Contrairement à ses compagnons, Bhaal ne jugea pas nécessaire de souhaiter bon retour à Nemlak, ni de le féliciter pour la réussite de ce qu'il considérait comme une folie inutile. Le magicien avait-il eu la moindre parole aimable lorsque la princesse les avait affranchis, Alia et lui ? De toute façon, il se moquait des paroles aimables, pour lui-même comme pour les autres. Il était donc inutile de se fatiguer.

« Ça ne peut pas être un hasard si Vardishal t'a parlé, Alia. Et sans forcément avoir Kardswann de notre côté, ne pas l'avoir contre nous serait déjà une grande victoire. Il est le principal obstacle à la réussite de notre plan pour Kelmarane. J'ai parlé hier avec Andrus, qui l'a vu combattre, et ses dires appuient les tiens, Nemlak. Kardswann est très grand, très fort et très rapide, mais ce n'est pas tout. Il est aussi très rusé, capable de feindre la faiblesse pour piéger ses adversaires. Et Andrus m'a dit autre chose... Il semblerait qu'il puisse... "disparaître". Ce sont ses propres mots. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais on dirait qu'il a des pouvoirs magiques. »

Le géant rouge laissa passer un instant afin que ses derniers mots infusent dans l'esprit de ses compagnons. « On a pris tous les renseignements qu'on pouvait et, malgré tout, aucun point faible n'apparaît chez lui, à part le peu de loyauté qu'il semble inspirer. S'il s'avère qu'il est contrôlé par magie, alors oui, notre meilleur plan est de tenter de briser ce contrôle. Mais si ça ne marche pas et qu'on est obligés de l'affronter... » Il fit une pause pour regarder ses trois compagnons un par un avant de poursuivre sur un ton déterminé. « Alors notre but doit être bien clair : il faudra le faire tous ensemble, afin de le tuer ou le neutraliser le plus vite possible. Il est trop dangereux, on ne pourra pas se payer le luxe d'essayer de l'épargner dans l'espoir de sauver son âme ou je ne sais quelle lubie de sarénite. Si on hésite un seul instant à le tuer, c'est lui qui nous tuera. Tous. »

Modifié par un utilisateur mardi 18 octobre 2016 08:10:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Garavel semblait très circonspect sur les propos tenus.


«  Je me doute bien qu'en temps que fidèles de Sarenrae cette église vous importe par dessus tout, et que cette histoire de Templiers vous accapare, mais je vous rappellerai que la Princesse a fait cette expédition pour reconquérir une ville, pas pour libérer l'âme de malheureux qui n'ont pas l'air très honnêtes au départ. Vous disiez que ce prêtre ne pouvait pas être un allié des gnolls, et maintenant malgré l'avertissement de votre éclaireur, vous vous inquiétez qu'il ne vienne à leur secours, si l'on sent tient à vos remarques, ils n'ont pas l'air très proches si ce n'est sur le plan géographique. Vous savez certainement des choses que j'ignore, surtout vous Alia, concernant ces histoires, mais ne vous y trompez pas, il semblerait que nous ayons deux ennemis, les gnolls et leur chef, et soit le prêtre, soit la crypte, soit les deux, avec le même chef. Vous avez tout à fait raison, ce prêtre pourrait venir en renfort d'une attaque de l'arène, tout comme les gnolls, ou leur chef, pourraient profiter d'un combat à l'église pour vous attaquer, ou consolider un pacte de non-agression avec ce même prêtre. Plus que de savoir qui a raison ou tort de vous quatre, nous avons tout intérêt à nous préparer à une contre-attaque dès lors que nous aurons pris position vers l'arène ou à l'église. »

Almah ne disait rien et écoutait tout le monde, songeuse.

« C'est un Jann, comme l'était Vardishal. D'autres Vents étaient des Djinns mais eux étaient des Janns. S'il peut se rendre invisible, alors, oui, c'est bien Kardswann lui-même qui est à Kelmarane. »

Elle réfléchit, fronçant les sourcils et se mordillant les lèvres.

« Les janns... Ils ressemblent à des humains grands et forts, ce sont de farouches combattants, très vifs, ils attaquent avant qu'on puisse les atteindre. Ils peuvent se rendre invisible, changer de plans, devenir éthéré. Ils peuvent voler aussi. Ils parlent aux animaux. Ils résistent au feu. Ils changent de taille... »

La voix d'Alia s'accéléra à mesure qu'elle énumérait les capacités de ces créatures de légende, elle reprit son souffle, visiblement inquiète, elle accrocha le regard de Bhaal, cherchant sa force.

