Tandis que le petit groupe s'éclatait entre ses "tuteurs", Anne-Charlotte ne pu s'empêcher d'envier Bessel qui, tout en espérant que le maître queux n'était pas du même genre que Fléau ou Plugg, mais elle voyait mal comment quelqu'un eût pu être pire que ce dernier.

« Salut Rosie. Anne-Charlotte, mais tu peux m'appeler Ann'. » dit être d'un ton franc, en tendant sa main pour saluer Rosie.
« Je vais faire de mon mieux t'inquiète. Le seul à qui je voudrait attirer des ennui vient de nous laisser seules.
Pour la grand-voile je connais, mais sur un navire plus petit.
Je te suis. »

Alors qu'elles étaient dans les mâtures depuis un long moment déjà, et à l'abri des oreilles indiscrètes Anne-Charlotte tenta d'en savoir un peu plus sur la situation.

« Toi aussi tu t'es faites engagée de force ? Ça fait longtemps que t'es là ? J'ai l'impression que Plugg est un fumier sans nom mais qu'il respecte à la lettre le code de conduite du navire, c'est bien le cas ? »
Consciente qu'elle risquait de noyer son interlocutrice sous un flot de questions, elle se retint d'en poser plus afin de ne pas passer pour une écervelée ou une baratineuse.

Modifié par un modérateur jeudi 1 décembre 2016 01:38:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

En voila une qui a l'air dans la même galère que nous - et qui s'en sort pas mal.
Plutôt une bonne chose pour toi Ann'. songea Anne-Charlotte en écoutant Rosie raconter sa bribe d'histoire.

Les informations glanées sur Fléau ne surprirent pas la flibustière outre mesure : elle l'avait cerné au premier coup d'oeil et apparemment aucune subtilité ne se cachait derrière l'homme au fouet qui lui donnait son nom.
Intéressant aussi de savoir que le nommé "Cog-le-Rouge" était dans le même bateau - pardonnez l'expression.

Apparement ce type a le même caractère de merde que ce connard de Kvurx. Une grande gueule mais pas un mauvais bougre. J'espère que Rosie se plante pas sur son compte.

« Contente de voir que je ne pas seule à trouver que nos supérieurs sont ont l'air d'être une tripotée de fils de putes - à l’exception de Grok sans doute.
Hors de question qu'on me baise non plus d'ailleurs.
Faut qu'on se serre les coudes. Je sais qu'on vient de se rencontrer et que t'as pas de raisons de me faire confiance, mais si t'as un problème ou besoin d'aide n'hésite pas. Je t'aiderais de mon mieux dans la mesure de mes moyens.

Je te suis... » Conclu-t-elle en suivant la vigoureuse jeune femme dans les gréements. Elle avait bon espoir de pouvoir compter sur Rosie en cas de soucis, ou au moins de ne pas compter contre elle.

La journée continua de la même façon, mais plus proches d'oreilles indélicates, les deux jeune femmes ne pouvaient plus parler librement, ce qui fait qu'hormis au sujet la tâche qui leur incombait, elle n'eurent pas plus d'échanges jusqu'au soir.

Anne-Charlotte en profita pour se ressourcer, s'étirer, profiter du vent et des vagues. Elle aimait le boulot de gabier. Même si c'était dur, c'était beaucoup plus agréable que briquer le pont ou déplacer des charges dans la cale ou les entreponts. Au moins elle avait un sentiment de liberté, et la perpétuelle présence du danger la grisait.

Histoire de se faire bien voir de Rosie et de l'équipage en général, Anne-Charlotte mis autant d'ardeur à la tâche que possible et s’acquitta de son mieux de son labeur.

Je lance un dé au cas où nécessaire pour la journée. Je ne sais pas si c'est escalade ou marin ou autre, et Anne-Charlotte fais de son mieux, donc avec le bonus de +4 à ajouter si besoin.

