En cette heure de l'après-midi, tout était calme au Dragon Endormi. Tout ? Non ! Des cuisines venaient quelques clameurs, visiblement un désaccord entre Maarik et sa femme.

On pouvait percevoir les tons qui haussaient pendant que la femme s'époumonait comme une poule à qui on aurait chipé des oeufs.

« MAIS j'en sais RIEN MOI où elle EST !  » « Piapiapia... Varisienne.... piapiapia.... voleuse... piapiapia...  » « MHEU arrêtes tu t'fais des idées...  » « Piapiapia... piapiapia ... avec elle !  » « N'IM-PORTE-QUOI ! Tu es tombée sur la tête ma parole !  »« Ah bah oui ! C'est moi maintenant ! piapiapia piapia...  » (ton bougon)

La porte de la cuisine s'ouvrit et Maarik apparu sur le pas, visiblement désabusé et lança derrière lui un :
« Ouais... c'est ça...  »

Il s'arrêta net en voyant qu'il y avait du monde et blêmit un peu.

Il lança à voix haute et claironnante, tel un mauvais acteur de théatre.


« Tiens ! Les jeunes ! ... Comment allez-vous ?!  »

Assurément, il voulait que sa femme l'entende ce qui semblait chose faite vu que la porte se referma à grand bruit.

Modifié par un utilisateur lundi 21 novembre 2016 21:05:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

A son tour Aylora salua l'aubergiste :
« Et bien, on dirait qu'on ne nous a pas attendus pour mettre de l'ambiance ici ! Ne te dérange pas Maarik, je vais nous servir. » Et s'approchant de lui elle lui chuchota tout en sortant quelques verres « Quel est le soucis ? On vous a encore volé quelque chose malgré notre intervention de l'autre nuit ? »

D'un ton un peu bourru, Maarik répondit à Aylora.
« Non non !... aucun souci... non. Aucun vol non plus, ne t'inquiètes pas. C'est juste ma femme...  »

Il ne termina pas sa phrase et se remit derrière le comptoir à astiquer quelques verres "pour passer le temps".

Un peu avant cinq heures de l'après midi, nos héros se mirent donc à savourer une petite bière qui n'était pas mauvaise.

A l'arrivée de Triff, Aylora, qui était en train de raconter à Miles et Alezandaru une anecdote sur sa vie d'étudiante à Port-Enigme, lança une seconde tournée.
« Tu as les doigts plein d'encre Triff, tu as pris les pots de Lomel pour de la liqueur ? Goûte plutôt cette bière, ta langue agile doit se dessécher vu ton débit coutumier. En tout cas tu en auras bien besoin pour incanter tes nouveaux sortilèges, je suis heureuse de voir que je ne suis pas là seule à m'intéresser aux arcanes.  » Finissant de servir ses camarades, elle reprit en baissant d'un ton.
« A ce propos j'ai fini de travailler sur un nouveau sortilège qui devrait nous aider si les cauchemars que nous avons fait prennent forment : si l'un d'entre nous fléchit à la vue d'une monstruosité, je saurai lui insuffler un regain de courage. Desna sait qu'un combattant tétanisé par la peur est une proie facile pour qui sait l'exploiter, et je n'ai pas envie que cela vous arrive. »
Remarquant tout à coup le passage de Lomel par la fenêtre, la varisienne en informa ses compagnons, et se leva en laissant quelques pièces sur la table.
« Ils sont sortis ! Allons prendre des nouvelles ! »

Ayant terminé sa tâche fastidieuse et ayant l'esprit légèrement embrumé par les efforts de concentration qu'il lui avait fallu pour transcrire le sort, c'est avec joie que Triff s'aperçut qu'il était l'heure de fermer le magasin de Lomel qui n'avait pas attiré les foules en cette journée, lui permettant de parachever son ouvrage.

C'est donc avec satisfaction qu'il avait ouvert à son tour la porte de l'auberge et s'était attablé avec ses amis sur un tabouret haut pour être à la hauteur de la table pour s'ouvrir à la conversation.

« C'est en effet intéressant Aylora. Quant à moi, j'ai recopié dans mon grimoire le sort permettant de placer une alarme dans une zone si quelqu'un y pénètre. Même s'il ne dure pas très longtemps, cela peut être utile pour couvrir nos arrières ou dormir tranquillement sans avoir à monter la garde. Je dispose désormais d'un petit éventail de sorts divers permettant de se sortir de pas mal de situations. Mais il faudra que j'en ajoute d'autres, comme un sort qui permet de transporter un coffre ou encore un sort qui permet de comprendre les langages étrangers. »

Il goûta la bière promise et savoura le goût subtil des céréales fermentées qu'il lui fallût aussitôt envisager de faire demi tour. Il lampa rapidement les dernières gouttes pour suivre le groupe lorsqu'Aylora se leva.

S'apercevant que la mousse de la bière les avaient détrempées, Triff lissa machinalement ses moustaches. Après quelques secondes, il s'aperçut avec stupéfaction qu'ils laissaient déteindre les encres mystiques sur ses vibrisses, leur donnant peu à peu une couleur tirant sur le bleu. Lorsqu'il tâcha de les essuyer au mieux, il ne fit finalement qu'aggraver le phénomène donnant à chacune quasiment une couleur différente.

