Alice renifla assez fort… «  Un jour si tu veux je te jouerai une partie d’une pièce ou je chanterai pour toi, j’étais venu pour jouer avant que ça ne ferme. C’est pour cela qu’il ne me reste plus rien.

Merci beaucoup, si jamais tu apprends quoi que ce soit sur Shensen ou si tu as envie de me rencontrer, tu peux porter un message à Emeline du Swooning Swan, elle saura où me trouver.  »

Elle embrassa à nouveau le halfelin sur le front. « Merci, moi c’est Alice. »

Modifié par un modérateur vendredi 12 mai 2017 21:27:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

22 Sarénith 4716 - Vieux Kintargo
Syla soupira. Ses recherches s'étaient révélées plus compliquées que prévu. Les épreuves de la veille l'avaient pas mal secouées malgré tout, et elle avait à peine récupéré. Puisqu'elle avait un peu de temps pour elle, elle avait décidé de commencer à mettre en oeuvre ses propres plans. Elle s'était mise en quête d'un faussaire capable de lui fabriquer de fausses lettres de noblesse. Pas grand chose, mais suffisamment pour réaliser son introduction au sein de la noblesse Kintargane en étant crédible. Elle se souvint des indications d'Octavio Sabinus, qui leur avait conseillé d'aller voir une certaine Ruba Fenquay, dans le vieux Kintargo, pour des questions de ce genre...malheureusement, la vieille femme n'ouvrait pas boutique avant la soirée, préférant travailler de nuit, aussi Syla dut-elle prendre son mal en patience.

Elle s'équipa d'une lanterne, et retourna aux Osselets de la Fortune, afin de consulter les documents qu'ils avaient laissé sur place. Ces derniers avaient soufferts des années et de l'humidité, mais beaucoup étaient encore lisibles. Malheureusement, cela faisait plusieurs décennies que les Araignées Grises avaient été exterminées, et beaucoup n'étaient plus d'actualité.

Mais ceux qu'elle put déchiffrer révélèrent l'impact et l'influence des Araignées Grises sur la ville. Il s'agissait de leurs comptes, indiquant à quel point les activités de la guilde des voleurs étaient profitables...et aussi leur implication dans le commerce des esclaves, la plupart à destination de la cité insulaire de Vyre, à quelques dizaines de kilomètres au large de Kintargo. Certaines de leurs victimes avaient aussi été sacrifiées à Norgorber. Les liens de la guilde avec Vyre pouvaient se révéler utile, en tout cas. En particulier, elle découvrit un ensemble de titres de propriétés pour un bon nombre d'entrepôts et de propriétés sur le front de mer à Vyre, appartenant à une certaine Molly Mayapple. D'après les notes, ces titres avaient été volés, et devaient servir à faire chanter Miss Mayapple, mais d'après les dates, les Araignées n'avaient sans doute pas eu le temps de mettre ce plan à exécution.
Une note en Tien était attachée au titre de proprité, mais Syla ne savait pas lire cette langue, malheureusement.

Autres éléments utiles, les cartes et plans de Kintargo laissés par les Araignées. La plupart indiquaient où vivaient clients, alliés et ennemis, des informations dépassées de plusieurs décennies et aujourd'hui inutilisables (à l'exception des connexions de la guilde avec la famille Sarini). Mais on trouvait aussi des plans de routes sûres et secrètes par les égouts et les toits de certains quartiers, qui seraient d'une aide inestimable pour que les Corbeaux puissent circuler en ville plus facilement. Pas infaillible, mais utile...

Je ne sais pas si tu veux développer quelque chose là dessus? Sinon, je t'emmène chez la faussaire.

22 Sarénith, dans la soirée - Vieux Kintargo, boutique de Ruba Fenquay

Malheureusement, les recherches d'Alice lui avaient pris plus longtemps que prévu, et quand elle mit le nez hors des Osselets de la Fortune, le soleil se couchait déjà. Trop tard pour retourner à la Pointe de Jarvis, à la boutique que son mentor lui avait indiqué, mais largement temps de se rendre à la boutique des Ruba Fenquay.

Cette dernière s'appelait Les Deux Plumes, et n'avait vraiment rien de particulier de l'extérieur. En entrant, elle se rendit compte que la faussaire devait, de l'extérieur, être avant tout scribe. Sa boutique débordait d'étagères bourrées de volumes de droit, de géographie, et de littérature. Un immense bureau barrait l'accès à l'arrière boutique. Derrière, dans un fauteuil à haut dossier, était assise celle qu'elle cherchait. Une varisienne entre deux âges, qui paraissait avoir trop de coquetterie pour accepter ses rides et employait force cosmétique pour essayer de garder une apparence de jeunesse. Elle portait un foulard autour du front, et était penchée sur la calligraphie d'un volume Tian. Elle jeta un coup d'oeil à Alice.
« Hum...bonsoir, dame demi-elfe. Ruba Fenquay, scribe. Que puis-je pour vous ce soir? »