Modifié par un modérateur jeudi 1 décembre 2016 01:38:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme-rat inclina rapidement la tête pour saluer Anne-Charlotte après s'être rapproché d'elle. Puis il entra dans le vif du sujet, toujours avec sa façon particulière de parler à toute vitesse. « Salut, moi, c'est Ratus. On va devoir entretenir les gréements supérieurs aujourd'hui. Je t'ai vu avec Rosie hier. T'avais l'air de savoir monter le long des cordes. Je te conseille de faire gaffe. Aujourd'hui, il fait beau mais on a plus de vent qu'hier. Et au moindre faux pas, plouf. Tu m'suis ? Ok, alors, allons-y. Surtout si t'as une question, je préfère que tu me la poses que tu te taises. On a intérêt à bien faire son travail à bord. Ok, si t'as rien à rajouter, retire tes bottes. Elles vont te gêner pour te déplacer en hauteur. » Il semblait ne pas avoir repris son souffle de toute son explication.

Puis, après un nouveau signe de tête, sans vraiment attendre une réaction d'Anne-charlotte, il commença à se rapprocher des haubans pour y grimper.

Je te laisse réagir à ton aise, mais comme pour les autres, il faudra faire un test pour voir si tu as accompli ta tâche correctement.
D'abord un test d'escalade pour monter. DD10. Puis un test de profession (marin) ou dextérité pour accomplir ta tâche. DD10.

Ratus semblait ne pas avoir la langue dans sa poche et répondit à Anne-Charlotte avec rapidité et volubilité : « Ah, oui, je vois que tu sais déjà y faire ! T'as bien fais de devenir gabier.  » Il oubliait totalement que le rôle avait plus ou moins été imposé à Anne par les maîtres à bord.

Mais il continua sur sa lancée : « Oh moi ? Bah je suis là depuis peut-être deux semaines maintenant. Quatre moins deux plus six. Oui, oui, c'est ça ! Fois trois divisé par deux. Je crois bien que ça va faire deux semaines. A moins que c'était la semaine dernière ? Hum... quelle importance au final ? Le capitaine m'a promit richesse et renommée. Pour un homme-rat venant de la jungle, c'est une excellente opportunité de bien commencer sa vie. Chez moi, les jeunes mâles à leur majorité doivent normalement partir pour revenir les bras chargés de richesse s'ils veulent pouvoir devenir marchands ! Je ne vous cache pas que la tâche est ardue. Bien peu reviennent avec assez de richesses pour obtenir l'aval de l'ancien. Moi, bien sûr, ça ne fait qu'un an que je suis parti. J'ai donc encore du temps devant moi, mais j'ai entendu dire que le capitaine Harrigan était un homme capable et tenace. Je crois que je n'aurai pas pu mieux tombé pour commencer ! » L'autre parlait, parlait et parlait alors que la bretteuse le suivit sur les gréements tandis qu'ils libéraient plus de voiles pour profiter du vent qui se levait. « Moi-même, si je n'avais pas croisé la route du capitaine Barnabas, je crois que j'aurai du me résoudre à chercher fortune au Croc de Dahak. Il parait que celui qui réussit à traverser Canyon Sans-espoir accède à l'antre d'un dragon et qu'il repart avec plus d'or et de pierres précieuses qu'il ne peut en porter. Le marin qui m'a raconté ça m'a dit que seul un demi-orque a réussi cet exploit pour l'instant ! »

Tandis que Ratus continuait à occuper tout l'espace de la conversation sans forcément faire attention à la pertinence et l'ordre de son récit, Ann' vit Rosie évoluer sur le mât de misaine. Elle cherchait à libérer les huniers et les perroquets de leurs attaches. Fidèle à elle-même, l'halfeline était adroite. La manœuvre ne lui prit que quelques minutes. Se voyant observée, elle fit un signe de la main à Anne.

Pendant ce temps-là, Ratus poursuivait son monologue et acquiesça quand Anne-Charlotte lui fit signe un peu plus tard qu'elle redescendait. « Oui oui, ne vous en faites pas. J'ai assez de facilité à évoluer à cette hauteur pour me débrouiller quelques minutes sans vous. D'ailleurs, vous ai-jet déjà parlé de la fois où Sam m'a appris à.... »


La jeune femme ne trouva nulle trace de Conchobar sur le pont supérieur. Mais lorsqu'elle se dirigea vers le pont intermédiaire, elle vit le gnome dans la salle des officiers en grande conversation avec Qibeq et une jeune femme à la peau bronzée par le soleil. Au langage corporel des deux hommes, il semblait que celle-ci avait toute autorité sur eux. Sans doute était-elle elle-même officier à bord de l'Absinthe. La bretteuse s'éclipsa donc bien vite. Elle comptait sur le soutien du barde, mais son absence serait remarquée. Et elle ne souhaitait pas se faire remarquer, sans compter qu'elle n'avait aucune confiance en Qibeq. Elle arriva donc à la cambuse seule. En poussant la porte pour atteindre la réserve, elle vit une Bessel débordée par ses tâches. Ambrose demeurait toujours la tête étendue dans ses bras sur l'un des plans de travail.