Une fois que le groupe franchit la porte de l'Auberge, l'homme-rat glissa.
« Souhaitez-vous que nous interrogions d'abord Lomel ou que nous allions voir Essuna pour tenter d'obtenir une traduction du grimoire ?

Je suis intrigué par le fait que mon mentor m'ait demandé de conserver le silence lorsque l'homme du Seigneur Maire est venu le convoquer à cette réunion. Se défiait t-il de ce dernier ? Nous n'avons pourtant rien vu chez lui qui pourrait nous laisser à le soupçonner, même si de par sa position, il est assurément capable d'avoir accès à des informations pour qui voudrait s'en prendre à Clairchamp. »

Lorsqu'il sourit à ses amis pour attendre leur réponse, sa trogne laissait à voir un spectacle coloré entre ses dents orange et des moustaches couleur arc-en ciel.

Miles regarda ses compagnons

« il faut bien commencer par un bout... Allons voir mère Essuna je pense que c"est celle qui se confiera le plus enfin j'en ai l'impression......Non? »

Alezandaru devait se rendre à l'évidence, les têtes pensantes du groupe voyaient les choses différemment des porteurs d'acier. Chacun sa partie. Le jeune semi orc opina du chef pour donner son assentiment.« Ouais ben allons y alors ... »

Le groupe se rendit donc chez Lomel. La boutique était fermée, le bureau derrière était vide. Triff connaissait la maison de son maître et devina qu'il devait être dans son salon. Son intuition de l'avait pas trompée, Lomel était assis à lire un grimoire.

Il ne releva pas la tête quand ils entrèrent précautionneusement, sauf Triff qui s'activa à tout ranger rapidement, comme un serviteur dévoué.


« Et bien... vous revoilà. Je suppose que ce n'est pas pour faire du commerce. »

Il referma son livre et regarda dans les yeux les quatre héros de Clairchamp.

Lomel se frotta la barbe tout en regardant le manège de son apprenti.

« Tu supposes que mes connaissances en la matière sont bien plus importantes que ce qu'elles ne sont en réalité... tout du moins jusqu'à ce soir.  »

Il marqua une pause pendant laquelle il prit délicatement la tasse laissée par son fidèle Triff et bu une gorgée.

« On m'a demandé quelles protections magiques je pouvais apporter au village en cas d'invasion de kobolds. » Il sembla songeur un moment.
« Je doute qu'une telle attaque puisse avoir lieue, et c'est un sentiment partagé par la fille du Seigneur Maire Starrick. »

Il regarda tour à tout chaque personne présente à cette phrase.

« Je m'étonnais tout comme vous de la réaction mentionnée par vos soins du Seigneur Maîre lorsqu'il vous est arrivé de parler de sa fille. Je comprends un peu mieux à présent le sujet de ses craintes.  »

Il laissait planer un suspens désagréable. Il savait quelque chose assurément.

« Elle n'a eu de cesse de parler de vous à quiconque voulait bien l'entendre en sa demeure. Elle tient à vous revoir avec une grande ardeur. Cependant...  » il se redressa et prit une mine contrariée.
« Ce n'est pas l'avis de tous. Je crois même qu'on risque de me reprocher de vous faire de telles révélations. Qu'importe. Cette fille a un don. Je n'ai pu l'étudier, et ne peux affirmer avec une profonde certitude ce qu'il en est réellement. Je suppose qu'il s'agit ... de psychisme ou de divination. Elle a supplié son père de vous revoir, et il a refusé.Le motif étant qu'elle est sujette à des pertes de connaissances lorsque l'excitation est trop forte sans doute. Il semble que Mère Essuna prenne soin de cette enfant comme d'un petit oiseau...  »

Il se renfrogna un peu et fronça les sourcils puis déclara sur le ton de l'évidence.
« Mais si on ne prend jamais de risque, jamais on ne peut progresser... n'est-il pas ?  »

Il interrogea du regard ses invités.

« Je pense que le Seigneur Maire vous demandera d'aller vous occuper des kobolds bientôt, ou d'aller parler aux Elfes. Après tout, la forêt c'est leur domaine. Il est surprenant que vous n'en ayiez croisé aucun d'ailleurs. Sans doute vous ont-ils observés discrètement...  » Il sembla se reprendre en relevant la tête.
« Mais ce ne sont là que des suppositions et divagations qui n'ont rien à voir avec notre affaire : à savoir la protection du village. Je présume que vous avez également votre idée sur la chose ?  »

Il écouta patiemment.

Moue admirative, Alézandaru opine silencieusement du chef ... à regret devait-il bien admettre cependant, le plan de Miles semblait devoir les éloigner un long de moment de Clairchamps et de sa mère et de sa taverne ! mais c'était sûrement ce qu'ils devaient faire désormais.

« Ouais ouais Miles, t'as raison j'crois, attendons d'voir c'que'l Maire nous veut pis on fera c'qui faut ... »