« On n'aura pas de seconde chance. »

Elle respira profondément, se mordant de plus belle les lèvres, puis tourna soudainement son visage vers Nemlak.

« Nemlak... vous dites que Kardswann était la "Bouche du Roi Charogne" avant d'aller à l'Eglise mais Undrella nous a dit le contraire. Elle a dit qu'il cherchait quelque chose et qu'il était venu de lui-même, les gnolls ont même voulu en faire un esclave. Elle nous clairement dit qu'il n'avait prit contact avec le Roi qu'à son retour de l'Eglise, après avoir changé. La réponse à ce qu'il cherchait est peut-être dans le temple ? »

A mesure qu'Alia énumérait les pouvoirs des janns dont, en toute logique, Kardswann bénéficiait, Bhaal les comptait sur les doigts de sa main droite. Il semblait les répéter à voix basse et hochait la tête en même temps, et son expression se fit de plus en plus sinistre.

« Qu'il soit balaise, passe encore... Mais qu'il puisse faire tout ça ! Éthéré, ça veut dire qu'il peut se transformer en nuage, c'est ça ? Et comment on le combat s'il se transforme en nuage ? S'il devient subitement invisible ? Et s'il vole, je vais devoir l'avoiner à la fronde ? » Demanda-t-il en écartant les mains en signe d'impuissance.

Après un instant de réflexion, il reprit : « en fait, tout ça m'encourage plutôt à commencer par une visite à l'église, justement. Je comprends ce que tu dis, Nemlak, et vous aussi, Garavel, mais mon idée n'est pas de tenter de le ramener dans le droit chemin. C'est juste que, si on fait le tour des renseignements qu'on a sur ce type, le combattre chez lui, dans son arène, avec ses troupes, et tous ces pouvoirs dont Alia nous parle... » Il marqua une pause un instant avant de continuer : « il se pourrait bien que ce soit un trop gros morceau. »

« Il est clair qu'un gars qui a l'idée tordue de prendre le contrôle d'une tribu gnoll n'est pas un buveur d'eau bénite. Mais si on a UNE chance, une seule, de rompre son sortilège et d'éviter d'avoir à le combattre, je dis qu'il faut essayer. On ne sait pas qui est ce prêtre, sinon que les gnolls le craignent et l'évitent, mais apparemment il est tout seul. » Tout en poursuivant sa réflexion à voix haute, le géant rouge avisa la carte de Kelmarane exposée devant eux. « Regardez... L'église est là, isolée du reste de la ville. Et Khem nous a dit qu'on pouvait approcher par l'ouest assez discrètement, il y a juste une falaise à grimper...Et le bâtiment nous cachera des patrouilles plus à l'est. Ensuite, on rentre dans l'église. Si ça se passe mal, on se tire par la falaise. Si Kardswann nous grille et sort de son arène avec ses troupes pour nous combattre, ce sera toujours mieux à découvert que sur son terrain et, au pire, on se tire aussi par la falaise. Si le terrain est suffisamment bien préparé, avec des cordes pour descendre rapidement et assez d'archers pour décourager les poursuivants, je dis que c'est faisable. »

Le géant rouge leva la tête, observant chacun de ses interlocuteurs pour essayer de deviner leurs réactions. « Il y a encore autre chose, » dit-il en regardant sa compagne. « Vardishal a envoyé un signe à Alia. Je sais que ce genre de chose n'a pas vraiment sa place dans les conseils de guerre, mais on ne devrait pas l'ignorer. C'est pas un hasard si Vardishal s'est révélé alors que Kardswann était dans le coin. On devrait écouter ce qu'il a à dire, et il dit que Kardswann est perdu, ce que je comprends comme une invitation à briser le sortilège. Je ne parle pas de rédemption, de faire le bien ou je ne sais quoi, c'est l'affaire d'autres que moi. Je parle stratégie. Je parle d'essayer d'éviter une confrontation frontale avec notre ennemi le plus puissant, si on le peut, alors qu'on a déjà tant d'autres ennemis. »