Modifié par un utilisateur lundi 28 novembre 2016 05:09:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

La femme-rat salua la nouvelle arrivante d'un cordial « Merci ! » avant de rajouter curieuse : « Mais tu fais quoi, là ? Tu vas voir Grok dans la réserve ? Attends, je viens aussi ! J'en peux plus de bosser toute seule depuis des heures... » Ni une, ni deux, Bessel laissa ce qu'elle faisait sur le plan de table en face d'elle et franchit les quatre pas qui la séparait de la jeune femme.

Lorsqu'elles poussèrent la porte, celle-ci s'ouvrit sur un léger grincement avant d'exposer devant leurs yeux ébahis une pièce exigüe et encombrée de bric-à-brac. La demi-orque était assise une jambe en tailleur et une bouteille de rhum à la main. Une malle en bois, elle-même posée sur une malle métallique, lui servait de siège. En les voyant pénétrer dans son antre, Grok lâcha : « Ah ! Je me demandais bien combien de temps vous mettriez pour venir me voir ! J'suis étonnée que les autres soient pas avec vous. » tandis qu'elle se tordait le cou pour confirmer que personne d'autre que les deux femmes ne les accompagnait. Moqueuse, elle ajouta : « Et toi, la boule de poil, Ambrose t'a laissé quitter ton post ou bien il est trop saoul pour s'en apercevoir ? »

Malgré la faible luminosité de la salle, les deux jeunes recrues la voyaient de près pour la première fois. Peut-être était-ce le contexte moins hostile mais la femme à la peau verte leur paraissait moins impressionnante. Elles la virent pour ce qu'elle était : une demi-orque plutôt fluette aux vêtements sombres et pratiques. Sa double hache trainait nonchalamment à ses pieds. Un peu comme si elle comprenait que ses deux visiteuses prenaient la mesure de sa personne, elle les railla : « Alors ? Toujours craintives que je vous foute une beigne ? » Elle leva le menton comme pour les mettre au défi de se rebiffer. Ce faisant, elle laissa voir une large cicatrice sur la gorge qui la traversait de part en part. Grok avait du passer un sale quart d'heure le jour où elle avait récolté ce nouveau sourire...

Plus les filles regardaient autour d'elles, plus elles comprenait que cette salle, en plus de servir de magasin officieux à bord, servait aussi à entreposer le butin des pillages. Tout un tas de babioles étaient entreposées là. Armes, objets précieux, tissus nobles, et même des épices que la commis reconnue pour ce qu'elles étaient : des produits qui pouvaient valoir une fortune revendus à la bonne personne !

Pour avoir vu Ambrose revenir de cette pièce avec du rhum, Bessel identifia immédiatement deux cuves métalliques comme les deux réserves de rhum de l'Absinthe. Anne-Charlotte, elle, fit le compte des casiers, des malles et autre contenants pouvant abriter ses affaires et en vint à comptabiliser deux casiers en bois sur sa droite près de la porte, deux coffre en bois derrière Grok ainsi que les deux malles sur lesquels Grok s'était assisse.

Celle-ci, le nez rougi par l'alcool, attendait patiemment que les deux arrivantes se décident à formuler leurs demandes.

Bien contente de ne pas être seule pour négocier ses biens avec Grok, Anne-Charlotte sourit largement à la souris.
« Tu es la bienvenue très chère. L'union fait la force ! »

La demi-orque semblait les attendre, ce qui surpris Anne-Charlotte. Mais pas autant que la terrifiante cicatrice qu'elle arborait au cou.
Besmara ! Elle a du morfler sévère la pauvre !