Ruba poussa un sifflement aigu, impressionnée et inquiète de l'approche directe d'Alice.
« On peut dire que vous n'y allez pas par quatre chemins. Des lettres de noblesse, donc? Si vous voulez de la fiabilité, je peux me débrouiller, mais croyez moi, ce n'est pas donné! D'ailleurs, tant que nous y sommes, qu'est ce que vous comptez en faire? Parce que je peux vous procurer aussi bien un titre de margrave que de Paraduchesse. Mais ce n'est pas exactement aussi facile à réaliser. Précisez moi votre demande, et on pourra discuter du prix. »

Ruba Fenquay se fendit d'un grand sourire alors que le sortilège prenait effet. Elle réfléchit quelques instants, fouillant dans ses volumes à la recherche de l'endroit idéal.
« Archbaronne-héritière de Nazhcan. C'est un petit domaine au Sud Ouest de Khari, dans les colonies de Garund. Honnêtement, je serai étonnée si vous trouviez quelqu'un dans tout l'Archiduché de Ravnel qui sache où ça se trouve sans devoir consulter un livre. L'ennui, c'est qu'un titre d'Archbaronne ne s'improvise pas, il va falloir que je travaille soigneusement. Et je vous conseille d'éviter d'attirer trop l'attention malgré tout, le meilleur faux du monde ne tiendra pas face à quelqu'un qui sait ce qu'il cherche. Ce n'est pas un travail facile, mais comme vous m'êtes sympathique, je vous fais un prix d'amie: 800 pièces d'or. Et il va me falloir au moins quatre jours. Je peux faire plus vite, mais précipiter ce genre de boulot n'amène rien de bon. »

Ruba hocha la tête.
« Très bien, ça me paraît acceptable. Je ne sais pas si ce sera prêt, mais je pourrai au moins vous dire où j'en suis. Si jamais j'ai besoin de vous contacter, comment est ce que je peux le faire? »


La soirée de la veille avait été plutôt compliquée. Elle n'avait finalement eu aucun problème avec la faussaire, en particulier grâce à sa magie plus subtile que celle des autres, mais elle avait ensuite dû rentrer en esquivant les patrouilles de la garde. Heureusement, les routes secrètes des Araignées Grises l'avaient aidé à trouver un itinéraire sûr.

Le lendemain matin, elle avait réussi à se lever assez tôt pour aller fouiller les boutiques de la ville à la recherche de matériel. Elle avait commencé par un tailleur chez qui elle avait passé toute la matinée à débattre de robes et de mesures, à choisir précisément le tissu, la coupe et le style qu'il lui fallait. Lorsque le tailleur l'avait enfin laissé partir, elle s'était dirigé vers la boutique que son mentor lui avait indiqué, le Reflet du Crépuscule.


C'était une petite boutique de la Pointe de Jarvis, dans un recoin discret à quelques rues des Tomes de Crissali. Elle y fut accueillie par une jeune femme blonde d'allure discrète et un peu méfiante, qui lui jeta un coup d'oeil inquisiteur.
« Oui? Je peux vous aider? »

La marchand examina Alice de plus près.
« Ah...vous devez être Alice, dans ce cas. Les clients ne sont pas légions ces temps ci, si je peux vous aider, je le ferai. »
En revanche, elle fronça les sourcils en entendant ce dont Alice avait besoin.
« Je...on dirait que la chance n'est pas vraiment de votre côté. Je n'ai pas ça en stock pour l'instant! Je peux les commander bien sûr, mais il faudra compter une semaine le temps de les faire venir de Korvosa. Ca ira? »

La marchande soupira.
« Vous m'en voyez désolée, vraiment! Mais avec la loi martiale et la guerre civile, s'approvisioner est devenu vraiment difficile, et malheureusement, je ne sais pas fabriquer de tels objets. Mais j'ai peut être quelque chose qui peut vous servir. »

Elle tira de sous son comptoir un serre-tête d'acier incrusté d'argent.
« Un serre-tête de persuasion! Les gens boiront vos paroles si vous le portez. Bon, ce n'est pas une garantie, mais il fonctionne, celui qui le porte retient plus facilement l'attention de ses interlocuteurs. »

Elle croisa les bras sur son comptoir, examinant un peu plus sa cliente.
« Dites moi...je sais que je ne peux pas vous demander de détails, mais...vous avez prévu quelque chose, pas vrai? Pour aider Kintargo? »

La marchande hésita.
« Désolée, dans ce cas...mais est ce que je commande tout de même ce que vous cherchiez au départ? »

La proposition d'Alice la prit au dépourvu, en revanche.
« Je...écoutez, j'ai déjà donné dans ce genre d'initiative. Si je peux vous vendre du matériel à prix réduit, ou vous en procurer, pourquoi pas, mais...pendant la Nuit des Cendres, j'ai eu de la chance, je n'étais pas avec Shensen. Tous les autres sarénites de la ville ont disparu, ou presque. Je ne sais pas me battre, et mes talents magiques sont...limités. Je ne vois pas en quoi je pourrais vous être utile de toutes façons. »

La marchande acquiesça.
« Très bien, je m'en occupe. Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas à venir me trouver, je ne sors pas beaucoup. »

Elle sembla se souvenir d'un détail important.
« Oh, au fait, je m'appelle Elvire, si jamais vous avez besoin de me chercher. »