Modifié par un utilisateur mercredi 19 octobre 2016 07:28:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Soyez un peu sérieux Nemlak ! » répondit Célestin avec un certain agacement, reprenant par la même occasion le vouvoiement que le demi-orque semblait préférer. « Nous ne savons peut-être rien de l'Eglise, mais nous en savons suffisamment sur Kardswann pour reconnaître que ce n'est pas un adversaire à notre portée. S'il est capable de battre à mains nues un combattant expérimenté, s'il n'a pas forcé face aux Lions de Senara - et je vous rappelle que si leur nom nous est connu, c'est aussi parce qu'ils ne sont pas des débutants - et s'il a été capable de forger une alliance en si peu de temps avec le Roi des gnolls - celui-ci lui confiant même un démon - peut-être, oui, peut-être devriez-vous vous poser des questions sur votre acharnement à vouloir aller le défier sans chercher d'autre solution. »

Coupant court à toute tentative de le couper dans son discours par un geste sec de la main qui ne lui ressemblait pas, il poursuivit. « Alors cessez avec vos "peut-être" et vos hypothèses défaitistes. Nous avons vu ce que les précédentes ont donné. Nous devons trouver une solution pour le combattre efficacement, et pour l'instant, la seule piste que nous ayons est l'Église. »

Il se tourna vers Garavel. « Nous n'oublions pas quelle est notre but, Garavel. Mais si foncer tête baissée lorsque nous ne savions rien était suicidaire, compte tenu des informations que nous avons grâce à Nemlak, ça me le paraît tout autant. Il y a un élément bien trop dangereux pour nous, et d'une façon ou d'une autre, nous devons l'éliminer. La confrontation me semble une mauvaise solution. Enquêter pour contrer son éventuelle possession me semble une réponse plus appropriée. »

Il reprit sa respiration et poursuivit. « Et pour cela, nous aurons besoin de vos hommes, postés au pied des falaises surplombées par l'Église, prêts à couvrir notre fuite avec des armes à distance, comme le suggérait Bhaal. »

Enfin, il se tourna vers Almah, qui n'avait rien dit jusqu'alors. « La rédemption est un des crédos de Sarenrae, et si nous le pouvons, nous le ferons. Je pense que chacun a droit à une seconde chance, d'autant plus quand la personne est susceptible de ne pas être maîtresse d'elle-même. Mais la rédemption d'une personne ne doit pas l'être au détriment de la vie d'une autre. Si nous pouvons offrir à Kardswann le rachat de son âme sans prendre de risques inutiles, nous le ferons. Mais si ce n'est pas possible, alors nous devrons mettre fin à son règne sur Kelmarane... »

Modifié par un utilisateur mardi 25 octobre 2016 22:25:44(UTC)  | Raison: PV du jeton

« Il n'y a nulle certitude, ni concours, et encore moins d'idée folle. Il n'y a que des personnes qui veulent mener à bien cette mission. Chacun a ses idées et les défend. Rien de plus. » précisa Célestin à l'attention de Garavel avec un ton radoucit.

Modifié par un utilisateur mardi 25 octobre 2016 22:25:07(UTC)  | Raison: PV du jeton

« Raaah, ferme-la un peu, tu veux ? » Eructa le géant rouge rouge à l'attention de Nemlak. « Personne n'a dit que l'autre enculé était invincible ! Par contre, on sait qu'il est très dangereux, et qu'on a des chances d'y rester. Le prêtre, on ne sait rien de lui, ni de ce qui a pris le contrôle de Kardswann. On a donc le choix entre deux périls, l'un qu'on connaît, l'autre non. Mais on sait qu'il y a une petite chance pour qu'une visite à l'église change radicalement la donne avec Kardswann. Je ne sais pas quelle est le meilleur choix sur ce point, mais je sais autre chose, c'est qu'on a de bonnes chances de pouvoir se faufiler dans l'église sans donner l'alerte, puisque personne ne va dans cette partie de la ville, et qu'on peut faire retraite par les champs. Alors oui, il est possible que celui qui contrôle Kardswann lui parle dans sa tête, mais ce n'est qu'une supposition sortie de ta tête à toi. »

« A l'inverse, l'arène est au cœur de la ville. Tu t'y vois déjà... Encore faut-il y arriver ! Tu veux vraiment confier le nettoyage des rues de la ville aux mercenaires ? Pour l'instant, on ne connaît ni leur valeur au combat, ni l'étendue de leur loyauté. Les gnolls c'est une chose, mais je te rappelle qu'il y a aussi un démon gueulard, dont on sait que c'est un gros morceau, un sanglier géant et un potir... péryton, » rectifia-t-il en jetant un coup d’œil du côté de Célestin.