Essayant de ne pas fixer la vieille blessure - avec plus ou moins de succès -, Anne-Charlotte eut à peine le temps de saluer leur interlocutrice en souriant à la mention de la beigne, que Bessel se lançait déjà dans un discours à toute vitesse.
Gast, qu'est-ce qu'ils sont bavards ces rats ! C'est pas humain de de bavasser autant ! Pourvu qu'elle raconte pas n'importe quoi comme Ratus...

En fait, Anne-Charlotte trouvait Bessel plutôt convaincante. Elle n'aurait sans doute pas mieux fait. Elle se contenta donc d'ajouter sa demande à celle de sa talentueuse amie : « Même chose pour moi Grok. Si je pouvais mettre la main au moins sur mon sabre, ce serait pas du luxe. Déjà ça dissuaderait peut-être les avances mal placées de certains, mais surtout c'est un outil quasi-indispensable pour un gabier comme tu sais.

J'avais une flasque en argent gravée avec un excellent rhum dedans aussi. J'aimerais la récupérer, seul souvenir qui me reste de feu mon époux. Mais je serais ravie de t'offrir le rhum qu'elle contenait si le cœur t'en dit.
Et sinon en dernière instance, j'aimerais bien mettre la main sur mon Khôl. Mon armure et ma dague attendrons qu'une bataille se présente j'imagine. »

Anne-Charlotte espérait que Bessel et elle-même s'étaient montré convaincantes.

Modifié par un utilisateur jeudi 1 décembre 2016 11:31:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bessel rit avec Grok quant elle aborda les risques à bord. Elle eut un air de surprise total quant elle l'avertit sur ce qu'elle devait dire à Plugg.
«  Mais ... mais je lui ai dit Grok, tout!. » Elle ne voyait pas quoi ajouter, peut-être la demi-orque était-elle concentrée sur autre chose à ce moment là.
Anne-Charlotte avait fait pencher la balance pour qu'elles récupèrent toutes deux une partie de leurs affaires. Elle dut retenir ses larmes en récupérant ses affaires les plus importantes.
Elle regarda les deux femmes, heureuses, et fière. Elle avait été perçue comme une petite chose fragile, et elle comptait bien continuer ainsi jusqu'au dernier moment possible. Elle resterait sage, mais elle ne se ferait pas planter par un drow au détour d'une ruelle.
«  Si j'ai du temps devant moi et un peu d'argent, à l'occasion, je pourrais vous faire de quoi faire passer la pire des gueules de bois, en un client d'œil! »
Bessel jonglait avec ses fioles comme un saltimbanque, il était évident pour les deux observatrices qu'elle savait manier ce genre de choses et en tirerait certainement des utilisations ... insoupçonnées.

Avant de partir, elle regarda Grok, car l'intérêt de sa cicatrice la démangeait trop pour qu'elle reparte sans demander.
«  Je suis une vilaine curieuse Grok et si tu ne veux pas en parler je n'insisterai pas mais ... qui t'a fait ça? Un gars d'ici? Ou plusieurs vu comme t'es forte? »

Modifié par un utilisateur samedi 3 décembre 2016 11:35:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

À la réponse de Bessel, Grok haussa un sourcil : « Hum ? Ah oui, sans doute. Je pensais avoir écouté mais 'faut dire je venais de m'enquiller une bouteille une bouteille de rhum de Thuvie avec Ambrose. Ils ne sont pas doués que pour les élixirs, là-bas. Alors j'étais peut-être pas très fraiche. Ah ah ah !

J'pense que t'as pris la bonne décision. Le dernier qu'a voulu jouer au plus fin avec M. Plugg, le second l'a fouetté jusqu'au sang avant de le laisser pourrir le jour suivant sur place. L'a pas tenu. On a foutu son corps à la baille. » La quartier-maître énonçait ça d'un ton détaché, comme si cela était monnaie courante sur l'Absinthe.

Derrière Anne-Charlotte remercia la demi-orque pour ses affaires et s'éclipsa. Pendant que Bessel continuait à converser avec Grok.

Reprise sur le fil perso de Bessel pour la suite de la conversation.




