au poing. Il paraissait en transe, concentré seulement sur les paroles qu'il beuglait à tout le monde et personne à la fois, ne prêtant aucune attention à son environnement, passant à côté du cadavre d'hippogriffe sans le voir. « ...temps est venu, mes amis ! Voilà trop longtemps qu'ils nous saignent à blanc ! Nous, les commerçants, les dockers, les petites gens du commun ! Vous trouviez le règne d'Eodred dépensier ?! Les taxes imposées par Garrick Tann vous étouffent ? Rassurez-vous; ça va pas tarder à être pire ! Car maintenant commence le règne de la reine des catins ! Et elle ne reculera devant rien pour satisfaire ses désirs lubriques d'usurpatrice, ça non ! Elle a pas hésité longtemps, à mettre notre bon Eodred dans son lit, la succube, avant de l'assassiner pour asseoir son joli ptit cul sur le trône écarlate ! »

Modifié par un modérateur dimanche 22 janvier 2017 21:34:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

« T'as raison. » répondit-il à Geber en cherchant à dégager les jambes de la femme. Mais la monture posait trop lourd et l'effort de Sagacius ne porta pas ses fruits.
« Bon, on fait quoi maintenant ? Ce nain ne semble pas dans son état normal et je ne veux pas mettre les enfants en danger. Pourtant on ne peut pas non plus laisser cette femme ici en espérant qu'il ne va rien lui arriver. »

Modifié par un utilisateur dimanche 21 février 2016 13:12:50(UTC)  | Raison: Non indiquée