« Ça plus les gnolls, ils ne s'en sortiront pas, tu vas tous les faire buter et on sera pris entre marteau et enclume dans l'arène... Parce que j'ai de gros doutes sur la possibilité de s'y retrancher. Il y a quatre entrées, si j'ai bien compris, tu comptes vraiment pouvoir toutes les tenir et affronter Kardswann en même temps ? Et de toute façon, un plan qui prévoit de renoncer à toute possibilité de retraite, c'est complètement con ! Je peux admettre qu'on laisse tomber l'église, mais ça ne change rien : pour moi, on n'a pas les forces à la fois pour sécuriser les rues et investir l'arène. Ça veut dire qu'il faut mener l'assaut en deux temps. Ou trois, si on compte l'église. Donc ton fameux effet de surprise, tu peux déjà lui dire adieu. »

Alia hochait la tête à mesure que Bhaal parlait, elle était d'accord avec l'analyse de son amant, son plan lui paraissait la chose à faire pour mettre les chances de réussite de leur côté. Et Nemlak parla à nouveau.
Evidemment, pour le contredire, évidemment méprisant. Alia souffla, excédée.

« S'il-vous-plait, Nemlak ! Pouvons-nous parler sans être méprisant envers les autres à chaque phrase ? Il n'est pas nécessaire d'insulter ses interlocuteurs pour prouver qu'on a raison. Et toi, Bhaal, retiens-toi un peu veux-tu ? il n'est pas besoin d'être agressif, c'est difficile de garder son calme quand l'autre fait tout pour vous énerver mais essayons de parler dans le calme. » Elle sourit doucement à son amant afin d'amoindrir ses propos, elle était d'accord avec lui, mais s'emporter ne servait à rien.

Elle se tourna à nouveau vers Nemlak.
« Essayons d'avancer, voulez-vous ? Si j'ai bien compris, vous ne voulez pas qu'on s'occupe de l'Eglise avant d'en avoir fini avec Kardswann et avoir repris la ville. Vous préférez qu'on affronte un danger identifié. C'est une vision logique. De notre côté, nous préférerions nous occuper d'abord de l'Eglise. Kardswann y est allé et est tombé sous un charme puissant qui l'a fait changé. Nous nous disons que s'il existe un moyen de faire changer le Vent du Sud, il faut le tenter. Je ne parle pas de rédemption ou de rachat, je ne sais absolument pas si cela est possible, je parle juste de l'affaiblir, de le rendre moins dangereux. »

Elle respira profondément, cherchant à rassembler ses idées.

« Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé, nous savons juste qu'il a changé et, grâce à vous, qu'il est sous l'effet d'un puissant charme. Il se peut qu'il ait emporté avec lui ce qui l'a transformé, dans ce cas il n'y a plus de marionnettiste là-bas, mais nous saurons peut-être ce qu'il y avait et nous pourrons nous préparer à l'affronter. Ou alors le marionnettiste est toujours là-bas, le prêtre ou quelqu'un d'autre. Je comprend vos craintes, il pourrait vouloir nous faire la même chose, nous charmer de la même manière. Mais peut-il posséder deux personnes à la fois ? Et s'il garde un contrôle actif sur Kardswann, il y a une chance qu'une partie de sa puissance soit consacrée à cela. Si nous l'affrontons, le charme se brisera et Kardswann peut redevenir celui qu'il était avant. Oh, soyez rassuré, Nemlak, je ne pense pas qu'il soit comme Vardishal en effet, mais nous pourrions parler avec lui. Il cherchait quelque chose qui n'a pas l'air d'être ici, nous pouvons le convaincre de chercher ailleurs. Et si nous devons l'affronter, nous le ferons. C'est ce que nous avons prévu de faire depuis le début. Seulement, je préfère avoir toutes les informations nécessaires et avoir fait tout ce qui est possible de faire pour l'affaiblir avant de l'affronter. »