Tandis qu'Anne-Charlotte reprenait sa place sur le gréement haut du mat de misaine, Ratus et une partie de l'équipage sur le pont chantait une chanson de marins pour rythmer leur travail. En terminant, il la salua avec empressement. « Ah, te voilà enfin ! Je vois que t'as réussi à récupérer ton sabre ? Super, au moins t'auras pas perdu ton temps mais je te raconte pas comment c'était triste pendant ton absence. Y'avait bien Maheem avec qui j'ai essayé de discuter mais je crois qu'il m'aime pas. Lorsque j'ai voulu lui raconter l'histoire de Sally Brown, il m'a regardé d'un oeil noir et avant de passer par une enfléchure pour rejoindre le mât d'artimon. Il est tellement gros que j'ai cru qu'il allait faire craquer la corde en passant mais il est arrivé de l'autre côté en un seul morceau. C'est fou ce qu'un homme de sa corpulence peut être capable de faire, tu crois pas ? Du coup, j'ai essayé de discuter avec Plumé. » Ratus désigna alors du doigt la cage qui se trouvait suspendu en mât deux où trois mètres en dessous d'eux. « Mais il a le langage aussi fleurie que celui de Rosie que je crois que j'ai pas saisie la moitié de ses insultes. Et comme ce foutu perroquet est pas du genre à se faire discret, il a attiré l'attention de M. Plugg qui passait sur le pont supérieur. Il nous a pas vraiment alpagué, nous autres gabiers, mais à son air absent en regardant les gréements, je crois bien qu'il vérifiait qu'on bossait dur. Bien sûr, je lui ai pas dis que tu t'étais absentée mais je crois qu'il a quand même capté que t'étais pas à ton poste. J'aurai bien dit que t'étais descendue couler un bronze, mais il a rien dit. Et mon pépé, il m'a toujours dis que j'étais un mauvais menteur. En plus, je suis sûr qu'il serait descendu vérifier la couleur de tes sels dans le seau d'aisance. Pas qu'il soit pervers, mais il est tellement psycho-rigide quand il s'agit de faire tourner la baraque qu'il vérifie souvent jusqu'au moindre détail. Alors, j'ai préféré la boucler et faire semblant de rien. Je me suis rendu compte que parfois, quand on fait semblant que tout a l'air normal, les gens ont tendance à penser aussi que tout est normal. Bizarre, hein ? En tout cas, je te conseillerai de te préparer. Il est pas impossible qu'il vienne te voir plus tard. M. Plugg, c'est pas le genre de gars avec qui tu peux rigoler. »

L'homme-rat avait débité son récit sans laisser le temps à Anne-Charlotte de parler, regardant en même autour de lui si quelqu'un espionnait leur conversation. Il semblait parti pour ne jamais s'arrêter de parler quand un ordre crié d'en bas les interrompit : « Les gabiers ! Plus de toile ! Toutes les voiles ! Allez, on va prendre ce vent qui nous pousse par le travers ! » La voix criarde venait de Syl, l'un des trois pirates qui avait accompagné Eyle plus tôt ce matin, lors de la confrontation. Celle-ci se tenait à présent derrière le gouvernail du navire, sur la dunette. Anne-Charlotte se trouvait assez près pour entendre le capitaine indiquer à sa gréeuse de virer de bord pour mettre le cap au sud-ouest.

Suspendue à 9 mètre au dessus du sol, Anne-Charlotte pouvait voir de là où elle était que le capitaine Harrigan était sorti de sa cabine et se tenait à ses côtés. Une autre voix, bien plus nasillarde vint répéter la fin de l'ordre. Enfin, avec quelques modifications : « Pousser par le travers, grosse truie ! Croac ! Bouge ton gros cul plein de fiente ! Croac ! Déferlez les voiles ! Déferlez les voiles !!! » C'était le fameux Plumé qui se trouvait perché au sommet de la cage où le corps de son ancien propriétaire résidait. L'oiseau, ainsi que son nom l'indiquait, avait perdu la quasi-totalité de ses plumes et possédait un vocabulaire grossier aussi conséquent que Ratus semblait l'avoir indiqué. Bien qu'interloquée par ce spectacle, Anne-devait se bouger et aider Ratus à la manœuvre.

Modifié par un utilisateur mercredi 7 décembre 2016 18:29:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aussitôt qu'Anne-Charlotte s'était attaquée aux cordages, Ratus avait suivi son exemple et avait répété la manœuvre à bâbord à force d'anecdotes et de commentaires subjectifs. Plus loin, Rosie et Maheem, le gros rahadoumi s'activaient également sur les autres gréements. Cela leur prit de longues minutes, durant lesquelles Syl s'employa à repositionner l'Absinthe dans l'axe du vent.

Derrière elle sur la dunette, le capitaine Harrigan surveillait son équipage travailler tandis que M. Plugg et Maître Fléau le rejoignaient pour faire leur rapport. L'imposant garundi au cache-oeil jaugeait chaque membre avec un oeil attentif. Ce qu'il vit sembla le satisfaire car il ne cria pas d'ordre pour rappeler ses hommes à l'ordre. Maître Fléau, en bon second couteau, attendait derrière M. Plugg les bras croisés dans le dos. De là où elle se trouvait Anne-Charlotte entendit des bribes de conversation entre le capitaine et son second indiquant que tout semblait être en ordre à bord. Le capitaine Harrigan, satisfait, remercia M. Plugg avant de se retirer de nouveau dans sa cabine.

Perception. DD13.

Le reste de la journée fila assez vite, les gabiers étant pleinement occupé à manipuler les cordes et à replier les voiles quand M. Plugg en donnait l'ordre. Finalement, le soleil rougissant toucha la ligne d'horizon et la cloche sonna pour marquer la fin du quart. Tandis que Ratus prenait congé d'elle, Anne-Charlotte vit Sorio arriver sur le pont et Kwurzk se diriger vers la salle des officiers (A4). Peut-être cela avait-il à voir avec Bessel qui n'était toujours pas montée. Mais les tâches à la cambuse devaient sans doute l'occuper. Quoiqu'il en soit, l'équipage s'était rassemblé sur le pont et attendait avec impatience la bouffe qui n'allait pas tarder à être servie.

Après avoir vu Sorio s'éloigner, Anne-Charlotte pris le parti de s'amuser elle aussi en retournant sur l'étrave comme la veille au soir. Après tout, elle devait toujours une danse au flagorneur Conchobar et avec un peu de chance, elle pourrait sans doute en apprendre un peu plus sur l'animal. En arrivant à l'avant, elle se rendit compte que la plupart des personnes présentes étaient les mêmes que la veille. Cog ainsi quelques autres marins étaient toujours assis, dos contre le bastingage, et le gnome au chapeau violet accaparait l'attention de son assistance à l'aide de sa musique et de ses contes de pirates.

Ce dernier, en voyant d'ailleurs Anne-Charlotte arriver, lui adressa un signe gracieux de la tête tandis qu'il terminait de chanter. Lorsqu'il eut fini, il sauta au bas de son perchoir et se permit de venir déposer théâtralement un chaste baiser sur la main de la brune tout en ajoutant de sa voix chaude : « Je vois que vous n'avez pas oublié votre promesse de la veille. J'en suis plus que ravi et ce serait mentir que d'affirmer que mon cœur n'attendait pas cela avec impatience. » Après une légère pression de sa main sur celle d'Anne-Charlotte, Conchobar retira ensuite son couvre-chef pour effectuer une révérence compliquée à l'adresse de sa partenaire.

Tandis qu'Anne remarquait les regards mi-interrogatifs, mi-moqueurs de l'assistance, elle vit que Sandara était aussi présente et lui adressait un clin d'oeil suggestif, doublé d'un geste du menton qui semblait vouloir dire Vas-y, ma belle. Fais-toi plaisir ! Ignorant de ce qui se passait dans son dos, le gnome à la moustache en croc ajouta : « Voulez-vous me faire l'honneur de cette danse ? Ou bien préférez-vous la réserver pour clôturer cette soirée qui s'annonce déjà délicieuse ? » Ni le sabre battant nouvellement la cuisse de la jeune femme, ni les regards insistants de l'assistance ne surent faire taire le flatteur qui semblait vraisemblablement impatient de valser avec sa dulcinée. La question était de savoir si celle-ci accepterait finalement d'honorer sa parole et si elle arriverait ensuite à repousser les avances inévitables du personnage...

Modifié par un utilisateur mercredi 21 décembre 2016 18:49:40(UTC)  | Raison: Non indiquée