« Je suis calme. » Répondit d'une voix aussi froide que la nuit d'un désert Nemlak avant de rependre après la Princesse.
« Certes je me base sur des hypothèses. Mais ce sont des hypothèses étayées par mes connaissances, non seulement théorique et pratique de la magie d'enchantement, mais aussi du fait que je suis le seul parmi vous à avoir rencontré Kardswann ainsi que les habitants du Marché. A avoir pu les interroger.
La magie utilisée pour "contrôler" Kardswann est limitée, il s'agit comme je l'avais déjà expliqué, mais apparemment vous n'aviez pas comprit la différence, d'un sort de charme et non de cohercicion.
Un charme va agir non pour contrôler vos actions, mais pour vous faire voir votre interlocuteur de la meilleure des façons. Il vous faut ensuite user de persuasion, non magique, pour obliger la personne à agir selon votre volonté. Il faut un terreau fertile pour qu'une créature fasse le mal sous un effet de charme. En revanche, un effet de coercition oblige, même contre la volonté du sujet, à obéir aux ordres mentaux du lanceur de sort ou à l'effet du sort. Il n'y a dans ce cas qu'un échappatoire, la mort du lanceur de sort dans le cas d'un contrôle ou la fin du sort.
Enfin, contrairement à certain ici, je ne cherche qu'une unique chose, la libération de la ville. »
Il s'inclina devant la princesse et reprit, d'une voix plus neutre.
« La discrétion n'est pas mon fort mais la magie d'Alia nous a déjà permise d'approcher discrètement d'une petite troupe de gnoll. J'ai moi-même la possibilité de faire appel à la magie pour créer des illusions et facilité une éventuelle approche discrète. Nous savons où se trouve les gardiens, en tout cas le sanglier géant et il me semble le Peryton. Quant au démon, il suffit de suivre les cris pour le trouver. »

Modifié par un utilisateur jeudi 20 octobre 2016 15:40:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque Nemlak accepta l'idée de s'occuper d'abord des défenses extérieures, Bhaal poussa un soupir de soulagement : à la bonne heure, se dit-il en son for intérieur, on va finir par y arriver. Mais quelques minutes après, la petite phrase du magicien selon laquelle il se préoccupait uniquement de la libération de la ville "contrairement à certains ici" le fit bondir.

L'enculé ! Il ferma le poing et s'apprêtait à couper Nemlak pour lui répondre vertement lorsqu'il sentit une pression douce mais ferme sur son bras. C'était Alia qui, comme à son habitude, avait lu en lui avant tout le monde et lui indiquait maintenant le chemin : celui de la modération. L'intensité du regard qu'elle lui lança compléta son geste discret : il ne fallait pas se donner en spectacle devant Garavel et la princesse. L'intervention de Célestin lui donna le temps de se calmer quelque peu. Lorsqu'il eut l'occasion de parler à nouveau, il se tourna vers Almah.

« Je suis d'accord avec Célestin, Princesse. Nous n'avons pas les talents qu'il faut pour une vraie infiltration, même si la magie peut aider, il est vrai. Nous pouvons le tenter et nous soustraire à la vue de leurs vigies mais les bruits des combats risquent de s'entendre d'assez loin. Ça pourra retarder l'alerte, mais je ne pense pas que ça pourra marcher du début à la fin. Par ailleurs, attaquer dans l'obscurité risque de nous désavantager plus que les gnolls. Vos mercenaires, Khem et Jyll, Andrus, sans compter Célestin... Tous ceux-là seront, au mieux, gênés par l'obscurité et, au pire, incapables de jouer leur rôle dans les combats.

Et il y a un autre problème : au vu de tout ce qu'on a dit depuis tout-à-l'heure, on ne peut pas se payer le luxe d'investir l'arène en étant fatigués, blessés ou à court de sortilèges. Si on veut avoir toutes nos chances, on a intérêt à être tous frais et dispos quand on arrivera devant les portes. Ce qui veut dire qu'il nous faut prévoir de pouvoir mener l'assaut sur deux journées. C'est pourquoi je propose qu'on y aille dès aujourd'hui, dès la fin de ce conseil en fait. On a déjà trop attendu. »

Il se tut alors, espérant avoir convaincu l'assemblée du bien fondé de ses arguments, mais ne put finalement s'empêcher de dire ce qui lui restait dans la gorge depuis un moment déjà : « et enfin, parce qu'il y a des petites phrases à la con qui ne passent pas, » gronda-t-il avec une colère contenue dans la voix en regardant le magicien d'un œil particulièrement mauvais, « je voudrais ajouter qu'on a tous à cœur la reprise de Kelmarane. Je dis bien tous, et en douter encore ouvertement ne pourra amener que du mal. »

Modifié par un utilisateur jeudi 20 octobre 2016 23:30:55(UTC)  | Raison: Non indiquée